Une étrange affaire
Titre :
Une étrange affaire
Auteur : Val-rafale et Myushi
Chapitre : 01
Genre : Yaoi / Policier / Intrigue.
Couple : ????
Disclamer :
Les personnages de cette
histoire sont fictifs et inventé par Myushi et moi même. Merci de ne pas les
utiliser sans notre consentement.
Résumé : Deux flics conventionnels mais aux caractères opposés vont être
amener à s’allier et se battre dans un univers mafieux pour obtenir la vérité et
la justice. Et ce, malgré les ripoux et les aléas que la vie va leur amener sur
leur chemin.
Note : (Cette histoire se passe quatre ans avant la
fic Akaitsuki.)
~ Pensée ~
Un nouvel équipier
Un immense
vacarme, provenant d’un bureau du deuxième étage, résonnait dans le grand
bâtiment qu’était le commissariat de police principal de la grande ville de
Kyoto. Les inspecteurs, agents et autres employés travaillant là, levaient tous
la tête vers les étages, se demandant ce qui pouvait produire un tel bruit. Les
murs en tremblaient presque comme si un séisme de faible magnitude avait décidé
de ne secouer que ce lieu. Des murmures s’élevaient parmi les personnes
présentes dans le poste de police. Même les prisonniers, se trouvant au sous
sol, se posaient des questions quant à l’origine de ce bruit. Les plus agités
s’étaient tus, cherchant l’endroit d’où venait tout ce boucan. Au deuxième
étage, les inspecteurs et autres personnes présentes avaient les yeux rivés sur
le bureau d’où sortait le ramdam infernal que même le bruit d’une explosion
n’aurait su couvrir. Personne n’osait se rendre dans cet endroit de peur de
recevoir un quelconque objet volant non identifié. Ce qui ne serait guère
surprenant lorsqu’on connaissait le propriétaire des lieux.
Un homme portant des cheveux mi long brun, sortit brusquement d’une autre pièce
se trouvant de l’autre côté du plateau de travail. Il s’avança franchement puis
s’arrêta pour fixer froidement, de ses yeux verts, le lieu d’où provenait le
vacarme. Son regard se posa ensuite sur tout le personnel du second étage qui
fixait encore et toujours le bureau. Il fronça un peu plus les sourcils alors
qu’il claquait un dossier sur un bureau faisant sursauter tout le monde.
- Vous avez l’intention de bailler aux corneilles pendant longtemps encore ? »
demanda-t-il d’une voix dure et glaciale. « Au boulot ! Immédiatement ! »
Tous les employés portèrent leur attention sur le commissaire de police,
responsable de cet étage. Remarquant son regard plus que froid, tous se
pressèrent de retourner à leur poste de peur de recevoir un blâme ou autre.
Chacun savait que pour cet homme, le travail était une chose importante qu’il ne
fallait pas considérer à la légère. De plus il était loin d’être un enfant de
chœur, ne se souciant pas des autres et loin d’être capable d’écouter leur
problème. Bien au contraire, il était froid et distant avec tout le monde. De
plus, ce commissaire n’était pas du genre à mâcher ses mots, n’hésitant pas à
donner son avis que cela plaise ou non, que cela soit blessant ou non. Qu’un
inspecteur soit travailleur ou non, son comportement était toujours le même, ne
faisant ainsi aucune différence, ni de favoritisme. Cet homme, nommé Seiji Akima,
était craint de tous et parfois détesté de ceux qui ne supportaient pas la
discipline.
Le commissaire une fois certain que tout le monde venait de se remettre au
boulot, se rendit d’un pas rapide vers le bureau d’où prenait le vacarme
incessant et plus bruyant qu’un tremblement de terre. Il y entra sans prendre la
peine de frapper, mais ferma brusquement la porte alors qu’un objet venait
s’écraser contre cette dernière. Un grognement lui échappa alors qu’il entrait à
nouveau sans la moindre douceur.
- Yonezu ! Vous allez me cesser immédiatement ce raffut ! » fit-il d’une voix
dure en donnant un grand coup contre le mur afin d’attirer l’attention sur lui.
Un bel homme aux cheveux brun redressa la tête pour fixer son visiteur de son
regard sombre et glacial. Il tenait dans une main un dossier et dans l’autre une
boite de pizza. Le sol de la pièce où il travaillait était jonché de détritus en
tout genre allant du morceau de papier au restant de nourriture pourris. Ce qui
était censé être un bureau et les étagères meublant les lieux étaient eux aussi
dans le même état. D’ailleurs une odeur quelque peu nauséabonde fit grimacer le
commissaire qui malgré tout se retint de se boucher le nez. Il resta sur place,
craignant de piétiner l’un des objets dégoûtant se trouvant au sol. Il fixa à
nouveau le maître des lieux qui lui ne l’avait pas quitté des yeux.
