Yochimu
Titre : Yochimu
Auteur : Myushi
Chapitre : 05
Genre : Yaoï. Fantastique / Intrigue / Action.
Couple : ???
Disclamer : Tous à moi
Danger derrière miroir
Le silence
se faisait présent dans la pièce. Mugen travaillait avec sérieux devant sa table
de potion. Il venait de récupérer une sorte de grimoire pour retrouver un
sortilège dont il avait besoin pour la suite de son plan. Cela faisait une demi
heure qu’il était dessus. Il avait quitté juste avant le pilier de la protection
et de force Quand ce dernier l’avait senti. Cela l’avait fortement amusé. Il
trouvait intéressant qu’à peine arrivé à Iluwinya, un des piliers ait développé
autant ses capacités. Le mage noir était plus qu’intéressé. Ces informations
promettaient de nombreux jeux. Il avait hâte de voir cet homme. Vincent d’après
ce qu’il avait compris. Mais aussi celui qui l’accompagnait. Il semblait être la
faille de ce dernier. Un sourire mauvais aux lèvres, il nota une formule. Celle
qu’il recherchait avant de se relever afin de ranger la précieuse œuvre. C’est à
ce moment précis que la porte s’ouvrit, obligeant le brun à regarder en cette
direction…
- Je viens pour le rapport… » Fit l'homme qui venait de pénétrer dans la pièce
dissimulée.
- Bien... je t'écoute ! » Répondit Mugen d’une voix neutre.
Debout devant une petite bibliothèque, rangeant un livre qu’il venait de lire
pour le besoin de sort, il fixa attentivement le jeune homme qui s’avançait vers
lui. Le brun sourit doucement avant de se lever, déposant l’ouvrage pour
s’approcher de son visiteur. Il s’assit sur le rebord de la table qu’il usait
pour ses potions tout en l’observant toujours. Il leva alors une main, caressant
doucement la joue du blond avant de la glisser derrière sa nuque pour l’attirer
à lui. L’obligeant à se serrer contre lui, il fit glisser ses lèvres dans son
cou, en un doux frôlement avant de les remonter vers son oreille.
- Surtout n’oublie aucun détail… Deldùwath… » Susurra-t-il tout en apposant une
main sur sa taille, tout en la caressant.
La main se glissa dans le creux des reins du jeune homme avant de descendre
doucement sur ses fesses fermes et musclées. Il les serra de façon possessive
alors que ses autres doigts se posaient sans la moindre hésitation sur son
entrejambe. Il appuya doucement sur sa virilité, arrachant un léger soupir au
blond. Satisfait de cela, Mugen l’obligea à se tourner de sorte qu’il vienne
coller son dos contre son torse. Cette position le satisfaisant, l’aîné ouvrit
lentement le pantalon de Deldùwath avant de glisser sa main à l’intérieur,
venant caresser du bout des doigts son membre.
- Alors ? » Insista-t-il en lui mordillant le cou. « Je t’écoute. »
- Le chef des Iden a changé de position. Selon mes contacts.... » Murmura le
blond en fermant les yeux, tentant de ne pas se laisser envahir par les
sensations qui naissaient en lui.
C’était toujours pareil. Dès qu’il venait lui faire son rapport, ou dès qu’il
pénétrait dans ce lieu, Mugen ne pouvait s’empêcher d’assouvir certaines
pulsions. Le jeune homme ne pouvait pas lui résister, il n’en avait surtout pas
le droit sous peine de se faire tuer. Il se laissait donc faire, subissant ces
attouchements ainsi que les assauts qui suivaient.
Ne pouvant retenir un soupir sous les doigts experts de son amant, Deldùwath
posa une main sur celle du brun afin d’accompagner son mouvement sur sa
virilité. Il bascula la tête en arrière, ne résistant pas au plaisir
l’envahissant. Il sentait la main se serrer autour de sa virilité, aller et
venir sur lui, tantôt rapidement, tantôt lentement. Ce rythme irrégulier était
plus qu’enivrant. Deldùwath en oubliait presque son rapport. Cependant, une
petite morsure dans le cou, lui rappela la raison de sa présence dans cette
pièce.
