A
Jamais ou quand les Chibi complotent
( Weiss Kreuz
)
Titre : A Jamais ou quand les Chibi complotent
Auteur : Elfy
Chapitre : 12
Genre : Un peu de tout sans la violence ^^
Couple : Crawford x Schuldig x Aya – Crawford x Farfie x Schuldig
(d’accord c’est pour moi)
Disclamer : Pas à moi !
A Jamais ou quand les Chibi complotent
Katsuo
s’était levé de très bonne heure afin de donner un aspect convenable à son
appartement. C’était un jour exceptionnel. Il accueillait chez lui pour la
première fois son ami, le seul qu’il n’ait eut et ce, depuis des années. Leurs
rencontres se faisaient toujours à son école ou dans des restaurants. Des
rencontres entre amis…
Pour être franc, il n’avait jamais eut de réels rendez-vous avec Yohji !
Rendez-vous ? Pourquoi avait-il soudainement pensé à ce mot ?
Yotan était un ami, un ami très cher et très important sans plus, du moins
c’était ce que se bornait à croire le jeune homme.
Katsuo était quelqu’un doté d’un caractère sauvage, il était rare qu’il aille
vers les autres. Il était plutôt renfermé. Toutefois sa rencontre avec le
fleuriste avait changé son comportement ainsi que beaucoup de choses. Il s’était
instauré entre les deux hommes un climat de confiance qui avait néanmoins prit
des années à s’installer. Sa nature méfiante l’empêchait de s’ouvrir aux autres,
pourtant Yohji était parvenu à instaurer ce climat qui lui permettait de se
sentir en parfaite harmonie avec lui-même mais également avec son ami.
Ce qui n’était pas arrivé au brun depuis des années. Ils s’entendaient si
parfaitement que le jeune homme avait la sensation d’être en symbiose avec
Yohji. Leur relation était telle que l’assassin était en mesure par sa seule
présence d’apaiser sa souffrance lorsque son don se manifestait de manière très
prononcée et particulièrement douloureuse. Il était avec le blond comme étant en
compagnie d’un frère.
Le fleuriste avait accompli un exploit, il avait su se rendre indispensable au
jeune homme comme l’air qu’il respirait. C’était une dépendance que le jeune
homme avait refusé fort longtemps avant de finir par capituler.
Son travail avait pour lui une importance capitale, il y consacrait à vrai dire
la plus part de son temps et n’en avait pratiquement pas pour les tâches
ménagères. Katsuo avait tout d’abord pensé à faire appel à des professionnels du
nettoyage, malheureusement son budget ne le lui permettrait pas. Il était
cependant hors de question qu’il reçoive son ami dans un appartement se trouvant
dans un tel désordre.
Le logement du jeune homme n’était pas ce que l’on pouvait qualifier de grand,
il était de taille moyenne. Le seuil franchit, on se trouvait immédiatement dans
la pièce principale. Celle-ci était inégalement séparée, servant de la salle à
manger et de salon, où trônait une table et quatre chaises en bois, tandis que
l’on pouvait apercevoir un buffet et un canapé qui étaient placés à l’opposé
l’un de l’autre.
Sur la gauche on arrivait devant une porte qui donnait accès à une pièce qui
n’était autre que la chambre, face à celle-ci une porte coulissante s’ouvrait
sur une petite cuisine équipée. Celle-ci était composée d’un meuble où étaient
rangés les ustensiles de cuisines. Il suffisait de sortir de la cuisine et faire
quelques pas pour se trouver devant une autre qui donnait sur la salle de bain.
C’était une salle d’eau équipée d’une douche, d’une baignoire, part certains
endroits on remarquait les murs fissurés.
Sans exception tous les murs de l’appartement se trouvaient dans le même état
que ceux de la salle de bain.
