Impossible Pardon



Titre : Impossible Pardon
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 02
Genre :
Fantastique / Action / Yaoï.
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer : Histoire originale qui j'espère vous plaira...


Retrouvailles non désirées

Allan était finalement arrivé chez lui après avoir terminé sa mission, qui, d’un certain point de vu, ne s’était pas aussi bien déroulée. Si le Crimsan avait été tué mettant fin aux crimes, cette apparition ayant eut lieu juste après n’annonçait rien de bon et les paroles, prononcées par le démon, laissaient présager une grande période de trouble ainsi que de nombreuses victimes. C’était ainsi que cela s’était passé sept années plus tôt… Le brun soupira en repensant à tout cela, puis secoua la tête de gauche à droite avant de se diriger d’un pas décidé vers la salle de bain. Il ouvrit les robinets de la douche et se déshabilla pour ensuite se mettre sous le jet brûlant. Hors de lui, il donna un violent coup de poing dans mur laissant une traînée de sang qui s’écoula sur le carrelage blanc. Cependant, Allan ne semblait pas ressentir la douleur, sa colère était trop forte. Revoir Den, savoir qu’il était quelque part à Londres, le mettait hors de lui, surtout qu’il le pensait enfermé dans sa prison sans avoir la possibilité d’en sortir. Comment avait-il fait pour s’en échapper ? Cela restait un mystère, du moins tant que les hommes de John n’avaient pas encore terminé leur enquête. Le jeune homme espérait qu’ils feraient leur travail rapidement pour qu’il puisse faire le sien, à savoir éliminer cette chose. Enfin il pourrait le faire uniquement si l’Assemblé le lui autorisait. C’était moins certain pour la simple et bonne raison que tant que Den ne commettrait pas de crimes, il ne serait pas considéré comme dangereux. Ses meurtres passés, ne comptaient pas. Cette situation, le fait d’être pieds et poings liés, rendait Allan furieux et son impuissance décuplait sa colère. Un fort désir de tuer ce démon montait en lui, il devait payer pour les événements qui s’étaient déroulés sept ans plus tôt.
Allan inspira lentement pour se calmer, ça ne servait à rien de s’énerver pour le moment, il devait garder ses forces. Il termina donc de se laver rapidement et finit par sortir de la douche. Il enroula avec soin une serviette autour de sa taille puis se dirigea vers le salon. Une fois dans cette pièce, le brun s’approcha de l’aquarium qu’il possédait pour regarder les poissons évoluer. Le bruit de l’eau et voir ces animaux nager lentement, avaient le don de l’apaiser. Au bout de quelques minutes, le brun se redressa afin de s’installer confortablement sur le canapé. Il saisit une télécommande et alluma la télé, commençant à changer de chaîne, cherchant un programme intéressant. Après quelques instants, il arrêta tout puis se leva pour se rendre dans la chambre. Il enleva sa serviette et la jeta presque furieusement sur une chaise. Allan s’allongea ensuite sur son lit, fermant les yeux, se concentrant sur sa respiration pour se calmer. Une image lui vint alors à l’esprit.
Il voyait un jeune homme, séduisant. Il était sensiblement de la même taille que lui, avec de longs cheveux noirs, soyeux. Ceux-ci lui arrivait au milieu du dos et étaient soigneusement tressés en une natte. Ses yeux d’un bleu nuit étaient pailletés d’or, son regard était doux et rempli de tendresse. Un sourire à la fois charmeur et bienveillant se dessinait sur ses lèvres fines. Son visage était doux, respirant la sérénité. La seule pensée, la seule vue de cette personne même en rêve fit monter la tension d’Allan. Une bouffée de chaleur l’envahit alors qu’il imaginait ce même homme se déshabillant lentement devant lui. Ses mains se promenant langoureusement sur son corps musclé. Le brun sentit une poussé d’adrénaline monter en lui. Son corps ne semblait plus lui appartenir. Allan fit glisser une main sur son torse, se caressant lui-même. Une douce chaleur monta jusque dans ses reins, mêlés d’une exquise envie. Avec une infinie délicatesse, sa main descendit le long de son corps, pour s’acheminer vers son ventre et enfin terminer sa course plus bas. Du bout des doigts, il frôla sa virilité dressée avant de la prendre doucement. Le brun entama un lent mouvement de va et vient, imaginant la main de l’être de ses pensées à la place de la sienne. Il bascula la tête en arrière, se laissant envahir par le plaisir qu’il sentait monter en lui. Progressivement, il accéléra le rythme, sa respiration se faisant plus rapide elle aussi. De fines gouttes de sueurs commencèrent à perler sur son front et son torse alors que ses gémissements emplissaient la pièce. Au terme de plusieurs minutes de plaisir, Allan se libéra dans un long râle d’extase. Il demeura un moment sur le dos, reprenant lentement son souffle, savourant ces instants où il pouvait être lui-même et encore penser à lui de cette façon.
Après avoir reprise son souffle, le jeune homme se leva et retourna dans la salle de bain. Il prit une nouvelle douche puis repartit se coucher. Morphée le prit immédiatement dans ses bras, l’entraînant dans un monde de rêves tous aussi doux les uns que les autres.
Le lendemain, après avoir pris une autre douche, déjeuné puis s’être habillé d’un de ses costumes sombres habituels, Allan se rendit au manoir appartenant à l’organisation. Là-bas, il se dirigea directement dans le bureau de son supérieur John et y entra sans frapper, faisant sursauter son chef. Ce dernier se passa une main sur le visage avant de soupirer, exaspéré par l’attitude de son jeune ami. Enfin, il avait l’habitude maintenant de ce comportement quelque peu irrespectueux, mais il ne perdait pas espoir de le faire changer pour qu’il apprenne enfin à se comporter comme tout le monde.

