Le Destin d'une colombe noire




Titre : Le destin d’une colombe noire
Auteur :  Myushi & Elfy 
Chapitre : 11
Genre : Intrigue, romance, policier, Yaoï
Couple : ????
Disclamer : Tous les persos nous appartiennent.


Copy Cat’s (Partie 1)


L’individu marchait lentement, vêtu d’un pantalon sombre ainsi que d’une chemise du même ton. Un long manteau couvrait l’ensemble. Dans sa main un sac en papier certainement empli de produits alimentaires, signifiant qu’il venait de quitter l’épicerie du coin. Ses cheveux sombres étaient coupés courts. Des mèches retombaient et couvraient l’un de ses yeux. Il avançait alors que le crépuscule commençait à doucement descendre. L’on avait la sensation qu’il avançait sans réellement voir où le guidait ses pas. Il semblait se diriger vers une destination inconnue que nul ne paraissait pouvoir interrompre. Pourtant ce fut le cas, lorsqu’il se cogna à un passant qui le bouscula. L’individu paraissait un tantinet éméché. Sa manière de tituber, de s’exprimer avec une pointe de grossièreté le prouvait, pourtant il n’alla pas plus loin, surtout lorsqu’il rencontra le regard de celui qu’il avait bousculé. Ses yeux gris d’une froideur extrême, donnant l’impression d’y voir l’ombre de la mort. Aucune expression, un regard sans la moindre sensibilité. L’éclat que l’homme y vit malgré son état d’ébriété insinua la peur en lui. Si bien qu’il fit un pas en arrière en s’excusant platement, tout en se jurant de ne plus jamais toucher à un verre.

L’homme à l’imperméable continua sa route, puis arriva devant un immeuble, il pénétra à l’intérieur de celui-ci et entreprit l’ascension des escaliers. Un panneau « en panne » trônait près de l’ascenseur. Arrivé au second étage, il s’arrêta devant une porte, sortit un trousseau de clef de la poche de son pantalon et introduit l’une des clefs dans la serrure, après l’avoir tournée, il la sortit puis en choisit une autre et l’inséra dans une autre serrure plus haut, il eut un déclique et la porte s’ouvrit enfin. L’homme au regard d’acier pénétra dans la pièce, en prenant soin de refermer cette dernière et de remettre la double sécurité. La salle dans laquelle il avait pénétré était spacieuse. Divisée en deux, une partie paraissait servir de séjour, où l’on pouvait découvrir un aménagement sommaire, une table et quatre chaises. La seconde de toute évidence semblait servir de salon. Un sofa, une table basse ainsi que téléviseur y étaient visible. L’homme se dirigea vers le coin qui paraissait être la cuisine, d’une dimension plus que correcte et surtout impeccablement rangée. Il déposa le paquet sur le plan de travail, puis entreprit de ranger les produits dans les placards. Lorsqu’il eut terminé, il se dirigea vers une pièce qui se révéla être la chambre. Il s’y introduisit. Celle-ci était, comparée aux autres pièces de l’appartement, nettement plus grandes. Toujours décorée avec le minimum de mobilier, on pouvait trouver juste un lit ainsi qu’une armoire. Cependant tout était d’une propreté irréprochable. Après avoir ôté son manteau et l’avoir rangé, le mystérieux inconnu se dirigea vers une porte que l’on aurait pu prendre pour celle de la salle de bain. Cependant en regardant de plus près, surtout en voyant le boîtier électronique posé à gauche de cette dernière l’on comprenait aisément que ce n’était pas le cas.

Il composa dès lors un code alpha numérique. Il eut un déclique, puis la porte s’ouvrit. Il pénétra dans la pièce. C’était assez différent comparé aux autres pièces de la maison. Celle-ci regorgeait d’ordinateurs, d’imprimantes, d’appareils informatiques de toute évidence les plus sophistiqués les uns que les autres. La pièce était tapissée d’écrans, et sur chacun on pouvait apercevoir une pièce d’un studio. Sur l’un deux, un brun au téléphone en train de sérieusement s’énerver. L’homme s’assit face au pupitre, fixant un écran qui semblait être le principal. Il appuya sur une touche du clavier et l’écran s’alluma immédiatement. Là un mot de passe fut demandé. Répondant à la demande, le brun entra les informations requises pour ensuite laisser place à un écran d’accueil. Une inscription l’invita alors à signaler sa requête. S’exécutant toujours, il lança un programme qui le conduit à sa boite e-mail. Il la parcourut et eut un grondement de mécontentement.

