Le
Destin d'une colombe noire
Titre :
Le destin d’une colombe noire
Auteur : Myushi & Elfy
Chapitre : 13
Genre : Intrigue, romance, policier, Yaoï
Couple : ????
Disclamer : Tous les persos nous appartiennent.
Nouvelle pièce du Puzzle
Roy sortait
d’un rendez-vous d’affaire des plus importants pour son organisation. Il avait
été long, tumultueux et surtout il n’avait pas permis de progresser d’un poil.
Le roux n’était pas content. Il était même curieux. Ce fut donc avec colère
qu’il entra dans son bureau faisant ainsi cogner la porte contre le mur, le
marquant de cette manière. Il ne prononça aucun mot, mais le personnel présent
savait ce qu’il en était. Si bien que l’un d’entre se précipita vers le bureau
de son patron, une boule dans la gorge, pour apporter le journal du matin et un
café bien serré. Il avait tiré à la courte paille avec les autres, et à son
grand malheur, il avait perdu. Arrivant à destination, le jeune homme cogna
nerveusement à la porte, sans pour autant entrer par la suite. Il attendait un
accord verbal pour franchir ce seuil qui lui causait des douleurs monstrueuses
au ventre. Ce fut donc silencieux, tremblant, qu’il patienta… Et une voix
s’imposa, le faisant sursauter et presque lâcher le café qu’il tenait. S’il
persistait encore un doute dans l’esprit du secrétaire quant à l’humeur de son
patron, il venait de subitement s’envoler pour laisser place à une crainte
immense.
- Quoi ? » Gronda la voix du leader d’Omega qui venait à peine de finir
d’allumer tous ses écrans de contrôle.
- Je… euh… » Débuta peu rassuré l’employé qui maudit en cet instant sa déveine
au jeu de hasard.
- Quoi ? » Répéta plus qu’agacé Roy, fixant avec froideur le jeune homme.
- Euh… vo-votre… Votre journal monsieur ! » Réussit enfin à dire le garçon tout
en posant le pas fatidique dans la pièce.
- Hm… Dépêche-toi de me l’apporter ! » Continua le roux sur le même ton énervé.
Sans chercher à contrarier plus encore son patron, le secrétaire se précipita
vers le bureau de ce dernier et tendit le dit journal, la main tremblante. Il
donnait l’impression d’être face à un chien enragé à qui il devait donner une
caresse, gage d’un parie perdu. Et cette impression fut encore plus grande quand
le journal fut happé avec rapidité et ouvert à peine acquit. Ne bougeant pas
pour autant, le secrétaire fixa son supérieur, hésitant. Il devait avouer qu’il
ne tenait pas plus que cela à continuer à parler avec lui, mais il avait ce café
qui lui brûlait la main et qu’il devait remettre à son destinataire. Condamné à
le faire, il prit donc une inspiration et s’apprêta à prendre la parole, avant
d’être subitement coupé dans son élan.
- Autre chose ? » Gronda l’objet des pensées du jeune secrétaire.
- Euh… Oui ! Votre café… »
Le jeune homme posa le dit café sur le bureau, s’inclina quatre ou cinq fois
avant de fuir très vite les lieux. Il n’y avait pas à dire, il n’était vraiment
pas à son aise et bien en présence de cet homme qui pourtant lui donnait son
salaire. Pendant que le garçon se remettait de son entretien de son côté, R. lui
se concentrait sur un article, le café en main. Il posa ce dernier d’ailleurs
pour s’allumer une cigarette qu’il sortit de son paquet avant de serrer ce
dernier de rage. Il lisait un article concernant une certaine Colombe Noire. Et
si l’article contribuait à le repousser un peu plus dans sa rage, le journaliste
qui le signa contribua, lui, à la faire exploser. Si bien que des objets
volèrent dans toute la pièce, s’écrasant contre les murs, s’éclatant en
morceaux. Il était hors de lui, comme incontrôlable. Et cela aurait pu continuer
encore longtemps si un homme n’était pas entré dans la pièce, brouillon, et
assez grognon d’avoir été dérangé.
- Eh ! Tu n’as pas fini tout ça ? » Grommela l’homme la chevelure ébouriffée et
le teint vraiment pâle.
- Ca sera fini quand je l’aurais décidé ! » Répondit sur un ton fou le roux qui
lança un autre objet droit sur l’homme qui venait d’entrer.
Ce dernier rattrapa l’objet de sa main libre et le posa sur la petite table à sa
droite, avant d’entrer complètement dans la pièce, tirant un corps immobile
derrière lui. Il était brun et avait un air de déjà vu pour le roux qui le
reconnu presque immédiatement. Mais sa prise de parole fut coupée par le blond
qui bien décidé à ne pas se laisser arrêter, allait donner le fond de sa pensée.