- Vous allez me faire immédiatement du ménage dans cette poubelle ! »
ordonna-t-il durement. « Je veux que tout soit nickel pour dans une heure ! Et
en silence ! Du moins si vous en êtes capable ! Il y a des gens qui travaillent
sérieusement ici. »
- Comme si je n’en faisais pas autant. » répondit l’homme en jetant la boite de
pizza à l’autre bout de la pièce. « Et puis, je ne vois pas pourquoi je rangerai
! Je ne suis pas femme de ménage mais inspecteur à la criminel. De toute façon
personne ne rentre ici. »
- Je ne me souviens pas vous avoir suggéré cela. C’est un ordre. » déclara Seiji
froidement. « Je veux que ce soit propre avant l’arrivée de votre nouvel
équipier. »
L’inspecteur Yonezu allait pour rétorquer mais resta sans voix lorsque son
commissaire lui fit part de la nouvelle. Visiblement, il avait décidé de lui
mettre quelqu’un dans les pattes. Pourtant il lui semblait avoir été clair sur
ce point, il ne voulait pas de coéquipier. Cela faisait déjà deux ans qu’il
travaillait seul, il n’avait aucune envie de changer ses habitudes pour
satisfaire son vis-à-vis et encore moins pour un autre inspecteur qui allait se
croire tout permis en prenant ses aises dans son bureau. Fixant donc le
commissaire, le brun se redressa correctement et croisa les bras.
- J’avais dit pas de coéquipier ! » grogna ce dernier assez hors de lui.
- Et moi que vous n’aviez pas le choix ! » Le commissaire à ces mots attrapa la
poignet de la porte et s’apprêta à la fermer. « Une heure ! Et que ce soit
nickel ! » répéta t’il froidement avant de fermer derrière lui.
Kasumi lança ce qui lui passa entre les mains contre la porte, maugréant de plus
belle. Il ne voulait pas de coéquipier et comptait bien le démontrer à sa façon.
Le commissaire savait pertinemment que cela ne serait pas si facile. Le
contraire l’aurait étonné. Mais il avait fait son choix. Il ne comptait pas y
renoncer. Retournant, toujours dans cette attitude imposante, à son bureau, ce
dernier, à peine installé, fut dérangé par trois coups donnés sur la porte.
Relevant les yeux vers cette dernière, d’une voix froide, il prit la parole.
- Quoi ?
- Je suis l’inspecteur Kagii. Vous m’avez fait venir monsieur. » répondit une
voix derrière la porte, simplement, respectueusement.
- Entrez ! » fut la seule réponse du commissaire. « Et fermez la porte derrière
vous ! »
S’exécutant, un jeune homme devant avoir tout au plus trente ans, plutôt grand,
aux cheveux brun mis longs et aux yeux bleu vert, pénétra dans la pièce et se
dirigea vers Seiji qui le fixait comme à son habitude. Nullement impressionné,
il attendit cependant que son supérieur l’autorise à prendre place. Pour le
moment, il se contenta de prendre la parole, se présentant correctement, tout en
s’inclinant légèrement, comme le veut les convenances.
- Bonjours monsieur. Junsui Kagii. Je suis en avance, veuillez m’excuser !
- Hm… Asseyez-vous. » fit froidement l’homme. « Vous êtes passé dans
l’appartement que je vous ai trouvé ? »
- Oui ! J’en reviens à l’instant. Il est parfait. Je vous remercie encore. »
répondit l’inspecteur en s’inclinant une nouvelle fois très légèrement avant de
prendre place.
- Parfait. Comme vous le savez, vous ferez équipe avec l’inspecteur Yonezu. Nul
besoin de vous refaire un topo, vous savez déjà ce qu’il y a savoir.
- Oui monsieur.
- Bien !
Le commissaire se pencha et chercha dans le tiroir quelques affaires. Les
sortant au fur et à mesure, il fixa l’homme avec insistance avant de finalement
tendre les dites affaires.
