Le troubadour de la Mort
Titre :
Le troubadour de la Mort
Auteur : Myushi
Chapitre : 03
Genre : Yaoï. Fantastique / Intrigue / Action.
Résumé : Résumé : Londres, de nos jours. Les jours où Jack the Ripper
(Jack l’éventreur) sont révolus depuis longtemps. Le calme règne en ville. Pas
de gros crime pour la police. Mais la paix est de courte de durée. Le 21ième
siècle commence et l’atrocité avec. A peine plus d’un siècle nous sépare des
meurtres en série de Jack. Et pourtant, la ville se retrouve à nouveau plongé
dans la peur. Des crimes étranges sont produits. Chaque nuit, un corps est
retrouvé. La gorge tranchée, le sang vidé. On parle d’un nouveau Jack. Mais de
l’éventreur, on le nomme l’égorgeur. Ainsi depuis trois semaines, en titre du
Times, nous lisons : Nouveau meurtre de Jack the Bloodsucker.
Pensée
Disclamer : Tous les personnages sont à moi
Vérité Post-Mortem
Nicholas
tourna brusquement la tête vers la porte qui venait de rompre, pour découvrir,
avec horreur, un visage loin d’être commun… « Je t’ai trouvé… » Avait sifflé
l’inconnu tout en arrachant le dernier morceau de la porte qui faisait rempart
afin attraper la serrure et entrer dans la pièce…
*****
Trois jours plus tôt, Le Caire, Egypte.
L’aurore arrivait à son terme. Peu à peu, la nuit s’installait. Tout semblait
calme dans les petites ruelles du Caire. Seul les habitants du coin semblaient
s’activer avant d’aller rejoindre leur demeure ou tout simplement faire ce
qu’ils avaient à faire. Kent aimait ce moment de la journée. Quand le jour
disparaissait pour laisser place à la nuit. Dans ces moments là, il se
retrouvait seul… Et c’était ce qu’il appréciait. Comme tous les jours, le brun
venait de quitter son hôtel, attrapant sa veste de daim noir et sa petite
sacoche de cuir sombre. Il se dirigea vers l’Est de la ville. Il était habitué à
se rendre dans un petit quartier pour s’installer à un bar qui ouvrait jusqu’à
vingt-trois heures. C’était sa petite routine lorsqu’il était en égypte. Il
avança ainsi avec calme, sans regarder où il allait, marchant à l’instinct,
connaissant le chemin par cœur. Il devait d’abord aller tout droit, ensuite, à
droite, puis, après une longue ligne droite, il fallait tourner à gauche avant
d’arriver sur une place typique. Le côté pittoresque des lieux attirait le
chercheur, ou plutôt, attisait la soif du scientifique qui était en lui.
Arrivant au petit bar, il releva son bras pour finir par le glisser dans sa
poche. Il en sortit une petite gousse qu’il ouvrit en une pression pour enfin
l’observer.
- 18h15… J’ai mis mon temps… » Murmura l’homme tout en cherchant dans son autre
poche son paquet de cigarette.
Ce constat fait et son paquet trouvé, il rangea sa montre avant d’allumer le
bâton de nicotine tout en reprenant sa marche. Il se dirigea directement vers le
petit bar où il s’installa à l’extérieur. Le temps était doux, même s’il sentait
la fraîcheur l’envahir peu à peu. Mais c’était coutumier, donc, sans prêter
attention à cela, il se contenta de commander un thé à la menthe avec une
assiette de légumes. Le serveur, qui à présent était habitué à le voir, lui
dédia un fin sourire avant de s’incliner doucement.
- C’est toujours un plaisir de vous voir m’sieur Abbey. Comment s’est passée
votre journée aujourd’hui ? » Demanda l’homme tout en servant le thé à son
client.
- Intéressante ! Comme toujours ! » Répondit avec un entrain peu dissimulé
l’archéologue.
