A Jamais ou quand les Chibi complotent
(
Weiss Kreuz )





Titre :  A Jamais ou quand les Chibi complotent
Auteur : Elfy
Chapitre : 04
Genre : Un peu de tout sans la violence ^^
Couple :  Crawford x Schuldig x Aya – Crawford x Farfie x Schuldig (d’accord c’est pour moi)
Disclamer :  
Pas à moi !


A Jamais ou quand les chibi complotent


La rue, le bruit, les passants indifférents, les petits larcins, les meurtres, les enlèvements, la vie côtoyant la mort.
Un jeune homme à la chevelure blonde lumineuse, ses magnifiques yeux verts brillants de joies et d’anticipation déambulait dans les rues. Il devait avoir une vingtaine d’années. Il avait un corps longiligne, parfaitement mis en valeur malgré le jean élimé et le t-shirt plus qu’usé qu’il portait. Il était superbe et avait une classe folle, malgré ses haillons. A ses côtés marchait, un adolescent. Celui-ci avait une chevelure rousse natté en une tresse qu’il portait pardessus son épaule. Ses immenses yeux violets étaient magnifiques. Il devait avoir environ treize ans.
Il portait un jean et un t-shirt plus que délavé. Ses bottes étaient particulièrement usées.
Quelle complémentarité dans la pauvreté !
Il y avait pourtant quelque chose de majestueux, de fier qui émanait d’eux. Le blond saisit la main du roux et la serra doucement, en lui souriant.
- As-tu peur Ran ? demanda le blond.
- Un peu. Et toi Tetsu ?
- Oui, c’est la première fois que nous allons tenter un coup aussi important, répondit-il.
- Jusqu’ici nous, nous sommes contentés de commettre de petits larcins comme subtiliser des portes feuilles de badauds en pleine rue. Au moins, en cas de problèmes, nous pouvions nous échapper. Dans l’hôtel c’est différent. Ce palace est pire qu’une forteresse ! s’écria le roux. Il y aura des gardes partout !
- Ils reçoivent tout le gratin, des personnes influentes. Une protection irréprochable doit leurs est accordée. Je l’avoue, cela risque de s’avérer assez difficile d’y pénétrer, mais je ne désespère pas. Et puis, il faut vivre dangereusement, lui dit Tetsu.
- Lorsque je t’écoute parler, je n’ai plus peur et je suis près à te suivre enfer, répondit Ran.
Le blond sourit et serra un peu plus la main de son ami. Ils se dissimulèrent dans un coin, observant les allées et venues des clients, du personnel. Les yeux de Tetsu repéraient les proies idéales, tout en observant le personnel, notant mentalement les petites pauses que seraient successibles de leur fournir l’occasion de pénétrer dans l’hôtel sans être remarqué et de mettre à exécution leur plan. De son côté Ran observait son ami, son amour. Il se souvenait avec nostalgie de leur première rencontre.

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Le rouquin n’avait que huit ans lorsqu’il atterrit dans la rue. Il était de toute évidence une proie facile et représentait, une cible de choix. Bref, ce n’était que de la chaire fraîche pour les rabatteurs. Ceux-ci travaillaient tous sans exception pour un seul homme, celui dont le nom revenait sans cesse. Celui dont le nom était prononcé avec crainte dans la rue : Vincent DeLorme. Ces hommes de mains qu’utilisaient les organisations pour attraper les jeune fugueurs, les laissés pour comptes qui pullulaient dans les rue. Ces adolescents étaient éduqués et utilisés pour satisfaire les plaisirs malsains de certains adultes. Des adolescents dont on n’entendait plus parler et dont le sort indifférait tous le monde.

