Les Surprenants Chemins de l'amour
 




Titre :  Les Surprenants chemins de l’amour
Auteur : Elfy
Chapitre : 8
Genre : PG-13
Couple :  Pas encore défini
Disclamer : inchangé
Résumé :
Fatiguée
Convention :
Ecriture en italique : pensées de Sargo


La promesse de Sargo


J’entre doucement dans la chambre, Natacha est allongée sur ce lit immaculé, elle a l’air de dormir. Son visage est à moitié couvert par un masque à oxygène. Elle est reliée à toute sortes de machines- je hais ces machins. Je m’avance doucement et essaye de ne pas l’éveiller. La crise qu’elle vient d’avoir l’a laissée pratiquement sans force, je le vois, ma Natacha est épuisée. Pourtant elle a sentit ma présence car elle ôte le masque et me sourit. Je me précipite vers elle, pour lui prendre la main que j’embrasse et serre avec ferveur.
-
Allons petit frère, ça va. La crise est passée, me rassure t-elle.
La crise est passée, mouais mais après. Elle est branchée de partout, pire qu’une centrale électrique. Les larmes coulent le long de mes joues, je ne peux les retenir.
-
Si tu continues, je vais me fâcher, plaisante t-elle. Je suis là, je ne vais pas partir, je ne partirais pas.
Quelle comédienne ! Je sais parfaitement qu’elle s’en ira, que ce n’est qu’une question de temps. Si elle cherche à me rassurer, elle fait fausse route, car je suis encore plus inquiet.
-
Allez assied-toi mon poussin, nous avons à parler de choses sérieuses, me dit-elle cérémonieusement.
Je m’exécute, la peur au fond des yeux, serrant toujours la main de Natacha. Ses yeux marrons me fixant, sont chaleureux, mais décidés et je sens que ce ne sont pas uniquement des confidences qu’elle a à me faire.
-
Avant que je ne te confie mes petits secrets, je veux que tu me fasses une promesse, me dit-elle.
Je l’avais sentie venir celle-là. J’espère qu’elle n’a pas l’intention de me faire, faire des promesses posthumes et ces autres choses ? Je la fixe, suppliant, lui demandant de m’éviter cela.
-
Inutile de me faire ton regard de chien battu, me dit-elle. Allez promets, sans quoi nada, me fait-elle remarquer. Promets que tu m’écouteras sans rien dire et tu accéderas à ma requête.
Requête ? Tu parles ! Je suis certain que se sont ses dernières volontés. Non, je ne veux pas faire ce genre de trucs. Son regard est sérieux, m’ôtant toute volonté, alors je capitule.
- C’est bon, je lui réponds. Hé mais attends ! Tu me fais promettre un truc sans savoir dans quoi je m’engage.
-
Tu n’as pas le choix, rigole t-elle.
Je souris, malgré son état, elle trouve la force de plaisanter. Nous, nous mettons à rire, mais l’électrocardiogramme se met à faire un peu des siennes. Je cesse immédiatement de rire et fixe Natacha inquiet.
-
Il va falloir que je prenne mes précautions, sourit-elle.
- Je crois aussi, je lui réponds, en serrant fermement sa main, l’élevant une fois de plus jusqu’à mes lèvres et les baisant avec ferveur.
Natacha, ma petite Natacha, ma sœur adorée. Elle libère sa main de l’étreinte de la mienne, prend une grande inspiration et me fixe étrangement. Je ne peux détacher mon regard du sien et retient mon souffle.
-
Sargo, m’appelle t-elle. Je suis ta sœur, ton amie et aussi ta confidente et ce serait insulter ton intelligence que de te mentir, me dit-elle.
Ca y est je sens qu’elle va m’annoncer sa mort. Pourquoi moi ? Pourquoi cela n’arrive qu’à moi ?
-
Mais arrête de prendre ton air de condamné à mort qui se rend à la potence, se moque t-elle. Si tu continues, moi j’arrête la séance confidence ! plaisante t-elle.
Comme je l’aime, elle est adorable, elle sait que je suis inquiet et elle essaie de me remonter le moral.
- Il faut que tu saches que normalement je n’aurais jamais du venir au monde, m’explique t-elle.
J’ouvre de grands yeux. Que veut-elle dire ?
