Akaitsuki
  (Chroniques de Yakuza)

Titre :  Akaitsuki
Auteur : Val-rafale et Tenshi
Chapitre : 07
Genre : Yaoï. Policier / Intrigue / Action.
Couple :  Toujours mystérieux
Disclamer :  Ils leurs appartiennent toujours - ~ Pensée ~

Une souris envahit le casino


Cela faisait maintenant quelques heures que la nuit était tombée sur la magnifique ville de Kyoto, minuit approchant à grands pas. Les rues avaient été lentement désertées par la population active de la journée. Seuls demeuraient les personnes sortant le soir pour se rendre dans les bars, ou tout autres endroits servant à se divertir. Il y avait aussi ceux qui sortaient des grands restaurants de la ville après un repas des plus raffinés. D’autres se rendaient sur leurs lieux de travail afin d’entamer leur service dans un bar, une discothèque ou autre. Il y avait aussi quelques pauvres âmes ne trouvant pas le sommeil, cherchant donc une occupation quelconque. C’était une toute autre vie qui s’éveillait une fois la nuit tombée et bien différente de la journée. La plupart des rues étaient désertées au profil des grands axes ou des quartiers de divertissement, illuminés par les grandes enseignes des magasins, des bars ou par les panneaux publicitaires. Ces lumières rendaient ces avenues plus attrayantes, moins inquiétantes, contrairement à celles abandonnées. L’obscurité restait une chose qui engendrait un sentiment inexplicable d’angoisse, d’oppression chez les hommes. Même accompagné ou en groupe, il était possible de voir cette peur grandir et se propager à travers chaque membre, y compris les plus courageux. Mais étrangement, il arrivait souvent de voir des jeunes s’amuser à ce genre de petit jeu, comme si se donner des frayeurs était amusant. Pourtant, il restait une catégorie de personnes recherchant justement cette solitude et cette obscurité que d’autres craignaient tant, pour accomplir certaines affaires louches ou autres méfaits interdits par la loi.



C’est dans cette catégorie qu’il était possible de classer le groupe Mayoi, composé de tueurs professionnels vendant leurs services au plus offrant. Il se trouvait que ce dernier était le directeur d’un magnifique casino récemment ouvert en ville, dans un quartier assez important mais surtout stratégique pour la mafia. D’ailleurs cet homme semblait s’être attiré les foudres de certaines familles importantes. Hélas, les membres du groupe ignoraient encore toute l’histoire de leur nouveau patron, celui-ci n’ayant pas accepté d’en faire part à Tetsu pour le moment. Il devait certainement attendre de voir s’ils étaient dignes de confiance, comportement normal pour quelqu’un devenu une cible potentielle. Ils allaient vite prouver que c’était le cas.



Pour cela, le chef des assassins avait envoyé deux de ses amis sur place afin de commencer leur travail sérieusement. C’est ainsi que Nezumi et Aku étaient arrivés devant le casino de leur nouveau patron. Ils avaient garés leur voiture sur le parking réservé aux clients de l’établissement avant de s’y rendre, se faisant passer eux même pour des joueurs. Leur mission était simple, repérer les lieux, voir les faiblesses afin de les corriger lorsqu’ils investiraient l’endroit. Le premier à pénétrer dans le bâtiment, fut la souris. Il se dirigea sans la moindre hésitation vers le bar, s’asseyant sur un tabouret placé devant le comptoir. Il fit un signe au barman, un jeune homme aux cheveux blonds et au sourire ravageur.



- Que puis je vous servir ? » Demanda-t-il d’une voix mélodieuse.

- Je vais prendre un bourbon. » Répondit le brun en lui souriant aussi, posant un coude sur le bar afin de s’appuyer dessus.

- Rassurez moi, vous êtes majeur ? » Interrogea le barman, attendant un instant avant de prendre un verre pour le servir.

- Oui. » Répondit la souris en lui montrant sa carte d’identité.



