Une étrange affaire





Titre :  Une étrange affaire
Auteur : Val-rafale et Myushi
Chapitre : 01
Genre : Yaoi / Policier / Intrigue.
Couple : ????
Disclamer :
Les personnages de cette histoire sont fictifs et inventé par Myushi et moi même. Merci de ne pas les utiliser sans notre consentement.
Résumé : Deux flics conventionnels mais aux caractères opposés vont être amener à s’allier et se battre dans un univers mafieux pour obtenir la vérité et la justice. Et ce, malgré les ripoux et les aléas que la vie va leur amener sur leur chemin.
Note : (Cette histoire se passe quatre ans avant la fic Akaitsuki.)

~ Pensée ~


Un nouvel équipier


Un immense vacarme, provenant d’un bureau du deuxième étage, résonnait dans le grand bâtiment qu’était le commissariat de police principal de la grande ville de Kyoto. Les inspecteurs, agents et autres employés travaillant là, levaient tous la tête vers les étages, se demandant ce qui pouvait produire un tel bruit. Les murs en tremblaient presque comme si un séisme de faible magnitude avait décidé de ne secouer que ce lieu. Des murmures s’élevaient parmi les personnes présentes dans le poste de police. Même les prisonniers, se trouvant au sous sol, se posaient des questions quant à l’origine de ce bruit. Les plus agités s’étaient tus, cherchant l’endroit d’où venait tout ce boucan. Au deuxième étage, les inspecteurs et autres personnes présentes avaient les yeux rivés sur le bureau d’où sortait le ramdam infernal que même le bruit d’une explosion n’aurait su couvrir. Personne n’osait se rendre dans cet endroit de peur de recevoir un quelconque objet volant non identifié. Ce qui ne serait guère surprenant lorsqu’on connaissait le propriétaire des lieux.



Un homme portant des cheveux mi long brun, sortit brusquement d’une autre pièce se trouvant de l’autre côté du plateau de travail. Il s’avança franchement puis s’arrêta pour fixer froidement, de ses yeux verts, le lieu d’où provenait le vacarme. Son regard se posa ensuite sur tout le personnel du second étage qui fixait encore et toujours le bureau. Il fronça un peu plus les sourcils alors qu’il claquait un dossier sur un bureau faisant sursauter tout le monde.



- Vous avez l’intention de bailler aux corneilles pendant longtemps encore ? » demanda-t-il d’une voix dure et glaciale. « Au boulot ! Immédiatement ! »



Tous les employés portèrent leur attention sur le commissaire de police, responsable de cet étage. Remarquant son regard plus que froid, tous se pressèrent de retourner à leur poste de peur de recevoir un blâme ou autre. Chacun savait que pour cet homme, le travail était une chose importante qu’il ne fallait pas considérer à la légère. De plus il était loin d’être un enfant de chœur, ne se souciant pas des autres et loin d’être capable d’écouter leur problème. Bien au contraire, il était froid et distant avec tout le monde. De plus, ce commissaire n’était pas du genre à mâcher ses mots, n’hésitant pas à donner son avis que cela plaise ou non, que cela soit blessant ou non. Qu’un inspecteur soit travailleur ou non, son comportement était toujours le même, ne faisant ainsi aucune différence, ni de favoritisme. Cet homme, nommé Seiji Akima, était craint de tous et parfois détesté de ceux qui ne supportaient pas la discipline.



Le commissaire une fois certain que tout le monde venait de se remettre au boulot, se rendit d’un pas rapide vers le bureau d’où prenait le vacarme incessant et plus bruyant qu’un tremblement de terre. Il y entra sans prendre la peine de frapper, mais ferma brusquement la porte alors qu’un objet venait s’écraser contre cette dernière. Un grognement lui échappa alors qu’il entrait à nouveau sans la moindre douceur.



- Yonezu ! Vous allez me cesser immédiatement ce raffut ! » fit-il d’une voix dure en donnant un grand coup contre le mur afin d’attirer l’attention sur lui.



Un bel homme aux cheveux brun redressa la tête pour fixer son visiteur de son regard sombre et glacial. Il tenait dans une main un dossier et dans l’autre une boite de pizza. Le sol de la pièce où il travaillait était jonché de détritus en tout genre allant du morceau de papier au restant de nourriture pourris. Ce qui était censé être un bureau et les étagères meublant les lieux étaient eux aussi dans le même état. D’ailleurs une odeur quelque peu nauséabonde fit grimacer le commissaire qui malgré tout se retint de se boucher le nez. Il resta sur place, craignant de piétiner l’un des objets dégoûtant se trouvant au sol. Il fixa à nouveau le maître des lieux qui lui ne l’avait pas quitté des yeux.



