Le Destin d'une colombe noire





Titre : Le destin d’une colombe noire
Auteur :  Myushi & Elfy 
Chapitre : 12
Genre : Intrigue, romance, policier, Yaoï
Couple : ????
Disclamer : Tous les persos nous appartiennent.  


Copy Cat’s (Partie 2)


La rue était éclairée par des lampadaires, les passants déambulaient sans se préoccuper de leur entourage, un homme marchait, ou plutôt pressait le pas, persuadé d’être suivit. Depuis qu’il avait quitté l’immeuble où il travaillait, il avait ce sentiment étrange de ne pas être seul. Il serra d’instinct son attaché-case contre lui, comme s’il s’agissait de son bien le plus précieux. Sa démarche se fit plus rapide, sans pour autant retirer cette impression de ne pas être seul. L’individu avait la sensation de presque sentir son souffle contre sa nuque. Des gouttes de sueurs perlèrent sur son front. Paniqué, il tentait de fuir cette menace qu’il sentait proche. Réellement effrayé, il se mit à courir à en perdre haleine. C’était étrange de voir à quel point ce mal-être qui s’était insinué en lui était devenu pesant tout d’un coup. Une goutte de sueur glacée glissa le long de son échine. L’homme continuait à fuir, agissant sous la panique du moment. Il bifurqua et s’engagea dans une ruelle éclairée, persuadé d’y trouver refuge. Certain d’être à l’abri, il s’arrêta afin de reprendre son souffle et permettre aux battements désordonnés de son cœur de se calmer. Il avait réussit ! Le bruit de pas ne lui parvenait plus. Soulagé que cela soit enfin terminé, il se redressa, se redonna une conduite en tirant sur ses vêtements, puis, serrant son attaché-case, il se remit en marche, plus calmement, le souffle cependant toujours un peu haletant. Une fois qu’il aurait quitté cette ruelle, il serait définitivement en sécurité. Il ne fit que trois pas avant que ses espoirs ne s’évanouissent. Il sentit une présence dans son dos et la sensation d’un objet froid posé contre sa tête qu’il identifia comme étant le canon d’une arme. Se figeant instinctivement, il serra sa mallette…

- Je ne transporte aucun objet de valeur. » Tenta d’expliquer l’individu, une boule douloureuse au fond de la gorge. « Si vous le désirez, je peux vous laisser mon portefeuille. Il n’y a pas grand-chose, mais son contenu devrait vous satisfaire et… »
- Vous pouvez garder votre agent, cela ne m’intéresse pas. Je n’en veux qu’à votre vie. » Coupa le poursuivant d’une voix froide, presque tranchante.
- Mais vie ? Pourquoi quelle raison ? Nous connaissons-nous ? Vous aurais-je porté préjudice ? » Bégaya presque l’homme d’une voix tremblante.
- Sachez que je n’ai rien contre vous personnellement ! Je ne fais que remplir un contrat. » Eclaira, avec un certain éclat dans les yeux, le tueur.
- Je vois, dans ce cas pourriez-vous me dire qui vous paye ? Et pour quelle raison avez-vous été engagé ? » Interrogea t-il d’une voix tremblante, ne manquant cependant pas de nerf sur le coup.
- Ne jamais dévoiler le nom d’un commanditaire ! Ne jamais poser de questions ! Telle est ma devise. La curiosité est très mal vue dans notre milieu, comme la discrétion est de mise… » Répondit un peu trop généreusement l’assassin.
- Combien avez-vous été payé ? Je suis en mesure de vous payer la somme qui vous conviendra, si vous renoncer à ce contrat. » Tenta d’argumenter la cible. « Donner-moi votre prix et je vous le paierais. »
- Etant un professionnel et non un mercenaire, je suis navré de vous annoncer, que je ne peux accéder à votre requête. » Information l’homme tout en appuyant sur la détente.

La balle pénétra la boîte crânienne offrant aux personnes qui trouveront le corps un spectacle peu réjouissant. Les minutions utilisées révélèrent assez vite qu’elles n’étaient en rien ordinaire. Le sang gicla, l’homme était mort avant d’avoir atteint le sol. Il s’écroula sans même comprendre ce qu’il venait de se passer. Le contrat était rempli. L’assassin regarda son œuvre, puis sortit une plume de corbeau qu’il laissa tomber sur le cadavre.
Sourire aux lèvres, une pointe de folie dans les yeux, son contrat exécuté, il fit demi-tour pour retourner chez lui.

- Celui-ci je te le dédie également… » Fut les seuls mots du tueur.

Son regard était celui-ci d’un dément.
Quels étaient ses dessins ? Cette plume, cette manière d’exécuter n’étaient pas sans rappeler un certain brun froid et implacable. Pourtant il existait une différence. Le contrat n’était jamais été exécuté aussi improprement qu’il venait de l’être à ce moment précis. Les bruits de pas s’éloignèrent alors que le soleil apparaissait au bout de la rue, éclairant de façon lugubre une scène baignée de sang…

*****

Des mois auparavant

Lay Steven était un homme de taille normal avec une chevelure d’un blond un peu terne. Son regard gris et éteint contribuait à le rendre pratiquement invisible aux yeux de tous. De nationalité Américaine, il vivait depuis quelques années dans cette ville. Informaticien de son état et simple membre de cette grande association de prolétaires, il se fondait dans la masse. Sa vie n’était que monotonie. Une vie ordinaire, rythmée par le train, train quotidien de la vie. Une routine pesante qui allait être brisée par une nuit sombre. Ce jour là, il s’était attardé afin de terminer quelques travaux. Il fit une rencontre qui chamboula toute son existence.

Pour regagner son appartement, il avait décidé d’emprunter une ruelle qui, selon lui, raccourcirait son chemin et lui permettrait d’arriver plus vite. Mais la supposition fut erronée, car dans cette rue à peine éclairée, il fut témoin d’une scène qu’il n’aurait jamais du voir…

Un homme brun, d’une beauté particulière, ce fut sa première pensée, venait de purement et simplement de prendre la vie à un autre individu. Cet homme avait exécuté sa victime sans le moindre état d’âme. Une expression froide et décidée dans le regard. Lay demeura de longue minute sans bouger, oubliant pratiquement de respirer. Des interrogations lui venaient à l’esprit. Qui était-il ? Qu’avait fait cet homme pour mourir si rapidement ? Que pouvait ressentir l’assassin ? Rien sur son expression n’aurait pu lui apporter un début de réponses. Il le vit alors laisser tomber une plume noire près du cadavre. Le voyeur était surpris, abasourdit, fasciné par le spectacle auquel il venait d’assister et surtout par cet être froid et implacable, à l’expression figée.