Le blond n’insista pas et lui servit son verre de bourbon sans se défaire de ce sourire charmeur. Il posa la boisson devant Nezumi avant de s’écarter pour préparer les commandes des autres clients. A nouveau seul, le tueur saisit sa boisson tout en se tournant vers la première salle se trouvant devant lui. Il repéra sans mal les hommes censés assurer la sécurité et la surveillance du casino. Ryo avait raison, ces vigils semblaient se moquer de leur travail. Ils ne faisaient pas attention aux types de personne entrant. N’importe qui pouvait s’introduire ici sans crainte, sans se faire remarquer et tenter d’assassiner le patron de l’établissement. C’était d’ailleurs miraculeux qu’il soit toujours en vie. Il était fort possible que ses ennemis le jugent inintéressant, donc pourquoi allez supprimer un insecte. Mais d’après ce qu’il avait compris, c’était aussi le but de Akiharu Tsubasa.



Toujours souriant, la souris quitta des yeux les vigils pour observer les angles du casino. Il repéra quelques caméras qui hélas ne fonctionnaient pas toutes apparemment. Encore un détail qui serait à changer lorsqu’il s’installerait. Il y avait franchement beaucoup de travail à faire en matière de sécurité. Mais il était là pour ça. Le brun regarda encore les clients, portant cette fois ci son attention sur Aku, se trouvant au niveau des machines à sous. Le blond lui fit un signe de la tête, lui indiquant de regarder en hauteur, ce que fit Nezumi. Il vit la baie vitrée au verre légèrement teinté donnant sur un bureau où on pouvait apercevoir Akiharu. Il termina son verre puis le posa sur le bar avant de sortir un billet sans se défaire de son sourire.



- Gardez la monnaie. » Fit-il en se levant et en se dirigeant vers le machines à sous.



La souris s’installa à l’une d’elle avant de commencer à mettre quelques pièces dedans alors qu’à ses côtés son équipier en faisait de même. A aucun moment, ils ne se regardèrent, restant concentrés sur leurs machines. Ce que personne ne pouvait voir, c’était leur regard se posant de temps à autre sur les parties métallique de leurs bandits manchots. Ces dernières leur permettaient de surveiller ce qui se passait autour d’eux sans se faire remarquer.



- La sécurité laisse vraiment à désirer… » Déclara Nezumi en souriant toujours alors que sa machine qui donnait quelques pièces, simulant ainsi une discussion avec son voisin moins chanceux.

- Hm… » Répondit Aku sans le regarder. « Nous avons du travail… »

- Nous commencerons ce soir lorsque le casino sera fermé… » Fit le brun en tirant sur le manche pour activer les rouleaux.



Aku ne répondit pas. Il mit une nouvelle pièce dans la machine avant de se lever pour s’éloigner sans un mot. Il n’avait pas besoin de dire où il se rendait. La souris savait très bien qu’il allait continuer à repérer les lieux et surtout les faiblesses de sécurité. Lui-même devait continuer à visiter les environs en se rendant cette fois ci dans les pièces privées, là où personnes d’autres, que le personnel ou Akiharu Tsubasa, pouvaient se rendre. Aku le suivit quelques secondes plus tard…



*****



Akiharu avait eut une journée qu’il qualifiait de calme. Pas de gros soucis, si ce n’était les tricheurs et les espions habituels. Des êtres qu’il laissa évoluer comme bon leur semble. Après tout, ils venaient si gentiment alimenter son plan, il n’allait pas s’en plaindre. Même si le fait de perdre de l’argent, aujourd’hui encore, n’aidait pas dans les comptes eux-mêmes. Mais c’était une histoire qu’il comptait bien régler de lui-même. En temps et en heure. Et le temps n’était pas encore venu pour le moment. Bref, ainsi passa la journée, et le début de soirée. Il n’avait d’ailleurs presque pas mangé. Quittant son bureau pour se rendre une ou deux fois au bar et parler avec le barman présent. Les entretiens n’étaient jamais bien longs, et le propriétaire des lieux repartait toujours avec un bourbon ou une assiette avec un sandwich. En clair, rien de bien suspect pour les espions en place. Ce que voulait Akiharu dans tous les cas… La soirée s’achevait sans trop de mal et la nuit débutait, quand le brun remarqua deux hommes qui n’avaient rien des clients habituels.