- Vous allez me faire immédiatement du ménage dans cette poubelle ! » ordonna-t-il durement. « Je veux que tout soit nickel pour dans une heure ! Et en silence ! Du moins si vous en êtes capable ! Il y a des gens qui travaillent sérieusement ici. »

- Comme si je n’en faisais pas autant. » répondit l’homme en jetant la boite de pizza à l’autre bout de la pièce. « Et puis, je ne vois pas pourquoi je rangerai ! Je ne suis pas femme de ménage mais inspecteur à la criminel. De toute façon personne ne rentre ici. »

- Je ne me souviens pas vous avoir suggéré cela. C’est un ordre. » déclara Seiji froidement. « Je veux que ce soit propre avant l’arrivée de votre nouvel équipier. »



L’inspecteur Yonezu allait pour rétorquer mais resta sans voix lorsque son commissaire lui fit part de la nouvelle. Visiblement, il avait décidé de lui mettre quelqu’un dans les pattes. Pourtant il lui semblait avoir été clair sur ce point, il ne voulait pas de coéquipier. Cela faisait déjà deux ans qu’il travaillait seul, il n’avait aucune envie de changer ses habitudes pour satisfaire son vis-à-vis et encore moins pour un autre inspecteur qui allait se croire tout permis en prenant ses aises dans son bureau. Fixant donc le commissaire, le brun se redressa correctement et croisa les bras.



- J’avais dit pas de coéquipier ! » grogna ce dernier assez hors de lui.

- Et moi que vous n’aviez pas le choix ! » Le commissaire à ces mots attrapa la poignet de la porte et s’apprêta à la fermer. « Une heure ! Et que ce soit nickel ! » répéta t’il froidement avant de fermer derrière lui.



Kasumi lança ce qui lui passa entre les mains contre la porte, maugréant de plus belle. Il ne voulait pas de coéquipier et comptait bien le démontrer à sa façon. Le commissaire savait pertinemment que cela ne serait pas si facile. Le contraire l’aurait étonné. Mais il avait fait son choix. Il ne comptait pas y renoncer. Retournant, toujours dans cette attitude imposante, à son bureau, ce dernier, à peine installé, fut dérangé par trois coups donnés sur la porte. Relevant les yeux vers cette dernière, d’une voix froide, il prit la parole.



- Quoi ?

- Je suis l’inspecteur Kagii. Vous m’avez fait venir monsieur. » répondit une voix derrière la porte, simplement, respectueusement.

- Entrez ! » fut la seule réponse du commissaire. « Et fermez la porte derrière vous ! »



S’exécutant, un jeune homme devant avoir tout au plus trente ans, plutôt grand, aux cheveux brun mis longs et aux yeux bleu vert, pénétra dans la pièce et se dirigea vers Seiji qui le fixait comme à son habitude. Nullement impressionné, il attendit cependant que son supérieur l’autorise à prendre place. Pour le moment, il se contenta de prendre la parole, se présentant correctement, tout en s’inclinant légèrement, comme le veut les convenances.



- Bonjours monsieur. Junsui Kagii. Je suis en avance, veuillez m’excuser !

- Hm… Asseyez-vous. » fit froidement l’homme. « Vous êtes passé dans l’appartement que je vous ai trouvé ? »

- Oui ! J’en reviens à l’instant. Il est parfait. Je vous remercie encore. » répondit l’inspecteur en s’inclinant une nouvelle fois très légèrement avant de prendre place.

- Parfait. Comme vous le savez, vous ferez équipe avec l’inspecteur Yonezu. Nul besoin de vous refaire un topo, vous savez déjà ce qu’il y a savoir.

- Oui monsieur.

- Bien !



Le commissaire se pencha et chercha dans le tiroir quelques affaires. Les sortant au fur et à mesure, il fixa l’homme avec insistance avant de finalement tendre les dites affaires.



