Les Surprenants chemins de l’amour





Titre :  Les Surprenants chemins de l’amour
Auteur : Elfy
Chapitre : 1
Genre : PG-13
Couple :  Pas encore défini
Disclamer : Persos tous à mwoua, prénoms pas tous à mwoua. Fly est le prénom de mamour de Léo, Sargo est le prénom de mamour de Cath, Mathieu est le prénom du jumeau de Cath. Léo est le frérot de Cath aussi, mais pas encore trouvé où le caser. Mince, mais c’est une grande famille ça. Conclusion : Sargo et Cath justes à mwoua.
Convention : Écriture en italique : pensées de Sargo 


Sargo


Aujourd’hui, j’ai dix-sept ans et je passe en Terminale. Je suis heureux…C’est le plus beau jour de ma vie.
Nan, pas uniquement en raison de mon passage en Terminale. Bon je reconnais que je suis également heureux pour cela aussi. Cependant mon bonheur est tout autre. Le garçon que j’aime m’a donné mon premier rendez-vous. Il dit vouloir m’entretenir d’un sujet très sérieux.
Je suis certain qu’il souhaite que nous parlions de nos sentiments mutuels. Enfin, sentiments mutuels, c’est un bien grand mot…
Je suis conscient des sentiments que j’éprouve pour lui, cependant j’ignore quels sont les siens à mon égard. Aujourd’hui je saurai…
Les vacances approchent, nous serons plus libres de nous voir. Ha, les grandes vacances ; période que j’adore ! Chaque année maman et moi partions à la campagne où elle possède une maison. Nous y allions seuls depuis que papa nous l’avait légué après son décès...Je me demande si nous nous y rendrons encore cette année ?
Je ne me suis pas encore présenté ! Que suis-je impoli ! Je m’appelle Sargo… N’est-ce pas étrange comme prénom !!! Vous ne croyez pas ???
Ma mère durant la période où elle m’attendait ne cessait de regarder un animé dont, je ne suis pas très sûre, le héros se nommait Sargo. Ce prénom lui plaisait énormément, alors elle m’a prénommé ainsi. Pourtant ma mère abhorre tout ce qui est animé, elle considère ces émissions comme irréels et incompatibles avec la réalité de son métier et de ses convictions profondes.
Maman est pédiatre, néanmoins il faut croire que j’ai dû l’influencer durant sa grossesse. Certaines femmes enceintes développent certaines particularités durant leur grossesse comme une envie de dévorer tout ce qu’elles trouvent et ont parfois un comportement bizarre. Maman a sans doute faire exception à la règle. Elle ne faisait que regarder cet animé (Shinzo) qui lui plaisait énormément semble-t-i. Après ma naissance, il a perdu tout attrait pour elle.
Ma chère maman aimerait que je suive ses traces et que plus tard je reprenne son cabinet. J’aime ma mère et j’adore lui faire plaisir. Je n’ai pas voulu décevoir ses espérance et je lui aie laissé croire que moi aussi je désire être pédiatre. Pourtant j’aime les enfants. Malheureusement je suis également conscient que ma nature dite différente fait obstacle à ce désir légitime pour tous êtres. Celui de donner la vie et d’être père et en devenant pédiatre, en prenant soin de ceux des autres, c’est une manière détournée de satisfaire cette envie de paternité. Je dois avouer qu’il est peu glorifiant de vivre par procuration… Sans compter que ce genre d’existence coûte chère en consultation psychologique. A vrai dire, ma véritable passion est l’informatique, les jeux vidéo, les logiciels. Pour être tout à fait franc et sans vouloir me jeter des fleurs, je suis assez doué dans ce domaine. J’ai mis au point deux jeux vidéo.
Malgré mon jeune âge, je suis parvenu à trouver le circuit d’une petite société anonyme par l’intermédiaire de laquelle je les ai discrètement écoulé. J’avoue toujours avoir du mal à réaliser que mon jeu vidéo soit en tête des ventes. Tant que ça fonctionne, moi je ne me plains pas.
De plus, on perçoit des royalties sur chaque vente. Mais pour cela il faut être assez réfléchit pour ne pas bêtement se laisser embobiner par des sociétés qui n’ont qu’un but, faire du profit et leur vendre les droits. Les chèques à multitude de zéro, peuvent vous faire perdre la tête.
