Accomplissement
( Entretien avec un vampire )





Titre : Accomplissement
Auteur : Elfy
Chapitre : Fic Entière
Genre : Romance
Couple :  POV de Louis, Lestat et Armand
Disclamer :  Ils ne sont pas à moi.


Accomplissement


Je m’appelle Louis et je suis né à la Nouvelle Orléans, dans le Sud il y a plus d’une centaine d’années de cela.
Je suis créole.
Je suis mort en 1794 à vingt quatre ans.
Chaque matin je meurs pour mieux ressusciter chaque soir et me repaître du sang des mortels.
« Je suis un vampire ».
Celui qui m’a dérobé ma vie de mortel se nomme Lestat.
Il m’a donné le choix, cette alternative qu’il n’a pas eu selon ses dires.

J’appelais la mort à grands cris, lorsque je fis sa connaissance.
Je la désirais…
L’espérait…
Mais celle qu’il m’offrit dépassait tout ce que j’aurai pu imaginer.
Lestat fit de moi une créature des ténèbres…
Un monstre buveur de sang.
Je me mis à le haïr pour cela, sans jamais chercher à comprendre ses réelles motivations.
Durant des années, je le repoussai, je le fuyais, jusqu’à ce que je réalise que toute fuite était inutile, car j’étais à lui.
Je l’aimais.
Je revins et me donnais à lui de toute mon âme et Lestat me fit découvrir un monde, son monde « constitué d’amour, de désirs, de plaisirs ».
Entre ses bras j’atteignis une plénitude sentimentale et physique à laquelle je n’aurai jamais pensé accéder.
Je croyais être enfin heureux, avoir obtenu ce à quoi j’aspirerais.
La plénitude.
L’amour.
La paix avec moi-même.
J’ai cru avoir chassé mes horribles démons.
En dépit de tout l’amour de mon Lestat, je ressens un grand vide, un manque tout au fond de moi.
Lestat : il est beau, si beau, si blond.


Je m’appelle Armand, le plus ancien des vampires existant sur terre.
J’ai passé ma vie à chercher et à appeler cet être parfait, celui avec qui j’entrerai en parfaite symbiose.
Celui qui m’apporterai la plénitude physique et spirituelle.
Je l’ai enfin trouvé, après tant d’années de recherches.
Louis, si ténébreux, dont le regard si intensément bleu et innocents vous transperce lorsqu’il ne s’illumine pas.
J’entends son appelle.


Je m’appelle Lestat, vampire de mon état.
Les mortels diraient que je suis cruel, un démon de l’enfer.
Ils n’auraient pas tord, je préfère me considérer comme réaliste et pragmatique.
Ce que je désire, je le prends et peu importe les moyens que j’utilise afin de l’obtenir.
Je me suis cependant assagi depuis notre première rencontre.
Je suis en paix avec mes démons et moi-même.
Il est mon garde fou, ma conscience en quelque sorte….
Je n’ai jamais ressenti une telle félicité avant lui. Malgré notre bonheur, l’amour qui nous unit, je le sens troublé.
Nous, nous aimons maintenant depuis tant d’années et nous avons vécu tant de choses qui nous ont éloignés l’un de l’autre, puis rapprochées.
Je le connais sur le bout des doigts et je le sens ailleurs. Tandis que je mords dans la chair tendre de son cou, je le pénètre assez brutalement et sens ses ongles acérés s’enfoncer dans mes reins.
C’est si bon que j’en jouis presque, mais me retiens.
C’est merveilleux, le nirvana et presque irréel.
Je suis cependant ramené à la réalité par ses pensées que je capte « Armand ». Furieux, je le pilonne à lui faire mal, à le déchirer.
Je lacère la chair tendre de son cou, tout en sachant que la blessure que je lui inflige se refermera dans quelques instants.
Je bois avidement son sang.
Louis me laisse faire, se sentant coupable et moi je me radoucis et le prend tendrement, passionnément.


