Impossible Pardon
Titre : Impossible Pardon
Auteur : Val rafale
Chapitre : 11
Genre : Fantastique / Action /
Yaoï.
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer : Histoire originale qui j'espère vous plaira...
Léiazel
Le soleil
se couchait doucement sur les volcans endormis du Massif Central en France. Le
ciel se teintait de couleurs rougeoyantes nuancés d’oranges et parsemés de
taches violacées témoignant de la présence de petits nuages d’altitude. Les
monts, aux sommets arrondis, luisaient légèrement, donnant l’impression d’être
fait d’or. Les quelques oiseaux, parcourant le ciel, rejoignaient rapidement
leurs nids avant la nuit. Certains, posés sur les branches des quelques rares
arbres, chantaient joyeusement, annonçant ainsi la fin de la journée. C’était
toute la vie diurne qui commençait à se cacher pour la nuit. Elle allait, dans
quelques minutes, laisser place à la nuit et sa faune. Les prémisses furent
annoncées par le passage d’une chauve-souris dans le ciel. Celle-ci plongea vers
le sol avant de remonter tout aussi brusquement, zigzagant entre des obstacles
imaginaires. Le hululement d’une chouette résonna alors, se répercutant contre
les monts, troublant le silence qui s’était installé petit à petit, alors que le
soleil disparaissait totalement derrière les montagnes. Une paire d’yeux verts
s’immobilisa devant un petit rongeur imprudent, sorti de sa cachette afin de
grignoter quelques baies. Avec une rapidité incroyable, l’animal à qui
appartenait le regard émeraude, bondit sur le petit animal, l’enserrant dans une
fine gueule puissante. Le renard, dont la silhouette était facilement
reconnaissable, allait poser son butin sur le sol lorsqu’un bruit inhabituel lui
fit redresser la tête. En voyant une créature bipède à quelques mètres de lui,
il s’enfuit le plus rapidement possible dans sa tanière, sa souris soigneusement
serré entre ses mâchoires.
Le jeune homme, aux cheveux long rouge sang et au regard de la même couleur,
observa l’animal s’enfuir sans chercher à le suivre ou à l’arrêter. Il se
détourna simplement, l’ignorant pour se diriger vers un lac qui s’était crée
dans l’ancienne cheminé d’un volcan. Tout en avançant, ses ailes flamboyantes
disparurent comme par magie à l’intérieur de son corps. Le démon, nommé Léiazel,
s’arrêta à quelques pas de l’eau pour observer cette dernière avec une certaine
attention. Un fin sourire étira alors ses lèvres, un peu comme s’il semblait
satisfait de sa découverte.
- Maître Den va être content… J’ai enfin trouvé ce qu’il désirait.
Souriant toujours, le rouquin savait très bien qu’il n’obtiendrait aucun
compliment de la part de son maître. Cependant, il était certain de voir dans
son regard une lueur qu’il aimait voir. Celle qui signifiait qu’il allait
approcher de la victoire. Cette motivation qui lui permettait d’aller au bout de
ses idées… Il aimait voir Den ainsi. Il était prêt à tout pour qu’il atteigne
ses buts. Il le servirait jusqu’à la mort si cela devenait nécessaire. Il n’y
avait rien de plus important que son maître. Ce démon représentait tant pour
lui. Après tout, serait-il encore en vie s’il ne l’avait pas sauvé quelques
années auparavant ? Non… Comme tout ce qu’il vivait actuellement, rien ne serait
arrivé. Il ne serait certainement plus là… Mais, avec tous les autres, empalés
sur un pieu en plein milieu d’un désert.
Fermant les yeux, Léiazel se souvint d’un passé lointain… Un monde très éloigné
de ce monde appartenant aux humains. Il se laissa envahir par ces souvenirs si
doux et si douloureux à la fois.
Flash Back
L’hiver venait de s’installer sur cette terre aride et désertique. Un vent fort
et froid soufflait sur la plaine, soulevant une fine poudre blanche et glaciale.
