L’aube du vampire





Titre :  L’aube du vampire
Auteur : Elfy
Chapitre : 25
Genre :  Yaoi
Couple :  Toujours Nevada et Chel.
Disclamer :  
Pas changé. Tous à moi.:    


The Organisation (Part 2)


Vincent avait quitté l’appartement silencieusement, il n’avait pas remarqué les présences, pour le moins étrange, à des points stratégiques de l’immeuble. Lentement le Daïgonite se mit à marcher, sans but précis, sa capuche rabattue sur sa chevelure argentée. Tout son être respirait la tristesse et l’abattement.
Il ne cessait de songer à sa dispute avec Alexandre. Au comportent de ce dernier. Ses sentiments pour lui étaient si puissants qu’ils lui faisaient mal. Vincent était réellement abattu. Ses pas le menèrent jusqu’à la capitale où s’étalaient échoppes et autres boutiques. Tout était illuminé. La nuit commençait à doucement étendre son manteau sombre sur la ville. Le Daïgonite se dirigeait au hasard lorsqu’il se heurta brusquement à un obstacle.
A quoi s’était-il cogné ? Il entendit un faible cri.
Il se redressa pour apercevoir au sol une jeune femme, brune. Ses yeux étaient d’un sombres plus qu’étrange. Il se précipita, se pencha et lui tendit la main afin de l’aider à se redresser.

- Je suis navré de vous avoir bousculé. Je ne vous avais pas vu, s’excusa l’argenté en l'aidant à se redresser. J’étais un peu distrait.
- Je m’en étais aperçu, répondit la jeune femme, avec un rire de gorge un peu étrange. N’ayez aucune crainte vous m’avez juste surprise, avoua-t-elle.
- Tant mieux, mais comment puis-je m’excuser d’avantage ? interrogea tout à coup le disciple d’Alexandre.
- Ce n’est pas nécessaire, je n’ai rien. De plus, vous vous êtes montré très galant en vous arrêtant, vous auriez pu comme d’autres individus continuer votre route, fit-elle remarquer de manière très appuyée.
- Jamais je n’aurais pu faire une telle chose, s’écria Vincent. Je suis réellement confus, s’excusa t-il une fois de plus. J’aimerais vraiment m’excuser de la manière dont le font les humains, continua-t-il.
- De la manière dont.., commença la jeune femme. Je vois, dans ce cas si vous tenez tant à vous excuser, si vous commenciez par m’offrir un café ? proposa la jeune femme en lui faisant un sourire charmeur.
- Euh un café ? Eh bien je dois avouer que je ne connais pas d’endroit où l’on sert du café, avoua-t-il. Et à vrai dire je n’ai pas... commença-t-il un peu gêné.
- Je comprends, vous êtes nous dirons un peu juste, fit remarquer son vis-à-vis en souriant. Allez, je vous l’offre, lui dit-elle en souriant.
- Je ne peux accepter, si vous m’offrez un café, je ne pourrais m’excuser comme il se doit. Je ne voudrais pas abuser, commença l’argenté. C’est que….
- Allez ne vous faites pas prier et puis vous m’avez bousculé et vous souhaitez vous excuser, dans ce cas la moindre des choses n’est-elle pas de faire ce que je veux non ? plaisanta-t-elle.
- Je suis vraiment désolé je ne... commença-t-il.
- Ne soyez pas si cérémonieux voyons, c’était juste une plaisanterie. N’avez-vous aucun sens de l’humour ? interrogea-t-elle.
- Sens de l’humour ? Euh... J’avoue que non du moins pas ces temps-ci, répondit-il.

Il faut avouer qu’avec la vie qu’il avait jusqu’ici mené, il n’avait pas réellement eut de temps afin de développer son sens de l’humour, si toutefois il en possédait un. Cependant la jeune femme avait l’air si gentil et agréable que le Daïgonite se dit qu’il ne ferait pas mal en acceptant.

- Très bien, j’accepte votre invitation. Je dois avouer qu’il est difficile de vous résister, avoua Vincent.
- Mais dites-moi, seriez-vous entrain de chercher à me charmer ? interrogea-t-elle, en lui faisant un clin d’œil. Sachez que cela fonctionne à merveille, avoua-t-elle.
- Je suis navré, ce n’était pas du tout mon intention, je…, commença-t-il.
- Décidément vous êtes réellement un cas à part, fit-elle remarquer.
- Voulez-vous dire que ceci est encore une manifestation de votre humour, interrogea le Daïgonite.
- Vous commencez enfin à comprendre à ce que je vois, fit la réponse de la jeune femme.