- Rien ! » Grogna t-il. « Qu’attendent-ils ? » Interrogea t-il.

Tandis qu’il se posait cette question, son attention fut attirée par un mouvement au niveau des écrans. Le brun, qu’il observait depuis quelques jours déjà, venait de raccrocher rageusement et se précipiter hors de l’appartement. L’homme se redressa, de toute évidence mécontent.

- Je suis presque certain que tu te précipites au secours de cette chose agaçante décolorée ! » S’agaça t’il son regard éclairé d’une lueur haineuse.

Il se rassit et sur l’ordinateur central, il repassa ce qui s’était passé de la journée. Après quelques minutes de visionnage, son expression était plus que rageuse.

- Je le savais ! Arthwiller je te hais. Encore toi, toujours toi ? Mais pourquoi accourt-il toujours lorsque cette chose est en danger ? » Grommela l’observateur. « Selon ce que j’ai cru comprendre, il s’est retrouvé à l’hôpital j’espère qu’il va y rester. » Conclut-il d’un air réjoui.

L’homme appuya sur un autre bouton et un dossier s’ouvrit. Il entra dedans et le vit défiler devant ses yeux. Il y avait de nombreux renseignements. En réalité, c’était une montagne de renseignements. Et tous étaient sur un seul sujet. Celui de Jens Arthwiller. Après avoir visionné celui-ci, il bascula sur celui de la colombe noire, tous les renseignements le concernant y étaient réunis. Il bascula encore une fois sur d’autres dossiers. Là d’autres informations sur le célèbre tueur à la plume noire étaient regroupées. Apparemment ses archives semblaient plus complètes que celles de Jens. Puis, soudain, une tête de mort apparut. Lui signalant de cette manière qu’il avait un message. L’homme retourna sur sa boîte e-mail et ouvrit le nouveau message.

Dessus, il y découvrit le nom de la victime, le lieu du rendez-vous, l’heure à laquelle cette dernière devait passer de la vie à trépas. L’homme accepta sans la moindre hésitation la mission. Il vérifia que la somme demandée avait été virée sur son compte. Ce qui se fit en quelques clics. Après confirmation, calmement, il se leva puis quitta la pièce, pour regagner sa chambre afin d’aller se préparer.

******

La pièce était silencieuse. Trois individus se tenaient face à R. Il les fixait de son regard froid, dénué d’expression. Ces trois vis-à-vis ne paraissaient pas être commodes. Le premier était un être grand, bardé de muscles. On avait la sensation qu’il avait fait une overdose de stéroïdes. Il se tenait en position de combat poings levés, prêt à tout écraser. C’était un individu à la mine austère et peu engageante. Ses cheveux châtains coupés en brosse lui donnaient l’air encore plus inquiétant. Le second candidat paraissait sensiblement plus petit que le premier, et plus raffiné. Ses cheveux blonds retombaient le long de ses épaules. Dans chacune de ses mains on pouvait apercevoir une dague. Un sourire avenant étirait ses lèvres, il semblait moins effrayant que le premier. Néanmoins la lueur démente que l’on voyait éclairer son regard ne présageait rien de bon. Il était vêtu simplement d’un jean et d’un t-shirt. Seule son expression laissait planer cette impression de frayeur. Le troisième plus calme, plus posé se tenait légèrement en retrait. Il avait semble t-il l’intention d’assister au combat des trois hommes présents dans la pièce était là en tant que spectateur. Il avait une chevelure brune coupée court sur sa nuque, impeccablement disciplinée. Vêtu d’un costume à la coupe irréprochable, il ne semblait pas à sa place en ce lieu. Les trois hommes se jaugeaient, s’observaient et se mesuraient du regard tandis que la quatrième attendait patiemment.

R. n’avait toujours pas bronché attendant simplement que ceux qu’il avait choisis pour adversaires se décident. Son regard scrutait, cherchant toujours une faille. Le premier des antagonistes fit un pas. Ce fut le signal. Le second s’élança. L’homme à la chevelure châtain lança son poing certain d’atteindre sa cible. Nul jusqu’à ce jour n’avait été en mesure d’échapper à son poing mortel. Le leader d’Omega ne chercha pas à esquiver, il laissa les hommes venir. Le châtain eut un sourire malsain. À cette distance, il était impossible de le rater. Une fois que son poing aurait atteint son but, ce fou qui les avait amené ici allait être écrabouillé par cette massue.