Il n’y avait rien à l’horizon qu’un simple désert d’un blanc pur, comme le
cristal. Pas un mouvement ne permettait de croire en la présence d’un signe de
vie. Rien… Pas un animal, pas une plante… En cet endroit, le désert méritait
bien son nom. Pourtant, en ce lieu tellement perdu et éloigné de tout, une ombre
dans le froid glacial avançait avec peine. Un homme aux cheveux courts couleur
nuit et vêtu d’une épaisse cape recouvrant presque la totalité de son corps,
avançait avec difficulté. Les traces de pas, laissées derrière lui étaient
aussitôt recouvertes par la poudre blanche. Sa marche, lente et lourde, laissait
penser qu’il était perdu, ignorant tout du monde où il se trouvait. Il
paraissait aussi épuisé par sa marche qui avait certainement dû être longue et
pénible. La recherche infructueuse d’un abri était certainement venue à bout de
lui. Le vent redoublant d’intensité, lui donnait encore moins d’espoir quant à
trouver un lieu lui permettant de se protéger de la tempête. Plus, il avançait
dans la neige, plus cet homme regrettait son choix… Brusquement, il s’arrêta
avant de lever les yeux vers le ciel tandis que son corps basculait en avant.
S’écroulant lourdement au sol, il perdit connaissance.
Alors que tout semblait perdu pour lui, une silhouette apparut, s’avançant vers
lui. La personne, en totalité recouverte de vêtement chaud et sombre, souleva
doucement l’homme inanimé puis se dirigea droit devant lui. Il s’arrêta un
instant pour disparaître dans le sol, comme par magie. Lorsqu’il fut à l’abri de
la tempête, il emmena son fardeau dans une chambre doucement chauffé par un feu
de bois, puis le déposa sur un lit. Il le déshabilla avec soin avant de le
couvrir d’une couverture bien moelleuse. Ceci fait, il se rendit dans la pièce
juste à côté pour se déshabiller à son tour. De longs cheveux rouges
incandescent tombèrent en cascade sur les épaules du sauveur. Les remettant
soigneusement en place, il fit sortir une paire d’aile de la même couleur puis
les étira longuement tout en soupirant. Il se tourna ensuite vers la chambre
afin d’observer de loin, le corps de l’homme allongé. Il n’était pas certain
qu’il s’en sorte, ignorant le nombre d’heures qu’il avait passé dehors.
Cependant, il allait faire ce qu’il pouvait pour le sauver.
Se dirigeant vers ce qui semblait être une cuisine, le jeune homme ouvrit une
casserole posé non loin d’un autre feu de bois. Il saisit une assiette d’une
main puis de l’autre prit une louche, versant un liquide épais couleur orangé,
ressemblant étrangement à de la soupe. Le plat plein, il referma la casserole
puis se dirigea vers la chambre. Il posa ce qu’il tenait dans les mains juste à
côté du lit avant de s’installer sur une chaise. Il saisit doucement la
cuillère, la remplissant de soupe. Il la porta aux lèvres de son invité, non
sans avoir soufflé dessus. Le rouquin souleva doucement la tête de son invité
puis fit glisser l’aliment entre ses lèvres.
- Mangez… Cela vous réchauffera…
Un déglutissement lui signifia que le blessé avait avalé et était donc apte à
manger. Il continua à le nourrir lentement, lui laissant le temps d’avaler.
Lorsque l’assiette fut vide, le jeune homme se leva puis se rendit à nouveau
dans la cuisine pour déposer la vaisselle. Il se rendit ensuite dans la salle
principale. Cette dernière était meuble avec simplicité. Tous les meubles
semblaient être fait de sable durci mélangé à du bois. Enfournant une buche dans
le feu, le jeune homme prit ensuite une couverture puis s’allongea sur une sorte
de banquette. Il lâcha un soupir avant de fermer les yeux, se laissant bercer
par le bruit des buches dans le feu mélangé au vent soufflant à l’extérieur.
Rapidement, il sombra dans un sommeil reposant et bienfaiteur.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, quelques heures plus tard, le vent avait terminé de
souffler dehors. La tempête devait être finie… Se redressant doucement, il se
passa une main sur le visage avant de porter son attention sur la chambre. Il se
redressa alors brusquement, remarquant que son invité ne se trouvait plus dans
le lit. Il commença à le chercher du regard avant de sentir quelque chose de
froid au niveau de sa gorge.
