Les Surprenants Chemins de l'amour
Titre
:
Les Surprenants chemins de l’amour
Auteur : Elfy
Chapitre : 5
Genre : PG-13
Couple : Pas encore défini
Disclamer : inchangé
Résumé : Fatiguée
Convention : Ecriture en italique : pensées de Sargo
Un Week-end Particulier (Partie 2)
Voilà plus
de deux heures que nous sommes revenus. Maman n’a pas soufflé un mot et c’est
contenté de s’enfermer dans sa chambre. Durant le trajet de retour, elle
également demeurée silencieuse. Elle ne m’a fait aucune remarque désobligeante,
aucun reproche. Maman ne m’a tout simplement pas adressé la parole.
Elle m’a ignoré.
Cette attitude m’a beaucoup plus marqué et fait de la peine que n’importe
quelles paroles blessantes.
Elle m’a de nouveau adressé la parole une fois à la maison, cependant uniquement
pour me conseiller d’aller prendre une douche. Ensuite elle s’est enfermée dans
sa chambre. Une fois sous la douche j’ai eut tout le loisir de réfléchir à cet
évènement. Je réalise que je me suis comporté comme un idiot, un gamin sans
cervelle…
Pourquoi ? Pourquoi ai-je réagit ainsi ? Les larmes me viennent aux yeux…Je n’ai
qu’une idée en tête : j’ai déçu ma mère. Que vais-je faire maintenant ? Ma mère
est tout pour moi…Elle m’a servit de mère, de père et à toujours été lorsque
j’avais besoin d’elle…. Et l’était encore jusqu’à ce que…… Que pense t-elle
maintenant ? Je crains que quelque chose ne se soit brisée dans notre
relation….J’ai la sensation que plus rien ne sera comme avant entre nous. J’ai
tout gâché avec mes jeux idiots de gamin ! Abattu, je sors de la salle de bain
et pénètre dans ma chambre… Tel un automate j’enfile mon pyjama. Je me glisse
sous les draps…. Je vais me coucher sans dîner… Je n’ai pas faim…. Ils sont si
froids et si impersonnels. Je me blottis contre Mathieu. « Mathieu… mon Teddy…
un nounous d’au moins un mètre… C’est un cadeau de ma maman pour mon dixième
anniversaire… finalement ils ont tous raison de dire que je suis un
gamin…D’ailleurs pour ma mère j’en suis un. Les larmes me viennent brusquement
aux yeux…. Aujourd’hui a été la plus horrible des journées qu’il ne m’ait jamais
été donné de vivre. Elles glissent le long de mes joues et je pleure en silence.
Pourquoi ai-je accepté ce rendez-vous avec Mathieu ? Pour quelle raison ai-je
participé à cette comédie ? Je n’aurais jamais dû quitter mon lit. J’enfonce mon
visage dans mon nounours afin d’étouffer mes sanglots. La voix de maman me
ramène brusquement à la réalité.
- Sargo, appelle t-elle. Il me semble qu’une discussion s’impose, entend-je
derrière la porte.
Seigneur ! Non ! Pas maintenant ! Je suis incapable de supporter de nouvelles
explications… Je n’aurais pas la force de soutenir le regard de ma mère. Je suis
tellement honteux de mon comportement… J’ai encore son regard à l’esprit.
- Sargo, insiste t-elle.
Je n’ai malheureusement aucune autre alternative. Ma mère est quelqu’un de
réellement obstinée. Elle demeurera derrière la porte jusqu’à ce que je lui
ouvre.
- Entre maman, lui dis-je.
La porte n’était pas verrouillée, d’ailleurs je ne l’ai jamais fait. Maman le
sait, cependant elle respect mon intimité et n’y pénètre qu’après avoir frappé
et que je l’ai autorisé à entrer. Ce respect est d’ailleurs mutuel. Je vois
maman s’avancer dans la chambre. Je l’observe qui se dirige vers moi. J’allume
la lampe de chevet et je remarque les traces de larmes sur son visage. Je me
sens vraiment mal, j’ai fait pleurer maman. Silencieusement elle s’assied sur le
lit pendant que moi je me redresse. Je me sens terriblement mal et tellement
honteux. Nous demeurons quelques secondes à nous fixer en silence
- Pourquoi m’as-tu caché une telle chose ? me demande t-elle tout à coup.