Il fallait préciser que dans l’après-midi, il avait fait une découverte
extraordinaire. Oh rien qui le ferait devenir riche et célèbre, de toute façon,
ce n’était pas son but en tant qu’archéologue, mais quelque chose qu’il
cherchait depuis presque dix ans à présent. Il n’avait pas encore toutes les
réponses en ce qui concernait l’objet. Néanmoins, ce qu’il avait déjà compris
allait dans le bon sens. Voilà pourquoi il se sentait gai. Bien entendu, il
savait aussi qu’il devait se montrer discret, bien qu’il se demandait qui cela
pourrait intéresser, si ce n’est la personne pour laquelle il avait entrepris
toutes ses recherches, malgré son travail à côté…
- Je vois ça… Vous voulez peut-être fêter c’la avec un alcool du pays m’sieur
Abbey ? »
- Non merci. Je dois garder la tête claire. J’ai encore beaucoup de travail ! »
- Allez, un petit verre, pour faire durer la chance de votre côté m’sieur Abbey
! »
- Hm… Alors un tout petit. » Finit par accepter le brun avec le sourire.
- Je savais bien que ça vous intéressait ! »
S’inclinant légèrement, le serveur disparut de l’autre côté de la porte,
laissant Kent à sa contemplation des lieux et à sa cigarette. Il était bien là,
si apaisé. Il avait également hâte de dire à son ami la bonne nouvelle. Il était
certain qu’avec ça, il pourrait l’aider à revenir dans le métier. Souriant
doucement en imaginant la tête de son ami à l’annonce de la nouvelle, il
sursauta de surprise quand le serveur revint avec un verre sur un plateau.
- Voilà pour vous m’sieur Abbey. Vous allez voir, c’est le meilleur de la région
! »
- Je n’en doute pas Akim. Je n’en doute pas ! » Sourit l’homme en attrapant le
verre.
Il le vida en une lapée. Il est vrai que le liquide était bon. Légèrement sucré,
avec un arrière de goût de piment, cet alcool traditionnel passait comme du
petit lait. Pourtant, ce petit lait eut un effet non prévu sur son organisme. Ce
n’était pas la première fois qu’il en buvait, cependant, là, sa tête se mit à
tourner. Son cœur, il le sentait, battait plus vite. Il chercha à faire passer
cette impression en glissant sa main sur ses cheveux noirs et courts. Mais cela
ne changea rien. Le serveur, toujours présent, le fixa, la mine triste et la
honte visible.
- J’suis désolé m’sieur… Mais ils ont dit que si je n’le faisais pas, ils
tueraient mon garçon. Et j’n’ai plus que lui… Vous comprenez ? » S’excusa de
façon lamentable Akim.
Non, Kent ne comprenait pas. Son esprit s’embrouillait. Il essaya même de se
lever, mais au lieu de cela, il trébucha et manqua de tomber. Non, décidément,
quelque chose n’allait pas. Tournant son regard vers l’égyptien, il chercha à
attraper son bras.
- Que… Qu’as-tu fais ? »
Il ne dit rien de plus… Sa vision s’obscurcit et il tomba dans l’inconscience,
se retrouvant à terre après avoir perdu l’équilibre sur sa chaise. Désolé, Akim
se rapprocha de lui et le souleva pour l’emmener plus loin, à l’abri des
regards…
*****
Deux jours plus tôt, Le Caire, Egypte.
Le silence était maître dans les yeux. Rien ne pouvait indiquer à Kent où il se
trouvait. Ses idées étaient confuses. Il se souvenait de Akim et sa boisson
trompeuse. Il se souvenait des excuses. Mais la raison de tout cela lui était
complètement inconnue. Il avait l’impression d’avoir manqué quelque chose
d’important. Ce n’était pas un wagon qu’il avait manqué, mais tout un train. Il
était là, dans cette pièce sombre, la tête lourde, avec cette sensation d’être
l’objet d’une chose qui devrait être plus qu’évident pour lui. Gémissant, il
chercha cependant à se redresser et chercher une issue. Son corps, enfin, avait
décidé de lui obéir. Plus jamais il n’accepterait un verre pour fêter une de ses
découvertes. Cela lui avait servi de leçon. Tout en se bagarrant avec ses
pensées, il chercha appui contre le mur avant d’observer la pièce, espérant
trouver ainsi une issue à cette situation loin d’être banale. Il fit un pas,
puis un second, avant de s’arrêter net. Pour la première fois depuis sa reprise
de conscience, il entendait signe de vie. Tendant l’oreille, il chercha à
discerner les sons. Il reconnut sans grand mal une sonnerie de téléphone
portable et une voix d’homme qui lui était complètement inconnue. Il s’avança
encore un peu vers la porte, pour finir par coller son oreille gauche contre
cette dernière, cherchant à mieux entendre ce qu’il se passait.