Ses premiers jours, il les avait passé à fuir les rabatteurs, afin de préserver sa liberté. C’était un luxe dans la rue.
Il avait également dû fuir pour échapper aux autres plus âgés qui tentaient de mettre la main sur lui, afin de livrer à ses poursuivants. Ceux-ci voyaient en lui un moyen rapide de faire fortune. Ran était un « met » de choix. Ses cheveux roux et ses yeux violets lui donnaient un avantage sur les autres adolescents. L’avantage de se faire poursuivre par tout le monde et de se faire attraper surtout. Ce « genre de marchandise était assez rare ». Donc, plus la marchandise est rare et de qualité et plus le prix est élevé.
Il avait dû ensuite batailler pour trouver à manger, tout en fuyant, afin de garder sa précieuse liberté. Mais le gamin s’était vite lassé de cette fuite effrénée et continuelle. Il aspirait à mener une vie tranquille et simple. Mais même cela lui était refusé. Irrémédiablement, il finit par se faire rattraper.
Fini la liberté ! L’oiseau allait être mis en cage. Pourtant, Ran n’était pas individu à se rendre sans lutter. Il avait livré un combat acharné à ses kidnappeurs, malgré son âge et son physique frêle. Ceux-ci étaient malheureusement pour lui en surnombre. Le roux y serait passé, si Tetsu n’était pas intervenu. Il l’avait sauvé in extremis, mettant en fuite ses agresseurs. Cela avait été leur première rencontre ! Ran avait été impressionné par sa technique de combat et également par le courage dont il avait fait preuve. Le jeune homme l’avait chaleureusement remercié de lui avoir sauvé la vie. Le blond lui avait répondu qu’il était un chevalier servant et que c’était un plaisir pour lui de porter secours à une jolie fille.
Ran avait éclaté de rire : son sauveur le prenait pour une fille.
Il fallait avouer pour sa défense que la longue natte rousse de Ran et son physique délicat et efféminé portait à confusion.

A partir de ce jour, le blond et le roux devinrent inséparables. Tetsu lui avait sauvé la vie, ainsi pour Ran, elle lui appartenait.
Les années s’écroulèrent, les larcins se multiplièrent, l’admiration grandissante de Ran pour Tetsu se mua en un sentiment passionné que lui rendait bien le blond. Leur amour s’épanouissait dans une atmosphère de bonheur emprunt de chasteté malgré la précarité de leur situation.
Ran n’était âgé que de treize ans. L’âge de son jeune compagnon, faisait obstacle à une relation plus poussée. Le blond se refusait pour l’instant à aller plus loin et trop vite. Cet état de chose ne l’empêchait cependant pas d’explorer avec Ran sa sensualité, lui ouvrant ainsi les portes d’un monde connu de lui seul.

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Tetsu étant satisfait de ses repérages, il serra la main de son ami, le ramenant ainsi à la réalité.
- Allez ! Rentrons ! Nous avons assez d’éléments pour élaborer notre plan.
Les deux voleurs quittèrent leur cachette pour se fondre dans la masse anonyme des passants.