L’édifice était très ancien malgré la récente restauration extérieure du
reconnaître le jeune homme, cependant malgré la simplicité de la demeure, il se
sentait chez lui. Il lui arrivait d’avoir des fins de mois particulièrement
difficiles, le jeune homme devait se contenter d’un repas par jour ou se passer
purement et simplement de repas afin de pouvoir régler son loyer. Il était
évident que le métier de moniteur pour enfants aveugles n’était pas le meilleur
moyen de gagner des fortunes. Etre gérant de sa propre école était encore plus
difficile, néanmoins le jeune homme ne renoncerait jamais à sa passion pour un
travail et une vie plus enrichie.
Etre en mesure d’aider ses enfants comme il les nommaient, à comprendre leurs
état, à l’accepter, les voir s’épanouir au fur et à mesure qu’ils avançaient
ensemble, entendre leur rire était pour Katsuo la plus belle des récompenses et
pour rien au monde il ne renoncerait à cela.
Jamais !
Le jeune homme admettait qu’il avait beaucoup de chance, son propriétaire
Gotsaburo Isimaza était quelqu’un de particulièrement compréhensif.
Peut être avait-il pitié de lui en raison de sa cécité ?
L’adolescent l’ignorait, cependant il se montrait très gentil envers lui.
Katsuo n’était pas comme de ses élèves, aveugle de naissance. Le brun avait
perdu la vue au cours d’un malheureux concours de circonstance.
********************
Il n’était âgé que de quatorze ans lorsque ce malheur s’abattit sur lui. Le
jeune homme vivait en compagnie de sa mère aux Etats-Unis dans un quartier assez
pauvre. Ce jour là, Katsuo revenait du collège. Il avait décidé d’emprunter un
chemin différent de celui qu’il prenait d’habitude. Et c’est là, dans une sombre
ruelle qu’il fut témoin d’une scène qu’il n’aurait jamais dû voir.
Il assista à un meurtre.
L’homme exécutait cette tâche de toute évidence avec un art hors du commun, mais
aussi avec une satisfaction non dissimulée. L’arme qu’il utilisait était une
longue dague dotée d’une garde entièrement constitué d’or, où l’on pouvait
apercevoir d’indéchiffrables inscriptions incrustées.
De plus à cette distance, il était impossible au jeune homme de les distinguer.
Cependant, Iwari remarqua plusieurs détails insolites. Tout d’abord que
l’assassin faisait usage de son arme avec précision. Il semblait être en
harmonie avec celle-ci.
Katsuo était sidéré.
Ce maniement était si parfait qu’il fut tenté de croire que l’arme agissait de
sa propre volonté.
Les blessures infligées étaient nettes sans bavures, ni giclement de sang. Sa
main était sûre.
Ensuite il nota que la victime était vêtue d’habits parfaitement bien coupés et
que l’on ne trouvait certainement pas dans n’importe quel magasin de vêtements
du coin. A n’en point douter cet individu avait un train de vie particulièrement
élevé et paraissait être quelqu’un de très important. Le cerveau de l’adolescent
qui fonctionnait comme celui d’un détective commença à enregistrer chaque
détail. Tout d’abord il imprima l’image de l’assassin qu’il ne voyait pourtant
que de profil dans son esprit. La couleur de la chevelure qui était châtain
foncé et qui lui arrivait un peu en dessous des épaules.
Quelques mèches rebelles retombaient négligemment, dissimulant ses yeux couleur
de l’améthyste, pailletés d’or, détail qu’il découvrirait bien plus tard.
Le tueur avait une apparence longiligne, presque parfaite. Sa peau avait la
couleur du soleil. Elle était ambrée.
Il était vêtu d’un smoking très sombre, ce qui accentuait l’impression étrange
de mystère qui se dégageait de lui. Ce détail parut étrange à l’adolescent brun.
Cet assassin donnait l’impression d’être un excentrique. S’habiller ainsi en
pleine journée risquait de le faire remarquer. Bien qu’il en sache peu sur cette
profession, il était évident que la discrétion était de mise dans ce métier et
la manière de se vêtir du tueur n’était pas des plus discrète. Il portait
par-dessus son costume un long stretch coat à la limite immaculé.
