Amertume
( Weiss Kreuz )
Titre :
Amertume
Auteur : Val_rafale
Chapitre : One-Shot
Genre : Yaoï / Romance
Couple : Crawford x Schuldig
Disclamer : Les Bishos ne sont pas à moi... Hélas...
~ mots entre étranges symbole ^^, ~ => Conversation télépathique
Amertume
Crawford regardait à travers la fenêtre la pluie qui tombait depuis maintenant
deux jours. Ce temps donnait un aspect si triste à la ville… Tout était gris…
Terne… Cela rendait l’oracle sombre et ses pensées se faisaient plus que
négatives. Il se sentait seul... Seul dans ce monde sans surprise… Il avait beau
vivre avec trois personnes, il ressentait sans cesse cette impression de
solitude. Aucun de ses compagnons ne le connaissait réellement, ni le
comprenait… De toute façon, personne n’avait cherché à connaître son obscur
passé ce qui n’était pas plus mal…Le brun préférait que cela reste secret.
Le leader des Schwarz remonta ses lunettes sur son nez en soupirant. Il se
demandait par moment ce qui pouvait le raccrocher à la vie. C’était une question
qui lui revenait sans cesse à l’esprit. Il n’avait rien… Pas même quelqu’un, à
qui, il pourrait donner de l’amour ou ne serait ce une personne qui tienne à
lui… Il était seul… Il pouvait se tirer une balle dans la tête. Personne ne le
regretterait.
Tels étaient les pensées de l’américain.
~ Tu en es sûr ? ~
Cette voix dans son esprit le fit sursauter imperceptiblement. Crawford vit
alors l’image de Schuldig qui se tenait derrière lui, se refléter dans la
fenêtre. L’oracle qui ne l’avait ni entendu entrer, ni approcher, ne prit même
pas la peine de se retourner. Il le fixa juste dans la glace.
L’allemand arborait une expression sérieuse ce qui était plus que choquant.
Généralement, un fin sourire ironique étirait ses lèvres… Mais là… Rien… Au
contraire, l’allemand semblait des plus sérieux, l’expression grave de son
visage en témoignait. Cependant, l’américain ne laissa pas son sentiment de
surprise prendre le dessus. Comme toujours, il resta de marbre, sérieux.
- Qu’est-ce que tu veux ? » demanda-t-il une pointe d’agressivité dans la voix.
L’allemand ne cilla pas au ton de son leader. Il avait l’habitude de le voir
ainsi, aussi froid, distant. Crawford était un homme mystérieux, difficile à
cerner, même pour un télépathe. Schuldig n’était jamais parvenu à savoir ce
qu’il avait réellement vécu par le passé, avant de former le groupe des Schwarz.
Mais il était certain d’une chose, il avait souffert. Certainement plus que tous
réunis.
Cependant, cela n’était pas une raison pour souhaiter mourir… Pour avoir des
envies de suicide. Il n’était plus seul… C’était maintenant ce qu’il devait
faire comprendre à cette tête de mule qu’était le brun. Ce ne serait pas une
épreuve facile pour le rouquin.
- Tu crois vraiment que personne ne te regretterait si tu venais à mourir ? »
interrogea-t-il durement.
Brad ne cilla pas, restant toujours de marbre. Il commençait à avoir l’habitude
que Schuldig vienne lire ses pensées. Cependant, cette attitude l’agaçait, même
si il n’en montrait rien. Il ne supportait pas cela, ayant l’impression d’une
tentative de viol.
Le regard de l’américain se durcit un peu plus, devenant plus glacial.
- J’ai horreur que tu lises mes pensées, je te l’ai déjà dit. » reprocha-t-il
froidement.
- Répond-moi ! » s’énerva le rouquin à bout de patience.
Crawford se retourna vers son associé, ses yeux se remplissant de colère. Il
osait lui tenir tête ? Ce n’était pourtant guère le moment de le faire, sauf si
il désirait que le brun se mette en colère ce qui ne lui arrivait que très
rarement et pas sans raison valable. L’américain avait, en règle générale, une
patience à toute épreuve.
L’oracle fixa le télépathe droit dans les yeux.
- Laisse-moi seul, je te prie. » ordonna-t-il d’un ton glacial.
- Non. » répondit durement Schuldig.
Crawford poussa un long soupir. Très bien, il ne voulait pas le laisser seul
alors il chercherait lui-même la solitude. Sans un mot de plus, il commença à se
diriger vers la porte pour sortir et avoir enfin la paix. Mais, au moment où il
passa à ses côtés, le rouquin le saisit par le bras pour le stopper.
Le brun se tourna vers son équipier avant de le foudroyer du regard.
- Lâche-moi ! » commanda-t-il d’une voix dure et sèche.
- Si c’est pour que tu ailles faire une bêtise, tu peux toujours courir. »
répliqua le rouquin en fronçant les sourcils.