Voyez dans habituels, personnages riches qui ne savaient pas quoi faire de leur argent, quelques paumés qui espéraient tirer le gros lot pour mener la grande vie, les quelques habitués et pour finir les épines dans son talon dont il ne se débarrasse pas pour le moment, ne le désirant pas. Bref, ces deux étrangers n’avaient absolument rien à voir avec quoi que ce soit. Tournant son siège pour mieux les observer. Derrière sa vitre, en faux par balle, il observait. Froid, silencieux. Il se demandait ce que ces deux là lui voulaient. Quel manège ils avaient en tête ? Les laissant agir, le brun les garda à l’œil. Il nota qu’il devait parler à Mikio quand ce dernier aurait fini sa journée. Il avait parlé à un des deux étrangers. Il tenait à avoir son avis. Cependant, remettant cela à plus tard, il se concentra sur les visiteurs qui n’étaient vraiment pas là pour renflouer ou déplumer son casino. Qui étaient-ils ? Il se le demandait bien. Mais ne cherchant pas de réponse pour le moment, il les laissa agir. Donc pas d’intervention quand ils se retrouvèrent à deux machines à sous, ni lorsqu’ils échangèrent des informations. D’ailleurs, lorsqu’ils avaient regardé vers lui, il avait fait mine de jouer le roi des lieux qui fixait ses clients comme de simples apports d’argent… Jouant son rôle, tout simplement.



Néanmoins, lorsqu’il vit les deux protagonistes se diriger vers la partie privée des lieux, Akiharu quitta sa vue pour aller récolter quelques informations. Et quoi de mieux que les recueillir auprès des intéressés ? Si bien que l’homme d’affaires se décida pour aller à leur rencontre et tout simplement régler les choses à sa façon. Après tout, ces types étaient d’un autre calibre. Des envoyés de son frère ? Ou des Kudo ? Dans les deux cas, il allait leur faire comprendre que venir jouer sur le terrain de celui qui fait les règles dans l’ombre n’est franchement pas une bonne idée. Ce fut donc mains dans les poches, calmement, qu’il se dirigeait vers les deux étrangers.



*****



Aku marchait derrière Nezumi qui ne restait vraiment pas en place. Inspectant à droite, puis à gauche, devant lui. Revenant même parfois en arrière. Il notait chaque défaut, chaque détail qui ne collait pas. Et bien entendu le signalait à son ami, n’omettant rien. Il semblait plus qu’excité par la situation, par le travail qu’il devait accomplir en ce lieu. C’était un peu comme un jeu pour la souris qui s’amusait énormément. Ayant bien inspecté tout un couloir, il se mit à courir rapidement pour se rendre dans un autre. Alors qu’il bifurquait, l’informaticien percuta quelque chose qui l’envoya au sol. Il leva les yeux en secouant la tête alors que Aku s’approchait de lui pour voir s’il n’avait rien. Les deux hommes virent devant eux, le propriétaire du casino et donc leur nouveau patron. Ce dernier tenait dans une main un pistolet de calibre neuf millimètres, celui-ci pointé sur les deux intrus. Il les fixait froidement, l’air visiblement mécontent de les voir là, à fouiner partout.



- Je vais être direct… » Commença-t-il d’une voix neutre. « Qui vous envoie ? »



A cette question, Nezumi, pas le moins du monde impressionné par cet air glacial, bondit sur ses jambes avant de commencer à sautiller devant Akiharu. Il ne semblait pas craindre l’arme qui menaçait de l’envoyer à tout moment dans un autre monde. Il était comme inconscient du danger l’entourant. Il faillit même sauter au cou de son vis-à-vis. Par chance, Aku l’arrêta juste à temps, se rappelant que cet homme était loin d’être un tendre et qu’il n’hésiterait certainement pas à tirer sur la souris. Si ce dernier venait à être blessé, Tetsu lui mettrait cela sur le dos, chose que le blond ne désirait pas.