- Qu’est-ce que « ça » faisait dans ma chambre. Je te l’ai dit, tout cela est
fini. Inutile de m’envoyer tes jouets pseudo hommes de main pour me faire
réagir. » Informa l’homme en lançant sa proie inerte. « La prochaine fois, je
fais en sorte qu’il ne se relève plus jamais ! » Sur ces mots, le blond alla au
bar qu’il avait immédiatement repéré et se servit un double whisky.
- Hm… »
Préférant garder ses pensées pour lui, pour le moment tout du moins, Roy se
concentra sur l’homme à terre. Si ce dernier était là, c’était qu’il avait des
nouvelles importantes à lui révéler. Et le fait qu’il soit passé par la chambre
de Chase était un détail qui n’avait aucun mystère pour le roux. Bien au
contraire, sachant que ces dernières nuits il les avait passé avec ce dernier.
Donc, se rapprochant du faux beau au bois dormant, il se pencha et le gifla sans
la moindre retenu. Cette manœuvre ayant pour but de le réveiller. Ce fut au bout
du sixième coup que le brun daigna enfin émerger et ouvrir les yeux, arrêtant
instinctivement le septième coup qui se dirigeait vers son visage. Il fixa son
agresseur avant de le lâcher brusquement et se relever, restant cependant fidèle
à lui-même.
- J’ai un rap… »
- Plus tard ! » Coupa Roy nullement réactif quand à la main qui avait retenu son
geste.
- Pardon ? »
Le brun allait continuer quand il vit la raison du « plus tard », grognant en le
voyant, se souvenant avec douleur sa rencontre avec lui, il attendit simplement,
silencieux, sans pour autant quitter les yeux. Chase qui n’était pas aveugle
comprit sans mal le fait qu’il était de trop et que non seulement cet intrus
était attendu, mais qu’en plus Roy ne ferait rien pour corriger cette intrusion.
- Je vois… » Furent ses seuls mots, alors qu’il prenait la bouteille de whisky.
Il quitta alors la pièce, grommelant des mots incompréhensible mais dont le
leader d’Omega se doutait du contenue. Cependant, ayant d’autres chats à
fouetter pour le moment, il préféra à retourner au visiteur. Il le fit
d’ailleurs à sa façon, laissant le blond regagner sa chambre et se saouler, il
avait rejoint son bureau et s’était allumé une cigarette. Il fixa qu’à cet
instant le brun, avant de prendre enfin la parole, rompant le silence qui
s’était installé après les grommellements de Chase.
- Numéro 8, je vous écoute ! »
- Hm… » Fermant la porte qui était restée ouverte, il s’avança prêt d’un
moniteur, puis, après vérification, il continua. « Nous avons un problème ! »
- J’écoute… » Grogna le roux qui commençait à songer que cette journée allait
être dédié à ce mot.
- Un copy Cat vient de s’ingérer dans nos affaires. »
- Hm… » Un étrange sourire se dessina sur les lèvres de Roy qui se leva et alla
prêt du bar pour se servir un verre de bourbon. « Et en quoi cela serait un
problème ? Ce copy cat pourrait servir nos affaires. Qu’as-tu sur lui numéro 8 ?
»
L’homme de l’ombre commença son rapport, n’oubliant aucun détails sur ce qu’il
avait pu trouver jusqu’à maintenant. Roy, de son côté, au fur et à mesure que
les informations tombaient, imaginait un plan qui mêlerait la copie, l’original
et un certain parasite. Satisfait de voir que sa journée n’était finalement pas
si négative qu’elle paressait être, il congédia le brun en lui donnant des
directives bien précises, avant de se remettre derrière son bureau, dans le but
de rattraper ce contrat non satisfaisant…
*****
Saï fixait son vis-à-vis qui tenait toujours la seringue empoisonnée en main. Le
sourire de l’inconnu ne diminuait pas. Il avait face à lui son idole, l’être qui
l’avait guidé vers la voix qui lui convenait parfaitement. Il fit d’ailleurs un
pas vers ce dernier, loin d’être effrayé par le fait qu’il pourrait le tuer. Il
voyait en lui son protecteur, pas son ennemi.
- Vous voilà enfin débarrassé de ce type qui vous entravait. Cela doit vous
soulager de le voir mourir enfin ! » Commença le copy cat avec un sourire ravi
et fier.
- Hm… »
Saï fixa l’inconnu puis Jens. Il se dirigea vers ce dernier et tout en gardant
le copy cat dans son angle de vue, il se mit en tâche d’arrêter l’hémorragie de
sa pile électrique. Une fois cela fait, il appuya sur le bouton d’alerte tout en
attrapant le bras du brun assassin et l’entraîner sans retenu, mais de manière
étrangement discrète, hors de la pièce. Il dut chercher avec son « otage », il
chambre vide avant de le pousser sans douceur dedans. Il était hors de lui. Mais
pourtant, au premier abord, rien ne se voyait. Il restait froid, inexpressif.