Le voleur blond se laissa tomber sur le lit qui poussa un cri de sommier à l’agonie. Quelques kilos de poussières s’élevèrent et décorèrent un peu la pièce. La mansarde dans laquelle ils vivaient consistait en une seule pièce avec un lit dans un coin. Ils prenaient leurs maigres repas lorsqu’il y en avait un, à même le sol. Pour se laver, ils devaient attendre les pluies torrentielles qui se déversaient parfois sur le quartier ou aller à la rivière.
Ran s’assit au sol, colla son dos au lit. Immédiatement la main de Tetsu se saisit de sa longue natte rousse avec laquelle il se mit à jouer.
- Cette fois-ci, cela risque d’être serré, lui dit le blond.
- Alors ? Comment allons-nous procéder ? demanda le rouquin.
- Il est évident que nous risquons de nous faire éjecter comme des malpropres, si nous tentons de mettre un seul pied dans cet hôtel. Nous allons devoir trouver une approche plus subtile.
- Qu’entends-tu par une approche plus subtile ? interrogea son ami.
- Je me suis renseigné. Cet hôtel est un palace. Cependant certains clients ont des exigences spécifiques qui ne peuvent être ignorées.
Ran fit un quart de tour et plongea un regard interrogateur dans celui de son ami.
- Que veux-tu dire ? demanda t-il innocemment.
- Rhaaa ! soupira ce dernier. Tu es réellement ignorant de ces choses.
- Quelles choses ? D’ailleurs qu’y a-t-il de mal à l’être ? demanda naïvement l’adolescent.
- Rien, tant que cela ne te porte pas préjudice. Comment te l’expliquer ? Certains clients ont une préférence pour la gente féminine ou masculine. J’ai pu observer un défilement assez régulier, d’adolescents dans l’hôtel.
- Attends ? Veux-tu dire que ??? interrogea Ran, ne comprenant toujours pas à quoi faisait allusion son ami.
- Oui mon grand. Je pense que nous avons trouvé là, une ouverture, afin de pénétrer dans ce palace et nous servir.
- Comment vas-tu t-y prendre ? demanda t-il, toujours aussi surpris.
- J’ai eut une discussion forte intéressante avec le gérant, répondit son vis-à-vis.
- Comment es-tu parvenu à t’entretenir avec lui ? C’est étrange que tu aies été autorisé à pénétrer dans ce palace ? fit remarquer le roux.
Une lueur étrange illumina le regard de Tetsu, cependant Ran ne la remarqua pas.
- Il m’a certainement prit pour l’un de ses adolescents, sans doute est-ce pour cette raison qu’il m’a invité, laissa t-il tomber.
- Sans doute ! répondit l’adolescent peu convaincu. Alors ? Qu’as-tu fait ? interrogea le roux, curieux de connaître la réponse.
- Je lui ai simplement proposé mes services, lui apprit Tetsu.
- Comment ça proposer tes services !? demande le roux incrédule, ne comprenant réellement pas ce que voulait dire son ami.
- En tant que guetteur. Je suis sensé dès que je trouve quelqu’un de convenable, le contacter, expliqua ce dernier.
- Quelqu’un de convenable ? Que…. Je comprends ! Tu vas utiliser un appât ?
- C’est exact ! confirma Tetsu.
- Ton plan paraît intéressant, il y a malheureusement une faille à celui-ci. Nous ne disposons d’aucun appât. Qui allons nous trouver pour cela ? Nous n’avons aucun adolescent assez mignon et assez fou dans la rue ou dans nos connaissances pour accepter de s’engager de son plein gré avec nous dans une aventure aussi dangereuse.
- A vrai dire je pensais à quelqu’un en particulier. Un garçon exceptionnellement beau et sexy.
- Ha oui ?! s’écria Ran, une note de jalousie dans la voix.
- Oui, un superbe roux aux yeux violet, continua t-il.
- Un… ? Idiot ! l’apostropha Ran.
Le roux se redressa et se jeta sur le blond, en riant. Le lit poussa cette fois-ci un cri de sommier à l’extrême agonie. Fujimiya se mit à le chatouiller. Le blond se mit rire, entrant dans son jeu. Puis il le stoppa en le serrant dans ses bras.
- Tu sais parfaitement que tu es le seul mec sexy à mes yeux. J’avoue que j’hésite cependant. Je ne voudrais pas…
- Je le ferais, l’interrompit le rouquin. Pour toi je le ferais.
- Ran….
- Je t’aime tellement Tetsu.
Une fois de plus, le regard du blond s’illumina d’une lueur étrange.

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- Nous avons réussis, se réjouit Ran.
Son compagnon lui sourit de manière énigmatique, ce qu’il ne remarqua pas, prenant celui-ci pour un signe de contentement. Ils étaient maintenant lavés et propres. Habillés de vêtements neufs et magnifiques, les deux voleurs venaient de passer la première étape.
Le cap des gardes. Il pénétrait maintenant dans l’hôtel par la grande porte. Le roux avait été fort surpris de voir tous ces vêtements leur être livrés. Cependant lorsqu’il avait commencé à poser des questions, Tetsu s’était montré particulièrement évasif. Le roux n’avait donc pas insisté.
- Comment as-tu réussit ce tour de force ? lui demanda Ran curieux.
- Non, non ! Mon ange ! Un magicien ne dévoile jamais ses secrets, avait-il répondu.

