Éternellement tient ... 





Titre : Éternellement tient ...
Auteur : Elfy
Chapitre : 1
Genre : NC-17
Couple :  Mathieu/Yann
Disclamer :  
Que dire ? Cette histoire est tirée d’un rêve que j’ai fait. Il m’arrive parfois de mettre mes rêves par écrit. Les lieux existent mais les personnages sont tous à moi.
Pour mon petit frère chéri : Mathieu.
Convention : écriture rouge italique : Mathieu - écriture bleu italique : Yann. Écriture italique : souvenirs de Yann.


L'ombre du Passé ... 


Je fixe mes mains, elles sont pleines de sang.
Ce n’est pas le mien.
Tout cela me paraît irréel.
J’appuie fortement sur la blessure, néanmoins le sang s’échappe à gros bouillon.
Je me penche et fixe le jeune homme allongé :
Mon frère,
Mon jumeau,
Cette autre partie de moi.
Ses yeux violets plongés dans les miens sont si doux, si tendre.


— Yann, je t’en prie, tiens le coup !! lui dis-je. L’ambulance arrive, ne meurt pas je t’en supplie, l’implorais-je, en pleurant.

Je ne sens plus mon corps.
Je ne ressens plus rien.
Mathieu appuie fortement sur ma blessure, afin d’essayer d’endiguer ce flot sanguin qui emmène ma vie par la même occasion.
Il pleure.
Je déteste le voir pleurer.


— Frère, s’il te plait ne pleure pas, je déteste voir tes magnifiques yeux voilés par la tristesse, lui répondis-je. N’ai pas peur, je ne souffre pas au contraire je me sens bien, le rassurais-je.

Tout est de ma faute !
J’ai peur de le perdre.
Je le sens partir et je suis impuissant.
Je me sens si coupable.


— Yann, oh ! Yann, je suis tellement désolé, tout est de ma faute, si nous….

Je sais ce qu’il va me dire.
Je suis conscient qu’il se croit responsable, mais nous étions tous les deux consentants.
Il ne doit pas culpabiliser.


— Non ! Ne dit pas ça ! Je t’interdit de renier ce que nous avons partagé, lui dis-je. Je le désirais et toi aussi.

Je sais qu’il a raison mais je ne peux m’empêcher de culpabiliser.
Nous aurions dû demeurer à notre place.
Jamais je n’aurais dû aimer Yann.
Je n’aurais jamais dû le laisser m’aimer, Il est malheureusement trop tard pour le regretter.


— Oh ! Yann, je t’aime tellement, murmurais-je, en pleurant de plus belle.
— Je t’aime aussi, me répond t-il, en souriant.

Pourquoi nos vies ont-elle prit de telles directions ?
Pourquoi ne sommes nous pas chacun tombés amoureux de filles ?
Pourquoi n’avons nous pas eut une vie comme tous les garçons de notre âge ?
Je vois les mêmes interrogations dans le regard de Yann.
Cet amour interdit auquel nous n’avons pu échapper est en train de tuer Yann, mon amour. L’homme que j’aime.
Mon jumeau.


J’entends les sirènes de l’ambulance, mais je n’ai pas réellement la force de l’attendre.
Les cris de ma mère,
Les insultes de mon père, se mêlent et résonnent comme un écho.
Je perçois les remarques des voisins, cependant tout cela me semble lointain, je suis comme détaché.
Je sens Mathieu qui tente de me retenir pourtant je n’y peux rien, le vide m’entraîne.


Mon attention est focalisée sur lui.
Il ne doit pas s’en aller.
Il est vital qu’il demeure conscient, qu’il reste avec moi, le temps que l’ambulance arrive.
Yann, ne t’en va pas.


J’entends Mathieu m’appeler, me supplier de ne pas partir,
Je perçois le message de son cœur.
Je lutte pour ne pas perdre connaissance.


