Une marque indélébile
( La vie d’un ange de la mort))
Titre :
Une marque indélébile
Auteur : val-rafale
Chapitre : 15
Genre : Yaoi / Policier / Fantastique / Angst
Couple : ????
Disclamer : Tous les personnages de cette histoire son fictif et crée
par moi même. Merci de ne pas les utiliser sans mon consentement.
La lettre
Après avoir
avalé un bon café, bien fort, fait à la française, Seigyo laissa Lou lui soigner
la main. Elle nettoya à nouveau la plaie, puis refit un bandage solide. Ceci
fait, il se rendit dans la chambre où avait été installé Seishi. Il y trouva le
Professeur Leblanc entrain de changer les pansements de son apprenti. Il
l’observa faire et s’avança dans la pièce. Le jeune garçon n’était toujours pas
réveillé. Le médecin avait certainement dû lui faire une nouvelle piqûre de
calmant.
S’assaillant sur le bord du lit, il caressa les cheveux châtain de son ami. Il
espérait pouvoir le réveiller ainsi. Mais le Professeur lui prit la main et
l’arrêta.
- Laisse le encore dormir. » lui ordonna-t-il avec sérieux. « Il en a besoin. »
- Je voulais juste lui parler un peu.
- Tu auras le temps de lui parler un peu plus tard. Il est sous calmants
puissants. Vu l’état de ses blessures, je n’ai aucune envie de l’entendre gémir
sans cesse.
Seigyo lâcha un soupir. Il comprenait le point de vue de son aîné. Même si
Seishi n’était pas du genre à se plaindre facilement, inconsciemment, il aurait
certainement poussé des gémissement en s’agitant dans le lit. Au moins là il ne
souffrait pas inutilement.
Se redressant, il observa attentivement chaque blessure du jeune homme. Leblanc
regarda son cadet faire, puis avec une extrême douceur, allongea Seishi sur le
côté. Il fit découvrir par la même occasion, la marque gravée sur son omoplate
droite. En voyant cela, Seigyo sentit une nouvelle vague de colère monter en
lui.
- Comment a-t-il osé ?
- C’est sa façon de dire qu’il a été une cible… Sa cible ! C’est ce qu’il marque
toujours sur les cadavres qu’il laisse derrière lui… Si je ne m’abuse ?
- Effectivement… Sauf que Seishi n’est pas un cadavre !
- C’est une façon de lui rappeler ce qui s’est passé.
- J’aurais dû le tuer…
- Tu aurais dû en effet ! Mais ta confiance te perdra… Quoi qu’il en soit, ne
lui dit pas que tu as épargné son bourreau.
- Pourquoi ? Je ne veux pas lui mentir. J’ai enfin réussi à gagner sa confiance,
ce n’est pas pour la perdre. Ca n’a pas été facile tous les jours.
- Je sais ! Mais pense aux conséquences qui en découleraient si jamais il
apprenait la nouvelle. Il n’est déjà pas très stable dans sa tête, alors là, il
deviendrait complètement cinglé. Et l’Organisation n’accepterait pas cela. Ils
le feraient abattre. Tu n’as pas envie que ton « cher » apprenti se fasse tuer
n’est-ce pas ?
- Cessez d’essayer de me manipuler. Je vous écouterais de toute façon. Il ne
saura rien.
- Bien !
Le Professeur Leblanc ressortit la lettre de sa poche pour la tendre à son
vis-à-vis. Seigyo la prit en fronçant les sourcils.
- Vous savez qui l’a écrit ?
- Oui ! Lou a tout de suite trouvé.
- Qui ?
- Cela va te paraître très étrange, autant qu’à moi. Il s’agit de notre « cher »
directeur… Et pas n’importe lequel… « Le Grand Directeur », Inakage Sekio, en
personne.
Seigyo ouvrit de grands yeux surpris. Inakage Sekio ? Pourquoi leur directeur
enverrait-il une lettre à Seishi ? Pourquoi commanderait-il à Danny de le
torturer ? Il ne comprenait pas. Tout cela était un mystère pour le brun. Seishi
semblait être un jeune homme comme les autres, mise à part peut-être la présence
de son pouvoir. Son côté froid aussi paraissait anormal. A part ça, rien ne
montrait qu’il ait pu avoir un quelconque contact avec Inakage. Quel lien les
unissait ? Seishi avait-il vraiment assisté à quelque chose qu’il n’aurait pas
dû voir ? Difficile à dire. Le seul qui pouvait répondre à cette question était
le concerné. Seigyo n’était pas certain qu’il accepte de lui en parler. Il ne
connaissait pas le passé de son compagnon, il ignorait tout de lui. Tout ce
qu’il avait compris durant leur conversation, c’était qu’il avait souffert à
l’école. Il y avait d’ailleurs commis plusieurs crimes qui avaient forcés les
dirigeants à le lui envoyer. Ils espéraient certainement le voir réussir quelque
chose qu’ils avaient échoué. Ils n’avaient pas eu tord. Le brun était parvenu à
l’amadouer. Cela n’avait pas été sans mal… Néanmoins, il était content des
résultats obtenus avec lui.
