Eternellement Tien...





Titre :  Eternellement Tien
Auteur : Elfy
Chapitre : 02
Genre : Yaoi, incestueux, death fic.
Couple :  Ils sont inchangés
Disclamer :  
N'a pas changé depuis le premier chapitre


Chapitre 2 Souffrances


Trois jours venaient de s’écouler depuis ma prise de conscience. J’avais mit à exécution mon plan, celui exorciser cette amour interdit. Mathieu de ne devait jamais connaître les sentiments qu’il m’inspirait. Kathy m’avait ouvert les yeux sur mes émotions, sur moi-même, nous étions devenus encore plus proches. Elle était devenue ma confidente, ma grande sœur…. Sans doute était-ce plus facile pour elle, ayant réalisé que jamais il ne pourrait se passer quelque chose de sérieux entre nous.
Une tendre amitié nous liait désormais.
Elle était la seule à qui je pouvais confier mes peines, mes craintes, mes désirs refoulés et surtout à qui je pouvais sans crainte parler de la culpabilité qui m’étreignait chaque fois que je songeais à mon frère différemment que fraternellement.

Suite à cette mis au point, ma prise de conscience, j’avais avec une certaine crainte, regagné la maison. Kathy avait tenu à m’accompagner, j’acceptais sans protester. Nous, nous quittâmes sur le pas de la porte, sur un chaste baiser. J’attendis quelques secondes avant de pénétrer dans la maison, me contentant de poser ma main sur la poignée.
Quelle explication devrais-je fournir à mon jumeau afin de tenter d’excuser mon comportement ?
Je ne pouvais demeurer sur le pas de la porte. Je devais entrer et faire face à mon frère, à mon obsession, à l’objet de mon désir. Que j’affronte ma peur.
Je me décidais enfin, lorsque que je sentis derrière moi, une présence familière. Je ne pu m’empêcher de frissonner. Je devais impérativement demeurer calmer, malgré la fièvre que je sentais déjà s’emparer de mon être, je me forçais à demeurer stoïque et ne bronchais pas.
Un silence pesant s’installa entre nous. Puis je pris la décision de rompre celui-ci.
- Je suis navré d’avoir insulté ta petite amie, m’excusais-je. Je lui présenterais mes excuses demain au Lycée, promis-je. Je n’aurais jamais dû m’emporter ainsi, c’était inconvenant et mal venu de ma part, continuais-je.
- Inutile de t’inquiéter pour cela, me répondit-il. J’aurais dû m’en charger avant que tout cela n’aille trop loin. Adeline ne nous approchera plus. Nul ne pénétrera dans notre monde, me dit-il.
Je le sentis qui glissait ses bras autour de ma taille et se serrais doucement contre moi. J’aurais dû le repousser, mais je n’en avais malheureusement pas la force.
- Que veux-tu dire ? interrogeais-je, tout en étant parfaitement conscient de la signification de ses paroles.
Je ne devais pas me laisser aller. Jouer les ignorants était la meilleure des solutions. Doucement je me retournai, et le fixais droit dans les yeux. Le regard de mon jumeau posé sur moi était empli d’amour et plein d’espoir. Toutes ces émotions me frappèrent en plein cœur Il aurait suffit d’un mot, d’un geste de ma par et nous, nous serions laissés aller.
Non !!!!
Mes sentiments contre nature devaient demeurer enfouis. Il était hors de question que je me laisse aller ainsi comme j’en avais le vif désir. Ma réaction devait être tout le contraire de celle que je désirais avoir. Il fallait impérativement que je me comporte comme un frère se devait de le faire. Il était nécessaire que je me montre fort pour nous deux. J’étais le seul capable de nous sauver tous deux.
La seule attitude logique à adopter demeurait l’indifférence. La voix de Mathieu me ramena à la réalité.
- N’ai aucune inquiétude, elle ne nous ennuiera plus mon frère, continua t-il. Nous serons de nouveau ensemble, juste toi et moi. Adeline ne m’a jamais plut, je n’ai accepté de sortir avec elle que pour toi, m’avoua t-il.

