Eternellement Tien...
Titre : Eternellement Tien
Auteur : Elfy
Chapitre : 06
Genre : Yaoi, incestueux, death fic.
Couple : Idem
Disclamer : N'a pas changé
Convention : écriture rouge italique
: Mathieu - écriture bleu italique : Yann.
Écriture italique : souvenirs de Yann.
Chapitre 6 Par delà la mort
Les souvenirs du passé s’estompent peu à peu, laissant
place à la réalité… Horrible… Je vois Mathieu me fixer. Je sens la panique
s’emparer de lui, j’entend toutes les questions silencieuses qu’il se pose et
auxquelles je ne puis apporter aucune réponse.
Je fixe mes mains, elles sont pleines de sang. Ce n’est pas le mien. Tout cela
me paraît irréel.
J’appuie fortement sur la blessure, malgré tout le sang s’échappe à gros
bouillon. Je me penche et fixe le jeune homme allongé : Mon frère, Mon jumeau,
cette autre partie de moi. Ses yeux violets plongés dans les miens sont si doux,
si tendre.
- Yann, je t’en prie, tiens le coup !! lui dis-je. L’ambulance arrive, ne meurt
pas je t’en supplie, l’implorais-je, en pleurant.
Mon corps est brusquement devenu insensible…Je n’ai plus aucune
sensation….Mathieu appuie fortement sur ma blessure, afin d’essayer d’endiguer
ce flot sanguin mais je ne ressens rien.
Il s’écoule inexorablement emmenant ma vie par la même occasion. Il pleure. Je
déteste le voir ainsi.
- Mon frère, s’il te plaît sèche tes larmes, je ne supporte pas de voir tes
magnifiques yeux voilés par la tristesse, lui dis-je. N’ai crainte, je ne
souffre pas au contraire je me sens bien, le rassurais-je.
Je suis entièrement responsable ! J’ai peur de le perdre. Je le sens partir et
je suis impuissant. Je me sens si coupable.
- Yann, oh ! Yann, je suis tellement désolé, tout est de ma faute, si nous….
Je sais ce qu’il va me dire. Je sais qu’il se croit responsable, mais nous
étions tous les deux consentants. Il ne doit pas culpabiliser.
- Non ! Ne dit pas ça ! Je t’interdis de renier ce que nous avons
partagé, lui dis-je. Nous le désirions tous les deux.
Je sais qu’il a raison mais je ne peux m’empêcher de culpabiliser. Nous aurions
dû demeurer à notre place. Jamais je n’aurais dû aimer Yann. Je n’aurais jamais
dû le laisser m’aimer, mais il est trop tard pour regretter.
- Oh ! Yann, je t’aime tellement, murmurais-je, en pleurant de plus belle.
Je t’aime aussi, me répond t-il, en souriant.
Comment nos vies ont-elle pu prendre de telles directions ? Pourquoi ne sommes
nous pas chacun tombés amoureux de filles ? Pourquoi n’avons nous pas eut une
vie comme tous les garçons de notre âge ? Je vois les mêmes interrogations dans
le regard de Yann. Cet amour interdit auquel nous n’avons pu échapper est en
train de tuer mon amour. L’homme que j’aime.
Mon jumeau.
Le bruit infernal des sirènes des l’ambulances résonne inlassablement à mes
oreilles, je n’ai pas réellement la force de l’attendre. Les cris de ma mère,
Les insultes de mon père se mêlent et résonnent comme un écho. Je perçois les
remarques mesquines des voisins, mais tout cela me semble lointain, je suis
comme détaché. Je sens Mathieu qui tente de me retenir mais je n’y peux rien, le
vide s’empare de mon être et m’entraîne.
Mon attention est focalisée sur lui. Il ne doit pas s’en aller. Je ne veux pas
qu’il me quitte, il doit demeurer conscient jusqu’à l’arrivé des secours. Yann,
ne me quitte pas.
J’entends Mathieu m’appeler, me supplier de ne pas partir, Je perçois le message
de son cœur.
Je lutte pour ne pas perdre connaissance et ainsi accéder à son désir, mais cela
devient de plus en plus difficile.
J’ignore quoi faire ! Je deviens hystérique ! Je pleure. Je Jure et vais même
jusqu’à m’en prendre à notre créateur. Je maudis mon propre père.
Pourquoi, pourquoi le Seigneur a-t-il laissé faire une telle chose ?
Ma mère continue à prier et mon père à hurler des insultes. J’entends des
sirènes, les voisins sont agglutinés autour de la maison, tels des mouches sur
un cadavre. Ils tentent d’entrer, afin de connaître les raisons des cris
hystériques de ma mère et des hurlements de mon père… Leur curiosité est
malsaine. Kathy… Kathy, elle est enfin de retour…. Elle se penche et pose un
peignoir sur la taille de Yann.
- Soit confiant, me dit-elle. L’ambulance arrive.
Je lève des yeux éteints vers elle, ma main appuyant toujours fortement sur la
blessure de mon jumeau.
- Yann, ne m’abandonne pas, ne cessais-je de répéter. Ne pars pas sans moi, je
t’en prie.
Ses magnifiques yeux sont clos et n’ont aucune réaction et je perçois à peine
son souffle.