- Les rebelles sont en pleine agitation… » Continua le messager en retenant un
gémissement. « Il… il y a… une organisation qui se forme… dans les bas villages…
»
Mugen sourit un peu plus de satisfaction en voyant la réaction du jeune homme.
Il remonta une main sous son haut, caressant lentement son ventre avant de
continuer son ascension afin d’atteindre lentement le torse. Il sentait sous ses
doigts, la peau frissonner sous le plaisir. Elle était aussi brûlante de désir.
Le brun savait que le blond réagissait facilement à de simples touchés intimes.
Il était si facile de lui donner du plaisir et tellement plaisant de le voir
ainsi livré.
Accélérant ses allés et venus sur sa virilité, le mage saisit un petit grain de
chair entre ses doigts, le malaxant lentement. Ses lèvres embrassèrent la peau
du cou de Deldùwath, la mordillant de temps à autre, y laissant de petites
marques rouges. Il sentit alors la main de son compagnon venir appuyer un peu
plus sur la sienne. Visiblement le blond cherchait à ressentir plus de plaisir.
Comme il aimait le voir céder sous ses caresses. C’était jouissif d’avoir un
esclave comme lui.
- Continue. » Ordonna-t-il d’un ton neutre.
- J’ai… réussi à infiltrer un groupe… » Poursuivit le jeune homme ayant du mal à
assembler ses pensées. « Mais… je ne sais pas où sont les élus… Mais… j’aurai
des nouvelles… Bientôt… »
- Hm… » Répondit le mage en fermant les yeux.
Il enleva alors sa main de son pantalon et se redressa tout en le retournant de
force. Il le fixa durement avant de le pousser sur le bureau. Deldùwath le fixa
quelque peu surpris mais sachant parfaitement ce qui l’attendait maintenant.
Mugen ne semblait pas satisfait de ce qu’il venait de lui annoncer. Il allait
donc le punir à sa façon. Cela ne surprenait plus le blond qui commençait à
s’habituer à subir cela. Il savait que même en lui apportant une bonne nouvelle,
cela ne changerait rien. Il ne serait pas content.
Sentant son pantalon lui être enlevé sans la moindre douceur, le messager
connaissait déjà la suite des évènements. Il entendit le mage ouvrir son bas
avant qu’il ne se glisse entre ses cuisses. Cuisses qu’il avait écartées de
force. Ce fut une vive douleur qui vrilla les reins du jeune homme. Il se mordit
violemment la main pour ne pas lâcher un cri. Cependant, la douleur se lisait
bien sur son visage, chose qui sembla plaire à son aîné. Celui-ci commença à
aller et venir en lui avec force, ne se souciant pas de donner ou non du plaisir
à son amant. Il avait envie de se détendre, toutes ces nouvelles l’ayant quelque
peu rendu nerveux. Quelle meilleure méthode pour faire baisser la tension que de
posséder quelqu’un de cette façon ? Il n’y avait rien de mieux pour se soulager
de tout ce stress.
Le mage continua ses assauts, aimant sentir l’étroitesse de son amant ainsi que
sa chaleur. A chaque fois qu’il le possédait, il en éprouvait un plaisir sans
comparaison. Faire souffrir une personne, la torturer ne lui procurait pas
autant de plaisir. Deldùwath le satisfaisait pleinement, du moins pour le
moment. Mugen se doutait bien qu’un jour il se lasserait de lui. Cependant, ce
n’était pas encore d’actualité et il préférait de ne pas y penser. Concentrant
toutes ses pensées sur son activité favorite avec le blond, il se fit un peu
plus brutal dans coups de reins, signifiant qu’il approchait doucement du final.
Encore quelques allés et venus, tous aussi puissants les uns que les autres,
puis brusquement il se fit encore plus dur. Cette violence mit fin à la scène.
Se retirant avant de s’ajuster, Mugen fixa son amant en souriant de
satisfaction.
- Retourne rejoindre ton groupe. Drague un maximum d’informations et ne reviens
pas avant d’avoir eut des informations précises ! » Ordonna le mage noir.
