Absolum
le Démoniaque
Titre :
Un démon pas comme les autres
Auteur : elfedemoniaque
Chapitre : 02
Genre : NC-17
Couple : N'a pas changé
Disclamer : Perso tous à moi.
Le Pacte
Une comète
rouquine filait à vive allure. Cependant, au fur et à mesure que l’objet se
rapprochait, la forme se dessinait. En fait de comète, l’on découvrit un être
vivant. Une créature… De magnifiques ailes déployées et battant dans son dos en
témoignaient. Elles étaient majestueuses. Cette apparence n’était ni celle d’un
être humain normal, ni celle d’un démon quelconque. Il avait quelque chose de
princier en lui. Malgré la distance l’on sentait le charisme et la sensualité
qui se dégageait de lui. Ses longs cheveux roux flamboyaient dans le soleil vers
lequel il semblait s’élancer. Ses oreilles à l’apparence elfique étaient
dressées. Il avait entendu un appel à la vengeance.
Le jeune démon n’accomplissait ces missions que pour satisfaire son père. Il
détestait jouer les démons vengeurs. Il exécutait néanmoins sa tâche avec
beaucoup d’ardeur comme un professionnel. Ce genres d’appels à la vengeance le
laissait d’habitude froid et c’était d’un air ennuyé qu’il répondait à ceux-ci
le plus souvent. Pourtant l’appel qu’il avait reçu était différent. Il était
irrémédiablement attiré. Il l’avait frappé de plein fouet. Cet individu qui
hurlait à la vengeance, souhaitait obtenir autre chose en plus de celle-ci. La
créature accéléra la vitesse de battements de ses ailes. Un sourire éclaira ses
lèvres, en voyant la ville d’où venait l’appel.
Le Japon.
C’était un pays qui l’avait toujours fasciné. D’énormes bâtiments, magasins,
échoppes se dressaient à perte de vues. Des grattes ciel s’élançaient vers le
ciel, comme un défi à la nature. En compagnie de Roshan, son cher précepteur, il
avait longuement étudié ce monde et leurs coutumes. Ce dernier s’était chargé de
son éducation spirituelle entre autre, rien que de la théorie en fait. La
pratique, le démon l’avait découverte en allant directement au coeur du monde.
Son précepteur était le seul qui ait comprit son mal être. Il avait besoin de
respirer autre part que dans le monde souterrain. Il avait le désir de découvrir
son véritable soi.
Qui mieux que Roshan pouvait le comprendre ? Lui qui aimait Lucifer en silence
depuis des siècles qui l’attendait, l’espérait. Le prince du mal semblait être
le seul à avoir les yeux bouchés.
La créature avait découvert le secret de son précepteur grâce à son œil
intérieur, un jagan. Il l’avait vu, un jour où le démon androgyne ne se trouvait
pas sur ses gardes et qu’il avait relâché sa surveillance mentale. Les yeux
verts du rouquin s’illuminaient tandis qu’il approchait de l’endroit d’où venait
l’appel.
Bien vite, il se retrouva dans un quartier réputé chaud. Il stagna au-dessus
d’une ruelle où son regard de lynx lui permit de repérer sa victime. Il fit
disparaître ses ailes qui furent comme absorbées par son dos, puis entama une
vertigineuse descente et atterrit souplement au sol dans la ruelle. Une forme de
taille un peu plus au-dessus que la moyenne, recroquevillée sur elle-même s’y
trouvait. Le démon s’approcha lentement.
Sa vue perçante enregistra immédiatement chaque détail. La ruelle était déserte,
mais des traces de lutte y étaient encore présentes. Les vêtements de sa future
victime n’étaient plus que lambeaux. Son corps portait des traces de coups, de
coupures ainsi que de sang. Le démon eut une seconde d’hésitation. Sa future
proie semblait déjà avoir été victime d’une agression. Son cœur hurlait à la
vengeance, il l’entendait. Il aurait été facile pour le démon de connaître la
nature de cette agression en utilisant son jagan, mais ce dernier s’y refusait.