Ce spectacle qui s’offrait au blond était si étonnant qu’il en oublia de fuir. Il ne lui vint pas à l’esprit que cet individu était un tueur, et qu’en tant que tel, s’il le voyait, il le tuerait. Ses jambes, de toutes les manières, ne paraissaient pas vouloir lui obéir. Il ne sut ce qui le sortit de sa torpeur. Cependant il commença à reculer, faisant cependant un bruit d’enfer, avant de faire demi-tour et se mettre à courir. Il courut à en perdre haleine, s’attendant à entendre le bruit d’une balle sortant de son canon où de sentir la brûlure de celle-ci. Mais rien, aucune blessure ne vint troubler sa course folle qui le ramena en pleine lumière, sur une route où l’influence était visible.

Que s’était-il passé ? Avait-il vraiment échappé à la mort ? Avait-il été suivit ? Il ne savait plus si cette scène, cet homme étaient réels ou un simple délire de son imagination qui demandait un changement dans sa vie. Reprenant cependant contenance, il regarda autour de lui afin de voir s’il avait été suivit ou pas. Mais il ne vit pas ce brun si charismatique qui l’avait figé quelques minutes plutôt. Il n’y avait personnes à part les personnes qui s’apprêtaient à passer une soirée en centre ville avec des amis. Un peu déçu, bien qu’à la fois soulagé, il se remit en marche, ayant pour objectif de rentrer chez lui. Une fois de retour à son appartement, il alla s’enfermer dans sa chambre pour se jeter sur son lit et ne plus en sortir. Le lendemain il ne se rendit pas à son travail, il n’y alla que le jour suivant. Maintenant, Lay vivait dans la hantise que ce brun froid le retrouve, mais également dans l’espoir de le revoir. Un paroxysme étrange qui le perturbait en bien des points. Pourtant, les jours défilaient et rien ne se passait. Seuls les journaux avaient relaté ce fait, l’attribuant à une certaine Colombe Noire. Ce ne fut que quelques jours plus tard que les pièces du puzzle se mirent en place et qu’il réalisa qu’il avait vu le visage de la Colombe Noire …

Malgré cela, il reprit le cours de sa vie ennuyeuse, même si au fond de lui, quelque chose avait changé. Il n’avait pas encore réalisé ce que c’était. Néanmoins, il commençait à en ressentir les effets. Son travail ne semblait plus avoir le même attrait. Obnubilé par l’image de cet assassin au regard glacial, il s’était mis à faire d’actives recherches sur la Colombe Noire, rien ne lui échappait. Les articles aussi minimes soient-ils, il les étudiait, créant sans même s’en apercevoir, un profile de « son tueur ». Inévitablement, il tomba sur certains articles officieusement écrits par Jens Arthwiller. Et immanquablement, il commença à s’intéresser à tout ce que ce journaliste écrivait sur lui… mais pas uniquement lui. Lay engagea un détective privé qui après quelques semaines de filature, avait déjà monté un dossier sur l’écrivain et bien entendu sur le tueur à la plume noire. Réalisant de cette manière que le compagnon du journaliste et l’homme qu’il avait vu dans cette ruelle. Saï Ryura… Le nom lui plaisait, l’homme lui plaisait. Seule ombre au tableau, ce blondinet qui semblait vouloir s’accrocher au tueur. Une ombre qu’il faudrait effacer par un moyen ou un autre…

A partir de ce jour, la vie de Lay Steven se déroula au rythme des meurtres de la Colombe Noire. Il commença d’ailleurs à entreprendre des transformations dans son appartement. L’une des pièces de la maison devint une véritable forteresse, regorgeant de matériel informatique des plus sophistiqués. Tous ces derniers salaires et petites économies y passèrent. Puis, il entreprit de continuer à réunir des informations sur « son tueur » ainsi que son entourage, mais également sur sa manière de procéder. Il se mit à minutieusement étudier cet assassin si énigmatique qu’il l’avait si profondément marqué. Lorsqu’il eut enfin réunit tout ce dont il avait besoin, il entreprit d’apprendre tout ce qu’il avait à savoir, afin d’être lui aussi une Colombe Noire. Une copie parfaite du brun au regard froid…

Il ne pouvait tout apprendre en demeurant derrière son écran, aussi entreprit-il la périlleuse mission de pénétrer chez son modèle afin d’y installer des appareils de surveillance particulièrement sophistiqués. Et ce, tout en souhaitant qu’il ne parvienne pas à tomber un jour sur celles-ci. C’est ainsi que Lay entra dans l’intimité de son idole et qu’il put commencer à apprendre… Il parvient à pirater l’ordinateur de Saï – ce qui ne fut pas sans mal, Saï ayant installé un système de sécurité des plus étonnant pour le blond - afin de pouvoir connaître ses missions et ainsi le suivre… Durant des mois c’est ainsi que se déroula l’existence de Lay.

Obsédé à l’extrême par la Colombe Noire, il donna sa démission et commença, à vivre au rythme du brun.
Ces mois de filature informatique, de surveillance portèrent leurs fruits. Après ces mois de théories, il était temps de passer à la pratique. Lay ne faisait que penser à Saï, à cet homme qu’il avait prit pour modèle, qu’il idolâtrait. Peu à peu, il devait son idole. Devant un fanatisme inconsidéré de la Colombe Noire. Il avait commencé par teindre sa chevelure blonde et terne en noire. Puis lentement, il prit les habitudes de Saï, devenant de cette manière un amateur de café et un accro à la cigarette. Il se mit à imiter sa manière de se vêtir, sa gestuelle. Il était tout simplement en train de copier son modèle, il souhaitait devenir lui. Mais pas seulement lui, il voulait aussi copier sa manière d’exécuter… Saï était devenu un phantasme pour cet homme, tout comme il l’était pour Jens. Le pauvre brun qui avait déjà du mal à supporter un blond sur-dynamisé, allait devoir supporter un second complètement obsédé.