Aussi loin que remonte ma mémoire, nous avons toujours vécus en harmonie.
Jamais nous n’aurions pu imaginer qu’une telle tragédie arriverait.
Ma mère, une catholique chevronnée épousa mon père, simple ouvrier à l’âge de seize ans. Elle s’était retrouvé enceinte et incapable de prendre une décision par elle-même.
Ce furent ses parents qui décidèrent pour elle.
Le mariage fut célébré le plus discrètement possible, mes grands parents craignant le scandale.
Ma mère se retrouva très jeune, femme au foyer, attendant des jumeaux au lieu de suivre la voie qu’elle aurait dû comme la plus part de ses camarades.
Suivre des études, sortir entre amis, aller au bal de fin d’années et toute ces choses que font les jeunes filles de son âge.
Mon père se retrouva devant un choix cornélien si l’on puis dire.
Il épousait ma mère afin de réparer le tord qu’il avait causé ou passait un partie de sa vie en prison pour détournement de mineurs.
A cet, je dois avouer que les mœurs étaient moins évoluées qu’à notre époque….
Et encore c’est un euphémisme.
Mon père a toujours regretté d’avoir épousé ma mère et le lui répétait souvent d’ailleurs.
Il avoua avoir eut peur des représailles et avoir opté selon lui, pour la solution de facilité. Le couple fut installé dans le nord de la France, plus exactement : Saint-Saulves par les bons soins des beaux-parents, afin que rien ne filtre de cette histoire.
Une jolie maison dans la campagne, entourée d’arbres fruitiers, assez coquette leur fut offerte.
Mes grands-parents étaient si vieux jeux !
De nous jours, ce genre de situations est devenu fait divers.
Ils subvinrent aux besoins du couple du moins jusqu’à notre naissance.
Oui notre… Nous étions deux.
Ma mère, femme plutôt calme, voir effacée, n’avait pu qu’accepter cette situation, mon père lui, ne s’en plaignait pas.
Il avait toute liberté de mouvement, travaillant sur Paris.
En échange de son nom, il eut droit à la tranquillité et à toutes libertés de mouvements et de comportements.
Cela importait peu à mes grands parents, ainsi qu’à maman d’ailleurs.

L’accouchement débuta à la maison avec l’assistance d’une infirmière que mes aïeux avaient engagés.
Un accouchement qui se révéla plus difficile qu’on ne le pensait.
Malgré nos positions dites normales, les souffrances de ma mère furent atroces et même l’infirmière s’étonne encore des circonstances de notre venue au monde, chaque fois qu’elle nous rencontre.
Nous refusions catégoriquement de sortir.
L’infirmière décida de diriger maman sur l’hôpital le plus proche, son initiative nous sauva à tous trois la vie.
C’était pourtant un jour comme les autres.
Ce soir là, comme à son habitude, papa arriva passablement éméché et tint malgré tout à conduire maman à l’hôpital.
Décision que nul n’avait eut le désir ou le loisir de contester.
Ils ne firent que recommander leur âme à dieu.
Maman nous raconta qu’elle avait vu sa mort arriver au moins dix fois et vue sa vie défiler devant ses yeux, tout autant de fois.
L’arrivée fut assez catastrophique, une femme au bord de l’accouchement ; une infirmière pratiquement traumatisée et le chauffeur et père, vomissant toutes ses tripes près de son véhicule.
Nous offrions un spectacle des plus incongrus et comiques.
Malgré appareil mis à disposition, aux infirmiers mis à contribution, mon frère et moi refusions toujours de sortir.
Le médecin prit donc la décision de nous déloger du cocon maternel.
Maman nous raconta non sans émotion, comment nous, nous tenions la main lorsque enfin l’on nous avait sorti.
Mon frère était entravé par le cordon ombilical et moi je semblais refuser de l’abandonner, c’est l’hypothèse qui fut émise par le médecin.
Mon frère fut sauvé et nous fumes mis sous couveuse.
Ma mère me prénomma Yann et mon frère Mathieu.