Son œil intérieur était un outil de travail et il ne l’utilisait que lors du
scellement du pacte. L’appel du jeune homme le bouleversait, l’attirait et
l’intriguait. Il réalisa qu’il était impatient. Cela ne lui était plus arrivé
depuis de nombreuses années. Le rouquin se décida enfin. Il s’accroupit près du
jeune homme. Ce dernier sursauta lorsqu’il lui toucha l’épaule. Il était blond
et d’une taille au-dessus de la moyenne, mais une tête en moins que celle du
jeune démon.
- Te sens-tu bien ? s’enquit le démon inquiet.
Pourquoi s’inquiétait-il des états d’âmes de ce jeune homme ? Il n’était à ses
yeux qu’une future victime.
Alors pourquoi ce blondinet l’intéressait-il brusquement ? Le dit blondinet
poussa un hurlement, le ramenant à la réalité.
- Hey ! Calme-toi, murmura doucement le démon.
Sa voix avait des intonations sensuelles et douces.
- Tu n’as rien à craindre de moi tu sais, tenta de le rassurer le démon. Enfin
du moins pas pour l’instant. Je me prénomme Tetsuyuki, se présenta t-il
gentiment. Mais je préfère que l’on m’appelle Tetsu. Et toi ? Quel est le tien ?
Ce ne fut qu’un regard gris empli de colère et de tristesse qui lui répondit. De
plus, mêlé à tous ces sentiments, il y avait la peur. De nouveau Tetsu ressentit
violemment son désir de vengeance.
Il eut mal.
Que se passait-il ? Pourquoi souffrait-il ? Pour qu’elle raison ressentait-il si
violemment les sentiments de sa futur proie ? Etait-ce parce qu’il était
particulièrement sensible à la douleur, la tristesse, la peur ?
Toutes ces émotions si caractéristiques des humains ! Les sentiments du jeune
homme le frappèrent de nouveau et la ramenèrent à la réalité.
- Je suis venu à ton appel ! Je suis là pour t’aider, lui expliqua t-il avec
douceur.
Le blond eut un rire nerveux.
- M’aider ? Ce mot ne semble pas avoir la même signification pour tout le monde,
fit-il remarquer amèrement.
Sa voix était empreinte de fureur contenue.
- Je n’ai besoin de l’aide de quiconque ! Encore moins de la vôtre ! »
s’écria-t-il énervé.
- Tes paroles sont pour le moins énigmatiques, fit remarquer le jeune démon
intrigué. Tu m’as pourtant appelé, il me semble.
- Vous, vous trompez ! Je n’ai fait appel à personne. Nul ne peut m’aider et je
n’ai besoin de l’aide de personne, répondit le blondinet entêté.
Tetsu sourit. Cet humain faisait preuve d’un grand sang froid et d’un courage
admirable. Il ressentait la rage qu’il éprouvait.
- Je peux te garantir que oui, insista le rouquin gentiment. Tu as fait appel à
un Démon Vengeur, je suis celui-ci, l’informa doucement Tetsu.
- Cessez de vous moquer de moi ! Si j’avais comme vous le dites fait appel à un
Démon Vengeur je le saurai, répondit rageusement le jeune homme.
- Ca s’annonce mal, soupira Tetsuyuki. Sache que je ne mens jamais.
- Ha ! Encore une preuve de votre mensonge. Si vous étiez réellement celui que
vous dites, vous ne me sortiriez jamais une telle phrase. Les démons sont tous
des menteurs, des affabulateurs, des vicieux, des…
- Ho là ! Que de hargne ! Je tiens à te signaler à toutes fins utiles que je ne
suis nullement responsable de ton agression. J’ai uniquement répondu à ton
appel.
- Comment ? Comment savez-vous que j’ai été agressé ? demanda le blond assez
surpris.
- Je te l’ai dit : je suis un Démon Vengeur. Je sais tout, je vois tout,
j’entends tout.
- La belle affaire ! Cela me fait une belle jambe ! Un Démon Vengeur ! se
plaignit-il.
Le jeune homme tenta tout en pestant de se redresser, ce qui ne fut pas chose
aisée. L’épuisement physique, moral, la peur, la rage eurent raison de ses
efforts… Ses jambes se dérobèrent. Le rouquin se précipita afin de lui porter
secours mais l’inconnu le repoussa brutalement.
