Les
Surprenants Chemins de l'amour
Titre : Les Surprenants chemins de l’amour
Auteur : Elfy
Chapitre : 9
Genre : PG-13
Couple : Pas encore défini
Disclamer : inchangé
Résumé : Fatiguée
Convention : Ecriture en italique : pensées de Sargo
Illusions
Natacha est
dans le coma depuis deux mois, notre vie à tous, à soudainement basculé. Nous
n’avons pas réellement eu le temps de penser, les dernières épreuves du bac sont
arrivées si vite. Durant ces deux mois, nous avons travaillé comme des
forcenés-moi je me suis partagé entre l’hôpital et les épreuves écrites. Quelle
coïncidence, Natacha, les épreuves qui avaient été reculées. N’empêche que tout
cela a passé très vite. Plus qu’une à passer. Mathieu, lui est complètement
déconnecté-je crois que c’est l’image qu’il eut d’elle, allongée sur ce lit
immaculé, dans cette chambre elle-même tout aussi immaculée, reliée à toutes ces
machines. Depuis sa première visite Matt ne veut plus retourner à l’hôpital, la
voir ainsi lui fait trop mal, mais je sais que l’absence de Natacha lui pèse, je
le vois bien et je fais de mon mieux, afin de l’aider, je réalise
malheureusement que mes efforts sont vains. Pendant la période des examens, je
lui ai proposé de venir à la maison, j’en ai parlé à maman, elle a été d’accord.
Elle a dû cependant appeler les parents de Matt qui ont d’ailleurs accepté avec
une certaine réticence, en fait je crois qu’ils ne m’ont jamais aimé, mais d’un
autre côté ils étaient aussi soulagés de se décharger de leur fils un peu
hystérique. Je ne dit pas qu’ils ne l’aiment pas, mais leur attitude envers leur
progéniture est parfois étrange. Enfin peu importe, je veux seulement que
Mathieu se sente bien, ce qui n’est pas évident. Pour la venue de Matt, maman
m’a changé ma chambre, elle m’a enlevé mon petit lit d’enfant et l’a remplacé
par un plus grand. J’ignore pourquoi, mais ça me fait plaisir qu’elle prenne à
cœur les problèmes de mes amis et puis, elle a toujours considéré Mathieu comme
son fils. De toute manière cette chambre, je l’ai depuis mes douze ans quand
même, c’est l’avantage d’être menu. Elle a fait installer un second bureau et
j’ai fait de la place dans mon armoire pour les effets de Matt. Nous avons
largement la place pour travailler, c’est l’une des pièces les plus vastes de la
maison. Au début cela n’a pas été évident, Mathieu a pleuré sans arrêt et je
crois que j’ai passé mon temps allongé sur le lit, Matt dans mes bras à tenter
de le consoler, lui faire comprendre que rien n’est définitif, que Natacha se
réveillera un jour, qu’elle nous fera les coups de la réapparition surprise.
Depuis notre première rencontre, ma sœur ne m’a pas encore parlé, j’ignore ce
qu’elle attend. Je me dis que si Matt parvient à converser avec elle, s’il peut
la voir, enfin s’il sait qu’il peut la voir quant-il le désir, peut- être se
sentira t-il mieux ? Natacha ne m’a toujours pas contacté. Je dois admettre
avoir eut un peu de mal à croire tous ce que je viens de vivre (ma sœur qui
disparaît de notre horizon, ma conversation post mortem, Mathieu qui vit à la
maison, même si c’est pour peu de temps, Fly- ça fait quelque temps qu’il s’est
évaporé de mon horizon. Je lui en veut : il m’a promit de ne pas m’abandonner,
pourtant il n’est pas là). Je suis également inquiet et il me manque, malgré la
présence de Matt, j’ai l’impression qu’une partie de moi est absente et cela me
pèse. Cette autre moitié importante de mon être c’est Fly. Sans lui, sans Matt
j’ai l’impression d’être incomplet. Quelle ironie hein ! Fly, le crétin
congénital comme j’ai l’habitude de l’appeler, ça fait quand même un moment que
je ne l’affuble plus de ce surnom, il est parvenu à prendre une place importante
dans ma vie, toute aussi importante que Matt. On est pratiquement aux derniers
jours d’examen, c’est en fait demain, j’ai préparé Mathieu au maximum, malgré
son entêtement à vouloir tout voir en noir et à parfois se décourager, moi je
suis prêt, du moins je le crois, en fait je le sais. Je dois quand même
pratiquement le forcer à étudier, il n’a plus goût à rien, j’ai l’impression que
Natacha, en partant a emporté sa lumière. De toute manière, moi je ne suis pas
prêt à baisser les bras, j’ai fait une promesse à ma sœur et j’ai bien
l’intention de la tenir.