- Voici votre carte de police et votre arme. Vous connaissez la loi. Ne la
prendre sur vous que lorsque cela est nécessaire. Veuillez également signer ce
formulaire, ainsi que le remplir. Puis je vous laisse rejoindre votre bureau. Il
n’est pas difficile à trouver. Il est au fond. Vous n’avez qu’à suivre l’odeur.
Fixant avec perplexité le commissaire, le jeune inspecteur finit tout de même
par prendre tout ce qui lui était tendu. Il rangea sa carte dans la poche
intérieure de sa veste avec soin, avant de vérifier l’arme. Tous ses gestes
étaient méticuleux et professionnels. Ce qui rassura le commissaire sur son
choix. Il était certain que ces deux là ensemble allaient faire un malheur.
Restait à savoir si Kagii allait survivre à Yonezu. Là, c’était une autre
histoire. Enfin, après avoir vérifié l’arme, Junsui se mit à remplir le
formulaire. Il était habitué. Ce n’était pas la première fois qu’il le faisait.
Après vérification, il signa d’ailleurs, avant de le tendre à son supérieur. Il
se redressa ensuite, s’inclina encore une fois, avant de se diriger vers la
sortie du bureau. Il se tourna dès lors vers Seiji et le fixa avec un sérieux
déroutant, et sans un mot, il quitta les lieux pour se diriger vers le fameux
bureau du fond. L’inspecteur Kagii ne se soucia pas des regards sur lui. En
fait, c’était comme s’il ne les voyait pas. Il n’était pas là pour cela. Il se
contenta de traverser pour arriver au bureau et à son odeur.
Tiquant sur ce fait, il se concentra tout de même, balayant ce détail d’une
pensée, avant de simplement cogner et entrer dans l’endroit nauséabond. Il
n’avait pas attendu l’accord du résident des lieux pour entrer. Fixant
d’ailleurs ce dernier, loin d’être impressionné. Il savait à qui il avait à
faire. Enfin dans les lignes droites en tout cas, il s’avança simplement et
ferma la porte derrière lui et ce, avant de prendre la parole.
- Junsui Kagii. Votre nouvel équipier !
- J’n’ai pas besoin d’équipier, dégage ! » fut la réponse de Yonezu.
D’ailleurs, un geste accompagna la parole. L’inspecteur nouvellement arrivé, du
attraper au vol un objet qu’il n’aurait su identifier. Il le jeta dans la
poubelle, et fixa son vis-à-vis avec froideur mais calme.
- Cela ne me plait pas non plus de travailler avec vous. Alors si vous êtes
capable de vous la fermer et de partager un peu de votre bureau, faisant en
sorte que cette entente se limite à simplement ça !
Kasumi grogna comme jamais et fixa le nouveau avec une sévère envie de la
massacrer. Il ne le supportait déjà pas. Pourquoi ce fichu commissaire lui avait
foutu ce type dans les pattes. L’inspecteur fulminait. Cependant, il ne répliqua
pas, soutenant le regard de ce dernier. Ce fut au bout de quelques secondes de
pur agacement que le propriétaire d’origine du bureau se détourna de ce collègue
imposé pour prendre sa tasse de café. Il se leva, sortant de la pièce, prenant
la direction de la salle de pause. Il se servit un café puis retourna vers son
lieux de travail, reprenant place à dans son fauteuil. Là, il sortit une flasque
qu’il versa dans sa tasse. A juger par la couleur du liquide, il ne faisait
aucun doute pour Junsui qu’il s’agissait de whisky. Non seulement, il avait
hérité d’un équipier impossible à vivre, irrespectueux envers la hiérarchie,
asociale, mais alcoolique de surcroît. Pourtant, d’après ce qu’il savait, il
était plus jeune que lui et paraissait être un excellent flic aux dires du
commissaire. Comment en était-il arrivé là ? C’était une question qu’aurait très
bien pu se poser le nouveau venu. Cependant, pour le moment, il se demandait
juste comment il allait réussir travailler avec ce type. Cela lui semblait
impossible dans l’état actuel des choses. Hélas, il allait devoir faire un
effort. S’il jugeait la chose irréalisable, il retournerait voir son patron. En
attendant, il devait se mettre au boulot. Décidant donc de ne pas se soucier de
cet homme plus que cela, Chuuji se saisit d’un dossier quelconque posé sur son
bureau et commença à le parcourir du regard.
- Ce dossier est en attente. » l’avertit ce dernier dans un grognement alors
qu’il vidait sa tasse d’un trait.
- Hm… Et ? » demanda Junsui sans quitter les documents des yeux.
- Et ? Il y a d’autres dossiers qui ne le sont pas ! » répondit Kasumi en se
levant.