Tout ce que je peux dire c’est que je n’ai pas à me plaindre.
Mes inventions me rapportent une petite rente assez importante qui est virée sur un compte que j’ai ouvert sans bien entendu en parler à maman. Je l’ai fait le même jour que j’ai vendu mes premiers jeux. Sans oublier la vente des produits dérivés. Maman ignore en quelque sorte ma double vie…
Je suis conscient de proférer d’énormes mensonges, je n’ai malheureusement pas d’autres choix. Pour tout vous dire, maman n’apprécie pas réellement les gens qui travaillent dans ce domaine. Elle dit que ce sont des fainéants qui se dissimulent derrière un ordinateur pour masquer leur crainte d’avancer dans la vie. Pauvre maman ! Si elle savait ! Malgré sa réticence, elle m’a quand même acheté un ordinateur modeste que je n’ai pu refuser. Je crois que si je ne l’avais pas accepté, elle aurait trouvé ma réaction étrange. Elle se serait mise à se poser des tonnes des questions auxquelles je n’aurais pas su répondre. Elle n’aurait eut de cesse jusqu’a ce quelle ait eut le fin mot de l’histoire.
Je l’ai ramené et l’ai échangé contre un model plus performant munie de toutes les fonctions nécessaire et indispensable à mon travail. J’ai dû bien entendu payer la différence.
Lorsque l’on travail dans ce milieu, il est préférable de se tenir à la pointe du progrès… Mes autres projets ne s’en porteront que mieux… Sans vouloir me vanter, je suis un adolescent assez studieux. Comment ne pourrais-je pas l’être avec une mère qui m’encourage comme la mienne ?
Dans quelques temps se sera la terminale professionnelle. Mon Choix s’est dirigé vers une
section de commerce. De nombreuses matières y sont enseignées qui me seront nécessaires dans ma future vie et également dans le métier vers lequel je me spécialise. J’ai également choisi quelques matières en option. Je dois avouer que ma mère est très fière et que de mon côté je suis heureux de la contenter ainsi ! Toutefois, je redoute le jour où elle découvrira que mes acquis ne sont pas destinés au métier auquel elle pense que je me consacrerais. Le seul fait de penser que je vais la décevoir me fait terriblement peur.
Cessons de penser au pire. N’est-ce pas magnifique ! L’arrivée du printemps, pratiquement en même temps que l’invitation de Mathieu. Nous avons rendez-vous ce matin. Oui, celui que j’aime s’appelle Mathieu. Quel prénom merveilleux ! Il sonne comme une douce musique.
Cela va être notre premier rendez-vous depuis son appel.
- Sargo ! me crie maman. Tu risques d’arriver en retard à ton rendez-vous.
- J’arrive maman, je lui crie, en sortant précipitamment du lit, attrapant ma serviette et me dirigeant vers la salle de bain.
Maman est persuadée que je sors avec Kathy. Elle est mon amie d’enfance, ma sœur. Qui a bien pu lui mettre une idée pareille dans la tête !? Tout ceci a été agencé par un malheureux concours de circonstances et une méprise. Je dois reconnaître que je n’ai rien tenté afin de démentir les constations de ma mère. J’admets que sur ce coup, j’ai fait preuve de lâcheté, malgré tout Kathy m’a soutenu. Elle a très gentiment accepté de continuer à me servir de couverture. Je suis conscient de proférer un nouveau mensonge. Cela ne sera que le second, cependant j’estime l’avoir fait pour la bonne cause. Je ne juge pas ma mère encore prête à faire face à la vérité me concernant.
Je suis faible, je l’avoue. Fort heureusement j’ai mes deux amis pour me soutenir. Nous, nous connaissons depuis la maternelle.
Un trio inséparable… En ce qui concerne mes sentiments pour Mathieu… J’ai la sensation de l’aimer depuis… Combien de temps cela fait-il ? A vrai dire cet amour remonte à la maternelle.
Mes sentiments sont apparus ce fameux jour où il m’a courageusement défendu contre ces brutes de la section des grands. Face à son courage, j’ai vu en lui un preux chevalier… Un héros.
Depuis c’est ce qu’il est à mes yeux. L’admiration et l’amour que je lui porte n’ont pas faibli, bien au contraire. De la maternelle jusqu’à aujourd’hui, Mathieu n’a jamais cessé de me protéger, m’estimant sans doute incapable de le faire. Il me surprotège, comme le font les grands frères.