- Ne faites pas un geste… Ou je vous tranche la gorge.
Le jeune homme obéit sans discuter. Il ferma les yeux, attendant patiemment que
l’homme qu’il avait sauvé, le libère. Il se doutait qu’à l’heure actuelle, il
devait se demander où il était… Mais surtout qui était cette personne qui
l’avait secouru. Peut être le prenait-il pour un ennemi… Pour une menace…
Pourtant, il ne semblait pas avoir à craindre qui que ce soit, vu la puissance
qui émanait de lui. Il semblait particulièrement fort, bien plus qu’il ne
l’était lui-même.
Il tenta de tourner la tête pour le voir mais une pression sur son cou l’informa
qu’il ne valait mieux pas. il resta donc sans bouger, lâchant cependant un petit
soupir.
- Je me nomme Léiazel. Je vous ai trouvé dehors et vous ai sauvé. Vous auriez pu
mourir dans la tempête.
- On ne me tue pas aussi facilement.
- C’est sous-estimer la puissance de ces tempêtes. Elles peuvent geler quelqu’un
en quelques secondes lorsqu’elles arrivent à leur paroxysme.
- Que faisiez vous donc dehors alors que vous connaissiez le danger ?
- Je m’assurais que mon peuple soit bien rentré à l’abri dans leurs habitations.
- Un roi ?
- Un prince…
L’invité ne répondit pas. Il s’écarta simplement de son hôte tout en rentrant
ses griffes. Il s’installa alors sur le canapé fait de sable puis le fixa avec
une certaine froideur. Léiazel se tourna lentement pour le détailler un peu
plus. Il avait affaire à un homme possédant un physique puissant, des muscles
finement dessiné, sans que cela tombe dans l’excès. Une peau légèrement mâte, un
visage aux traits durs encerclés par des cheveux courts noir comme l’ébène.
Croisant son regard, il put voir dans ses yeux, une sorte de tristesse masquée
par de la froideur. Cet homme paraissait avoir vécu une situation qui avait mit
ses sentiments à l’épreuve. Il semblait en avoir été particulièrement marqué.
Sinon, comment une personne pourrait avoir un tel regard ? Il y avait trop de
peines dedans, mais aussi une certaine colère. Des sentiments tellement
différents qui, finalement, se rejoignaient. Tous ne menaient qu’à une chose, la
haine et le désir de vengeance.
Baissant finalement les yeux, il s’écarta un peu pour se diriger vers un petit
meuble. Il en sortit un verre ainsi qu’une bouteille d’alcool. Il en versa un
peu puis l’apporta à son invité.
- Tenez… Cela vous réchauffera un peu.
Sans le moindre mot, le brun le saisit puis l’avala d’un trait. Il posa ensuite
le verre à ses côtés avant de fixer son vis à vis. Il restait sur ses gardes,
méfiant tant qu’il n’en savait pas plus sur ce dénommé Léiazel. C’était en
agissant ainsi qu’il était toujours parvenu à rester en vie malgré le nombre
important d’ennemi qu’il avait sur son monde.
- Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ?
- Non…
- Qu’êtes vous venu faire ici ?
- Je cherche quelque chose.
- Puis-je vous demander quoi ?
- Non.
Léiazel esquissa un sourire à cette réponse. Celle-ci ne le surprenait pas plus
que cela. Vu la méfiance dont faisait preuve son invité, il semblait évident
qu’il ne répondrait pas aussi facilement à ses réponses. Pourtant, il n’avait
rien à craindre de lui. Cependant, peut être avait-il beaucoup d’ennemi, le
poussant ainsi à agir de la sorte. C’était tout à fait possible. Cependant, ce
n’était pas à lui de faire des suppositions. Si son vis-à-vis désirait lui
raconter sa vie, il le ferait. Mais il ne lui poserait aucune question qui
pourrait être gênante pour lui. Ce n’était pas son genre. Il respectait
suffisamment les gens pour ne pas le faire.