Nous vînmes au monde, une nuit de pleine lune, un treize mars, un jour comme les autres, selon certain et le plus mauvais jour pour une naissance selon d’autres.
Nous étions de parfaites copies, sans la moindre distinction.
Deux roux aux yeux violets.
Maman était très fière de sa progéniture, mon père lui, ne vit en nous qu’une relève.
Nous vivions et avons été élevé, dans la bonne tradition catholique.
Mon frère et moi étions enfants de cœur.
La bonne blague !
Lorsque l’on nous entendait chanter, les gens disaient que de telles voix ne pouvaient être qu’irréelles.
Mathieu et moi passions notre temps à nous amuser et à faire des blagues, en nous faisant passer l’un pour l’autre mais rien de bien méchant.
Le temps s’écroulait et nous demeurions inséparables.
Puis papa eut une promotion et nous dûmes aller nous installer sur Paris.
Mon père avait plus de responsabilités, entraînant son cortège de changement.
Plus d’argent, un train de vie plus important donc une maison adéquate, accompagnant notre nouvelle vie, que je qualifierais d’aisée
Nous changeâmes d’école, de fréquentation, mais heureusement nous, nous fîmes de nouveaux amis.
Néanmoins nous n’avions jamais admis qui que se soit dans le petit monde fermé que nous, nous étions créé.
Jusqu’ici, Mathieu et moi n’avions laissé quiconque s’insinuer entre nous, pas même les filles, chose étrange, nous étions d’ailleurs fort peu intéressés par elles.
Nous, nous suffisions à nous-mêmes.
Les années passèrent, cependant nous demeurions identiques.
Physiquement oui, nous étions parvenus jusqu’à l’age de dix sept ans et étions devenus, ce que les jeunes filles qualifieraient de beaux mecs dans le coup.
Nous ne soucions fort peut d’être dans le coup ou non, seul comptait à nos yeux… Notre intimité fraternelle… .
Nos études se déroulaient parfaitement bien.
Notre père eut de plus en plus de responsabilités.
Le cercle de fréquentations et d’amis s’agrandis.
Les moyens plus importants et la maison plus imposante.
Notre vie était encore parfaite il y a quelques temps, jusqu’à l’arrivée de Kathy - la plus jolie fille du lycée et la plus populaire et jamais je n’aurais imaginé qu’elle puisse s’intéresser à moi.
Elle était belle, charmante et pour ne rien gâcher, elle possédait l’intelligence, chose assez rare chez certains canons.
Nous commençâmes à sortir entre amis, Mathieu nous accompagnait toujours, d’ailleurs il était hors de question que je fasse quoi que se soit sans mon autre moitié.
Je n’avais pas encore réalisé à quel point il l’était.

Ce jour là, notre professeur de physique chimie s’était absenté.
Kathy décida que le moment était tout à fait propice à un engagement plus sérieux entre nous
— Yann, m’appela t-elle, en me faisant de grands signes. Je l’observais, en souriant, la regardant accourir vers nous.
— Tiens, j’aurais dû me douter qu’elle serait là, s’écria Mathieu, en fronçant les sourcils.
— Que se passe-t-il ? demandais-je à mon frère. Vous seriez-vous disputés ? Je croyais que vous, vous entendiez bien.
— Je n’ai rien contre elle. Ce que je déplore est le fait que vous soyez constamment ensemble. Nous n’avons plus aucune intimité, reprocha t-il. Je suis jaloux, laissa t-il tomber, en me fixant doit dans les yeux.
— Tu manques également, répondis-je. Tu dois commencé à te faire à cette idée que bientôt nous organiserons notre vie, chacun de notre côté, lui expliquais-je. A moins que nous ne trouvions des jumelles nous aussi et que nous décidions de nous installer tous quatre, plaisantais-je, en souriant.
— Je ne souhaite dans ma vie autre que toi, me dit Mathieu tout à fait sérieusement.
Je souris tendrement à mon frère. Au fond j’aimais ma vie telle qu’elle était en compagnie de Mathieu… J’appréhendais, malgré ma plaisanterie, le jour où il trouverait quelqu’un. L’arrivée de Cath me ramena à la réalité et interrompit notre conversation. Elle et me proposait une sortie au cinéma.
— C’est une excellente idée, répondis-je. Qu’en penses-tu Mathieu ?
— Je suis navré. Ce soir j’ai autre chose de prévu, me répondit froidement mon jumeau. J’étais particulièrement surpris. Jamais mon frère et moi n’étions sortis séparément. J’eu un petit pincement au cœur, mais je n’en saisit pas immédiatement la raison. A moins que je refusais de la comprendre.
— Aurais-tu un rendez-vous, le taquina Kathy.
— Quelle perspicacité, lâcha ironiquement Mathieu.
Sans un mot de plus, il se détourna et nous planta là, complètement abasourdis. J’étais de plus en plus étonné par les réactions de mon frère.
— Que lui arrive t-il ? questionna Kathy. Ai-je dit quelque chose qui lui a déplu ? me demanda t-elle.
— Je l’ignore, répondis-je perplexe. Peut être commence t-il à faire sa crise d’adolescent, tentais-je d’expliquer, peu convaincu moi-même.