Je presse le pas, j’ai du sortir acheter quelques fournitures nécessaires à mon
ordi. Je ne travaille pratiquement plus sur mes jeux, je n’en ai plus le temps
de toutes façon, ce qui ne m’empêche pas d’y aller des fois. J’ai laissé Matt
seul, il dort, il en avait bien besoin. J’avoue que je n’aime pas trop le
laisser livré à lui même plus de cinq minutes, je crains à chaque fois qu’il ne
commette l’irréparable. Je ne me suis pas rendu compte immédiatement à quel
point l’absence de Natacha lui pèse, c’est en évoluant à ses côté que ça m’est
apparu. Je presse de plus en plus le pas, mon sachet plastique plein
d’accessoires à la main. Comme par hasard, mes pas me mènent jusqu’au magasin de
Fly-mais je suis déçu, il est fermé. Bizarre, on approche des vacances, il
devrait être ouvert, c’est à cette période que l’on fait le plus gros chiffre
d’affaire.
Oh ! Et puis !
Déçu je presse le pas, Mathieu m’attend.
J’entends le bruit d’une moto et mon cœur fait un bon dans ma poitrine.
Non, je suis trop bête !
Une Harley se gare soudainement devant moi, manquant de me renverser.
Non mais franchement, sur le trottoir.
Je la reconnaîtrais parmi des milliers celle-là. Je suis heureux, c’est Fly,
mais je suis aussi, assis comme un con sur le trottoir. Il m’a fait peur, cet
idiot et j’ai fait un bond.
- Regarde ce que tu as fait ! Je m’énerve. Ce que tu peux être con des fois, ne
peux-tu pas te comporter comme tout le monde.
- Désolé, s’excuse Fly, après avoir ôté son casque.
Je vois ses longs cheveux blonds se répondre sur ses épales. Je suis surpris,
ils sont ordonnés, disparu le hérisson là. Ils glissent jusqu’à ses reins, puis
Fly secoue la tête, c’est tellement sensuel, il est magnifique, il me fait son
sourire le plus charmeur. Je craque, il est déjà pardonné. Mais qu’est-ce qui me
prend ? Je sais ce qui me prend, mais pour rien au monde je ne me l’avouerais.
Je le vois quitter la selle de sa Harley, il porte un costume très élégant, il
est tiré à quatre épingles. Ma mâchoire, se fracasse au sol du coup. J’ai dû
rater un épisode. Il s’avance vers moi, se penche et m’aide à me relever.
-Pourquoi t’es-tu habillé pour aller à un enterrement ? Je lui demande. Il faut
toujours que je lui sorte une connerie.
- Sans doute parce que je me rends à un enterrement, me répond t-il. Et merde !
Toujours à foutre les pieds dans le plat. Je me sens vraiment con.
-Je suis désolé, je m’excuse. Je comprends mieux sa soudaine évaporation de mon
univers. Il est rare de te voir ainsi vêtu, je continue.
- Je sais, moi aussi, me répond t-il. Quel con. En fait, mon grand-père et mon
frère viennent de décéder, je dois me rendre au japon, afin d’assister aux
funérailles et également y régler quelques affaires, me dit-il.
- Tu es Japonais ? Mais tu n’as pas du tout le type, je fais remarquer. Et ça
continue les remarques débiles. Je pourrais lui dire : condoléances pour ta
famille, mais non.
- Je sais, me sourit-il. Mais c’est une longue histoire. D’ailleurs je devrais
déjà être dans l’avion à cette heure-ci.
- Alors pourquoi es-tu ici ? Je m’énerve. Je sais parfaitement qu’il va s’en
aller et que je ne le reverrais plus. Tous ils m’abandonnent.
- Tu sais parfaitement pourquoi je suis ici ! me dit-il, en me fixant doit dans
les yeux.
- Si c’est pour une pelle, c’est râpé, je lui réponds. Mais pourquoi je déballe
autant de conneries ? Que m’arrive t-il aujourd’hui ? Je ne suis vraiment pas
dans mon assiette.
- Arrête ! Veux-tu ! S’énerve Fly. Ses yeux bleus sont étranges, tristes. Je ne
suis qu’un petit con ! Il vient de perdre son aïeule et son frère, tout ça en
même temps. Ca se comprend, il est triste et moi je ne trouve rien de mieux que
de lui balancer des vannes.