Elle en a de bonne maman. Mère est bien naïve de penser que c’est facile
d’avouer à sa mère que l’on aime les garçons. Ce n’est pas comme si je lui
demandait de me passer du pain « Dis maman peux-tu me passer le pain, au fait,
je suis gay ».
- J’étais effrayé, j’ignorais quelle attitude adopter, je dois avouer que j’ai
opté pour la mauvaise solution, je lui dis simplement, en baissant les yeux.
- Peur ? Mais qu’est-ce qui pouvait bien t’effrayer ? m’interroge t-elle. Ne
suis-je pas ta mère ? Ne t’ai-je pas montrée à maintes fois que tu pouvais me
faire confiance ? s’énerve t-elle presque.
Elle m’étonnera toujours, cela parait si simple pour elle. Malheureusement pour
moi, ça ne l’est pas du tout.
- Je sais parfaitement que je peux me confier, cependant je craignais ta
réaction, je lui avoue.
- Ma réaction ! s’exclame t-elle. Sargo, je tiens à te signaler que je suis ta
mère, me répète-elle pratiquement scandalisée. Maman, elle est parfois si naïve,
tellement naïve. Le fait d’être ma mère ne doit pas excuser toutes mes bêtises.
- J’étais effrayé à l’idée de te décevoir, je lui avoue. Je craignais que tu me
voies comme un monstre que tu ne me considères plus comme ton fils. J’avais
honte, je continue.
- Honte ? s’écrie maman. Elle est adorable. Mais de quoi ? me demande t-elle.
— Maman !!! Le fais-tu exprès ou quoi ? J’étais dans la rue, affalé sur un homme
en train de l’embrasser, m’écrias-je, en rougissant.
Ma mère baisse la tête, elle semble anéantie. Son silence me fait encore plus
mal. Je ne sais plus quoi dire ni quoi faire. J’ai peur, peur d’avoir perdu ma
mère, mon amie ma seule famille. J’entends sa voix, elle est basse. Elle lève
les yeux vers et plonge son regard dans le mien.
- Eprouves-tu quelque chose ? Enfin des sentiments pour ce… cet homme ? me
demande t-elle. Il est plus âgé que toi, me dit-elle. Sais-tu que cela s’appelle
du détournement de mineur.
Cette fois là, c’est moi qui baisse la tête, honteux. Non, cette mascarade doit
cesser. Il faut que j’arrête tous ces mensonges. C’est ma mère et je ne devrais
pas avoir à lui mentir.
- Sargo, répond-moi. Aimes-tu cet homme, me demande encore maman, me ramenant à
la réalité.
Je suis parvenu à la limite, je n’en peux plus, je dois tout lui dire, il faut
que cela sorte. Si j’aime Fly ? Oh ! Non ! Je ne l’aime pas, mais pas du tout,
je ressens une haine profonde pour lui, pourtant lorsqu’il m’embrasse, qu’il me
touche je me sens étrange et cette sensation, je ne l’ai jamais ressenti, même
lorsque Mathieu me prenait la main.
- Maman pour être franc, j’ignore ce que ressens ! je lui fais en réponse.
J’éprouve d’étranges sensations en sa présence, je n’ai jamais ressentit cela,
j’avoue à ma mère.
