Les Surprenants chemins de l’amour
Titre :
Les Surprenants chemins de l’amour
Auteur : Elfy
Chapitre : 2
Genre : PG-13
Couple : Pas encore défini
Disclamer : Persos tous à mwoua, prénoms pas tous à mwoua. Fly est le
prénom de mamour de Léo, Sargo est le prénom de mamour de Cath, Mathieu est le
prénom du jumeau de Cath. Léo est le frérot de Cath aussi, mais pas encore
trouvé où le caser. Mince, mais c’est une grande famille ça. Conclusion : Sargo
et Cath justes à mwoua.
Convention : Écriture en italique : pensées de Sargo
Fly
La vue
brouillée par les larmes, je me précipite dans les toilettes. Je suis si accablé
que je ne remarque pas l’obstacle qui arrive face à moi… J’entre carrément en
collision avec une poutre de fer. C’est le choc frontal et brutal, je me
retrouve au sol, le souffle court.
— Ne pourrais-tu pas faire plus attention gamin ?! m’apostrophe une voix assez
grave et sensuelle.
Gamin ! Quelle surprise ! Cette vérité fait monter en moi une fureur sans non et
accroît l’impression de tristesse que je ressens. Un impérieux désir de
décharger ma colère sur quelqu’un me saisit. Je lève mes mirettes emplies de
larmes vers mon interlocuteur et là, je le prends comme bouc émissaire et me
défoule sur lui.
— Ne pourriez vous pas regardez ou vous mettez les pieds, cela m’éviterait
d’avoir à vous cogner, m’écris-je. Pour qui vous prenez-vous ? Vous
imaginez-vous que votre condition d’adulte vous confère tous les droits ?! Je
ferais attention si je le désire ! Grossier personnage que vous êtes.
Et là, j’ai été poli.
— Hey ! Du calme, m’intime l’individu dont le visage est encore flou pour ma vue
brouillée de larme. Il semblerait que tes hormones soient en train de te jouer
des tours. Aurions-nous à faire à un amoureux transi plaqué par sa petite amie ?
Quel con !
Mais cette simple phrase vient de briser la dernière barrière qui retenait
encore ma peine. J’éclate brusquement en sanglot en me jetant dans les bras de
ce malotru que je connais ni d’Eve, ni d’Adam. Ma réaction l’a surpris. Je le
sens se contracter, pourtant il ne bouge pas et se contente de me serrer contre
lui. Je sens qu’il me tapote maladroitement le dos. Il n’a apparemment pas
l’habitude de consoler des adolescents hystériques. Il me garde contre lui, le
temps que j’expulse ma peine. Au fond il n’est pas si désagréable que cela.
J’ignore depuis combien de temps nous sommes assis au sol, dans les bras l’un de
l’autre. J’entends quelques personnes renifler, murmurer, en entrant et en nous
voyant ainsi. J’avais complètement oublié où nous, nous trouvions.
Quelle importance ! J’ai mal et il me faut extérioriser tout cela, sous peine
d’exploser. La voix de mon exutoire du moment me ramène à la réalité.
— Alors gamin, te sens-tu mieux ? me demande t-il.
J’essuie mes yeux du revers de la main et renifle comme un enfant de cinq ans
qui s’est fait mal au genou, puis, je lève la tête vers lui. Je dois avouer que
je ne m’attendais à pas une telle découverte. J’en reste muet… Sans vergogne je
me mets à le détailler. Et dire que je m’apitoyais sur mon sort… Je ne suis pas
le seul à faire efféminé. Ca me fait une belle jambe et ce n’est pas pour autant
que cette constatation me soulage. Pourtant, je suis captivé par ses yeux bleus
intenses qui me fixent étrangement, je ne parviens pas à identifier la lueur qui
s’y reflète.
J’arrive tant bien que mal à m’arracher à leur emprise et continue mon examen.
Mes yeux descendent jusqu’à son nez légèrement busqué que je trouve adorable.
Puis mon regard se pose sur ses lèvres : elles sont rosées et pleines et me
paraissent si sensuelles.
Que suis-je en train de faire ? Simplement de détailler un individu que je ne
connais même pas.
Il doit certainement me prendre pour un pervers, pourtant il ne se dérobe pas à
cet examen, j’ai même l’impression qu’il y prend plaisir, mais là, c’est mon
opinion. Je reprends mon examen et j’aperçois un anneau à son oreille gauche en
forme d’étoile.