Nous convîmes d’une heure pour notre rendez-vous, puis je la quittais, me précipitant à la maison, afin d’obtenir des éclaircissements sur le comportement de Mathieu.
Arrivé à destination je pénétrais dans notre chambre où je le trouvais entrain de ranger ses affaires.
— Mathieu, mais que fais-tu ? lui demandais-je.
— N’est-ce pas évident ? Je déménage, me répondit-il.
— Pardon ? je m’écriais-je presque choqué. Quelle idée stupide ! Que se passe t-il encore ? Depuis ce matin, ton comportement me paraît bien étrange ? affirmais-je un peu inquiet.
— Pas plus stupide que de sortir avec Kathy, me répondit-il.
J’ouvris de grands yeux surpris. J’ignorais que le fait que je sorte avec elle dérange mon jumeau ! Pourquoi ?
— Que veux-tu dire par là ? Verrais-tu un inconvénient à ce que je vois Kathy ? interrogeais-je toujours aussi inquiet.
L’opinion de mon frère était importante pour moi. Qu’il approuve mes choix l’était également. Quels qu’ils soient.
— Cela n’a aucune importance que j’approuve tes sorties ou pas puisque tu t’en iras quelque soit mon opinion.
— Mathieu, que se passe t-il ? Aurais-tu envie de me confier un quelconque secret ? Aurais-tu fait la connaissance d’une jeune fille que tu souhaitais me présenter. Comptais le faire ce soir ? Est-ce pour cela que tu es mécontent ? interrogeais-je mon jumeau.
— Tu n’es qu’un idiot !s’énerva t-il.
— Il est inutile de te fâcher ! me moquais-je. J’avais parfaitement compris. Le problème vient de Kathy. Te la considère comme une intruse dans notre petit monde ? N’est-ce pas ?
— Je ne la considère pas, elle l’est. Tout a changé entre nous depuis son arrivée, se plaignit-il.
— Je dois admettre que tu as raison, rien n’est plus pareil depuis son arrivée dans notre vie, reconnus-je
— Elle n’y est pas entrée, tu l’as invité ! m’accusa t-il. L’arrivée de Kathy m’a fait réaliser que je ne te suffisais plus, pleurnicha mon jumeau.
— Il n’est pas question de suffire, répondit-je. Aurais-tu oublié que nous sommes un tout, que tu es mon autre moitié.
— C’est toi qui semble l’avoir oublié, m’accusa t-il presque.
— Jamais ! répondis-je. Et sache que nul ne sera en mesure de nous nous séparer, le rassurai-je.
— M’en fais-tu le serment ? me demanda t-il, en me fixant de ses yeux violets suppliants.
— Je te le promet, répondis-je, en levant ma main pour caresser sa joue.
Il la prit dans la sienne et y déposa un tendre baiser et je lui sourit. Il me sourit à son tour.
— Es-tu rassuré ? l’interrogeais-je.
— Complètement, me répondit-il. Maintenant, dit-moi de qu’elle manière comptes-tu t’habiller pour ton rencard ? me demanda t-il.
Mathieu pouvait passer d’une situation à une autre sans même changer d’expression, c’était l’une de ses qualité qui parfais m’agaçait. Cependant il demeurait sincère et authentique. Ce que j’adorais chez lui.
— A ta réaction dois-je comprendre que tu ne déménages plus ? me moquais-je.
— Vilain ! me lança t-il. Allez vient nous allons te trouver un truc sexy à mettre, me proposa t-il.

