L’aube du vampire

Titre :  L’aube du vampire
Auteur : Elfy
Chapitre : 02
Genre : Fantastique, Yaoï
Couple :  Surprise :!!!!
Disclamer : Ils sont tous à mwa ! J’aime beaucoup les vampires. J’ai pondu ce bébé à la suite d’une lecture forte intéressante, concernant les vampires.

Blood Of My Enemy (Partie 2)


C’était un Nevada mécontent qui pénétra dans l’immeuble. Il songeait aux révélations du vampire et surtout aux sensations que ce dernier lui avait fait éprouver. Jamais il ne lui était arrivé de ressentir un tel sentiment pour les créatures qu’il pourchassait. En aucun cas il n’avait eu pitié d’une seule et peu importait leur sexe. Seul comptait leur nature. Il les avait tué sans aucun remord.
Alors pourquoi ce vampire l’avait-il fait hésiter ? Chaque être de la nuit qu’il rencontrait ne lui inspirait qu’une idée : tuer…
Et la réciproque était vraie…Pourtant ce vampire l’avait laissé en vie…Pourquoi ? Que signifiait ce comportement étrange ? Cette créature était un vrai casse tête à lui tout seul.

Le jeune homme avait passé la journée à signer des documents sans même distinguer les feuilles au bas desquelles il apposait celle-ci. L’esprit emplit de ce vampire énigmatique, il en avait oublié de passer au QG de son organisation.
Où était-il ? Que faisait-il ? Que lui importait ce que faisait cette créature ténèbres ! Elle n’était qu’un autre vampire sur la longue liste de ses ennemis.
- Va au diable ! hurla t-il…
Il saisit une statuette de cristal qui se trouvait sur le bureau et la lança rageusement contre le mur.
- Que se passe t-il ? Se pourrait-il que l’on n’ait pas exterminé sa dose de vampires aujourd’hui ? Peut être est-on de mauvais poil ! se moqua une voix que reconnu immédiatement le jeune homme.
Levant les yeux, il vit le vampire la statuette à la main qui se dirigeait vers lui d’une démarche féline. Vêtu d’une manière simple mais qui lui seyait à merveille : un jean, t-shirt et baskets.
Son apparence était celle d’un adolescent. Sa longue chevelure rousse était tressée en une natte qui retombait sur son torse. Elle parue d’avantage flamboyante au tueur de vampires.
Incapable de prononcer la moindre parole, le tueur fixait avec surprise son ennemi qui replaçait la statuette sur le bureau.
- Où est donc passée ta fougue, ta hargne ? C’est bien la première fois que je te vois à court de mots Nevada ! ironisa t-il.
- Com… comment connais-tu mon prénom ? bafouilla t-il.
- Ho ! Ho ! Y’a quelqu’un ? ironisa le vampire, passant et repassant sa main devant les yeux du jeune homme.
- Que fais-tu ici ? cria t-il en faisant un pas en arrière comme si la créature l’avait touché.
- Je suis venu chercher ta réponse, répondit le roux.
- Je t’ai dit que j’allais y réfléchir. Inutile d’essayer de me forcer la main. Tu as dit que tu serais patient, fit-il de manière enfantine.
- Je confesse mon mensonge éhonté. J’avais très envie de te revoir.
- Que…hoqueta Nevada.
- Ne soit pas si gêné ! Je te l’ai dit : nos destins sont liés.
- Veux-tu cesser de raconter tes conneries ! Je ne trouve pas ça drôle !! » s’énerva Nevada. Tu sembles oublier que je suis un être humain.
- J’en suis parfaitement conscient et je tiens à te signaler que je suis un vampire ! La belle affaire ! Vampires, humains, ce ne sont que des mots. Nous sommes des êtres de chairs et de sang. » répliqua Chel en souriant.
- Pour les humains, oui. Concernant les vampires j’en doute, fit le blond septique.
- Humf ! maugréa le vampire.
- Qu’y a-t-il ? T’aurais-je vexé ? interrogea le blond, satisfait d’avoir cloué le bec à cette maudite créature.
- Je suis fatigué de ces joutes verbales. Je pense qu’il y a mieux à faire tu sais ! Non ??? » demanda sereinement le blond.
- Je suis tout disposer à te faire d’intéressantes propositions. Que dirais-tu d’une exécution ! Il me suffit juste de te planter une dague dans le cœur ! Ce que je ferais avec une joie non feinte. Je suis certain que tu trouveras cela stimulant, ironisa le tueur de vampires.
- J’ai l’impression que discuter avec toi ne sert strictement à rien. Les armes mortelles n’on aucun effet sur moi. Elles peuvent juste servir à me blesser, expliqua la créature de la nuit.
- Jusqu’à ce jour, ce procédé a toujours parfaitement fonctionné avec les autres. Je ne vois pas pourquoi j’échouerai avec toi ? se vanta t-il.
- Sache mortel que tu n’as pas à faire à un vampire insignifiant ! Je suis différent des mes frères, ainsi qu’Axel ! Tu l’apprendras bien assez tôt et certainement à tes dépends, l’avertit le vampire roux.
- Penses-tu m’effrayez par tes paroles ? le nargua le tueur de vampire.
Le vampire roux, défia son adversaire du regard et le soutient jusqu’à ce que ce dernier le détourne. Nevada était furieux d’avoir perdu cette première bataille contre cette créature.
- Que fais-tu ici en pleine journée ? lança t-il en brûle point afin de masquer son trouble. N’est-ce pas dangereux pour toi la lumière du jour ?
- Ce soudain intérêt pour ma personne signifierait-il que tu serais inquiet pour moi ? demanda malicieusement le roux.
- Je n’ai aucun désir de plaisanter je te signale ! s’offusqua le blond.
- Ce que tu peux être nerveux ! J’ai utilisé les voies souterraines, se moqua t-il, une fois de plus.
- Nerveux ? Comment ça ? se vexa Nevada. Vas-tu arrêter tes blagues idiotes ! ! dit-il rageusement.