Je m’appelle Louis, j’ai quitté Lestat et me suis rendu à Paris, afin de retrouver celui qui hante mes nuits.
Mon amant, mon bien aimé est demeuré silencieux.
Oui, car je l’aime encore.
Lors de mon départ il n’a prononcé aucun mot, aucune phrase qui aurait été susceptible de me retenir.
Il semblait résigné, comme on accepte son destin.
Lestat s’est contenté de me caresser la joue, souhaitant imprimer mon image en son esprit.
Je ressens sa tristesse et je me maudis de lui infliger cela, je dois néanmoins exorciser cet ultime démon.


Je m’appelle Lestat.
J’ai libéré Louis de mon emprise.
J’ai laissé mon amour partir.
Oui, mon amour. Jamais de tels mots en ces nombreuses années, n’avaient franchi mes lèvres. Aujourd’hui je le murmure telle une litanie, espérant comme un secours de ces quelques mots ou peut être un miracle.
J’ai du mal à l’accepter : Louis est parti et a emporté mon soleil, ma lumière.
Je l’aime tant.
Ma décision n’a été motivée que par le profond amour que je lui porte.
Il est libre et enfin heureux.
Le savoir heureux n’atténue pourtant pas ma douleur.
Je n’ai pas de cœur, il ne bat plus, pourtant il me fait mal.


Je m’appelle Armand.
Louis est enfin venu à moi, cela fait deux ans de cela.
Il est apparu un soir de pleine lune, sans crier gare.
Il m’a longuement fixé, puis il m’a prit la main.
Nous avons passé notre première nuit ensemble.
Sans un mot.
Juste nos corps.
Nos cœurs.
Juste nous.
Ce fut merveilleux, extraordinaire.
Il a redonné vie mon corps mort et réveillé mon cœur gelé.
Louis est un merveilleux amant et moi je ne peux que me soumettre.

Je m’appelle Louis et j’ai enfin rempli la partie vide de mon cœur, malheureusement cette autre partie que je n’ose nommer demeure vide.
J’aime Armand.
J’aime également Lestat.
C’est une évidence.
J’ai mit tant de temps à comprendre : je les désire tous les deux.
Réunir ces deux vampires ennemis jurés est un rêve impossible.
Une utopie.
Je ne peux vivre sans eux, mais quel choix s’offre à moi ?

Je m’appelle Lestat et pour la première fois Armand est venu à moi.
Nous, nous sommes connus, puis entredéchirés, haï….
Aujourd’hui nous mettons toutes nos rancœurs, nos griefs de côté.
Nous oublions tout.
Nous pardons tout pour nous unir et retrouver celui qui nous maintient en vue.
Sans lui nous ne sommes plus rien.
Celui que tous les deux nous aimons : Louis.


Je m’appelle Louis et je suis pleinement heureux.
Mes deux amours, mes deux amants m’ont retrouvés, ils m’ont enfin sortis des ténèbres.
Je ne crains plus rien.
Je n’ai plus aucun doute.
Le vide de mon cœur a été largement comblé.
Je ressens cette lumière qui illumine mon cœur, cette lumière que j’avais cru à jamais éteinte.
Les lèvres douces d’Armand s’emparant des miennes me ramènent à la réalité et les mains de Lestat sur mon corps achèvent de me ramener définitivement à la réalité.
Je m’offre pleinement à leurs caresses et baisers.
Je vois Lestat approcher ses lèvres et je quitte la bouche d’Armand pour m’emparer de celle de mon bien aimé. Nous, nous embrassons longuement, un interminable baiser.
Armand prend alors le visage de Lestat dans ses mains, puis approche ses lèvres et l’embrasse.
Ils ont oubliés leur rancœur passée, ils se sont tout pardonnés.
Par amour pour moi.
Je suis heureux.
Ils font l’amour devant moi, je n’en peux plus.
Ils me font enfin l’amour et je suis pleinement heureux.

Je m’appelle Louis.
Je m’appelle Lestat.
Je m’appelle Armand.
Nous avons enfin trouvé un accomplissement du corps et une plénitude du cœur.
Nous sommes des vampires, des créatures de la nuit, sans âmes, sans cœurs, pourtant nous, nous aimons.




FIN