Surpris je levais les yeux vers lui. Etait-ce réellement de l’étonnement ? Pourquoi avait-il fait cela ? Au fond de moi sans vouloir me l’avouer je le savais. Sa main sur ma joue se fit tendre, caressante. Pourtant je poussais la comédie jusqu’au bout.
- Pourquoi ? ne puis-je que demander.
- Je désirais te contenter. Tu te donnais tant de mal afin de me trouver une petite amie qui me plaise, afin que je puisse sortir de ma mélancolie. Comment aurais-tu pu te douter que le seul en mesure de me sauver était toi, mon frère. Yann je t’aime et seul ton amour peut me redonner vie. Tout ce que j’ai fait ou que j’ai fait, que j’ai accepté ou que j’accepte, ce n’est que par amour, termina t-il dans un souffle. Je désirais te faire plaisir, que tu sois content. Je t’aime Yann, je l’ai fait par amour, termina t-il dans un souffle.
J’étais tétanisé par cette révélation….Je refusais d’y croire ou plus exactement j’étais de mauvaise foi. Cependant par ses paroles, Mathieu venait de me soulager de mes craintes, de me rassurer. Mes iris violets plongés dans celle de mon frère brillaient d’une lueur de joie…
Mathieu m’aimait, nos sentiments étaient partagés. J’étais heureux. Du moins j’aurais du l’être malheureusement c’était un bonheur impossible.
Non ! Hors de question !!!!!
Je m’imaginais seul, abandonné, soumis aux affres de la honte. Il ne s’agissait plus de moi, mais également de mon jumeau. Je n’étais pas seul dans ce cas.
Pourquoi étais-je étonné par la tournure qu’avait prise notre vie ?
Tous les indices mis bout à bout débouchaient sur cette vérité implacable et immuable. Nous, nous aimions, malheureusement nous étions frère et cette marque, ce lien de parenté quelque que soit nos agissements ne s’effacerait jamais.
A quoi servirait-il de se lamenter ? D’espérer ?
J’étais parfaitement conscient de cela, simplement je réfutais cette vérité : que mon frère éprouve les mêmes sentiments que les miens.
Comment aurais-je pu m’apercevoir de ce qui était en train de se passer et l’arrêter. Occupé à lutter contre mes propres démons je n’avais plus aucune notion de ce qui m’entourait. J’avais laissé la situation devenir inextricable. Inconsciemment ou non, cependant j’avais laissé les choses aller trop loin. C’était à moi de remettre les choses en place, de nous libérer, avant que nous soyons tous deux anéanti par ces ténèbres qui menaçaient de nous engloutir. Je le devais pour Mathieu, mais également pour moi, je le devais pour nous deux.
C’est exact ! La révélation de mon frère m’avait rendu euphorique et abasourdi à la fois. J’étais changé en statue de pierre.
La voix de mon jumeau me ramena à la réalité.
- As-tu entendu ce que je viens de te dire ? me hurla presque mon jumeau, en me plaquant sur la lourde porte en chêne de notre maison.
J’avais entendu et un violent désire de lui crier cet amour que je ressentais me saisit, me tenaillait au point de me faire mal.
J’étais pétrifié…
Le regard de mon jumeau plongé dans le mien était si innocent, si envoûtant que je me laissais prendre.