- Bonjour Allan… » fit-il en le fixant avec calme. « Personne ne vous a appris à frapper avant d’entrer ? »
- Bonjour John ! » répondit le brun froidement en s’avançant dans la pièce. « Alors ? Est-ce Den ? »

L’aîné leva les yeux au ciel avant de plonger son visage dans ses mains. Il ne s’était pas attendu à ce qu’Allan lui pose cette question directement, pourtant il le connaissait bien. Il savait qu’il était direct et ne passait pas par quatre chemins pour dire ce qu’il pensait. Cependant, lui demander si le démon était bien Den alors qu’il venait à peine d’entrer dans son bureau, était purement et simplement de l’obsession.

- Vous êtes vraiment obnubilé par ce démon ! » lui fit remarquer John en fronçant les sourcils.
- Et c’est légitime. » déclara Allan durement. « Maintenant, répondez-moi ! Est-ce lui ou pas ? »
- Je n’ai pas encore reçu de réponses des experts mais cela ne devrait plus tarder. » affirma calmement l’aîné en soupirant une nouvelle fois. « Ils ont travaillé toute la nuit pour savoir si la prison avait cédé ou non. »

Ce fut à ce moment précis que le téléphone sonna. Le chef d’Allan décrocha le combiné puis le porta à son oreille. Il écouta attentivement ce que son interlocuteur lui disait, une expression grave prenant place sur son visage. Il fixa son vis-à-vis tout en reposant son téléphone, un soupir lui échappant.

- Alors ? » demanda le brun d’une voix glaciale.
- C’était bien Den que vous avez aperçu hier. » lui révéla John. « Il s’est échappé. Apparemment, il y avait une brèche dans la dimension que vous avez crée. Elle s’est agrandie au fil des années. »

Allan serra les poings de rage à cette nouvelle et se retint de donner un coup sur le bureau. Il devait se contrôler, maîtriser cette colère mélangée de haine qui montait en lui. S’énerver ne lui servirait à rien, bien au contraire, il risquait de commettre des erreurs qui pourraient lui être fatales. Le jeune homme observa à nouveau son chef.

- Je veux m’en occuper. » exigea-t-il le regard glacial.
- Allan…
- Il n’y a que moi qui puisse faire quelque chose contre lui. » coupa le brun d’un ton agressif. « Vous ne pouvez pas me refuser cela. »
- Vous n’êtes absolument pas objectif en ce qui concerne cette affaire. » rétorqua calmement John. « Je suis certain que cela va tourner au règlement de compte. Et vous connaissez très bien le règlement en ce qui concerne ce genre de chose. »
- John… Laissez-moi me charger de lui. » insista Allan en tentant de se calmer.