Après avoir poussé un léger soupir, le rouquin se dirigea en silence dans la
cuisine puis revint avec une assiette contenant trois morceaux de viandes
séchées. Il la tendit au brun qui la fixa avant de la prendre puis de la poser à
ses côtés, dans le plus grand silence. Prenant une chaise, Léiazel vint
s’asseoir à quelques mètres de lui.
- Vous ne vous êtes pas présentés.
- Den.
- Vous ne mangez pas ? Ce n’est pas empoisonné.
- Il ne vaut mieux pas pour vous. Vous mourriez avec moi.
- Pardon ?
- Goûtez !
Joignant le geste à la parole, il lui tendit un morceau de viande prit au hasard
sur les trois. Léiazel le fixa quelque peu surpris puis se leva doucement, non
sans lâcher un soupir de dépit. Il saisit la viande avant de croquer dedans et
mâcher avec soin. Il reposa ensuite le reste dans l’assiette. Ceci fait, il fixa
son invité, attendant son verdict, lui démontrant qu’il ne comptait pas le tuer.
Si cela avait été le cas, il l’aurait fait bien avant, pendant qu’il était
inconscient. De toute façon, il n’avait aucune raison de faire cela.
Le fixant toujours, Den prit le même morceau et le mangea doucement. Sentir le
goût de la viande dans sa bouche, lui fit un bien fou. Il devait bien avouer
qu’il avait faim et surtout, qu’il avait besoin de reprendre des forces. Il se
sentait particulièrement faible. C’était certainement dû à la longue marche
qu’il avait faite pour atteindre son objectif. D’ailleurs, il n’avait pas
rejoint son but… Il en était même très loin… Trop à son goût… Finalement, ce
jeune homme l’avait vraiment sauvé. Il ne serait peut être jamais arrivé à
destination s’il ne l’avait pas recueilli. Ses plans seraient tombés à l’eau. Il
ne pouvait se permettre cela. Il n’avait pas le droit à l’échec. Son avenir mais
aussi celui de son frère en dépendait.
Tout en pensant à cela, le brun saisit un nouveau morceau avant de lever les
yeux vers le plafond. Il fronça légèrement les sourcils puis se redressa. Il
n’entendait aucun bruit venant de l’extérieur. Pourtant s’il y avait du vent,
celui-ci résonnerait dans les cheminés. Ce qui n’était pas le cas. Donc, la
tempête s’était calmée.
- Où se trouve la sortie ?
- Pourquoi ?
- Pour sortir. Si la tempête est terminée, je peux quitter votre maison.
- Sauf que ce n’était que les prémisses d’un ouragan de glace bien plus
puissant.
- Ouragan de glace ?
- L’hiver, cette terre est balayée par des phénomènes relativement puissants et
sans comparaison possible. Sortir par un temps pareil vous tuera aussitôt.
Mourir…
Cette solution était une issue envisageable et loin d’être déplaisante au final.
Si certaines choses n’étaient pas en jeu, il ne se gênerait pas pour se
suicider. Mais voilà, il avait une vengeance à accomplir, pour son frère et
lui-même. Il refusait de s’éloigner de cette voie qu’il avait choisie. Rien, ni
personne ne pourrait l’en détourner. Il était décidé, presque obsédé par tout
cela. En résumé, même s’il y avait danger, il ne pouvait se permettre de perdre
du temps. Tant pis si cet ouragan était dangereux. Ce n’était pas comme s’il
était un être dénoué de pouvoir et donc faible. Bien au contraire…
Commençant à faire le tour de la pièce, il chercha une sortie qu’il ne trouva
pas. Il se tourna donc vers le rouquin puis s’approcha de lui. A une vitesse
étonnante, il le saisit par la gorge avant de le soulever de terre, le plaquant
par la suite contre un mur.
- Je ne le répèterai pas. Où se trouve la sortie ?
- Vous… allez mourir…
- Réponds ! » s’agaça l’aîné en serrant un peu plus les doigts autour du cou de
son hôte.
- Là…
Léiazel tendit la main, montrant un mur. Sans perdre de temps, Den le lâcha et
s’en approcha pour chercher le mécanisme permettant de remonter à la surface. Ne
trouvant rien, il se tourna vers le jeune homme, en fronçant les sourcils, de
façon menaçante. Celui-ci, comprit le message muet puis activa le monte-charge.