Le regard de braise de la créature, posé sur lui, le mettait mal à l’aise. Il avait horreur de se sentir ainsi : insignifiant sous le regard des autres. Le blond ne savait plus où se mettre.
- Euh ! Concernant votre...ta proposition d’association. Je…, commença t-il cherchant un point d’encrage dans ses propres paroles. Une manière de se donner une contenance.
- Acceptes-tu ? demanda le roux avec espoir.
- Ai-je le choix ? maugréa t-il.
- Tu as pris la bonne décision ! Tu ne le regretteras pas, sourit le vampire.
- Je regrette déjà, soupira Nevada.
- Ce que tu peux être rabat joie ! Tout d’abord, faisons les choses dans les règles.
La blond tilta en entendant la dernière remarque du vampire.
- Hein ? Que souhaites-tu faire dans les règles ? » demanda le blond inquiet.
Le roux fit un sourire charmeur et mystérieux au tueur de vampire. Puis Nevada vit le vit fixer une dague qui se dirigea toute seule vers lui. Il s’en saisit et s’entailla le poignet. Notre ami vit liquide carmin s’écouler lentement. Le jeune homme se sentit tout à coup étrange. Une lueur passa dans son regard qui d’ailleurs n’échappa au vampire. Un sourire ravi étira ses lèvres.
L’odeur du sang paraissait avoir un drôle d’effet sur lui.
- Nan ! Nan ! Il est hors de question que ton sang entre en contacte avec mes lèvres ! dit-il en reculant, sortant de sa torpeur.
- Idiot ! Mon intention n’est pas de te faire boire mon sang ? répondit le vampire, en se mettant à rire. Cela s’appelle un pacte.
- Un pacte ? s’étonna Nevada.
- Il y aurait-il un écho ? pouffa le vampire.
- Je ne trouve pas cela drôle, s’énerve le blond qui ne supportait pas les moqueries de son ennemi.
- Un pacte ! Tu sais bien « un genre de serment au cours duquel tu jures de faire une certaine chose et de respecter ta parole à n’importe quel prix », se moqua t-il.
- Pauvre con ! Me prends-tu pour un ignorant ! s’énerva une fois de plus le blond.
Le vampire sourit malicieusement et saisit le poignet du tueur et l’incisa à son tour. Il appliqua leurs deux poignets l’un contre l’autre.
- Nous voilà désormais unis jusqu’à la fin ! lui dit le roux.
- Comment ça ? Nous sommes quoi ? » interrogea vivement Nevada surpris.
Le vampire soupira.
- Unis ! Ne connaîtrais-tu pas la signification de ce mot ? continua à se moquer le vampire.
- Stop ! On arrête quelques minutes les machines ! Qu’es-tu entrain de manigancer encore ? s’enquit assez inquiet le tueur de vampire.
- Moi ? Rien ! dit le vampire, en ouvrant des yeux innocents. Maintenant que tout est réglé, je vais pouvoir rentrer.
- Rentrer ? Mais où ? interrogea le tueur surpris.
- On se voit à la maison ! lui dit le vampire en souriant.
- Pardon ? Mais de quoi es-tu entrain de parler ? Quelle maison ? Attends ! cria Nevada.
Il se précipita pour le rattraper. Il avait déjà disparu de la vue du jeune homme.

La colère de Nevada était à son comble. Il avait laissé cette créature le manipuler comme un débutant. Le tueur de vampire fulminait…Le pauvre avait concentré toute son énergie et sa volonté pour ne pas songer à cet enquiquineur de vampire, plus qu’agaçant mais c’était peine perdue. Nevada s’était attardé au bureau, repoussant au maximum sa rencontre avec lui.

De retour à son appartement, il était réellement épuisé. Il n’aspirait qu’à une chose une bonne douche et du repos… En ouvrant la porte, une délicieuse odeur de bœuf aux champignons de Paris lui chatouilla les narines. Cela le ramena quelques années en arrière, à l’époque béni où lui et sa sœur étaient encore ensemble et qu’elle lui faisait la cuisine. Le jeune homme se dépêcha d’ouvrir, un fol espoir ayant envahi son cœur…
- Chelsea ! murmura t-il tout heureux.
- Désolé ! Ce n’est que moi, Chel ! répondit la voix du vampire qui s’avança une casserole à la main.
- Pourrais-je savoir ce que tu fous ici ? lui demanda le jeune homme déçu. Comment es-tu parvenu à pénétrer dans mon appartement sans être vu ? s’écria le blond.
- Aurais-tu oublié qui je suis ? sourit la créature de la nuit. Je pensais que c’était évident ! Je suis entrain de cuisiner, répondit-il faussement vexé. Sais-tu qu’à cette époque de l’année que les champignons sont délicieux. Je les ai cueillis ce matin.
Nevada fixait le vampire les yeux ronds qui continuait ses explications sans se soucier de la mine qu’était en train de faire son vis-à-vis.
- J’ai dû voler toute la journée, cependant j’ai finit par trouver mon bonheur, continua ce dernier. Ils sont meilleurs frais, expliqua le vampire, en lui plaçant la cuillère devant la bouche que le blond s’empressa d’engloutir. Qu’en penses-tu ? demanda le vampire cuisinier.
- Pas mal ! répondit prudemment le blond.
- Pas mal ? fit le vampire, faussement vexé.
- J’admets ! C’est succulent ! reconnu Nevada.
- Ha ! Quand même ! rétorqua t-il, visiblement conte.
Nevada regarda la créature en coin. Quelle situation étrange. Il était un humain, chasseur de vampires et le roux une créature de la nuit pourtant il se retrouvait à lui faire la conversation, se chamailler comme s’ils étaient un vieux couple. Que lui arrivait ? Chassant ses idées saugrenues de son esprit le blond redressa la tête et le fixa dans les yeux.
- Quel genre de vampire es-tu ? demanda t-il calmement.
- Est-ce un interrogatoire en règles ? s’enquit le roux en souriant.
- Non ! Je… bafouilla le jeune homme.
- Allons ! Je te taquine ! Désires-tu une version résumée ou longue ?
- La version longue.