- Pardonne-moi, je demande piteusement. Je suis désolé pour ton grand-père et
ton frère, je balbutie vraiment gêné.
- Ce n’est rien, enfin je te raconterais un jour, me dit-il devant le regard
surpris que je lui lance, en le levant vers lui. Je t’ai fait une promesse et
j’ai bien l’intention de la tenir, me dit-il.
- Alors pourquoi ai-je l’impression que je ne te reverrais jamais ? Je lui
réponds. J’ai ce sentiment étrange que son départ est définitif. C’est un adieu
n’est-ce pas ? Je sanglote tout à coup.
- Sargo, murmura Fly, en me prenant dans ses bras. Je me serre contre lui et je
me fouts des passants qui nous dévisagent surpris et d’autres qui reniflent avec
mépris et dégoût.
- Tu vas me laisser, je le sais, je continue à sangloter. Natacha est partie et
toi maintenant.
- Tu te trompes, me dit-il. Puis il plonge sa main dans la poche de son pantalon
et en sort un écrin, pas bien gros puisqu’il le tient à bout de doigts. Je lève
les yeux vers lui, surpris. Qu’est-il en train de me faire là, le Fly ?
- Qu’attends-tu ? ! Prends-le, me dit-il. Ca ne va pas te sauter au visage. Je
quitte ses bras et tend la main vers l’objet qui m’intrigue, le prend puis
l’ouvre. Mes yeux s’agrandissent de surprises-posé sur un lit de velours noir :
une améthyste en forme d’étoile, passée dans une fine chaîne d’or. Je lèvre vers
Fly des yeux toujours aussi surpris.
- Fly, je m’exclame. Je ne puis accepter une telle….
- Une minute ! Du calme mon tout beau, ceci n’est pas un cadeau, me fait-il. La
honte ! Je ne suis pas digne de ce genre de présents de toutes manières.
- Ce n’est pas que l’envie me manque de te l’offrir, me dit-il. Sans doute
a-t-il remarqué mon regard triste. Malheureusement il appartient à la famille et
normalement il revient au chef de celle-ci.
- En l’occurrence toi, je continue.
- Exact ! Mon grand-père l’a transmit à mon père, qui lui l’a transmit à mon
grand frère, mais… enfin maintenant il est en ma possession quoi ? Et bien ?
Pourquoi veut-il me donner ce bijou ? C’est le bien le plus précieux de la
famille, le symbole de notre unité, si je devais le perdre, je serais déshonoré.
C’est la première fois que j’entends Fly s’exprimer ainsi-honneur, symbole et
tous ces trucs. Fly m’apparaît tout à coup sous un jour nouveau. Mais il est fou
de me donner ce truc. Peu importe, il ne devrait pas me confier ce bijou-je ne
suis pas le style ordonné et j’ai tendance à perdre la plus part de mes
affaires.
- Non, je m’exclame, en refermant l’écrin. Je ne peux prendre une telle
responsabilité, en acceptant ce présent. Je crois que tu ferais mieux de le
mettre dans un coffre fort. C’est alors que Fly ouvre l’écrin encore dans ma
main et en sort l’améthyste, puis le passe autour de mon cou. Surpris je lève
des yeux quand même pleins d’étoiles vers lui.
- Je trouve qu’il te va bien de toutes les manières, me dit-il. Tu devras me le
rendre à mon retour, fait-il malicieusement. Comme je te l’ai dit ce n’est pas
un cadeau. Je suis ému, qu’il est étrange, il ne fait jamais les choses comme
tout le monde-toujours à dissimuler ses sentiments. J’ai bien reçu son message.
- Cela veut-il dire que tu reviendras, je me hasarde.
- Hum, hum, me répond t-il. Alors tu as intérêt à ne pas le perdre, me menace
t-il gentiment.
- Merci, je m’écrie, en me jetant dans ses bras.
- Hey ! Je t’ai dit que ce n’était pas un cadeau, rigole t-il.
- Merci, je répète. Puis brusquement je le repousse. Matt, je m’écrie. Je sens
Fly se contracter, je ne comprends toujours pas pourquoi il a cette réaction de
répulsion chacune des fois que je parle de Mathieu.
- Encore ce crétin, marmonne t-il entre ses dents.
- Veux-tu arrêter ! Je lui crie. Pourquoi le détestes-tu ? Je l’aime bien moi,
je réponds assez mécontent.