Le regard abasourdi et douloureux de ma mère est le détonateur. Je me décide à
lui avouer toute la vérité, de lui raconter toute l’histoire. Je lui parle de
mes sentiments pour Mathieu, depuis la maternelle, de ma méprise lors de son
coup de fil, de ma déception lorsqu’il m’a annoncé qu’il aimait Cath. De ma
rencontre avec ce crétin dans les toilettes. Je lui raconte de quelle manière
cet abruti m’a tiré d’embarras, ce qui ne le rend pas plus sympathique aux yeux
de ma mère. Je parle de son comportement vulgaire. De quelle manière je l’ai
planté dans le café, en le laissant payer les consommations. Je lui dis tout,
sans rien omettre. Lorsque nous arrivons à la partie où j’entre dans le magasin,
je suis aussi obligé de lui parler de mes créations. Maman est sidérée, elle en
a la bouche grande ouverte. Je panique totalement. Quelle quantité
impressionnante de mensonges.
Que va t-elle penser de moi ?
Je lui avoue tout, les raisons du choix de mes études, je lui parle des
royalties que je touche et du compte sur lequel ils sont versés. J’en arrive
enfin au petit bout d’essai de film X. Je confie à maman mes sentiments, le
désir que j’avais de dominer cet adulte, de le faire payer pour toutes ses
remarques désobligeantes, puis le désir que j’ai senti grandir en moi et ma
confusion à ressentir de tels sentiments vis à vis d’un type que j’exècre par
dessus tout.
Je n’ai jamais autant parlé de ma vie. J’ai la sensation de me confier à une
amie, malheureusement je me trouve en présence de mère qui découvre que son fils
n’est en fait qu’un menteur.
Je lui parle de l’invitation de Léo mais également de Marin que je trouve très
sympathique pour qui j’ai en partie accepté de jouer cette comédie et sur
laquelle je n’ai semble t-il plus aucun contrôle. Je termine mes confidences,
puis je me tais, la tête baissée, attendant ma punition. Les reproches……
- Regarde-moi, m’ordonne t-elle.
Je lève le visage vers elle et je reçois la première et la plus magistrale des
gifles. Je porte ma main à ma joue, surpris. Maman n’a jamais ne serais-ce
qu’une seule fois levée la main sur moi, néanmoins je peux comprends son geste,
j’ai proféré tant de mensonges. Cette gifle est amplement méritée. Elle n’aura
plus confiance en moi, cependant je suis parvenu à tout lui dire, je me sens
comme libéré.
- Ceci est pour m’avoir écarté de ta vie pendant tant d’années, me dit-il, en me
prenant dans ses bras et me serrant à m’étouffer. Comment as-tu pu un seul
instant te rejeter simplement parce que tu as des penchants différents de ceux
des autres ? s’énerve t-elle presque.
Je ne proteste pas. Je suis surpris par sa réaction, mais également heureux.
Maman n’est pas en colère. Je me serre contre elle, ma mère, mon père, ma vie,
elle est tout pour moi.
- Je t’interdits désormais de prendre des décisions à ma place et d’en faire à
ta tête, tu m’entends !
- N’es-tu pas s choquée ? je l’interroge, après m’être extirpé de ses bras.
- Je dois reconnaître que j’aurais préféré que tu me présentes ta petite amie,
que tu me dises que me dises maman je suis amoureux d’une jolies blonde.
Malheureusement ce ne sera pas le cas. Je pense que je ne connaîtrais pas ce que
cela signifie être grand-mère, soupira t-il. Mais qu’y puis-je ? Je suis
particulièrement surprise je le reconnais, néanmoins tu demeures mon fils et
quelques soit tes préférences, tes choix, je les respecterais même s’ils ne me
plaisent pas. J’avoue que je suis un peu déçue car j’aurais souhaité que tu
reprennes le cabinet, cependant si tu préfères te diriger vers ce, ce… enfin la
création de ces jeux vidéo un peu spéciaux, je ne peux que te soutenir.
Je vois l’évident effort que fait maman. C’est une énorme surprise, mais aussi
une énorme déception que de voir son fils se diriger vers une voie qu’elle même
n’approuve pas le moins du monde.