Quel bijou étrange ! Sans doute las de cette inspection plus ou moins
indiscrète, il se relève et m’aide à en faire autant. Je m’exécute toujours
abasourdi par le spectacle que je découvre. Je ne peux m’empêcher de continuer à
le détailler. Il est très haut par rapport à moi, peut être un mètre quatre
vingt, comparé à mon petit mètre soixante quinze, je fais pygmée. Mon regard se
reporte sur la partie inférieure, mais sans aucune arrière-pensée. Il porte un
jean qui lui tombe sur les hanches et j’aperçois un piercing à son nombril,
encore une étoile. J’ai toujours voulu savoir quel effet cela faisait, mais
j’avoue volontiers que je suis lâche. J’ai peur de souffrir.
Ce truc se fait sans anesthésie, mince, mine de rien ça doit faire mal.
Il est vrai que l’on dit qu’il faut souffrir pour être beau, quand même- Je ne
suis pas maso.
Si Maman le voyait, je sais ce qu’elle dirait : encore un de ces punks tatoué et
perforé de partout. La connaissant, elle n’apprécierait certainement pas que je
me ramène à la maison percé de partout, alors fréquenter un tel personnage.
J’achève mon examen. Il porte un débardeur court et sur son épaule se dessine un
tatouage. Je n’aperçois que la griffe du dragon alors que le reste semble
apparaître sur le haut de son ventre.
Sans doute se l’est-il fait tatouer sur le torse et le dos ! Ca aussi j’aimerais
bien le tester, mais là, encore c’est une question de résistance à la douleur.
Cela fait aussi mal que le piercing et si c’est mal exécuté, bonjour les risques
d’infection. Néanmoins je suis quand même admiratif devant ceux qui ont le
courage de le faire. Une brusque envie de découvrir le reste de ce tatouage
m’envahi. Je me traite immédiatement de malade et tente de m’éloigner de cet
individu que je ne connais pas et contre l’épaule duquel j’ai épanché ma peine.
Manque de chance : il me retient par le poignet et se penche vers moi « merde,
je ne vais quand même pas me faire agresser dans les toilettes » ?
Qu’est-ce qui m’a prit de m’épancher sur son épaule ? Une mèche de ses longs
cheveux blonds retombant plus bas que ses reins m’effleure les lèvres et je
sursaute.
Il a une tignasse pratiquement hirsute, le genre hérisson ou Sanosoké dans
Kenshin, quoi plutôt le style Kenshin.
— Euh ! Je me sens beaucoup mieux, je lui dis. Vous pouvez me lâcher monsieur.
— De quoi as-tu peur ? Mon intention n’est pas de te violer, tu sais, plaisante
t-il.
Quel con !
— Euh ! Mais je euh… ne suis-je que capable de balbutier.
On ne sait jamais. Dès fois que je me trouverais en présence d’un pervers des
toilettes.
— J’ai déjà eu des interlocuteurs plus loquaces que toi, me dit-il.
Je pince mes lèvres pour éviter de sortir une insulte bien sentie. Pour qui se
prend t-il ?
- N’as-tu pas envie de me confier ce qui te tracasse gamin ? me demande t-il.
Il est bien la dernière personne à qui j’ai envie de me confier. Devant mon
silence délibéré, il sourit, ce qui me met mal à l’aise. J’ignore pourquoi, mais
je sens que ce type va m’attirer des ennuis. Il serait plus prudent d’opter pour
un repli stratégique avant qu’il ne tente de faire plus ample connaissance au
point que je ne puisse plus me débarrasser de lui.
— Aimerais-tu que je joue les médiums ? se moque t-il.
Décidément ce type ne me plait pas. Et son sourire non plus. Je n’attends qu’une
chose, qu’il veuille bien me lâcher afin que je m’en aille immédiatement. Il
pose deux doigts sur front et imite les médiums que l'on voit à la télévision.
— Que vois-je ? Hum, je vois un jeune homme, un châtain. Le garçon que tu aimes,
celui avec qui tu t’imaginais vivre une véritable histoire d’amour. L’être que
tu t’imaginais être ton âme sœur…. Hum, je vois… Oh ! Surprise ! Il t’a rejeté,
continue t-il à se moquer.