Le vampire déposa la casserole sur le plan de travail et se tourna vers Nevada.
- Je suis Chel ! dit-il, en s’inclinant. Vampire de mon état.
La créature de la nuit s’inclina de manière théâtrale. Nevada ne pu s’empêcher de sourire. Il était drôle ce vampire…
- Est-ce un prénom ou un diminutif ? s’enquit-il.
- Un diminutif. » répondit Chel en souriant.
- Et ? s’enquit-il, attendant la suite.
- Rien de particulier ! rétorqua Chel.
- Je vois ! Apparemment, ta mère a du t’affubler d’un horrible prénom, se moqua Nevada.
- J’ignore ce que sont les bras d’une mère, répondit Chel.
Le blond baissa la tête.
- Je te prie de m’excuser je ne souhaitais…. » commença le blond gêné.
- Il n’y a aucun mal, le rassura le roux en souriant. Concernant notre nature, elle est différente de celles des mes autres congénères. Il existe deux sortes de vampires. Les convaincus et ceux que l’on nomme humans.
- J’avoue avoir du mal à comprendre la subtilité de cette différence, fit narquoisement remarquer le blond.
- Les convaincus sont des tueurs purs et durs, expliqua le roux, ignorant cette remarque sarcastique. Buvant le sang de leurs victimes jusqu’à la dernière goutte avant de les tuer. Ces derniers ne connaissent que les ténèbres. Tandis que les humans vampires peuvent vivre à la lumière du jour. » expliqua le roux avec calme.
- Essaies-tu de me dire que leur vie est identique à la nôtre ? Que vous pouvez vivre comme des humains ? » demanda Nevada plus que surpris.
- Hum ! Hum ! D’où notre nom. Nous buvons rarement du sang humain. En fait nous ne buvons que celui de notre compagne ou compagnon, expliqua Chel, ses yeux plantés dans ceux de Nevada.
Ce regard semblait porteur d’un message uniquement destiné à Nevada qui d’ailleurs détourna la tête.
- Il arrive que l’un de nous tue, néanmoins nous ne le faisons uniquement que pour nous défendre. » déclara-t-il avec douceur.
- Me crois-tu assez stupide pour avaler une telle énormité ? Si ces vampires humains existaient réellement, mon organisation en aurait entendu parlé. » répliqua vivement Nevada.
- L’existence de ton organisation date d’une dizaine d’années. Nous, nous étions là, à la naissance du monde et nous serons encore là à sa disparition. » fit Chel sérieusement.
- Le monde survivra, mais, vous, vous disparaîtrez ! J’y veillerai ! » déclara le blond énervé.
Chel eut un sourire carnassier, tout en jetant un regard étrange au tueur.
- Tu ignores qui nous sommes réellement. Tu auras sans doute du mal à le croire, mais le sang humain ne nous est pas indispensable. Nous sommes capables de nous accommoder à la nourriture humaine. Toutefois, à une certaine époque de l’année, le sang humain devient nécessaire afin de demeurer en vie.
- Tu es particulièrement perspicace pour un vampire ! ironisa le blond. Je ne crois pas un traite mot de ce que tu viens de dire. Je ne vois aucune différence entre les tiens et les convaincus. Vous buvez tous du sang.
- Tu as peut être raison sur ce point, pourtant nous sommes loin d’être tous des assassins. Cela fait une énorme différence.
- Effectivement, on remarque une grande différence ! fit narquoisement remarquer Nevada.
- Inutile de chercher à te convaincre ! Tu es encré dans tes stéréotypes. Peu importe ce que je te dirais ! Pour toi nous resterons des monstres buveurs de sang.
- A qui la faute ? s’écria t-il furieux, lui tournant le dos.

Le jeune homme se rendit dans sa chambre et passa sous la douche, tout aussi furieux.
Il ouvrit le jet, en maugréant.
- Des vampires humains !? Et puis quoi encore !?
L’eau tiède s’écoulant sur sa peau finit par le calmer. Il saisit le savon et commença à le faire glisser sur son corps. Sa main savonnait ses bras, ses épaules, son torse et finit par arriver à son ventre où il sentit une marque inhabituelle. Le tueur connaissait parfaitement son corps, sachant qu’il possédait de nombreuses cicatrices mais aucune à ce niveau. Ses doigts s’y attardèrent, la redessinant. Surpris, il la reconnut, identique à celle que portait Chel. Quittant la douche après un rinçage assez rapide, il se précipita vers le miroir. L’image que lui renvoya celui-ci confirma ses soupçons. Il portait l’empreinte des vampires. Chel, ça ne pouvait être que lui. Cette créature des ténèbres cherchait à lui forcer la main.
Quand avait-il eut le temps de lui tatouer cette marque ? Passant une serviette autour de sa taille, Nevada se rua hors de la salle de bain et se précipita dans la cuisine.

La vue du vampire le mit hors de lui. Il bondit sur ce dernier qui l’ayant vu arriver lui échappa telle une anguille.
- Tu vas crever ! hurla t-il au vampire qui le fixait sans vraiment comprendre le pourquoi de sa réaction.
- Nevada ? Mais que…
- Vous êtes tous pareils ! Et toi, tu ne fais pas exception à la règle ! ! J’aurais dû me douter qu’il était impossible d’accorder sa confiance à une créature de la nuit. Comment as-tu osé ? Pourquoi m’as-tu fait ça ? cria t-il en volant pratiquement sur lui.
Cette fois là, Chel fit un écart brutal et crocheta le pied du jeune homme, afin de le calmer. Malheureusement ce dernier était d’une maladresse affligeante en cet instant…Il glissa sur le carreau impeccablement lustré, tenta de se rattraper hélas il manqua sa parade et s’étala sur la gazinière… .
Chel ouvrit de grands yeux surpris, ne s’attendant pas à un tel retournement de situation…
C’était trop drôle… Etait-ce réellement le tueur de vampire implacable que craignaient et haïssait les vampires ? Le roux pouffa… puis éclata de rire, c’était un spectacle vraiment amusant qui vira brusquement au cauchemar lorsque tout à coup la serviette prit feu.
Les deux antagonistes ne se rendirent pas immédiatement compte de la situation. Le premier furieux, tentant de trucider le second qui essayait de fuir ce paranoïaque. Ce fut une sensation de brûlure qui alerta le jeune homme. Tétanisé par la douleur, Nevada s’écroula au sol, en hurlant. Le rire du vampire cessa lorsqu’il constata la gravité de la situation. Chel assista horrifié au calvaire de Nevada : la peau s’était mise à flambée, comme prise de combustion spontanée. Une horrible odeur se dégageait. Les yeux du roux s’agrandirent de stupeur lorsqu’il remarqua le tatouage que portait le tueur sur le ventre : le signe des vampires.
Son étonnement s’accentua lorsqu’il réalisa que celui-ci ne se consumait pas. Cela était impossible ! Un élu… Le vampire se précipita et se pencha vers lui.
- Nevada ! Nevada ! criait-il. Tiens bon ! Je vais t’aider ! Pardonne-moi ! J’ignorais que ma présence accélèrerait le processus.
- Quel processus ? N’en as-tu pas assez fait ? lui reprocha le blond en grimaçant de douleur. Me hais-tu à ce point ? Je te croyais différent ! Je te hais ! Soit maudit ! hurla le jeune homme, les larmes aux yeux.