- Je vous interdis de me toucher ! l’apostropha t-il énervé, avant de retomber
lourdement au sol.
- Ca s’annonce mal, vraiment mal, soupira le démon exaspéré.
Le démon observa sa future proie : il était sensiblement plus petit que lui. Ses
magnifiques cheveux étaient lumineux. De toute évidence, il n’était pas Japonais
de naissance uniquement. On devinait un mélange assez subtil. Sa chevelure était
aussi lumineuse que les blés et parsemés de mèches argentées.
Une fois de plus les sentiments du jeune homme frappèrent le démon et son aura,
s’entrechoqua avec la sienne. Ses yeux gris étaient francs. Ils ne reflétaient
aucune malice. Ils étaient purs. Tetsu détestait ce genre de cas, il les
refusait le plus souvent. Mais celui-ci était tout à fait différent. Après tout
il n’était qu’un démon vengeur. Il devait obtenir le maximum de rendement,
collecter le maximum de corps pour son père.
Pourquoi cherchait-il à se préoccuper du bien être du blond ?
Le démon fixa longuement sa future proie. Puis doucement il posa sa main sur la
joue de ce dernier. Le blond sursauta mais ne repoussa pas la créature pour
autant. Une douce chaleur l’envahie… Les plaies se refermèrent. Les ecchymoses
ainsi que la douleur disparurent. De longs frissons le parcoururent …
De surprise… De contentement… Mais également de peur. Surpris, il leva des yeux
étonnés vers lui.
— Qu’est-ce qui vous a pris ? s’écria t-il passablement énervé.
— Je n’en sais rien, répondit-il lui-même intrigué. Je crois que j’en avais
envie.
— J’ai horreur que l’on décide pour moi, je ne vous ai rien demandé ! hurla le
jeune homme furieux.
— Humf ! Nous ne sommes décidément pas sortie de l’auberge, soupira une fois de
plus le démon. Voilà donc la preuve de ce que j’avance ! dit tout à coup Tetsu.
Maintenant que nous sommes parvenus à authentifier mon essence démoniaque,
pourrions nous discuter de travail dont tu as l’intention de me charger ?
— Me prenez-vous pour un idiot ou un écervelé ! s’écria le blond rageusement.
- En fait pour les deux je crois, soupira intérieurement le démon.
— Pensez-vous réellement que je vais vous faire confiance ? » demanda-t-il
énervé.
— Décidément ! soupira encore le démon exaspéré. Parfait ! Je vais devoir
employer les grands moyens, sourit Tetsu.
Le blondinet jeta un regard surpris au démon. Qu’avait-il voulu dire par
employer les grands moyens ? A la grande surprise du blond, le démon déploya ses
magnifiques ailes sombres. Profitant de la stupeur qu’engendrait l’apparition de
ses appendices supplémentaires, la créature souleva son vis-à-vis comme s’il
n’était qu’un poids plume et s’envola avec lui. Le jeune homme était comme
changé en statue. Il en oublia même de respirer. Le cadet avait les yeux et la
bouche ouverts, agrandit de stupeur.
— Que se passe t-il ? Aurais-tu perdu l’usage de ta langue ? se moqua Tetsu. Je
pense avoir fait mes preuves, continua à dire le démon. Voudrais-tu me dire ton
nom maintenant ?
Le blond referma la bouche, cligna des yeux, comme pour se prouver que tout ceci
n’était pas un rêve et également, afin de retrouver une contenance. Il ouvrit de
nouveau la bouche, la referme, cligna une fois de plus des yeux, puis se
présenta enfin.
— Ha…chi….suka, bégaya t-il. Hachisuka Aki, se reprit-il.
— Aki ? Tu as un prénom adorable. » complimenta le démon en souriant. Alors
Hachisuka Aki ? Pouvons-nous, nous poser quelque part de manière à discuter ?