Den, s’installa dans une sorte de cabine transparente puis fixa le rouquin. Ce
dernier eut un léger sursaut en voyant toute trace de colère disparaître de ses
prunelles.
- Merci pour votre aide et votre abri.
L’hôte n’eut pas le temps de répondre que la cabine transparente disparaissait
dans le plafond. Il resta un instant sans bouger puis lâcha un long soupir. Il
ne reverrait jamais cet homme. Il en était persuadé. Il connaissait bien les
tempêtes de son monde. Personne, pas même quelqu’un vivant sur cette terre,
pouvait résister aux froids glacials lorsqu’elles arrivaient à leur paroxysme.
Den ne s’en sortirait jamais. Il aurait pu faire quelque chose pour l’aider…
Mais, Léiazel ne bougea pas. Il devait faire un choix, cet inconnu ou son
peuple. Il savait déjà vers qui son cœur balançait. En tant que prince, il ne
devait pas abandonner son peuple. Reprenant place sur son canapé, il observa la
sortie non sans lâcher un long soupir.
Les journées passèrent plus rapidement que Léiazel ne le pensait. Plusieurs
fois, ses pensées furent troublées par cet homme qu’il avait recueilli chez lui.
Cependant, cela ne l’empêchait pas de faire son travail de prince. Les tempêtes
calmées, la population avait pu ressortir de leurs habitations afin de préparer
la terre à de nouvelles cultures. Si l’hiver était froid et terriblement
dangereux pour tout le monde, les autres saisons étaient plus que propices à la
production de nombreuses cultures. Ces dernières servaient ensuite de réserve
pour nourrir chaque personne durant les mois difficiles. Tout se déroulait donc
normalement, comme toutes les années précédentes.
Pourtant, quelque chose vint troubler cette tranquillité. Léiazel ne comprit
absolument pas ce qui se passa ce matin alors qu’il venait de se lever. Tout ce
qu’il vit, fut la garde d’une épée qui s’abattait sur la tête. Qui l’avait
frappé ? Il l’ignorait. Ce qui se passa par la suite… Il ne le sut jamais. Il se
souvint simplement de son réveil…
Il était allongé sur son lit, un linge humide sur les yeux. Lorsqu’il ouvrit ces
derniers tout en écartant le tissu, sa vision se troubla. Il se frotta les yeux
mais une main le saisit doucement par le poignet, lui stoppant son geste.
- Ne bouge pas… Tu as reçu un mauvais coup à la tête.
- Den ? Que faites-vous ici ?
- Je suis venu pour te remercier de ton aide et j’ai trouvé une troupe d’hommes
t’attaquant.
- Mon peuple !
Léiazel se redressa brusquement, tentant de se lever. Il voulait sortir, afin de
s’assurer que personne de son peuple ne soit blessé. Mais une main ferme et
relativement brusque l’obligea à se recoucher sur le lit. Une couverture le
recouvrit ensuite.
- Laissez-moi sortir.
- Tu es blessé.
- Je dois voir mon peuple.
- Tous morts…
- Quoi ? Mais… Que… Que s’est-il passé ?
- Ce qui s’est passé est sans intérêt. Je vais te proposer une chose. Tu restes
ici et attends patiemment les renforts de tes ennemis, ou tu me suis et deviens
mon serviteur.
Léiazel, la vue toujours troublée, tenta de lui lancer un regard mauvais. Lui
serviteur, un prince… Comment osait-il lui demander cela ? Oubliait-il quel
était son rang ? Ce voyageur exigeait des choses que son statut ne lui
permettait pas de demander. Se pensait-il donc au dessus de lui ? Ou bien
croyait-il que son geste, le fait de l’avoir sauvé, lui permettait une telle
exigence ? Ce n’était qu’une façon de payer sa dette au final. Telle était la
façon de penser du jeune homme.
Se redressant une nouvelle fois pour montrer son mécontentement, une nouvelle
fois, une main le repoussa sur le lit avec encore plus dureté que les fois
précédente. Le rouquin put sentir sur lui un regard froid à lui glacer le sang.