Vincent jeta un regard interrogateur à sa compagne momentanée. Décidément il était complètement imperméable à l’humour humain. Toutefois il ne fit aucun commentaire, ne souhaitant pas froisser cette mortelle. Après tout ceux-ci étaient si susceptibles parfois !

- Suivez-moi, il y a un café où celui-ci est excellent. « le Café Français », lui dit-elle, en lui prenant la main et en l’entraînant.

Vincent se laissa faire, cependant il trouva sa main d’une froideur bien étrange pour une humaine. Ce fut une sensation diffuse. Une impression de vide comme si le corps de sa compagne du moment avait été déserté par toutes substances vivantes. Néanmoins il ne chercha pas à s’appesantir plus longtemps. Il suivit celle-ci. Elle le mena au fameux café. Un serveur vint les accueillir et les mena à une table assez discrète. Les deux protagonistes s’installèrent. La jeune femme commanda deux cafés ainsi que des pâtisseries. L’argenté après s’être installé baissa sa capuche.

- Pourquoi vous dissimulez-vous ? Vos cheveux et vos yeux sont magnifiques, lui dit-elle en brûle point.
- Je n’ai pas réellement la couleur de chevelure et d’yeux adéquats pour un humain, dit-il en souriant.
- J’ignorais qu’il existait des critères de sélection afin d’être un parfait humain, dit-elle en plaisantant. Sachez que nous somme ce que nous sommes, continua-t-elle une lueur étrange dans le regard.

Le Daïgonite jeta un regard étrange à la jeune femme, se demandant si elle vivait réellement dans le même monde que les autres.

- Mais je manque à tous mes devoirs, je ne me suis même pas présenté. Je me nomme Vincent, dit-il en souriant.
- Vincent ? C’est un joli prénom. Y aurait-il un nom l’accompagnant ? interrogea-t-elle.
- Un nom de famille ? Je n’en aie pas. Les Daïgonite n’en ont pas, répondit-il simplement.
- Je vois, Vincent est amplement suffisant pour moi. Je suis ravie de vous connaître. Je suis Akiko Ambre, continua-t-elle.
- Je suis également ravi, répondit Vincent.
- Que fait un si joli garçon tout seul, dans les rues ? N’avez-vous pas une petite amie qui vous attend ? interrogea la jeune femme.
- De petite amie ? Eh bien non, je n’en aie pas, dit-il tristement.

Non, il n’avait pas de petite amie, cependant il était passionnément amoureux de son mentor qui, lui, le méprisait.

- Pourquoi faites-vous vous cette tête ? Aurais-je touché une corde sensible ? demanda-t-elle en souriant.

Vincent détourna les yeux, triste. Le serveur apporta les cafés ainsi qu’un plat de pâtisseries, qu’il déposa. Le Daïgonite regarda le café ainsi que les pâtisseries. Après avoir remercié le serveur, l’argenté se mit à siroter distraitement celui-ci tandis que la personne, qui leur avait amené leur boisson, se retirait discrètement. Son vis-à-vis demeura quelques minutes à le fixer puis sourit.

- Vous, vous êtes amoureux et cela devrait vous rendre heureux, pourtant vous êtes loin de l’être, fit remarquer la jeune femme.

Vincent releva la tête et fixa la jeune femme face à lui. Celle-ci le fixait en souriant. Dans le regard du Daïgonite on pouvait apercevoir : douleur et tristesse. Il baissa les yeux sur son café qu’il sirotait maintenant depuis un moment.