Il s’approcha du jeune homme puis se pencha pour prendre la pochette, tentant de
la tirer afin de la lui enlever. Mais le nouvel inspecteur posa sa main en plein
milieu du dossier tandis que son regard vert se posait sur son équipier. Tous
deux se défièrent du regard tout en restant immobile, attendant une petite
faille de l’autre. Aucun n’était décidé à céder. Doucement, la tension montait
dans la pièce. L’air semblait de plus en plus électrique. Les protagonistes
donnaient l’impression d’être prêt à se jeter l’un sur l’autre. Ils
ressemblaient à des loups cherchant à savoir lequel dominerait.
- Lâchez ce dossier… » insista Kasumi d’une voix glaciale.
- Non. » fit Junsui avec calme.
- Lâchez-le ! » s’énerva le brun resté debout.
Perdant patience, il le leva le poing, s’apprêtant à lui faire rencontrer le
beau visage de son vis-à-vis. Mais alors qu’il se préparait à l’abattre, la
porte du bureau s’ouvrit. Les inspecteurs observèrent le visiteur, un jeune
homme vêtu d’une blouse blanche, de taille moyenne et aux cheveux châtain un peu
en bataille. Quelque peu gêné par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, il
resta sur le pas de ma porte, n’osant s’avancer plus dans la pièce.
- Désolé de vous déranger… » fit-il avec un sourire nerveux.
- Que veux-tu Kei ? » demanda Kasumi en s’écartant de son collègue imposé pour
s’avancer vers le scientifique.
- J’ai les résultats des tests que vous attendiez. » déclara ce dernier en lui
tendant une pochette plastique.
Le brun la saisit puis en sortit les documents afin de les lire rapidement. Il
tourna ensuite le dos au jeune homme, revenant auprès de son équipier devant
lequel il jeta le dossier. Ceci fait, il reporta son attention sur Kei, lui
intimant de quitter les lieux d’un signe de tête. Le châtain ne se le fit pas
dire deux fois. Il ferma la porte et retourna dans son labo, soulagé de n’avoir
pas été forcé de rester dans ce bureau où la tension était palpable. Une fois
seul, Kasumi retourna à sa place, non sans lâcher un grognement. Il saisit sa
flasque de whisky pour en boire une gorgée avant de fixer Chuuji tout en
croisant les jambes.
- Tu peux prendre connaissance du dossier maintenant. » ordonna-t-il de façon
agressive. « Dès que tu as fini, on ira sur le terrain. T’as intérêt à faire ce
que je te dis. »
L’inspecteur Kagii ne jugea pas nécessaire de lui répondre. Il ne comptait pas
lui obéir, ayant ses méthodes qui seraient certainement plus efficaces que les
siennes. L’ignorant donc, il reprit sa lecture du dossier, notant mentalement
certains détails qui lui semblèrent anormaux ou importants. Certains détails de
cette enquête lui paraissaient particulièrement étranges. Quelque chose clochait
dans ce qu’il avait lu. Mais ne pouvant pas affirmer de quoi il s’agissait, il
allait devoir attendre d’avoir d’autres éléments pour compléter tout ça et se
faire une véritable idée de cette histoire, semble-t-il, délicate. Néanmoins, vu
sa difficulté, il en tirerait un avantage certain en montrant à tous ce qu’il
valait comme flic. Cependant, il trouvait quand même bizarre qu’un dossier aussi
compliqué et apparemment important, ait été confié à Kasumi. Malgré ce que le
commissaire lui avait dit à son sujet, il avait du mal à croire que son équipier
puisse être un bon inspecteur. Tout dans son attitude laissait penser le
contraire…
Terminant enfin de lire les documents de cette affaire plus qu’intéressante,
Chuuji se leva pour se diriger vers la porte dans le plus grand silence.
Maintenant qu’il avait pris connaissance des divers éléments, il devait se
rendre sur le terrain. Là, il s’agissait de rendre visite à un homme, un
banquier pour être plus précis, qui vivait à l’est de la ville. Alors qu’il
s’apprêtait à sortir, il entendit derrière lui, le bruit familier d’une chaise
trainant au sol. Il se tourna vers son équipier debout, prêt à le suivre.
- Je conduis. » déclara brusquement ce dernier en prenant les clés de sa
voiture.