-
Je suis née prématurément, continue t-elle. Je n’avais que cinq mois et demi, j’avais le cœur à demi formé et normalement je n’aurais jamais dû survivre à ma naissance, c’est le médecin qui a pris la décision de me maintenir en vie. En fait, je devrais dire qu’elle n’était là que depuis deux ans. En fait, la pédiatrie n’était pas du tout son domaine, mais sa présence ce soir là m’a sauvé la vie, m’explique ma sœur. J’ai été mise sous couveuse et de ma naissance jusqu’à l’âge de trois ans j’ai vécu dans un centre spécialisé aux Etats-Unis. Je n’ai pu disons commencer une vie normale qu’à l’âge de quatre ans.
Je me rappelle, Natacha avait quatre ans quand elle est rentrée en section des petits. Nos camarades d’ailleurs s’en étonnaient. Tout s’éclaire maintenant !
- Nous avons quitté ce continent pour l’Europe continue t-elle et maman m’a directement inscrite en maternelle. J’ai très peu de souvenirs de cette époque, mais parfois lorsque maman est mélancolique elle me raconte de qu’elle manière j’ai été sauvé, elle dit que je suis une miraculée.
Natacha est née aux Etats-Unis ? Nous ne l’avons jamais su. Ses parents sont quand même bizarres, c’est là-bas que les techniques sont les plus développées. Qu’est-ce que je raconte. Heureusement qu’ils ont quitté leur pays d’origine pour émigrer en Europe, sans quoi jamais je n’aurais connu Natacha. - J’avais une vie normale comme tous les enfants de mon âge, me dit-elle, me tirant de mes pensées. Jusqu’à l’âge de treize ans je n’ai eu aucun problème, mon cœur semblait s’être adapté. Malheureusement mon répit fut de courte durée car j’ai eu ma première crise. Te rappelles-tu ce jour où nous, nous étions donnés rendez-vous à la bibliothèque, afin de compléter nos recherches pour notre exposé ? me demande t-elle.
J’acquiesce en silence. Comment aurais-je pu oublier. Nous l’avons Matt et moi attendu plus de deux heures, mais Natacha n’est jamais venu. Nous avons travaillé sans elle, cependant nous étions inquiets. Lorsque j’ai appelé sa mère, elle m’a simplement dit de ne pas m’inquiéter et malgré mon insistance, elle n’a rien voulu me dire. Mathieu et moi ne comprenions pas. Natacha est resté absente un mois et lorsqu’elle est revenue, elle ne nous a donné aucune explication. Puis de temps à autre, elle disparaissait un mois, ensuite c’était quinze jours, une semaine et réapparaissait comme si de rien était. Nous avons pensé au début qu’il s’agissait d’un problème familial, mais par discrétion et par respect pour notre Natacha, nous avons fait taire notre curiosité. Ainsi donc voilà la raison de ses absences répétées. Ce jour là, j’ai failli mourir, m’avoue t-elle, me ramenant une fois de plus et d’ailleurs assez brutalement à la réalité.
-
Je dois avouer que je n’avais pas été préparé à cela, je n’étais qu’une adolescente de treize ans-j’ai subit examen sur examen, du plus simple au plus compliqué, rien ne me fut épargné, les prélèvements sanguins se succédaient à un rythme effréné, ce fut l’expérience la plus traumatisante de toute ma jeune vie d’adolescente, cependant pas la dernière, me confie ma sœur.
Les larmes se mettent à couler le long de mes joues. Quel calvaire a été le sien. Ma pauvre petite chérie et elle subit tout cela en silence, jamais nous n’avons soupçonné quoi que se soit. Lorsqu’elle revenait en cours, elle était de nouveau Natacha, notre Natacha. Elle me serre fermement la main et me sourit tendrement. Quelle force de caractère qu’est le sien ! Quel courage qu’est le sien ! Natacha, notre sœur, notre amie, notre fort. Allons, me dit-elle, en reniflant imperceptiblement. Je la sens émue et c’est compréhensible. Faire remonter à la surface tous ces douloureux souvenirs lui coûte je le sens parfaitement.