- Allons, allons ! Qu’avons-nous là ? Cette jeune fille doit être exceptionnelle pour parvenir à faire pleurer un aussi beau garçon que vous, dit-elle en souriant. Dites-moi, avez-vous envie de vous confier ? interrogea la jeune femme.
- C’est très gentil à vous mais ça ira. Ne sommes nous pas ici afin de boire un bon café et non afin d’entendre mes histoires, répondit Vincent.
- Je vous assure que cela ne me dérange pas du tout. Il est évident que si vous n’avez pas envie de vous confier je ne vous forcerais pas. Je reconnais ne pas être forcément la personne adéquate afin de le faire. Mais peut être cela sera-t-il plus facile pour vous de la faire avec une inconnu, fit-elle remarquer en faisant un sourire au jeune homme.
- Vous êtes très gentille, lui dit Vincent confiant. Mais je ne voudrais pas abuser d’avantage.
- Si vous me trouvez assez gentille, alors peut-être le suis-je assez pour que vous puissiez vous confier à moi, dit-elle en souriant. Puisque je vous le propose. Dites-moi, que se passe t-il ?

Le disciple du Doyen abandonna la contemplation de sa tasse afin de lever son regard vers la jeune femme, se demandant si s’était réellement la meilleure chose à faire. Pourtant il se décida à parler.

- Comme vous l’avez deviné, je suis amoureux cependant pas d’une jeune fille, mais d’un homme. C’est un être merveilleux, extraordinaire. Il est séduisant, majestueux, s’anima l’argenté.
- Et bien, je vois que cet homme est une perle rare, dans ce cas je ne vois pas pour quelle raison vous êtes si triste, fit remarquer Akiko. Vous devriez respirer la joie de vivre, le bonheur, être rayonnant.
- Je le devrais cependant pour mon plus grand malheur ce dernier n’a aucune confiance en moi, commença-t-il.
- Auriez-vous donné à cet homme des raisons de douter de vous ? interrogea la jeune femme malicieusement.
- A vrai dire, je dois avouer qu’au début, il était difficile me de faire confiance, je vivais en compagnie d’un individu qui ne faisait que de profiter de moi et de mon corps. Je ne cherche pas à me justifier, cependant j’imaginais qu’en étant avec lui que je me trouvais en présence de celui que j’aimais, que je vivais mon bonheur perdu, c’était idiot, j’en suis conscient et maintenant j’en paie le prix puisque l’homme que j’aime réellement me hait et pense que je suis un être capable de faire usage de son physique afin d’obtenir ce qu’il souhaite. Je suis conscient d’être une créature inférieure, néanmoins jamais je ne ferais une telle chose. Je ne peux demeurer avec un homme qui n’a aucune confiance en moi. J’aurais beau l’aimer de toutes mes forces, j’aurais toujours un doute, je me refuse à vivre ainsi, avoua Vincent, tandis que les larmes commençaient à doucement couler le long de ses joues.
- Voilà une histoire bien compliquée. Une chose est certaine, cet homme est un idiot et s’il n’est pas assez lucide afin de comprendre vos sentiments et voir à quel point vous l’aimez, dans ce cas il ne vous mérite pas, fit remarquer Akiko. A quoi bon vivre avec un individu qui n’a aucune confiance en vous.
- J’en suis conscient, malheureusement je ne peux faire abstraction de ce que je ressens. malgré son manque de confiance en moi. Pourtant la mienne lui ait complètement acquise, je mourrais pour lui, continua à se confier le Daïgonite.
- Vous savez Vincent, je vais peut être vous semblez cruelle, mais je pense qu’il est inutile d’accorder toute sa confiance à quelqu’un qui ne vous respecte pas et s’il n’a aucune confiance en vous. Son attitude vous montre que ses sentiments ne sont pas aussi réels que vous le pensez ou qu’il veut le faire croire, fit remarquer la jeune femme, enfonçant un peu plus le couteau dans la plaie. Il est inutile dans ce cas de continuer une telle relation, conclue-t-elle.

Vincent baissa la tête. Les larmes continuèrent à doucement couler. Le doute peu à peu s’installa dans son cœur. Ambre avait peut être raison. Alexandre ne l’aimait peut être pas autant qu’il avait voulu le lui faire croire.
Comment pourrait-il avoir tous deux une relation normale, s’il n’existait aucune confiance entre eux ? L’argenté aimait passionnément Alexandre, cependant il n’était pas prêt à vivre une relation basée sur la méfiance.