- Je n’ai aucun droit de te forcer à choisir une voie pour laquelle tu n’es pas
fait, me dit-elle. J’ai déjà eut l’occasion de constater les effets désastreux
des espoirs des parents reportés sur leurs enfants. Forcer sa progéniture à
prendre une direction qui ne lui est pas destiné n’est jamais une bonne
solution. En ce qui concerne tes préférences, j’avoue que je suis toujours sous
le choc et je te le dis franchement, ce pédophile de Fly ne me plait pas et il
ne me plaira jamais. J’ignore ce que te réserve l’avenir, si c’est avec lui que
tu feras ta vie, néanmoins jamais je ne l’aimerais et ne l’accepterais. Pour toi
je pourrais le tolérer, c’est le maximum que je puisse faire. J’ai la ferme
intention de l’avoir à l’œil, me dit-elle encore.
J’aurais dû m’y attendre, il représente tout ce qu’elle déteste, de plus il a
osé toucher à son bébé, de surcroît avec la permission de ce dernier, toutefois
il l’a quand même touché. Elle est adorable, je l’aime. Je lui saute dans les
bras pour l’embrasser. Quant au problème Fly, j’ignore de quelle manière je vais
le régler. Une chose est certaine, il a fait mauvaise impression sur maman, il a
une étiquette de pédophile qui risque de lui coller jusqu’à la fin de sa vie
avec elle.
- Moi aussi, je t’aime mon grand, me dit maman. Mais ne crois pas t’en tirer
avec des câlins, cette conversation n’est pas encore terminée, me dit-elle.
Désormais je souhaite qu’il n’y ait plus de secrets entre nous, continue t-elle,
en caressant ma tignasse rousse. Quant à ce Week-end dans une maison inconnue je
refuse de te laisser y aller.
- Mais maman, je proteste.
Pourquoi suis-je en train de protester ? Maman m’a pardonné malgré mes mensonges
? Elle m’accepte tel que je suis. Je devrais en être heureux ! Je baisse la
tête, résigné. Maman à raison, ce n’est pas convenable. De plus il y aura Fly.
J’entends maman soupirer.
— Cesse de jouer les enfants gâtes et arrête de faire cette tête ! Je suis
parfaitement conscient, que mon interdiction n’y changera rien, fait-elle
remarquer. C’est pour cette raison que si j’accepte de t’autoriser à aller à
cette fête, tu vas devoir accepter un chaperon. Je préfère te voir y aller avec
ma permission, plutôt que de te voir me sortir un mensonge et que je sois
obligée de faire appel au FBI.
Serais-je le jouet d’une illusion ? Maman tenterait-elle de me faire comprendre
quelque chose ? Je demeure bouche bée, je ne sais plus quoi dire. Elle est
imprévisible ! Elle à toujours sû me faire rire et ramener le sourire sur mes
lèvres lorsque je suis triste. Cependant elle a raison de douter, après tout
j’ai proféré tellement de mensonges, ma vie est presqu’un mensonge.
- Tu sais, j’ai compris. Je n’aurais aucune joie à savourer ce Week-end, si ta
bénédiction m’est refusée, je lui fais remarquer. Tu es ma mère et tu m’as
toujours donné d’excellents conseils, je la rassure.
- Ceux-ci n’ont semblent t-ils pas été suffisamment, puisque tu n’as pas eu
assez confiance en moi, afin de me parler de tes problèmes, me fait-elle
remarquer tristement.
- Je suis désolée, maman, je murmure tout bas.
Je réalise que j’ai peiné et ait déçu ma mère. Je souhaiterais tant me
rattraper.
- Je suis également désolée mon poussin. J’ai tendance à faire passer mon
travail avant ma priorité, toi, me dit-elle.
Pourquoi dit-elle ça ? Pas du tout. Son travail la passionne et elle le fait
avec amour et je trouve qu’elle donne autant d’amour à ses petits patients qu’à
moi. Depuis que j’ai l’âge de comprendre, je n’ai jamais eu à me plaindre de ses
horaires tardifs, car elle a toujours fait en sorte que je ne m’en aperçoive
pas.