- Yann, souffla t-il.
Je sentis ses paroles plus que je ne les entendit. Ses lèvres si exquises, si sensuelles s’approchaient inexorablement des miennes. Son souffle touchait déjà ma bouche. Je ne pu que fermer les yeux, attendant ce baiser, appuyé contre cette porte de notre maison, j’attendais, j’espérais le baiser de mon frère….
Que m’arrivait-il ?
Cette constatation me fit l’effet d’une douche froide et me ramena immédiatement à la réalité. J’ouvris brusquement les yeux et sans aucune douceur je repoussais mon jumeau.
- Que t’arrive t-il ? Serais-tu devenu fou ? Aurais-tu oublié ce que nous sommes l’un pour l’autre ? m’écriais-je.
- J’en suis parfaitement conscient, me répondit-il. Nous sommes liés l’un à l’autre par un lien, des sentiments profonds, parfaitement indestructibles, continua t-il.
Je sentis une douce torpeur s’emparer de moi aux parles de mon jumeau. Se Serait si facile de se laisser aller à l’aimer. Cependant il ne devait pas, sans aucune douceur je repoussais brutalement mon frère, me dégageant par la même de l’étau de ses mains que je commençais à trouver brûlantes. Surpris, il me jeta un regard peiné. Son regard fixé sur moi était plein d’interrogations. Je fermais les yeux afin de me donner un peu de courage, tentant tant bien que mal de me reprendre.
- Yann, je suis ton frère, commençais-je impitoyablement. Je t’interdis désormais de répéter une telle chose, le menaçais-je. L’amour qui nous unis ne doit pas être entaché de honte, ne doit pas être souillé pas de telles pensées impures, continuais-je encore plus impitoyablement.
J’avais la sensation d’entendre ma mère lorsqu’elle faisait un sermon. Comme je me détestais de parvenir à mentir aussi facilement ! De faire autant souffrit mon jumeau, c’était impératif, voir vital. C’était mon devoir. Je vis les larmes commencer à couler le long de ses joues.
- Comment peux-tu me demander une telle chose ? Comment peux-tu renier ainsi notre amour ? s’écria t-il.
- Je t’interdis de prononcer ainsi ce mot, en ayant cette signification, hurlais-je presque.
Afin de lui signifier pleinement mon mécontentement, je le giflais violemment. Sous le choc de la gifle et la surprise, mon frère recula et s’écroula. C’était l’ultime preuve de mon refus, de mon rejet et du dégoût qu’il m’inspirait.
Mon cœur me fit mal.
Je faisais délibérément souffrir celui que j’aimais. Je fus saisit d’un désir de me précipiter vers lui, de le prendre dans mes bras et de la serrer contre moi, puis de poser mes lèvres sur les siennes, dans le but d’effacer cette douleur que je sentais s’emparer de lui. Pourtant je n’esquissais aucun geste envers lui. Je me contentais de le fixer froidement, puis me détournais pour regagner la maison. Un fois à l’intérieur, à l’abri, je m’appuyais contre la porte, je me laissais glisser, mes jambes ne me soutenant plus. J’entendis mon jumeau verser d’amères larmes, cependant je demeurais de marbre, ne bougeais.
Je le devais pour lui, pour nous.