Seul peut-être l’éclair de rage qui brillait dans les yeux de ce dernier pouvait
indiquer au nouveau tueur les sentiments actuels de son idole. Mais il ne voyait
rien. Il s’était laissé faire. Il n’avait rien dit en voyant Saï soigner le
journaliste, même si ce geste le dégoûtait au plus haut point. Cependant, dans
sa tête, sa colombe noire devait avoir un plan, une raison pour agir de la
sorte. Alors il s’était tu, et avait suivit sagement, bien que douloureusement
Saï.
Ayant atterrit sur le lit, il fixa son assaillant toujours avec le sourire
heureux d’enfin voir en chair et en os l’homme qu’il observait depuis si
longtemps à présent. Bien entendu, il l’avait déjà vu une première fois. Mais la
pénombre était maître des lieux et il n’était pas aussi prêt. Tendant la main,
vraiment inconscient du sentiment premier de Saï, il prit accompagne son geste
par une prise de parole…
- Je me nomme Lay Steven. Je vous suis depuis un long moment Saï Ryura. Je suis
vraiment heureux de vous voir et… »
- Que lui avez-vous fait !? » Coupa froidement le brun sortant son arme en même
temps.
- Fait quoi à qui ? Ah… Lui ? Ce que vous auriez du faire depuis longtemps ! »
Répondit simplement le copieur sans le moindre regret et avec une certaine
fierté.
- Que lui avez-vous fait !? » Répéta plus froidement encore le tueur.
Saï commençait à perdre patience. Il décida alors qu’il venait à peine poser une
question, de chercher la réponse de tout cela par lui-même. Considérant qu’un
cadavre parlait mieux qu’un vivant, il retira la sécurité de son arme, prêt à
tirer. Mais son geste fut arrêté par un mouvement sur la poignée de la chambre.
Rapidement et par réflexe, il rangea son arme après avoir remis la sécurité et
s’avança vers le copy-cat pour l’embrasser, tout le serrant le poignet
douloureusement et ayant murmuré avant une menace bien digne de lui-même.
- Un mot, et ta mère ne te reconnaîtra pas dans l’autre monde ! »
Lay n’eut pas le temps de réagir ou dire quoi que ce soit. Si la surprise d’être
mis en joue l’avait rendu muet, le baiser qu’on lui offrait à présent balaya
tous les doutes qui venaient de l’envahir. Il en oublia l’arme pointée sur lui
un instant plus tôt et la menace proférée. Il se contenta de profiter, ne
sentant même plus son poignet douloureux. L’infirmière qui fit irruption dans la
pièce resta interdite devant la scène que lui offraient les deux tueurs. Elle
s’excusa en bafouillant un peu avant de quitter la salle et la fermer aussi
rapidement qu’elle ne l’avait ouverte. Et ce, avec une rougeur qui démontrait
parfaitement qu’elle voyait deux hommes s’embrasser la première fois dans sa
vie.
Saï attendit que les bruits de pas d’éloignent pour s’écarter tout aussi
froidement. Il fixa son copieur. Le brun attendait des explications, qui pour le
moins que l’on puisse dire étaient des plus foireuses. Qu’était-ce cette
histoire ? Cet homme parlait comme quelqu’un qu’il connaissait trop bien et qui
l’agaçait au plus haut point. Pourtant, ce Lay Stevens était inconnu au
bataillon. Jamais il n’avait entendu parlé de lui, et encore moins vue. En fait,
s’il ne se trouvait pas devant lui en cet instant, pour Saï, il ne serait pas
une chose déjà existante. Alors la question se posait : Pourquoi se
travestissait comme lui ? Il devait nager en plein cauchemar. C’était ça… Et
tout ce cirque n’était qu’un effet négatif de son imagination.
Alors que Saï oscillait entre plusieurs suppositions, Jens, lui, faisait
d’étranges rêves. Il était mi-conscient, mi-mort. Ce qui causa sur lui des
effets non prévu. Il avait dans sa tête des petits Saï aux allures de mini
personnage de manga et aux ailes de sombres qui virevoltaient autour de lui. Des
miniatures rien que pour lui, qui ne se consacraient rien qu’à lui... Quel
bonheur ! Un paradis pour Jens… Et sûrement un cauchemar pour Saï, si telle
était la vérité. Cette vision attira chez le journaliste un fin sourire de
béatitude. Ce qui faisait particulièrement stupide sur son visage sachant que
son teint pâle indiquait parfaitement son état quelque peu alarmant…
Le Copy-cat se tenait face à son original, heureux réalisant son phantasme.