- Oui ! » Fut l’unique réponse de Deldùwath alors qu’il se redonnait une
contenance.
Le silence étant de retour, le blond s’inclina une fois dans une tenue correcte
et quitta la pièce secrète aussi discrètement qu’il l’avait rejoint. Mugen, de
son côté, rangea la formule et le reste de ses documents dans une cachette
connue que de lui. Il vérifia une dernière fois que tout était en ordre avant de
sortir à son tour. Il devait aller surveiller le roi. Ce dernier s’enflammant
trop vite pour les bienfaits de son plan. En plus, il avait son médicament à lui
donner. Son petit remède spécial dont il avait le secret de la composition. D’un
pas lent, peu rassurant pour qui le rencontrait en chemin, il se rendait vers la
chambre du souverain. A cette heure-ci, il devait tenter de faire mumuse avec le
personnel royal, sans pour autant y arriver, empoté comme il est.
*****
Davis cherchait autour de lui. Mais rien. Il n’était pas là. Grognant comme
jamais alors que le vent le ballottait de droite à gauche sans le moindre
sentiment de pitié, il tentait tant bien que mal à faire demi-tour afin de
revenir sur ses pas. Mais cela fut vint. Le vent avait déjà effacé ses traces.
De plus, il n’y voyait rien à plus d’un mètre de lui. Ce qui l’agaçait plus
encore. Revenant en arrière, il se cogna contre quelque chose, ce qui le fit
perdre l’équilibre. Le bras droit de Stephen commençait à sentir sa patience le
quitter plus vite qu’il tentait de la contrôler. Il en avait marre de tout ça.
Il n’était pas assez payé pour supporter ça. Enfin il n’était pas du tout payé.
Mais ceci était un détail qui ne méritait pas son importance. Ayant atterrit sur
son postérieur, il fixa la raison de sa chute avec noirceur. Pourtant Shawn,
pour une fois, n’avait rien fait. A vrai dire, il ne comprenait pas grand-chose
à ce qui se passait. Inclinant la tête de côté, il fit un mouvement avant de se
rétracter. Il fallait dire qu’il venait d’être coupé par un autre grognement.
Davis s’était redressé et se donnait une meilleure tenue, si tant est que cela
servait quelque chose vu la puissance du vent et le sable qui volait de partout.
- Bon sang ! Il va m’arriver quoi encore ? » Hurla presque le châtain avant de
réaliser que justement il hurlait.
Soupirant, il fixa son vis-à-vis avant de tout simplement se masser les tempes.
Il devait se calmer. Ne pas hurler. Ne surtout pas perdre sa sérénité. Même si
c’était plus facile à penser qu’à faire. Inspirant fortement, prenant sur
lui-même, il se remit en marche sans rien dire. Surtout que cette fois-ci là, la
bêtise venait de lui. Quelle idée il avait eut de lâcher les rênes ? Non en
fait, comment ne s’était-il pas rendu compte qu’il avait lâché les rênes ? Davis
connaissait parfaitement la réponse à cette question. Il était tellement dans
l’objectif de ne pas perdre un certain roux qu’il en avait oublié qu’il n’y
avait pas que lui à surveiller. Et croyez le ou pas, mais savoir qu’on est
responsable d’une erreur aussi idiote que celle-là, avait quelque chose
d’irritant pour un homme comme Davis.
- Il ne va pas mourir hein ? » Coupa dans sa réflexion agacée la voix de Shawn
qui semblait particulièrement calme.
Trop calme ? C’était tout du moins la pensée première du nomade qui finalement
se dit qu’il le préférait bruyant. Au moins, il savait où il était.
- Non ! Il est habitué au désert et ses surprises ! » Soupira le châtain.
- Alors pourquoi tu as la même veine pulsante qu’avait Vincent quand Andrew ou
moi faisait une grosse bêtise ? » Interrogea le pilier de la nature tête
toujours en mouvement alors qu’il avait repris aussi la marche.