-
Je me suis retrouvé en soins intensifs alors que j’ignorais ce que j’y faisais et pourquoi j’y étais, continue t-elle. Une vingtaine de médecins avaient défilé à mon chevet et aucun d’eux n’était parvenu à identifier mon mal. Les séries d’examens étaient journalières, j’étais pratiquement maintenue en vie par toutes ces machines, on me bourrait d’antibiotiques standard, ne sachant pas réellement ce que j’avais. Dormir assise était devenu pour moi une habitude et une manière de ne plus souffrir. Parfois la douleur était si intense et j’avais tellement de mal à supporter les appareils que je les débranchais et me couchais sur une table et m’endormais ainsi. A plusieurs reprises je me sentis partir et je cru voir la mort, mais chacune des fois, quelque chose me retenait- Mathieu, toi, ma mère.
Assez, assez, je ne veux plus rien entendre. Arrête ! Arrête ! J’ai envie de me boucher les oreilles, de ne plus écouter. J’ai honte, oui honte de me plaindre de ma petite taille, de ma petite vie que je trouve monotone, de mon apparence de Uke. Toutes ces choses sont tellement futiles à côté de la souffrance qu’a endurée ma Natacha et qu’elle continue à endurer. J’ai honte du bonheur qu’est le mien alors que ma Natacha n’a connu que souffrance. Oui, je suis heureux, malgré mes petits problèmes d’adolescent débile, je suis heureux.
-
Ne culpabilise pas, me dit-elle, comme si elle a encore une fois de plus lu dans mon esprit. Tu n’y es pour rien, c’est la vie et la faute de mes hormones, plaisante t-elle.
Je n’ai pas envie de plaisanter moi, j’ai envie de pleurer, de hurler ma peine, ma douleur. J’ai aussi envie de la frapper, pour m’avoir écarté de sa vie, pour nous avoir écarté de sa vie.
-
Le défilé des médecins a continué durant encore des semaines, continue t-elle. Les résultats demeuraient pratiquement identiques avec une légère amélioration, mais pas satisfaisante. J’avais d’assez fréquentes attaques, sans compter qu’à chaque nouvel examen on me découvrait une nouvelle maladie, ou un nouveau microbe.
Seigneur, je ne vais plus pouvoir en supporter d’avantage, je sens que je vais hurler. Les larmes coulent le long de mes joues. Je ne peux rien faire pour les retenir. Je voudrais me lever et partir, mais mon corps refuse de m’obéir et je sens que Natacha a besoin de se confier.
-
Je m’affaiblissais de jour en jour, continue t-elle. Chaque matin, un médecin venait m’enlever à l’aide d’une seringue, de l’eau qui obstruait mes poumons et qui m’empêchait de respirer (ponctions). Ma souffrance était telle que parfois, je perdais courage et appelait la mort à grands cris. Puis un jour, elle est arrivée-je n’ai jamais vu un médecin pareil. C’est un petit bout de femme, vraiment dynamique, pas du tout conventionnelle. (brune, des mèches rouge, des yeux bleus mer très malicieux). Elle est arrivée, des écouteurs aux oreilles, elle a regardé ma fiche, puis s’est écrié : tient mais c’est la petite Natacha, la petite miraculé ! Je n’ai pas comprit sur le coup, puis plus tard j’ai appris que c’était elle qui avait décidé de me donner une chance de vivre. Je pouvais enfin la remercier en face.
Pour une surprise ! Franchement, ce genre de truc n’arrive que dans les séries télé. Si la situation n’était si sérieuse et si dramatique, je me croirais dans un sitcom.
- Elle m’a examiné, puis a regardé mes analyses, mes examens. J’étais inquiète, mais elle m’a sourit, puis m’a demandé si j’aimais Gack.
Gack, le type qui s’habille comme une fille et qu’on se demande si s’en est une ou pas ? C’est quoi ce médecin ? Je n’aime pas trop ce mec ou tous ces groupes de mecs qui s’habillent en filles, ils ont de drôle de nom-Dir en Grey un truc comme ça. Ils ont des teintes de cheveux vraiment bizarres. Bon j’ai une tignasse rouge, mais c’est quand même ma couleur naturelle et la couleur de mes yeux l’est également. On peut être gay sans être obligé de s’habiller en fille pour le faire savoir. Son médecin m’a l’air vraiment bizarre. Je sais qu’elle aime ce mec et ses chansons, toutes les filles l’adorent. Je me demande bien ce qu’elles lui trouvent. Je fixe Natacha, en faisant les gros yeux, elle me sourit et moi je me sens mieux.