- Wouah !! » S’exclama Nezumi en s’agitant alors que son ami le tenait toujours. « Tu as entendu Aku !! La voix de notre patron est plus jolie en vraie que dans un micro ! »



L’interpellé ne put retenir un soupir à cette remarque. Son ami avait décidément l’art et la manière de se présenter en jouant les piles électriques infernales et infatigables. Cependant, il n’allait pas lui reprocher d’être ainsi, c’était un signe de bonne santé et de bonne humeur. Hélas, les personnes, se trouvant face à lui, pouvaient parfois s’agacer ou bien s’effrayer face à cela. Heureusement, les membres de l’équipe étaient là pour tempérer le caractère joyeux de la souris. Aku, tout en retenant Nezumi qui cherchait toujours à sauter sur leur patron, fixa ce dernier alors qu’un sourire gêné étirait ses lèvres.



- Veuillez excuser Nezumi. » Fit-il en riant nerveusement. « Il a tendance à être un peu joyeux à en oublier la politesse. Nous sommes deux des membres du groupe Mayoi. Tetsu nous envoie pour faire une reconnaissance des lieux. Je suis Aku, le tueur aux poisons. Et lui, c’est notre spécialiste en informatique et sécurité. Un vrai petit génie dans ce domaine. »



Akiharu les fixa tour à tour en les menaçant toujours de son arme. Il n’appréciait guère l’attitude que ces deux hommes venaient d’avoir, même si c’était pour son bien. Il aurait préféré qu’ils se présentent à lui avant de prendre de telles initiatives. D’un autre côté, le fait d’agir ainsi, démontrait parfaitement que ces tueurs étaient des professionnels. Ils voulaient vérifier les lieux avant de s’investir à sa protection. Néanmoins cela ne rachetait pas leur conduite.



- Vous présenter en premier lieu avant de visiter vous aurait certainement moins dérangé. » Déclara-t-il d’une voix froide.

- Non !! » Répondit joyeusement la souris en cessant de s’agiter alors que son sourire se faisait plus grand. « Mais si on l’avait fait, cela aurait mis la puce à l’oreille de certaines personnes et vous auriez passé pour un professionnel et donc quelqu’un de dangereux ! Ce n’est pas ce que vous voulez ! Pas vrai ? »



Le patron du casino fixa la pile électrique qui avait enfin cessé de gigoter. Il ne fut pas surpris par sa réponse, leur leader ayant dû leur raconter leur discussion avant de donner des consignes dont celle d’envahir le casino pour commencer au plus tôt leur nouveau travail. Cependant, il était quelque peu agacer par le fait que ce gamin un peu trop bruyant puisse avoir raison et n’ayant aucune envie d’être plus énervé, il préféra leur tourner le dos, commençant à s’éloigner afin de retrouver dans son bureau.



- Terminez et venez me voir ensuite ! » Ordonna-t-il froidement.

- D’accord patron !!! » Répondit Nezumi en faisant de grands signes de la main.



Akiharu ne répliqua pas, marchant avec détermination en direction de son lieu de travail où il était certain d’avoir paix. Après son départ, Nezumi se retourna vers Aku en lui dédiant un grand sourire, signifiant qu’il avait particulièrement aimé sa rencontre avec le maître des lieux. Ensuite, il fit à nouveau demi tour pour continuer la visite des lieux ainsi que le recensement de tous les défauts. Le blond, lui, se contenta de suivre, calmement, toujours sur le qui-vive, mais laissant leur souris noter les détails qu’il aimait tant relever. Bien sûr, même s’il n’avait pas répondu à Nezumi, lui-même avait apprécié la rencontre avec le propriétaire des lieux. Il avait quelque chose de familier. Cette chose familière qui avait sûrement dû pousser Ryo à demander à Tetsu de rencontrer ce dernier. Le maître des poisons n’arrivait pas encore à mettre le doigt sur le quelque chose. Mais il ne doutait pas d’y arriver d’ici peu.