Ainsi naquit le Copy Cat’s !

*****

De nos jours

Après avoir exécuté son contrat, Lay ramassa l’attaché-case que l’homme, quelques secondes auparavant, serrait précieusement contre lui. Une vibration au niveau de sa poche se fit sentir alors qu’il se redressait. Il en sortit son portable et l’ouvrit. Une petite tête de mort clignotait, lui signalant qu’il avait un nouvel e-mail. Certainement une nouvelle mission. Le brun eut un sourire. Il referma le portable et le replaça dans sa poche, il s’écarta du cadavre, puis quitta la ruelle. Avant d’accepter ce nouveau travail, il avait une visite à rendre qui était des plus importante et ne pouvait attendre…

Saï et lui était la parfaite description d’une équation. Une équation qui comportait malheureusement une inconnue, qui, de toute évidence faussait le résultat. Toutefois ce n’était que temporaire, il aurait vite fait de la résoudre, en effaçant tout simplement ce qui compliquait le calcule. Cela évitait une équation complexe qui le condamnerait à passer toujours au second plan…

*****

- Saï ! Je ne me suis pas défilé, je t’assure, pour une fois que ce n’est pas de ma faute. » Marmonnait un blond qui s’agitait sur un lit immaculé. « Saïïïïïïï » Hurla t-il tout d’un coup.

Le reporter se redressa brusquement, mais il fut brutalement stoppé par une douloureuse sensation particulièrement désagréable. Celle-ci devint plus forte et un petit bip fut émis comme un signal. Le regard de Jens chercha l’endroit d’où pouvait venir le son. Il put alors observer une machine reliée à sa personne, ainsi qu’une potence mobile sur laquelle était suspendu des bouteilles de produit. Le tout étant relié à des petits tuyaux qui partaient de l’appareillage pour disparaître dans le bras de Jens. Il continua son examen de la situation et ne rencontra que du blanc et de l’immaculé. Le jeune homme ne comprenait plus. Il semblerait qu’il lui manquait quelques données que sa tête douloureuse ne semblait pas vouloir lui donner…

- Que se passait-il ? » Interrogea Jens quelque peu désorienté.

Le reporter s’évertuait à vouloir, sans le moindre résultat, se redresser, désirant évidement quitter ce lit qui n’était de toute évidence pas le sien. Et le tout, bien entendu, en cherchant à se rappeler de quelle manière il avait atterrit dans cet endroit. Et surtout ce qu’il y faisait ! Même si cela semblait assez simple de le deviner. Au bout de quelques minutes de lutte acharnée particulièrement difficile et de concentration, qui bien entendu ne donna pas le résultat escompté, il renonça. Décidément ce n’était vraiment pas son jour. Qu’allait-il encore lui arriver ? Comme pour lui donner une réponse, la porte de sa chambre s’ouvrit et une infirmière dont le visage était éclairé par une expression réprobatrice entra.

- Monsieur Arthwiller qu’êtes-vous en train de faire ? Vous êtes convalescent, vous ne devriez même pas bouger dans votre état. » S’exclama t’elle sur un ton de reproche.
- Pourriez-vous m’expliquer ce que je fais ici et où est ici surtout ? » Demanda le blond, en jetant à la jeune femme un regard noir. « Et qu’est-ce que c’est tout ça ? » Continua t’il tout en lui désignant les appareils.
- Ce ne sont que des mesures de précautions afin d’éviter des problèmes post-opératoires. Vous venez de subir une opération assez lourde. Si vous commenciez par vous calmer, ensuite je ferais venir le médecin qui vous expliquera dans les détails ce que vous avez besoin de savoir. » Coupa court l’infirmière qui ne tenait pas tellement à subir un interrogatoire en règle.
- Je vais parfaitement bien. Mais vous avez raison ! Je vais attendre le médecin pour que ce dernier me signe mon autorisation de sortie. » Siffla pas content du tout Jens qui n’aimait ce qu’il venait d’entendre.

Pourquoi avait-il été opéré ? Que c’était-il donc passé ? Tout était confus dans la tête de Jens. Il ne savait pas comment prendre tout cela. Il y avait quelque chose de déroutant dans cette aventure. Et pour une fois, il n’aimait pas ça. Être dans l’inconnu n’était vraiment pas drôle du tout. Le journaliste allait d’ailleurs faire part de sa pensée quand il fut coupé dans son élan.

- Se sera au médecin d’en décider. » Souligna simplement la jeune femme tout en quittant la pièce et disparaissant de cette manière.

Jens était furieux. Et comme pour le montrer, il se mit à s’agiter, à gesticuler. Montrant de cette manière qu’il était de fort mauvaise humeur. Il se sentait parfaitement bien. Il n’avait pas besoin de l’avis du médecin pour le savoir. Tout ce qu’il souhaitait s’était quitter cet hôpital et retrouver son foyer ainsi que son brun préféré. Quoi qu’il était peut-être moins empressé de retrouver son Saï. Un mauvais souvenir se rappelant à lui comme une gifle en deux temps…

Tandis qu’il se perdait dans ses réflexions, un homme à la mine avenante pénétra dans la pièce, le tirant, sur le coup, de ses pensées. Ce dernier était vêtu d’une blouse blanche, à n’en pas douter, il devait être le fameux médecin.

- Bonjour Monsieur Arthwiller. Comment vous sentez-vous ce matin ? » Interrogea l’inconnu de manière avenante.
- ‘Jour. » Répondit quelque peu bougon le blond. « Je me sens parfaitement bien ! Je n’ai qu’un désir c’est de quitter cet endroit. »
- Nous sommes tous dans ce cas… » Tenta de plaisanter le médecin coupant les mots de Jens.