-
Moi aussi au début, j’ai cru à une plaisanterie quand je l’ai vu, m’avoue ma sœur, en souriant. Mais elle m’a sauvé la vie, sans elle je ne serais pas ici à te raconter ma lamentable vie d’adolescente, parsemée de fréquents séjours en soins intensifs. Elle m’a par deux fois sauvé la vie.
Elle remonte dans mon estime cette femme médecin.
-
Nous avons discuté de mes goûts musicaux, j’ai compris qu’elle souhaitait me mettre à l’aise, continue Natacha. Puis là, le médecin a repris le dessus, elle ma posé des questions concernant mes symptômes, puis m’a sourit en me disant : tu as un lupus Eruthémateux, mais je vais te guérir.
UN LUPUS ? Le nom est encore plus horrible à prononcer. Natacha a UN LUPUS ? Et en plus, elle a la forme la plus grave. C’est une maladie héréditaire et hormonale. C’est une saleté de microbes qui génère des anticorps pour guérir des maladies qu’on n’a pas. De ce fait, ça rend deux fois plus malade. Mais cette saleté ne se guérit pas, on la soigne, mais c’est une maladie qui n’est même pas stabilisée. Ce médecin est en train de retomber dans mon estime.
-
Je sais, me dit-elle, comme si elle a encore une fois lu dans mon esprit. Mais elle m’a soigné et a stabilisé ma maladie quand même. C’est vrai que j’ai une corticothérapie assez importante, mais cela m’a quand même sauvé la vie et elle me maintient en vie.
Des corticoïdes ? Mince, c’est trucs vous abîme l’intérieur et puis à long terme ça fait enfler, si on ne suit pas un régime approprié (pauvre en sel et en sucre). Ma sœur ne doit pas le suivre tous les jours car elle est assez pulpeuse, mais moi j’aime bien ses formes, comparées aux miennes, elle fait mannequin alors que moi je fais planche à pain. Mais que m’arrive t-il ? Voilà que je mets à parler comme ces adolescentes à la découverte de leur corps et de leurs sensations. Yurika est un médecin génial, me dit-elle. Yurika ? Oh ! Non ! A croire que tout le Japon c’est ligué contre moi !
-
Grâce à elle, j’ai pu atteindre mes seize ans. C’est vrai qu’elle n’est pas conventionnelle, mais elle est formidable comme médecin, me répète Natacha.
Je suis prêt à l’idolâtrer s’il le faut, dès l’instant qu’elle me dit que ma Natacha ne me quittera pas. A cet instant une infirmière entre, elle vient vérifier les appareils, prendre la tension de Natacha et tous ces trucs. Je quitte le lit et vais sur le petit coin de terrasse, attendant que celle-ci ait terminé. Je fixe le ciel, il fait nuit et l’on ne voit que les étoiles qui constellent le ciel. C’est une magnifique, nuit pour les amoureux. Le parking de l’hôpital en contre bas est encore plein ? Je n’ai pas regardé l’heure. J’ignore si les visites sont déjà terminées ou non ! Et puis je m’en fiche, personne ne me fera quitter ma sœur ? Et Fly ? Que fait-il ? M’attend t-il toujours dans la salle ? Le connaissant, il a déjà du se tirer. Et Matt ? J’espère qu’il va mieux ? De toutes manières, Marin et Léo sont là. L’infirmière a terminé, elle s’en va, emportant un panier plein de tubes de sang appartenant à Natacha. Je retourne auprès de ma sœur.
-
Ne fait pas cette tête mon grand, il m’en reste encore, plaisanta t-elle.
Puis son regard redevint sérieux.
-
Sargo, je suis très malade, m’avoue t-elle. Mais ne t’inquiète pas, il est vrai que ce lupus, ce microbe est en moi, mais j’arrive à vivre avec, me rassure t-elle. A part ce fichu cœur qui fait des siennes de temps à autres mais à part ça je tiens le coup, il tient encore, même s’il ne tient justement que par un fil.