Cependant je vois les choses de cette manière, parce qu’il représente mon idéal masculin.
Je vais sans doute vous paraître idiot, en pensant cela. Ce genre de paroles est rarement prononcé par un garçon. C’est pourtant la vérité…..
Que dire de Kathy… ma chère sœur ! Toujours présente dans les moments difficiles. Ma confidente… mon amie. C’est une jeune fille brune aux yeux marrons aux contours bleus.
Ma sœurette n’a pas le style mannequin, cependant elle plait beaucoup. De plus elle possède un avantage sur certaines filles dites plus belle qu’elle, notre Kathy est très intelligente et adorable.
D’une sensibilité incroyable. Mathieu et moi nous l’aimons énormément. Si je n’étais pas tombé amoureux de Matt, c’est sans aucun doute elle qui serait devenu l’élu de mon cœur. Elle est la seule à qui j’ai eu le courage d’avouer ma préférence pour les garçons. Kathy à su me comprendre…
Le mot en lui-même me fait un peu peur et je n’ose même pas le prononcer. Elle ignore que je suis amoureux de Mathieu, ne lui ayant jamais confié ce secret. J’ai pourtant l’impression qu’elle s’en est rendue compte. Nos rapports avant, libres et sans tabous, sont devenus plus discrets, à la rigueur dissimulés. Je ressens une petite gêne qui s’est installée.
J’ai la sensation qu’elle garde enfoui en elle, un énorme secret.
Je m’abstiens de lui poser des questions, je suis conscient qu’elle ne se confiera pas, du moins pas tant qu’elle ne sera pas prête. La voix de maman me ramène à l’ordre mais brutalement à la réalité. Je termine précipitamment ma douche et je déboule en trombe dans la chambre.
Là, c’est l’étape la plus difficile, la question existentielle, « que vais-je mettre ? »
J’extirpe un nombre impressionnant de vêtements de mon armoire : jean, chemise, t-shirt, sweat-shirt. Le contenu de celui-ci y passe, malheureuse, rien n’y fait. Le vêtement me mettra en valeur, sans pour autant me rendre ridicule, semble absent de la penderie.
Maman s’impatiente ! C’est elle qui me conduit… Vous allez sans doute vous moquer !
Un adolescent de seize ans qui se fait accompagner à son premier rendez-vous par sa mère.
Je m’en fiche, ça me fait plaisir qu’elle me dépose. Si je ne me décide pas, je risque de non seulement d’arriver en retard à mon premier rendez-vous, mais de mettre maman en retard.
Je n’ai donc plus le choix.
Je me jette sur un jean noir et un sweat de la même couleur qui mettent en valeur mon corps.
J’inspecte mon reflet dans la glace et le résultat ne me satisfait pas du tout. Le jean ceint ma taille fine et gaine parfaitement mes cuisses fuselées, cependant un peu trop à mon goût.
J’ai un peu honte de mon corps, trop efféminé pour mon âge. Le parfait Uke quoi ! Le sweat rentré dans le jean moule parfaitement mon torse frêle. Mes yeux violets mangent presque tou mon visage alors que mes cheveux roux longs tombent sur mes épaules.
Peut-être devrais-je les attacher ?
J’ai la physionomie d’un gamin et cela m’énerve. Je n’ai pas encore de poils au menton et je crois que je n’en aurais jamais, cela m’agace.
Vous allez me dire pourquoi du poil au menton ? C’est pourtant évident, cela fait plus viril. C’est ce que pensent tous les garçons de mon âge après tout, leur première barbe.
Quoi qu’il fasse admettre que je ne suis pas un garçon comme les autres. J’ai plus l’apparence d’une jeune vierge que celle d’un adolescent. Je me détourne et m’assieds sur le lit pour enfiler mes baskets. Zut, je remarque une petite trace noire, trop tard je ne peux pas changer, maman a déjà démarré la voiture. Je dévale les escaliers, sors de la maison et me précipite vers la voiture.
Voilà, les dés sont jetés, aujourd’hui une nouvelle vie va commencer pour moi, une vie à deux.