Soupirant aux moments passés avec le garçon, Seigyo se détourna pour se diriger
vers la sortie. Leblanc le suivit du regard. Il savait que le tueur avait besoin
de se reposer un peu, d’être seul. Il devait réfléchir à beaucoup de chose. Mais
avant que Seigyo ne franchisse la porte, le français posa une main sur son
épaule.
- Ne lis pas cette lettre.
Seigyo le fixa en penchant la tête sur le côté. Son aîné avait donc lu ce que
contenait cette enveloppe. Pourquoi ne voulait-il pas qu’il en fasse de même ?
Il regarda la lettre, intrigué puis secoua la tête. Si le Professeur lui donnait
un conseil, c’était qu’il avait de bonnes motivations. Le contenu devait être
difficile à croire, certainement… Il valait peut être mieux que cela soit Seishi
qui lui en parle. Le jeune garçon n’apprécierait d’ailleurs pas qu’il lise une
lettre lui étant destinée.
Le brun la glissa donc dans la poche intérieure de sa veste. Il fit un signe de
tête au Professeur puis quitta la chambre. Il se dirigea vers la porte d’entrée.
Il fit un signe de la main à Lou, lui signalant qu’il sortait. La jeune femme
lui répondit d’un signe de la tête et lui conseilla de faire attention à lui.
Une fois à l’extérieur, il sortit son portable et appela son ami Eike. Il
attendit une sonnerie avant qu’une voix ne retentisse à l’autre bout de la
ligne.
- Un cappuccino, ça te dit ?
- Bah forcément, tu parles à mon cœur là. Je t’ai déjà dit d’arrêter de me
prendre par les sentiments.
- Tu es où ?
- A la société Shinohara !
- Ah… Ok, j’arrive tout de suite.
Discrètement, Seigyo emprunta la voiture du Professeur Leblanc. Il prit la
direction de la société indiquée. Il y arriva au bout de nombreuses minutes…
Circulation, embouteillage… Trop de monde sur la route… Ca ne l’avait pas aidé à
arriver plus vite. Il se gara sur une place de parking qu’il trouva
miraculeusement dans une rue adjacente à la société Shinohara. Il hissa hors du
véhicule et se dirigea vers le lieu voulu. Il pénétra dans le hall du bâtiment
et s’approcha de l’accueil. Une jeune femme le salua poliment et
respectueusement.
- Que puis-je pour vous Monsieur ?
- Bonjour, je viens voir Eike Fry.
- Bien. Je le fais appeler tout de suite. Vous êtes ?
- Takesada Seigyo.
- Je le fais prévenir immédiatement.
Seigyo n’eut pas à attendre longtemps avant que son ami n’arrive. Il était
accompagné d’un homme à la carrure imposante et au charisme déroutant. Eike
sembla le saluer avant de courir vers lui, le visage plus que rayonnant.
- Tu as l’air heureux de travailler pour cet homme, dit moi !
- Ca va ! Bon ! On y va ?
- Allons-y !
Seigyo secoua la tête doucement et esquissa un léger sourire devant le
comportement de son ami. Il l’emmena dans un petit salon de thé de sa
connaissance et commanda un énorme cappuccino avec un supplément de crème et un
marshmallow grillé dessus. Pour lui, il prit un grand thé à la menthe.
Eike le fixa content de pouvoir déguster sa boisson préférée. En même temps, il
était heureux de passer du temps avec son ami en dehors du travail. Cependant,
il savait que Seigyo était venu afin d’oublier ce qui était arrivé à son élève.
Du moins, s’il ne pouvait pas oublier, il mettait cela de côté le temps d’un
instant. Les jours qui allaient venir seraient difficiles pour lui. Un peu de
détente ne pouvait pas lui faire de mal.
- Ton patron… Enfin l’homme que tu dois protéger… Est-il bien ?
- Bien ? Dans quel sens ?
- Pas dans le sens pervers du terme. Je parle niveau caractère.
- Il est PAR-FAIT. Et dans tous les sens du terme. Un vrai régal.
- Ne me dit pas que tu as…
- Je ne le dirais pas ! » répondit Eike avec un grand sourire.