Tout à coup la douleur se fit moins fulgurante. Une douce chaleur envahit son ventre et s’empara de tout son être. Le sang de Chel était en train de communiquer avec le sien, amenant doucement la guérison. Nevada ferma les yeux, envahit par une impression de bien être. Le tueur savoura cette sensation si nouvelle, si enivrante. Il sentit le souffle brûlant du vampire effleurer ses lèvres. Cette sensation de chaleur le ramena à la réalité, lui faisant rouvrir les yeux. Nevada vit celles de Chel toutes proches. Pris de panique il le repoussa et se redressa en titubant.
- Je… Je suis navré… je…Tu m’as guéri et soit en remercié. » murmura-t-il en baissant les yeux. Pardonne-moi ! Je ne peux faire ce que tu attends de moi.
- J’en suis conscient et je suis navré de t’indisposer et de t’effrayer… Mon geste n’était rien intéressé sache-le… Je me dois de te protéger, dit-il de manière énigmatique. Pardonne moi si je t’ai indisposé, s’excusa t-il de nouveau.
Cependant une lueur de tristesse apparue dans son regard. Peiné, Chel lévita et disparu par la fenêtre avant que le jeune homme n’ait pu dire quoi se soit. Nevada demeura debout, nu au milieu de la pièce, fixant la fenêtre par laquelle venait de disparaître le vampire. Le jeune homme avait l’esprit embrouillé et le corps glacé. L’impression d’avoir perdu quelque chose d’important le saisit.

La nuit était déjà tombée depuis bien longtemps et le vampire n’avait toujours pas réapparu.
Le tueur tournait en rond depuis quelques heures, un pli soucieux barrant son front.
Pourquoi s’inquiéta-il du sort de cette créature ? N’était-ce pas leur heure ? Le crépuscule.
De plus ils étaient ennemis… Il était le tueur de vampire et Chel la proie. Pourquoi dans ce cas cette sensation de froid l’envahissait-il ? Qu’est-ce qui pouvait bien expliquer cette soudaine sensation de solitude ? Nevada se sentait plus solitaire que d’ordinaire ? La vérité lui apparue tout à coup. Chel lui avait dit la vérité : leur destin était lié. Le sens des paroles de son père devint clair.
Comment avait-il pu ignorer un tel état de chose durant toutes ces années ? Tous ces signes, avant coureurs auraient dû l’éclairer, le mettre sur la voie. Sa rapidité de guérison. L’aisance avec laquelle il tenait tête aux vampires. La facilité avec laquelle il les tuait également. Le doute n’était plus possible : il était lui aussi un vampire. Comment un tel changement avait-il pu intervenir en lui ? Aucune des créatures qu’il pourchassait ne l’avait mordu, pourtant elles avaient maintes fois tenté de le lier à eux en le transformant, ne parvenant pas à le faire passer de vie à trépas. Il n’y avait eut aucun échange de sang entre eux et cela à aucun moment. Dans ce cas, pourquoi maintenant ?