L’aîné le fixa intensément, avec calme et froideur. Il connaissait très bien les raisons qui poussaient Allan à vouloir s’occuper de cette affaire. Il ne pouvait le blâmer pour ça, à sa place il aurait très certainement envie de tuer ce démon. Cependant, il ne pouvait le laisser l’attaquer tant que Den n’avait pas commis de méfaits, c’était la loi de l’organisation. A moins que l’Assemblé fasse exceptionnellement une entorse au règlement, jugeant leur ennemi trop dangereux pour rester en liberté. Cela était possible, vu les évènements qui s’étaient produit sept ans plus tôt. John soupira une nouvelle fois.

- C’est entendu Allan. » décida-t-il en souriant doucement. « Cette affaire est à vous. Je ne doute pas que l’Assemblé veuille supprimer cette menace que représente Den. »
- Je vous remercie John. » répondit le cadet plus aimablement.
- Cependant, je pose une condition. » révéla John froidement.

Allan le fixa en haussant un sourcil interrogateur. Il se demandait bien de quelle formalité, son patron allait exiger de lui. Il devait s’attendre à tout et surtout au pire. Le brun croisa les jambes calmement tout en le fixant, masquant sa légère inquiétude.

- Quelle est-elle ? » demanda-t-il d’une voix neutre.
- Je vais mettre quelqu’un à votre service. » déclara le plus âgé calmement.
- Quelqu’un à mon service ?! » s’étonna Allan quelque peu surpris. « Qu’entendez-vous par là ? »
- J’entends que cette personne fera tout ce que vous lui direz de faire. Et ce sans la moindre objection. » expliqua John sereinement.

Le brun resta un instant sans voix ayant du mal à croire ce qu’il venait d’entendre. Son patron avait eut des idées étranges dans le passé mais là il battait tous les records. Il lui offrait presque un esclave, chose qui était difficilement acceptable, en temps normal. Cependant, s’il lui proposait cela, c’était qu’il devait avoir une idée derrière la tête. Allan ne savait pas de quoi il s’agissait néanmoins tout serait rapidement éclairé. Le brun croisa les jambes, fixant toujours son vis-à-vis froidement

- Dites moi ce que cela cache. » exigea-t-il d’un ton calme.
- Vous le saurez bien assez tôt. » répondit l’aîné en se levant. « Veuillez me suivre, je vais vous conduire à lui. »

Sans attendre de réponse, John se dirigea vers un chandelier mural et l’abaissa. A ce moment précis, une porte secrète donnant sur un couloir s’ouvrit. Silencieusement, il s’y engouffra avant de s’arrêter, fixant Allan et attendant qu’il le suive. Le jeune homme le rejoignit puis suivit son patron le long d’un couloir plutôt lugubre. Bien qu’il y ait un fort éclairage, tout était très sombre, une atmosphère oppressante y régnait. D’ailleurs, le brun avait l’impression d’étouffer, cependant, il n’en dit mot, prenant sur lui. Il trouvait que cet endroit ressemblait étrangement aux passages secrets qui avaient permis des évasions à une époque reculée. Mais son instinct lui disait qu’il n’en était rien. De chaque côté du couloir, il y avait de nombreuses portes métalliques, toutes séparé par une distance qui équivalait à peu près à deux mètres. Où menaient-elles ? Il l’ignorait et étrangement il n’était pas certain de vouloir le savoir. Et puis pour le moment, il n’avait qu’une chose en tête. Il était curieux de savoir qui était cette fameuse personne qu’il allait avoir à son service et surtout les raisons qui poussait John à lui mettre quelqu’un sur le dos.

- C’était à l’époque, une cachette pour le maître de ce domaine. » déclara brusquement John en observant son ami.
- Une cachette ?! » s’étonna Allan en haussant un sourcil.
- L’un des propriétaires de ce manoir, avant que l’organisation s’y installe, éprouvait une certaine attirance pour la torture de beaux jeunes hommes. » expliqua l’aîné calmement. « C’est ici qu’il les enfermait. Juste à côté de sa chambre… »
- Je vois… » murmura le brun imaginant les choses qui avaient dues se produire à ce même endroit. « Et c’est ici que se trouve celui qui va me servir ? »
- Oui. » répondit simplement l’aîné.