Cette comparaison le choquait presque.
Les lèvres de l’assassin étaient étirées en un rictus quasiment diabolique,
tandis que ses mains effectuaient sa tâche. Son visage ne reflétait aucune
expression, pouvant trahir ses émotions. Il ne paraissait pas en ressentir. Le
cerveau du jeune homme fonctionnait à l’a vitesse de la lumière…
Qui était cet étranger au regard démoniaque et si fascinant ? Que faisait un
homme d’une telle importance dans un quartier aussi malfamé ?
C’était autant de questions qui demeureraient sans réponses. Katsuo assistait à
ce carnage tétanisé. Il désirait fuir, mais ne pouvait s’y résoudre. Une force
autre que la sienne paraissait l’en empêcher.
Tout à coup la lumière se fit en son esprit : sa vie était en danger. Il était
en train d’assister à un meurtre. L’adolescent prit conscience de ce que cela
impliquait pour lui. Le tueur ne devait surtout pas s’apercevoir de sa présence,
il devait fuir sur le champ.
Ce fut tâche impossible, en raison de la peur qui avait lentement commencé à
s’insinuer en lui, le clouant sur place, interdisant à ses pieds de lui obéir.
Le jeune homme priait afin de trouver la force de s’en aller, mais ce fut peine
perdue. Sa volonté avait été comme annihilée. Sa tâche accomplie, l’assassin se
tourna lentement. Et à son regard, le brun réalisa que ce dernier avait capté
ses pensées. Le châtain foncé sortit une sorte de parchemin blanc et essuya la
dague en un geste de parfaite harmonie. Puis il ouvrit la main et le parchemin
souillé fut emporté par un courant d’air tandis que son regard violet pailleté
d’or était plongé dans celui d’Iwari, il rangea lentement la lame dans un étui
placé dans son dos….
L’adolescent était incapable de faire le moindre geste, il avait la sensation
d’avoir été changé en statue. L’impression de se trouver face à un boa qui
hypnotise sa proie afin de le dévorer ensuite s’était emparé de lui. L’ordre de
fuir donner par son cerveau ne paraissait pas être parvenu jusqu’à son corps qui
refusait d’obéir.
L’assassin se dirigea tranquillement vers lui, puis s’arrêta à quelques
centimètres du jeune homme, tout en continuant à le fixer de son regard froid.
L’homme aux cheveux châtain foncés leva la main. Katsuo resta sans bouger,
pourtant son cœur s’affolait. Il était effrayé. La main inconnue vint se poser
sur la joue de l’adolescent et la caressa.
- Ta peau est d’une douceur incroyable, dit-il d’une voix grave et sensuelle.
Incapable de proférer la moindre parole le brun fixait le tueur, une lueur
effarée éclairait son regard.
- Magnifique ! continua l’assassin. Un ange, un superbe ange aux ailes
immaculées que je vais briser.
Le sang du jeune homme se mit à circuler plus vite dans ses veines, son cœur
s’affola d’avantage, la terreur s’emparait de tout son être. Katsuo vit
l’assassin se pencher vers lui, ce dernier tressaillit, croyant que le brun
allait lui faire mal. A sa grande surprise, ce dernier n’en fit rien. Il se
contenta d’effleurer sa joue de ses lèvres avant de murmurer à son oreille.
- Je te rendrai bientôt visite, dit-il.
Le souffle chaud de l’assassin le fit frissonner de froid, de frayeur. Il ferma
les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il comprit que ce dernier n’était plus là, mais
surtout qu’il l’avait laissé en vie.
Du moins pour l’instant.
Pour quelles raison ? Pourquoi ne l’avait-il pas tué sur le champ ?
Tout à coup Iwari prit conscience de la réalité, il venait d’échapper à la mort.
Il prit ses jambes à son cou et rentra directement chez lui. Une fois arrivé, il
monta dans sa chambre et s’y enferma.