- Je ne peux faire une croix si facilement sur les sentiments que j’éprouve pour lui. Je l’aime à en mourir, balbutia le Daïgonite.
- L’amour, c’est un vaste sujet vous savez. Ecoutez Vincent vous êtes beaucoup trop confiant, vous devriez apprendre à vous méfier, lui conseilla Akiko tout à coup, en le fixant de manière étrange.
- J’en suis conscient, malheureusement je suis ainsi. Je pense qu’en chaque personne il y a une part de bien, avoua t-il.
- Vraiment Vincent ? Vous avez une jolie philosophie je trouve. Cet homme qui s’est servit de vous ? Pensez-vous qu’il ait également une partie de bien en lui ? interrogea-t-elle ironiquement

Le Daïgonite ne su que répondre, se demandant si Axel avait quelque chose de bon en lui, s’il n’en avait jamais eut. Néanmoins l’attitude de la jeune femme le laissait un peu perplexe. Bien qu’en quelque part son opinion n’était pas fausse, malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de la trouver cynique.
Les réflexions de l’argenté furent interrompues par une main posée sur la sienne. Il eut un étrange frisson.
Quelle étrange sensation... Cette impression il l’avait déjà ressentit… avec Axel. C’était comme cette peur qui insidieusement qui se glissait en vous. Cependant Vincent n’eut pas l’occasion de s’appesantir sur cette sensation.
La jeune femme avait posé doucement sa main sur la sienne, Vincent réprima le frisson qui lui courait le long de l’échine puis leva des yeux humides vers elle.

- Vincent vous êtes un être très sensible, je suis navré si je me suis montrée un peu brusque. Mon comportement doit s’expliquer en raison des épreuves que j’ai subit. Ne croyez pas que je cherche à jouer les victimes. J’ai apprit des mes erreurs. La vie s’est chargée de me faire comprendre que le seul moyen de s’en sortir est de ne compter que sur soi-même et ne jamais attendre l'aide d'autrui quel qu’il soit, expliqua la jeune femme une lueur étrange dans le regard. Allons, nous n’allons pas tomber dans la paranoïa, ironisa-t-elle. Vous savez quoi, vous devriez allez laver ce joli visage, ensuite je vous emmènerai visiter la ville afin de vous changer les idées ? Qu’en dites-vous ? proposa-t-elle.
- Vous êtes si gentille avec moi. Je sais que vous avez raison, je ne vais pas me morfonde, alors que je suis venu ici afin de réfléchir à ma situation, veuillez m’excuser, dit-il en se levant.

La jeune femme le regarda se diriger vers le comptoir, sans doute afin qu’on lui indique où se rafraîchir. Elle eut un sourire, puis celui-ci disparu tandis que son regard changeait brusquement et devenait froid, sérieux. La lueur, s'y reflétant, ne disait rien de bon tandis qu'un sourire malsain étirait ses lèvres. Après le départ de Vincent, elle demeura quelques secondes à fixer l’endroit où venait de disparaître le Daïgonite, puis froidement elle s’incisa le poignet. Lentement le sang perla, puis elle retourna celui-ci au-dessus de la tasse de café et y laissa tomber une goûte, un sourire étrange étirant ses lèvres. La perle carmine troubla un instant la surface limpide du liquide avant de disparaître au fond de la tasse pour ensuite redevenir normal. Tout ceci se déroula dans un laps de temps si court, si infime que l’on se demandait si réellement l’on n’avait pas été le jouet d’une illusion.
Quelques longues secondes plus tard, Vincent réapparut, frais, souriant, paraissant avoir retrouvé son entrain.

- J’espère ne pas vous avoir fait attendre ? interrogea l’argenté.
- Peut-t-on reprocher à un homme tel que vous de s’attarder afin de se faire beau ? plaisanta la jeune femme.
- Suis-je dans le vrai ou vous êtes en train de me complimenter. Serait-ce... Comment disent les humains... Une tentative de séduction ? demanda en souriant Vincent.
- Quel dommage, je suis découverte. Cela ne coûte rien de tenter sa chance, dit-elle en riant. Bien que je sache que je n’ai aucune chance, continua-t-elle.

L’argenté se mit à rire. C’était un rire agréable, cristallin. Depuis qu’il avait quitté son cher Alexandre s’était la première fois qu’il se permettait de rire.