Mais c’était sans compter sur l’expérience du dit fou. Ce dernier, lorsque le poing meurtrier ne fut qu’à quelques centimètres de lui, éleva sa main parant le coup de son poignet, tandis que de son autre main, il frappa de sa paume son adversaire en plein visage. L’assaillant crut qu’un marteau de cent tonnes venait de lui tomber dessus. Du sang jaillit de ses narines, ainsi que de ses oreilles. Il commença à jurer, à insulter. Cependant le chef absolu de l’organisation Omega n’en avait que faire, un sourire satisfait étirait ses lèvres. Et devant le sourire déroutant de son adversaire, l’homme s’écroula au sol, inconscient, assommé par un seul coup.

Le second adversaire désigné avait profité de l’attaque de son camarade de combat afin de porter la sienne. D’une rapidité et d’une précision incroyable, il plongea dague en avant. L’une d’elle effleura le bras de R. qui occupé à parer le poing mortel, ne semblait pas s’être préparé à cette attaque simultanée. Du moins c’est ce que crut le second adversaire. Il dut vite se faire une autre opinion lorsqu’il le vit mettre son bras avant afin de parer la seconde partie de son attaque. Le sang se mit à perler alors que le sourire cruel du dirigeant s’agrandissait, donnant froide dans le dos au blond. Et sa méfiance craintive ne fut hélas pas exagérée. Car le bras de son adversaire le saisit à la gorge avec une rapidité déconcertante. Coincé et à la merci de ce dernier, il se retrouva prisonnier sous une pression de bras surprenante. Le jeune homme déstabilisé, entreprit tout de même de se défendre, cherchant par la même occasion à se soustraire à cette étreinte. Cependant, dans la position où il était, il se trouvait incapable de déployer un dixième de sa force afin de se libérer. Paniqué, sentant l’air commencer à manquer, il lâcha les dagues. Il commença à agiter les bras et les jambes en une ultime tentative d’échappatoire qui elle aussi, se solda par un échec. La gorge broyée, il cessa dès lors de bouger. R. relâche alors sa victime négligemment. Il fixa la forme inerte sur le sol avec un regard sans vie. Pas un seul sentiment semblait émané du leader. Un homme mort pour un cœur froid…

Il avait battu ses deux adversaires sans la moindre difficulté. Cependant il en restait un. Ce dernier fut rappelé au souvenir de Roy quand l’instinct de ce dernier l’avertit d’un danger. Il fit face au danger et vit l’homme qui le visait d’un silencieux.

- C’est une excellente performance. Je dois reconnaître que je suis impressionné. Votre réputation n’est nullement usurpée. Au corps à corps, à mains nus ou avec une arme blanche vous êtres vraisemblablement le meilleur. » S’exprima calmement l’homme.
- Je n’ai que faire de votre admiration ou vos compliment, je ne suis pas ici afin d’échanger des mondanités avec vous. » Rétorqua R. d’une voix froide.
- Vous avez raison, cependant vous avez beau être le meilleur en tout. Être capable d’arrêter le poing meurtrier d’un mastodonte ou arrêter des dagues assassines à mains nues est certes une prouesse. Vous n’êtes pas un Dieu. Et par conséquent, vous ne saurez pas en mesure d’arrêter une balle. » Termina simple l’homme tout tirant, accompagnant le geste à la parole.

Le leader d’Omega se déplaça rapidement afin d’éviter de la trajectoire de la balle. Mais ce ne fut pas suffisant pour éviter cette dernière. Celle-ci, au lieu de l’atteindre en plein cœur, alla se ficher dans son épaule pour ensuite ressortir. R. jura puis plongea au sol et saisit une des dagues que le blond avait laissé tomber. Comme un geste entendu, il la lança sur son assaillant. Le troisième combattant ouvrit les yeux, surpris, mais toujours ses gardes. Il tenta à son tour une esquive. Mais Roy, semblant avoir anticipé ce geste avait donné un effet à la dague qui alla se planter dans la jambe de sa cible. Loin d’être découragé par ce fait, l’homme saisit la dague fermement et l’ôta d’un coup. Le geste fut douloureux, mais il avait connu pire. Dans une dernière velléité de rébellion, Il renvoya à son envoyeur la lame en ensanglantée. Ce qui fut son dernier geste avant de s’écrouler tandis que le sang giclait abondamment de sa gorge. R. avait profité de l’extraction de la lame de la jambe de son adversaire pour attraper la dernière dague et la lancer. Résultat, hommes de mains : zéro, leader d’Omega : trois…