Le brun n’insista pas, ne voulant pas savoir, pour le moment, pourquoi cette personne était enfermée dans l’une de ces pièces. Les deux hommes continuèrent leur marche en silence. John s’arrêta alors devant une porte puis l’ouvrit avant de la franchir. Allan le suivit pour se retrouver dans un autre couloir. A la différence du précédent, celui ci était éclairé et ne possédait pas autant de pièces. Au loin, le cadet aperçut deux hommes qui montaient la garde devant une autre porte. Il suivit John qui s’en approchait.

- Messieurs, ouvrez, je vous prie. » ordonna le chef d’un ton neutre.

Les employés obtempérèrent sans discuter, poussant la lourde porte métallique avant d’activer un bouton contre le mur. La lumière jaillit à l’intérieur de cette petite cellule aveuglant légèrement Allan. Ce dernier suivit une fois de plus son patron qui venait de pénétrer

- Voici celui qui vous servira. » déclara l’aîné sereinement en désignant de la main un coin de la prison.

Allan observa l’endroit que lui montrait son patron et resta sans voix en apercevant le prisonnier, recroquevillé, qui se tenait à quelques mètres de lui. Il s’agissait d’un jeune homme ne devant pas dépasser les vingt cinq ans. Il était de taille moyenne, peut être un peu plus petit, et avait de magnifiques yeux violets pailletés d’or, mais dont le regard ne reflétait qu’une profonde tristesse. Ses longs cheveux châtain foncés, étaient d’une saleté inimaginable, certainement dû au fait qu’ils n’étaient plus entretenus depuis des années. Cette chose était retenue aux murs de sa cellule par des entraves électroniques, un peu comme le serait une bête sauvage, et qui plus est, dans une position des plus inconfortables, qui ne lui permettait ni de se lever, ni de s’allonger. La forme recroquevillée au sol était couverts d’une surprenante couche de crasse, ne portant sur lui que des loques en guise de vêtements.
Cependant, malgré tout cela, Allan le reconnut parfaitement. Son regard, posé sur ce jeune homme, se fit plus dur et glacial tandis que son corps était parcourut de tremblements dû à la colère. Ses lèvres étaient relevées en un rictus de dégoût, ses poings étaient serrés à un tel point que les jointures, des articulations de ses doigts, blanchissaient. Le brun regarda alternativement John et le jeune homme attaché. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il voyait, qu’il puisse être là, face à lui. Comment cela était-il possible ? Il l’ignorait. Allan se tourna vers son patron, les yeux brillant de rage.

- Je croyais qu’il était mort ! » s’écria-t-il furieux. « Vous deviez l’éliminer ! Qu’est-ce que tout cela signifie ? »

John soupira longuement en soutenant le regard de son jeune ami. Il aurait dû se douter qu’il réagirait aussi violemment en le voyant, ce n’était pas surprenant, surtout vu la façon dont la nouvelle venait d’être annoncé. De toute façon, même dit autrement, cette information aurait eut le même effet sur Allan. L’aîné le fixa encore un instant avant de porter son attention sur le prisonnier.

- Je suis désolé Allan de devoir vous l’annoncer ainsi, mais nous ne pouvions nous permettre de le tuer. » déclara-t-il calmement. « Ran est en fait… »
- Vous êtes désolé ? Vous ne l’avez pas tué ! Vous m’avez mentit ! Pourquoi ? Pourquoi avoir épargner sa vie ? » interrogea le brun fou de rage.

Ses yeux brillaient de plus en plus d’une lueur de colère et de haine mélangé. Une aura rougeoyante commença à entourer le corps d’Allan prouvant que sa fureur allait crescendo. John le fixait toujours, restant impassible devant tout cela. S’énerver contre Allan pour le calmer ne serait d’aucune utilité.

- L’organisation a encore besoin de lui. » répondit sereinement John.
- Quelle utilité pourrait avoir cette abomination pour l’organisation ? » questionna le cadet, un air de dégoût se dessinant sur son visage.
- Allan !! Surveillez vos paroles !! » s’insurgea John, son regard devenant plus glacial. « Nous ne pouvons pas pour l’instant vous mettre dans la confidence ! Nous ne sommes pas certains nous-mêmes de nos théories ! »

Devant la dureté de son patron, le jeune homme comprit qu’il venait d’aller un peu trop loin. Il ferma un instant les yeux, inspirant profondément pour tenter de calme cette fureur l’envahissant. Son aura disparut progressivement alors qu’il fixait à nouveau John mais toujours de façon froide. Allan semblait calme en apparence, mais son regard démontrait parfaitement la rage brûlant en lui. Il ne comprenait pas que l’Assemblé ait put garder cette chose sans nom mais ils devaient avoir de très bonnes raisons. Lesquelles ? Cela restait un mystère pour le brun puisque son patron ne voulait rien lui révéler. Il détailla une nouvelle fois Ran avant de reporter son attention sur son aîné.