Cependant, il ne se démonta pas. Il fixa Den avec tout autant de froideur que
celui-ci le faisait.
- Vous oubliez à qui vous vous adressez Den. Je suis un prince. Pas un simple
manant que vous pouvez mettre à votre service de la sorte.
- Alors reste ici et deviens esclave de ces hommes. Peut être trouves-tu cette
voie plus noble pour toi.
Sans laissez le temps à son hôte de répondre, il se leva puis se dirigea vers la
sortie de la chambre. Il ne chercherait pas à le convaincre de le suivre. S’il
tenait tant que ça à garder sa liberté si éphémère, il la lui laisserait. Le
destin de ce prince ne l’importait guère. Il avait d’autres soucis que lui.
Alors qu’il s’apprêtait à prendre la direction du monte-charge de l’habitation,
le bruit d’un objet tombant au sol le stoppa. Den se tourna lentement pour voir
Léiazel, à genoux, prêt du lit. Il lâcha un soupir avant de s’approcher de lui.
Il le fixa alors de haut, avec toujours autant de froideur.
- Aurais-tu changé d’avis ?
Le rouquin se redressa difficilement, s’aidant du lit puis le fixa, le regard
toujours aussi troublé. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi il lui faisait
une telle proposition. Mais il savait qu’il n’avait pas tellement de possibilité
qui s’offrait à lui. Soit, il acceptait d’être un serviteur à vie pour le brun,
soit il devenait un esclave pour ses ennemis… D’ailleurs, il savait parfaitement
d’où venaient ces derniers. Le roi, finalement, avait trouvé une faille chez
dans la barrière qu’il avait crée autour de son territoire. L’invasion avait été
rapide pour que personne ne parvienne à s’organiser et les arrêter. Lui-même
avait été surpris. Dans un sens, heureusement que Den soit passé par là…
En y repensant, comment avait-il fait pour arrêter toute une armée à lui seul ?
C’était loin d’être une chose si simple à réaliser. Mais peut être, la majorité
des hommes étaient partis. Il était fort possible qu’il ne reste qu’un petit
groupe destiné à le surveiller. C’était surement cela. Il ne voyait pas d’autres
solutions.
Brusquement, une main le saisissant à la gorge le ramena à la réalité. Il ne put
retenir une grimace de douleur alors que de ses mains, il tentait de desserrer
la poigne.
- Lâchez-moi.
- Tu ne m’as pas répondu. Je n’ai pas de temps à perdre. Alors décide toi et
vite. C’est une vie de servitude avec moi, ou une vie d’esclave avec eux.
- Je…. Je vais vous suivre…
- Excellent choix.
Den le lâcha donc, un étrange sourire étirant ses lèvres. Léiazel posa une main
sur le mur tout en toussant et en se massant la gorge. Il ne savait pas si son
choix était le meilleur mais il avait conscience qu’en le suivant, il resterait
en vie. En d’autres termes, le brun venait de le sauver, une fois de plus.
Comment le remercier pour cela ? Accepter sa proposition semblait être une
excellente idée.
Tendant la main, il chercha celle de son vis-à-vis. Den la lui prit doucement
puis le tira par le poignet, l’entrainant vers la sortie. Lorsqu’ils furent à
l’extérieur de l’habitation, Léiazel distingua vaguement des formes au loin, des
sortes de rochers noirs allongés. C’était étrange… Il n’y en avait pourtant pas
sur ces terres. L’espace d’un instant une pensée lui traversa l’esprit alors
qu’un frisson lui parcourait le corps. Et si c’était…
Ne pouvant laisser sa pensée aller plus loin, il se sentit tiré par Den.
C’est ainsi qu’il devint le serviteur de ce démon, qu’il apprit à l’aimer, au
point d’être prêt à donner sa vie si cela était nécessaire.