L’homme à la chevelure rousse se redressa en grimaçant légèrement, il jeta un regard dédaigneux aux trois individus mortellement touchés. Son regard se reporta ensuite sur son épaule qui s’était mise à saigner. Il fixa après la lame qui s’était planté dans le mur derrière lui, lui effleurant au passage le visage. Il glissa d’ailleurs la main sur sa coupure avant de revenir aux victimes de son entraînement…

- Aucun style, aucune résistance. » Dénigra t-il avec dédain.

Puis il sortit un paquet de cigarettes de sa poche, en prit une, l’alluma et exhala la fumée.

- R. ! » S’écria un homme qui venait de faire irruption dans la pièce. « Vous êtes blessé ! » Hurla t-il paniqué en se précipitant une trousse de premier soin à la main.

C’était un jeune homme, vêtu d’un uniforme blanc, marqué du signe Omega. Il avait une chevelure brune mi-longue et des yeux dorés. Il paraissait assez jeune.

- Que faites-vous avec ceci ? » Interrogea froidement le leader d’Omega.
- Vous êtes blessé, il vous faut vous soigner ! » Répondit avec un regard réellement inquiet le jeune homme.
- Occupez-vous plutôt de me trouvez des combattants plus compétent que ceux qui se sont présentés aujourd’hui. Ce n’est qu’une balle et je suis parfaitement en mesure de me soigner seul. » Grogna R. qui n’aimait pas voir de l’inquiétude pour lui dans les yeux de ses employés. « Je souhaiterais que mes prochains adversaires puissent tenir plus de cinq minutes. »Continua t’il sur une pointe de mauvais humeur.
- Pardonnez moi R. J’étais persuadé que ces trois hommes étaient les meilleurs. Sur les vingt cinq combattants sélectionnés, ils ont été les trois à avoir passé la série d’épreuves. Ils ont éliminés tous leurs opposants. J’étais certain que ceux-ci feraient l’affaire. » Tenta d’expliquer le jeune homme.
- Je ne vous paie pas pour penser numéro 15. Vous êtes ici pour recruter des combattants compétents qui soient en mesure de me tenir tête. Trouver moi de véritables professionnels auxquels je pourrais me mesurer. » Ordonna t-il avec une veine d’agacement pulsante. « A la prochaine erreur de votre part, je me passerais définitivement de vos services. Vous être parfaitement remplaçable. » Termina t’il avec un rappel plus que glacial.
- Très bien R. » Répondit le jeune homme brun en tremblant, bien que toujours inquiet, cela se lisait dans ce regard.

Cependant, il quitta la salle d’entraînement sans demander son reste, sa trousse de premier secours dans les bras. Il aurait voulu le soigner, mais ce fut un doux rêve qu’il avait à peine pu frôler de ses doigts. Mais habitué par cela, il savait ce qu’il lui restait à faire. Trouver l’impossible pour satisfaire les désires meurtriers de son cher patron. Après tout, il savait que R. était un être glacial. Sa personnalité, son aura étaient froides. Lorsqu’il pénétrait dans une pièce un silence de mort se faisait. Ce qui dans un sens lui avait toujours plus. Le jeune homme idéalisait son patron. Même si quand il entrait dans une pièce, toutes les personnes présentes se mettaient à trembler, du plus jeune au plus ancien. Ainsi était le chef suprême de l’organisation Omega….