Je serre les poings, furieux. Un vif désir de lui défoncer sa belle gueule me
saisit, à croire que ça lui fait plaisir de tourner le couteau dans la plaie.
Et puis comment sait-il pour… ?
— Jouer les veilles maquerelles fait-il partie de vos attributions de médium à
la noix ? je lui balance.
— Entre autre chose, me répond t-il. Cependant, je confesse que je suis un
vilain monsieur qui écoute aux portes, continue t-il, sans pour autant se
départir de son sourire provocateur.
J’ai vraiment envie de le frapper.
— Ha, je suis découvert ! Je reconnais que j’ai entendu le début de la
conversation.
Il me donne de plus en plus envie de le tabasser, quoi qu’avec mes petites
mains, mes petits bras frêles, je ne risque pas de lui faire grand mal.
— Je jure sur l’honneur que je n’ai pas eut l’occasion d’entendre la suite, j’ai
été saisit d’une envie très pressante, m’explique t-il. Cependant en te voyant
débouler comme une vierge effarouchée qui aurait assisté à un spectacle qui lui
était normalement interdit. Je n’avais nul besoin d’entendre la suite, me
dit-il.
Comment ose t-il ?! Je vais le tuer, moi ! Une vierge effarouchée ! Malgré ma
colère croissante, j’ai du mal à demeurer furieux plus de deux minutes contre
lui. Cet individu est un idiot qui n’a aucun respect pour la vie privée d’autrui
et qui ne s’embarrasse pas de complexe mais qui malgré les apparences semble
avoir de l’humour, bizarre mais de l’humour quand même.
Je ne peux alors pas me retenir et éclate de rire.
— Qu’ai-je dit de si drôle ? Tu devrais savoir ce que c’est de ne pouvoir se
retenir ! me répond t-il l’air faussement vexé.
Je n’en peux plus et me fouts franchement de sa tronche. Un sourire étire ses
lèvres.
— Il semblerait que ça aille mieux, me dit-il tout à coup.
Sa main enserre toujours mon poignet. Je réalise que cet inconnu tente de me
réconforter du mieux qu’il peut. Il remonte dans mon estime.
— Oui, merci, je lui réponds. Etes-vous toujours ainsi ? je lui demande.
— Que veux-tu dire par ainsi ? m’interroge t-il.
— Vous mêlez d’emblée des affaires d’autrui au point que l’on ait qu’un désir,
celui de vous frapper ? fais-je innocemment.
— A vrai dire pas toujours, me répond t-il. Ca dépend de l’individu, plaisante
t-il. Mais il est vrai que lorsque le l’on m’aperçoit, la première réaction de
mon vis-à-vis est de vouloir me tuer.
— Je dois reconnaître que je peux comprendre cela, je lui lance. Désolé !
fais-je.
Je me sens obligé de m’excuser, je me demande pourquoi ? Après tout, cet idiot
m’avait quand même consolé à sa manière.
— Ne soit pas désolé, l’ingratitude humaine, c’est mon lot quotidien, me dit-il
tout sourire.
Là, moins vingt points et des envies de meurtre m’assaillent cette fois-ci.
- Que vais-je faire ? Je murmure à moi-même.
Je n’ose pas retourner dans la salle et que vais-je leur dire ?
— Je dispense également des conseils matrimoniaux, me dit-il.
Je le fixe cette fois, furieux, il a vraiment l’art et la manière ce crétin. Il
serait le dernier homme sur la terre, ce ne serait certainement pas à lui qui je
demanderais un conseil, quel qu’il soit.
Oh ! Et puis ! Au point où j’en suis… Je ne peux pas d’avantage me ridiculiser
que je ne l’ai déjà fait… Ca ne me coûte rien de l’écouter, qui sait ! Il
pourrait se révéler meilleur conseiller que médium...
— Que proposez-vous ? m’entends-je demander.
— Proférer un gros mensonge. Dis leurs que tu pleurais de déception, en raison
du retard de ton petit ami. Que tu crois qu’il t’a posé un lapin !
Mais pourquoi lui ai-je posé la question ?
— Le silence s’avère être parfois la plus subtil des solutions, surtout si c’est
pour entendre quelqu’un sortir de telles conneries, je lui lance furieusement.