Marchant toujours à une distance de trois pas derrière Nezumi, Aku lui aussi étudiait les lieux. Le casino était vraiment un lieu à plusieurs facettes. Un vrai gruyère en apparence. Un lieu idéal pour se faire tuer sans qu’on le remarque. Mais en même temps, il avait des allures de bunker impossible à prendre. Deux choses opposées qui avaient été réunies avec un génie déroutant. Le blond venait à se demander jusqu’où allaient les faux-semblants chez cet homme qui était à présent leur patron. Il était en plein dans cette interrogation quand Nezumi s’arrêta brusquement, ouvrant une porte, et faufilant, toujours avec le sourire, sa tête, afin de regarder ce qui se passait à l’intérieur. Ce fut le cri d’exclamation, montrant une joie évidente qui l’interpella. S’approchant à son tour, il put voir la raison du nouvel enthousiasme de son ami. Fixant les lieux avec intention, il laissa la souris pénétrer dans la pièce.



- Wouah ! Tu as vu ? Une salle de contrôle ! » Fit toute sautillante la souris qui examinait tous les appareils afin de voir leurs états. « Pourtant c’est marqué placard à fournitures sur la porte. »

- Hm… » Fit le tueur aux poisons qui lui aussi vérifiait les lieux aussi intrigué au final que Nezumi. « On dirait que le patron a des cartes dans sa manche et… »

- Oh ! Regarde… » Coupa Nezumi qui venait d’allumer un des écrans. « … ça marche ! »



Ne préférant pas répondre, Aku laissa la souris continuer de jouer. Enfin vérifier. Il savait que dans l’état d’esprit actuel de son ami, il n’arriverait pas à aligner deux mots sans être coupé par l’enthousiasme de ce dernier. Le laissant donc faire, il continua de regarder autour de lui, afin de pouvoir faire un rapport parfait à Tetsu qui lui de son côté agencerait parfaitement leur rôle, leur place et le planning selon la topographie des lieux. Il sortit d’ailleurs un petit carnet de la poche intérieur de sa veste et commença à noter tout ce qu’il avait vu jusqu’à maintenant. Ayant largement le temps. Nezumi étant en pleine étude du matériel présent dans la pièce. Si l’un s’amusait comme un enfant avec un nouveau jouet, l’autre notait avec un grand sérieux son rapport. Ce qui fit passer le temps avec rapidité. Ce fut Nezumi qui le premier cessa son activité pour se figer devant Aku, tête légèrement penchée, toujours cet énorme sourire aux lèvres.



- Fini ! Tout marche vraiment bien. C’est du matériel dernier cri mais relier à un système autre. » Informa simplement Nezumi, bien que complètement excité.



Ce dernier était impatient de découvrir le vrai centre de contrôle où tout cela était relié. Il aimait de plus en plus ce nouveau travail. Il avait l’impression qu’il allait vraiment beaucoup s’amuser.



- Relier à un autre système ? » Demanda Aku pour confirmation, notant en même temps cette dernière information.

- Oui. Et pis pas petit. Dit, on le cherche ? » Sautilla presque la souris, ne tenant plus en place.

- Hm… » Commença le blond en fixant la pile électrique. « Continuons dans l’ordre. Nous ne devons rien manquer ! »

- D’accord… » Fit avec une mine boudeuse le brun avant de sortir de la pièce.