- Voici votre carte de police et votre arme. Vous connaissez la loi. Ne la prendre sur vous que lorsque cela est nécessaire. Veuillez également signer ce formulaire, ainsi que le remplir. Puis je vous laisse rejoindre votre bureau. Il n’est pas difficile à trouver. Il est au fond. Vous n’avez qu’à suivre l’odeur.



Fixant avec perplexité le commissaire, le jeune inspecteur finit tout de même par prendre tout ce qui lui était tendu. Il rangea sa carte dans la poche intérieure de sa veste avec soin, avant de vérifier l’arme. Tous ses gestes étaient méticuleux et professionnels. Ce qui rassura le commissaire sur son choix. Il était certain que ces deux là ensemble allaient faire un malheur. Restait à savoir si Kagii allait survivre à Yonezu. Là, c’était une autre histoire. Enfin, après avoir vérifié l’arme, Junsui se mit à remplir le formulaire. Il était habitué. Ce n’était pas la première fois qu’il le faisait. Après vérification, il signa d’ailleurs, avant de le tendre à son supérieur. Il se redressa ensuite, s’inclina encore une fois, avant de se diriger vers la sortie du bureau. Il se tourna dès lors vers Seiji et le fixa avec un sérieux déroutant, et sans un mot, il quitta les lieux pour se diriger vers le fameux bureau du fond. L’inspecteur Kagii ne se soucia pas des regards sur lui. En fait, c’était comme s’il ne les voyait pas. Il n’était pas là pour cela. Il se contenta de traverser pour arriver au bureau et à son odeur.



Tiquant sur ce fait, il se concentra tout de même, balayant ce détail d’une pensée, avant de simplement cogner et entrer dans l’endroit nauséabond. Il n’avait pas attendu l’accord du résident des lieux pour entrer. Fixant d’ailleurs ce dernier, loin d’être impressionné. Il savait à qui il avait à faire. Enfin dans les lignes droites en tout cas, il s’avança simplement et ferma la porte derrière lui et ce, avant de prendre la parole.



- Junsui Kagii. Votre nouvel équipier !

- J’n’ai pas besoin d’équipier, dégage ! » fut la réponse de Yonezu.



D’ailleurs, un geste accompagna la parole. L’inspecteur nouvellement arrivé, du attraper au vol un objet qu’il n’aurait su identifier. Il le jeta dans la poubelle, et fixa son vis-à-vis avec froideur mais calme.



- Cela ne me plait pas non plus de travailler avec vous. Alors si vous êtes capable de vous la fermer et de partager un peu de votre bureau, faisant en sorte que cette entente se limite à simplement ça !



Kasumi grogna comme jamais et fixa le nouveau avec une sévère envie de la massacrer. Il ne le supportait déjà pas. Pourquoi ce fichu commissaire lui avait foutu ce type dans les pattes. L’inspecteur fulminait. Cependant, il ne répliqua pas, soutenant le regard de ce dernier. Ce fut au bout de quelques secondes de pur agacement que le propriétaire d’origine du bureau se détourna de ce collègue imposé pour prendre sa tasse de café. Il se leva, sortant de la pièce, prenant la direction de la salle de pause. Il se servit un café puis retourna vers son lieux de travail, reprenant place à dans son fauteuil. Là, il sortit une flasque qu’il versa dans sa tasse. A juger par la couleur du liquide, il ne faisait aucun doute pour Junsui qu’il s’agissait de whisky. Non seulement, il avait hérité d’un équipier impossible à vivre, irrespectueux envers la hiérarchie, asociale, mais alcoolique de surcroît. Pourtant, d’après ce qu’il savait, il était plus jeune que lui et paraissait être un excellent flic aux dires du commissaire. Comment en était-il arrivé là ? C’était une question qu’aurait très bien pu se poser le nouveau venu. Cependant, pour le moment, il se demandait juste comment il allait réussir travailler avec ce type. Cela lui semblait impossible dans l’état actuel des choses. Hélas, il allait devoir faire un effort. S’il jugeait la chose irréalisable, il retournerait voir son patron. En attendant, il devait se mettre au boulot. Décidant donc de ne pas se soucier de cet homme plus que cela, Chuuji se saisit d’un dossier quelconque posé sur son bureau et commença à le parcourir du regard.



- Ce dossier est en attente. » l’avertit ce dernier dans un grognement alors qu’il vidait sa tasse d’un trait.

- Hm… Et ? » demanda Junsui sans quitter les documents des yeux.