Malheureusement pour lui, l’original ne paraissait pas être dans le même état
d’esprit que sa copie. La fureur qui l’envahissait toujours plus lui donnait
envie de tuer quelqu’un. Cela le démangeait tellement qu’il était prêt à
réaliser son souhait sur le champ. Mais ce geste serait stupide. Il ne devait
pas le tuer ici. Dans la ruelle, deux rues plus basses, d’accord, mais pas ici.
Il y avait bien trop de témoins. Et la Colombe Noire ne faisait jamais ce genre
de stupidités. C’était pour cela qu’il était encore en vie et surtout libre
comme l’air. Alors que Saï imaginait comment rendre au néant sa copie, Lay lui
retrouvait peu à peu ses esprits. Si Quelques instants plutôt le faux tueur
s’était retrouvé menacé puis embrassé sans passion, à présent, il se demandait
comment sortir de ces problèmes, sans mourir, mais tout en possédant totalement
cette idole à la plume noire. Il avait cette interrogation en lui. Cette
incertitude qui le reliait au baiser donné. Que devait-il penser de l’attitude
de son idole ? Avait-il enfin réussit à attirer son attention ? Il était certain
que c’était le cas. Il en était plus que persuadé. Pourquoi l’embrasser si il ne
l’aimait pas sinon. Cependant, il ignorait la manière dont il avait usée pour
réaliser ce miracle.
Law était réellement dans l’incompréhension totale. Saï, lui, même si sa copie
l’ignorait, n’était pas prêt de laisser une seconde chance à ce dernier. Si Lay
avait suivit, enquêté, espionné, analysé son vis-à-vis, il n’avait pas vue un
point. Et ce n’était pas le moindre. Car si Saï était quelqu’un de froid, de
dur, parfois désagréable, voir violent, surtout avec Jens, il était le seul à
avoir le droit de lever la main sur la pile électrique qu’était son ami
d’enfance. Lui seul avait le droit de vie et de mort sur ce dernier. Et par
conséquence, quiconque s’amusait à toucher Jens subiraient d’atroces
conséquences. D’ailleurs, dans peu de temps, Lay allait bientôt le comprendre…
- Maintenant tu as deux secondes pour me dire ce que tu as mit dans cette
perfusion ? Et bien entendu pourquoi j’ai la désagréable sensation de me
regarder dans un mauvais miroir. » Interrogea Saï, son regard plongé dans celui
de sa copie. « Ca me donne l’envie de changer de look. »
Il termina avec une pointe d’humour qui n’était pas forcément bon signe. Il
était bien connu que Saï et humour n’étaient pas deux choses qui allaient
ensemble.
- Je vous l’ai dit je suis Lay Steven, le plus fervent de vos admirateurs. Quant
à la substance que je lui ai injectée…Hum… rien de bien méchant ! Juste de quoi
l’effacer de notre monde si parfait de manière définitive. Les insectes
nuisibles méritent d’être détruits ? Non ? » Lança t’il avec banalité, comme
s’il parlait d’un cheval blessé qu’il fallait abattre pour le bien du haras, le
tout avec une lueur démente dans le regard. « N’est-ce pas ce que nous faisons
dans notre métier ? Effacer les choses malsaines ? »
Saï hésitait entre la colère et la lassitude. Mais pourquoi attirait-il
uniquement des malades ? A croire qu’il avait un aimant intégrés qui dirigeaient
tous les déments du monde vers lui. Franchement, comme s’il n’avait pas assez à
faire avec ce journaliste en mal de moment romantique. A cette pensée, le brun
émit un grognement.
- Tu n’es qu’un fou… Un fou en sursit ! » Grommela Saï qui tentait de ne pas
faire un meurtre, là, tout de suite, maintenant.
- Vraiment ? Alors qu’attendez-vous pour me tuer ? » Demanda toujours avec folie
le copy-cat. « Vous êtes professionnelle tout comme moi, alors sortez votre arme
et tirez. Après tout, vous et moi, nous savons qu’un jour la mort finit par nous
rattraper. Cependant… » Continua Lay avec une provocation plus qu’évidente, mais
qu’étrangement Saï ne releva même pas. « Je me pose une question : que devient
dans tout cela Arthwiller ? Comme vous savez, je suis le seul à connaître le
produit dans les veines de cet insecte nuisible. Et que bien entendu, qu’importe
le nombre d’analyse que feront les médecins, jamais ils ne trouveront le nom de
la substance que j’ai utilisée. Vous allez devoir faire un choix. Sauver cette
chose en me laissant en vie, là seulement je vous indiquerais le poison, ou me
tuer et perdre le truc qui se meurt dans la chambre à côté. »
Lay se plaça bien face à lui puis ouvrit les bras en croix, le défiant de lui
tirer dessus, c’était comme s’il jouait avec Saï… comme s’il désirait que ce
dernier le tue réellement… Ou peut être était-ce également une manière
d’éprouver les sentiments qu’il s’imaginait le brun ressentir à son égard. Des
sentiments que Lay s’était forgés dans son imagination. C’était peut-être un
mélange de tout cela. Bien qu’il aurait du quand même se méfier. Surtout quand
on remarquait le regard froid du tueur à la plume noire. Il était posé sur lui,
comme une arme sur la tempe d’une victime. Il aurait du se souvenir que Saï ne
supportait pas qu’on le provoque de cette manière. Ou bien la copie avait mal
étudiée son sujet et finalement, elle ne le connaissait pas si bien qu’elle le
voudrait. Dans les deux cas, Lay venait de faire une grosse erreur.