Trois mois et quatre jours venait de s’écrouler depuis cette horrible journée, où Mathieu m’avait offert le plus beau cadeau que je n’aurais jamais espéré avoir, un présent que j’avais malheureusement dû repousser. Une réaction qui avait anéanti mon jumeau.

Les choses avaient désormais changé, entre nous. J’avais encore en tête les paroles de Kathy. « Nous étions selon elle, unis par un lien indestructible que même la mort ne serrait pas en mesure de briser ». Quelle blague ! Il ne m’avait fallu que quelques secondes, un geste et quelques paroles pour le briser ce fameux lien.
Notre vie continua, mais se déroula désormais de manière tout à fait différente. Nous primes des chemins différents. Avant tout, afin de pleinement signifier à mon frère ma position, je devais me démarquer, ne plus lui ressembler. J’allais jusqu’à changer ma garde de robe
Mathieu acceptait ses changements sans mot dire, malgré la souffrance que je ressentais au fond de lui. Je lui admirais le coup de grâce, le jour je pris la décision de me décolorer les cheveux et les porter courts. Il réalisa que j’étais sérieux. Notre chevelure était le symbole de notre union. Nous, nous étions juré de ne jamais les couper. C’était comme un accord tacite, un pacte que je venais briser. Je devins blond platiné et afin d’accentué cette différence je me mis à porter des lentilles de contacte colorés. Nous étions devenus des jumeaux parfaitement dissemblables.
Cette attitude peine mon jumeau. Parfaitement conscient de sa douleur, je persistais dans cette voie… Il me restait encore une chose à faire, afin de bien faire comprendre à Mathieu que j’étais son frère et uniquement. De plus demeurer aux côtés de l’être que l’homme aime le voir souffrir était insupportable, ce qui motiva ma décision de déménager. Je pris une chambre au bout du couloir. Ma mère ne dit rien, attestant que le temps était venu pour nous de nous démarquer un peu l’un de l’autre, elle ne croyait pas si bien dire. Ce fut assez facile de transporter mes effets dans une autre chambre, cependant dormir sans la chaleur de son jumeau contre soi. Sans sa présence. Tout en le sachant là et si loin et inaccessible fut particulièrement difficile. Quant à Mon changement d’apparence ne choqua que mes grands parents. Mon père n’y fit même pas attention, depuis des années il ne faisait plus attention à nous. Ma mère ne paraissait être intéressée que par ses réunions.
Peu à peu un train, train monotone s’installa. Désormais, nous partions chacun de notre côté, tout sans exception avait changé. J’avais atteint mon but, celui de devenir différent de mon frère, de n’être plus un jumeau. Malgré toutes ses innovations, je ne parvenais pas à oublier le regard de mon cher Mathieu à chaque coup que je lui assénais. Afin d’oublier, je m’étourdissais en compagnie de Kathy. Elle était devenue une confidente, une amie fidèle. Elle acceptait sereinement se rôle que je lui avait imposé, jouer les remplaçantes. Elle était la seule capable de comprendre mes angoisses.
Plus de trois mois s’étaient écroulés, trois longs mois que nous ne nous étions pas vu mon jumeau et moi. Nous vivions dans la même maison, malheureusement nous étions devenus de parfaits étrangers.

Ce jour là, nous étions sous un arbre à l’heure de la pause, notre coin de prédilection.
Le seul endroit où nous aimions nous retrouver. J’aurai tant aimé que Mathieu soit présent...
J’avais le regard perdu, je songeais à mon frère, à ce que j’avais fait et surtout à ce que je n’avais pas fait.
La voix de Kathy me ramena à la réalité.
- Ne penses-tu pas que cela devient mal saint ! s’écria t-elle. Tu devrais cesser de torturer, de vous torturer tous les deux, me dit Kathy, en me fixant tristement.
Je jetais un regard de fausse surprise à mon amie.
- Je ne vois pas à quoi tu fais allusion, je répondis particulièrement de mauvaise foi.
Puis je mordis dans mon sandwich afin de me donner une certaine contenance.
- Vas-tu cesser de me prendre pour une idiote ! s’énerva t-elle presque. Il est évident que vous souffrez tous deux. Vous êtes entrain de vous détruire mutuellement, me dit-elle.
- Je mets cette méchante parole sur le compte de la souffrance, me répondit-elle. Cependant, je doute que tu n’aies la moindre idée de ce que je ressens, m’agressa t-elle presque. Tu plus que les autres devrais savoir ce que je ressens. Tout comme toi et comme Mathieu, je souffre. Toutefois, ma notion de l’amour est différente de la tienne. Aimer, n’est-ce pas vouloir que l’être aimé soit heureux, quelque soit la personne choisi ? me demanda t-elle.
- Dans ce cas, tu dois certainement aimer souffrir, si tu demeures avec moi, continuais-je méchamment.
- Tu es réellement de mauvaise foi, néanmoins, je me contenterais de laisser ses paroles à l’actif de la douleur que tu ressens, murmura t-elle. Et je…
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Des cris s’élevèrent, tandis qu’une violente douleur s’emparait de moi, la souffrance fut telle que je me pliais en deux. Kathy se leva et se précipita vers moi.
- Yann ? Yann ? Que se passe t-il ? Je t’en prie répond-moi ! me demanda t-elle inquiète.
J’étais incapable de prononcer une seule phrase. J’ai le souffle court, je ne parvenais pas à respirer sous la douleur.
- Mathieu, Il souffre, lui répondis-je. Quelqu’un est en train de faire souffrir mon jumeau.