L’américain fronça un peu plus les sourcil puis se défit brutalement de
l’emprise du télépathe. Il tenta de lui asséner un coup de poing à la mâchoire
mais Schuldig l’évita. Il lui envoya un crochet du droit qui atteignit sa cible
à la mâchoire. L’oracle, aveuglé par sa colère, ne le vit pas venir et se
retrouva à terre, un filet de sang s’écoulant de sa lèvre. Il commença à se
relever dans le but de faire payer ce geste à son compagnon cependant il n’en
eut pas le temps. L’allemand posa ses mains sur ses épaules avant de le plaquer
sans douceur au sol pour ensuite s’asseoir à califourchon sur son ventre.
L’américain se retrouva quelque peu prisonnier. Il lança un regard noir au
télépathe.
- Ça suffit Schuldig ! Lâche-moi ! » ordonna-t-il quelque peu énervé.
- Non ! » désobéit le rouquin furieux.
Ce qu’il pouvait être tête de mule. Il arrivait de temps à autre comme ça, que
le brun ne puisse pas contrôler le rouquin. Surtout quand ce dernier avait
décidé quelque chose, il allait généralement jusqu’au bout et ne s’arrêtait que
lorsqu’il avait obtenu ce qu’il désirait. Là, apparemment, il refusait de
laisser l’oracle seul.
- Je t’ordonne de me lâcher ! » commanda-t-il à bout de patience.
- Hors de question. Maintenant, tu vas m’écouter bien sagement. » répondit le
télépathe entêté et surtout pas mal énervé.
Crawford fut surpris par la dureté du ton de son compagnon et le regard qu’il
lui lançait. Il était rempli de colère… Pourquoi réagissait-il aussi vivement au
fait qu’il désire mourir ? Qu’est-ce que cela pouvait lui faire qu’il
disparaisse ? Le monde se porterait mieux sans lui. De plus, il n’aurait plus à
supporter les terribles images de son passé qui ne cessaient de refaire surface.
- Tu penses que tu es le seul à souffrir ? » demanda brusquement l’allemand.
« As-tu songé à Nagi et à tout ce qu’il a subi parce qu’il était différent des
autres ? T’es-tu soucié de Farfie et sa folie qui le ronge un peu plus tous les
jours à cause des meurtre qu’il a commis ? As-tu pensé à moi et à tout ce que
j’ai enduré à Rosenkreuz ? As-tu au moins réfléchi à ce que cela nous ferait de
te perdre ? Tu t’imagines que cela nous serait égal si tu venais à mourir ?
Crois-tu que nous pourrions survivre sans toi ? Tu te figures franchement que JE
pourrais vivre sans toi ? Si tu penses ça c’est que tu n’es qu’un sale égoïste,
Crawford. »
Le brun demeura silencieux. Il était sous le choc des paroles prononcées par le
télépathe. Mais pas uniquement par ce qu’il venait de dire… Il y avait également
ces larmes qui perlaient à ses yeux. Tenait-il tant que ça à lui ? Pourquoi ? Il
n’avait rien fait pour mériter un tel attachement… Il les protégeait souvent
mais rien de plus. Il n’avait jamais cherché à les empêcher de commettre
certaines erreurs, se disant qu’ainsi il s’endurcirait plus facilement… Enfin…
L’américain observa son compagnon avant de pousser un long soupir. Lentement, il
posa une main sur la joue du jeune homme pour la caresser, essuyant par la même
occasion une larme qui venait de couler.
- Schuldig… » appela-t-il doucement.
- Tais-toi ! » ordonna l’allemand en tremblant.
Crawford ferma un instant les yeux, réalisant la profondeur de la peine que
ressentait son partenaire. Cette colère… Cette douleur… Schuldig les lui faisait
ressentir via son empathie. Il souffrait tellement. Tout cela par sa faute…
Comment avait-il pu être si égoïste ? Si aveugle ?
- Schuldig… » fit-il encore d’une voix tendre.
- Je viens de te dire de la fermer. » répéta le cadet énervé.
Le rouquin ne pouvait plus retenir ses larmes qui se mirent à couler le long de
ses joues. Il avait peur… Peur de le perdre… Peur de se retrouver seul à son
tour. Mais aussi peur de perdre l’homme qu’il aimait…
Il était maintenant évident pour le leader des Schwarz que le télépathe était
éperdument amoureux de lui… Il ignorait pourquoi il lui plaisait autant… Mais
cela avait-il de l’importance ? Pas vraiment… Ce qui comptait, c’est qu’il avait
fait souffrir une personne qui lui était attaché sans s’en rendre compte…
Comment le rouquin pourrait-il lui pardonner ça ?
- Schuldig… Pardon. » s’excusa-t-il sincèrement.