- Maître Menset ? Vous ne devriez pas m’appeler… Oui, bien entendu, il est ici…
J’allais justement le faire. Vous saurez où elle est… Je vous la ferais
parvenir… Comme toujours… Bien Maître… Demain… D’accord… »
Où elle est ? S’interrogea surpris Kent. Mais qui sont-ils ? Et qui est ce
Menset ?
Le scientifique était perdu. Il avait du mal à rassembler tous les éléments.
Pourquoi est-il ici ? Dans quel but ? Et en quoi « elle » le concernait ? Non,
sincèrement, il ne voyait pas. Il se donnait l’impression d’être dans un
cauchemar éveillé. Et cette sensation ne lui plaisait vraiment pas. Ne voulant
pas avoir de réponses à ses questions, estimant que le prix allait être trop
cher, il tenta à nouveau de trouver une sortie. Il se mit donc à parcourir la
pièce, tapotant sur les murs, cherchant le mur de port. Après tout, il fallait
bien que ses connaissances lui servent autrement que durant des fouilles. Il
continua ce petit manège un petit moment, avant de sourire satisfait. Un son
creux, pas de doute, son issue était ici. Il chercha alors du regard un objet
capable de l’aider à creuser, mais au lieu de cela, il tomba sur autre chose.
Surpris, il recula pour se retrouver dos au mur, fixant l’imprévu avec une
certaine crainte dont il n’arrivait pas à saisir l’origine.
- Que… Qui êtes-vous ? »
- Qui je ne suis ne te regarde pas… » Murmura d’une voix étrange l’inconnu.
Kent ne l’avait pas vu entré. Il ne l’avait d’ailleurs pas entendu non plus. Et
cette voix qui avait quelque chose de sinueux. Comme le serpent d’un vieux conte
populaire qui veut séduire et manipuler sa cible pour mieux festoyer par la
suite. Et qu’importe ce qu’on pouvait dire, le scientifique ne tenait pas à
servir de quatre heures à ce type. Restant donc dos au mur, cherchant une
assurance qui semblait décidément vouloir le fuir, il fixa son « ravisseur ». Il
ne voulait surtout pas le perdre de vue.
- Que… Que me voulez-vous ? » Interrogea avec un ton imprégné de crainte Kent.
- A toi ? Rien… » Répondit mystérieusement son vis-à-vis. « Néanmoins tu
possèdes quelque chose qui appartient à mon maître. Et il m’a chargé de le
récupérer. Alors si tu pouvais me le rendre, je te promets de te tuer sans une
once de souffrance… dans le cas contraire… »
A ces mots, l’archéologue eut un frisson qui lui parcourut toute l’échine. Il
était certain que cet homme ne plaisantait pas. Mais étrangement, il n’avait
aucune envie de l’aider dans sa recherche. Il songea que de toute façon, mourir
pour mourir, il n’allait pas choisir la voie de la facilité. Surtout qu’il
venait de trouver son chemin vers la sortie. Il était parfaitement conscient que
son raisonnement était suicidaire. Mais il avait toujours été ainsi. Combien de
fois sa témérité lui avait causée des ennuies ? Il ne le comptait plus… Ne
quittant pas des yeux son « ennemi », il glissa ses mains dans ses poches. Son
teint, qui normalement était légèrement bronzé, était pâle, signe de son
malaise. Pourtant ses prunelles vertes brillaient de mille feux. Observation que
le ravisseur remarqua également, ce qui le fit légèrement sourire.