- Eike !! Je te rappelle que tu es à ses côtés pour le travail. Si les trois du
haut t’ont envoyés là, c’est qu’il y a une raison.
- Ah ? Je croyais que c’était pour le plaisir moi !
Seigyo lâcha un soupir et se passa la main sur le visage. Son ami était
complètement déprimant… dépitant. Toutes missions, tous travails, étaient un
prétexte pour un jeu. Il ne pouvait rien faire sans s’amuser. Bien que, il lui
arrivait tout de même d’être sérieux. Mais il était rare qu’il ne le montre à
une tierce personne. Le brun avait eu la chance et l’honneur de le voir tel
qu’il était vraiment.
Secouant la tête de gauche à droite, il esquissa un léger sourire.
- Tu changeras jamais.
- Au moins ça te fait rire. Ce qui ne te fait pas de mal en ce moment Se-i-gyo !
- Certes… J’avais juste besoin de me détendre pour réfléchir à quelque chose que
je dois demander au gamin.
- Gamin ? Quelque chose ?
- Oui ! Tu te souviens de la lettre laissée par Danny ?
- Bien entendu !
- Et bien apparemment, ce serait notre « grand » directeur qui l’aurait écrit.
- Hein ?
Eike fixa son vis-à-vis, comme si ce dernier était un martien. Il n’était pas
certain d’avoir bien entendu ce qu’il venait de dire. Avait-il parlé du « grand
» patron ? Il devait faire erreur. Pourquoi le « grand » patron
s’intéresserait-il à un gamin comme Seishi ? Il se posait autant de questions
sur le sujet que Seigyo ne l’avait fait peu de temps auparavant.
- Tu dois faire erreur.
- Non et cela a été confirmé par le Professeur et sa fille.
- Qu’est-ce qu’il lui veut ? Elle contient quoi la lettre ?
- Justement, je n’en sais rien. Et je ne veux pas la lire. Je veux que Seishi
m’en parle.
- Quand il t’aura tout dit, tu me raconteras ?
- Si tu veux… Bon parlons d’autre chose.
- ET-DE-QUOI ? » demanda le maître des ombres avec un fin sourire curieux.
Seigyo ouvrit la bouche pour commencer une phrase, mais s’arrêta. Il s’apprêtait
à entamer un sujet de conversation qui allait fort peu plaire à Eike. Il savait
déjà qu’il allait détourner le sujet, ou bien fuir, comme toujours. Quoi que…
Là, il savait qu’il resterait. Il y avait un cappuccino qui ne demandait qu’à
être consommé.
- As-tu dormi cette nuit ?
- Je savais que tu demanderais ça ! Il fait beau dehors hein ?
- Eike…
- Quoi ? Tu ne trouves pas ?
- S’il te plait… As-tu dormi ?
- Hm… Je ne dirais pas que j’ai dormi. Sinon je serais plus là pour te parler.
J’ai juste, un tout petit peu fermé les yeux. A peine cinq minutes.
- Fait attention à toi ! » soupira Seigyo en buvant une gorgée de thé. «
Pourquoi ne vas-tu pas chez le Professeur Leblanc pour dormir un peu ? Je suis
certain qu’il serait d’accord pour veiller sur ton sommeil.
- Non, je ne veux pas le déranger pour si peu. Je tiens le coup, c’est pas comme
si je n’arrivais pas ou plus à travailler. T’inquiète pas ! Tout va bien. Et si
ça va pas, je viendrais te trouver toi !
- Très bien… Alors concluons un marché ! Si ça ne va pas, si tu sens que tu
commences à t’épuiser, tu viens me voir ! En échange, je t’offre tous les
cappuccinos que tu désires.
- Marché conclut !
Les deux hommes se serrèrent la main pour conclure le pacte. Ils terminèrent
leurs boissons en discutant de tout de tout et de rien. Et finalement, chacun
retourna à ses occupations. Seigyo du Professeur pour retourner à la maison de
ce dernier, Eike rejoignant Kouji Shinohara.
Seigyo arriva plus rapidement chez le Professeur. Il gara la voiture exactement
au même endroit où il l’avait eu. Il rentra ensuite dans la maison et fut
accueil par le français.
- Seigyo ! Il est réveillé !
- Je peux le voir ?
- Bien entendu.
Le brun se dirigea vers la chambre de son apprenti. Il frappa à la porte et
entra sans attendre de réponses. Seishi le fixa l’air épuisé. Un fin sourire
étira cependant ses lèvres. Le tueur lui répondit d’un signe de la tête et vint
s’asseoir sur le bord du lit.