Nevada continuait à marchait de long en large depuis quelques heures, la nuit était vite tombée. Trop rapidement au goût du jeune blond et cet idiot de Chel n’était toujours pas rentré.
- Pourquoi suis-je en train de m’inquiéter pour ce crétin ? Après tout c’est un vampire ! Nevada trouvait ce commentaire idiot. Je me sens étrange en sa présence, comme attiré par lui. Pourtant, je ne suis encore mûr pour une relation. Comment pourrais-je me lancer dans une telle aventure ? C’est un homme. Enfin un vampire mais un mâle. Je dois cesser de penser à tout ça. Non, non, il est hors de question que je commence à m’intéresser à cet homme, un vampire, mon ennemi qui plus est. Mais que fait-t-il ? Peu importe ! Cela ne me concerne pas ! D’ailleurs il est assez grand pour…! je…
Les réflexions du jeune tueur furent interrompues par l’arrivée en catastrophe de Chel.
Il pénétra dans la pièce en titubant. Ses vêtements étaient dans un état lamentable, proche du puzzle. L’aspect du vampire était inquiétant. Il avait le torse barré d’une longue entaille sanguinolente. Sa chevelure défaite. Son le corps avait été meurtri… couvert de plaie et ecchymoses. Sous le regard horrifié de Nevada, la créature s’effondra, en se tenant le ventre d’où s’échappait abondamment du sang.
- Chel ! s’écria Nevada horrifié et surtout tétanisé.
- Nevada… Je… Je n’aurai pas du revenir ici… Il risque de s’en prendre à toi, mais je ne pouvais m’y résoudre… Je… » murmura le roux avec difficulté.
- Que s’es t-il passé ? s’enquit le blond.
- Il… il m’a retrouvé, balbutia le vampire, fermant à demi les yeux.
- Chel ! appela encore une fois le jeune homme, en se précipitant vers lui. Merde ! Qu’as-tu ?
Nevada était paniqué.
Voir le vampire, son ennemi évanoui l’inquiétait… et l’intriguait. Il était impuissant, ignorait quoi faire face l’état du vampire. Il les pourchassait. Les détruisaient, néanmoins, il n’avait jamais cherché à connaître leur manière de vivre…
- Reviens à toi maudit vampire ! s’écria le jeune homme en frappant violemment le vampire. Que dois-je faire ? hurla t-il.
- Vas-tu cesser ? Tu vas finir par m’achever ! De toutes les manières il est trop tard. Tu ne peux plus rien faire maudit humain, murmura faiblement Chel qui avait ouvert les yeux.
- Comment ça ? Je refuse de baisser le bras ! Toutes tes histoires de vampire humain, n’étaient que des mensonges ? Qui t’a mit dans un tel état ? N’es-tu pas sensé être invulnérable aux armes mortelles ? demanda t-il.
- Les armes des mortels oui, mais pas aux attaques des immortels. » répondit doucement Chel.
- L’un des tiens s’est attaqué à toi ? s’enquit le blond étonné.
- C’est Axel !
- Encore cet enfoiré ! Il ne me laissera jamais en paix ! s’écria Nevada entre ses dents, sentant une vive colère monter en lui.
- J’ai faillit à ma tâche. Je n’ai rien vu venir… J’aurai du être plus vigilent… Il a endormi ma méfiance en nous laissant croire que c’est moi qu’il désirait. Axel poursuit un autre but, beaucoup plus ambitieux, lui apprit Chel, en crachant au moins un litre de sang.
- Cesse de tout ramener à toi ! s’énerva Nevada. De plus je suis parfaitement capable de me défendre seul. Nous parlerons plus tard des plans de conquête de cet enfoiré. Il est plus urgent de te soigner ! hurla le jeune homme prit de panique.
- Cesse de hurler, tu vas m’achever sans quoi, se moqua t-il. Serait-ce de l’inquiétude que je perçois dans ta voix ? ironisa t-il.
- Le blond détourna les yeux.
- Ca va ! Inutile de pavoiser ! Espèce de crétin ! J’avoue : je suis très inquiet. » fit-il durement.
- Tu es un individu particulièrement étrange. Pourquoi t’inquiéter ? Avec ma mort tu seras libérer de la présence encombrante de ton pire ennemi, de notre pacte, de notre union, lui expliqua t-il.
- Abruti ! N’as-tu pas encore réalisé que je ne te considère plus comme mon ennemi, l’apostropha t-il.
- Voit le bon côté choses, je cesserai de t’importuner avec ces histoires de vampires, d’élu qui semble tellement t’effrayer.
- Qui traites-tu de lâche ? Je ne crains rien ni personne ! Veux-tu cesser un peu ! J’en ai assez de tes moqueries… ! Indique-moi plutôt ce que je dois faire, afin d’arrêter cette hémorragie ?
- Tu es réellement mauvais caractère, fit remarquer le roux. C’est inutile ! Il est trop tard.
Le plus jeune jeta un regard noir au blessé.
- Du sang ! Il te faut du sang ! N’est-ce pas ? dit-il comme s’il venait d’avoir une idée de génie.
- Oui ! Mais c’est inutile !
- Il n’est jamais trop tard ! Il y a toujours une solution ! Prend le mien. » s’enquit Nevada inconscient.
- Hors de question ! s’enflamma Chel.
- M’estimes-tu indigne de toi ? Mon sang ne serait-il pas assez bien pour tes lèvres ? s’énerva t-il une fois de plus.
- Idiot ! Cela n’a rien à voir ! Je ne bois simplement pas de sang humain. » répondit Chel entêté.
- Arrête de me prendre pour un idiot ! s’écria le blond.
- Cesse d’aussi agressif… Je n’en bois plus, répondit le vampire.

Nevada plongea un regard interrogateur dans celui du vampire. Che était vraiment étrange…
Pourquoi était-il ainsi ?
- Chel pourquoi ne prend tu pas celui de ton compagnon ? s’écria t-il.
- Pour la simple et bonne raison que je n’en ai pas. » répondit calmement le roux.
- Tu n’en as pas ? C’est une plaisanterie ou quoi ? » demanda Nevada surpris.
- Non, cela te surprend ? » interrogea Chel avec douceur.
- Un… un peu. Tu es un homme très séduisant pourtant. Euh je veux dire un vampire, se troubla le jeune homme. Comment peux-tu être sans compagnon ?
- Pardon ? Ai-je bien entendu ? Serais-tu entrain de me faire un compliment ? se moqua le vampire.
- Veux-tu arrêter ! s’énerva Nevada rouge pivoine. Il faut faire quelque chose.
- Inutile, il est trop tard, murmura faiblement le vampire.
- Je n’ai jamais baissé les bras durant ma vie de tueur de vampires, ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer, s’écria Nevada. Si... si je deviens ton… compagnon, prendras-tu mon sang ? demanda t-il, baissant les yeux, surpris et honteux de sa proposition.
Ses joues devinrent de plus en plus rouges et Chel ouvrit des yeux surpris… Nevada était réellement imprévisible.
- Le rôle de sauveur te sied très mal !! J’ai parfaitement compris ce que tu cherches à faire : payer la dette que tu penses avoir envers moi. Alors écoute, tu ne me dois rien !! » s’écria Chel dans un regain d’énergie.
- Ce que tu peux être têtu. Je n’essaie de payer aucune dette, je désire juste te venir en aide. Est-ce si difficile à croire ? Suis-je tellement monstrueux à tes yeux que tu me crois incapable de bonté ??! s’exclama le jeune homme.
- Tu ne peux pas comprendre. A mes yeux tu es… Inutile. Cesse d’insister ! Ma réponse est non.
- Mais….
- Vas-tu cesser de t’entêter ! J’avoue être tenté de te prendre au mot. Il y a si longtemps que je n’ai pas eu d’amant.