- C’est pour cette raison que je vais m’investir un peu plus dans ton éducation
et m’occuper d’un peu plus près de ta vie, me dit-elle.
La tuile ! Les mots me fond peur ! J’ai un mauvais pressentiment. N’est-ce un
peu tard ? J’ai tout de même dix-sept ans. Elle devrait plutôt, parfaire mon
éducation sexuelle, en me donnant des conseils.
Quelle idiotie !
La pauvre, elle risque de faire une attaque si je lui demande une telle chose.
En tout cas quand maman décide de s’occuper de quelqu’un, c’est la cata, tous
aux abris. Je l’adore mais quand même. Bon je ne vais pas non plus chipoter.
Elle a beaucoup mieux pris la chose que je ne l’espérais. Elle ne m’a pas étripé
c’est déjà ça.
- Pour en revenir à ce week-end ! J’accepte que tu t’y rendes, cependant j’y
mets quelques conditions, m’annonce t-elle.
J’aurais dû m’en douter, c’était beaucoup trop facile.
- Premièrement j’exige que tu emmènes des gens de confiances avec toi, me
précise t-elle. Je suis certaine que Mathieu et Natacha seront ravis de
t’accompagner, dit-il. Je contacterais leurs parents moi-même.
Oh ! Non ! Pas Mathieu. Comment vais-je pouvoir commencer à l’oublier, si je
dois me trouver en sa présence pendant deux jours ? « Cette cure de
désintoxication » risque de devenir difficile pour moi.
- Deuxièmement, j’exige que vous ayez chacun votre chambre. N’ai aucune
inquiétude je veillerai à ce que ses consignes soient respectées, continue maman
en souriant.
Seigneur ! Aurait-elle l’intention de m’accompagner ? Se serait le comble.
- Troisièmement j’exige que tu mettes à profit ces deux jours pour réviser.
Va-t-elle encore exiger longtemps ? Là, c’est trop ! Quand même il ne faut pas
pousser !
- Maman, je m’exclame. Ce week-end c’est pour décompresser avant le bac. Je suis
déjà assez angoissé comme ça, ne crois-tu pas que je risque de péter les plombs
si je dois en plus réviser.
- Tu as peut-être raison, admet ma mère. Cependant tu n’iras nulle par sans un
garde du corps, me dit-elle tout à coup.
Là c’est coup de grâce ! Maman y va un peu fort ! Devant ma mine déconfite ma
mère, ne peut s’empêcher d’avoir un petit rire.
- Je parle d’un portable, voyons, me dit maman. Nous allons t’en acheter un dès
demain.
Ne voyant pas l’utilité de ce « garde du corps », je tente de persuader ma mère
d’oublier ce projet. Malheureusement le combat est perdu d’avance. Rien de ce
que je pourrais lui dire, ne lui fera changer d’avis.
- Mais maman ce n’est pas nécessaire, je proteste.
Maman est intraitable et je finis par capituler. Une fois de plus je me jette
dans ses bras. Toute la pression s’en est allée, je me sens tellement mieux
maintenant que je n’ai plus aucun secret pour elle. Malgré mes protestations, je
suis ravi qu’elle ait décidé de participer pleinement à ma vie.
- Allez, descends manger mon grand, je t’ai fait ton dessert préféré- crêpes aux
chocolat blanc , me dit-elle.
Elle sait me prendre par les sentiments.
Encore quatre jours avant le fameux Week-end. Maman est venue me chercher à la
sortie du lycée et nous sommes allés choisir « mon garde du corps ». J’ai bien
tenté de prendre le portable, le plus petit et le plus discret possible,
malheureusement elle avait fait son choix, une véritable cabine téléphonique.