- Et le mot est faible et justement, me répond t-il.
- Fly, je m’écrie ravi. Il vient juste de m’avouer de manière détournée qu’il
est jaloux.
- Attrape, me dit-il, en me balançant son casque, histoire de détourner mon
attention. Je l’attrape et manque de me m’étaler, je me rattrape de justesse. Ce
que je suis frêle, une simple brise me ficherait par terre. La honte quand même.
Puis je le vois se diriger vers le sac en plastique qui est resté au sol, se
baisser et le ramasser pendant que je passe le casque et m’installe.
- N’oublie pas tes produits de beauté ma puce, rigole t-il, déposant le sachet
sur moi.
- Quel con ! Mais je souris imperceptiblement, attendri.
Fly prend place devant moi. Je prends le sachet et le suspend à mon poignet puis
me serre contre lui. J’ai envie de profiter au maximum de lui, j’ignore pour
combien de temps il s’en va. Le trajet est assez court et nous arrivons bien
vite, sans compter qu’à l’allure où il l’a pris la route. Fly stop son engin,
j’ôte le casque, mais moi j’ai envie de rester comme ça, alors je me serre un
peu plus contre lui et respire son parfum, il est tellement enivrant.
- Hey ! Nous sommes arrivés ma puce, me murmure Fly. Je me décolle à grand peine
de lui. Que m’arrive t-il ? Bon je sais ça va. Je descends et tend le casque à
Fly qui le reprend.
- Ne fait pas cette tête, on se revoit bientôt, me dit-il. Et puis j’ai envie
d’un peu plus que t’effleurer comme la dernière fois, me dit-il, en posant sa
main sur mes fesses qu’il caressent presqu’imperceptiblement, je rougis
violemment, cependant je ne me dérobe pas. Puis sa main quitte mes jolies
petites fesses pour prendre la mienne- il l’élève au niveau de ses lèvres la
retourne, puis d’abord pose un fiévreux baiser sur mon poignet- je me sens tout
drôle. Ce simple geste me rend tout chose, petit et fragile à la fois. Ensuite
ses lèvres effleurent ma paume, je frémis et frisonne lorsque je sens la pointe
de sa langue effleurer le creux de celle-ci. Puis il se redresse, me sourit,
prend son casque le passe et après un dernier regard, il démarre. Je reste là,
les joues en feu, le cœur battant la chamade. Fly, que m’as-tu fait ? Je suis
brutalement ramené à la réalité par un cri angoissé (je fonce vers la maison,
j’enjambe la barrière tel ces héros de mangas-bon j’exagère, je manque plutôt de
m’étaler par terre, je suis tellement mal à droit). J’arrive devant la porte je
l’ouvre à l’en faire sauter de ses gongs, lâche mon sachet dans l’entrée et me
précipite à l’étage. J’entre en trombe dans notre chambre et je vois Matt
recroquevillé sur le lit. Je me précipite et m’allonge près de lui. Je pose ma
main sur son épaule, inquiet.
- Mathieu, que se passe t-il ? Pourquoi ce cri ? Je l’interroge anxieux. Je
savais que j’aurais remettre à plus tard l’achat de mes fournitures.
- Sargo, balbutie t-il, en se tournant vers moi tant bien que mal. J’ai fait un
cauchemar. Sargo, répète t-il, son regard étrangement lointain. Pourquoi m’as-tu
laissé seul.
- Matt, je suis vraiment désolé, je m’excuse, en le prenant dans mes bras. Là,
là, ce n’est rien, c’était juste un vilain cauchemar, je le rassure, en
caressant doucement sa chevelure brune soyeuse. Je pose mon front contre le
sien- bizarre cette odeur, j’ai l’impression de la connaître et puis il est en
sueur. J’ôte ma main de ses cheveux et j’essaie de le secouer : il réagit à
peine. Son regard est trouble. Qu’a-t-il encore fait ? Je me redresse et fait
mine de quitter le lit, mais Mathieu me retient par le bras et me ramène contre
lui.
- S’il te plait Sargo, reste, ne part pas toi aussi, me supplie t-il. Oh ! Non !
Qu’a-t-il fait ? De mes yeux inquisiteurs je scrute la chambre à la recherche
d’un quelconque tube de comprimés (somnifères ou antidépresseurs), qu’il aurait
malencontreusement ingurgité, mais rien. A part une bouteille que je
reconnaîtrais entre mille.