- Sa captivité date de quand ? » demanda-t-il d’un ton plus neutre.
- Depuis que nous l’avons capturé. Cela fait presque sept ans maintenant. » répondit le supérieur en regardant le jeune homme. « Personne n’est au courant de sa présence sauf quelques rares privilégiés dont l’Assemblé. »

Allan ne répondit pas, plus furieux encore, d’avoir été mis en dehors de ce secret. Si il avait sut que l’Assemblé comptait le garder, il s’y serait opposé. Cette chose ne méritait pas de vivre selon lui, pas après ce qu’elle avait fait sept ans plus tôt. Il fixa une nouvelle fois le jeune homme au sol, son regard étant toujours plus glacial sur lui.

- Pourquoi voulez-vous que je m’encombre de cette chose ? » demanda t-il froidement.
- Parce cette chose comme vous dites mon ami, est le seul pour le moment à posséder la puissance suffisante pour tenir tête à Den sans se faire tuer. » expliqua le plus âgé calmement. « Souhaitez-vous que je vous rafraîchisse la mémoire sur votre dernier affrontement ? Vous avez failli perdre la vie avant de parvenir à l’enfermer. »

Un léger grognement échappa au brun tandis qu’il croisait les bras sur son torse. Il se souvenait très bien de ce qui s’était passé à l’époque pour avoir été aux premières loges. John n’avait pas besoin de remuer le couteau dans la plaie, cela avait déjà été assez dur comme ça à admettre. D’ailleurs, vu la façon dont il prenait sa défense, c’était à croire que son aîné appréciait cette abomination. A sa place, Allan se méfierait mais il n’était pas son patron, heureusement pour Ran.

- C’est trop dangereux. » déclara-t-il en détournant le regard. « Ce gamin serait tenté de se retourner contre nous et s’allier à Den. Auriez-vous oublié qu’il l’a déjà fait une fois ? Qu’est-ce qui pourrait l’empêcher de recommencer ? »
- Il y a sept ans les circonstances étaient différentes. » fit John en montrant le jeune homme d’un mouvement de tête.
- Ne lui cherchez pas d’excuse, il n’en a aucune ! » fit le cadet agacé. « En tout cas, je vais m’assurer qu’il ne me trahisse pas. »
- Faites comme vous le désirez. Tout ce que je vous demande c’est de ne pas le maltraiter. » exigea l’aîné avec fermeté.
- Cela, je ne vous le garantis pas. » répondit Allan en plantant son regard dans celui du jeune prisonnier.

Les deux hommes se fixèrent durant quelques instants. Les yeux du brun ne reflétaient que colère et haine tandis que ceux de Ran étaient remplis de tristesse et de tourment. Ce dernier soutint le regard de son aîné puis il finit par détourner les yeux ne pouvant supporter la dureté, la haine et le dégoût qu’il voyait dedans. Il observa le sol, frissonnant non pas de peur mais de peine. Allan eut une nouvelle mimique écoeuré avant de s’approcher d’un des gardes.

- Donnez-moi ça, je vais le libérer. » ordonna-t-il froidement.

L’employé tendit une télécommande, d’une taille minuscule, translucide, ayant une unique touche en son milieu. Le brun dirigea celle-ci vers les entraves de Ran et appuya sur le bouton. Les chaînes s’ouvrirent avant de tomber lourdement au sol dans un horrible bruit métallique. Ceci fait, Allan prit un peu ses distance par rapport au châtain cependant sans le quitter des yeux, méfiant, sur ses gardes. Il vit le prisonniers se lever avec lenteur, ayant visiblement un peu de mal à tenir sur ses jambes. Le châtain tituba avant de retomber lourdement au sol. Le brun le fixa avec dégoût, renifla, puis sans un mot tourna le dos pour quitter la cellule. John le regarda partir une lueur étrange dans le regard. Il observa à son tour le jeune prisonnier et soupira.