- Parce que… » Il fixa Shawn et secoua la tête. « Pour rien… » Soupira Davis
marchant toujours vers les ruines qui devenaient d’ailleurs de moins en moins
visible.
Le rebelle ne tenait pas plus que cela à partir dans de longues explications qui
entraîneraient des questions qui elles aussi demanderont des explications. Il
n’avait pas que cela à faire. En plus la soif allait devenir de plus en plus
tenace. Et il devait donc préserver sa salive. Mais cela, c’était sans compter
Shawn qui avait du mal à tout suivre. Il savait que la situation n’était pas à
leur avantage. Mais il ne voyait franchement pas comment du sable et du vent
pouvaient être si dangereux. Après tout, Davis lui avait bien dit. Il était le
pilier de la nature. Donc la nature ne devrait pas lui faire de mal. Bien
entendu, le roux avait légèrement effacé de sa mémoire le fait que tant qu’il ne
contrôlait pas son « pouvoir », la nature n’aurait que faire de lui. Ce fut
d’ailleurs dans cette optique qu’il courut comme il put devant Davis et marcha,
toujours comme il pouvait, à reculons pour parler. Que voulez-vous, Shawn
restait Shawn, qu’importent les situations.
- Mais dit euh ! Ca te donne plein de rides ! Et puis je ne pense pas que tu
t’emportes comme ça pour rien. » Insista le visiteur, sans quitter des yeux son
interlocuteur.
- Sans importance ! » Grommela le rebelle qui n’aimait pas être devant le fait
accompli.
- Ca c’est même pas vrai d’abord ! » Bouda Shawn en remarchant correctement,
droit devant lui.
Davis se passa une nouvelle fois la main sur le visage, se demandant bien
pourquoi lui. Soupirant à cette pensée, il fixa le dos du rouquin et secoua la
tête. Bon sang, il y a des jours comme ça où l’on ferait vraiment bien mieux de
rester couché.
- Je t’expliquerais quand nous serons arrivés au village ! »
Le nomade avait tenté de rassurer son compagnon. Bien mal lui avait prit. Car
cela eut pour effet de renouveler l’énergie de Shawn qui sautilla presque à
cette annonce.
- Vrai ? Vrai ? Tu me diras hein ? Tu ne mens pas ? » S’agita le roux au grand
damne de Davis.
- Oui, c’est vrai ! Et non… Je ne mens pas ! » Rassura t’il en soupirant dépité
sur le coup.
Et cela continua, continua, continua encore. Et ce, jusqu’à l’arrivée aux
ruines. Enfin… La tête qui bourdonnait, il fixa Shawn qui naturellement avait
été s’abriter. Voilà une bonne chose. Il espérait juste qu’il garderait le
silence durant toute la tempête. Mais il en doutait plus qu’autre chose.
Complètement désenchanté à cette pensée, il prit place à côté de lui, fixant
l’horizon, cherchant sa monture, espérant un peu de chance, si cela n’était pas
trop demandé. Et comme prévu, excité comme une puce, Shawn tenant difficilement
en place débuta un long, très long, trop long monologue alors que la tempête de
sable les atteignait déjà…
*****
Stephen avançait toujours vers le Sud. A pieds, il se demandait si ce choix
était une bonne solution. La fatigue commençait à se faire ressentir. Il devait
marcher depuis presque deux heures déjà. Le Soleil atteignait son paroxysme dans
le ciel. Enfin c’était l’illusion que ce dernier lui donnait. Car en réalité, il
ne devait pas être plus haut que de trente degré par rapport à l’horizon. Fort
heureusement, à défaut d’avoir eut le temps de prendre une monture, juste avant,
il avait put prendre deux gourdes d’eau fraîche. Il faudrait qu’il remercie
celui qui les avait laissé traîner sur une barrière, à sa portée. Enfin le sujet
n’était pas là. Le chef des Iden le savait parfaitement. Il avait un objectif
pour le moment. Un objectif pas vraiment simple. Car il ignorait s’il pouvait ou
pas rejoindre son bras droit et ami pour le prévenir avant que ce dernier ne
tombe dans le piège des soldats. Le brun était conscient que ce souhait
d’arriver avant que ce soit catastrophique tirait plus d’un vœu de condamné
qu’autre chose, mais il ne pouvait pas se permettre cette perte. C’était cette
motivation qui lui faisait mettre un pied l’un devant l’autre. Cette motivation
qui lui laissait une lueur d’espoir dans le cœur. Il était certain que Davis
était sain et sauf. Qu’il était sur le dos de son chameau. Avançant vers leur
point de rendez-vous à son rythme. Il n’était pas pressé. Oui, c’était cela.