- Et ? Il y a d’autres dossiers qui ne le sont pas ! » répondit Kasumi en se levant.



Il s’approcha du jeune homme puis se pencha pour prendre la pochette, tentant de la tirer afin de la lui enlever. Mais le nouvel inspecteur posa sa main en plein milieu du dossier tandis que son regard vert se posait sur son équipier. Tous deux se défièrent du regard tout en restant immobile, attendant une petite faille de l’autre. Aucun n’était décidé à céder. Doucement, la tension montait dans la pièce. L’air semblait de plus en plus électrique. Les protagonistes donnaient l’impression d’être prêt à se jeter l’un sur l’autre. Ils ressemblaient à des loups cherchant à savoir lequel dominerait.



- Lâchez ce dossier… » insista Kasumi d’une voix glaciale.

- Non. » fit Junsui avec calme.

- Lâchez-le ! » s’énerva le brun resté debout.



Perdant patience, il le leva le poing, s’apprêtant à lui faire rencontrer le beau visage de son vis-à-vis. Mais alors qu’il se préparait à l’abattre, la porte du bureau s’ouvrit. Les inspecteurs observèrent le visiteur, un jeune homme vêtu d’une blouse blanche, de taille moyenne et aux cheveux châtain un peu en bataille. Quelque peu gêné par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, il resta sur le pas de ma porte, n’osant s’avancer plus dans la pièce.



- Désolé de vous déranger… » fit-il avec un sourire nerveux.

- Que veux-tu Kei ? » demanda Kasumi en s’écartant de son collègue imposé pour s’avancer vers le scientifique.

- J’ai les résultats des tests que vous attendiez. » déclara ce dernier en lui tendant une pochette plastique.



Le brun la saisit puis en sortit les documents afin de les lire rapidement. Il tourna ensuite le dos au jeune homme, revenant auprès de son équipier devant lequel il jeta le dossier. Ceci fait, il reporta son attention sur Kei, lui intimant de quitter les lieux d’un signe de tête. Le châtain ne se le fit pas dire deux fois. Il ferma la porte et retourna dans son labo, soulagé de n’avoir pas été forcé de rester dans ce bureau où la tension était palpable. Une fois seul, Kasumi retourna à sa place, non sans lâcher un grognement. Il saisit sa flasque de whisky pour en boire une gorgée avant de fixer Chuuji tout en croisant les jambes.



- Tu peux prendre connaissance du dossier maintenant. » ordonna-t-il de façon agressive. « Dès que tu as fini, on ira sur le terrain. T’as intérêt à faire ce que je te dis. »



L’inspecteur Kagii ne jugea pas nécessaire de lui répondre. Il ne comptait pas lui obéir, ayant ses méthodes qui seraient certainement plus efficaces que les siennes. L’ignorant donc, il reprit sa lecture du dossier, notant mentalement certains détails qui lui semblèrent anormaux ou importants. Certains détails de cette enquête lui paraissaient particulièrement étranges. Quelque chose clochait dans ce qu’il avait lu. Mais ne pouvant pas affirmer de quoi il s’agissait, il allait devoir attendre d’avoir d’autres éléments pour compléter tout ça et se faire une véritable idée de cette histoire, semble-t-il, délicate. Néanmoins, vu sa difficulté, il en tirerait un avantage certain en montrant à tous ce qu’il valait comme flic. Cependant, il trouvait quand même bizarre qu’un dossier aussi compliqué et apparemment important, ait été confié à Kasumi. Malgré ce que le commissaire lui avait dit à son sujet, il avait du mal à croire que son équipier puisse être un bon inspecteur. Tout dans son attitude laissait penser le contraire…



Terminant enfin de lire les documents de cette affaire plus qu’intéressante, Chuuji se leva pour se diriger vers la porte dans le plus grand silence. Maintenant qu’il avait pris connaissance des divers éléments, il devait se rendre sur le terrain. Là, il s’agissait de rendre visite à un homme, un banquier pour être plus précis, qui vivait à l’est de la ville. Alors qu’il s’apprêtait à sortir, il entendit derrière lui, le bruit familier d’une chaise trainant au sol. Il se tourna vers son équipier debout, prêt à le suivre.



- Je conduis. » déclara brusquement ce dernier en prenant les clés de sa voiture.