Hachisuka acquiesça silencieusement. Il était néanmoins surpris par l’attitude
gentille du démon. Ce dernier entama une lente et vertigineuse descente en
direction d’une forêt qu’il avait repéré lors de son premier passage. Le blond
ne disait toujours rien. Il ne paraissait pourtant pas effrayé par ce qu’il
venait de voir. Sans doute était-il habitué à d’impressionnants spectacles et
peut-être aussi à l’étrange. De toute évidence, il était trop abasourdi, non
seulement parce ce qu’il venait de voir, mais également par tout ce qu’il venait
d’endurer ! L’attitude de Hachisuka démontrait un désir impérieux d’oublier
cette journée. Il était évident qu’Aki avait été victime d’une agression. Il ne
restait plus au démon qu’à découvrir de quelle manière et surtout par qui ?
Tetsu se posa délicatement et fit disparaître ses ailes.
Tenant toujours le jeune homme dans ses bras, il se dirigea vers un arbre, le
mit sur son séant et l’y appuya. Le jeune homme toujours abasourdit, n’avait
encore eut aucune réaction. Il était tétanisé. Et même son corps refusait de lui
obéir. Il ne songeait même pas à s’écrouler au sol.
— Nous serons bien mieux ici, lui dit Tetsu d’un ton neutre. Que penses-tu de
débuter la cérémonie du scellement du pacte ?
Le blond continuait à dévisager le démon sans pouvoir parvenir à prononcer un
seul mot.
— Hum ! Nous ne sommes pas sortis de l’auberge, soupira une fois de plus le
démon. Avant toute chose, je dois faire les présentations comme il se doit.
Aki continuait à dévisager son interlocuteur.
— Apparemment ce que je te dis ne semble pas t’intéresser ou t’impressionner,
soupira la créature. Mais cela fait partit du rituel, donc il me faut donc
continuer. Je disais donc que je suis un démon vengeur comme je te l’ai dit et
j’en ai fait mon métier.
Le blond continuait à la fixer le roux bouche bée.
— Eh bien ! Si ta conversation se limite qu’au silence, je ne vois pas de quelle
manière nous allons pouvoir nous entendre sur les modalités. Enfin ! Je te
disais donc que mon métier est celui d’un démon vengeur. Ainsi, si un être quel
qu’il soit émet un appel à la vengeance, je puis te garantir qu’à tout les coups
je vais l’entendre. Donc j’y réponds. Nous discutons tout d’abord des raisons de
cette demande. Je dois ensuite exiger une confirmation. Nous scellons le pacte
après acceptation des modalités. Je peux ensuite appliquer la vengeance sur la
dite victime, termina le démon.
Aki n’avait toujours pas bougé, ni réagi aux explications du démon. Cependant le
regard qu’il jeta à ce dernier en disait long sur son état d’esprit. Il venait
brusquement de réaliser à qui il venait de faire appel.
Devant le silence de sa future victime, le démon soupira et continua. Il sentait
que cette mission qui se présentait risquait d’être réellement difficile, pas à
exécuter. Cependant le scellement du pacte risquait de traîner.
— Pourquoi est-ce sur moi qu’est tombé cet appel ? soupira pour la énième fois
Tetsu. Es-tu prêt à achever le protocole ? demanda t-il impatient.
— Euh… balbutia le jeune homme encore sous le choc.
— Voilà qui est un peu mieux que ton silence, se moqua la créature. Avant que
nous ne scellions définitivement ce pacte. Il faut que je te rappelle qu’il
consiste pour ma part à accepter d’exécuter cette vengeance pour ton compte et
toi en contrepartie, tu devras payer le prix exigé, je dois te poser quelques
questions. C’est la procédure habituelle, expliqua sérieusement Tetsu.
— Pardon ! s’écria le blond reprenant soudainement conscience. Ai-je fait appel
à vous pour me faire la conversation ? s’écria t-il énervé.
— Mais c’est un miracle ! Tu parles ! Je te croyais muet, se moqua le roux.
— Vous allez arrêtez de vous foutre de ma gueule ! s’énerva Aki.
— Mais qu’est-ce qui m’a prit ? Qu’est-ce qui m’a prit d’écouter cet appel !?
Le roux pour la énième fois poussa un soupire exaspéré.