- Je suis désolé Ran… » fit-il doucement. « Maintenant suis nous… »

Le jeune homme soupira avant de fermer un instant les yeux, se concentrant sur ses jambes. Avec difficulté, il parvint à se hisser sur ses dernières et s’avança finalement vers John qui quitta ensuite la cellule. Ran le suivit sans discuter, traînant un peu les pieds sur le sol froid et dur du couloir. Ils rejoignirent Allan qui les attendait dans le bureau. L’aîné des trois hommes reprit sa place dans son fauteuil en cuir puis porta son attention sur les deux gens.

- Bien… Avant toutes choses vous devez savoir que j’ai déjà mit Ran au courant de ce que j’attendais de lui, ce matin avant votre arrivée. » déclara-t-il d’un ton neutre. « Il est maintenant à vous. Je vous souhaite bonne chance pour cette mission. ».

Allan fit un signe positif de la tête et fit demi tour pour s’approcher de la porte. Il posa la main sur la poignet près à l’ouvrir afin de sortir mais un raclement de gorge de John l’interpella, le stoppant. Il se tourna vers son patron, le voyant lui tendre une main vers une autre sortie qui se trouvait derrière son bureau.

- Quoi ? » demanda-t-il froidement en haussant un sourcil.
- Il serait préférable que vous preniez la sortie arrière. » conseilla le plus âgé calmement. « Je ne tiens pas à ce que l’on sache qu’il est toujours en vie. Certains pourraient avoir envie de lui faire payer ce qu’il a fait. »
- Une sortie digne d’un lâche. » répondit le brun avec dégoût.

Cette réflexion arracha un nouveau soupir à John qui ne put s’empêcher de se passer une main sur le visage, l’air visiblement exaspéré. Si Allan agissait ainsi avec Ran devant lui, il ne voulait pas imaginer ce que cela serait une fois que les deux hommes seraient seuls. Tout ce qu’il espérait, c’était que son ami ne le tue pas durant ce travail. L’aîné observa le châtain qui avait baissé la tête aux paroles du brun, frissonnant une fois de plus. Il soupira encore, impuissant devant cette peine qui se dégageait de lui. Comment révéler la vérité à Allan et faire en sorte qu’il l’écoute ? Comment surtout réussir à le convaincre ? C’était impossible pour de nombreuses raisons, et la première était, qu’il était bien trop certain d’avoir raison, pour accepter une autre version de l’histoire. John regarda à nouveau Le brun avant de lui faire un signe de partir. Les deux hommes se dirigèrent silencieusement vers la seconde sortie pour quitter les lieux.

Après leur départ, le brun se leva pour s’approcher de la fenêtre et les observer alors qu’ils montaient dans la voiture. Un bruit de porte se fit entendre derrière lui mais il ne se retourna pas pour regarder qui était son visiteur. Une personne, visiblement un peu plus grande que lui, s’approcha, se plaçant à ses côtés pour regarder aussi par la fenêtre. John soupira une nouvelle fois.

- Cela va très mal se passer. » fit-il d’une voix peinée.
- Peut être… Mais peut être pas… » répondit la personne à ses côtés d’une voix grave mais douce. « Votre inquiétude devrait être diriger vers ce monde qui va bientôt connaître une période sombre… Surtout si Den obtient ce qu’il veut. »
- Daan… » murmura le brun en tournant la tête vers l’homme se trouvant à ses côtés.

Celui-ci en fit de même, découvrant un visage un peu plus pâle que la moyenne, orné d’une magnifique chevelure longue attachée en natte et couleur de jais avec des reflets bleutés. Ses yeux rouge sang observaient John avec sérieux mais restant pourtant très calme, sans une once d’inquiétude ou de panique. Il tourna à nouveau la tête vers l’extérieur, regardant la voiture d’Allan qui s’éloignait.

- Tout repose sur eux… » murmura-t-il d’une voix basse.

John reporta son attention sur l’extérieur en soupirant à nouveau mais ne fit aucun commentaire. Il n’avait pas besoin d’ajouter quoi que ce soit, sachant très bien que seul Allan et Ran pouvaient sauver ce monde. Il ne restait qu’une seule chose à faire, attendre en observant comment tout cela allait se dérouler.

A suivre …