Ce fut une agréable sortie, Kathy était dès plus charmante et des plus entreprenante.
Chose étrange, je ne parvenais pas à m’amuser réellement, je prenais brusquement conscience du vide que marquait l’absence de Mathieu.
Il me manquait et j’en venais même à souhaiter que ça soit avec lui que je sorte et pas avec Kathy.
J’eus si honte de mes pensées qui se manifestaient parfois que je m’impliquais à fond dans ma relation avec elle.

J’étais si occupé par ma nouvelle vie, enfermé dans ce nouveau monde que je tentais de créer avec Kathy que je ne m’aperçu pas de la souffrance qu’éprouvait mon jumeau.
Je m’étais mit sortir régulièrement avec elle et négligeais mon jumeau.
Je ne réalisais pas que mon comportement peinait mon frère.
Du côté de la famille, les choses semblaient se dérouler à la perfection pour nous tous. Notre mère mettait à profit tout son temps libre dans des réunions religieuses chez ses amis.
Papa ayant un travail plus que prenant n’avait nullement de temps pour nous.
Mathieu et moi étions constamment ensemble, en quelque sorte livrés à nous-mêmes.
Depuis notre naissance nous prenions soin l’un de l’autre, malheureusement, je m’étais mis à négliger mon devoir envers mon jumeau depuis que j’avais permis à Kathy de pénétrer dans notre monde, j’avais un peu faillit à ma mission.

Ce soir là, en rentrant je trouvais Mathieu affalé sur notre lit, en pleurs. Je me sentais mal, très mal.
J’étais conscient d’être responsable de son état.
Je m’asseyais sur le lit et le prit dans mes bras.
— Que se passe t-il ? questionnais-je inquiet. Mathieu petit frère, répond-moi.
— J’ai tout tenté afin de préserver ce que nous partagions depuis si longtemps, malheureusement j’ai échoué. Je t’ai perdu n’est-ce pas ? me demanda t-il. Cette intimité qui était la nôtre, n’est plus, plus rien n’est désormais comme avant, je l’admets enfin. Je t’ai perdu, répéta t-il.
— Pourquoi dis-tu cela ? Je peux te jurer que rien n’a changé entre nous, promis-je, en souriant.
— M’en fais-tu le serment ? demanda t-il avec espoir, en se serrant contre moi.
Étreinte que je lui rendis en le rassurant.
Je réalisais que mon jumeau ne pouvait demeurer ainsi, je devais lui trouver quelqu’un.
Je lui fis part de mon projet, persuadé qu’il en serait heureux. Son manque d’enthousiasme m’étonna, néanmoins il sans protester.

Nous commençâmes à chercher la petite amie idéale pour Mathieu.
Ce ne fut pas chose aisée, car toutes les candidates que je lui présentais ne semblaient pas lui convenir, elles avaient toujours un défaut.
Mon frère s’avéra être particulièrement difficile.
Au bout d’une semaine de recherches infructueuses et de candidates sans cesses, rejetées las de ces échecs, je pris la décision d’abandonner.
Un miracle se produisit…
Une brune timide, n’ayant pas la taille et les mensurations mannequins, trouva grâce aux de Mathieu. Mon jumeau paraissait lui plaire.
Nous effectuons de nombreuses sorties ensemble…
Je pouvais enfin être heureux, mon jumeau l’était.
La jalousie est sentiment étrange… Un poison…. Une créature insidieuse qui s’insinue en voue et vous dévore de l’intérieure.
Un étrange sentiment m’étreignait mon cœur chaque fois qu’ils se prenaient la main ou qu’il l’embrassait, sensation que je ne parvenait pas à identifier.
Ce fut à mon tour de prendre ombrage des sorties de mon frère en compagnie cette jeune fille. J’évitait aux maximum les sorties en couple.
Parfois je ne pouvais m’y soustraire. Je ne pouvais rien refuser à mon jumeau et lorsque Kathy s’y mettait…. Le combat était perdu d’avance.