Je sais maintenant pourquoi cette odeur m’est si familière. Oh ! Non ! Mais
c’est du n’importe quoi là. Mathieu c’est tout simplement saoulé. Matt se serre
un peu plus contre moi.
- Il fait très chaud, murmure t-il faiblement.
- Matt, Matt, je l’appelle, en le secouant. Tu as pris quoi avec le rhum ? Ben
oui, c’est du rhum. Maman l’utilise pour me faire du grog quand je suis malade,
elle me frictionne avec quand j’attrape froid, enfin moins maintenant-ce sont
des petits remèdes des parents de maman (ceux antillais, enfin c’est une longue
histoire).
- Matt qu’as-tu pris avec, je répète, en le secouant, afin de le faire réagir un
peu.
- Rien, me répond t-il. Ce truc m’a coupé les jambes et tout le reste
d’ailleurs. Ouf, je suis soulagé, je n’aurais pas besoin d’appeler les urgences
et je n’aurais pas besoin de relater cet événement à maman, si je parviens à
tout remettre en ordre avant son retour. Enfin je parle de Matt. J’aurais bien
besoin de Fly. S’il n’avait pas été si pressé, si je l’avais invité à rentré et
si j’arrêtais de me prendre la tête et que j’agissais ? Le mieux serait que je
lui fasse prendre un bain. Matt, Je vais te préparer un bain, alors je vais me
lever. Je fais mine de me redresser, mais Mathieu m’en empêche, s’accrochant à
moi.
- Pitié, ne part pas, me supplie t-il.
- Entendu, je capitule. Ce n’est pas pour maintenant cette toilette. Je
m’installe le plus confortablement possible, puis tire le drap sur nous-mince,
quelle chaleur ! Il va falloir que je le lui fasse prendre quand même. Matt, je
murmure à son oreille.
- Humm, émet-il comme son, complètement dans le brouillard.
- Tu dois prendre un bon bain, je pense que cela te fera du bien, tu ne peux pas
rester dans un tel état.
- Pas envie, me répond t-il.
- Et si je t’accompagne, je lui propose soudainement. Je n’ai pas le choix si je
veux qu’il accepte de me suivre.
- Tu viendras dans le bain avec moi, me demande t-il soudainement. Heureusement
que je suis allongé car je crois que j’en tomberais pour un peu. L’alcool
commence à sérieusement à faire effet.
- Entendu, je capitule. Bon je vais devoir me lever pour aller te le préparer.
- Non, me dit-il, en s’accrochant à moi encore plus. Là, j’en ai marre, il est
en train de se comporter comme un gosse capricieux. J’aime bien qu’il s’accroche
à moi, mais de cette manière et dans ce genre de circonstances alors là, cela en
devient énervant.
- Matt, ça suffit ! Arrête de faire l’enfant gâté.
- Non, insiste t-il, en s’accrochant toujours à moi. Là, il me donne vraiment
envie de le baffer. J’ai compris je n’aurais pas gain de cause et une fois de
plus je capitule-je me redresse et aide Mathieu à en faire autant. Il titube et
n’ayant pas toute sa lucidité, ça ne va pas être facile pour moi. Il essaie je
le vois bien, de m’aider du mieux qu’il peut, mais ce n’est pas brillant. Nous
parvenons tant bien que mal à nous redresser et à marcher pour parvenir jusqu’à
la salle de bain, en nous cognant aux portes et aux murs. Une fois arrivés, à
destination : je baisse le rebord de la cuvette des toilettes et je l’y assied
et le laisse pour aller emplir la baignoire (oui nous avons une baignoire, maman
dit que c’est une baignoire qui est dans la famille depuis longtemps-je la crois
car malgré son entretien, on voit bien que c’est assez ancien). J’ouvre l’eau
chaude, puis la froide. Je mets la température entre les deux, je ne sais pas
trop laquelle doit être plus importante. Une fois la baignoire remplie, j’y
plonge ma main et constate que c’est à la bonne température. J’aurais dû mettre
carrément froid, ça l’aurait réveillé une bonne fois pour toute, je ne veux pas
non plus le tuer. Je me tourne vers Matt qui commence à somnoler et menace de
s’écrouler, je me précipite pour le soutenir.
- Sargo, demande t-il, en ouvrant imperceptiblement les yeux.
- Le bain est prêt, je lui signale. Peux-tu te déshabiller tout seul ?
- Crois pas, me répond t-il. Merde, ce n’est pas mon jour. Je suis un peu
fatigué, poursuit-il. Fatigué, le mot est faible. Allons bon ! Je vais devoir
jouer les infirmières.