Mais elle veut ma mort ou quoi ? Elle m’annonce ça, comme ça. Un fil retient son cœur et sans aucun doute, un fil qui peut casser à n’importe quel moment. Maudit soit cette maladie, maudit soit ce fil et.. et…
-
Cesse de maudire le monde poussin, me dit-elle.
Décidément je ne sais vraiment pas cacher mes sentiments devant ma sœur.
-
Ecoute maintenant, ce que je vais te dire est très important.
Je sens que Natacha a quelque chose d’encore plus horrible à m’annoncer. J’ai peur, j’ai les mains moites et je sens une goutte de sueur glacée, glisser le long de ma colonne vertébrale. Natacha pose sa main sur la mienne et me fixe de tendrement.
-
Tu l’as comprit Sargo, je vais mourir.
Mais pourquoi elle l’a dit ? Je sais bien qu’elle va mourir. Mais pourquoi me l’a t-elle dit ?
-
N’ai aucune peine Sargo, aucun regret. Je suis heureuse d’être parvenue jusqu’à cet âge, de vous avoir rencontré tous et d’aimer Mathieu, me sourit-elle.
Quel courage, je ne sais pas si j’aurais tant de courage à sa place. Je pleurniche déjà à chacune des fois qu’un de mes amis est malade, alors supporter une telle situation ?
-
Je te promets de ne pas m’en aller tant que tu n’auras pas trouvé le bonheur, me dit-elle, en souriant. Tant que Matt ne sera pas heureux.
Elle ne peut pas mourir, je ne veux pas qu’elle meure ! Mais pourquoi me raconte t-elle cela ? Et comment peut-elle me promettre une telle chose alors qu’elle sait qu’elle ne pourra honorer cette promesse ?
-
Ne me regarde pas ainsi, me dit-elle. Il faut être réaliste. Je sais que tu as encore besoin de moi et j’essaierais de demeurer jusqu’à ce que tu aies enfin atteint ton but-trouver ton bonheur. Tu sembles l’avoir trouvé avec Fly, mais il n’est qu’à demi, je sais qu’il te manque quelque chose mon petit Sargo.
Oh ! Je la vois venir ma Natacha, je sens qu’elle va me demander quelque chose. Là, je lui dirais non ! Pas question que je me laisse prendre.
-
Sargo, s’il te plait, je voudrais que tu fasses quelque chose pour, moi.
Oh ! Non ! Quand elle prend ce ton là… Je sens que je ne vais pas aimer. Je ne sortirais plus de cet hôpital mon grand, c’est fini. Non ! Je ne veux pas qu’elle parle ainsi. Elle sortira de cet hôpital et nous serons heureux comme avant.
-
Je ne veux pas que Mathieu me voit ainsi, me dit-elle.
- Non ! je m’écrie. Natacha, s’il te plait, ne fait pas ça ! N’éloigne surtout pas Mathieu de toi. Vous venez juste de vous découvrir, de vous avouer vos sentiments. Natacha, Matt t’aime, ne lui fait surtout pas ça. Il a besoin de toi.
-
Non, me répond t-elle, en souriant imperceptiblement. Il a besoin de toi.
Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Tout ce sang qu’on lui a prélevé la fait délirer. Ca doit être ça. Tu racontes n’importe quoi ! Mathieu est fou de toi, je crie pratiquement.
-
Calme-toi mon Sargo, je sais que tu me crois folle, mais ce n’est pas le cas, me sourit-elle. Tu es amoureux de Mathieu, je le sais, je l’ai toujours su, me dit-elle, en voyant un frémissement me parcourir. Je sais que tu as tut tes sentiments par égard pour moi, pour nous et je sais pour Fly. Il n’est pas ton petit ami- tu as juste fait ça une fois de plus pour nous, pour que nous soyons heureux, me fait-elle comprendre. Que tes sentiments son faux.
J’étais certain que je ne pourrais pas lui jouer la comédie, mais elle a tord pour Fly, mes sentiments ne sont pas faux. Je ressens quelque chose pour Fly et ça se précise de plus en plus.
-
Ecoute-moi poussin, Mathieu t’aime.
-
Je sais qu’il m’aime, je lui réponds. Bien sur qu’il m’aime, il m’a toujours aimé, comme toi tu m’aimes et comme moi je vous aime. Nous sommes une grande famille et ça ne changera pas.