Aku le laissa bouder avant de lui-même sortir des lieux. Il referma soigneusement derrière lui, puis se mit en marche, gardant les trois pas derrière Nezumi. Il ne s’inquiétait pas pour la mauvaise humeur de son ami, sachant simplement que tout ceci n’était qu’un simple caprice. Au lieu de cela, il rangea son petit carnet et continua son observation, tout simplement. Cela n’y paraissait pas, mais le casino était vraiment vaste. Cependant, les deux amis arrivèrent vite à la fin du couloir. La se dessinèrent deux portes. Une avec un panneau sortie de secours au dessus d’elle et l’autre avec un privé. Nezumi ouvrit la privé pour voir un escalier. Sans la moindre hésitation, il l’emprunta. Alors que de son côté, Aku vérifiait la porte sortie de secours. Notant chacun des détails des lieux, il dut vite suivre Nezumi qui ne l’avait pas attendu et qui était déjà arrivé à mi-chemin dans les escaliers… Le blond s’activa un peu afin de le rattraper, préférant aussi garder un œil sur lui. Tous ceux qui connaissaient la souris, savaient qu’il valait mieux ne pas le perdre de vue, au risque de le voir commettre une série de bêtises toutes aussi grosses les unes que les autres. Arrivant donc un peu derrière lui, le maître des poisons l’observa un instant avant de fixer le haut des marches où il put voir une petite partie d’une pièce. Aku n’eut pas besoin de pousser Nezumi à accélérer la marche. Celui-ci venait de se mettre à trottiner dans les escaliers pour arriver plus vite à l’étage, n’ayant rien remarqué d’intéressant dans les escaliers, mis à part les caméras habituelles. Il était visiblement pressé de découvrir tout ce qu’il y avait là haut. Pour son équipier, la curiosité était moins grande. En réfléchissant un peu, il lui semblait évident que le bureau d’un certain patron devait s’y trouver.



Finalement, les deux hommes atteignirent une pièce assez vaste. La première chose qui sauta aux yeux des tueurs, fut la présence d’un bureau dans un coin, près d’une grande porte double. Un jeune homme était installé là, le regard posé sur les visiteurs, alors qu’un fin sourire étirait ses lèvres. Aku fut le premier à s’avancer vers lui en souriant aussi, laissant Nezumi observer tous les recoins de cet endroit.



- Bonjour. » Fit le tueur en souriant. « Désolé du dérangement, nous sommes les nouveaux agents de sécurité de Monsieur Tsubasa. »



Le jeune homme face à lui, de taille moyenne, le fixa un instant en clignant des yeux, l’air surpris de cette nouvelle. Il semblait réfléchir à tout cela. Aku le vit ensuite se passer une main les cheveux couleurs nuit mais ornés de quelques mèches rouges foncés. Le secrétaire reposa son regard sur son vis-à-vis en souriant très légèrement.



- Veuillez excuser mon hésitation. » Fit-il avec calme en se levant. « Monsieur Tsubasa ne m’a pas informé de votre visite. Je me nomme Jin Alexander, je suis son secrétaire. Je suppose que vous désirez le rencontrer ? »

- Oh pourquoi pas ! » Répondit le blond tout sourire. « De toute façon, on a pas le choix, il nous a convoqué. »

- Hm… Je comprends mieux ses allés et retours. » Déclara le brun d’une voix douce en se dirigeant vers la porte du bureau de son patron. « Il n’empêche qu’il aurait pu m’avertir… »



Cette dernière phrase avait été dite à voix basse, de sorte que les visiteurs n’entendent rien. Cependant, c’était sans compter sur une certaine souris qui avait réussi à se faire toute petite pour s’approcher discrètement, ce qui changeait de d’habitude. Il se plaça derrière Jin, approchant ses lèvres de son oreille.



- Il ne nous a pas dit non plus qu’il y avait un fidèle chien de garde devant sa porte. » Répondit-il doucement, faisant sursauter le secrétaire.



Ce dernier se retourna brusquement, faisant face à Nezumi qui venait de pencher la tête sur le côté, son sourire étirant toujours ses lèvres. Il recula en sautillant jusqu’à arriver au niveau de Aku. Il semblait particulièrement fier d’être parvenu à surprendre le jeune secrétaire. Ce dernier, néanmoins, paraissait moins apprécier d’avoir été ainsi écouté. Ses paroles pouvaient révéler certaines choses que son patron tenait absolument à garder secret. Lançant un regard rempli de froideur à l’encontre de la souris, Jin ne répliqua pas, ouvrant simplement la porte du bureau d’Akiharu afin de l’avertir de la présence des deux hommes.



- Tes deux visiteurs, dont tu as omis de me parler, sont ici. » Déclara-t-il avec calme en retrouvant cependant son sourire.

