Au détour d'un chemin ...
( Saiyuki )





Titre :  Au détour d'un chemin...
Auteur : Ten'shi
Chapitre :
Genre : Yaoï, Romance, Lime Soft ( lemon par la suite … )
Couple :  Gojyo/Sanzô
Disclamer :  Bah les personnages de Saiyuki ne m'appartiennent toujours pas…Mais j'espère toujours !


Vie éphémère !

Une ombre, adossé à une fenêtre regardait avec mélancolie, un ciel gris peuplé de minuscule filament d’eau. Cigarette fumante à la bouche, seul le silence régnait autour de lui. Rien ne semblait bouger dans les environs, pourtant trois autres silhouettes se dessinaient dans la pièce. Une étendue sur un grand, ne faisant aucun mouvement, une autre étant assise sur une chaise, le buste allongé sur le même lit, visage engouffré dans ses bras et la dernière debout dans un coin de la pièce, semblant observer la scène avec aphasie et inquiétude.

L’ombre se releva alors soudainement et dans une voix soucieuse mais se voulant détachée, s’adressa à l’homme adossé au mur.

- Il faut que je prenne l’air… Envoie moi Hakuryu s’il y a le moindre changement !

- Haï! Mais ne t’éloigne pas trop Gojyo…Ils ont dit qu’il pouvait se réveiller d’un moment à l’autre !

Le Kappa n’entendit pas la dernière réplique de Hakkaï ou fit semblant de pas l’entendre, ayant quitté la chambre. Il s’avança dans les couloirs peu éclairés, se dirigeant au hasard, sans réellement avoir un but précis. Il avait simplement ressentit le besoin de sortir de la pièce, pour ne pas hurler de rage devant cette impuissance qu’il ressentait. Silencieux, il marcha plongé dans ses pensées…

Trois jours, trois jours que cette pluie règne en maître dans le ciel, trois jours que nous sommes enfermés dans cette pièce, trois jours que nous nous morfondons d’inquiétude pour ce bonze peu orthodoxe… Trois jours ou je ne sais plus donner de la tête pour ne pas hurler de rage, contre ce blond qui joue la belle au bois dormant… Trois longs jours… Pourquoi ne suis-je pas arrivé à temps ? … Pourquoi n’ai-je pas eut le temps de le protéger ? …

Trois Jours auparavant !

Une agitation régnait dans le véhicule qui roulait depuis maintenant heure à présent. Les quatre compagnons, après un copieux petit déjeuné, surtout pour le saru, avaient quitté l’auberge assez rapidement, se remettant en route pour leur mission. Et comme d’habitude, Gojyo et Gokû se chamaillaient à propos d’une possibilité de triche. Et comme toujours, Sanzô fit une intervention musclée pour arrêter tout ce bruit, et ceci, bien entendu, aidé de son arme fétiche, son revolver. Et Hakkaï, conduisant la voiture, s’amusait silencieusement de la scène. Bref, une nouvelle journée banale dans la vie de nos héros.

Enfin, c’était sans compter ce rocher au milieu de la route, le freinage brusque de Hakkaï, et les choques douloureux qui suivirent ce changement un peu brutal de conduite. Sanzô qui venait juste de reprendre sa place, put observer le par-brise de la jeep d’un peu plus prêt. Gokû lui put voir en détail le coude de Gojyo qui lui admirait avec un peu de désinvolture un pied de saru. Chacun se remettant de ces émotions, ce fut le bonze qui fut le premier à réagir. Et évidemment, ce ne fut pas une réaction amicale. Le blond attrapa le jeune homme pas le col, le menaçant de son arme.

- Bordel Hakkaï tu nous as fait quoi là?

- Je nous ai évité un choque plus dur !

Il montra le monticule de pierre en plein de milieu de la route. Suivant la direction indiquée, le bonze lâcha sa victime, avant de descendre de la voiture, visiblement très énervé. Il se tourna vers ses compagnons de route pour déverser sa colère.

- Non mais je rêve ! Qui est l’idiot qui a osé foutre un rocher en plein milieu de la route … Non mais il faut être…

- Sanzô… Coupa Gokû avec grand sérieux.

- Quoi ? Lança le bonze avec toujours autant de colère.

- Je sens du sang !

L’annonce eut pour effet de calmer le Blond et faire sortir les deux autres de la voiture, chacun regardant le saru pour voir d’où venait l’odeur. Répondant à leurs regards interrogateurs, le jeune garçon désigna d’un geste de la main le Nord, un petit bois comme il y en avait temps dans le coin. Le bonze, pour s’assurer à vive voix de la certitude de l’information, interrogea le singe.

- Tu es sûr !

- Haï

- Alors on y va ou on se tape le discute…Parce que si c’est cela, je demande à Hakkaï de faire du thé.

- Urusaï Kappa pervers… C’est pas le moment !