Je le calle bien, puis commence par ôter tant bien que mal son t-shirt, ce qui
n’est pas chose facile, puisqu’il tangue sans arrêt-cette tâche tant bien que
mal achevée, je m’attaque au short, ce qui n’est pas chose aisée là aussi (il
est assis, continuant à tanguer, à moitié endormi-je parviens tant bien que mal
à ôter le short et le lance triomphalement dans le panier ouvert et bien
entendu, je rate ma cible). Je le redresse avec difficultés et je commence à
traîner « mon grand frère ».
- Tu pourrais m’aider quand même, je m’énerve. Peine perdue, l’alcool l’a
engourdi et toutes ses fonctions sont ralenties au maximum. Après quelques
minutes d’une lutte acharnée, nous parvenons jusqu’à la baignoire et
certainement pas grâce à Matt. La victoire est malheureusement de courte durée
car je me prends le pied dans le tapis moquette, je perds l’équilibre, bascule,
atterrit dans la baignoire tout habillé et reçoit un Mathieu tout nu sur moi. Ce
qui le réveille et me fait boire la tasse. Je refais surface et je vois ses
magnifiques yeux marron, palettés d’or, plonger dans les miens, il est
complètement éveillé.
- Sargo ? me demande t-il surpris. Pourrais-tu m’expliquer ? Il en a de bonne
celui-là.
- J’essais de faire retrouver ton état normal, je lui réponds.
- Ok ! me fait-il.
- Peux-tu sortir s’il te plait, tu m’étouffes, je fais remarquer.
Matt rougit, prend appuie sur les rebords et s’adosse en face. Il est tout
mignon, il est à croquer. Qu’est-ce qui me prend. Je dois le remettre en forme,
la dernière épreuve c’est demain. Je me redresse et m’assied devant lui et prend
l’éponge. J’ai les mains qui tremblent-je vais donner un bain à Matt, je suis
tout ému. Il faut que je me lance parce là, si je continue à le fixer sans rien
faire, je risque de lui faire attraper la crève. Je commence par passer
doucement l’éponge sur son visage, afin de le rafraîchir, je continue en faisant
glisser celle-ci sur son cou, puis jusqu’à ses épaules et son torse. Au passage
l’éponge effleure ses jolis mamelons rosés qui se dressent légèrement. Que c’est
tentant, ça donne envie de les embrasser. Mon Dieu ! Quel pervers je fais, moi
et mes hormones.
- As-tu froid ? Je lui demande tout rouge.
- Un peu, me répond t-il tout aussi rouge que moi. Mais qu’est-ce qui m’a pris
d’accepter de l’accompagner dans son bain ? Bon je me dépêche de terminer cette
toilette devenue un peu trop intime. J’effleure ses cuisses de l’éponge et en
fait de même pour son ventre. Au passage je sens quelque chose se dresser
lentement, j’ouvre de grands yeux. Non je n’y crois pas : Matt est en train de
réagir. Je lève les miens vers lui, mais il s’est endormi-une réaction
automatique de son corps mais ça ne vient pas de lui. Je suis soulagé et un peu
déçu (soulagé, car j’aurais du mal à soutenir son regard, s’il avait été
conscient-déçu, parce que je ne lui fait même pas d’effet). Mais qu’est-ce qui
me prend ? Matt de toute manière est hétéro, de plus il n’est pas question de
ça. Une fois de plus j’entame un combat acharné pour parvenir à le sortir de la
baignoire « monsieur est toujours endormi ». Je me saisis de son peignoir, je le
lui passe avec beaucoup de difficultés. Tant bien que mal je lui brosse les
dents-un combat de catch me paraît moins compliqué. Puis je le traîne jusqu’à la
chambre. Encore une fois c’est la lutte finale pour l’allonger car il est
sérieusement endormi. Une fois ma tâche accomplie, je me dégage de ses bras et
me dirige vers l’armoire où je prends une serviette, je la pose sur ma tignasse
trempée et commence à me déshabille. Une fois nu, je me sèche assez rapidement,
au passage j’effleure l’étoile d’améthyste et je deviens nostalgique, puis je
reviens à la réalité, Matt. Alors j’enfile un pyjama, puis je me dirige vers la
cuisine. Quelle journée quand même-Fly et maintenant Mathieu. Est-ce que le
pauvre adolescent que je suis va y survivre ? Je suis à la recherche de
caramboles (fruit du pays de grand-mère-ma mère ne parle pas souvent de ses