Davis n’était pas pressé…
Rassuré par ce fait, Stephen ne s’arrêtait pas pour autant. Et ce, malgré la
douleur lancinante qui parcourait ses jambes, ses muscles. Il avait oublié à
quel point il était dur de marcher dans le sable. Les aléas que cela causait. Il
se rendait compte qu’il n’avait plus ses vingt ans. Et que des quarante ans
étaient plus proche que ces trente ans. Pourtant il n’avait que trente-six ans.
Il était encore assez jeune. Suffisamment en tout cas pour diriger le groupe des
Iden d’une main de maître et de continuer son métier à côté. Bon, d’accord son
métier n’était pas vraiment manuel. Noble de la ville de Sùrion, il ne pouvait
pas dire que sa tâche était compliquée. Puisqu’il était particulièrement bien
assisté. Enfin le sujet n’était pas à cela non plus, mais plus à son objectif.
Continuant son ascension dans l’unique but de prévenir son ami, il ne se
plaignait pas. Bien au contraire. Il se motivait mentalement. L’abandon n’étant
pas dans son but.
Si bien que perdu dans ses pensées, l’homme ne se rendit même pas compte de la
distance qu’il avait parcourue. Quelle fut sa surprise alors quand il vit devant
ses yeux ambre apparaître l’oasis Lenwë Calafalas. Dérouté, il regarda autour de
lui, avant se passer la main sur son front et masser lentement ses tempes. Il y
avait quelque chose qui n’allait pas. Il aurait déjà du croiser Davis. Il ne
pouvait pas être déjà au village. Non, ce n’était pas possible. Se tournant sur
lui-même cherchant à voir si l’horizon ne lui offrait pas la vision d’un
cavalier à dos de chameau, Stephen dut bien se résoudre au fait qu’il y avait un
problème. Agacé par son manque d’informations et surtout par son incapacité
d’aider si problèmes il y avait, il se dirigea cependant vers la source d’eau de
l’oasis. Il avait soif et en mourir n’était pas une bonne solution pour la suite
des évènements.
- Bon sang ! Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ! » Grommela le chef des Iden pour
lui-même alors que ses pas le menaient avec lourdeur vers le coin d’eau.
Se mettant à genoux, il puisa avec ses mains l’eau avant de la porter à sa
bouche. Il renouvela l’opération deux fois. Ce fut à la troisième qu’il se
retrouva nez à nez avec quelque chose d’assez inattendu. Relevant les yeux avant
de reculer presque de surprise, il se mit à cligner des yeux. Il avait devant
ses yeux, la monture de Davis. Là, l’air de rien, entrain de s’abreuver tout
simplement. Soupirant, il s’avança vers la bête et lentement, pour ne pas lui
faire peur, il lui caressa l’encolure. Mais que faisait-elle là ? Que c’était-il
passé ? Où était son propriétaire ? Que des questions qui tournaient et viraient
dans la tête du brun. Il soupira lorsqu’il sut qu’il n’aurait pas de réponses
avant d’avoir retrouvé le concerné, et grogna de plus bel à cette pensée avant
d’être réprimandé par un certain chameau qui sur le coup, avait eut peur du
bruit incongru. Le rassurant au mieux, il regarda l’horizon dans l’espoir de… En
fait, dans l’espoir de rien du tout. Il avait le pressentiment que cela était
vain.
- Chut ! Du calme ! C’est rien ! » Murmurait-il à l’animal sans vraiment le
regarder. « Si tu pouvais parler, tu me dirais où est ton maître. » Soupira t’il
avant de fixer au sol et réaliser qu’en suivant les traces de la monture, il
pourrait revenir sur la piste de son ami.