Cependant sa plaisanterie n’eut pas l’effet escompté. Jens s’énerva d’avantage en commença à s’agiter sur le lit. Il faut dire que le journaliste n’aimait pas – comme tout homme dans son cas – se réveiller dans un lieu inconnu, même s’il s’agit d’un hôpital, au milieu d’étranger, sans visage rassurant pour le guider…

- Allons calmez-vous Mr Arthwiller. Vous venez de sortir une très longue opération. On ne quitte pas un hôpital après une telle intervention, voyons. » Rappela de manière assez paternaliste l’homme.
- Vous ne pouvez pas me garder ici contre mon gré. » Commença à s’enflammer Jens.
- Sachez que même si je souhaitais vous laisser vous en aller, je ne pourrais pas. Pas après les ce que nous avons trouvé sur vous. J’ai du me résoudre à faire ce qui s’imposait et faire part de cette découverte. D’ailleurs, il y a un enquêteur qui souhaite vous parler. Vous ne pouvez quitter l’enceinte sans l’avoir vu. »
- Mais ce n’est pas vrai ! Je ne pense pas avoir oublié de payer tant de contraventions que ça ! » S’exclama outré le blond qui se retrouvait prisonnier de sa chambre d’hôpital qu’à cause de bouts de papiers même pas mérité.

Jens était persuadé que les contraventions qui s’accumulaient dans sa boite à gants était la cause de cet emprisonnement abusif. Il fallait avouer qu’il ne les comptait plus, vu le nombre de fois, qu’il s’était garé rapidement sur un emplacement réservé, qu’il avait grillé des feux pour arriver plus vite sur les lieux de ses enquêtes, qu’il avait détérioré le matériel public. C’était une chance qu’il ait encore son permis. Chance qu’il ne comptait et ne voulait pas perdre maintenant.

- Pourquoi cet enquêteur désirait le voir ? » Demanda tout de même Jens, histoire d’être sûr de ne pas s’en aller sur une fausse voie, une fois encore. « Pourriez-vous m’expliquer ce que la police me reproche ? »
- Il se trouve que l’infirmière de garde a découvert dans vos affaires certains indices bien compromettants. » Répondit calmement le médecin.
- Pardon ? Des indices compromettants ? De quoi êtes-vous en train de me parler ? » Enquêta le blond qui semblait comprendre que ce n’était pas une plaisanterie et qui se souvenait subitement d’un geste qui lui semblait tellement anodin habituellement.
- Une plume de corbeau, entachée du sang de la dernière victime de l’assassin surnommée la Colombe Noire. » Expliqua l’homme.
- Une minute. Ce que vous tentez de m’expliquer c’est que je suis soupçonné d’être cette fameuse Colombe Noire ? » Coupa Jens assez perplexe sur le coup.
- Je suis navré Mr Arthwiller mais que vouliez-vous que nous en concluions en voyant toutes ces preuves réunies ? Qu’auriez vous fait à ma place ? J’avais le devoir moral de prévenir les autorités. » Tenta de s’expliquer l’inconnu qui d’un coup se sentait stupide. « Qu’auriez-vous fait à ma place ? » Répéta t-il pour se justifier.
- J’aurais commencé par chercher à connaître la raison de la présence de cette plume mais en aucun cas je ne me serais précipité afin de prévenir la police. » S’énerva Jens qui même lui n’aurait pas fait cette bêtise monumentale. « Un homme est considéré présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. » Grogna le reporter.
- Comprenez-moi ! Je devais penser avant tout à la sécurité des patients et des agents hospitaliers. Je suis navré. » S’excusa presque le médecin.
- Il est bien temps de regretter, le mal est fait ! » Rétorqua sèchement Jens.

Le médecin soupira un peu embêté par la tournure que prenait l’évènement puis se dirigea vers la sortie. Quelques secondes plus tard, un individu au visage fermé, d’une taille moyen, vêtu d’un costume particulièrement stricte, pénétrait dans la chambre. Il avait une chevelure châtain, coupée courte sur sa nuque, parsemé de quelques lignes grisonnantes. Son regard posé sur Jens, il l’avait déjà jugé et condamné. Il n’avait décidément pas de chance, songea le blond en remarquant ce fait.

- Bonjour Mr Arthwiller ! Je suis Fyn Disklan, enquêteur de police, « cellule Colombe Noire ». » Se présenta t-il en sortant sa plaque.

~ Non ! Je rêve ! Saï qui possède toutes une cellule pour lui tout seul. ~ soupira le blond.

- Enquêteur avez-vous dit ? » Demanda Jens, jouant les innocents comme il savait si bien le faire.
- C’est exact et j’aurais quelques questions à vous poser ! » Annonça cérémonieusement l’enquêteur.
- Des questions ? A quel propos ? » fit Jens toujours dans son rôle.
- Je ne pense pas que vous soyez aussi simplet que vous voulez me le faire croire. Je suis certain que vous êtres déjà instruit des raisons de ma présence. » Attaqua t-il directement. « Cependant comme le veut la procédure, je vais vous indiquer les raisons de ma présence. Vous êtes soupçonné d’être l’assassin, qui sévit depuis des années, « la Colombe Noire ». » Termina t’il sur un ton un peu théâtrale.

~ Quel idiot celui-là ~ Songea le blond en le fixant toujours encré dans ce rôle. ~ Comme si j’avais la carrure pour faire un assassin comme Saï. Ce type a eut sa plaque dans une pochette surprise ou quoi ? ~

- Vraiment ? Et sur quelles preuves vous appuyez-vous afin de porter de telle accusation ? » Interrogea tout de même Jens, dissimulant ainsi ses pensées.
- En ces lieux, c’est moi qui pose les questions et vous, vous contentez de répondre. » Siffla l’inspecteur qui semblait de plus en plus imbu de sa personne aux yeux de Jens. « De quelle manière vous êtes-vous trouvez en possession de cette plume, si vous n’êtes pas l’assassin que je cherche ? » Questionna le policier narquoisement et sur le coup, assez fier de lui.

Il était évident que pour lui Jens était coupable et que quelque que soit ce que lui dirait le jeune, il ne le croirait pas.

- Pour un enquêteur spécialisé dans la rechercher d’indices et poursuite de la Colombe Noire, vous n’êtes réellement pas perspicace. » Souffla le journaliste qui commençait à ressentir le retour de flamme de son opération.
- Vous pouvez continuer jouer les simplets et les provocateurs mais sachez que vous ne me tromper pas. Laissez-moi vous expliquer la situation. Vous, vous trouvez dans une bien mauvaise situation et si je le souhaitais, je pourrais parfaitement vous faire arrêter. » Le menaça l’enquêteur qui n’appréciait pas les mots de Jens.