parents antillais, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs). Pour l’instant, j’ai un
autre sujet de préoccupation : les caramboles qui selon les dire de maman sont
radicaux pour la gueule de bois- ce sont des fruits ayant l’aspect d’un petit
ballon de rugby, mais quand on les découpes ça à la forme d’une étoile à sept
branche, ils sont juteux et excellents. Zut, il n’en reste plus, j’ai dû manger
les derniers. Déçu je reprends le chemin de la chambre-Matt va devoir faire
sans. D’ailleurs il s’en fiche bien, puisqu’il dort du sommeille du juste,
j’espère seulement qu’il n’y aura plus aucune trace demain. Le soir est tombé
bien vite et maman ne va certainement pas tarder à rentrer. Peut être devrais-je
appeler Léo et Marin. Il ne vaut mieux pas, avec les épreuves de demain, quoi
que celles de Marin seront sans doute quelques jours après les nôtres. Enfin peu
importe, je vais laisser Mathieu dormir, je suis certain que demain, il se
sentira mieux. Les mecs sont parfois cons. Au fond je ne lui en veut pas, je le
comprends car si je n’avais pas eu Fly, maman et même Matt, malgré son état, je
crois que j’aurais succombé. Je suis un peu triste car je ne suis même pas
capable de remonter le moral de ceux que j’aime. Bon je ferais mieux de
m’allonger et d’essayer de dormir, si je ne veux que se soit mon fantôme qui
aille passer cette dernière épreuve. Je me glisse dans le lit silencieusement,
afin de ne pas l’éveiller.
- Humm, fait-il, en remuant, mais ne s’éveille pas pour autant. Il s’est
contenté de se tourner vers moi et de me prendre dans ses bras. Je me redresse
sur un coude et le fixe avec attendrissement. Il a l’air d’une belle au bois
dormant- ses lèvres légèrement entrouvertes laissent passer son souffle très
chaud. Une forte envie me saisit de les effleurer-je me penche puis j’entends
passer entre ses lèvres un nom « Natacha ». Je me redresse brusquement, comme si
je viens d’être violemment frappé. Il ouvre les yeux lentement, mon brusque
mouvement l’a éveillé.
- Ca va ? Je lui demande.
- Humm, un peu dans le cirage. Et puis j’ai mal à la tête ? Me répond t-il.
- Cela ne m’étonne pas avec ce que tu as ingurgité. Tu as descendu la moitié de
la bouteille quand même. Tu es malade, toi ! Ce n’est pas du lait tu sais.
- Ne cris pas si fort, je ne suis pas sourd, me dit-il, en se massant les
tempes.
- Tu le mériterais pourtant, je le sermonne.
- Je sais, je suis désolé, s’excuse t-il penaud. Moi aussi je suis désolé de ne
pas avoir été plus présent, de l’avoir laissé seul.
- Je comprends, je lui fais, en lui caressant les cheveux.
- J’ai l’impression que je vais mourir, me dit-il tout à coup. C’est horrible
cette sensation. Et ce martèlement incessant !
- Et encore tu n’as rien vu. J’espère que cela te servira de leçon, je le
sermonne une fois de plus. Espérons que tu seras en mesure de soutenir l’examen
de demain ?
- Avec les épreuves blanches que tu m’as fait passer, il n’y a aucun doute -un
vrai despote d’ailleurs. Si cette bouteille d’alcool ne m’a pas tué, ce sera toi
et tes révisions marathon, un vrai esclavagiste, se plaint Matt.
- Non, mais ! Je m’exclame, en me jetant sur lui. Il bascule et nous chahutons,
puis Mathieu reprend le dessus, je me retrouve en dessous de lui-décidemment la
position de uke me sied à merveille on dirait.
- Tu n’es plus du tout dans les vapeurs d’alcool, je le taquine. Il se venge en
mon coinçant complètement. Arrête ! Ca va tu as gagné, je rigole. Matt a
toujours été plus fort que moi de toute manière, il était toujours vainqueur
lors de nos jeux.
- Maintenant excuse toi pour m’avoir fait travailler comme un forcené et de
t’être moqué de moi, se fâche Matt, en pouffant. Il est à moitié couché sur moi,
il a enroulé l’une de ses jambes autour de la mienne et il emprisonne mes
poignets dans ses mains qu’il a remontées au-dessus de ma tête, « je suis dans
la position d’Andromède que l’on va sacrifier au kraken ». En tout cas le bain a
fait son effet, Matt n’est plus embrumé par l’alcool, là. Allez excuse-toi,
insiste t-il.