- Et bien, si on ne peut même plus faire de l’humour…où va le monde !

- Allons-y ! Temporisa Hakkaï, histoire de calmer la situation avant que ça dégénère en bataille rangée.

Sur ces mots amplis de sagesse, la petite compagnie se mit en route vers le lieu indiqué par l’adolescent…

Aujourd’hui !

La silhouette mi-allongée sur le lit se redressa lourdement, le visage à demi-ensommeillé, elle scruta la pièce pour faire un rapide bilan du lieu où il se trouvait. Puis, se souvenant de tout, elle prit la parole. La voix encore ensommeillée donnait tout de même la sensation qu’elle était inquiète.

- Ne, Hakkaï… Où est Gojyo ?

- Partit se dégourdir les jambes !

- Ah !…D’accords…

Son visage s’assombrit, en même temps que ses perles noires se posèrent sur la silhouette immobile qui était sur le lit.

- Hakkaï, redit moi ce que le médecin à dit… Onegaï…

- Que tout était revenu en place, l’hématome s’est résorbé et en conséquence, il devrait bientôt se réveiller…

- Demo…Il a dit ça hier et y ‘a toujours pas de changement…

- Gokû patiente encore un peu… Tu crois pas que c’est une blessure comme cela qui va tuer notre bonze légendaire.

Tentant de faire de l’humour à la Gojyo, le brun essayait de rassurer le saru, même si lui s’inquiétait également pour le blond.

- Oui, tu as raison…

Il laissa un sourire enfantin envahir son visage, rassuré par les paroles de Hakkaï. Pendant ce temps, le kappa atteignait le hall du bâtiment. Toujours plongé dans ses pensées, il décida que le temps ne se prêtait pas à une ballade solitaire, il se posa donc sur un des fauteuils, avant de se rallumer une cigarette. Laissant sa tête basculer sur le bord du siège, il regarda les lumières tout en expirant la fumée de cigarette.

- Tsss, y’a pas idée de se mettre dans des états pareils…

Il se redressa, avant de poser ses bras sur ses jambes, son regard se plongeant sur le sol, admirant avec nonchalance le design.

- Mais pourtant… Oui pourtant… J’aimerais…être à sa place…

Trois jours auparavant !

Atteignant la forêt, les quatre acolytes pénétrèrent dans les lieux avec toute la méfiance qu’ils devaient avoir dans ce genre d’actions. Marchant avec observation et calmes, ils s’enfoncèrent toujours plus dans le bois. Et avant qu’ils ne sentent le piège se refermer sur eux, les quatre voyageurs se retrouvèrent encerclés par de nombreux Youkaï. Amusés par cela, les missionnaires se préparèrent à affronter, ce qui semblaient pour eux, un affrontement de routine.

Mais là encore, c’était sans compter le nombre croissant de leurs assaillants. Repoussant les attaques, tuant le plus grand nombre d’ennemis, chacun à sa façon se mettait l’ouvrage. Gojyo avec son shakujo, s’amusait comme un adolescent avec un nouveau jouet, comme Gokû et son nyoïbo, par ailleurs. Hakkaï usait de son Ki et Sanzô de son arme. Et ainsi chacun lutta à sa manière. Et repoussant toujours et encore le nombre de Youkaïs qui ne cessait de monter. Commencent à perdre le rythme, certain échappèrent au coup meurtrier de telle ou telle arme.

Et ce fut cela, qui entraîna l’équipe dans un affolement totale. Un Youkaï, après avoir échappé à un jet déferlant de Ki, se précipita jusqu’à Sanzô, lança au même moment une sorte de lance sur ce dernier. Gojyo et Gokû voyant la scène se précipitèrent en direction du bonze, mais ils ne furent pas assez rapide, seul le Youkaï fut stoppé, la lance transperçant le buste du blond qui s’écroula une minute plus tard. Ne pouvant pas atteindre Sanzô qui était blessé, Gokû dans un excès de rage brisa son contrôleur et massacra avec violence tous les assaillants qui se trouvaient sur la scène. Pendant ce temps, Hakkaï se précipita vers le bonze pour s’assurer qu’il était encore en vie…

La bataille fut vite achevée, mais la satisfaction due à la victoire était absente. Les trois hommes veillant sur un corps inconscient. La décision fut vite prise, étant donné que Hakkaï n’avait pas les ressources nécessaires pour soigner une telle blessure. Le corps inerte du bonze fut mit dans la jeep avec le plus grand soin, et ils partirent en quête d’un hôpital. Une chance pour eux, la ville n’était pas très éloignée. Le Blond fut donc prit vite en main. Mais l’inquiétude restait présente dans le cœur des trois compagnons, surtout dans un en particulier…Et comme pour agrémenter cette scène, la pluie vint s’inviter à l’action, amplifiant par la même occasion la mélancolie des amis…

Aujourd’hui !