- Savez que vous avez un rire adorable ? continua-t-elle.
- Je vous en prie cessez, dit-il les joues toutes rouges.
- Vous rougissez Vincent ! Alors cela existe encore, c’est vraiment touchant, dit-elle en souriant « c’est écœurant, cette confiture de bons sentiments me rend malade »

Afin de se donner une contenance, l’argenté saisit la tassé de café, dont il avala une grande gorgée, néanmoins il l’éloigna de ses lèvres et la reposa en grimaçant.

- Quelle horreur, je suis désolé mais ce café a un horrible goût, dit-il en continuant à grimacer.
- Vraiment ? C’est sans aucun doute dû de la température. Le café froid n’a pas vraiment bon goût, dit-elle en souriant.
- Vous avez sans doute raison, allons marcher afin de faire partir le mauvais goût de cet horrible café, sans vouloir vous vexer, continua-t-il.
- Oui allons-y, dit-elle un sourire étrange étirant ses lèvres.

La jeune femme avait fait signe au jeune homme qui les avaient servit. Ce dernier avait apporté l’adition que cette dernière paya. Tandis que Vincent prenait la direction de la sortie, il se sentit étrange. Sa vue commença à se brouiller tout d’un coup tandis qu’une faiblesse se faisait sentir au niveau de ses jambes.
Que lui arrivait-il ?
Que se passait-il ?
Etait-ce cet horrible café qui avait du mal à passer ?

- Vincent vous ne vous sentez pas bien ? interrogea la jeune femme qui semblait l’avoir réalisé.
- C’est étrange je ne me sens un peu fébrile, j’ai la sensation que... commença-t-il.

Avant d’avoir pu en dire d’avantage, il se sentit partir, il vit la jeune femme qui le fixait de manière étrange. Une sensation de malaise le saisit. Elle demeura sans bouger durant quelques instants. Puis, lentement, elle s’avança vers lui. Plus elle avançait et plus la sensation d’inconfort se faisait plus forte.

- Que vous arrive t-il Vincent ? Auriez vous du mal à tenir sur vos jambes ? demanda-t-elle.

Le Daïgonite cru discerner comme une notre de moquerie dans la voix d’Akiko. Il tenta de lever les yeux vers elle, mais c’était comme si tout son corps refusait d’obéir. Cette dernière fit un pas de plus. Il ressentit une aura froide. L’instinct de l’argenté lui indiquait que la situation n’aller pas tarder à se gâter.

- Ce n’est rien, ce doit être une légère indisposition dû la situation. A moins que se ne soit le café qui ait du mal à passer. Ne vous inquiétez pas, je suis certain que j’irais mieux dans quelques minutes, rassura-t-il, en tentant de lever un regard confiant vers elle.

Les soupçons de Vincent se confirmèrent lorsque son regard rencontra celui d’Akiko, une sueur froide commença à lentement glisser le long de son échine. Ce regard il le connaissait. Dénué de sentiments, une complète indifférence. D’une froideur à vous glacer le sang dans vos veines. Ce regard coupant tel une lame de rasoir. Ses lèvres étaient étirées en une grimace presque cruelle.