Kathy me regarda surprise, puis d’un commun accord nous, nous levâmes. Nous étions tous deux particulièrement inquiets. Avec difficultés, je me redressais et nous, nous dirigeâmes vers l’attroupement. Des criss, des insultes et surtout le son de voix tant détestée me parvenaient.
Au fur et à mesure que j’avançais, ma souffrance augmentait… Je le ressentais au sein de mes entrailles. Et cette horrible voix, celle d’Adeline, je serais en mesure de la reconnaître entre mille, ne cessait de hurler.
- Regardez-le ! s’écria t-elle. Il l’a lui-même avoué, il éprouve des sentiments que l’on qualifierait d’anormaux. C’est une petite pédale incestueux, ricana t-elle. C’est honteux ! continua t-elle à échauffer la foule.
Sans douceur j’écartais la foule. Mathieu, mon Mathieu était en danger. Le spectacle que je découvris, me pétrifia. Mathieu, au sol insulté, frappé… Tout mon être n’était que douleur, que souffrance, qui se répercutait dans tout son corps.
J’acceptais celle-ci, sans broncher. Je méritais cette horrible douleur qui me tenaillait. Mon frère souffrait pourtant j’étais incapable de faire quoi que se soit afin de le soulager. Je devais aller aider mon jumeau, Pourtant je n’esquissais aucun geste afin d’aller le défendre, il n’était pourtant pas une mauviette.
Pourquoi ne se défendait-il pas ?
Nous étions tous deux capables de nous défendre seuls.
Pour quelle raison n’avait-il pas envoyé ses agresseurs au tapis ? Il en était parfaitement capable. Mathieu était allongé et paraissait résigné. Plus rien ne semblait avoir d’importance pour lui. Il ne tentait même pas de se protéger des coups.
- Yann ! s’écria Kathy scandalisé. Pourquoi ne fais-tu rien ? Va aider Mathieu, m’ordonna t-elle.
Je ne refusais pas d’aider mon frère, malheureusement, j’étais tout simplement pétrifié, incapable de faire le moindre mouvement. La douleur que ressentait mon jumeau et qui se répercutait dans mon corps, dans les entrailles, je ne la sentais plus. Les cris horrifié et scandalisés de Kathy se mêlèrent maintenant à ceux des autres élèves. Brusquement, un silence religieux se fit, puis la voix de notre professeur de Physique-chimie s’éleva, mettant fin à cette horrible scène. Il se dégageait de lui un charisme tel que même les plus téméraires des élèves n’osaient se frotter à lui. Cet homme possédait un physique et une présence particulièrement impressionnante .Son regard furieux et dédaigneux et surtout déçu, s’était posé sur l’assistance, tout en tentant découvrir les responsable de se regrettable incident. Il ne rencontra que le silence.
Je fus ramené à la réalité par cette voix imposante. Brusquement, un violent désir personnel de vengeance me gagna, mes yeux se plissèrent afin d’imprimer la physionomie de ceux qui avait osé poser la main sur mon trésor. « Mon jumeau ». Leur image était à jamais gravée en ma mémoire, les agresseurs de Mathieu appartenaient tous à l’école, je n’aurais donc aucun mal à les retrouver.
La première à payer serait Adeline. Sa rancœur avait tout déclenché, elle allait chèrement payer ce qu’elle avait osé faire. Une fois de plus la voix de notre professeur, cette fois là particulièrement réprobatrice, me sortit de mes sombres pensées, m’arrachant brutalement à la préparation de ma vengeance.
- Veuillez emmener votre frère à l’infirmerie ! m’ordonna t-il.