Les deux voleurs suivirent le gérant du palace, impeccablement habillé, de taille moyen et chauve, qui les mena à un ascenseur.

D’emblée, le roux ne l’avait pas apprécié, connaissant ses activités et surtout, il n’aimait pas le regard qu’il lui jetait. Un regard condescendant. Celui-ci avait pourtant changé, il s’était fait plus respectueux, lorsqu’il l’avait posé sur Tetsu. L’attitude du gérant lui parut étrange, mais il ne s’en inquiéta pas outre mesure. Ce dernier les invita à le précéder dans l’ascenseur.
Il y pénétra à son tour et les portes se refermèrent. Ran prit la main de son ami et la serra fermement. Il fut brusquement envahi par un sentiment d’appréhension et de crainte. Ils étaient en territoire ennemi, s’apprêtant à commettre une mauvaise action.
S’ils étaient pris, personne ne les secoueraient. Ils étaient seuls en terre inconnue.
- N’ai aucune crainte, le rassura le blond. Tout ira bien, souffla son ami à son oreille.
Le futur assassin lui jeta un regard confiant mais ne lâcha pas sa main. Le roux voyait les étages défiler, se demandant quand enfin ils parviendraient à destination. L’ouverture des portes lui apporta une réponse. Le Gérant les précéda puis les invita à le suivre.
- C’est ici, leur indiqua t-il.
Ran jeta un regard à la porte mais il ne vit pas le regard entendu que se jetèrent Tetsu et le gérant.

Tout à coup, Ran n’avait plus envie de suivre son ami, il voulait juste rentrer et retrouver leur vieille mansarde.
- Tetsu, appela t-il.
- Qu’y a-t-il ?
- Je ne sens pas ce projet. Partons ! J’ai un mauvais pressentiment.
- Nous venons juste d’arriver, nous ne pouvons nous en allez ainsi. Nous sommes parvenu à arriver jusqu’ici, nous n’allons pas tout abandonner ainsi, lui dit-il.
- Je suis désolé, je ne veux plus. J’ai un très mauvais pressentiment Tetsu…
- Il est trop tard, l’interrompit-il.
- Tetsu ??? Mais que ????
Le rouquin ne put terminer sa phrase. Il ressentit une sensation d’humidité sur sa bouche et son nez, avant de réaliser que cette impression était bien réelle. L’odeur significative du chloroforme le paralysa. Ses yeux s’agrandirent de stupeur alors que son regard tombait dans celui de l’homme en qui il avait toute confiance, celui à qui il avait offert tout son amour.
Les magnifiques yeux verts de Tetsu n’avaient plus cette intensité, cette douceur, cette chaleur.
Ils étaient froids et la peur envahit Fujimiya. Il perdit connaissance avec cette seule pensée.