- Jamais, je réponds, entrant dans son jeu, toujours prisonnier.
- Très bien, je vais devoir te punir, me dit-il faussement menaçant. Je n’aime
pas le sourire pervers qu’il fait, d’ailleurs je ne lui jamais vu ainsi.
- En compensation du préjudice que tu m’as fait subir, j’exige ton sang,
fait-il, imitant une voix de vampire jaillissant dans la nuit. Que… Mon dieu !
Mathieu plonge son visage dans mon cou, il le mordille. Mais il est fou,
qu’est-ce qui lui arrive ?
- Mathieuuuuuuuu ! Arrête, je me rends, je me rends, je hurle. J’ai horreur
qu’on joue dans mon cou. Mais il ne m’entend pas, il continue à le mordiller.
- Trop tard mortel, me fait-il, en relevant la tête, son sourire pervers
s’élargissant, ses prunelles s’étant éclairés d’une lueur étrange. Alors là, je
n’aime pas ça du tout. Je le vois se pencher de nouveau vers mon cou et je
m’apprête à hurler, mais son visage va se poser dans l’échancrure de mon pyjama,
où ses lèvres se posent sur mon torse, je me crispe brusquement. Qu’est-ce qui
arrive à Mathieu ? Ce jeu commence à me faire peur là. Et je commence à craindre
mes réactions également. L’une de ses mains libère l’un de mes poignets et il
les emprisonne de nouveau dans une seule de ses mains et de l’autre, ouvre le
haut de mon pyjama et là, sa bouche s’empare de mon sein et le mordille.
Qu’est-ce qui lui prend ? Il est pourtant lucide, les vapeurs de l’alcool : plus
aucune trace ou presque plus. Qu’est-ce qu’il cherche ?
- Mathieu, mais arrête, tu es fou, je m’écris, surpris et je dois l’avouer un
peu excité. Mais qu’est-ce qui lui arrive ? Je sais, je sais, il doit en rester
quelque trace. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Il est pratiquement en
train de m’agresser-bon j’exagère un peu, mais… Que dois-je faire ? Matt, Matt,
attend, je m’écrie. Il cesse son activité.
- Quoi ? me fait-il, ses joues un peu plus rouge que d’ordinaire.
- Libère moi les mains, cela me fait bizarre, je lui explique. Il me fixe un
long moment puis obéit. Alors je passe mes bras autour de son cou et l’attire à
moi. J’ai un peu honte de ce que je vais faire, mais de toute manière, il n’en
aura aucun souvenir demain, j’en suis certain. Et puis j’ai la permission de
Natacha. Nous, nous fixons un long moment dans les yeux, puis j’approche mes
lèvres des siennes et ne bouge plus. A son tour Mathieu rapproche les siennes et
enfin elles s’emparent des miennes- je ferme les yeux et les entrouvrent et
répond avec passion à ce baiser. Nos langues s’effleurent passionnément,
bataillent, se quittent, puis se retrouvent.
J’ai l’impression de rêver, ce doit être ça, je dois rêver. Matt, mon Mathieu
est en train de m’embrasser, son baiser m’enflamme tout autant que celui de Fly.
Je me serre contre mon bien aimé et je sens son désir se manifester et là, ce
n’est pas une réaction automatique. Non, il faut que j’arrête ça, Matt n’est pas
dans son état normal. Enfin il l’est à demi, mais ce n’est pas une raison. Au
prix d’un suprême effort, j’arrache ma bouche à la sienne.
- Mathieu écoute, il faut que… je ne peux terminer ce que j’ai commencé,
Monsieur s’est écroulé sur moi et ronfle comme une cheminée. C’est romantique à
souhait là. Au fond, c’est mieux ainsi, je ne veux pas perdre l’amitié de Matt
pour une bagatelle. Comme journée on ne fait pas mieux. « Demain c’est la
dernière épreuve du bac et Mathieu ne trouve rien de mieux que d’essayer de se
suicider à l’alcool, sans compter que là, il va falloir que j’aille prendre une
douche parce que Matt il m’a vraiment allumé ». Heureusement pour moi : il ne se
souviendra de rien demain. Je repousse mon aimé, l’allonge confortablement et
après lui avoir embrassé le front je me lève et vais dans la salle de bain, afin
de me calmer par une bonne douche froide. Cette journée restera éternellement
gravée dans mon esprit, comme l’une des meilleures que j’ai passé. C’est étrange
j’ai comme ressenti la présence de Natacha…
A suivre …