- Comment te sens-tu ?
- Comment vous sentiriez-vous à ma place ?
- Tu dois te sentir mieux puisque tu arrives à te montrer cynique…
- Hm… Certainement…Je me sens engourdi…
- C’est normal. Le Prof t’a donné des cachets puissants pour que tu ne sentes
pas la douleur.
- C’est ce qu’il m’a dit… Je préfère…
- Je m’en doute.
Seigyo passa une main sur les cheveux de Seishi et remit une de ses mèches en
place. Il lui dédia un nouveau sourire puis sortit la lettre de la poche
intérieur de sa veste. Il la lui tendit. Le jeune garçon plissa les yeux et leva
faiblement une main pour prendre l’enveloppe. Il la tourna difficilement entre
ses doigts pour l’observer. Ses yeux tombèrent sur l’écriture. Il lâcha un petit
grognement, puis, froissa d’une main l’enveloppe avant de la jeter contre le
mur.
- Que fais-tu ? » interrogea Seigyo, surpris par sa réaction.
- Inutile que je lise ça. De toute façon je suis certain qu’il n’y a rien à
l’intérieur.
- Pourquoi ? Et comment peux-tu savoir s’il n’y a rien à l’intérieur, tu ne l’as
pas ouverte.
- Allez vérifier vous-même…
Le brun ne se le fit pas dire deux fois. Il contourna le lit et se pencha pour
ramasser la lettre. Il l’a défroissa soigneusement avant de l’ouvrir. Il fit
lentement sortir la feuille de son contenant, puis la déplia. Il lâcha un long
soupir réalisant que son apprenti avait raison. Il déchira la feuille, sentant
une autre colère l’envahir, avant de la jeter. Il ferma les yeux et tenta de
maîtriser cette rage qui montait encore. Lorsqu’il les rouvrit, ce fut pour
fixer son élève.
- Je crois que tu me dois des explications à présent.
- Hm… Qu’est-ce que vous voulez savoir ?
- Tout !
- Hm… Vous savez qui est celui qui m’a envoyé cette lettre ?
- Oui ! Apparemment ce serait notre « grand » dirigeant. Ce que je voudrais
savoir, c’est pourquoi à toi ? Pourquoi a-t-il demandé à Danny de te faire subir
tout ça ?
- Juste pour se rappeler à moi. Juste pour me rappeler qu’il peut toujours me
trouver, où que je sois. Que je ne peux pas lui échapper.
- Je ne comprends pas !
- Je suis fatigué… Laissez moi s’il vous plait…
L’aîné soupira une nouvelle fois. Il préféra ne pas insister et respecter la
volonté de Seishi de ne pas parler. Vu les sentiments qui émanaient de lui, il
comprenait qu’une vive colère l’animait. Il sentait aussi une forte douleur
intérieure. Il ne valait donc mieux pas, pour le moment, remuer plus le couteau
dans la plaie. Il n’avait aucune envie de faire connaissance avec ses éclairs.
Dans son état, il ne fallait surtout pas, qu’il les utilise. Ca lui coûterait la
vie…
Se dirigeant vers la porte, Seigyo l’ouvrit. Cependant, il ne quitta pas pour
autant la pièce. Il se tourna simplement vers le lit, observant le jeune homme
qui regardait par la fenêtre.
- Quand tu iras mieux, j’aimerais qu’on en discute s’il te plait. Si je dois te
protéger contre d’autres comme Danny, je dois tout savoir.
- Hm… Nous verrons…
- Bien…
Le brun quitta la chambre cette fois-ci. Il ferma la porte derrière lui et
s’appuya dos contre elle. Son petit doigt lui disait que l’histoire de Seishi
n’était pas un long fleuve tranquille. Et qu’elle allait fortement lui déplaire.
Il ferma les yeux en imaginant tout ce qu’il y avait de pire dans la vie du
jeune garçon.
Ce fut une main posée sur son épaule qui le ramena à la réalité, effaçant ainsi
toutes les horreurs qu’il avait pu entrevoir. Il fit face au Professeur.
- Tu as lu la lettre ? » interrogea ce dernier avec un sourire compatissant.
- Hm…
- Je te l’avais dit que cela n’allait pas te plaire. Je présume qu’il ne t’a pas
parlé.
- Il m’a juste fait comprendre qu’il voulait ça de côté pour le moment.
- Je vois… Je t’offre un café ?
- Avec plaisir, je crois que j’en ai besoin…
Sur ces mots il suivit son aîné jusque dans la cuisine. Là, ils commencèrent à
discuter de tout et de rien, jusqu’à arriver à parler de Eike…
A suivre …