Les joues du tueur, devinrent encore plus rouge. Le roux eut un sourire tendre et ravi. Il était adorable ainsi.
- Entendre prononcer le mot te fait rougir. Je ne pense pas que tu sois prêt à passer à l’acte, se moqua le vampire mal en point.
- Insinuerais-tu que je ne suis qu’une pucelle effarouchée, s’énerva le jeune homme blond. Parfait ! Etant donné que tu ne me prends pas au sérieux ? Je vais devoir te convaincre.
Afin de fournir les preuves de son complet consentement, Nevada se pencha vers lui et approchant ses lèvres des siennes. Il retint son souffle. Le jeune homme ferma les yeux et s’empara de la bouche du vampire assez maladroitement. La créature de la nuit le laissa faire.
Nevada allait finir par se rendre compte de l’absurdité de la situation et arrêter avant qu’il ne soit trop tard. La langue du jeune homme glissa à l’intérieur de sa bouche sans aucune difficulté et vint caresser celle du vampire, approfondissant le baiser. Chel enfiévré, perdit le contrôle et attira Nevada à lui, faisant fi de ses blessures, ainsi que du sang qui s’échappait abondamment de son ventre. Le jeune homme sursauta, en sentant le désir de son nouvel ami contre le sien. Il détacha ses lèvres des siennes et le fixa une lueur trouble dans le regard.
- Waou ! Comment ignorer une telle preuve, se moque t-il. Es-tu effrayé ? demanda Chel en lui caressant la joue.
- Oui. Je l’avoue… Je n’ai… je n’ai jamais eu de petite amie. » murmura-t-il en rougissant.
- Un puceau ? s’écria le roux.
- Tu n’es pas obligé de le crier si fort ! s’énerva le jeune homme, honteux de son ignorance.
- Calme-toi ! Je te taquine. Je suis heureux d’être le premier. Cependant, j’ai bien peur de ne pouvoir te faire honneur. L’attaque d’Axel m’a affaibli et cela fait si longtemps que je n’ai plus bu de sang. » avoua-t-il doucement.

Sans un mot, Nevada quitta les bras de son futur amant. Il s’agenouilla devant lui et lui présenta son dos. Lentement il entreprit de déboutonner sa chemine qu’il fit glisser plus bas que ses épaules.
- Que fais-tu ? demanda le vampire.
- Main…. Maintenant que je suis officiellement ton… ton petit ami, tu peux boire un peu de sang, balbutia Nevada.
- Nevada….
Le cœur de Chel se mit à battre violemment. Il pouvait apercevoir le sang du jeune homme sous sa peau, circulant assez vite dans ses veines. La jugulaire du tueur le narguait, lui faisait envie, l’attirait. Le vampire se redressa assez difficilement et vint se placer derrière son ami qui frémit. Nevada attendait impatient et inquiet. Il sentit les lèvres de Chel dans son cou. Son souffle chaud effleura sa jugulaire, faisant le blond fermer les yeux et frémir. Sa main se fit caressante sur son torse. Son souffle encore plus chaud. Le plus jeune ouvrit brusquement les yeux… Une vive douleur le fit se contracter, prêt à bondir et à fuir. Chel venait de planter ses canines dans sa chaire.
- Ne te crispe pas, entendit-il le vampire murmurer dans sa tête . Calme-toi ! Sans quoi je risque de te faire très mal.


Nevada obéit et se mit à respirer normalement. Il finit par se détendre et très vite il ne ressentit plus de souffrance, mais un immense plaisir. Il ferma les yeux, savourant cette nouvelle sensation. C’était délicieux ! Au bout d’un moment l’impression de bien-être cessa.
Chel venait d’ôter ses canines de son cou. Il s’était rallongé et avait attiré le jeune homme contre lui.
- Que se passe t-il ? N’as-tu plus envie ? » demanda le blond surpris.
- Bien entendu que je te désire ! Cependant, je préfère arrêter là. Si je te prélève plus de sang, tu risques de perdre connaissance. Ton corps n’est pas encore bien habitué. Tout comme tu n’es pas encore prêt à devenir mon amant. » déclara Chel avec douceur.
- Tu ne veux pas de moi si je comprends bien ?
- Je n’ai rien dit de tel ! Tu ne peux imaginer à quel point j’ai envie de toi. » avoua le roux en fermant les yeux.
- Dans ce cas pourquoi ? demanda t-il en rougissant.
- Lorsque nous ferons l’amour, je souhaite que se soit parce que tu le désires. Pas parce que j’ai un besoin urgent d’un compagnon pour me servir de banque du sang. » répondit le vampire avec franchise.
- Idiot !
- Je sais… Nous avons tout notre temps. murmura t-il, en posant ses doigts sur les lèvres du jeune homme.
- Puis-je te poser une question ?
- Je t’écoute !
- Pourquoi ne te nourris-tu plus ?
- J’ai en quelque sorte fait une promesse ? répondit le roux.
- Une promesse ?
- Le temps est enfin venu pour toi de connaître la vérité.