Pour notre quatrième sortie, ce furent les filles qui décidèrent.
Elles convinrent une séance ciné, elles ne tarissaient pas d’éloges sur le Seigneur des Anneaux – les deux tours.
Ces dernières s’extasiaient sur la beauté de l’acteur qui jouait le rôle de l’elfe et de l’autre qui avait le rôle du roi, elles ne cessait de rirent en disant qu’ils formaient un couple magnifique. Ce qui nous fit rire mon jumeau et moi.

Nous terminâmes la soirée dans un petit restaurant sympathique qui fut choisi par nos soin cette fois là.
Les filles commandèrent des crudités, veillant à leur ligne. Mathieu et moi, afin de nous montrer galant, notre commande fut identique à celle de nos dulcinées.
— Pourquoi prenez-vous des salades ? nous demanda Kathy. Vous n’avez nullement besoin d’une silhouette parfaite, elle l’est déjà, nous flatta t-elle.
— Nous sommes simplement galants, répondit Mathieu, en souriant.
— Pas seulement ça, enchaîna Kathy, ce qui amena le rouge à nos joues.
— Comme c’est romantique, s’écria la petite amie de mon jumeau, Adeline. Etes-vous de vrais jumeaux, me demanda t-elle tout à coup.
Pourquoi posait-elle une question si idiote ? N’était-ce pas évident ? J’ignorais pourquoi mais je ne la supportais pas. J’avais durant nos précédentes sorties fait un effort afin ne point montrer mon animosité envers elle, ce en raison des sentiments qu’éprouvais mon jumeau à son égard. Malheureusement ce soir, j’en étais incapable.
— Pourquoi posez-vous la question ? Cela ne se voit-il pas ? répondis-je assez brusquement.
Le ton que j’utilisai, leur fit braquer sur moi des yeux interrogateurs.
— De parfaite photocopie, enchaîna Mathieu, afin de détendre l’atmosphère.
Apparemment Adeline avait décidé de tester ma résistance.
— Selon certaines études, les jumeaux sont inséparables et même en grandissant ils ont du mal se défaire, enchaîna Adeline.
— C’est exact, répondis-je, en la défiant du regard. Vos connaissances me sidères, ironisais-je.
Kathy me jetait des regards appuyés, afin de me faire comprendre de mal calmer.
Mathieu des regards suppliant, mais je ne voyait rien. Je l’avis dans le collimateur. Mon regard, mon comportement, mes paroles ne cessaient de lui répéter « il est à moi ». J’étais inconscient de mon comportement.
— Vraiment, fit elle. Est-ce un compliment ? me demanda t-elle.
Je fis un sourire qui s’apparentait plus à une grimace. Je réalisais que je ne la supportais vraiment pas. Pourtant elle n’avait rien fait qui aurait pu me poussé à la déteste. Juste qu’elle sortait avec Mathieu avec mon jumeau et qu’il était à moi.
— Est-ce vrai que l’amour de certains jumeaux est absolu ? interrogea t-elle innocemment. Tout en me défiant à son tour du regard.
— C’est exact ! Les sentiments qu’éprouvent certains jumeaux sont très profonds, le lien qui les unis est indestructible, expliquais-je.
Je ne faisais que lui parler de ce que je ressentais en fait.
— Je doute que le commun des mortels soit en mesure de comprendre ce que partagent certains jumeaux, dis-je, en continuant à la défier.
Nous étions si absorbés par notre duel verbal que nous en avion oubliés nos amis respectifs.
— J’ai également entendu dire que cet amour est si particulier et si profond qu’ils vont même jusqu’à coucher ensemble, crache t-elle presque. Est-ce vrai cela aussi ?
Je vis rouge.
Mathieu s’était redressé, choqué par les paroles de son amie.
Kathy braqua un regard hostile vers la jeune fille, mais le seul à vivement réagir fut moi.
— Comment osez-vous ? hurlais-je, en me redressant brusquement. Vous parler d’une chose qui vous dépasse ! comment osez-vous salir les sentiments que nous éprouvons, Mathieu est mon frère, espèce de petite conne écervelée ! l’insultais-je. Je ne demeurerais pas un minutes de plus en compagnie de cette pimbêche à l’esprit étroit et tordu, m’écriais-je, faisant suffoquer de colère l’interpellée.
Je quittais le restaurant furieux, oubliant que j’étais sensé payer ma part et celle de ma petite amie.
J’avais le cerveau en ébullition, les sens échauffés et le cœur qui battait la chamade de colère. Cependant j’ignorais vers qui était dirigé ma colère.