Fort heureusement, le vendeur est venu à mon secours, il a expliqué à ma mère
les avantages d’avoir un portable qui soit léger et discret. J’ai opté pour un
modèle Samsung-T100, peu voyant. Maman choisi un abonnement avec cinq heures de
communication. J’ai eu beau lui dire que je ne l’utiliserais pas souvent et que
je n’aurais pas besoin d’autant d’heures, elle n’a pas voulu en démordre. Le
vendeur lui était ravi et n’est pas intervenu cette fois-ci. Durant la pause
j’ai parlé du projet de ma mère à Mathieu et à Cath. Au fond j’avais espéré
qu’ils trouveraient un prétexte pour refuser l’invitation, mais à ma grande
surprise ils se sont montrés ravis. Il faut dire que de son côté maman a fait un
travail de fond auprès des parents de mes meilleurs amis. Tout a été réglé en un
rien de temps. Néanmoins je soupçonne ces deux tourtereaux d’avoir accepté par
curiosité. Je suis parfaitement conscient qu’ils ne croient pas du tout à mon
histoire. Cath s’est laissé convaincre, après tout cela la rassure. Et ainsi je
ne risque pas de tourner autour de son Mathieu, je la comprends. Mathieu est le
plus septique. Son comportement serait-il motivé par le fait qu’il haïsse Fly ?
J’aurais préféré qu’il le déteste par jalousie. Il est dommage que se soit
l’instinct protecteur qui dirige sa conduite.
Plus que deux jours. Marin m’a appelé ce matin, nous sommes restés presque trois
heures au téléphone. Bonjour la note en fin de mois. Quoique j’ai bien
l’impression que ça ne doit pas être Léo qui paie les factures. Je lui ai parlé
du projet de maman, sans bien entendu lui avouer les réelles motivations de
cette dernière et le fin mot de l’histoire. Il semble ravi d’avoir de la
compagnie. Encore deux jours. Toute la semaine et la suivante, nous n’avons fait
que réviser. Matt et Natacha sont venus à la maison et chose étrange, lorsqu’il
m’a embrassé je n’ai pas senti de frissons me parcourir, je n’ai pas rougit ni
tremblé. Suis-je en train de guérir de cette maladie que j’ai attrapée et qui
s’appelle Mathieu ?
Je pense que j’ai mûri et que j’ai compris. Ils ont dormi à la maison le
week-end et tout semble revenu à la normale… Mes sentiments pour Mathieu ! Etait-ce
un rêve ?
Illusion ou pas, lorsque je vois leur bonheur s’épanouir, je les vois
s’embrasser, se prendre la main, s’effleurer discrètement, je ne peux que me
réjouir de ne pas avoir dévoilé les sentiments que j’éprouvais pour Math. Ils
sont tellement adorables. Je dois reconnaître que je partage leur bonheur. Je
suis un nouveau Sargo : « heureux, bien dans sa peau ». J’ignore à quoi est dû
cela cependant je ne m’en plains pas.
Le mercredi de la semaine suivante, j’ai reçu un appel qui m’a surpris. Celui-ci
venait de Fly. Il souhaitait que je sorte, se trouvant devant ma porte. Non,
mais quel toupet ! Il ne doute de rien ! Comment a-t-il su que j’étais seul à la
maison ? Je n’avais pas cours. Il m’espionne ou quoi ? Pourtant après avoir
raccroché, je me suis dirigé vers la porte et suis sorti précipitamment. Il se
tenait devant la barrière. Je me suis arrêté. Fly était appuyé sur sa Harley, il
portait un jean hyper serré, un t-shirt qui laissait voir son piercing, un
blouson et ses longs cheveux blonds, hirsutes se répandant sur ses épaules,
caressant ses reins. J’avais du mal à détacher mes yeux de cette vision que je
ne qualifierais même pas.
Mince que m’arrive t-il ? C’est Fly. Il devient urgent que je me fasse soigner.
- Salut, me dit-il.
- Salut, je lui réponds, en fixant mes chaussures.
Je me sens brusquement intimidé. Cela devient réellement sérieux que je me fasse
soigner. Merde, j’ai encore mes pantoufles lapins roses aux pieds.