-
Tu te trompes Sargo et au fond de toi tu sais que Mathieu t’aime plus que comme un frère. Il ne s’en est simplement pas encore rendu compte. 
-
Ha !Je vois ! je m’indigne. Tu penses qu’en t’éloignant, que cela permettra à Matt de se rendre compte de ses sentiments n’est-ce pas ? Et bien tu te trompes, ça ne fonctionne pas comme ça. L’amour ne se commande pas ! Il vient tout seul, il jaillit tel un geyser et nous enflamme. Seigneur voilà que je me mets à poétiser. Et même si Mathieu m’aime et ne l’a pas encore réalisé, crois-tu que te voir le repousser lui fera plaisir ? Penses-tu qu’il se tournera vers moi ? Non ! Il t’en voudra, il m’en voudra c’est tout. Natacha, ma petit Natacha, surtout ne fait pas ça, je la supplie.
-
N’ai aucune crainte mon lapin, me dit-elle. Je sais ce que je fais, je l’ai toujours su. Je veux maintenant que tu me promettes de prendre soin de notre bien aimé et de faire son bonheur.
-
Je ne peux te promette une telle chose, je lui répond. J’ignore pour l’instant ce que c’est mais je ressens quelque chose pour Fly, j’avoue à ma sœur.
-
Bien entendu que tu ressens quelque chose pour lui, sans quoi jamais tu ne te serais laissé approché de si près, mais tu aimes Mathieu et peut-être découvriras-tu que tu les aimes tous les deux. Je suis certaine qu’il y a assez de place dans ton cœur pour eux deux et peut-être dans ton lit, me sourit-elle.
Natacha, je m’écrie scandalisé. Non ! Mais elle ne manque pas d’air ma Natacha. Déjà qu’elle veut me caser avec Matt, moi qui aie tant de mal à l’oublier, voilà qu’elle veut qu’on associe Fly. Décidément son attaque a dû être beaucoup plus sérieuse qu’on ne le pensait.
-
Allons, poussin ne soit pas si choqué, me répond t-elle. Cela arrive très souvent qu’un jeune homme ou une jeune fille tombe amoureux ou amoureuse de deux personnes à la fois.
Elle en a de bonnes ! Je ne pourrais jamais aimer deux personnes en même temps, je lui réponds. Si je donne mon cœur, c’est pour la vie et ce, à une seule personne à la fois. Rien n’est jamais définitif, me taquine t-elle. Ma sœur a raison, rien n’est jamais définitif, la preuve : j’aime Matt et j’éprouve quelque chose pour Fly, même si j’ignore ce que c’est, mais jamais je ne l’admettrais devant ma Natacha, elle serait trop contente.
-
Je veux que tu m’en fasse le serment, me supplie t-elle presque, me sortant une fois de plus de mes pensées.
Oh ! Non ! Elle n’a pas oublié. Elle y tient à son projet de nous mettre en ménage Matt et moi. Elle est adorable et je sais que toutes ses actions lui sont dictées par l’amour qu’elle porte à Mathieu. Elle ne veut pas qu’il se retrouve seul, qu’il soit malheureux lorsqu’elle s’en ira. L’amour absolu, par delà la mort. Natacha est merveilleuse et c’est la plus belle preuve d’amour que quelqu’un puisse donner à celui ou celle qu’il aime. Je l’admire et je l’aime. J’aime Matt et Fly me plait et je sais que je vais lui faire ce serment. S’il te plait Sargo, me supplie Natacha. Elle est adorable et je ne peux rien lui refuser. Tu gagné ma puce, je lui dit. Je t’en fais le serment, je prendrais soin de Matt et tenterais de le rendre heureux, s’il veut bien de moi. Et voilà, je suis fichu. J’ai promis et je suis désormais lié à Natacha.
-
Merci, Sargo, me remercie t-elle. Merci, répète t-elle. Je serais toujours là, tu pourras toujours me parler si tu le souhaites, si tu as besoin d’un conseil mon ange, si tu te sens seul. Je serais toujours là, me sourit-elle.