Si bien que l’empoisonneur ne put que voir Saï sortir son arme. Il ne put que
voir le silencieux se faire visser comme tout bon professionnel le ferait. Et en
moins de temps qu’il en fallait pour dire « adieux », il se retrouva avec une
arme pointée vers son visage. Tout avait été si rapide, on reconnaissait bien le
tueur qui avait de l’expérience, qu’il en fut, le temps d’un instant, ébranlé.
Il ne s’attendait pas à ce retour de médaille. Il avait quelque chose qui
n’allait pas. Ce n’était pas sensé se passer ainsi… Aurait-il fait une erreur ?
Si oui où ? Il avait beau tourner et retourner dans sa tête le scénario, il ne
voyait pas en quoi il s’était trompé. Où il avait perdu. Car c’était plus
qu’évident, il venait de perdre à un jeu dont il avait pourtant instauré les
règles.
- Il semblerait que tu n’aies pas assez étudié ton sujet, copieur. Si ça avait
été le cas, tu aurais du savoir qu’il y une chose que je ne refuse jamais de
relever, se sont bien les défis. Surtout quand ils sont imposés et qui mettent
trop d’évidences en avant. » Informa Saï avec une élocution qui ne lui
ressemblait pas.
Lui qui ne disait pas plus de dix mots par jours habituellement.
- Ah et pendant que j’y songe, ta première erreur fut de toucher à Jens. Je
n’autorise personne à le malmener. Jamais… En faisant cela, tu n’as fait que
croiser toi-même ta propre tombe ! »
Cette erreur que venait de commettre le Copy-cat allait se payer cher… Si la
Mort se paie en âme, Saï préférait la vie... . Malgré la précarité de sa
situation, Lay, toujours les bras en croix, continuait de narguer Saï. Ce fut la
voix de son tueur qui le ramena à la réalité, et donc le fit abaisser ces
derniers.
- Aurais-je dit ou fait quelque chose qui te ferait penser que j’ai le désir de
le sauver. Il n’est rien pour moi qu’un boulet que je traîne depuis des années.
Un bon tueur n’a pas d’attache. Voilà une leçon que tu aurais du apprendre avant
de jouer les assassins de l’ombre… » Continua inébranlable Saï.
Fort heureusement pour Jens, il était dans une autre chambre, se battant
toujours avec force contre les ténèbres qui se voulaient envahissantes. Le
pauvre aurait été déçu d’entendre les paroles de son bien aimé Saï. Lay Steven
se surprit à sourire devant les propos de son tueur.
- Si froid, si maître de lui, incapable de mentir mais surtout de dissimuler ses
sentiments. Cela fait quelques temps que je me suis introduit dans votre vie et
je connais chacune de vos expressions et surtout ce lien qui vous unit à cette
chose. » Provoqua avec satisfaction le copieur.
Il posa sa main sur ses lèvres comme s’il venait de dévoiler un secret
important. Pourtant, il continua, ayant réalisé qu’il était déjà allé beaucoup
trop loin pour revenir en arrière. Et puis, un jour ou l’autre, c’était
inévitable, Saï aurait découvert qu’il était espionné en permanence. Il haussa
les épaules et se laissant aller dans ses sentiments, il se glissa peu à peu
dans une profonde colère. Son échec et sa mort éminente ne lui plaisaient
vraiment pas.
- Pourquoi ? Pourquoi cette chose inutile était-elle importante pour vous. »
S’emporta t-il. « Qu’est-ce qui vous pousse vers lui à chaque fois qu’il se
trouve être en danger. Pourquoi ne le laissez-vous pas mourir ? C’est une
charge, un boulet pour vous. Pourquoi le sauver si vous ne le supporter pas ? »
Continua t-il encore et encore. « Qu’a-t-il de plus que moi ? Qu’a-t-il que je
n’ai pas ? »
Saï soupira puis grogna à nouveau. La situation serait vraiment risible si elle
n’en était pas pathétique. La lassitude restait toujours en compétition avec sa
colère. On pouvait même remarquer une légère veine pulsante naître au creux de
sa tempe gauche. Signe que cette copie le poussait vraiment à bout, l’air de
rien.