Jens eut un sourire provocateur. Il fallait dire que ce flic n’avait que la plaque de nom. Non parce que à côté… Sincèrement, même lui faisait meilleurs enquêteur que lui…

- Vous permettez que je donne ma vision des choses ? Voilà ce que je pense. Vous ne possédez aucune preuve vous permettant d’étayer vos accusations n’est-ce pas ? Si c’était le cas, je me serais éveillé et au lieu d’être obligé d’être couché à cause des perfusions et une machine, je me serais trouvé immobilisé par une entrave d’acier. Vous savez ce que je crois. Vous piétinez et avancez à l’aveuglette. Vous avez trouvé une personne avec un indice sans chercher à comprendre comment il l’a eu, vous en avez déduit qu’il s’agissait du fameux tueur à la plume noire. Et en me voyant, vous n’avez même pas fait attention à la personne que vous voyez. Franchement, si je le physique d’un tueur, vous vous êtes un clown. » Termina le blond avec une pointe d’humour bien à lui.
- Vous êtes trop présomptueux, Mr Arthwiller. » Riposta le policier.
- Franchement, si j’étais réellement cet assassin, je ne me trouverais pas assis à vous faire la conversation. Soit vous seriez déjà mort, soit je serais déjà parti sans demander mon reste. N’est-ce pas ? Avez-vous perquisitionné à mon domicile ? Je doute qu’un juge ait été assez idiot afin de vous signer un mandat. » Le provoqua Jens qui ne supportait vraiment pas ce type. « Je suis certain que vous avez tenté, mais l’on a du vous répondre que les preuves étaient insuffisantes. N’est-ce pas ? Je connais le genre d’enquêteur que vous êtres, dans mon métier j’en côtoie un certain nombre. Je suis certain que vous suivez à la trace cette Colombe Noire et que dès l’annonce de la découverte de cette plume sur moi vous avez du accélérer les démarches. Cela se voit que vous êtes parfaitement habitué, une machine impeccablement huilée… » Se moqua presque le blond qui finalement trouvait amusant de tourner en dérision ce type. « Je crains que vous ne vous soyez trompé de cible. » Conclut-il en souriant triomphalement.
- Vous êtes particulièrement perspicace jeune homme et trop sûr de vous. Sachez que j’en aie attrapé des plus coriaces que vous. Vous pouvez protester et argumenter. Mais à mes yeux vous en savez beaucoup trop être tout blanc de cette affaire. Cependant je reste persuadé que vous connaissez et que vous avez une connexion avec cette Colombe Noire. » Rétorqua avec brio le policier au grand damne de Jens.

~ Cet enquêteur est assez perspicace quand même. Il faut désormais que je me méfis de lui. Il est bien capable de découvrir l’identité de mon Saï… ~ Songea le blond en gardant son attitude, camouflant ainsi à merveille ses pensée.

Jens prit alors une grande inspiration, comme pour évacuer une douleur, ce qui dans un sens était vrai, avant de fixer l’inspecteur et sourire comme il en avait tant l’habitude.

- Sachez Monsieur l’enquêteur spécialisé que je suis journaliste. Ce qui explique que dans mon métier je sois amené à côtoyer différents individus. Qu’il m’arrive parfois d’être sur les lieux d’un crime avant la police. Je suis photographe et journaliste. Tous ces éléments mis à bout à bout font-ils de moi un assassin ? Vous, vous trompez de candidat, ainsi que de direction Mr l’enquêteur. » Souligna t’il un brin amusé.
- Mon instinct ne m’a jamais trompé au cours de ma carrière, je m’y suis toujours fié, ainsi qu’aux preuves. Et celui-ci me dit que je suis sur la bonne voie. Sachez que je n’abandonnerais ! Au cours de ma carrière je n’ai jamais connu un seul échec. Cette Colombe Noire est un véritable poison pour notre société, je n’aurais pas de repos tant que je l’aurais pas arrêté, et traduit devant la justice afin qu’il réponde de ses crimes. Je le jure sur mon honneur d’enquêteur spécialisé. » Promit-il. « Ne vous imaginez pas sorti d’affaire, je vous ai dans le collimateur. » Termina le policier sur un air d’avertissement et un ton plus que sérieux.

~ Il va falloir que je fasse particulièrement attention à ce que je fais et dit. Ce type est bien capable de me coller comme une sangsue. Il est comme ces bêtes de combat qui ne lâche prise qu’une fois que leur adversaire mort. Pour l’instant il ne détient aucune preuve assez solide pour étayer ses soupçons. Mais s’il n’en démord pas, s’il parvient à obtenir un mandat d’un autre juge qui trouverait ses maigres preuves valables ? Nous aurons tous des ennuis. Saï, je…S’il me confisque mon portable, tombe sur mes dossiers secrets, Ma thèse. Tout risquerait d’être découvert. Les photos, les plumes. Là, il aura autant des preuves qu’il le souhaite. Je dois impérativement rentrer et me débarrasser de toutes les preuves compromettant il en va du salut de Saï… ~

Et aussi du sien. Si le brun était découvert par sa faute, non seulement il en mourrait, mais Saï le tuerait… Il commença à s’affoler intérieurement quand la voix de l’enquêteur le ramena à la réalité.

- Vous avez tout à intérêt à me dire toute la vérité. Je suis le seul qui puisse vous sauvez. Vous savez avec cette plume couverte du sang de la dernière victime, même si vous n’êtres pas susceptible d’être considéré comme étant la Colombe Noire, vous pouvez parfaitement être considéré comme complice. Ou peut-être notre seul témoin vivant. Soyez un bon citoyen et faites votre devoir en me disant quelles sont vos connexions avec cet assassin. » Insista l’enquêteur qui ne voulait en aucun manière lâcher le morceau.

Jens fronça les sourcils et poussa un soupir particulièrement exaspéré.