- Très original, se moque t-il. J’aime assez.
Je demeure silencieux. Je réalise que je suis fatigué de ces joutes verbales, je
crois que je commence à grandir. Les yeux bleus de Fly me détaillent sans
vergogne et chose étrange j’apprécie son regard sur moi. Je suis vêtu d’un short
très serré et d’un t-shirt encore plus outrageant. Se sont des souvenirs de mes
amis. Le short m’a été offert par Mathieu pour mes quinze ans, il me serre
encore même si j’ai les fesses un peu comprimées dedans. Quant au T-shirt c’est
un cadeau de Cath à l’effigie de Hiei. Elle me l’a offert lorsque nous sommes
allées au dernier Japan expo – elle sait que j’adore Yu Yu Hakusho et surtout le
koorime. Le t-shirt, lui aussi est un peu juste, puisqu’il ne dépasse pas mon
ventre, mais je l’aime, il vient de Cath.
- Alors ? Que me veux-tu ? je lui demande, histoire d’essayer de détourner son
attention de ma personne. Au fait comment va ta tête ? Là, je suis en train de
moquer de lui.
- Beaucoup mieux, me répond t-il. Cependant c’est bien la première fois que je
me fais tabasser à l’attaché-case maternelle, se moque t-il. Ce type m’étonnera
toujours. Je l’ai d’ailleurs revue ta mère, m’annonce t-il.
- Maman, je lui demande étonné. Quand a-t-il rencontré maman ? Elle ne m’en a
jamais parlé. Il est sans doute encore en train de me raconter des bobards.
- Elle m’a rendu une petite visite au magasin, m’explique t-il. Je dois avouer
que j’ai eut doit une leçon de morale. J’avais réellement l’impression d’être en
présence de ma mère. Ta mère ne m’aime pas, je n’aurais pas du toucher à son
poussin. Se moque t-il. Maman ! Mais comment a-t-elle fait ? J’imagine mal maman
entrer dans ce genre de magasin. Elle a sans doute du appeler Marin, elle a dû
trouver son numéro dans mes affaires. Manquerait plus qu’elle se mette à me
faire les poches et fouiller mes effets. Quant elle veut quelque chose, elle
l’obtient.
- Je crois que je serais toléré tant que son fils lui m’apprécie, m’explique
t-il. Là, je fais les gros yeux. L’apprécier, l’apprécier ! Il va vite en
besogne le Fly. Je trouve ta mère pas mal, me dit-il. Tu en as de la chance.
Surpris je le dévisage. C’est bien la première fois que je l’entends faire
l’éloge de quelqu’un. Personne ne trouve grâce à ses yeux. Pas mal, dans sa
bouche c’est un très gros compliment.
- Merci, je lui réponds. Je trouve aussi.
- Dis-moi, te ferais-je peur ? me demande t-il. Penses-tu que rester derrière ta
barrière te protégera mieux ? se moque t-il. Je ne me vexe plus de ses blagues,
de ses moqueries. C’est devenu un jeu entre nous. Je m’avance, ouvre la barrière
et me dirige vers lui. Je m’arrête à quelques centimètres de Fly.
- Que passe t-il ? N’as-tu pas encore eu ta dose de pelle, je le provoque. Je
vois une lueur apparaître dans son regard. Il n’attendait que ça. Il prend mon
menton entre deux de ses doigts et lève mon visage vers le sien, puis approche
ses lèvres et prend les miennes. Sans hésitation je les entrouvre et l’embrasse
passionnément. Sa langue chaude caresse la mienne avec délicatesse. Je m’appuie
sur lui et accentue notre baiser. Comme d’habitude, il en profite et me met la
main aux fesses. Mon petit short un peu trop serré semble lui plaire. Réalisant
où je me trouve, je m’écarte brutalement de lui.
- Pour un gamin de dix-sept ans tu embrasses bien, me taquine t-il.