- Qu’attendez-vous ? » Interrogea le sosie dont la voix agaçante venait de
ramener Saï à la réalité.
Pour la première fois de sa vie, Saï devait prendre une décision. Qui allait non
seulement avoir une incidence sur la vie de Jens mais également sur la sienne.
Devait-il tuer cet homme qui non seulement avait osé toucher à son protéger,
mais qui de plus connaissant sa seconde identité ? La possibilité de se
débarrasser de cet encombrant Jens était tout aussi tentante. Il fallait dire
que Jens parfois le poussait au meurtre. Cependant, il n’était pas certain de
pouvoir le laisser mourir comme ça. Il faudrait que ce soit lui le meurtrier,
pas quelqu’un d’autre. Cette hésitation ne lui plaisait. Comme il l’avait
souligné à Lay, un tueur professionnel ne devait pas avoir de secret. Alors que
se passait-il dans sa tête ? Non… Que se passait-il dans son cœur ? Quelle était
cette douleur qui lui vrillait la poitrine quand l’idée de le voir mourir
maintenant s’imposait dans son esprit ? …
Que se soit volontaire ou pas, Jens était parvenu à un miracle. Il avait
réveillé le cœur de Saï. Ce même cœur qui n’avait jamais ressenti un quelconque
sentiment depuis des années. Ce cœur qu’il avait gelé pour ne plus jamais
souffrir d’un abandon ou d’une trahison. Et là, sans que Saï ne le comprenne
vraiment, il s’était éveillé. Il battait avec force et volonté. Il trouvait ce
tueur sans sentiments. Grognant à cette pensée, il serra son poing libre,
gardant en joue sa copie…
*****
Ne se doutant pas de l’affrontement qui avait lieu dans la pièce à côté, Jens
ouvrit les yeux. Il émergeait doucement, et péniblement. Sa tête résonnait comme
si un commando lui était passé dessus. Il ne se souvenait pas pourtant être
aller boire un coup dans un bar militaire. Douloureusement, il leva son bras
pour poser sa main sur son front. On pouvait dire qu’il avait eut de la chance.
Sa perfusion arrachée avait stoppée la progression du venin en lui et sa perte
de sang considérable, ce que son cœur avait ingéré. Si bien qu’il soufrait
d’anémie au lieu d’empoisonnement. Même si la faiblesse qu’il ressentait n’était
pas pour une Jens une bonne chose. Gémissant légèrement, il dut se concentrer
pour rassembler ses idées. Son hémorragie s’était stoppée, mais son esprit
restait confus. Il n’y avait plus de mini Saï qui courraient autour de lui.
Adieu le joli rêve qui faisait battre de joie son cœur. Cependant le souvenir de
ce qu’il s’était passé vint d’imposer à lui comme un poignard en plein cœur.
Pauvre de lui… Il aurait préféré être encore entouré de ses petits Saï rien qu’à
lui.
Il se souvenait de la copie qui avait tenté de le tuer. Il se souvenait du flic
qui l’avait dans son collimateur. Il se souvenait aussi des conséquences que
cela causerait à son pauvre corps pas encore rétabli quand son Saï apprendrait
la nouvelle. Il aurait pu continuer à se souvenir si une voix familière mais pas
vraiment connue ne s’imposa pas à lui. La fenêtre de sa chambre ouverte, il
entendait parfaitement ce qui se passait dans la chambre d’à côté. Cette
dernière devait aussi avoir une fenêtre ouverte. Reconnaissant également la voix
de son chevalier protecteur, il tenta de se lever. Ce qui ne fut pas une chose
bien facile. Son corps accidenté et son manque de sang n’étaient vraiment pas
une grande aide pour lui. Pourtant, malgré cela, tombant à trop ou quatre
reprises, il réussit à se lever et se traîner jusqu’à la porte de sa chambre. Il
bénit au passage l’inventeur des murs. Ces derniers l’aidant avec grande
générosité.
Jens continuait d’avancer, s’étant mis pour objectif la chambre d’à côté. Il
espérait que ce soit bien celle de droite et non celle de gauche. Il avait une
limitation sur la force qu’il possédait. La progression fut longue et discrète.
Ce qui était un miracle venant de la part du journaliste. Mais il arriva à
destination. Et par chance, la chambre qu’il avait choisie était bien celle ou
son « héro » était. Il avança toujours, et ce, jusqu’au premier mur. Il se
laissa glisser contre se dernier et enfin, il put fixer les deux hommes qui se
défiaient et se mesuraient du regard. En voyant l’arme pointée sur l’inconnu, il
comprit que Saï était de mauvaise humeur. Cet homme devait être suicidaire pour
provoquer de cette manière son Saï, songea Jens en découvrant la scène un peu
mieux.