L’adolescent émergea doucement, revenant à la réalité au fur et à mesure. Il cligna des yeux, mais sa vue était encore trouble. De toute évidence les effets du chloroforme étaient encore actifs. Une douleur lancinante et un bourdonnement assez agaçant gagnaient sa tête. Ran cligna de nouveau les yeux, puis les ouvrit enfin. Sa vue enregistra un décor complètement inconnu de lui. La pièce dans laquelle il se trouvait était magnifiquement et richement décorée.
Celle-ci respirait le luxe à en juger par les tentures, des draps étaient de soie qu’apercevait le roux et dans lesquels il se trouvait.
Que c’était agréable !
Non !
Cela n’avait rien de plaisant !
Il se trouvait dans un décor inconnu, seul. Il avait été chloroformé.
Pourquoi ? Et par qui ? Que signifiait sa présence en ce lieu magnifique néanmoins inquiétant ?
Que lui voulait-on ? Et Tetsu ? Avait-il lui aussi été chloroformé ? Etait-il en sûreté ?
Le roux était perdu. Il ignorait quoi faire. Ni quoi penser, ni quoi dire ! Le regard de son bien aimé avait été si froid lorsqu’il s’était tourné vers lui. Ce regard l’avait effrayé. Le rouquin ne savait plus quoi penser.
Qu’allait-on faire de lui ?
La porte de communication fut brusquement ouverte, amenant un semblant de réponse au jeune homme. Tetsu se tenait dans l’embrasure de celle-ci, vêtu d’un peignoir de soie rouge.
- Tetsu, appela le jeune homme, en se redressant brusquement sur le lit.
Il était soulagé et inquiet à la fois.
- Te sens-tu mieux mon ange ? interrogea t-il, en s’approcha de son ami et en s’asseyant sur le lit prêt de lui.
En voyant son bien aimé, Ran poussa un soupir de soulagement. Tetsu était saint et sauf et libre. Ils allaient pouvoir quitter cet endroit inquiétant.
- J’ai la tête douloureuse mais à part ça, ça va ! Et toi ? Ne t’on t-il rien fait ? Que s’est-il passé ? Pourquoi m’a-t-on chloroformé ? Que me veux-t-on ?
Les questions se bousculaient aux lèvres du jeune homme, inquiet et apeuré.
- Allons, allons ! Calme-toi mon coeur ! Pas toutes à la fois. Rassure-toi, ils ne m’ont rien fait. Comme tu le vois, je me porte à merveille. Oui, tu as été chloroformé. Et ce, à ma demande. Pour répondre à ta dernière question, juste toi. Le jeune homme ouvrit de grands yeux surpris.
Avait-il bien entendu ?
Toute cette histoire avait été orchestrée par l’homme à qui il avait donné son cœur. L’homme pour qui il aurait volontiers offert sa vie, s’il l’avait exigé. Ainsi son instinct ne l’avait pas trompé. Il avait eut des doutes aux derniers moments et il avait eut raison. La réponse de Tetsu confirmait ses soupçons.
Mais pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?
- Je voulais que tu sois à moi pour toujours, répondit-il.
Le blond paraissait avoir lu dans ses pensées.
- Mais je suis à toi Tetsu, tu le sais. Je t’aime, j’étais prêt à me donner à toi et je le suis toujours. Pourquoi ? Pourquoi toute cette mise en scène ?
- Rhaaa, soupira le blond. Tu es d’une innocence et d’une naïveté déconcertante. Très bien ! Je vais donc t’expliquer. Par où ou commencer ? Tout d’abord, je ne m’appelle pas Tetsu, mais Vincent.
- Vincent !!! balbutia le blond.
- Oui, Vincent Delorme pour te servir, se moqua t-il.
Le jeune homme ouvrit les yeux. Une peur panique s’insinua en lui et il commença à trembler.
Il se trouvait prisonnier de l’homme qu’il avait passé à fuir durant sa jeunesse. Le plus célèbre rabatteur des rues, celui dont on prononçait le nom avec crainte.
- Tu n’es donc pas japonais ? Tu…
- Ce que tu es perspicace mon cœur. J’avoue, je suis Français, ironisa le blond. Et de noble lignée. En fait ce n’est qu’un demi mensonge. Je suis également Japonais. Cependant mes nobles racines Françaises ressortent beaucoup plus, se moqua le blond.
Le regard de Fujimiya s’agrandit de stupeur et de peur.
- A ta réaction, je vois que ma réputation m’a précédé ! Es-tu effrayé ? Tu le devrais mon cœur. Pour tout te dire, je ne suis pas qu’un simple exécutant. Ce nom si craint par tous est également celui de mon père. C’est un homme bien tu sais. Il a simplement un passe temps assez particulier : les jeunes adolescents. Oui, Edenia c’est lui, c’est nous. Tu connais notre passe-temps favori. J’aime particulièrement m’occuper de jeunes tels toi, les éduquer, sourit-il.
- Tu es donc rabatteur ? Rabatteur pour l’organisation Edenia ? s’écria Ran.
- Rectification ! Je suis une partie d’Edenia. Mais il est vrai que je joue les rabatteurs pour mon père, mais également pour mon plaisir personnel.
- Ainsi donc, tout n’était que mensonge ! La poursuite, toi le preux chevalier, défenseur de la veuve et l’orphelin…
- Arrangée. Je savais que tu ne serais pas facile à capturer. Tu étais un rebelle, un animal sauvage que je devais apprivoiser. Je devais te mettre en confiance. T’attacher à moi. Faire de manière à te devenir indispensable. Te placer dans une situation telle que tu n’aurais plus qu’un seul recours : te tourner vers moi.
- Tu m’as manipulé, utilisé. Tu ne faisais que jouer avec moi. Durant toutes ces années, j’ai cru à tes protestations d’amour. Nous avions des projets. Toutes tes promesses de vie merveilleuse n’étaient que du vent. Je t’aime malgré tout.
- Je t’aime également, répondit Vincent.
- Pourquoi agis-tu ainsi ?
- Je suis navré ! C’est ainsi que je suis. C’est dans ma nature mon cœur.
- Alors comment peux-tu dire m’aimer alors que tu m’as menti durant toutes ces années passées ensemble ? Que chaque fois que tu me touchais, que tu me disais je t’aime, tu ne songeais qu’à l’instant où tu me trahirais et que tu me ferais tomber dans tes filets ?! Tu m’as utilisé tout en me faisant croire à un rêve éphémère. N’as-tu pas compris que je t’aurai suivi jusqu’en enfer si tu me l’avais demandé ? Tu aurais pu faire de moi ce que tu souhaitais. Tu n’avais pas besoin de mentir.
- Je te l’ai dit, je suis ainsi. Le mensonge fait partie de ma nature. Elle est ma spécialité. Mais avec toi, c’était personnel.
- Que veux-tu dire par personnel ? interrogea le roux inquiet.
- Comment dire ? En fait, tu es le petit présent que m’a offert mon père pour mes bons et loyaux service, ricana t-il.
Ran manqua de s’étouffer, en entendant les paroles du blond.
- Te conquérir, te rendre amoureux n’était en fait qu’un jeu, un défi personnel, continua t-il à se moquer.