Le ridicule ne tue pas, toutefois avec des types pareils et ce genre de
conseils, je suis certain que oui.
— Quelle ingratitude ! Je cherchais juste à aider. Penses-tu que les problèmes
sentimentaux d’adolescents boutonneux, soient ma tasse de thé, me lance t-il,
sans se départir de son sourire.
— Que ? Quoi ?
Je manque de m’étrangler et là, gringalet ou pas, j’ai envie de lui effacer son
sourire à ce connard. Mais quel con !
— En bonne compagnie on ne s’ennuie pas, cependant je n’ai pas que ça à faire
gamin ! J’ai une affaire à diriger, me dit-il, en lâchant enfin mon poignet. De
plus je tiens à demeurer en vie, du moins jusqu’à la fin de la journée, il
serait dommage que je me fasse étriper par un mioche en colère.
Il va finir par me faire exploser à me traiter de gamin, de mioche.
— Je ne suis pas gamin, je lui lance furibond. Je m’appelle Sargo monsieur.
— Sargo ? Mimi comme prénom, me dit-il.
Son sourire n’a rien d’appréciateur, il est simplement en train de se moquer de
mon prénom et puis quoi encore ? C’est mimi, à croire que je ne suis pas assez
traumatisé par mon apparence de Uke, il faut qu’il en rajoute, mais je vais lui
faire ça fête moi.
— Enchanté, moi c’est Fly. Je trouve le monsieur de trop. J’ai la sensation
d’être vieux pervers en train de renifler un minet.
Fly ?!
Son prénom est aussi ridicule que le mien à bien regarder, mais son image est si
drôle que je me mets à rire, malgré mon envie de lui dévisser la tête.
— Voilà qui est mieux, Ja ne, me lance t-il avant de s’en aller.
Du japonais, il n’a pourtant pas l’air d’un japonais. Je vois et entends des
trucs japonais partout.
Et puis n’importe qui peut apprendre le japonais s’il le désire. Ce n’est
d’ailleurs pas la meilleure manière, si l’on souhaite se faire remarquer de
quelqu’un. Il faut que je me soigne. Je n’ai malheureusement pas le temps
d’approfondir mes connaissances linguistiques : il s’est déjà éclipsé. Bien… Je
dois maintenant trouver le courage de quitter ces toilettes pour aller affronter
mes amis et leurs interrogations. Je me lave le visage, me mouche et remets un
peu d’ordre dans ma tenue, puis je quitte enfin ceux-ci. Je jette prudemment un
coup d’œil dans la salle. Fly n’est plus dans les parages, ce qui me soulage.
J’avoue que je n’ai vraiment pas envie de revoir sa tronche. Je regagne la table
où ma petite sœur et l’homme que j’aime sont toujours assis, inquiets de mon
subit départ.
— Sargo, s’exclame Mathieu, en me voyant arriver.
— Mais où étais-tu passé ? me hurle Cath, en me fusillant du regard, malgré son
inquiétude. Ne sais-tu pas que c’est impoli de quitter ainsi ces amis ? Nous,
nous sommes inquiétés, me dit-elle lorsque je m’assieds enfin.
— Sargo, m’appelle, Matt, en me prenant la main. Te sens-tu bien ?
Pour l’instant je suis incapable de fournir la moindre réponse cohérente.
Beaucoup trop de sentiments s’entremêlent en moi. De plus la sensation de la
main de Mathieu sur la mienne me paralyse. Je dois avouer que je n’ai plus du
tout les idées claires.
— Est-ce vrai ce que vient de m’apprendre Cath ? m’interroge t-il.
— Ha oui ! Quoi ? Fais-je.
— Sargo ? Serais-tu amoureux de moi ? me demande t-il. Ce qui expliquerait ta
fuite subite et l’état dans lequel tu te trouves, fait-il remarquer.
Mince, suis-je aussi transparent ?
Je dois reconnaître que ma jolie scène de départ larmoyante y est pour quelque
chose. Cependant, Kathy est trop perspicace également. L’envie de lui avouer mes
sentiments me saisit.
Pourquoi ne pas me laisser aller et enfin me libérer ? Je panique ! Que dois-je
faire ? Heureusement je trouve la réponse dans le regard de ma chère sœur… Peut
importe ce que j’éprouve ! Je ne peux porter atteinte à leur bonheur… Je m’en
voudrais à mort, si les deux êtres que j’aime le plus devaient souffrir par ma
faute.