Un laps de temps assez long s’écroula avant que les appels de ma de ma petite amie ne parvinrent à mes oreilles.
— Yann, je t’en prie attends-moi !! me criait-elle.
J’arrêtais ma course au beau milieu de la rue et faillit me faire renverser.
Lorsqu’elle me ramena sur le trottoir Kathy me traita de tous les noms, puis me serra dans ses bras.
— Tu ne devrais pas lui en vouloir, me dit-elle. Nous les filles sommes plus sensibles et ressentons plus facilement ce genres de choses. J’avoue qu’Adeline s’est montrée impolie et brutale, cependant il faut reconnaître qu’elle n’a pas tord, me dit-elle.
Je sentis une vive colère monter en moi.
— Se sont donc tes pesées ? me braquais-je, en me dégageant de son étreinte. c’est donc là l’opinion que tu as de moi, de nous… Que nous couchons ensemble ? l’accusais-je.
— Yann, calme-toi. Tu interprètes mal mes paroles. Jamais je n’ai pensé une telle chose de vous. Toutefois tu dois admet que tu éprouves de forts sentiments pour Mathieu et que ceux-ci son bien plus puissant que de l’amour fraternel, me fit-elle remarquer. Vous êtes unis par un lien que même la mort serait incapable de briser. Dès l’instant où je vous ai rencontré je l’ai ressentit. Vous, vous êtes fabriqué votre petit monde, innascibilité aux autre et j’ignore de quelle manière nous sommes, Adeline et moi parvenues à y pénétrer. Je suppose que c’est certainement parce que vous nous y avez autorisé. Sans cela, jamais nous n’aurions eut la moindre chance d’y être admise, me dit-elle, en souriant. Ne soit pas si étonné, me dit-elle, en voyant la mine surprise que je faisais. Je suis certaine que toi aussi tu l’as ressentit.
— Qu’aurais-je dû ressentir ? demandais-je de mauvaise foi. Mathieu est mon frère et je n’ai jamais eut à son égard que des pensées honnêtes et fraternelles, mentis-je.
— Réellement ? Que fais-tu dans ce cas de ce sentiment étrange qui t’étreint le cœur chaque fois que tu vois Mathieu embrasser Adeline. Que tu les aperçois en train de se prendre tendrement la main. Lorsque tu ne le vois pas et que tu sais pertinemment qu’ils sont ensembles ? Ose le regarder dans les yeux et me dire que tu n’as jamais éprouvé cela et que tu n’as jamais cherché à en connaître l’origine ? me défia t-elle. A moins que tu ne saches déjà ce que cela signifie, me dit-elle.
Incapable de lui fournir une réponse honnête, je tombais à genoux et me mit à pleurer.
Kathy était parvenu en quelques secondes à comprendre ce que j’éprouvais depuis quelques jours et que je ne parvenais pas à identifier ou qu’inconsciemment je refusais d’admettre depuis si longtemps.
Je mis quelques minutes avant de me reprendre.
— Que comptes-tu faire ? me demanda t-elle, lorsque je me fus calmé.
Que pouvais-je faire d’autre ? Je devais tuer cet amour dans l’œuf. Le faire taire….
— Je dois exorciser cet amour interdit, murmurais-je, en la fixant doit dans les yeux.



A suivre …