- Alors Saï Matthew… » Appuya Lay. « Qu’allez-vous faire ? Me tuer ou le sauver
? »
Lay ne remarqua pas Jens entrer, ni Saï d’ailleurs. Tous deux étaient dans leur
action. Heureusement pour eux que ce n’était pas la jeune infirmière ou le
médecin alerté par cette dernière. La Colombe Noire venait d’atteindre ses
limites. Il ne le répèterait jamais assez, il haïssait les ultimatums. Lui ou
moi, moi ou lui ? Et alors ? Il grogna à cette pensée. Quelle était l’importance
? Il n’avait qu’à se débarrasser des deux. Comme ça cette douleur à sa poitrine
disparaîtra et son copieur aussi. Une pierre, deux coups… L’idée commençait à
séduire sérieusement Saï. Cet homme en savait trop, il pensait l’impressionner
malheureusement il se trompait.
Cependant, une question le hantait… Qui avait bien pu parler ? Comment avait-il
découvert qu’il était la Colombe Noire ?... Comment ? Puis les paroles du brun
lui revinrent en mémoire : « Cela fait quelques temps que je me suis introduit
dans votre vie… ». Les pièces du puzzle commençaient à se mettre peu à peu en
place. Néanmoins, il savait déjà que Jens ne l’avait pas trahi. Ce dernier était
peut-être stupide, parlait à tord et à travers mais sa loyauté lui était
acquise. Il préférerait mourir plutôt que de le trahir. Cette idée le fit
d’ailleurs frissonner. Il avait bien une idée sur les sources du copieur. Mais
rien n’était sûr. Il vérifierait plus tard. La priorité était de se débarrasser
de ce dernier.
- Alors Colombe Noire ? Qu’allez-vous faire ? » Insista Lay en sortant Saï de
ses pensées.
- Te tuer et le sauver c’est aussi une option. » Informa froidement Saï
réalisant que son cœur le trahissait encore une fois.
- Aussi habile et puissant que vous soyez, je ne crois pas que les deux soient
réalisables. L’un de nous devra mourir. » Lui rappela t-il en souriant.
- Saï… » Intervint Jens, faisant sursauter les deux hommes sur le coup. « Ne…
préoccupe pas de moi, tue cet homme… Je vais mieux… il représente un danger
pour…toi, il faut l’abattre… » Bégaya t-il ne pouvant s’empêcher d’intervenir.
- Tais-toi ! » Grogna Saï qui s’était remis de sa surprise. « Qu’est-ce que tu
fiches debout ! »
Le brun avait le choix entre tuer cet homme ou laisser mourir Jens. Ce qui en
soit était un choix cornélien pour lui. Jens venant de lui rappeler en un
instant pourquoi il agaçait Saï au plus haut point. Cependant, entre deux maux,
sa préférence allait à la pile électrique que cette mauvaise copie. Fronçant les
sourcils, il continua à pointer son arme sur la copie qui commençait à l’agacer
de plus en plus. Jens, quant à lui, tentait de s’expliquer. Mais Saï ne
l’écoutait pas, restant dans l’objectif de récupérer le remède, loin de penser
que le journaliste avait plus besoin de sang que d’antidote.
- Avant que je ne t’efface définitivement, dis-moi ce que tu lui as injecté ? »
S’impatienta le brun qui avait horreur d’être manipulé et que l’on se moque de
lui.
- Pourquoi vous intéresser à la vie de cette misérable larve alors que moi je
suis là ? » Tenta Lay de convaincre le tueur, dans l’espoir de voir aller vers
lui.
- Je m’intéresse à ce que je veux. Et jusqu’à preuve du contraire, cela ne vous
regarde pas ! » S’énerva toujours plus Saï.
Froidement, Saï tira. Il n’eut que le bruit silencieux. La Colombe Noire avait
atteint ses limites. A trop le chercher, on l’avait trouvé. Il chercherait un
remède pour Jens juste après s’être débarrassé du corps. Il n’était pas question
d’alerter la sécurité et ameuter la police. Cependant la balle qui aurait du
atteindre le copie au front, étrangement, dévia et alla effleurer la joue de
Lay. Dans l’agacement de la situation, et la surprise de voir la présence de
Jens, son arme avait déviée de quelques millimètres. La fausse Colombe Noire
n’attendit pas son reste. La joue douloureuse, mais satisfait d’être vivant, il
s’échappa avec une rapidité surprenante de la chambre. Saï lui tira à nouveau
dessus mais les balles n’atteignirent aucuns points vitaux.
- Je te retrouverais… » Grommela Saï. « La prochaine fois tu n’auras pas autant
de chance qu’aujourd’hui. » Le menaça t’il avant de se tourner vers Jens.
Il eut un instant d’hésitation, mais finalement, il rangea son arme, retirant
avec soin le silencieux. Il fixa le journaliste qu’il trouvait extrêmement pâle.