- Combien de fois et en combien de langues vais-je devoir vous le répéter ? Je ne suis qu’un journaliste photographe ! Je reconnais avoir emprunté cette plume. Mais nous n’allons pas en faire un drame. » Soupira las le blond. « Pour une fois que j’ai de la chance un flic vient me pourrir la vie. »
- Ne pas faire de drame ? Etes-vous écervelé où est-ce une stratégie ? Ce que vous avez fait s’appelle, entrave durant une enquête et dissimulation de preuves. Ceci est amplement suffisant afin que je puisse vous arrêter. » Coupa le policier agacé par le comportement de Jens.
- Parfait ! Dans ces cas qu’attendez-vous pour m’arrêter le provoqua Jens ! Vous êtes conscient que cela ne rimera à rien et que mon arrestation n’empêchera les assassinats de continuer. » Souffla t-il. « Vous allez simplement arrêter qu’un potentiel témoin c’est tout. » Informa de manière assez narquoise le journaliste.
- Vous, vous imaginez à l’abri n’est-ce pas ? Je n’ai peut-être pour l’instant aucune preuve tangible, cependant je sais que vous avez un lien avec cette Colombe Noire et peut-être même plus. Je sens que je suis sur la bonne voie. Je n’ai nullement l’intention de lâcher prise. Je ne vous perdrais pas de vue. » Annonça de manière sûre le policier.
- Vous m’en voyez très flatté. » Répondit plein de provocation Jens qui en avait marre de tout cela.

L’agent spécial jeta un regard noir au jeune homme puis fronça les sourcils. Cette enquête était l’une des plus compliquée qu’il ait eut. Ce blond était beaucoup plus intelligent qu’il n’y paraissait. Cependant il était certain que cette piste était la bonne. Ce blond allait le mener à la Colombe Noire. Il savait. Il le sentait. Il avait beau protester, se défendre tôt ou tard, il commettrait une erreur et lui il serait présent…

- Pour l’instant je vous laisse vous en aller, cependant je n’en aie pas terminé avec vous. » Finit-il par trancher, décidant qu’attendre était la meilleure solution, tout en tournant le dos à son lien pour ensuite se diriger vers la sortie de la chambre.

~ Me voilà dans de beaux draps. ~ Songea le blond. ~ Là, je suis mal. Saï va me tuer maintenant que je suis dans le collimateur de la police, en plus une cellule spécialisée. ~

Le reporter fut sorti de nouveau de ses pensées par l’arrivée du médecin.

- Est-il partit ? » Demanda ce dernier.
- Oui, grâce à vous j’ai eu droit à une visite non voulue. » Lui reprocha le reporter qui se serait bien passé de tout cela.
- Je suis désolé mais je n’ai fait que mon devoir. Je ne pouvais faire autrement. Vous étiez inconscient et nous avons trouvé dans vos affaires un plume couverte de sang, qui selon toute vraisemblance représentait le signe de reconnaissance d’un tueur en série qui sévit. Que vouliez que je fasse ? Je suis tenu d’alerter la police si je me trouve en présence d’une telle situation. » Résuma à nouveau le médecin, bien qu’il se doutait que cela ne servait pas à grand-chose.
- Je suis parfaitement conscient que vous êtes un professionnel, conscient de ses devoirs et très consciencieux, néanmoins vous auriez pu attendre que je sois conscient et mesure de m’expliquer sur la présence cette preuve accablante. » Grogna le blond passablement agacé sur le coup.
- Je sentais au fond de moi que vous ne pouviez être cet assassin, néanmoins je devais le faire. » Se justifia à nouveau l’homme.
- Ha ? Vraiment ? Existe-il des critères qui définissent les meurtriers ? »
- Pour être capable de perpétrer tant de meurtres il faut être un être froid, sans cœur. Cet individu doit être un psychopathe, un malade qui a du avoir une enfance malheureuse et qui maintenant se venge, en agissant ainsi. Vous n’êtes pas comme lui, cela se voit, cela se sent… »
- Sur quels critères vous basez-vous ! Vous ne savez rien de cet assassin ! Vous ignorez réellement ce qu’il est ? Qui il est ? Vous ne me connaissez pas ! Comment pouvez-vous dans ce cas porter un jugement impartial. » S’enflamma Jens avant de se frapper mentalement. Pendant qu’il y était, il n’avait qu’à donner le nom de Saï et raconter sa vie.
- Il est inutile de vous emporter ainsi. J’admets que je connais ni cet homme ni vous-même, je me fis juste à ce que j’ai pu observer, ainsi qu’à mon intuition. » Tenta d’expliquer le médecin un peu surpris par la vive réaction du blond. « Vous par contre vous semblez en connaître beaucoup sur cette assassin, vu votre réaction. Auriez-vous par hasard découvert l’identité de ce fou ? Si c’est le cas, je vous conseille de le livrer immédiatement à la police. »
- Il ne me semble pas que j’ai pu faire ou dire quoi que se soit qui puisse laisser penser que je connaisse l’identité de cet assassin. » Répondit Jens les joues empourprées.

~ Mince ! Si je continue sur cette voie, je risque de le regretter. Pourquoi faut-il toujours que je m’enflamme lorsqu’il s’agit de Saï ? ~ Soupira intérieurement le blond.

- Vous parler de cet homme avec tant d’animation, tant de conviction que l’on a la sensation que vous la connaissez. Vous réagissez comme si vous l’admirez. » Analysa le médecin. « On pourrait même penser que vous êtes amoureux. » Termina t-il.

Jens s’empourpra d’avantage et manqua de s’étrangler. La machine émit alors un son précipité provocant un regard interrogatif chez le praticien.

- Qu’allez-vous imaginer ! Comment pourrais-je admirer ou aimer quelqu’un que je ne connais ni d’Adam ni d’Eve. Ce fameux assassin est un fantôme. » Grogna Jens toujours aussi rouge. « La raison qui me pousse à parler de cet homme en ces termes est simple. Je suis reporter, photographe et depuis son apparition, je suis pas à pas son parcours. C’est mon métier, il est normal que j’en sache un peu plus que les autres sur lui. Mais allez lancer de telle accusation je suis trouve cela mal placé. » S’outra Jens faussement vexé par les mots de son vis-à-vis.
- Vous avez mal interprété mes propos Mr Arthwiller, je… » Commença le médecin quelque peu ennuyé par la tournure des évènements. « Simplement… euh… de toutes les manières une chose est sûre, vous êtes trop doux et trop gentil pour être un tueur ou en fréquenter un. » Informa t’il soulagé d’avoir trouvé une telle chute.
- Dois-je prendre cela pour un compliment ? » Interrogea le reporter, un brin sur la défensive.