Il se frappa mentalement avant de prendre les rênes de la monture. Une chance
qu’il n’avait rien perdu. Enfin une chance… Stephen n’irait pas jusqu’à là. Car
pour lui, si le chameau était là avec tout son attirail sur le dos, c’était
qu’il était arrivé quelque chose de grave. Estimant à cette pensée que ce
n’était pas le moment de perdre de temps, il s’apprêta à se hisser sur la bête
lorsqu’il vit la gourde en peau. Se disant que remplie elle serait plus utile,
il lâcha le temps d’un instant les rênes de l’animal et prit la gourde pour la
remplir de l’eau de l’oasis. Une fois cela fait, remettant cette dernière en
place, il chercha un turban qu’il trouva assez facilement dans les affaires de
Davis, avant de se le mettre. Une fois mieux paré pour le désert, il enfourcha
le chameau avec rapidité, et se mit en route, suivant la piste qui menaçait de
disparaître avec le vent qui lentement se levait…
- Une tempête de sable… » Constata t’il en faisant accélérer la monture qui
rechignait à prendre cette piste.
Stephen savait qu’il devait se dépêcher. Il avait l’intuition que Davis était
coincé quelque part. En mauvais posture. Il n’aimait pas cette sensation.
Poussant l’animal toujours plus, il s’aventurait sans la moindre crainte vers le
sud, priant un dieu perdu depuis des siècles que le malheur ne soit pas au bout
de son chemin.
*****
Ryu avançait fièrement et semblait tout content de voir d’autre comme Andrew. Il
voulait dire bonjour. Il était très loin de se rendre compte du danger de la
situation. En fait, comment aurait-il pu ? Il n’était qu’un dragon. Et un bébé
en prime. Mais cet état de fait vola loin de l’esprit de Gabriel quand il vit ce
qui se passait. Grognant intérieurement, histoire de ne pas faire trop de bruit,
il essayait de faire revenir ce fichu animal vers eux. Qu’est-ce qu’il lui
prenait ? Comme si c’était le moment de jouer. Agacé, ce qui se comprenait, le
blond dut se mettre en mouvement le plus silencieusement possible pour attraper
cet idiot et le ramener à Andrew. Idée qui ne l’enchantait absolument pas. Car
il ne savait absolument pas se battre. Alors face à des soldats armés, il
doutait faire long feu. Cette pensée lui fit lâcher un soupir. Soupir qui attira
l’intention du bébé dragon qui se mit à piailler comme jamais content que l’ami
de son ami vienne aussi dire bonjour.
Dépité, Gabriel lui fit signe pour qu’il vienne vers lui, message qui ne
semblait pas vraiment compris. De son côté, sagement, une fois n’est pas coutume
pour son ami, Andrew observait la scène. Il savait la situation dangereuse. Cela
était plus qu’évident. Sachant que ces hommes les cherchaient. Même s’il se
demandait qui pouvait bien être cette fameuse personne qui les cherchait. Un
roi, il lui semblait. Ce qui était intriguant sachant que dans son rêve étrange
la voix lui disait que ce monde n’avait pas de roi. Ou alors il avait mal
compris ? Non… Il était sûr de cela. Ce doute était réellement déroutant. Andrew
essayait de comprendre. Il était d’ailleurs dans cette analyse, se rappelant
l’exactitude des mots de la voix, quand un piaillement plus fort le fit regarder
à nouveau la scène devant lui. Surpris, il du cligner des yeux pour être certain
de bien voir ce qu’il voyait…
Il y avait Ryu, tenue par ses sortes d’ailes à bout de bras, par un des soldats
alors que les autres chassaient un chat humain qui leur passait entre les
jambes, sautait par-dessus eux… En clair les menait complètement par le bout du
nez. Andrew dut se bâillonner de la main pour ne pas éclater de rire, et sur le
coup, se faire repérer. Ce qui était assez compliqué quand on était le genre de
personne qui riait assez facilement. Fort heureusement, il put se calmer. Alors
que Gabriel continuait ses acrobaties, Andrew se mit à réfléchir activement. Il
devait les aider. Restait à savoir comment…
- Attrapez-le bande de vauriens ! Il nous le faut ! » Ordonna le chef militaire,
tout en agitant le bébé dragon du bout des doigts.