Le cœur de Nevada fit un bon dans sa poitrine. La peur s’insinua en lui, comme un serpent vicieux. Il posa sa tête sur le torse du vampire, tout en retenant son souffle. Il sentait que son ami allait lui livrer un grand secret. Un secret qui allait peut être changer sa vie, ou leur vie à tous deux.
Pourquoi parlait-il de vie à deux ? Il devenu son compagnon par les force des choses, cependant il n’y avait plus d’ennemi. Juste un ami, oui Chel était devenu son ami. Un futur amant… Jamais il n’aurait cru cela possible. Il était un tueur de vampire, pourtant il était devenu l’ami, le compagnon de l’une des créatures qu’il pourchassait. Le jeune homme sentait la main du vampire sur sa taille, chaude et caressante. Il se calma un peu.
- Te rappelles-tu de ce que je t’ai dit concernant mes origines ?
- Oui je m’en souviens ! Tu es un vampire humain.
- Au son de ta voix, j’ai l’impression que tu me crois.
- Maintenant oui, murmura t-il doucement.
- Cela fait des centaines d’années que j’écume cette terre. Axel et moi sommes frères de sang. Et même plus que ça. Il m’a donné la vie.
- Que veux –tu dire ?
- J’ai quelques lacunes, concernant ma première vie du moins avant ma vie de vampire… Je n’ai pas le souvenir d’avoir été un humain… C’est le blanc total jusqu’au moment où je me suis éveillé dans les bras d’Axel, j’étais un vampire. Comment t’expliquer ? Il y a certaines zones d’ombres dans ma mémoire.
- Je crois comprendre. Vous deux… Avez-vous… ???
- Serai-je de la jalousie que je sens dans ta voix ? le taquina le roux.
- Non ! Pas du tout ! C’est uniquement de la curiosité.
- Je vois ! Afin de satisfaire ta curiosité, sache qu’il ne s’est jamais rien passé entre nous. Je ne me suis jamais senti attiré par lui. Il était comme mon père, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas eu d’autres amants. » déclara Chel calmement.
- Tu as toujours eu des amants ? Pas de maîtresses ? » demanda Nevada surpris.
- Les femelles ne m’ont jamais réellement attiré. Es-tu choqué ?
- Un peu.
- Le contraire m’aurait étonné, fit remarquer le vampire en souriant. Tu n’es pas encore prêt ! Rassure-toi, nous avons tout le temps.
- Toi peut être, mais pas moi. Tu es immortel, moi je ne suis qu’un pauvre mortel condamné à vieillir et à mourir d’une maladie incurable. Lorsque toi tu écumeras la terre en compagnie de tes frères, moi je serais qu’un vieux tas d’os… Je serais réduit à l’état poussière dans une tombe, s’apitoya le jeune homme.
- Diantre ! Quelle fin dramatique ! se moqua t-il. Je n’imagine pas notre vie ainsi tu sais ! Ce que tu peux être pessimiste !
- Le blond lui jeta un regard noir…
- Inutile te de moquer ! Je t’en prie continue, l’encouragea le jeune homme…
- Merci. Axel et moi écumions la terre, nous délectant du sang des humains. Nous étions des immortels et rien ne semblait être en mesure de nous arrêter ou de nous résister. J’étais pleinement satisfait de cette vie… J’associais cette dernière au bonheur parfait…Ma rencontre avec cette fille me fit réaliser que je fourvoyais que ma vie n’était en fait qu’un mensonge. » déclara Chel sérieusement.
- Une fille ? demanda Nevada, en serrant violemment le bras du Vampire.
- Tu as deviné. Il s’agissait de ta sœur Chelsea. » déclara le roux en fermant les yeux. J’étais présent ce jour là. J’ai assisté à toute la scène… Cette nuit là, j’ai ressentit ta souffrance, j’ai pu observer la peine qui était la tienne… Ton regard… Nevada l’expression de celui-ci ne m’a plus quitté…Il m’a hanté… Axel a ramené ta sœur à notre repère et l’a laissé là, agonisante. J’ignorais les raisons de son comportement à cette époque. Néanmoins, je me sentais mal, comme cela ne m’était jamais arrivé. Ta sœur et moi avons longuement discuté et je dois avouer qu’elle m’a impressionné. Je n’avais jamais rencontré autant de maturité, de bonté et de douceur chez un être humain. Pour moi les mortels n’étaient que de la nourriture. Elle n’était pourtant qu’une adolescente. Je me rappelle de ses paroles, de sa voix douce.

***** Flash back

- Pauvre Nevada ! Que va-t-il faire tout seul ? Le destin l’a tant marqué… Vois-tu, je ne t’en veux pas. Mais j’en veux à ce vampire.
- Parce qu’il t’a mordu ?
- Je ne regrette pas qu’il m’ait mordu, c’était Nevada ou moi. Puis, je l’avait vu … C’était écrit. Jamais je n’aurais pu vivre sans lui. Ecoute, nous avons tous un rôle à jouer sur cette terre, mais surtout dans l’existence de Nevada. Tu l’ignores mais le tien est primordial. Celui de ton ami également. Cependant, par sa faute, la vie de mon frère va basculer dans le chaos. Je sais d’ores et déjà qu’il va consacrer sa vie à pourchasser le responsable, ainsi que tous ses semblables. C’est la seule chose que j’ai à déplorer… Mon tendre Nevada, se transformera en ce qu’il a toujours craint de devenir : un démon…Ton ami est une créature démoniaque c’est exact mais ce soir, il vient d’engendrer un monstre encore plus implacable que lui.
- Comment sais-tu toutes ces choses ?
- J’ai été doté à ma naissance de certains dons, dont celui de sentir et de voir les choses… On pourrait dire que je suis une sorte d’oracle…Il ne me reste plus beaucoup de temps. J’ai une faveur à te demander. Je refuse de m’éveiller et découvrir que je suis devenue une créature des ténèbres. Je t’en prie ! Bois ce qui me reste de sang et protège Nevada à ma place. Fait-le, je t’en supplie… Tu n’as pas le choix, c’est écrit… Vos destins sont liés….