— Comme je te le disais il y a deux minutes : c’est la procédure.
— Je suppose qu’il m’est impossible d’échapper à celle-ci. Puis que je n’ai
d’autres choix, je vous écoute, se résigna t-il.
— Ha ! Tout de même ! Il faut que je sache si ton désir de vengeance est aussi
fort qu’il n’y parait. Fit sereinement le démon.
— Quelles sont ces questions stupides !? En avez-vous d’autres du même type ? se
fâcha Aki. Pourquoi croyez-vous que j’ai fait appel à vous? s’énerva le blond.
— Nous ne risquons pas d’aller bien loin avec ces réponses si « intelligentes »
!
— Inutile de devenir insultant, lui reprocha le blond. Ma réponse est oui.
— A quel prix estime-tu ta Vengeance ?
— Mais vous le faites exprès ?! s’écria le plus jeune furieux.
— Alors là, je commence réellement à en avoir marre de ton attitude. Je tiens à
te signaler que c’est toi qui as fait appel à moi et pas le contraire.
— Ce que vous pouvez être susceptible pour un démon ! » déclara Aki en
détournant le regard
— Rhaaaaaa ! Je sens que je vais l’achever cet humain. Il va l’avoir ce qu’il
désire et plus vite qu’il ne croit, s’il continue.
— Je vais répondre à votre question. Je suis disposé à payer le prix que vous
exigerez de moi. J’irai même jusqu’à payer de ma personne si cela s’avère
nécessaire, murmura tout bas le blond en rougissant.
— Tu ne crois pas si bien dire, mon mignon, se dit Tetsu.
Le démon eut un sourire pervers qui fit rougir le jeune homme.
— Mes services sont estimés à un prix très élevé. Ceux-ci sont de très haute
qualité, répondit calmement le démon.
— Je viens de vous le dire. Je suis disposé à payer le prix que vous exigerez.
— Mais seras tu en mesure de le payer ce prix ? En auras-tu le désire, lorsque
je t’aurai présenté la facture ? » demanda Tetsu curieux.
— Etes-vous sourd ou le faites-vous exprès ? s’écria Aki agacé. Je viens de vous
dire que j’acceptais.
Le blond commençait lui aussi à être agacé par l’attitude ainsi que le petit
manège du démon roux.
— Il est inutile de devenir agressif, fit remarquer calmement le démon. Parfait
! Je n’exige que ton corps, laissa t-il tomber.
Hachisuka plongea son regard dans celui du démon. La lueur qui s’y reflétait,
ainsi que la mimique que faisait le jeune homme était réellement comique à voir.
Aki avait proposé de payer de sa personne… Mais il était loin d’imaginer que la
créature le prendrait au sérieux.
Pourquoi était-il étonné ? Après tout, il n’était qu’un démon.
- Pardon ?! s’insurgea le blond. Que… Que voulez-vous dire par mon corps ?
demanda t-il un peu inquiet. N’est-ce pas mon âme qui vous intéresse ?
- N’est-ce pas toi qui te proposais de payer de ta personne ? Je ne fais
qu’accepter cette intéressante proposition, se moqua le démon. Et puis que
ferais-je d’une chose dont tu n’es même pas le propriétaire exclusif ? répondit
assez brutalement Tetsu.
- Qu’est-ce qui vous fait penser quelle ne m’appartient pas ? N’est-ce pas mon
âme que je sache ? » interrogea-t-il en haussant un sourcil.
- Sans aucun doute, mais elle n’est pas ta propriété exclusive.
- Ce que vous pouvez m’agacer avec vos sermons, vos remontrances ! J’ai
l’impression d’entendre mon père.
- Oh ! Rassure-toi ! A côté de moi, ton père passe pour un ange, sourit de
manière machiavélique Tetsu. Mais dis-moi ! Quelle est donc ta religion ?
Faisais-tu l’école buissonnière au lieu d’aller au catéchisme ? Peut-être
ont-ils omis de t’enseigner les vertus de l’âme ? se moqua le démon.
- J’en ai assez. Vous allez immédiatement cesser de me prendre pour un idiot et
continuer votre cérémonial, hurla Aki. Commençant sérieusement à s’impatienter.