— Vous savez que je vous aime tous les deux et j’avoue avoir pleuré, cependant
c’était des larmes de joie et de déception.
Menteur comme un arracheur de dents ! Quel mensonge éhonté ! Qu’importe ! Leur
bonheur m’est plus précieux que le mien. Ils me fixent incrédules ne comprenant
pas ce à quoi je suis en train de faire allusion.
— J’étais si heureux en apprenant la nouvelle que je n’ai pu retenir mes larmes,
je leur explique. Je souhaitais profiter de l’occasion pour vous présenter celui
dont je suis amoureux, malheureusement il m’a posé un lapin, je balbutie.
Quel comédien ! Cela ne fera que le second mensonge, je vais finir par prendre
un abonnement ou gagner le pompon.
— Es-tu sérieux ? s’écrie Mathieu ! Sors-tu réellement avec quelqu’un ? me
demande t-il, méfiant.
Là, je prends un air presque vexé !
— Depuis quand ? continue Cath, tout aussi surprise et méfiante que son
amoureux.
Ils semblent m’accuser à raison d’ailleurs, d’inventer ce petit ami, afin qu’ils
ne se sentent pas coupables.
— Pourquoi avoir gardé le silence ? m’accuse t-il presque.
— Est-ce une de nos connaissances ? m’interroge Cath.
— Je…, je ne peux que balbutier.
Merdouille, je me suis fourré dans un drôle de pétrin. Pourquoi ai-je opté pour
la solution de facilité ? Je suis assailli de questions auxquelles j’ai du mal à
fournir des réponses cohérentes. Je suis en train de m’embourber de plus en
plus. Je bafouille…. Bégaye….
Comment vais-je pouvoir me tirer de ce guêpier ? Des mensonges proférés qui
s’enchaînent et s’imbriquent pour rendre mon tout premier mensonge plausible et
il va falloir en émettre un autre pour couvrir tout cela.
C’est la panique totale ! Les yeux de mes deux amis sont braqués sur moi et
attendent une réponse à leurs questions. Je déteste mentir, pourtant je ne fais
que cela depuis quelques temps…. Ma vie n’est qu’un grand film de mensonges.
— A vrai dire depuis le début des vacances, murmure une voix grave et sensuelle.
Oh ! Non ! Pas lui !
Revoilà le crétin congénital dans le décor, Fly. J’étais persuadé de ne jamais
le revoir, pourtant il est là, se penchant vers moi. Les phares allument rouge…
les sirènes hurlent... Danger… Danger… Au secours…. Panique… Panique… !!!!
Que dois-je faire ? Vais-je lui balancer mon poing au visage ou me lever et
prendre mes jambes à mon cou ?
Je suis tétanisé et il met à profit mon état pour m’embrasser à pleine bouche
devant Mathieu et Kathy qui écarquillent les yeux de surprise et laissent
s’écraser au sol leurs mâchoires.
Mais je rêve ou quoi ? Quel profiteur ! Ce crétin est en train de m’embrasser !
Quelle audace ! Ne pourrait-il pas me demander la permission ?
Malgré ma colère, je ne tente rien afin de le repousser. Ses lèvres sont chaudes
et douces et je réalise que l’on vient de mon donner mon premier baiser.
— Je suis navré de ce retard mon amour, me dit-il.
Suis-je en train de rêver ? Nan, ce doit être certainement un cauchemar ! Fly
est tout simplement en train de se faire passer pour mon poseur de lapin. Mais
que lui arrive t-il ?
— Il y avait un monde fou aujourd’hui, ils étaient plus déchaînés que
d’ordinaire, me dit-il. J’ai du faire le forcing et fermer le magasin pour ne
pas rater notre rendez-vous. Je suis vraiment désolé me dit-il, en essuyant
tendrement mes larmes…
Quel acteur ! J’ai les joues rouges de honte… et voilà que monsieur se tourne
vers Kathy et Matt comme s’il s’aperçoit brusquement de leur présence.
— Salut, dit-il, en me poussant légèrement, afin que je lui fasse une place.
Non, mais il ne manque pas d’air !
Ce crétin n’a fait que se moquer de moi dans les toilettes et voilà qu’il se
pointe la bouche en cœur et se fait passer pour mon petit ami, comme si de rien
n’était.