Se moquant pas mal de ce détail sans importance, Junsui ouvrit la porte et quitta la pièce ainsi que cette odeur nauséabonde. L’inspecteur Yonezu, lui, loin d’être incommodé par ces effluves, se contenta de prendre sa veste et le suivit avant de tout simplement passer devant. Puisqu’il conduisait, il allait prendre sa voiture, jusqu’à preuve du contraire, lui seul savait où elle l’était. Donc, voulant montrer sa qualité de responsable de cette enquête et que surtout il n’avait nullement besoin d’un nouveau dans les pattes, il marcha d’un pas rapide vers la sortie du commissariat. L’inspecteur Kagii le laissa faire, il avait passé l’âge pour ce genre d’enfantillage. Il gardait son objectif en tête. Après tout, il n’avait pas quitter Tokyo pour Kyoto pour jouer à celui qui serait le chef. Il avait d’autres chats à fouetter ! Ce fut donc avec calme, une fois sortit de son lieu de travail, qu’il attrapa son paquet de cigarettes pour s’en allumer une en attendant qu’ils arrivent à la voiture de son pseudo équipier.



Chose qui arriva assez rapidement. Fixant le véhicule, Junsui eut un regard blasé vers le ciel. La voiture était à l’image de son propriétaire. Toute cabossée de partout, on pouvait voir différentes couleurs de peintures. Les portes n’étaient plus d’origines et l’inspecteur se demanda si cette chose était noire ou blanche… Dans les deux cas, la question devint obsolète quand il vit l’intérieur. Il eut comme un haut le cœur avant de fixer l’homme qui venait de lui prendre sa cigarette des lèvres.



- Tu attends quoi ? Une invitation ou quoi ? » grogna Kasumi avant de monter dans sa voiture.



Soupirant de son côté, préférant se concentrer sur l’affaire, Chuuji ne préféra pas répondre et monta dans le véhicule, poussant les déchets loin de lui avec une idée en tête : nettoyer tous les endroits où il était obligé de cohabiter avec son partenaire. Une fois installé, il s’attacha et attendit que monsieur le chauffeur daigne mettre le contact.



- Hm… Il faut le coincer à la pause déjeuner alors dépêches-toi ! » rappela l’inspecteur avec un plaisir dissimulé.

- J’attendais que monsieur ait terminé ses gestuels pour cela. » rétorqua un poil agacé l’homme avant de mettre le contact et démarrer en trombe.



Junsui ne préféra rien dire estimant qu’entrer en conflit avec un collègue – même si ce collègue est ce type – ne mènerait à rien. Ils étaient censés être dans le même camp. Ils n’allaient tout même pas se tirer dans les genoux. Préférant donc temporiser, il opta pour étudier la route qu’empruntait Kasumi, la mémorisant par la même occasion. Il devait se faire à la ville et quoi de mieux que de le faire quand vous êtes un passager forcé. Soupirant à cette pensée, instinctivement, il se ralluma une autre cigarette sans se soucier si le propriétaire de la voiture était d’accord ou pas. Pour le moment il se concentrait sur la future entrevue et l’interrogatoire qu’il allait poser. Il savait que ce ne serait pas si facile que ça. Un banquier, qui devait avoir certainement du répondant, il n’allait pas être simple de le cuisiner. Junsui se surprit à penser à user de la ruse du bon et méchant flic, mais il revint bien vite sur son idée. Il doutait que Fumi accepte de bosser en tandem.



Cette pensée le ramena sur le fait du pourquoi ils devaient faire équipe. Visiblement, il n’avait rien en commun. Pourtant le commissaire l’avait fait muté ici pour qu’il travaille avec ce type. Mais à quoi pensait le commissaire Akima ? Il était quand même plus qu’évidement que l’inspecteur Yonezu n’était pas du tout d’accord pour tout ça. Tout ceci intriguait l’inspecteur Kagii. Dans un sens il savait que le commissaire ne faisait jamais rien sans avoir réfléchit correctement à la chose. Surtout sachant les problèmes de fuites que la police de Kyoto a actuellement. Il devait donc y’avoir une raison. Restait à savoir laquelle. Plus Junsui cherchait, plus il trouvait le néant comme réponse. Non, pour le moment, il ne voyait vraiment pas. Décidant donc d’attendre de la voir en action, l’homme revint à la ville et ses routes, préférant pour le moment ne pas trop se pendre la tête sur ce point.