Se moquant pas mal de ce détail sans importance, Junsui ouvrit la porte et
quitta la pièce ainsi que cette odeur nauséabonde. L’inspecteur Yonezu, lui,
loin d’être incommodé par ces effluves, se contenta de prendre sa veste et le
suivit avant de tout simplement passer devant. Puisqu’il conduisait, il allait
prendre sa voiture, jusqu’à preuve du contraire, lui seul savait où elle
l’était. Donc, voulant montrer sa qualité de responsable de cette enquête et que
surtout il n’avait nullement besoin d’un nouveau dans les pattes, il marcha d’un
pas rapide vers la sortie du commissariat. L’inspecteur Kagii le laissa faire,
il avait passé l’âge pour ce genre d’enfantillage. Il gardait son objectif en
tête. Après tout, il n’avait pas quitter Tokyo pour Kyoto pour jouer à celui qui
serait le chef. Il avait d’autres chats à fouetter ! Ce fut donc avec calme, une
fois sortit de son lieu de travail, qu’il attrapa son paquet de cigarettes pour
s’en allumer une en attendant qu’ils arrivent à la voiture de son pseudo
équipier.
Chose qui arriva assez rapidement. Fixant le véhicule, Junsui eut un regard
blasé vers le ciel. La voiture était à l’image de son propriétaire. Toute
cabossée de partout, on pouvait voir différentes couleurs de peintures. Les
portes n’étaient plus d’origines et l’inspecteur se demanda si cette chose était
noire ou blanche… Dans les deux cas, la question devint obsolète quand il vit
l’intérieur. Il eut comme un haut le cœur avant de fixer l’homme qui venait de
lui prendre sa cigarette des lèvres.
- Tu attends quoi ? Une invitation ou quoi ? » grogna Kasumi avant de monter
dans sa voiture.
Soupirant de son côté, préférant se concentrer sur l’affaire, Chuuji ne préféra
pas répondre et monta dans le véhicule, poussant les déchets loin de lui avec
une idée en tête : nettoyer tous les endroits où il était obligé de cohabiter
avec son partenaire. Une fois installé, il s’attacha et attendit que monsieur le
chauffeur daigne mettre le contact.
- Hm… Il faut le coincer à la pause déjeuner alors dépêches-toi ! » rappela
l’inspecteur avec un plaisir dissimulé.
- J’attendais que monsieur ait terminé ses gestuels pour cela. » rétorqua un
poil agacé l’homme avant de mettre le contact et démarrer en trombe.
Junsui ne préféra rien dire estimant qu’entrer en conflit avec un collègue –
même si ce collègue est ce type – ne mènerait à rien. Ils étaient censés être
dans le même camp. Ils n’allaient tout même pas se tirer dans les genoux.
Préférant donc temporiser, il opta pour étudier la route qu’empruntait Kasumi,
la mémorisant par la même occasion. Il devait se faire à la ville et quoi de
mieux que de le faire quand vous êtes un passager forcé. Soupirant à cette
pensée, instinctivement, il se ralluma une autre cigarette sans se soucier si le
propriétaire de la voiture était d’accord ou pas. Pour le moment il se
concentrait sur la future entrevue et l’interrogatoire qu’il allait poser. Il
savait que ce ne serait pas si facile que ça. Un banquier, qui devait avoir
certainement du répondant, il n’allait pas être simple de le cuisiner. Junsui se
surprit à penser à user de la ruse du bon et méchant flic, mais il revint bien
vite sur son idée. Il doutait que Fumi accepte de bosser en tandem.
Cette pensée le ramena sur le fait du pourquoi ils devaient faire équipe.
Visiblement, il n’avait rien en commun. Pourtant le commissaire l’avait fait
muté ici pour qu’il travaille avec ce type. Mais à quoi pensait le commissaire
Akima ? Il était quand même plus qu’évidement que l’inspecteur Yonezu n’était
pas du tout d’accord pour tout ça. Tout ceci intriguait l’inspecteur Kagii. Dans
un sens il savait que le commissaire ne faisait jamais rien sans avoir réfléchit
correctement à la chose. Surtout sachant les problèmes de fuites que la police
de Kyoto a actuellement. Il devait donc y’avoir une raison. Restait à savoir
laquelle. Plus Junsui cherchait, plus il trouvait le néant comme réponse. Non,
pour le moment, il ne voyait vraiment pas. Décidant donc d’attendre de la voir
en action, l’homme revint à la ville et ses routes, préférant pour le moment ne
pas trop se pendre la tête sur ce point.