Ca y est ! Je le tue, puis je le ressuscite pour de nouveau le tuer…
— Je vois que Sargo à malencontreusement oublier de vous parler de moi, continue
t-il sur sa lancée.
C’est décidé, je le tue, je le tue….
— Je sens comme un léger mal aise, fait Fly. Qu’y a-t-il ? Serait-ce le fait que
Sargo soit amoureux ou qu’il le soit d’un garçon qui vous gène ? demande Fly, en
souriant.
Là, il est mort !
Pulvérisé, éradiqué !
Je sens la moutarde me monter au nez. Je suis rouge de colère.
— N’est-il pas adorable, continue t-il. Il rougit comme une jeune pucelle,
s’écrie t-il. Non mais quel con, quel con !
Ma fureur est à son comble, je vais lui foutre mon poing sur la tronche.
— Euh, je… balbutie Kathy. Pas du tout. Nous sommes seulement étonnés que Sargo
ait omis de nous parler de vous, explique ma petite sœur. Si vous êtes son petit
ami nous aurions du être les premiers au courant ? Vous ne croyez pas ? fait
narquoisement remarquer Kathy, partagée entre l’envie de me venir en aide,
voyant ma gêne ou d’exploser de rire, je réalise qu’elle a parfaitement cerné la
situation.
— Vous connaissez Sargo, si discret ! Je doute, que sa mère approuverait,
commence Fly.
Non, mais quel menteur, pire qu’un arracheur de dents.
Je vais le tuer, le massacrer.
J’ai envie de lui bourrer le tibia de coups de pied, tellement je bous
intérieurement.
— Et je pense que notre différence d’âge y a été pour quelque chose dans sa
décision de garder notre amour secret. J’ai vingt sept ans et Sargo est encore
mineur, fait-il remarquer.
C’est plus que je ne puis en supporter ! Mon pied va douloureusement lui
caresser le tibia.
Il grimace mais continue à sourire alors que son regard veut me réduire sur
place en cendre.
Un vieux ! A l’annonce de son âge j’ai faillait tomber du siège ! J’en ai la
mâchoire qui en tombe là ! Fly me fixe un sourire narquois au coin des lèvres.
Quel connard, je le déteste de plus en plus.
Je regarde Mathieu dont la mâchoire à de plus en plus de mal à rester en place
au fil de l’invraisemblable récit de mon soit disant petit ami, c’en est
vraiment risible, mais je n’ai malheureusement pas l’envie.
Ce connard me tape vraiment sur le système et c’est peu dire.
— J’admets que c’est un peu vieux, cependant l’amour lui n’a pas d’âge, rigole
Fly.
J’en suis certain qu’à la fin de notre petite réunion, l’un de nous va crever et
ce ne sera ni Mathieu, ni Kathy, ni moi.
— Sargo lui-même ne s’attendait pas à tomber amoureux d’une antiquité, mais les
voix du Seigneur sont impénétrables et les chemins qui mènent à l’amour
surprenant. déclame t-il, en prenant un air de prêtre qui fait un sermon.
Non mais entendez-le déblatérer ces conneries et il se croit drôle, en plus.
Mais quelle honte, quelle honte ! Mes amis vont penser que je suis tellement en
manque et si peu sûr de moi que je fais les sorties des maisons de retraite. Je
suis tellement énervé que j’éclate de rire, ce n’est qu’un rire nerveux, de
frustration de ne pouvoir pulvériser ce crétin congénital assis à mes côtés.
Matt et Kathy pensent que je suis heureux et se mettent à rire à leur tour. Et
voilà qu’il continue à déblatérer ses idioties, bla, bla, bla, bla, bla. Je
n’écoute presque plus. Je ne supporte plus d’entendre ses mensonges concernant
ses affaires qui seraient selon lui importantes.
Son appartement… Son père…..
Comment peut-on proférer tant de mensonges en si peu de temps ! C’est incroyable
! Ce type n’a aucun respect ! A qui compte t-il faire avaler ces énormités ? Il
est trop con pour apprécier ce que nous les jeunes sommes sensés aimer. Bon
j’avoue, je suis partial et de mauvaise foi, mais il me tape sur le système. Et
nous voilà reparti pour une séance de bobards, je n’en peu plus, je n’écoute
plus. Un violent désir de me tirer me saisit, ce type m’agace.