Que font les secours ?
Une fois de plus je lève un regard interrogateur vers notre amie, notre sœur.
Elle me fait un sourire encourageant, elle tente de me rassurer… mais je sens
parfaitement qu’elle est aussi inquiète que moi. Son regard se rapporte sur Yann
: il est triste et cela ne me dit rien qui vaille.
Pourtant elle continue à me sourire…. Brusquement son sourire disparaît, pour
faire place à une expression d’horreur. Ses yeux sont agrandis de surprises…. Je
baisse précipitamment les miens afin de voir moi aussi ce qui arrive. Je suis
horrifié : le corps de Yann tressaute. Un liquide poisseux et carmin s’écroule
de sa tempe….Mon Dieu ! Du sang ! Encore du sang ! C’est lui, c’est mon père !
Il vient une fois de plus de faire feu, il l’a atteint à la tête. Il a osé ! Il
a osé tirer sur Yann, sur mon amour…..Je perd alors tout contrôle et me redresse
comme un automate. Je hurle ma haine à la fasse de mon père et me jette sur lui.
Ma mère crie, épouvantée par ce que je viens de faire à mon père, mais également
en voyant ma réaction. Je tente de lui arracher le fusil des mains…. Un combat
de titan nous oppose…
Mon père refuse de lâcher son arme et moi je souhaite la lui prendre afin de
l’éradiquer. Un violent désir de tuer me saisit… Je ne ressens plus rien qu’une
envie de me venger, en tuant celui qui est responsable de ma séparation d’avec
mon jumeau : mon père.
Mon père…Ce mot écorche presque ma bouche lorsque je le prononce. Il n’est pas
mon père, il n’est plus rien pour moi. Uniquement le monstre qui a tiré sur
Mathieu et que je dois détruire.
Malgré mes efforts je ne parviens pas à lui enlever le fusil des mains….Le
combat semble durer une éternité, puis j’entend le bruit d’une seconde
détonation….Ensuite, une horrible douleur…
Une brûlure…
Je lâche l’arme et je vois mon père me fixer avec surprise, puis je pose ma main
à l’endroit où j’ai sentit cette douleur, presque insupportable. Je lève mes
mains afin de les regarder : du sang.
A qui appartient-il ? Celui de Mathieu ? Non….Je réalise que ce sang est le
mien. Je baisse les yeux et aperçois un trou au niveau de ma poitrine. J’entends
ma mère hurler de plus bel. Puis le cri que pousse Kathy. Je regarde mon père et
lève la main, je la pose sur son visage et le lui barbouille avec mon sang.
- Tu m’as tué ! je l’accuse. Tu nous as tué cher père, je continue à l’accuser.
Ta propre chair, ton propre sang. Tu vas devoir vivre avec cela, je lui prédis.
Je te maudis, lui dis-je encore.
Je vois les yeux de mon père s’agrandir de stupeur, il réalise enfin la porté de
son geste..
Il a tiré sur ses deux fils…. Lentement, je me détourne de lui pour me diriger
tant bien que mal vers mon frère. Je m’agenouille près de lui….Il ne bouge plus,
la vie semble avoir quitté son corps. Je me penche, à la recherche de son
souffle. Je grimace, j’ai mal, horriblement mal. Mathieu, semble être absent…
Non, je ne veux pas qu’il s’en aille… Pas sans moi…. Mathieu….
J’ai si mal, je n’en peux plus….Je m’allonge près de mon frère et pose ma tête
sur son torse, le sang continue à couler de nos corps meurtris. Je le sens qui
se mélange…. Kathy s’est agenouillée près de moi. Son regard est triste…. Emplis
de larmes, de regrets.
- Yann, Mathieu, souffle t-elle dans un sanglot.
- Il n’est plus temps d’être triste ma tendre Kathy, je lui conseille.
Réjouis-toi pour nous. Nous ne serons jamais séparés. Même la mort n’y est pas
parvenue, je lui souris.
- Mathieu ! Crois-tu que cela me soulage ? Que vais-je faire sans vous ?
sanglote t-elle.
- Tu vas vivre, je lui réponds. Pour nous… Tu vas tomber amoureuse, avoir tes
diplômes et vivre ma tendre Kathy.
- Sans vous, cela me sera impossible, m’avoue t-elle.
- Tu t’y feras, je rétorque. Ne nous oublis jamais Kathy. Jamais.
- Mathieu, souffle t-elle, en sanglotant.
Je sens la vie qui s’échappe de moi. J’entends encore les cris de ma mère, je
vois toujours le visage de forcené de mon père… Il est pétrifié comme si cette
scène lui est complètement indifférente. Les curieux commencent à s’agglutiner
autour de la maison. J’entends des voix, des murmures…. Des commentaires. Peu
importe ! Je ne serais bientôt plus là, nous ne seront plus là. Doucement, je
ferme les yeux et serre Mathieu contre moi. Oui nous partons, cependant nous
partirons ensemble…. L’heure est venue.
Je lui avais fait le serment de ne jamais l’abandonner. Jamais…..
Nous serons éternellement ensemble… A jamais unis par un amour impossible… Dans
la mort où je serais éternellement sien et lui éternellement mien...
Owari.
Fin de la première partie….