- Je t’avais pourtant prévenu petit Daïgonite, tu es beaucoup trop confiant. Ce n’était pas un avertissement en l’air, dit-elle en faisant un sourire franchement cruel en utilisant le tutoiement.
- Mais…, commença Vincent.
- Ne jamais faire confiance à autrui. Ta mère ne t’a jamais apprit qu’il était imprudent de suivre un étranger, même si en l’occurrence il se trouve que c’est une belle étrangère ? Pauvre petit Daïgonite idiot, tu es tombé dans mon piège la tête la première, et je suis certaine qu’une fois ton maître au courant de ta situation, il viendra de lui-même nous rendre visite, déduit-elle en ricanant.
- Un piège ? Mais pour quelle raison faites-vous cela ? Que voulez vous ? tenta d’interroger le Daïgonite.
- Quelle question idiote ! Je le fais juste pour le plaisir. Je dois reconnaître que l’appât du gain n’est pas négligeable dans cette affaire, ricana-t-elle. Sache que j’ai été engagé afin de prendre contacte avec toi et uniquement cela. Tu ne sembles pas assez important à leurs yeux afin de susciter l’attention de ceux qui me payent. Tu n’es qu’un appât, Celui qu’ils veulent c’est le Roi, continua-t-elle.
- Nevada ? Pourquoi le cherchez-vous ? Qui sont ceux qui vous payent ? interrogea farouchement l’argenté.
- Je n’ai aucun compte à te rendre, cependant sache que ceux qui me payent sont bien plus puissants que ne pourrait l’être ton roi, expliqua-t-elle.
- Nul ne peut être plus puissant que notre Roi, ne pensez pas avoir gagné simplement en raison de ma légère indisposition. Pensez-vous que je laisserais lui faire du mal sans réagir ? s’écria t-il.
- Dans l’état qui se trouve être le tien, je doute que tu puisses tenter de l’avertir ou de le sauver. Il est désormais trop tard Daïgonite. Tu ne seras plus de ce monde. Dans tes veines circule un poison qui te tueras assez vite et tu ne pourras plus rien faire, d’ici trente minutes tous tes nerfs seront paralysés, ton sang entrera en ébullition. La douleur sera si insupportable que tu ne pourras plus supporter la circulation de celui-ci dans tes veines, si bien que tu n’auras d’autre choix que de te les sectionner afin d’évacuer cette douleur.
- Vous ignorez réellement qui je suis, ce que je suis, rétorqua Vincent.
- Aussi puissant sois-tu, avec toute la volonté du monde tu ne pourras rien. Il n’existe aucun antidote contre ce poison qu’est mon sang. Ta mort surviendra en moins d’une heure, expliqua-t-elle.
- Pourquoi tant de cruauté ? demanda Vincent, vacillant. Je ne me laisserais pas faire, vous ne gagnerez pas, tenta-t-il de se rebeller.
- Comme je te l’ai dit je n’ai rien contre toi, cependant j’ai un petit défaut, je suis foncièrement mauvaise, cela me procure beaucoup de plaisir de faire souffrir. Mais je dois dire qu’il m’arrive d’avoir pitié et d’abréger les souffrances de certaines de mes victimes, néanmoins à toi je tai réservé un traitement particulier. Je désire que tu souffres, se sera une longue agonie. Je ne supporte pas les êtres faibles tels que toi. Si tu savais le calvaire qu’à été le mien à t’écouter pleurnicher sur ton amour perdu. J’en étais malade. Je me suis retenue de justesse de t’égorger afin que tu te taises. Pauvre Daïgonite trop confiant, décidément il faudrait que tu apprennes à te méfier, mais maintenant il est trop tard. Ta fin est proche, mes commanditaires seront satisfaits, dit-elle en ricanant. Mon maître sera content de moi.

Des sueurs froides glissaient le long de son échine, sa vue se troublait de plus en plus. Cependant il était hors de question de laisser cette chose s’en tirer, et mettre la vie de son Roi, de son frère en danger.
Que pouvait-il faire ?
Il était faible, sans le moindre pouvoir. De plus cette femme venait de l’empoisonner.
Quelles étaient ses chances de parvenir à tenter quelque chose ?
Il n’avait pas tenu deux secondes face à Alexandre durant les entraînements. Que pouvait-il faire face à une guerrière qui faisait usage d’armes illégales. Alexandre lui répétait souvent qu’il n’extériorisait pas assez ses pouvoirs, que ceux-ci étaient grands mais qu’il ignorait comme les utiliser. Comme il aurait aimé savoir les utiliser en cet instant... Le Daïgonite se sentait de plus en plus étrange, le sang de la jeune femme de toute évidence agissait très vite. Il fallait cependant qu’il trouve une solution. Malheureusement à cause de la confusion dans laquelle il se trouvait, il lui était impossible de raisonner correctement. Pour Vincent, il semblait être trop tard. Un genou posé au sol, une douleur au niveau de la poitrine, signes d’un début de souffrance qui risquait d’être vraiment longue et aller en augmentant. Il porta sa main à sa poitrine, le souffle court. Il se sentait de plus en plus étrange. Il ne ressentait pourtant pas encore les effets de brûlures dont lui avait parlé la jeune femme. Néanmoins son cœur battait violemment, son sang bourdonnait dans ses oreilles. Son torse se soulevait spasmodiquement. L’argenté avait la sensation d’avoir couru un marathon. Il ne comprenait pas, il sentait juste cette rage folle qui montait en lui. Son corps se mit à irradier, tandis que ses ongles jaillissaient, ses yeux s’illuminaient d’une lueur étrange et que de fines ailes constituées de membranes de couleur carmines jaillissait de son dos. Un cri de bête blessée monta de sa gorge. Ses yeux avaient pris un aspect étrange, une lueur démente y dansait.