- S’énerver ne servira à rien. Cela risque de retarder le cérémonial et
entraîner des problèmes dans l’exécution de ta vengeance. » déclara le démon
avec sérieux.
Le blond bougonna et renifla.
- Aurais-je à faire à un athée ? se moqua le démon.
- Je suis issu d’une famille tout ce qu’il y a de plus catholique : Pieuse. Et
pétrie de principes, croyant en le tout puissant, mais moi je….
- N’aggrave surtout pas ton cas, lui dit-il tout à coup. Contrairement à ce que
certains pourraient penser, il existe réellement. Et je suis bien placé pour le
savoir.
- Ben voyons !
- Ce n’est pas parce que je suis un démon que j’accepte d’entendre des propos
blasphématoires. » fit-il durement.
- Qu’essayez-vous de me dire ? » demanda Aki intrigué.
- Rien de bien particulier. Cependant je te conseillerai de longuement réfléchir
à cette idée de vengeance, lui conseilla doucement le démon.
- Etes-vous en train de tenter de me dissuader ? » interrogea le jeune homme
quelque peu surpris.
- Je l’ignore ! Peut-être… » répondit mystérieusement Tetsu.
Le démon sourit de manière ironique ce qui déplut fortement au jeune homme.
- Pour l’instant nous ne sommes qu’au premier stade de notre affaire. Le pacte
n’est pas encore conclu. Néanmoins, une fois que nous nous serons entendu sur
les termes de celui-ci et que tu auras accepté définitivement le paiement, il ne
te sera plus possible de revenir en arrière. » l’avertit Tetsu d’un ton neutre.
- Mon intention n’est certainement pas de me dérober, s’insurgea le blond vexé.
Cependant je souhaiterais avoir de plus amples renseignements sur le prix à
payer. Qu’entendez-vous par mon corps ?
Le ton du jeune homme était soupçonneux.
- C’est pourtant on ne peu plus clair. Je pourrais disposer comme je l’entends.
En faire ce que bon me semble, lui expliqua calmement le démon.
Afin qu’il ne plane aucune équivoque sur le sens de ses paroles, le démon roux
glissa deux doigts sous le menton de l’humain. Il lui releva la tête et posa ses
lèvres sur les siennes. Aki ouvrit de grands yeux surpris, puis posa ses mains
sur le torse du roux et le repoussa.
- Je vous interdis de me toucher ! hurla t-il furieux. Vous n’êtes qu’un pervers
!
Dans son regard se reflétait de la colère mêlée à de la crainte.
- Qui traites-tu de pervers ? Souhaites-tu te venger oui ou non ? » demanda
durement Tetsu à bout de patience.
- Euh… bien entendu ! » répondit froidement Aki.
- Dans ce cas se seront mes honoraires pour l’exécution du contrat. Sache que la
maison ne fait pas de crédit, se moqua t-il.
- Contrat ? Prix à payer ? Honoraires ! Vous en parlez comme s’il s’agissait
d’un simple métier. » déclara le jeune homme choqué.
- Allo !!! Il semblerait que tu n’ais pas écouté ce que je t’ai dit il y a
quelques minutes. La vengeance est mon métier, répondit le démon, en souriant.
Je tiens à te signaler que jusqu’à aujourd’hui aucun de mes clients ne s’est
encore plaint de mes services. Ils ont toujours honorés le contrat, se vanta le
démon, un sourire narquois étirant ses lèvres.
- Clients ! se récria Hachisuka presque scandalisé.
- Mais à quoi t’attendais-tu ? » demanda Tetsu tout sourire. Je suis un démon
vengeur, une créature de l’enfer. Je tiens à te signaler à toutes fins utiles
que je ne fais pas dans la charité. Dans le cas contraire, je te conseille de
t’adresser à Michel ou les autres anges. Sérieusement, qu’espérais-tu ?
- A vrai dire rien du tout ! Je n’attends ni n’espère plus rien de la vie,
soupira Aki résigné.
- Oh ! Non ! Ce n’est pas vrai ! Encore un suicidaire ! Pourquoi ai-je toujours
droit à ce genre de clients ? Mais pourquoi moi ? soupira le démon exaspéré.