R. quitta à son tour la salle d’entraînement. Il regagna ses appartements silencieusement. Une fois arrivé, il se dirigea vers la salle de bain prit une douche. Il demeura de longues minutes sous le jet tiède. Il était recroquevillé comme un enfant. Son expression avait changé… Un quelque chose que nul ne voyait. Nul ne verrait jamais. Puis, comme si rien n’était, il sortit de la salle de bain. Une heure était passée. Il avait reprit son masque froid et dur. Il rejoignit sa chambre et s’assit sur son lit. Ce fut qu’à ce moment là, qu’il entreprit de soigner sa blessure. Il la désinfecta, la soigna pour enfin la bander. Il avait l’habitude de ce genres de choses. Il passa alors un peignoir, puis il quitta sa chambre afin de longer un long couloir. Il s’arrêta devant la porte d’une autre chambre. Il demeura quelques secondes sans bouger avant de poser la main sur la poignée, la tourner et pénétrer dans la pièce. C’était une pièce très grande où trônait un grand lit couvert de drap de soie, au milieu de celui-ci était allongé un individu dont on ne distinguait pour l’instant qu’une longue chevelure blonde. Les draps étaient froissés comme si l’être présent s’était battu ou débattu. Les oreillers gisaient au sol, tels des combattants vaincus.

L’homme à la chevelure rousse s’approche lentement du lit, il demeura quelques secondes à fixer la silhouette, l’expression froide disparue, son visage sembla transformé mais ce fut de courte durée. Lentement le peignoir glissa à ses pieds, il entra dans le lit et se glissa tout contre l’homme, posant sa tête contre son torse comme l’aurait fait un enfant en quête d’affection. R. paraissait être redevenu un gamin sans défense qui avait juste besoin de tendresse. Doucement, il murmura le nom de l’individu, ce qui eut pour effet de le réveiller. Il ouvrit un œil puis l’autre. Lorsqu’il s’aperçut de la présence du leader d’Omega, il ne parut pas surpris. Ce fut un regard bleu azuré et froid qui rencontra celui du leader d’Omega.

- Pourquoi ne me laisses-tu pas en paix ? » Demanda t-il d’une voix lasse en le repoussant pour ensuite lui tourner le dos.
- Tu ne sais pas te tenir, il faut bien que quelqu’un veille sur toi. J’ai du encore te ramasser dans le caniveau. » Répondit son vis-à-vis avec une voix surprenante pour quiconque qui le connaissait.
- Tu aurais du m’y laisser, je m’y sentais parfaitement bien. » Rétorqua l’homme sans se soucier à qui il parlait. « Laisse-moi ! » Grogna t’il sans grande conviction néanmoins. « Je l’ai déjà dit et répété la dernière fois, je ne suis plus dans le métier, je ne travaille plus. Et je ne souhaite plus travailler, ni pour toi, ni pour un autre ! » Informa t’il encore une fois avant que son vis-à-vis n’ait pu ouvrir la bouche.
- Je ne t’ai rien demandé voyons. » Réfuta l’homme à la chevelure rousse tout en souriant. « Sais-tu que tu n’es pas très gentil. J’ai remué ciel et terre afin de te retrouver c’est ainsi que tu me reçois ? » Se moqua t-il avec une voix faussement offusquée.
- Que veux-tu ? Que je te remercie de m’avoir remmené ? » S’agaça l’inconnu. « Tu risques de patienter longtemps. Tu ne tireras rien de moi R, alors laisse-moi maintenant ! Que je crève en paix ! »
- Nul ne meurt, ne quitte Omega sans que j’y pourvoie ou je le décide. Tu appartiens à l’organisation. Tu m’appartiens Chase Astley. » Rappela à sa façon Roy à son vis-à-vis.

R posa doucement sa main sur son épaule. Chase se contracta, cherchant à chasser celle-ci. Il ne désirait pas que son compagnon momentané le touche. S’il le laissait faire il savait pertinemment ce qui arriverait. Il était devenu faible et il le reconnaissait. Il tomberait de nouveau dans le piège…

- Arrête ça immédiatement ! » Ordonna t-il sans la moindre conviction.
- Je n’ai d’ordres à recevoir de personne, cependant es-tu certain de vouloir que je m’arrête ? » Interrogea t-il malicieusement, tout en dévorant son cou de baisers.
- Cesse cela immédiatement ! » Continua de protester tout aussi peu certain le blond.