Kasumi avait parfaitement senti le regard de ce type sur lui. Et ça l’agaçait
prodigieusement. Pourquoi Seiji lui avait foutu un type comme lui sur le dos. Il
avait l’air « prout-prout ». Un genre de sainte nitouche qui voulait quoi ?
L’inspecteur se le demandait bien. Pourquoi quitter la capitale pour se faire
muter dans une ville où la criminalité et la corruption n’ont jamais été aussi
hautes. Il n’y avait pas de doute pour Fumi, il y avait anguille sous roche.
Même si le commissaire semblait lui faire confiance, lui, il n’avait aucune
raison de lui faire confiance. Borné sur cette idée, il arriva vite sur le
périphérique Est qui allait les conduire directement dans le quartier voulu. Sa
conduite était nerveuse, c’était à peine s’il s’était arrêté aux feux rouges
avant d’entrer sur le périphérique. Il était pressé et cela se voyait. Très loin
de respecter les limitations de vitesse, le brun arriva donc assez vite sur le
lieu désiré. Il voulait à tout prix savoir ce que ce banquier savait pour enfin
avancer dans cette affaire. L’inspecteur voulait démêler tout ça pour enfin
connaître le mot de la fin de cette histoire et découvrir ce qu’il y avait de si
important derrière tout ça pour qu’« il » le trahisse.
Il se gara à cette pensée et toujours un regard froid vers Junsui qui
s’apprêtait à descendre naturellement du véhicule avec un empressement qui ne
plaisait pas à Fumi. L’empêchant de sortir en appuyant sa main droite sur
l’épaule gauche de son vis-à-vis, il décida de mettre quelques petites choses au
point.
- Je pose les questions ! Si tu veux venir, tu restes en retrait. Je ne veux pas
t’entendre. Je n’ai pas besoin d’un type comme toi dans mes pattes. Si tu n’es
pas d’accord, tu restes. Ai-je été clair ? » demanda froidement l’homme plus que
résolu à mener les choses comme il l’entend.
- Clair ? On peut dire cela en effet. Mais la question est : vas-tu êtres obéit
? La réponse est non ! » rétorqua Junsui qui poussa la main de son épaule. « Je
ne reçois mes ordres que du commissaire Akima et ce dernier a dit que nous
devions travailler ensemble. Alors soit tu acceptes ce fait, soit tu attends
gentiment dans le véhicule que j’aille interroger moi-même le témoin. C’est
comme tu le sens ! » Termina l’inspecteur qui démontrait qu’il ne se laisserait
pas monter sur les pieds.
- Je pose les questions ! » grogna Yonezu avant de sortir de la voiture et
claquer la porte de la portière.
- C’est ça, c’est ça !
Junsui descendit à son tour et ferma la portière normalement avant de suivre
Kasumi mains dans les poches. Il lui restait un bout de cigarette fumante entre
ses lèvres. Fumi de son côté grognait toujours, cherchant son paquet aussi pour
se calmer. Mais il dut se résoudre à abandonner cette idée, les cigarettes étant
restées dans la voiture avec le monticule de déchets qui l’accompagnait.
Grognant encore plus à cette pensée, il accéléra le pas, sans vraiment espérer
semer ce poids qu’on lui avait attribué. Il se doutait que ce ne serait pas si
simple de se débarrasser de lui. Il ne restait plus qu’à espérer que le banquier
soit bavard, même si un peu de résistance lui conviendrait bien. Il avait un
sérieux besoin de se défouler. Avançant toujours concentré dans son idée, il
avait déjà un plan en tête pour la suite des évènements.
L’inspecteur Kagii continuait de suivre son équipier, observant les alentours
afin de noter quel genre de quartier dans lequel il se trouvait. Il nota
rapidement que les lieux n’étaient en rien une zone de guerre. Les bâtiments
administratifs et les rues bien agencées démontraient parfaitement qu’ils
devaient être dans un quartier d’affaires. Ce n’était pas pour autant sans
risque. Junsui se méfiait des apparences. Elles étaient trop trompeuses et de
nombreuses fois elles lui avaient joué un mauvais tour. Donc, sur ses gardes, il
continuait de progresser et ce jusqu’à ce que Kasumi cesse d’avancer et tire une
porte pour entrer dans un bâtiment où le mot « banque de l’est » était inscrit
en caractère d’or. Fixant l’enseigne un instant, il se remit en mouvement pour
ne pas être semé. Il laissa l’inspecteur Yonezu ouvrir le chemin et le conduire
à l’homme qu’ils voulaient interroger.
A suivre …