- Comment as-tu osée Femelle ! Pourquoi m’as-tu sortit de mon sommeille ? dit-il d’une voix complètement changée.

Akiko paru surprise par le changement d’attitude du Daïgonite. Néanmoins elle parue se reprendre bien vite.

- Intéressant ? Apparemment mes commanditaires n’étaient au courant, je vais devoir les en informer au plus vite, fit-elle remarquer.
- Crois-tu que je vais t’en donner le temps ? avertit Vincent.

Avant que la jeune femme n’ait pu rétorquer, le Daïgonite avait foncé à une vitesse époustouflante vers son ennemi. Il la percuta de plein fouet, la saisit à la gorge et y enfonça ses ongles faisant jaillir le sang comme s’il voulait lui arracher la jugulaire. Ils traversèrent le mur qui explosa sur leur poussée. Les deux antagonistes terminèrent dans la rue, sous le regard ébahis et les hurlements des passants. Le serveur pétrifié fut incapable de faire le moindre mouvement. Ce couple plus qu’étrange se livrait un combat sur le trottoir. Plus exactement un Vincent déchaîné, furieux massacrait une Akiko encore sous le coup de l’attaque surprise. Sa main aux ongles meurtriers s’éleva, perfora la poitrine. Avec une froideur peu commune chez lui, il saisit le cœur et l’arracha. Vincent exécuta cette tâche avec une délectation et une rage dont personne ne l’aurait jamais cru capable.

- Tu ne toucheras pas à mon roi. De plus je ne supporte pas que l’on me provoque ! avertit-il en arrachant l’organe et en le broyant.

Du sang éclaboussa son visage. Ce fut la panique totale. Les passants hurlèrent en voyant l’horrible spectacle. Les cris résonnèrent dans l’esprit de l’argenté semblant le rendre encore plus furieux. Il disparut de l’endroit où il se trouvait et réapparu presque immédiatement devant une jeune femme qui hurlait. Il la saisit à la gorge et leva la main afin de l’égorger. La dernière heure de cette malheureuse semblait être arrivée. La puissance ou la chose qui s’était éveillés en lui semblait avoir annihilé sa raison, Vincent ne faisait plus de différence entre un ennemi, ou un ami. Ses notions de bien et de mal étaient, semble-t-il, complètement faussées. Seul demeurait son désir de protéger Nevada et peu importe ce qu’il devait entreprendre afin de réussir sa mission. S’il devait pour cela détruire l’univers il le ferait…
Alors que le Daïgonite s’apprêtait à frapper la femme, une voix retentit.

- « Vincent ! »

Dans une lumière presque éblouissante, Alexandre apparu face au Daïgonite. Celui-ci surpris, suspendit son geste, puis demeura de longues secondes immobiles. Son subconscient semblait prendre peu à peu en compte la donne qu’était cette apparition.

- Vincent ! Que fais-tu ? Lâche immédiatement cette pauvre femme ! Ce n’est pas toi, tu es bon tu ne ferais jamais de mal sciemment. Cette pauvre malheureuse n’y est pour rien. Veux-tu continuer à te souiller en commentant un autre meurtre ? Ne sali pas ton âme, lui dit-il.

Le Daïgonite fixa Alexandre, puis la femme qu’il tenait à bout de bras, les paroles du Doyen paraissaient graduellement s’acheminer en son esprit. Au bout de quelques secondes, il la relâcha. Puis, lentement, il se dirigea vers l’homme qu’il aimait et que quelque soit la forme que pouvait être la sienne ses sentiments étaient toujours aussi forts.

- Alexandre, balbutia-t-il d’une voix au timbre étrange.
- Vincent, que s’est-il passé pour que l’on t’ait forcé à extérioriser ce pouvoir, interrogea-t-il.
- Alex, répéta-t-il.