Kasumi avait parfaitement senti le regard de ce type sur lui. Et ça l’agaçait prodigieusement. Pourquoi Seiji lui avait foutu un type comme lui sur le dos. Il avait l’air « prout-prout ». Un genre de sainte nitouche qui voulait quoi ? L’inspecteur se le demandait bien. Pourquoi quitter la capitale pour se faire muter dans une ville où la criminalité et la corruption n’ont jamais été aussi hautes. Il n’y avait pas de doute pour Fumi, il y avait anguille sous roche. Même si le commissaire semblait lui faire confiance, lui, il n’avait aucune raison de lui faire confiance. Borné sur cette idée, il arriva vite sur le périphérique Est qui allait les conduire directement dans le quartier voulu. Sa conduite était nerveuse, c’était à peine s’il s’était arrêté aux feux rouges avant d’entrer sur le périphérique. Il était pressé et cela se voyait. Très loin de respecter les limitations de vitesse, le brun arriva donc assez vite sur le lieu désiré. Il voulait à tout prix savoir ce que ce banquier savait pour enfin avancer dans cette affaire. L’inspecteur voulait démêler tout ça pour enfin connaître le mot de la fin de cette histoire et découvrir ce qu’il y avait de si important derrière tout ça pour qu’« il » le trahisse.



Il se gara à cette pensée et toujours un regard froid vers Junsui qui s’apprêtait à descendre naturellement du véhicule avec un empressement qui ne plaisait pas à Fumi. L’empêchant de sortir en appuyant sa main droite sur l’épaule gauche de son vis-à-vis, il décida de mettre quelques petites choses au point.



- Je pose les questions ! Si tu veux venir, tu restes en retrait. Je ne veux pas t’entendre. Je n’ai pas besoin d’un type comme toi dans mes pattes. Si tu n’es pas d’accord, tu restes. Ai-je été clair ? » demanda froidement l’homme plus que résolu à mener les choses comme il l’entend.

- Clair ? On peut dire cela en effet. Mais la question est : vas-tu êtres obéit ? La réponse est non ! » rétorqua Junsui qui poussa la main de son épaule. « Je ne reçois mes ordres que du commissaire Akima et ce dernier a dit que nous devions travailler ensemble. Alors soit tu acceptes ce fait, soit tu attends gentiment dans le véhicule que j’aille interroger moi-même le témoin. C’est comme tu le sens ! » Termina l’inspecteur qui démontrait qu’il ne se laisserait pas monter sur les pieds.

- Je pose les questions ! » grogna Yonezu avant de sortir de la voiture et claquer la porte de la portière.

- C’est ça, c’est ça !



Junsui descendit à son tour et ferma la portière normalement avant de suivre Kasumi mains dans les poches. Il lui restait un bout de cigarette fumante entre ses lèvres. Fumi de son côté grognait toujours, cherchant son paquet aussi pour se calmer. Mais il dut se résoudre à abandonner cette idée, les cigarettes étant restées dans la voiture avec le monticule de déchets qui l’accompagnait. Grognant encore plus à cette pensée, il accéléra le pas, sans vraiment espérer semer ce poids qu’on lui avait attribué. Il se doutait que ce ne serait pas si simple de se débarrasser de lui. Il ne restait plus qu’à espérer que le banquier soit bavard, même si un peu de résistance lui conviendrait bien. Il avait un sérieux besoin de se défouler. Avançant toujours concentré dans son idée, il avait déjà un plan en tête pour la suite des évènements.



L’inspecteur Kagii continuait de suivre son équipier, observant les alentours afin de noter quel genre de quartier dans lequel il se trouvait. Il nota rapidement que les lieux n’étaient en rien une zone de guerre. Les bâtiments administratifs et les rues bien agencées démontraient parfaitement qu’ils devaient être dans un quartier d’affaires. Ce n’était pas pour autant sans risque. Junsui se méfiait des apparences. Elles étaient trop trompeuses et de nombreuses fois elles lui avaient joué un mauvais tour. Donc, sur ses gardes, il continuait de progresser et ce jusqu’à ce que Kasumi cesse d’avancer et tire une porte pour entrer dans un bâtiment où le mot « banque de l’est » était inscrit en caractère d’or. Fixant l’enseigne un instant, il se remit en mouvement pour ne pas être semé. Il laissa l’inspecteur Yonezu ouvrir le chemin et le conduire à l’homme qu’ils voulaient interroger.
 


A suivre …