~ Eh bien on pourrait croire qu’il tente de me faire du charme ce docteur. S’il me connaissait mieux, il est à parier qu’il ne tiendrait pas les mêmes propos. Saï ne serait certainement pas de son avis… ~ S’emballa Jens.

- Je ne fais que dire ce que je pense Mr Arthwiller. » Répondit le médecin, attisant ainsi les pensées hasardeuse de Jens.
- Dans ces cas monsieur le médecin qui ne dit que ce qu’il pense, quand pourrais-je sortir ? » Profita de demander le blond.
- Comme je vous l’ai déjà dit. Compte tenu de votre ressente opération et des éventuelles complications post-opératoires qui pourraient intervenir, je dirais que dans une semaine vous pourrez retrouver vos meubles. »
- Une semaine ! Vous plaisantez ! » Sursauta le journaliste en grimaçant sur le coup.

~ Dans une semaine je serais mort. Saï va me tuer ! Il va certainement penser que je me suis défilé ! Qui va le suivre ? Une semaine, non c’est impossible ! ~

- Je suis journaliste, les scoops ne vont pas attendre une semaine. De plus j’ai un ami dont la principale qualité n’est pas la patience qui m’attend. » Continua t-il dans l’espoir d’obtenir une ristourne de temps.
- S’il est réellement votre ami, il comprendra que votre santé est ma priorité et que je ne peux me permettre de vous laisser sortir immédiatement après une si grosse opération. » Rétorqua le médecin.
- Vous ne comprenez pas ! Je dois rentrer. Je n’ai pas l’intention de rester un jour de plus. Laisser-moi sortir. » Supplia le blond avec des yeux à damner le plus froid des hommes. « Je suis prêt à vous signer une décharge, ce que vous, vous voudrez mais laisser-moi sortir. J’étouffe dans les hôpitaux, je ne les supporter pas. Quelques heures, un jour, je peux m’en accommoder cependant une semaine, je ne pourrais pas… »
- Voyons mon garçon, il n’y a rien d’effrayant, nous sommes dans un établissement parfaitement normal. » Posa l’homme habitué aux jérémiades de ses patients, mais également soulagé de la tournure de la discussion.
- Je ne suis pas votre garçon. Et je vous dis de me laisser sortir. » S’agaça le blond pas habitué à ce qu’on résiste à son regard de chien battu.
- Mr Arthwiller calmez-vous, il n’y rien de plus mauvais que de vous énerver. D’une semaine vous aller passer à deux semaines d’hospitalisation. » Temporisa le praticien.
- Je veux sortir ! » S’agaça Jens en plein caprice.

Le journaliste était méconnaissable. On connaissait Jens le groupie de Saï, Jens le sur-dynamisé, mais Jens le hystérique alors là, c’était tout à fait nouveau. Ne voyant aucune autre solution le médecin sonna. Une infirmière arriva. Ce dernier lui parla, cependant Jens n’écoutait pas trop occupé à hurler. L’infirmière sortit et revient accompagnée de deux infirmiers ainsi que d’une table où l’on pouvait apercevoir une seringue, des bouteilles et d’autre produit médicaux. Le docteur se dirigea vers celle-ci et saisit la seringue. Lorsque le blond aperçut celle-ci il s’agita d’avantage. Il avait horreur des seringues, des piqûres, et tous ce qui constituait la famille de ces instruments.

- Mr Arthwiller je vous en prie calmez-vous ! Ce n’est qu’un tranquillisant. » Tenta d’expliquer le praticien qui appuyait un peu sur la seringue pour en faire sortir un peu de liquide.
- Si vous osez approcher votre seringue de mon bras ou d’une autre partie de mon corps, je vous pulvérise avec ! » Hurla Jens.

Ce dernier poussa du pied la table sur laquelle se trouvait les bouteilles et autres produits. Il tenta d’ôter l’aiguille reliée à la perfusion de son bras. Une chance qu’il avait été inconscient lors de la pose de cette dernière. Jens était plus que furieux. Les infirmiers vinrent à la rescousse et au bout de quelques secondes de combat acharné, il fut maîtrisé. Le médecin put alors injecter le calmant via la perfusion. Au bout de quelques secondes plus tard, le blond avait finit par s’apaiser et s’endormir après les avoir tous maudits.

*****

Dans le couloir, les cris et les hurlements de Jens avaient été entendus jusqu’à la buanderie de l’hôpital. Un brun au regard froid qui se faisant plus que discret afin de ne point être vu, n’avait eu aucun mal à repérer où se trouvait le blond. Sa voix avait une portée incroyable. Il ne pouvait exister deux timbres identiques aussi agaçants. Saï n’avait pas eut besoin d’aller se renseigner. Lorsqu’il arriva à la chambre une infirmière en sortait. Le phantasme de Jens attendrait patiemment que cette dernière ressorte, ensuite il se glisserait dans la chambre sans faire de bruit afin de régler son compte à cette pile survoltée qui avait osé lui poser un lapin. Malheureusement deux infirmiers firent à leur tour leur entrée dans la chambre en compagnie de l’infirmière. Le brun, bien obligé, décida d’attendre dissimulé.

Le temps s’écroula. Jens dormait toujours, enfin calmé. Au bout de longues minutes le reporter commença à émerger. Sa vision était un peu trouble. Il aperçut alors une silhouette familière. Il ne pouvait en avoir deux identiques.

- Saï ? » Souffla t-il n’étant pas certain d’être éveillé.

Peu à peu celle-ci se précisa et il réalisa que ce n’était pas son brun adoré. Le Saï original attendait toujours à l’écart. Après l’infirmière et les infirmiers, il vit tout ce petit monde sortir accompagné d’un autre individu en blouse banche. Lorsqu’il se décida à enfin entrer dans cette chambre un autre homme en blouse blanche se dirigea vers cette dernière, ouvrit lentement la porte et pour s’y glisser discrètement dans la chambre. Saï trouva un peu étrange qu’un le médecin se faufile dans la chambre un patient tel un voleur. Il fronça les sourcils soupçonneux. Cependant il ne bougea pas, attendant de voir.