Il fit un pas, puis un autre. Il tendit la main comme s’il allait frapper Alexandre. Ce dernier ne broncha pas parfaitement conscient que jamais il ne lui ferait de mal. Son seul désir était de ramener Vincent, mais pour cela, il fallait déjà parvenir à calmer cette autre personnalité qui venait de s’éveiller en lui. Le brun leva la main afin de saisir celle de son aimé, il n’en eut malheureusement pas le temps. Une détonation retentit. Vincent poussa un hurlement de bête blessé tandis que ses vêtements commençaient à se tâcher de sang.

- Vincent non ! hurla Alexandre.

Après un nouveau cri, Vincent déploya ses ailes et s’envola, laissant une traînée de sang dans son sillage.

- Vincent ! cria Alexandre.

Le Daïgonite ne l’entendait plus. Il disparut de la vue du père de Nevada. Furieux ce dernier se retourna vers le responsable, qui se trouvait être le serveur qui sortit de son abrutissement, avait cherché à se défendre. Prit de panique en voyant la créature menaçante qu’était devenu le disciple d’Alex. Le Doyen lui jeta un regard si froid, si furieux que ses jambes fléchirent et se dérobèrent sous lui.

- Mortel sans cervelle, qu’as-tu fais ? interrogea-t-il tandis que son regard s’incendiait, faisant trembler le serveur. « Je te retrouverais attends-moi Vincent ! »

Alexandre disparu de la vue de tous ceux présents, ayant cependant encore du mal à croire à ce qu’ils avaient vus.
Dans le café la stupeur et l’horreur était de mise. Mais pour un certain serveur, les choses ne paraissaient pas vouloir s’arrêter avec le départ d’Alexandre. Une peur irraisonnée le saisit, il fut incapable de bouger et ainsi prendre ses jambes à son cou, surtout lorsqu’il vit la jeune femme que venait de tuer Vincent sous les yeux des passant, commença à remuer. Il vit les bouts de chairs et d’organes épars se mettre à tressauter. Les nerfs sectionner se ressoudèrent, le cœur qui avait été écrasé se reforma, se mit à tressauter comme s’il se déplaçait seul et se replaça dans la cage thoracique. La plaie se referma. Le serveur n’eut pas la force de hurler lorsqu’il vit la jeune femme se redresser lentement.

- Eh bien ! Il n’y est pas allé de main morte, ce sale petit Daïgonite. Je réfléchirais la prochaine fois avant de menacer son roi. Vincent le Daïgonite est insignifiant, cependant cette seconde personnalité est particulièrement intrigante. Sa puissance dépasse la mienne de toute évidence. J’ai bien fait de l’empoisonner car je ne suis pas certaine de pouvoir m’en sortir vivante si un second affrontement à lieu.

Le serveur ne parvenait toujours pas à bouger. Il tremblait de tous ces membres. Il ne pouvait qu’allonger un doigt accusateur vers la jeune femme en bégayant.

- Vous, vous.. vous êtes un dé…, commença t-il.
- Un démon c’est exact ! Qui de plus ne peut pas se permettre de laisser un témoin en vie, je vais devoir vous réduire au silence, dit-elle en faisant un sourire cruel.
- Vous ne pouvez pas faire ça. Je vous jure que je ne dirais rien, promit le serveur.
- J’ai apprit une chose au cours de mon existence : ne jamais accorder sa confiance à qui que se soit, dit-elle en souriant.

Le serveur n’eut pas l’occasion de demander d’autres explications. Ce furent juste les sensations. D’engourdissement, léger picotement. Puis cette humidité. Pour ensuite voir tout son paysage teinté de rouge…..
Satisfait la jeune femme quitta le restaurant.

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Vincent volait, sans savoir où il se rendait. La douleur de cette blessure associée à la souffrance que procurait ce poison dans ses veines, l’empêchait de se diriger correctement. Pourtant il devait continuer. Prévenir Nevada devenait vital. Il devait protéger son Roi. Malheureusement, incapable de tenir le cap, ses ailes le lâchèrent, il chuta lourdement et alla s’écraser dans une ruelle, dans un bruit quasiment infernal. Le Daïgonite poussa un léger gémissement avant de tenter de se redresser. Son ouïe n’enregistra que des voix.

- As-tu entendu ? interrogea une voix. Ca venait de la ruelle.

Vincent n’entendit pas la suite, il fut absorbé par le néant.
 


A suivre …