Cependant, il poussa presque violemment R. Celui-ci grimaça, mais cela ne le dissuada pas pour autant de cesser ce qu’il faisait. Il connaissait cet homme. Il avait été son amant. À une époque, ils s’étaient aimés avec une passion, une force que jamais il ne se serait cru capable. Malheureusement cette entente avait été brisée par un événement qui avait complètement anéanti son amant. Celui-ci n’avait plus été le même…Il le savait faible, il était parfaitement conscient qu’à la fin, son compagnon capitulerait et qu’il finirait par prendre R. Son refus n’était que les dernières velléités d’un homme sur le point de capituler. Au bout de longues minutes de combats intérieurs, l’homme poussa une exclamation de résignation puis se tourna vers son vis-à-vis, le saisit par sa chevelure rousse avec une certainement brusquerie. Il le tira si brutalement que le leader d’Omega poussa un gémissement de douleur étouffé. Dans le regard de l’individu une lueur de reproche apparu. Puis finalement il attira R à lui. Ses lèvres s’emparèrent des siennes. Leurs langues effectuèrent en un sensuel ballet, avant qu’ils ne se séparent afin de reprendre leurs souffles. Le regard de R. s’illumina à son tour. Il avait gagné cette première bataille et ce n’était que le début…

*****

Les deux hommes retombèrent sur le lit, repus, essoufflés. Les années, l’alcool et le reste ne paraissaient pas avoir entamés son tempérament fougueux. Sans un mot, son amant lui tourna le dos.

- Tu es toujours aussi passionné à ce que je vois. » Se moqua R.
- Tu es satisfait, tu as obtenu ce que tu désirais ! » Grommela Chase peu fier de lui.

~ Je me dégoûte ~. Soupira t-il.

- Tu peux t’en aller et me laisser en paix. »
- Ne soit pas si dure. J’ai réellement besoin de toi. » Souffla le roux en se rapprochant de lui, dans un moment d’affection.
- Ne me touche pas ! » S’écarta le blond sur la défensive. « Qu’attends-tu encore de moi ? Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquillement. Tu ne me trouveras plus afin d’exécuter tes sales besognes. Je te l’ai dit, j’en aie terminé avec ce milieu, j’ai quitté l’organisation. » S’agita l’homme faiblement, tout en se levant afin de gagner la salle de bain d’un pas lent et las.

Cette attitude marquait la différence entre la colère et le dégoût de son esprit et la faiblesse de son corps. Roy se mit sur son côté valide afin d’admirer la silhouette de son amant. Son regard continua à fixer ce corps qu’il considérait lui appartenir. Ce corps qui sut parler au sien avec tant de passion. Cette cicatrice au creux des reins, marque d’un passé trouble et triste à la fois, lui rappelait des souvenirs qu’il pensait avoir oublier. Il continua son examen jusqu’à la longue chevelure blonde dont il ne détacha plus son regard. Elle n’avait plus cette brillance d’en temps. Elle paraissait si terne… Durant ces années, il avait beaucoup changé. Les excès d’alcool, le manque de sommeil, et autres négligences, avaient fait de lui une vraie loque. Il était vital de le remettre sur pieds. Ses traits avaient été marqués par les années d’ivresse, ainsi que le remord. Qu’en était-il de ses réflexes ? De son habilité ?

Roy réalisa qu’il manquait quelque chose au Chase qu’il connaissait. Mais c’était sans compter sur sa détermination. Rien ne lui résistait, il était le maître absolu et il était hors de question que ses jouets en face à leur têtes…

- Je te l’ai dit, nul ne quitte l’organisation, sauf si j’en décide autrement. Tu appartiens à Omega, tu m’appartiens. » Finit par répliquer le leader d’Omega d’une voix froide.
- Je ne suis personne et je n’appartiens à personne. Tu as misé sur le mauvais cheval. Parce que ton investissement, ne vaut rien. » Répondit Chase avec résignation, tout en disparaissant dans la salle de bain.

Lorsqu’il eut refermé la porte derrière, se coupant de la présence de Roy, il se laissa glisser le long du mur, avant de se pendre le visage dans les mains. Il ne ressentait même pas la froideur du carrelage. Il se recroquevilla sur lui-même. Sa longue chevelure blonde retombait en mèches raides masquant son visage. Comme il s’en voulait ! Il se dégoûtait. Il s’était laissé faire. Il n’était qu’une faible et pitoyable créature face aux roux…

Accablé il s’enferma dans un mutisme complet et les fantômes du passé de nouveau vinrent l’assaillir…
 


A suivre …