Un gémissement suivit d’un mouvement. Deux actions presque anodines qui firent s’exciter le saru. Hakkaï tenta bien entendu de le calmer, mais ce fut en vain et ce dernier ne lui en voulait pas, comprenant parfaitement la réaction du garçon. Instinctivement, il se rapprocha du lit. Un autre mouvement et deux prunelles violines firent honneurs de leurs présences. Gokû qui ne put contenir sa joie bien longtemps, plongea sur Sanzô, se lova dans ses bras, prononçant son nom avec une joie certaine.

- Baka Saru…Lâche-moi ! Tu me fais…

- Demo…Sanzô…

- Gokû! Laisses respirer !

- Anô…Haï…

Déçu, mais tout de même heureux que le bonze soit enfin réveillé, l’adolescent s’écarta de ce dernier. Le fixant, il semblait ne pas vouloir le quitter des yeux, comme s’il craignait qu’il se rendorme si jamais il ne le regardait plus. Voyant le regard interrogateur de Sanzô qui ne semblait pas tout comprendre à ce qu’il se passait devant lui, Hakkaï reprit la parole.

- Gokû…Va chercher Gojyo s’il te plait…Et dit lui pour Sanzô!

- Demo…

- Gokû…

- Haï!…

A regret le saru quitta la pièce, et ce ne fut pas sans mal. Mais quand la porte se referma derrière le garçon, Sanzô ne perdit pas de temps et interrogea son vis-à-vis.

- Alors… C’est quoi le délire ? Et je fais quoi dans ce lit ?

- Soka !… Tu te rappelles l’embuscade dans le petit bois ?

- Un signe positif de la tête permis au Youkaï de continuer.

- Et ben tu…

Durant l’explication de Hakkaï, Gokû finit par atteindre le hall de l’hôpital et ainsi retrouver le demi-youkaï dans une étrange position. Silencieux, il l’observa un instant avant de finalement faire remarquer sa présence à ce dernier.

- Gojyo…

Le kappa ne bougea pas, ne semblant pas l’avoir remarquer, enfin, c’est ce qu’on aurait pu penser si la voix de l’interpellé ne s’était pas élevée.

- Lâches moi le saru…

- Ne m’appelle pas Saru…

Rétorqua l’adolescent avant de continuer.

- Et je suis venu ici pour te dire que Sanzô s’était réveillé!

A ces mots, le jeune homme se redressa et fixa, et poussa un cri.

- Nani ? Tu ne pouvais pas le dire plutôt !

Réveillé! Sanzô est réveillé… Enfin … oui, enfin…

Le Kappa se leva et partit précipitamment en direction de la chambre du blanc, laissant Gokû et sa stupéfaction un peu en arrière. Il ne mit pas beaucoup de temps pour arriver devant la porte. Mais arrivé devant, il se stoppa. Main sur la poigné.

Me calmer ! … Je dois me calmer !…Ils ne doivent rien voir ! …Il ne doit rien savoir !

Gojyo poussa alors la porte, essayant de prendre un air détendu. Et comme à son habitude, son entrée fut argumentée par une prise de parole assez sanglante.

- Alors Monsieur la belle au bois dormant, on a enfin décidé de rejoindre les mortels !

- La ferme kappa pervers !

- Ô mais notre bonze national à l’aire de mieux se sentir aujourd’hui !

Il va bien…Alors pourquoi mon cœur est-il toujours aussi serré?… Pas grave !…Il va bien !

- Crève !

L’arme dans un geste presque automatique se pointa sur le demi-youkaï. Laissant un rire s’esclaffer, Gojyo s’alluma une clope, chose qui augmenta la colère de Sanzô.

- Gojyo ? Tu as vu Gokû? Je te l’ai envoyé!

Coupa Hakkaï, jouant une nouvelle fois les modérateurs avec un air amusé.

- Ouai…J’ai vu le gamin ! Il ne devrait pas tarder, il était derrière moi !

Et comme pour prouver ces mots, le nommé fit son intrusion dans la chambre, pestiférant conte le kappa.

- Putain Gojyo qu’est qui t’a prit de partir en courant ! …Tu aurais pu m’attendre !

- La ferme le saru ! Tu t’es ramolli, c’est pour ça que je t’ai semé si facilement !

- Ne m’appelle pas saru…Et je ne me…

Gojyo n’entendait plus Gokû brailler, son regard s’était posé sur Sanzô qui s’affairait à contenir une colère, et en même temps un amusement. Le kappa posa un regard rassuré sur ce dernier, esquissant un léger sourire. Hakkaï assistait amusé par la scène voyant le regard du demi-youkaï, remarquant surtout que tout s’arrangeait finalement !

On peut dire que tu me causes de sacré soucis Genjyo Sanzô… Mais merci de t’être réveillé… Trois jours !… Trois jours que j’attends cela !… Les trois jours les plus longs de ma vie !…

A suivre …