- Pour un ancêtre, toi aussi tu embrasses bien, je rétorque. Il me sourit et je
lui souris. Je sens que ce week-end qui approche va être particulier.
- Bon, il faut que j’y aille, me dit-il, en enfourchant sa moto. On se revoit
dans deux jours, me dit-il.
- Au fait, pourquoi es-tu venu ? je lui demande. Je le vois sourire et demeurer
silencieux pendant quelques secondes.
- Disons que j’avais envie de te voir, me dit-il.
- Seulement me voir, je le taquine. Je suis content et j’ignore pourquoi ? Se
sont les paroles de Fly ? Je l’ignore et en fait je ne veux pas le savoir.
- Pour te tripoter et te rouler une pelle, me lance t-il.
- Je te plais alors ? Je lui demande. Il me sourit mais ne dit rien. Il met son
casque puis démarre et me fait un signe de la main. Je le regarde s’éloigner.
Fly, un type que je ne connaissais pas il y avait quelques semaines, qui m’as
fait le détester dès qu’il a ouvert la bouche. Je ne le déteste plus, mais je ne
l’aime pas non plus. Je crois que ce n’est que physique. Mais l’amour, une vie
de couple ne se construit pas sur l’attirance physique. Bon je ne suis pas
encore là.
Enfin le jour J. Maman a tenu à nous accompagner, elle veut être certaine de
l’endroit. Et aussi connaître l’adresse pour pouvoir débarquer à n’importe
qu’elle heure. Lorsqu’elle s’arrête devant cette immense villa, je crois qu’elle
s’était trompée. Lorsque nous pénétrons dans la grande allée et que je vois
Marin sur le pas de la porte, sortant nous accueillir, j’ai su alors que non.
Mathieu et Natacha quitte la voiture tous intimidés. Marin se précipite vers moi
et me saute dans les bras. Puis je fais les présentations, ensuite je sors mon
sac du coffre et nous rentrons tous. Maman est impressionnée. Léo nous attend
sur la terrasse en compagnie de Fly. Il ne me jette pas un regard, mais je m’en
fouts. Il salue ma mère qui lui répond. Puis nous faisons les présentations. Léo
est si gentil, si naturel que Mathieu et Cath se sont détendus, même maman. Léo
invite maman à rester déjeuner. Je crois qu’il veut qu’elle voie qu’elle n’a
rien à craindre, que je suis en sécurité. Lorsque maman repart, je pense qu’elle
l’est. Avant, elle se dirige vers Fly, le fixe droit dans les yeux et lui dit :
- Je n’ai pas le choix, il me faut laisser mon fils à vos bons soins. Sachez que
si vous le faites souffrir et avez un comportement incorrect envers lui, je le
saurais et je vous pulvériserais. Croyez-moi, il ne fait pas bon d’être mon
ennemi.
- Je vous crois sur parole, lui a répondit Fly, en souriant. N’ayez aucune
crainte, je me comporterais en parfait gentleman et prendrais soin de lui,
promit-il. Je lève les yeux vers lui et réalise que sa promesse est sincère et
m’a mère aussi le comprend. Après le centième baiser et une cinq centième
recommandation, maman quitte la propriété. Léo et Marin nous mènent ensuite à
nos chambres. Mathieu et Natacha se voient attribuer des chambres contiguës,
alors que la mienne se trouve en face de celle de Fly et que celle de Marin et
Léo se trouve tout au fond, parfait pour s’isoler de manière à ce que l’on
n’entende pas de bruit. Après que nous, nous soyons installés, Marin propose
d’aller faire un plongeon dans la piscine, ce que tout le monde accepte à
l’exception de Fly et moi. Je reste seul dans la chambre qui m’a été attribuée
tandis que mes amis piquent une tête dans la piscine. Je les observe par la
fenêtre, ils ont tous l’air d’apprécier ce début de Week-end. Quant à Fly il
n’est pas encore venu me voir. Je sens que ces deux jours vont être particulier.
A suivre …