- Hm… Fais les entrer… » Répondit le brun tout en fermant un dossier.



Sans rien ajouter d’autres, le secrétaire se tourna vers Aku et Nezumi, ouvrant totalement la porte, les invitant à pénétrer dans le bureau. Le maître des poisons inclina la tête en signe de remerciement avant de s’avancer, suivit de près par son équipier monté sur ressors. Celui-ci, une fois à l’intérieur, s’approcha de son patron en sautillant sans que Aku puisse l’arrêter. Il contourna le bureau, écartant quelques documents et s’asseyant sur le bord, battant des jambes dans le vide. Il profita de cette place pour observer les environs et relever chaque défaut de sécurité. Akiharu le fixa durement, chose qui ne sembla pas impressionner Nezumi qui, au contraire, lui dédia un magnifique sourire.



- J’aime ton casino patron ! » Fit-il tout joyeux. « Un vrai gruyère sans en être un ! »

- Hm… » Répondit le propriétaire, ne prêtant pas attention au tutoiement.



Il ouvrit simplement un dossier, sortant de nombreux documents, sans prêter attention à l’attitude générale de cette pile électrique. Il savait que ce jeune homme faisait tout pour attirer le regard des autres sur lui, il n’allait pas entrer dans son jeu. Ses papiers sortis, le maître des lieux posa ses yeux sur Aku, toujours debout.



- Je compte sur vous pour que cette impression de faiblesse reste. » Fit-il d’une voix neutre. « Je tiens à ce que mes ennemis me voient toujours comme un insecte, bien que la vérité sera tout autre. »

- Ne vous en faites monsieur Tsubasa. » Répondit le blond en souriant. « Même s’il n’en a pas l’air, Nezumi est un spécialiste en la matière. Il vous fera quelque chose de parfait mais tellement discret que personne ne remarqua le changement. »

- Parfait. » Déclara Aki en s’installant plus confortablement sur son fauteuil tout en croisant les jambes. « Pour ce qui est des contrats, les voici… Vous me les ramener lorsque vous commencerez le travail. »



Aku s’approcha un peu plus pour prendre les documents en question. Il les plia soigneusement avant de les ranger dans la poche intérieure de sa veste. Il fit ensuite un signe à Nezumi, lui intimant de le suivre. Si ce dernier quitta le bureau, ce ne fut hélas pas pour le rejoindre mais pour s’approcher d’une porte qu’il avait repérée dans la pièce et qui l’intriguait. Il la fixa, l’analysa, la regarda avec une telle intensité que finalement, ses mains n’aimants guère rester inactives, enclenchèrent un système que ses yeux de professionnels avaient repéré il y avait quelques secondes. Tout joyeux, il regarda Aku en sautillant presque. Il avait compris ce que cette pièce était. Et triomphant, il la montrait à son ami qui de son côté soupirait, ne tenant pas à avoir des ennuis avec leur nouveau patron.



- Aku ! Aku ! Regarde ! Je l’ai trouvée ! Elle est là. Une vraie pièce cachée. Dit, je peux y aller ? Dit ? Dit ? Je peux ? » Demanda avec excitation la souris.

- Nezumi, tu … » Commença l’interpellé avant d’être soudainement coupé.

- Non ! » Fit le propriétaire des lieux qui s’était levé silencieusement, mais rapidement et qui avait arrêté la chose trop bruyante avant qu’elle n’entre dans sa pièce de surveillance.

- Mais pourquoi ? » Interrogea Nezumi avec un regard de chien battu. « Il faut bien que je regarde pour faire correctement mon travail.

- Monsieur Tsubasa… » Soupira Aku qui sentait que tout cela, à ce rythme, allait mal finir. « Il doit en effet vérifier tout le matériel de surveillance. Ne vous inquiétez pas, il ne touchera à rien, si vous ne le désirez pas. Il intègrera juste votre système au sien… »

- Ouiiii ! Je ferais juste ça ! Promis, juré, craché ! » Evidemment, le brun accompagna le geste à sa parole, ce qui causa un certain grognement.

- Faites comme vous voulez

A suivre …