L’allemand sursauta puis fixa son leader, surpris. Avait-il bien entendu ?
C’était la première fois qu’il l’entendait s’excuser. Jamais l’oracle ne le
faisait… Ce n’était pas son genre…
- Schuldig… J’ignorais que… que tu… » commença l’oracle ramenant le télépathe à
la réalité.
- Que je t’aimais ? » coupa ce dernier un peu plus calme.
Brad répondit d’un signe de tête sans le quitter des yeux. Cela était assez
soudain pour lui et il ne s’y attendait pas vraiment. Mais cela lui faisait
étrangement du bien de les entendre… C’était une chose qui lui manquait… Une
personne à aimer et qui l’aimerait en retour.
Le brun ferma les yeux en poussant un long soupir. Doucement, il glissa une main
derrière le cou du jeune homme pour l’attirer à lui, l’obligeant à s’allonger
sur son torse.
- Tu as raison, je ne suis qu’un égoïste. » affirma-t-il avec douceur. « Je me
croyais seul alors que vous étiez tous là, à mes côtés, partageant ma douleur…
Alors que TU étais présent, disposé à me soutenir de ton amour que je n’avais
même pas remarqué. Pour tout ce que je t’ai fais endurer depuis le début,
pardonne-moi. »
- Crawford… » appela doucement le rouquin quelque peu surpris par ces excuses.
Schuldig redressa la tête et observa l’américain. Ce dernier lui prit le visage
entre les mains pour l’attirer afin d’unir leurs lèvres. Le télépathe se laissa
faire avant de frémir à ce doux contact tant rêvé. Le brun fit ensuite glisser
ses mains jusqu’à la taille de son ami avant de doucement retourner leur
situation.
Les deux hommes approfondirent leur échange. L’aîné passa une main sous la
chemise de son cadet et caressa sa peau si douce. L’allemand se laissa envahir
par les sensations de plaisir que lui prodiguaient les caresses de son leader.
Cela faisait si longtemps qu’il attendait ça, son rêve devenait enfin réalité.
Le rouquin sépara leurs lèvres afin d’observer l’américain.
- Brad, je t’aime. » déclara-t-il d’une voix douce.
- Moi aussi, Schu. » avoua l’interpellé en souriant.
Crawford embrassa à nouveau son partenaire avec une douceur qui lui était jusque
là inconnu. Il commença à défaire les boutons de sa chemise puis quitta ses
lèvres pour descendre dans son cou. Il glissa ensuite sur son torse en partie
découvert dont il dévora chaque parcelle de peau, tout en continuant son travail
de déshabillage. Le brun finit par ouvrir complètement la chemise de son amant
mais s’arrêta brusquement. Il se redressa pour l’observer.
Schuldig s’assit à son tour, non sans hausser un sourcil à la réaction de son
leader. Qu’avait-il ? Pourquoi s’était-il arrêté ? Il l’ignorait… Cependant, il
eut très rapidement la réponse à ses questions… L’oracle posa ses mains sur son
torse et les laissa vagabonder en de douces caresses identiques aux ailes d’un
papillon.
- Schuldig… » murmura-t-il d’un ton le plus doux possible.
Le brun l’obligea à s’allonger à nouveau avant de se coucher à moitié sur lui.
Il enfouit son visage dans son cou, le dévorant de baisers tout aussi ardent les
uns que les autres. Il descendit ensuite sur ses pectoraux puis sur son ventre
musclé, embrassant délicatement sa peau, le faisant frémir de plaisir… Crawford
se redressa légèrement pour observer son amant dans les yeux. Il termina de le
déshabiller complètement sans cesser ces caresses et ses baiser qui se faisaient
toujours plus enivrants… Chaque geste, faisait doucement frissonner de plaisir
l’allemand.
Les deux hommes se donnèrent l’un à l’autre, s’aimant à en perdre la raison… Une
heure plus tard, Crawford était allongé sur le corps de Schuldig qui lui
caressait doucement les cheveux en signe de tendresse. Le brun, les yeux fermés,
soupira d’aise. Il se sentait si bien…
- Schu, merci. » fit-il d’une voix douce. « Grâce à toi, je sais que j’ai
quelqu’un qui m’aime et pour qui je compte. »
- Non, Brad. » corrigea l’allemand en souriant.
- Pardon ? » s’étonna l’aîné en haussant les sourcils.
- Tu as trois personnes qui tiennent à toi plus qu’à leur propre vie. » affirma
le télépathe avec sérieux.
Crawford ferma les yeux un instant puis les rouvrit pour contempler le beau
visage de son amant. Il n’avait pas tord… Il avait trois personnes qui étaient
devenu sa famille sans qu’il s’en rende vraiment compte. Mais un seul d’entre
eux lui avait donné de l’amour et à qui il pouvait le rendre. C’était le
rouquin…
OWARI
FIN