La magie de la fascination qu’il avait un moment éprouvé pour le tueur avait
disparu et fit place à de la crainte. Une peur insidieuse s’était emparée de son
être pour s’insinuer en lui tel un serpent venimeux. L’assassin ne l’avait pas
touché, il ne l’avait pas menacé, toutefois il avait installé la crainte en lui.
Celle-ci ne s’en irait pas, tant que le tueur ne serait pas venu la récupérer.
Tant qu’il ne l’aurait pas tué.
Katsuo sursautait au moindre bruit, à la plus petite ombre qu’il voyait glisser
sur les murs.
Que devait-il faire ? En parler à sa mère ? Mais le croirait-elle ?
De plus elle était si occupée à gagner le moindre petit sou, afin de leur
assurer à tous deux un train de vie décent qu’il ne pouvait se résoudre à
l’ennuyer avec ses histoires.
Son père n’était plus là, il les avait quitté afin de vivre au Japon, pour des
raisons qu’aucun des deux adultes n’avaient souhaité lui expliquer. Ils se
retrouvaient donc seuls. Iwari se coucha la peur au ventre et ne ferma pas l’œil
de la nuit.
Le lendemain, les journaux relatèrent cette affaire dans la rubrique des faits
divers. Le meurtre fut pratiquement passé sous silence, amenant Katsuo à douter
de ce dont il avait été témoin.
Pourtant la peur était omniprésente et cette impression d’être constamment
observé ne le quittait pas.
Cette sensation d’être continuellement suivi lui confirma qu’il n’avait pas été
victime d’une illusion. Le meurtre auquel il avait assisté était bien réel !
Deux jours s’écroulèrent sans qu’aucun incident ne vienne chambouler l’existence
du jeune homme et le cours de sa vie reprit un cheminement à peu près
normalement, jusqu’à cet après-midi là, où il l’aperçu après les cours.
Lui, l’assassin. Il avait fait la promesse de revenir et il l’avait tenu.
Le tueur ne broncha pas, il se contentait de l’observer. Le jeune homme sentit
la panique l’envahir, il prit ses jambes à son cou et se sauva.
Ainsi commença pour le brun aux yeux verts une partie de cache, cache. Une sorte
de jeu du chat et de la souris.
Le tueur le poursuivait, sans jamais l’approcher. Il lui faisait savoir qu’il
était là, qu’il savait tout de lui et qu’il attendait le moment propice. Katsuo
vivait désormais dans une peur constante.
Il était inconcevable pour lui de se confier à sa mère, ses aveux risquaient
d’être mortels pour elle, il en était parfaitement conscient. L’adolescent avait
déjà perdu son père il était hors de question de perdre le seul membre de sa
famille qui lui restait.
Aucune parole, aucune mise en garde n’avait été nécessaire de la part du tueur.
Son attitude lui avait parfaitement bien comprendre cette terrible réalité.
Mettre sa mère dans la confidence la condamnait irrémédiablement à mort.
Désormais seul face à cette menace qu’était l’assassin pour lui et sa mère,
incapable de confier son secret le jeune homme perdit peu à peu l’appétit et
finit par devenir l’ombre de lui-même. Sursautant au moindre brut, s’attendant à
le voir apparaître au détour d’une ruelle. Katsuo évitait les petits chemins ou
les ruelles sombres, il ne s’attardait plus. Il vivait dans une constante
frayeur et cela le détruisait lentement mais sûrement. Sa mère avait finit par
remarquer le subit changement de son fils et d’emblée elle s’était imaginé que
ce dernier avait découvert les voies de la délinquance.
Lié par un serment de mort, ce dernier ne pouvait se confier et ainsi dissiper
les inquiétudes de cette dernière, il en allait de leurs vies à tous deux.
Cette nouvelle situation créa un fossé entre eux et peu à peu Katsuo commença à
s’éloigner de plus en plus de sa mère, et à surtout se refermer sur lui-même.
A suivre …