Mais que lui arrive t-il ? Pourquoi est-elle si cérémonieuse ? Là, Natacha me fait vraiment peur. Mais que se passe t- il ? Pourquoi porte t-elle cette tunique immaculée. Ce doit être certainement être une hallucination. Je cligne des yeux, sans doute la fatigue, la tension et tout le reste. Pourtant elle porte toujours cette même tunique. Et sa main, sa main, je ne la sens plus sur la mienne. Elle me sourit et me fixe avec tendresse. Je serais toujours là, Sargo…., toujours là…., répète t-elle. Non ! Que se passe t-il ? La chambre devient éblouissante, presque à vous faire fermer les yeux, puis l’électro cardiogramme… il s’affole ! Mais pourquoi maintenant ? Que se passe t-il ? Je fixe celui, paniqué : la ligne de contrôle est brusquement irrégulière, puis continue. Non ! C’est un cauchemar. Non, Natacha, elle n’est pas morte. Elle ne peut pas ! Natcahaaaaa ! Nonnnnnnn !!!!!!!!! je hurle.

— Je me redresse brusquement ! Il fait noir, je n’y vois rien. Où suis-je ? Que se passe t-il ? Natacha ? où est Natacha? Natachaaaa!!!!!!!!!! je hurle à pleins poumons. Je ne comprends plus rien, je ne sais plus où j’en suis où je suis. La lumière jaillit et je vois Fly faire un bon du fauteuil sur lequel il était probablement recroquevillé et se précipiter vers moi. Il s’assied sur le lit, sur lequel je me suis redressé. Oui, je suis assis sur un lit, dans une chambre qui m’est inconnue, complètement déboussolé. Je me jette contre Fly qui referme ses bras autour de moi. J’ai peur, je tremble. J’enfouis mon visage contre son torse et je sens sa main qui me caresse les cheveux, cela me rappelle maman-elle fait ça lorsque je suis malheureux. Ca me rappelle aussi le jour où mon caniche Hitomi s’est fait écrasé, je n’avais que huit ans et afin de me consoler maman m’a prise dans ses bras et s’est mise à me caresser les cheveux, tendrement, doucement. Fly me caresse la chevelure, comme s’il souhaite me consoler de quelque chose, de la manière que maman le fait. Cela voudrait-il dire que ?... Natacha ! j’appelle.
- Elle est dans le coma, me dit Fly.
- Non ! Non c’est impossible, je hurle, en le repoussant. Elle ne peut être dans le coma, je viens tout juste de lui parler. Nous avons longuement parlé. Rappelle-toi : tu m’as dit qu’elle m’attendait, tu m’as même fait remarquer que j’avais une tronche affreuse et que je risquais de faire lui faire peur si j’y allais dans cet état, je sanglote. Le regard surpris que me jette Fly me fait peur. On s’est même embrassé avant que j’y aille, j’insiste.
- Si nous, nous étions embrassé, je m’en souviendrais. Sargo, lorsque je suis arrivé le cœur de Natacha s’était arrêté et je t’entendais hurler à Natacha de ne pas te laisser seul. J’entendais le médecin gesticuler de te faire sortir. Tu as perdu connaissance et tu as été transporté ici.
- Non, non ! C’est impossible, je ne te crois pas ! Tu mens ! J’ai parlé à Natacha, j’étais dans sa chambre et elle allait bien.
- Sargo, le cœur de Natacha est reparti, mais elle n’a pas reprit conscience. Je suis désolé, me dit-il.
- C’est faux, je m’écrie. Je sais ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu. Je lui ai parlé. Elle était branchée de partout, mais elle était consciente, j’essaie de prouver à Fly.
- Sargo, Natacha ne s’est pas réveillée, insiste t-il. Je refuse d’y croire, Natacha, ma Natacha ne peut pas être dans le coma. C’est impossible. Si ce que dit Fly est vrai, j’aurais fait une rencontre après la mort. Non ! Je ne peux y croire !
- Je suis désolé, me répète Fly. Vraiment désolé. Je sais qu’il est sincère. Moi aussi je suis désolé, pour Matt, pour Natacha ; pour moi pour nous tous. Ne me laisse pas, je supplie Fly. Serre-moi dans tes bras et ne me laisse plus.
- Plus jamais, m’assure Fly, en me reprenant contre lui. Je ferme les yeux, je souhaite me rendormir car je n’ai qu’un désir : retrouver Natacha, là où elle se trouve.

 


A suivre …