- Si vous croyez que c’est facile… » Murmura un soldat qui venait de se
retrouver douloureusement à terre. « Il rebondit sans mal et se faufile
n’importe où. Pire qu’un elfe ! »
Heureusement pour le soldat, son supérieur était trop occupé par son prisonnier
pour entendre sa petite remarque. Remarque qui n’était pas fausse. Même Gabriel
s’étonnait de pouvoir bouger aussi agilement. Il n’y avait pas à dire, ce monde
lui donnait des capacités étonnantes. Mais est-ce que cela serait suffisant ? De
cela, le blond en doutait beaucoup. Il savait pertinemment qu’à un moment ou à
un autre, il faudrait fuir. Mais comment ? Là était toute la question. Car
évidemment, il ne pouvait pas laisser ce maudit dragon à ces hommes. Déjà car ce
n’était pas humain. Bien que, là, pour lui donner une bonne leçon, il le
laisserait bien à son destin. Mais en plus parce que Andrew ne le laisserait pas
faire. Cet idiot serait capable de se livrer pour sauver cet animal.
Sincèrement, ils n’étaient vraiment pas à cet avantage. Maugréant intérieurement
à cette pensée, il sentit sa queue se faire saisir. Cela eut un effet… Comment
dire… Pas vraiment agréable. Des frissons le parcoururent et sans trop savoir
comment, il se retrouva à griffer le soldat coupable avec une colère qui ne lui
ressemblait pas. Mais hélas, le fait de cesser ces mouvements le rendit plus
facile à attraper. Si bien qu’en deux temps, trois mouvements, il se retrouva
maîtrisé et sérieusement ligoté.
Andrew qui avait assisté à tout cela avait d’abord été surpris de la réaction de
son ami avant de se sentir légèrement affolé. Il voyait la situation. Il voyait
sa force. Il voyait le nombre de soldats. Il voyait également ses amis attachés.
Tout cela n’était vraiment pas à son avantage. Que devait-il faire ? Comment se
débrouiller pour sortir de ce piège sans pour autant être blessé ou blesser
quelqu’un ? C’était de bonnes questions. Le problème était que les réponses se
faisaient désirer. Regardant autour de lui, aussi silencieusement que possible,
il chercha une arme, quelque chose, quand ses oreilles furent attirées par la
conversation de soldats, chargé de vérifier les broussailles non loin de lui.
- Tu crois qu’il s’agit d’un des cinq élus ? »
- Cinq élus ? ~ Répéta intérieurement Andrew.
- Je ne sais pas. Il était tout seul. Mais il est vrai que son langage n’est pas
vraiment commun. »
- Je ne te le fais pas dire ! Mais le dragon est plus intéressant. L’autre doit
juste être un de ces habitants de tribus reculées de cette maudite forêt. »
- Hm… Je ne sais pas… » Répondit l’homme en faisant glisser son épée à trois
centimètres de l’épaule d’Andrew qui eut chaud sur le coup. « Mais il est
certain que la présence de ce dragon n’est pas bon signe pour notre roi ! »
- Tu veux dire pour Mugen ! Il va fulminer quand on va lui ramener ! »
- Oui ! » Fit le soldat en riant un peu. « Il va en faire une jaunisse.
J’imagine déjà sa tête ! »
- Moi aus… »
- Mugen ? Encore ce nom. Il semble être supérieur au roi. Mais qui est-ce roi ?