Honteux, je me dirigeais vers mon jumeau. La douleur lancinante que je ressentais avait disparu, il ne demeurait plus qu’une impression de mal à aise….Je m’accroupissais devant lui, passais mon bras autour de ses épaules et l’autre sous ses jambes et le soulevais. Depuis cette fameuse mise au point, c’était la première fois depuis des mois que nous, nous retrouvions lui et moi. Notre premier contact. Je profitais pleinement de celui-ci Tandis que je le transportais à l’infirmerie, je pris conscience du fait qu’il m’avait énormément manqué. Nous n’échangeâmes aucune parole durant le trajet. Je savais que Mathieu m’en voulait de ne pas lui avoir porté secours et pour tout le reste. Je me sentais minable et complètement idiot. Je me détestais pour la lâcheté dont j’avais preuve durant ces longs mois et encore aujourd’hui j’avais pu en montrer l’étendue. J’avais été puni pour mon attitude, mon entêtement et mon orgueil monstrueux.
C’était une bien piètre consolation pour Mathieu que j’avais trahi, je n’aurais pas assez de mon existence entière afin de me faire pardonner. Le moment était venu pour nous de reprendre, là où nous, nous étions arrêtés. Mais n’était-il pas trop tard ?
- Mathieu, appelais-je. Une sérieuse discussion s’imposer, dis-je, lorsqu’il fut sorti de l’infirmerie.
Je l’avais patiemment attendu derrière la porte, cherchant un moyen d’entamer la conversation avec lui. Je n’avais rien trouvé de mieux qu’une discussion.
- De quoi désires-tu que nous parlions ? me demanda t-il.
Je n’étais même pas digne de son regard ! Comment pouvais-je lui en vouloir, je lui avait fait mal, blessé et il souffrait toujours.
- De ta trahison, envers moi, envers notre amour, tes promesses. Ne m’avais tu pas jurer de me protéger de tous. De demeurer à jamais à mes côtés ? Est-ce de cela que tu souhaites que nous parlions ? me questionna t-il, des sanglots dans la voix.
Je me sentais misérable, pitoyable ! Que pouvais-je faire afin de me faire pardonner ?
- Je suis navré, ne puis-je que murmurer. Pardonne-moi je t’en prie, le suppliais-je, en l’enserrant dans mes bras.
- Il est bien temps pour les regrets, le mal est déjà fait, me dit-il, en tentant de se soustraire à l’étreinte de mes bras.
J’étais tout à fait conscient que mon jumeau souffrait et que me pardonner n’étais pas en tête de liste.
Qu’avais-je espéré ? Qu’il me tombe dans les bras, en me disant qu’il m’aimait toujours et que tout était pardonné ?
Quel idiot !
Je l’avais délibérément fait souffrir, même si à ma décharge, mes actions n’avaient été motivées que par mon amour et mon désir de le sauver. J’étais persuadé que la route que je suivais était la bonne et qu’il comprendrait. J’étais fermement décidé à le sauver de lui-même, néanmoins, la vue de ces idiots, le frappant avait fait voler en éclat ma détermination. Cette douleur physique et morale que j’avais ressenti, m’avait fait oublier mes résolutions.
J’aimais Mathieu ! Que je le veuille ou non, nous serions toujours confrontés à ce genres de réactions. Plus rien n’avait désormais d’importance pour moi, à part lui et notre amour. Je devais impérativement le lui dire, le lui faire comprendre, si je ne voulais pas le perdre à jamais.
- Mathieu, Je t’aime, murmurais-je à son oreille.
- Comment peux-tu me faire une telle chose ? s’écria t-il. Ne m’as-tu pas suffisamment faire souffrir ? hurla t-i. Est-ce un jeu pour toi ? me demanda t-il, en se dégageant brutalement de mes bras. Je te hais ! hrula t-il, avant de s’enfuir malgré ses contusions.

 


A suivre …