Grognant à nouveau il s’avança vers lui, camouflant cette inquiétude qui
naissait en lui, la maudissant également.
- Idiot ! Tu aurais du rester coucher. Je te jure que si ce poison ne te tue
pas, c’est moi qui le ferais si tu persistes à te mêler de ma vie. » Promis Saï
en soulevant son paquet pour le reconduire à sa chambre.
Il le coucha, chercha une seringue ou autre qu’aurait pu laisser Lay, avant de
grogner encore une fois. Il appuya alors sur la sonnette d’alarme, avant de
quitter la chambre, bien décidé à avoir quelques réponses et surtout trouver
l’antidote. A aucun moment il n’écouta Jens et ses explications. Il resta borné
dans son idée et quitta l’hôpital toujours dans l’optique de chasser le copieur
et assassiner l’informateur.
*****
Lay regagna sa forteresse plus que furieux. Il avait imaginé sa rencontre avec
son idole bien différente de celle qui s’était déroulée dans cette chambre
d’hôpital. Il avait osé tirer sur lui. Lui qui vénérait Saï, il avait osé le
menacer… Il s’était comporté comme le dernier des débutants. Non seulement il
avait été imprudent, mais en plus, il lui avait dévoilé tous ces plans. Saï
n’étant pas idiot, il avait certainement compris de quelle manière il était
parvenu à s’introduire dans sa vie. Et pour couronner le tout, il n’était pas
parvenu à éliminer cette chose gênant qui se dressait constamment entre eux.
Tout était allé de travers. Jamais il n’aurait imaginé que Saï viendrait. Du
moins pas si tôt… Pourquoi rien ne fonctionnait comme il le planifiait ? S’en
était rageant… Il fallait qu’il trouve un plan de rechange. Il n’était pas
encore prêt à avoir une nouvelle visite de ce genre de son idole… Du moins pas
pour l’instant.
Lay Steven s’enferma dans sa pièce favorite, et se plaça devant son ordinateur.
Cependant, chose étrange, il n’y avait aucun message. Evènement qui le conduisit
encore plus vers l’agacement. Il vérifia de nouveau ses messages,
malheureusement il n’y trouva aucune trace de nouveaux e-mails… Alors qu’il
commençait à perdre patience devant son écran, son téléphone portable se mit à
vibrer. Surpris il le sortit de sa poche, se demandant qui pouvait bien
l’appeler… Il n’avait jamais confié son numéro de portable à qui que se soit.
Pour plus de sécurité, il s’était même mis liste rouge. Ainsi, son numéro était
masqué quand il contactait ses commanditaires lors de certains contrats. Cela le
rendait perplexe. De qui pouvait-il bien être cet appel ?
Il laissa sonner, ne voulant pas d’autres soucis pour la journée. Mais sa
curiosité fut la plus forte, il décrocha. Une voix étrangement inquiétante se
fit entendre, le gardant sans sa perplexité. Il ne reconnut pas la voix.
- Lay Steven ? Je me nomme R. et je serais intéressé par vos talents
particuliers. Ne tentez pas de me localiser… Ce serait inutile… Dans un souci de
gain de temps, vous trouverez toutes les réponses à vos questions dans un mail
qui vous sera envoyé dans quelques secondes. Je vous laisse cinq minutes afin de
me donner une réponse ».
- Mais... » Commença Lay quelque peu abasourdi.
Malheureusement la communication avait été coupée. Le tueur, qui n’avait pas eut
une journée des plus rassurante, se laissa tomber dans la panique. Elle fut
légère, mais suffisante pour le faire hésiter. Se pourrait-il qu’il ait été
découvert ? Que devait-il faire ? En professionnel qu’il était, il devait
trouver le responsable de cet appel et s’en débarrasser. Mais cet homme devait
être quelqu’un de particulier, l’un de ces intouchables. Puisque qu’il ne
s’était pas caché. Il avait même donné son pseudonyme. Il déduisit que ce R.
n’avait pas froid aux yeux et ne craignait pas la mort. Ou bien était-il
suicidaire ? Toujours est-il que tenter de l’assassiner pouvait comporter
certains risques. Il était avant tout un professionnel, prudent et méfiant… Oui…
Un professionnel. Il devait se concentrer sur ce fait. Il décida qu’il serait
plus prudent de voir à qui il avait réellement à faire et composer avec cette
personne.
Son portable vibra de nouveau, l’informa qu’il avait un e-mail. Il n’avait pas
besoin de réfléchir cinq minutes afin d’accepter la mission. Son instinct lui
disait qu’il n’avait pas réellement le choix, de plus sa curiosité avait été
vivement piquée… Ouvrant donc le mail après quelques clics, il découvrit qui
était son interlocuteur mais également la volonté de ce dernier…
A suivre …