Je croyais qu’il n’y avait plus de roi ! ~ Songea Andrew qui n’entendait plus
les deux soldats parler. ~ Et pourquoi l’existence de Ryu est si étrange ? Je ne
comprends pas… Qu’est-ce tout cela signifie ? ~
Andrew était plongé dans ses pensées quand quelque chose vint le gêner. Il tapa
sur sa jambe machinalement avant de réaliser qu’il devait rester discret. Il
regarda alors derrière lui pour voir un insecte. Soupirant, ruminant que ce
n’était vraiment pas le moment, il revint au groupe de soldat pour voir ce qui
se passait. Imaginez sa surprise quand devant ses yeux se dessinaient une paire
de jambes, fièrement dressées, mettant encore plus en auteur un homme qui déjà
de loin ne lui plaisait pas du tout. Sachant parfaitement qu’il n’était plus
vraiment caché là, il se redressa et fit face à ce soldat. Et là, comme si rien
n’était, il fit un grand sourire à ce dernier et tapa sur l’épaule du dit
soldat, jouant comme toujours le garçon agaçant qui ne prenait jamais rien au
sérieux. Ce qui dépita Gabriel qui voyait la scène d’où il était et qui se
disait qu’ils étaient vraiment dans de beaux draps.
- Bonjour ! » Commença Andrew avec le sourire. « Vous tombez bien monsieur le
soldat ! Car voyez-vous, je suivais un autochtone qui semblait parfait pour la
collection de mon père, quand ce dernier m’est tombé dessus et a tenté de
m’entraîner vers son village. »
Bon d’accord, l’histoire était un peu tirée par les cheveux, mais c’était la
seule qu’il avait trouvée. Ce qui était déjà pas mal vu le peu de temps qu’il
avait eut pour réagir. Il était écrivain, il ne faisait pas de miracle non plus.
Il espérait simplement que son histoire marcherait.
- Vous êtes du coin ? Vos vêtements ne semblent pas de votre avis ! » Signala le
lieutenant en charge du groupe de soldats.
- Mes vêtements ? » Il fixa ses dits vêtements. « Oh ça ? Invention de ma sœur !
Elle adore créer. Elle dit que ce sera à la cour royale très vite ! »
- Vraiment ? Et où est-ce que votre père réside ? »
- Mon père ? Mais avec moi bien entendu ! » Répondit Andrew qui espérait que
cette astuce, sans trop y croire, fonctionnerait.
- Je parlais de la ville ! » Contra l’homme pas vraiment content.
- Ah ! Euh… Au nord ! A Sùrion ! » Fit Andrew plus que surpris d’avoir sorti un
nom de ville.
- Sùrion ? Hm… La ville de la famille… »
- Addington ! » Coupa à sa plus grande surprise Andrew qui se bâillonna pour ne
plus sortir de noms qu’il ne connaît pas.
- Exact ! Bien… Suivez nous monseigneur… » Termina froidement le soldat qui ne
pouvait pas prouver ses doutes pour le moment.
Andrew cligna des yeux devant cette réponse, quelque peu perplexe. Il avait
manqué quelque chose. Depuis quand un mensonge aussi grossier marchait ? Il se
le demandait bien. Cependant, il ne tenait pas plus que cela à chercher plus
loin, cette situation l’arrangeait. Ainsi, il pourrait aider Gabriel et Ryu.
Même s’il ne voyait pas comment le faire pour le moment. Il fixa alors Gabriel
puis revint au soldat qui le menait à un cheval, à son plus grand damne.
- Que comptez-vous faire de l’autochtone ? » Demanda t’il assez hésitant quand
même.
- Hm… Le livrer à notre roi ! »
- Ah ? D’accord ! » Répondit en souriant le brun. ~ Zut, manqué ! ~
- Bien… Dépêchez-vous de monter ! Nous allons vous raccompagner avant de
retourner au château ! » Pressa le lieutenant.
- Oui… » Soupira Andrew qui grimpa il ne sut comment sur l’animal.
Il fixa Gabriel, puis Ryu, avant de soupirer à nouveau. C’était arrangeant
d’être libre. Mais il ne voyait vraiment pas comment aider ses amis avec tous
ces soldats. Il regarda l’horizon et espéra sincèrement que quelqu’un leur
vienne en aide. Car tout seul, il ne voyait vraiment pas quoi faire…
A suivre …