- A ce soir Sargo, me dit maman, en me faisant des signes de la main, après m’avoir déposé devant le petit café de la rue Saint-Jean où m’attend Kathy. J’adore ma mère, elle m’adore, je le sais.
- A ce soir maman, je réponds, en lui faisant de grands signes. Je me tourne vers Kathy, les joues rosies de plaisir.
- Salut Sargo, murmure Kathy, en me souriant chaleureusement.
- Salut, sœurette, dis-je, en lui rendant son sourire. Est-ce que Mathieu….
- Il n’est pas encore arrivé, me répond Cath. Ne soit pas si impatient, me fait-elle.
- Je sais, ris-je. Mais je suis tout excité, je suis impatient de savoir ce qu’a à me dire Mathieu. Est-ce que ça va ? Je ne suis pas trop gauche.
- Arrête de chercher des compliments petit frère, tu sais parfaitement que tu es beau comme un dieu, me dit Cath, en souriant. Malgré son sourire, je la sens mal à l’aise, pourtant je ne parviens pas à comprendre la raison.
- Sargo, commence t-elle, mais s’arrête, Matt vient d’arriver.
Une véritable vision enchanteresse… Il est magnifique ! Mon héros, mon preux chevalier est vêtu d’un jean blanc et d’une chemise de la même couleur, ses longs cheveux bruns, tressés en une natte qui lui retombe sur le torse. Ses magnifiques yeux marron, pailletés d’or me fixent intensément.
Je ne vois que lui…Le souffle me manque, il est à tomber raide amoureux. Pour moi c’est déjà le cas.
- Bonjour, me dit-il, en me prenant la main et en se penchant pour m’embrasser sur la joue.
Son geste me fait rougir et je manque de m’étrangler lorsque j’essaye de lui répondre. Ce n’est évidemment pas la première fois qu’il m’embrasse pour me dire bonjour. Pourtant aujourd’hui il y a une différence. Le garçon qui m’embrasse n’est plus mon protecteur, mais l’homme de ma vie. Et ce baiser prend une signification tout à fait différente pour moi.
- On y va continue t-il, comme si de rien n’était.
Je le suis, je suis disposer à le suivre au bout du monde et même en enfer. Ma main est encore dans la sienne, il m’entraîne dans le café. Je suis sur un nuage, les joues rosies de plaisir, je ne m’aperçois même pas que Kathy nous suit. Je ne remarque pas non plus le regard appuyé qu’elle me jette. J’ai la sensation de rêver, de vivre un véritable comte de fée…. Lentement, je m’assois face à celui que j’aime alors que Cath prend place à ses côtés.
De nouveau il prend la parole….Je ne me lasserais jamais d’écouter le son de sa voix…
— Sargo, me dit-il.
Je lève mes prunelles violacées emplies d’amour vers lui et je me suspens presque à ses lèvres, prêt à boire chacune de ses paroles.
— Tu es mon meilleur ami, continue t-il, mon frère, mon confident, tu es la seule personne qui sache me comprendre et mieux que moi-même.
Je souris et rougis de plus belle au compliment.
— Je suppose que tu as remarqué quelques changements à mon comportement étrange depuis quelques semaines.
J’acquiesce en silence, je crains de prononcer une parole et de rompre l’enchantement.
— A quand remonte notre amitié ? demanda t-il. A la maternelle n’est-ce pas ? Et depuis nous avons toujours été ensembles… Les trois inséparables mousquetaires, fait-il remarquer.
Oui ! Inséparables et d’inoubliables et merveilleuses années…
— Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, me dit-il comme s’il a lu dans mes pensées. Je réalise que le temps où chacun va devoir voler de ses propres ailes est enfin arrivé. Nous devons aller de l’avant, mon cher Sargo, me dit-il.
Cette dernière phrase me ramène brusquement à la réalité. Je tombe brusquement de mon nuage rose et ouvre de grands yeux surpris.
Quel étrange discours me tient Mathieu ! Qu’est-ce donc que cette histoire ? Aurait-il, lui ou Kathy décidé de mettre fin à notre amitié. Pour quelle raison fait-il allusion à notre amitié ? Ne sommes pas ici pour parler de nous, de nos sentiments. J’avoue que je suis un peu perdu et aie du mal à faire le lien. Légèrement égaré, je baisse les yeux afin de me reprendre et essayez de comprendre. Mon regard se pose sur les doigts de Mathieu entrelacés à ceux de Kathy…
J’en demeure pétrifié. Brusquent l’horrible vérité commence à m’apparaître. Les paroles de mon Mathieu confirment mes craintes.
— Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse m’arriver, surtout ainsi. J’ai toujours considéré Cath comme une merveilleuse amie, une sœur. A vrai dire c’est arrivé sans que nous l’ayons réellement décidé, m’explique t-il. Sargo, Kathy et moi nous, nous aimons, m’avoue t-il. J’aurais souhaité te le dire plus tôt, cependant Kathy ne jugeait pas le moment opportun.
— Et quand l’auriez vous jugé favorable ? je lui demande.
— Nous sommes désolés, s’excuse t-il. Nous craignions que tu te sentes mis à l’écart ou rejeté, me dit Mathieu. Nous attendions le moment propice.
— Le moment propice ?! je répète comme un automate.
Je suis anéanti….Presque scandalisé que mes amis aient pu me cacher une telle chose !
— En fait, nous attendions que toi aussi, tu sois aussi heureux que nous, me dit-il. Je connais ton petit secret, me dit-il.
Toujours abasourdi, j’ai le regard rivé à leurs mains entrelacées.
A quoi est-il en train de faire allusion ? De quel secret parle t-il ? Je panique. Se pourrait-il qu’il sache…. ? Dans ce cas, s’il est au courant pourquoi ???? Je ne sais plus, je n’y comprends plus rien…. Je suis complètement déboussolé. J’ai les neurones qui chauffent et je sens un horrible mal de tête poindre à l’horizon.
— Un secret, je répète.
— Je sais que tu es également amoureux, me dit-il. Je dois reconnaître que cette perspective nous facilite la tâche. Nous t’aimons et ne souhaitons que ton bonheur. Nous aimer tout en te sachant seul aurait été pour nous une vraie torture, m’explique t-il.
J’ai l’esprit en surchauffe.
Pourquoi Mathieu parle t-il autant ? Le son de sa voix commence brusquement à m’agacer. Un fort désir de me lever et de quitter le café m’envahit. Pourtant je ne bouge pas et continue à fixer leurs doigts enlacés.
— Ha !
C’est le seul mot que je suis en mesure de prononcer. Devant l’état de léthargie dans lequel je semble m’être plongé, Matt s’inquiète.
— Sargo, murmure Matt. Ca va ?
— Frérot, tu es tout bizarre, s’inquiète Cath qui de tout évidence a compris ce que je ressens.
Je n’ose pas lever les yeux vers eux. Je n’ai aucune envie qu’ils aperçoivent les larmes de honte, de tristesse qui menacent de déborder de mes prunelles.
Pourtant c’est plus fort que moi. Quelle honte ! Je me suis trompé sur toute la ligne et me suis fait tout un cinéma. Mathieu n’est pas amoureux de moi, mais de Kathy.
Comment ai-je pu me fourvoyer ainsi ? Pourtant en y regardant de plus près, il ne m’a jamais laissé entendre quoi que ce soit, aucun de ses gestes à mon égard n’étaient équivoques, uniquement tendres et protecteurs.
Pourquoi me suis-je monté ainsi la tête ? Et comment n’ai-je pas immédiatement réalisé ce qui se passait ? Comment aurais-je pu ?
Aveuglé par ma passion, perdu dans mes tribulations, accroché à mon nuage rose je ne pouvais avoir qu’une vue partiale de cette affaire.
— Sargo, m’appelle Mathieu.
A contre cœur je lève des prunelles emplies de larmes vers lui.
— Qu’y a t-il ? m’interroge t-il inquiet.
— Je… je ne suis qu’un idiot, parvins-je à balbutier.
— Un idiot, répète Cath, en me regardant étrangement. Sargo, tu nous inquiètes, es-tu certain que ça va ?
Oui, un crétin ! Pourquoi suis-je si émotif… Je dois m’en aller, sans quoi je risque de me trahir en éclatant en sangloter devant mes amis.
— Oui, oui, suis-je capable de balbutier. Excusez-moi, leur dis-je, en me levant précipitamment.
Je dois trouver un endroit calme afin d’extérioriser ma peine, ma déception. Ma rage… Une fois de plus je me suis ridiculisé en me montant la tête comme un adolescent débile que je suis.
 


A suivre …