*****

- J’ai bu le sang de Chelsea et son âme s’est emparée de la mienne et a fusionné avec elle. J’ai ressentit tous ses sentiments : ses craintes, ses peines. » avoua Chel en soupirant. A mon réveil j’étais un vampire différent. Les humains n’étaient plus à mes yeux de la nourriture. J’ai prit conscience du mauvais chemin que je suivais et j’ai quitté Axel. C’est ce jour là que je me suis fait la promesse de ne plus boire une goutte de sang humain. Je suis devenu le premier vampire humain. Tous ceux qui adhéraient à mes idées m’ont suivit alors qu’Axel s’est retiré dans les ténèbres en compagnie des siens, ceux qu’on nomme les convaincus. Nous, nous livrons une guerre implacable depuis des années. Nous sommes parvenus à vaincre ou à emprisonner la plus part des ses disciples. Lui par contre, il nous a toujours échappé. Je croyais qu’il n’en voulait qu’à moi, qu’il ne me pourchassait que par vengeance. Après tout, je lui avais fait l’affront de refuser ses avances et lui avait dérobé sa proie. En fait, je me suis trompé sur toute la ligne.
- Pourquoi Chelsea ? Et pourquoi as-tu fait appel à moi ? demanda le jeune homme, des sanglots dans la voix.
- Ta sœur a fait partie d’une machination complexe qu’avait élaboré mon frère de sang, répondit le vampire. Elle visait à t’isoler, afin de pouvoir te manipuler à sa guise. Je ne l’ai réalisé que trop tard. Il n’en avait pas après moi comme je l’ai cru au prime abord, mais après toi. J’avais été envoyé, afin de te prévenir, mais tu étais déjà devenu le tueur de vampires. Toute communication avec toi était devenue impossible. J’ai fait la seule chose que je pouvais encore faire : j’ai respecté la dernière volonté de ta sœur. Je t’ai protégé du mieux que j’ai pu.
- Une machination ? Mais qu’est-ce que je détiens de si important qui intéresse Axel ?
- Une chose si précieuse que tous vampires dignes de ce nom se doit de le protéger et ce, au péril de sa vie.
- Valait-elle que ma sœur soit sacrifiée ? hurla t-il, furieux.
- Je l’ignore, mais ta sœur a offert sa vie, afin de te protéger et par la suite, elle m’a chargé de cette protection. » fit Chel tristement.
- Ce que tu as fait consciencieusement puisque je suis en vie ? N’est-ce pas ? C’est toi avoue…
- Te souviens-tu de ta première blessure grave ? » demanda Chel avec douceur.
- Je me rappelle ! Les médecins ont été surpris par ma si rapide guérison. Selon eux, je n’aurais jamais dû survivre à une telle blessure. Ils ont parlé de miracle.
- Ils avaient raison. La blessure qui t’avait été infligée était mortelle et sans les vertus curatives de mon sang tu serais mort.
- Tu m’as fait boire ton sang ?
- C’est exact !
- Et la seconde fois ?
- Aussi ! J’ignorais à l’époque que tu étais porteur du gène vampire.
- C’est donc ça, cette chose si précieuse qui a valu la mort de ma sœur et cette vie de cauchemars perpétuels qui est la mienne ??
- Oui.
- Dans ce cas, le tatouage, cette impression de déjà vu en ta présence, ce n’était pas une illusion. Je ne me suis pas trompé, je serais moi aussi un vampire ? » demanda Nevada quelque peu choqué.
- Normalement tu aurais dû t’éveiller, il a quelques années de ça. La mort de ta sœur, ta décision de te venger, ton combat acharné contre les vampires ont chamboulé le cycle normal de l’éveil.
- Lorsque tu m’as fait boire ton sang, tu as enclenché le processus et la communion de notre sang l’a terminé et fait apparaître le signe des vampires.
- Oui, je crois que oui.
- Alors toute cette histoire d’association selon laquelle ton peuple t’aurait envoyé, tout ceci serait un mensonge ?
- Je suis l’émissaire de mon peuple, mais je désirais également être auprès de toi, tout comme Chelsea souhaitait l’être. Vous n’étiez que des adolescents pourtant son amour pour toi était déjà si puissant. Lorsque j’ai bu le sang de ta sœur adoptive, j’ai senti cet amour envelopper mon cœur et l’emprisonner à jamais. Je n’ai songé qu’à une chose, à ma mission : te protéger des attaques d’Axel. » avoua Chel avec sincérité.
- Chacun dans votre coin vous avez fomenté vos petites révolutions. Chacun a fait ce dont il avait envie. Et moi ? Avez-vous songé à ce que je désirais ? Je n’ai rien demandé ? s’écria t-il furieux, en se levant brusquement et en sortant sur la terrasse.

Chel regarda le jeune homme s’enfuir. Il se redressa. Ses blessures étant maintenant complètement guéries. Il comprenait son ami, il se sentait trahi. On lui avait enlevé son enfance. Ses rêves. Ses espérances.

Nevada se tenait sur la terrasse, fixant le ciel étoilé. Le vent s’engouffrait dans sa chemise ouverte, pourtant il ne sentait pas la morsure du froid, néanmoins il frissonnait intérieurement.
Des années de souffrance… A ruminer une vengeance qu’il découvrait aujourd’hui illégitime…
Il avait poursuivit. Il avait détruit sans aucun remord ces vampires. Il était un assassin. Des années de mensonges. Les larmes se mirent à couler le long de ses joues sans qu’il ne tente quoi que se soit pour les retenir. Il sentit les bras de Chel autour de lui. Sa chaleur le réchauffa.
- Pardonne-moi mon ange, murmura t-il à son oreille. Nous, nous sommes conduits comme des égoïstes.
- Laisse-moi ! Je te hais, sanglota Nevada sans pour autant se dégager de l’étreinte des bras du vampire.
- Mon seul désir était de te protéger. Je n’aurais jamais du te le dire ainsi. J’ignorais que ça te ferait si mal, s’excusa le vampire, en faisant le jeune homme lui faire face. Je ne désire qu’une chose, t’aimer, murmura Chel.
Il se pencha vers lui et embrassa doucement ses lèvres.
- Je te déteste ! Je te déteste ! murmurait le jeune homme contre sa bouche.
Le tueur enroula ses bras autour du cou du vampire
- J’ai tellement envie de toi, chuchota t-il.
Ses lèvres glissèrent dans son cou et sa langue lécha sa veine jugulaire.
- Chel ! murmura Nevada le souffle court.
- N’ai pas peur ! lui dit le vampire.
Chel plaqua ce dernier contre le mur. Il commença à tendrement lui caresser le torse.
- Je ne souhaite que te rendre heureux, chuchota t-il.
Le vampire effleura langoureusement son ventre, sa main glissant dangereusement vers le bas.
Nevada ferma les yeux. Il avait le souffle court. Les caresses du vampire étaient si sensuelles. Si enivrantes qu’il se perdit un instant. De nouveau ses peurs l’envahirent.
- Arrête ! s’écria t-il. Je ne peux pas ! cria Nevada, en le repoussant.
- Pardonne-moi ! dit-il en le reprenant dans ses bras et en le serrant passionnément contre lui. N’ai aucune crainte je ne te brusquerais pas. Nos avons l’éternité devant nous maintenant. Je t’aime, souffla t-il à son oreille.
Le jeune homme se serra un peu plus contre lui, incapable de réponde à ses sentiments.
Dans l’immédiat il en était indécis. Il se sentait attiré par ce vampire, il n’y avait aucun doute, cependant il n’était pas encore prêt. La succession d’évènements intervenus simultanément au cours de sa vie était encore un peu trop pour lui. Il lui fallait un temps d’adaptation.
- Je suis très patient. Je t’attends depuis de si longues années ! Qu’est-ce donc que quelque unes encore ? plaisanta t-il. Nous sommes réellement unis…Eternellement…Tu es désormais mon compagnon.
Toujours incapable de dire quoi que se soit, notre héros se contenta de poser ses lèvres à la base du cou du vampire et de fermer les yeux. Tout à leur nouveau bonheur, nos deux héros ni ne sentirent, ni ne remarquèrent la forme qui les fixait. On ne voyait que deux fentes qui luisaient dans la nuit. Brusquement la silhouette s’évanouie au cœur du crépuscule.
 

A suivre …