La vision de Jens se précisa de plus en plus. Il put observer plus nettement l’individu près de son lit qui s’avéra être un homme en blouse blanche

~ Un médecin que me veut-il encore ? ~ Se demanda le blond encore dans les vapes.

C’était étrange, cet homme… Cet homme ressemblait à son Saï.

~ Il faut que je cesse de faire une fixation sur lui je vais finir paranoïaque. ~ Soupira le blond se dépitant lui-même sur le coup.

A moins que ce ne soit les effets du calmant ! Jens se sentit un peu faible et d’avantage fatigué. Il vit le médecin s’approcher de sa perfusion, à moins que ce ne fût un infirmier. Il le vit glisser sa main dans sa poche et en sortir quelque chose qui s’apparentait à une seringue. Il lui sembla toutefois… il ne voyait pas très nettement.

- Ne vous ai-je pas dit que je ne supportais pas les seringues ! » Grogna t-il faiblement dans une molle tentative de rébellion.

Dans une vision brumeuse, il entre aperçut l’homme se saisir de la perfusion et se mettre jouer avec elle. Il le vit ouvrir le petit robinet qui avait été installé dans les tuyaux de celle-ci et glisser le bout d’un objet qu’il reconnu comme étant une seringue et commencer à y injecter un liquide.

- Que… Que faites-vous ? » Interrogea Jens qui commença à se sentir encore plus fatigué après avoir pourtant dormi.
- Ce n’est qu’un calmant. Rassurez-vous. Vous, vous sentirez bien mieux après. » Rassurant l’homme en blouse blanche.
- En combien de… de langue vais-je devoir vous le ré… répéter, je ne veux plus de calmant, je ne veux que… »

Le blond ne se sentait étrange, il ne put terminer sa prise de parole. Il commença à avoir des difficultés à respirer. Peu à peu, il eut un début de suffocation. Il ne fut pas difficile de comprendre d’où venait ce subit malaise et surtout que ce produit qui lui était injecté était tout, sauf un calmant.

- Je…. Que faites-vous ? Je ne par … » Essaya t-il de dire.


Il tenta de lever le bras afin d’atteindre la sonnerie sans le moindre résultat. Son corps ne paraissait pas vouloir lui répondre.

~ Que se passait-il ? Que lui arrivait-il ? Qui était cet homme ? Certainement pas un médecin ou un infirmier. ~ Les paroles de l’individu vinrent apporter une réponse à ses questions. Comme si ce dernier lisait en lui comme dans un livre ouvert.

- Il est inutile de te débattre Arthwiller. Tu dois déjà ressentir les effets du poison. Ton corps doit déjà commencer à ne doit plus déjà te répondre. N’ai aucune inquiétude ce ne sera pas long. Il va s’engourdir jusqu’à ne plus avoir aucune sensation. Tu te sentiras léger. Ensuite tu mourras et désormais la Colombe Noire sera toute à moi. Tu ne te mettras plus en travers de ma route. » Informa assez froidement le sosie de son brun adoré. « Saï sera à tout à moi ! »

~ Empoisonné ? Cet homme m’a empoisonné ? Mais avec quoi ? Que ? Cet homme sait, il sait tout. Comment ? Je n’ai pourtant jamais rien fait ou dit pour que ? Saï a toujours été prudent. Où avons-nous fait une erreur ? Comment cet homme peut-il nous connaître tous les deux ? Si cet homme connaît son secret pourquoi Saï est-il encore en liberté ? Il est bien plus dangereux qu’un bataillon de policier sur armé… Que vais-je faire ? Quelqu’un… Que quelqu’un vienne… Je dois prévenir… le prévenir… ~

Tant de questions qui risquaient de demeurer sans la moindre réponse. La voix du clone de Saï le ramena à la réalité.

- Cesse de te débattre Arthwiller et laisse donc les bras de la mort t’éteindre. » Lui conseilla l’homme avec un éclair de folie dans les yeux.

Cet homme était un dément et Jens le comprit enfin. Il n’y avait plus le moins de doute sur ses désirs et ses intentions : il voulait Saï et il était prêt à tout afin de l’avoir.

~ Saï ! ~

Il devait le sauver des griffes de ce malade ! Malheureusement, il n’en aurait ni le temps, ni la possibilité, s’il restait dans cet état et qu’il continuer à glisser peu à peu vers la mort.

~ Saï ! ~ Souffla t-il. ~ Je dois… Il faut que je parvienne à… ~

Dans un suprême effort… Non, dans un ultime effort, Jens parvint à bouger un bras. Ce fut insuffisant pour parvenir à effectuer de grands mouvements et lui permettre d’atteindre la sonnerie non loin, mais ce mouvement fit trembler la potence mobile où étaient suspendues les bouteilles reliées à la perfusion. Celle-ci bascula, les bouteilles échouèrent sur le sol. Le choc fut assez brutal, arrachant à moitié l’aiguille en plastique du bras du reporter. Le sang gicla, la veine venait de céder. Le lit se couvrit en quelques secondes d’une tache pourpre. Jens eut la sensation que sa vie s’en allait avec tout ce sang. Il cligna des yeux, se concentrant afin de demeurer encore un peu lucide, juste le temps de… Mais cela aussi semblait au-dessus de ses forces. Alors qu’il allait abandonner, la porte s’ouvrit à toute volée sur un invité inattendu.

- Que se passe t-il ici ? » Interrogea froidement une voix qu’aurait reconnu entre mille le blond.
- Saï ! » S’écria Jens dans un dernier sursaut de force. « Sauve toi cet… »

Il ne pu malheureusement terminer sa phrase. Le mélange du poison et de sa perte de sang avait eut raison de ses dernières résistances. Il ne put que fermer les yeux, gardant comme dernière vision, l’image de celui qui l’obsédait….

Dans la pièce, l’homme et sa copie se fixaient, un ravi, l’autre hors de lui…

A suivre …