Les larmes se mirent à couler le long de ses joues. Les paroles de son compagnon et bien aimé lui firent mal. C’était un cauchemar !
- Malheureusement mon ange, tu ne rêves pas. Tu es à moi, tu l’as toujours été. Tu le seras désormais éternellement. Toutes ces longues années de patience vont être récompensées, se moqua t-il.
Le roux était abasourdi, tétanisé par les horribles révélations que venaient de lui faire Vincent.
Il était tellement horrifié qu’il ne sentit ni ne vit ce que ce dernier faisait. Un léger effleurement au niveau de son cou le fit revenir à la réalité. Il réalisa que Tetsu venait de lui passer un collier. C’était un ornement de cuir, incrusté d’améthystes. Il réalisa immédiatement ce qui venait de se passer. Tetsu, ou plutôt Vincent, avait apposé la première de ses marques.
Il l’avait en quelque sorte enchaîné à lui. Désormais il appartenait à quelqu’un mais pas à n’importe qui. Aux yeux de tous, il appartenait à Vincent Delorme. C’était bien pire que de n’être rien et de vivre dans la rue. Ce dernier sourit et se pencha vers lui. Ran réalisa que ce dernier avait l’intention d’apposer d’autres marques. Ses yeux violets se voilèrent de peur et il se mit à trembler.
- Ne soit pas effrayé mon cœur ! Je ne te ferai aucun mal. Au contraire, sourit-il.
En regardant celui qu’il avait aimé et qu’il aimait encore se reprocher dangereusement, le roux réalisa que sa vie allait irrémédiablement basculée.
 


A suivre …