Fin Flash Back
Rouvrant les yeux, Léiazel lâcha un soupir. Il lui fallait chasser ce passé
maintenant lointain. Il n’avait plus aucune importance maintenant. Il devait
juste se soucier de sa mission actuelle. Aller chercher l’artefact de Soran au
fond de ce lac. Déployant ses ailes, le démon s’envola jusqu’au niveau du centre
de l’étendu d’eau. Il replia alors ses ailes puis plongea vers le cratère. Il se
retrouva sous l’eau. Il nagea rapidement vers le fond, avant d’apercevoir
quelque chose de brillant. Il se dirigea vers l’objet puis s’arrêta. Un fin
sourire étira ses lèvres alors qu’il saisissait l’artefact. Sans attendre, il
remonta à la surface puis déploya à nouveau ses ailes pour s’envoler. Il ne
perdit pas de temps et repartit en direction de l’Angleterre. Son maître devait
l’attendre avec impatience. Il serait amplement satisfait en voyant que sa
mission avait été menée avec succès.
Volant le plus rapidement possible, le démon arriva à Londres. Il se rendit
directement, là où son maître avait son lieu de retrait. Il se posa sur le
balcon du petit immeuble puis entra dans le salon, découvrant Den, assit sur le
canapé. Il lisait un gros livre, ressemblant aux anciens livres de magie qu’il
était possible de trouver sur beaucoup d’autres mondes. Sur cette terre, il y en
avait aussi quelques uns. Beaucoup avaient été importés des autres mondes et
étaient revendu dans de petites librairies. Cependant, Léiazel n’était pas là
pour s’attarder sur des livres. Il s’avança vers son maître puis posa un genou
au sol devant lui. Den referma doucement son livre puis le fixa avec une
froideur qui était devenue naturelle chez lui.
- J’espère que tu n’es pas revenu les mains vides.
Le rouquin répondit d’un signe négatif de la tête. Il leva l’artefact
soigneusement enfermé dans un coffre en métal. Posant son livre à côté de lui,
Den se redressa puis saisit l’objet. Il ouvrit le coffre, faisant simplement
sauté le vieux cadenas qui le maintenant fermé. Soulevant le couvercle, il
découvrit une sorte de bracelet doré composé de plusieurs anneaux, tous reliés
en un même point. Au niveau de ce dernier, une pierre, d’un bleu nuit luisant,
avait été incrusté dans le métal.
Sans la moindre hésitation, il le mit à son poignet alors qu’un fin sourire de
satisfaction étirait ses lèvres. Cette fois ci, il avait toutes les cartes pour
arriver à ses fins. Allan n’allait pas avoir d’autres choix que de laisser son
cristal s’activer.
- C’est le début de notre victoire Léiazel. Cette fois ci, j’aurai enfin ce
maudit cristal.
- Oui Maître.
- Je te félicite pour ce travail.
- Merci Maître.
Doucement, Den quitta son fauteuil pour se diriger vers la fenêtre. Il observa
la ville de son regard rouge sang puis se tourna vers Léiazel, tout en ajustant
le bracelet autour de son poignet.
- Mes espions m’ont informé que Ran et Allan ont quitté la ville. Ils ignorent
où ils sont. Leur trace a été perdue.
- Ils ne resteront pas cacher très longtemps.
- C’est certain. Allan ne pourra pas s’empêcher de me chercher afin d’accomplir
sa vengeance. Il faut juste être patient, les attendre.
- En attendant, vous devriez vous entrainer au maniement de votre artefact. J’ai
entendu dire qu’il n’était pas facile à maitriser.
- Je le sais. Que pensais-tu que j’allais faire Léiazel ?
- Veuillez m’excuser Maître.
- Ce n’est rien. Va te reposer. Je vais aussi avoir besoin de toi. Et ce n’est
pas fatiguer que tu me seras utile.
- Bien Maître.
Sans plus discuter, le démon se dirigea vers la pièce que Den lui avait
réservée. Il s’allongea sur son lit puis ferma les yeux, laissant ses pensées
vagabonder et imaginer ce que serait le futur. Il n’était pas certain que le
brun arrive à ses fins. Cependant, il ferait tout pour qu’il en soit ainsi,
quitte à ce qu’il en perde la vie. Cette dernière avait moins d’importance que
son Maître. Ce démon grâce à qui il était encore en vie. Grâce à qui il
possédait encore un semblant de liberté.
C’est en pensant à cette future victoire qu’il sombra dans un sommeil profond et
rempli de rêves.
A suivre …