— Entendu ! Je suis d’accord pour le règlement de vos honoraires. Est-ce tout ?
demanda Aki en soupirant.
Le blondinet était un peu inquiet. Le démon avait déjà fait montre de sa
fantaisie, de sa désinvolture et de sa tendance à profiter de la situation, du
moins selon l’opinion du jeune homme.
— A peu près, fut la réponse de son vis-à-vis.
— Le concluons-nous ce pacte ? s’impatienta le blond.
— Es-tu si empressé de te débarrasser de ton précieux corps ? Connais-tu
réellement l’identité de Lucifer ? interrogea le rouquin en haussant un sourcil.
— Me prenez-vous pour un idiot complètement ignorant des forces maléfiques ?
s’énerva t-il. Je connais parfaitement son visage. L’abomination dans sa
représentation suprême, la cruauté incarnée, le vice personnifié, la méchanceté
symbolisée, souhaitez-vous que je continue ? répliqua le blondinet.
— Quel prétentieux cet humain ! Cet idiot plaisante, mais il vient de décrire de
manière très fidèle mon cher père. Quel con ! Il ignore dans quoi il met les
pieds.
— Je sais ce que vous vous dites. Vous pensez que je ne suis qu’un innocent qui
ignore où il est en train de mettre les pieds, constata calmement Aki. Vous,
vous trompez. Je ne suis pas un écervelé, agissant à la légère. De toutes les
manières, je m’en fiche, laissa tomber le jeune homme. Pourriez accélérer le
processus, demanda-t-il tout à coup. Je suis pressé d’en finir avec tout ça.
— Impatient n’est-ce pas ? Si réellement tu n’avais qu’une petite idée de qui il
est réellement, tu prendrais tes jambes à ton cou et tu t’enfuirais, lui dit le
rouquin, en laissant apparaître des crocs scintillants.
— Pensez-vous m’effrayer ? se moqua le blond.
— Je ne pense pas en avoir besoin. Pour en terminer avec tout ce protocole, tu
dois m’autoriser à faire une dernière chose.
— Encore ? Que dois-je encore subir pour que vous acceptiez enfin cette mission
? » demanda le blond à bout de patience.
— Rien de bien méchant. Juste me laisser lire en toi. » répondit sereinement
Tetsu
— C’est une blague ou quoi ? » interrogea-t-il durement.
— Pas du tout ! C’est le protocole. Je te l’ai dit. » fit le démon le plus
calmement du monde.
— Qu’est-ce encore que cette arnaque ? » questionna Aki en fronçant les sourcils
— Il n’y a aucune arnaque, c’est la procédure, lui annonça le démon en souriant.
— Procédure mon cul.
— Pourrais-tu rester poli je te prie !? » demanda gentiment l’aîné.
Le jeune homme le fixa au fond des yeux surpris, mais se reprit bien vite.
— En plus vous êtes capable de lire dans mon esprit ? Ca promet ! Etes-vous
certain d’être un démon ? » demanda-t-il d’un ton glacial.
— Veux-tu une preuve tangible de mon essence démoniaque ? demanda Tetsu en
faisant un sourire vicieux.
— Euh… non merci, se troubla Aki. Je suis disposé à vous laisser lire en moi,
mais je ne vois pas ce vous souhaitez trouver ! s’écria t-il.
Le blond était passablement énervé. Il était évident qu’il était pressé de
conclure cette affaire de vengeance et d’en terminer au plus vite.
— Pour tout te dire, je n’accepte un contrat que si la demande est justifiée. Je
dois donc vérifier la légitimité de ta requête, en lisant en toi.
— La légitimité de… Mais vous le…. commença à s’échauffer Aki. Finissons-en !
Allez-y ! Vous pouvez lire en moi, autorisa le blond, en écartant les bras.
Tetsuyuki fit face au jeune homme.
Il avait fermé les yeux alors que lentement au milieu de son front s’ouvrait un
troisième dont l’iris était rouge.
— Mais ???? Oh ! Merde ! s’écria le blondinet. Mais que….
A suivre …