— M’écoutes-tu mon cœur, me dit Fly, me ramant à la réalité. Es-tu certain que
ça va ? me dit-il, en posant sa main sur mon front, profitant encore pour me
voler un baiser, je ne peux réagir sans provoquer un scandale.
Je me contente de sourire, en faisant un regard de jeune fille émerveillée.
Cela risque de se payer très cher.
L’après-midi montre son nez et Fly a alimenté toute la conversation. Alimenter,
je dirais carrément accaparé.
Je dois lui tirer mon chapeau, lorsqu’il profère un mensonge, il ne le fait pas
à demi. Kathy et Mathieu se lèvent, m’indiquant qu’ils vont rentrer.
Je comprends qu’ils souhaitent se retrouver un peu seuls.
Je réalise aussi que je vais devoir rester avec ce crétin congénital, maman ne
vient me chercher que ce soir.
— Merci, me souffle Cath, en m’embrassant. Bonne chance, me dit-elle.
A-t-elle compris ? S’est-elle rendue compte de mon supplice ? J’espère que non.
En fait Kathy est trop perspicace pour ne pas avoir compris la réelle situation.
Et ma sœur est surtout très sensible. Je la vois serrer la main de Fly et se
pencher pour lui murmurer quelque chose à l’oreille.
— Fait attention à toi petit frère, me murmure Mathieu à l’oreille après m’avoir
effleuré la joue.
Matt, lui ne semble pas convaincu. Merdouille ! J’aurais peut être dû être plus
démonstratif : trop tard. En tout cas mon grand frère ne semble pas apprécier
mon pseudo petit ami. Je les regarde partir main dans la main, ils sont heureux
et moi je suis malheureux et je n’ai droit qu’au crétin congénital.
Nous sommes enfin seuls, je vais pouvoir me défouler sur lui sérieusement.
— Enfin ! J’ai cru un instant qu’ils n’allaient jamais partir, souffle Fly.
Ce que je le déteste.
— Elle a l’air gentille ton amie et sensible. Elle souhaite réellement ton
bonheur. Elle pense que je suis capable de te l’apporter. Par contre l’autre ne
semble pas me blairer. Je me demande bien pourquoi ?
— Par contre, je me demande bien pourquoi vous paraissez si étonné ! Je dois
reconnaître qu’après deux minutes de fréquentions on a qu’un désir c’est de vous
tuer, fais-je remarquer.
— Je sais, tu me l’as déjà dit, rétorque t-il. Juste une chose le mioche, plus
de mec dans mon lit. En temps normal je suis hétéro et j’ai bien l’intention de
le rester, enchaîne t-il. Ne prends pas mon intervention pour des avances, je
souhaitais juste aider, m’explique t-il.
— Sans blague, lui dis-je. Je ne vous ai rien demandé.
— Je sais et c’est sans doute parce que t’es un gentil gamin, mais la bite je
n’y touche pas, me lâche t-il.
Alors là, il va la prendre. Je le hais, il se croit intéressant et en plus il
est vulgaire et sans éducation, je le déteste.
— Tu n’es qu’un pauvre con, je hurle, furieux, en utilisant le tutoiement et en
lui balançant mon poing au visage.
Il le reçoit de plein fouet mais ne bronche pas. Seul un filet de sang coule le
long de sa lèvre, prouvant que je l’ai frappé.
- Tu es le mec le plus dégueulasse, le plus con, le plus vantard que je n’ai
jamais rencontré.
— L’ingratitude des adolescents, lance t-il, en s’essuyant le coin de la lèvre.
Je te remercie pour la description et tous ces compliments.
— J’espère ne plus jamais te revoir, je lui crache presque ces mots au visage.
Je suis tellement furieux que je me lève et quitte le café comme une furie.
— Hey ! Penses-tu que je vais payer vos consommations, me hurle t-il.
— N’est-ce pas ce que dois faire le petit ami idéal, ayant sa propre affaire ?
lui dis-je, en sortant définitivement du café.
Il est préférable que j’aille terminer la journée dans le cabinet de ma mère.
Tout, plutôt que de voir la tronche de dégénéré à ce Fly.
— Ben voyons ! Cela m’apprendra à vouloir aider mon prochain, maugrée Fly dans
sa barbe.
A suivre …