- Je vois… Tu as donc choisi la souffrance. Tant mieux, ainsi je pourrais me
divertir plus que je ne l’avais prévu. »
Un autre frisson parcourut l’échine de Kent, avant qu’il ne se ressaisisse un
peu. Ce n’était franchement pas le moment de flancher.
- Bien… Alors… » Demanda l’inconnu en s’avançant vers sa cible. « Où est cette
stèle qui t’a coûté ce verre assassin ? Pauvre Akim tout de même… Il est arrivé
en plein désarroi, il ne voulait pas vous faire de mal. Il a supplié… Tellement
supplier que cela m’a irrité. « On ne peut pas faire de mal à m’sieur Abbey… »
disait-il avec supplication. « M’sieur Abbey est un bon monsieur… » et patati et
patata. C’était tellement fatiguant que je lui ai libéré sa conscience et à son
cher rejeton aussi. C’était un vrai régale. »
L’inconnu se lécha les babines après ce petit monologue provocateur. Kent
bouillonnait de rage.
- Espèce de… »
Ce type était un monstre. Serrant les poings de rage, sans même réfléchir, il
fonça droit sur ce dernier pour lui montrer la signification du mot respect.
Mais sans qu’il ne comprenne comment, sa cible était derrière lui et lui
maintenait le bras dans son dos avec une force qu’il ne connaissait pas.
- Monstre ? » Termina l’homme avec un fin sourire. « Je vous remercie pour ce
compliment. » Il tira sur le bras qu’il maintenait toujours, souriant que plus
encore en entendant les gémissements de douleurs de Kent et le léger craquement.
« Alors ? Où est t’elle ? »
L’archéologue grimaçait sous la douleur lançante qui parcourait tout son bras.
Cependant, il ne répondit pas. Il s’interrogeait. Le doute l’envahissait.
Comment faire pour s’en sortir intact ? C’était plutôt mal parti. Et pourquoi
désirait-il cette stèle ? Elle ne valait rien en argent. Et personne ne croyait
le sujet qu’elle concernait. Et ce Menset, le maître de ce type, pourquoi dit-il
que cet objet est à lui ? Tout cela n’était pas logique. Néanmoins, il était
certain d’une chose, ils ne devaient pas avoir l’objet. Il devait sortir d’ici…
L’envoyer à son ami… Oui, il n’avait pas d’autre choix. Lui, il saurait comment
s’en servir… Il espérait simplement que le danger ne viendrait pas avec elle…
Grognant de douleur, il serra les dents pour se contrôler.
- C’est tout ce que vous savez faire ? J’ai connu pire. Passez trois jours dans
une tombe sans eau et sans nourriture et après on verra ce qu’est la torture… »
Il savait qu’il le provoquait. Il espérait simplement que le fait d’agir de la
sorte le ferait sortir de ses gonds, et donc le pousser vers l’erreur. C’était
sa seule issue… Ce type semblait si rapide et agile, qu’il ne voyait pas
d’autres ouvertures.
- Mais c’est qu’on veut jouer les durs… Amusant… Vraiment amusant ! »
Et comme si le geste logique à ces mots était de faire souffrir son otage,
l’homme tira brusquement sur le bras de Kent jusqu’à entendre un bruit sourd.
Plutôt satisfait du son, il repoussa sans la moindre douceur le scientifique
avant de se mettre à sa hauteur, le sourire fou aux lèvres. Il commençait à
s’amuser. Et cela lui plaisait. Il espérait simplement que son jouet tienne le
coup et qu’évidemment, il ne meurt pas avant de lui avoir dit où se trouvait ce
qu’il cherchait. Car il avait fouillé la chambre de ce dernier. Il n’avait rien
trouvé. Même pas un indice sur le lieu où ce type avait bien pu cacher sa
découverte. A croire qu’on avait décidé de lui compliquer la tâche juste assez
pour qu’il s’amuse. Il n’allait donc pas se plaindre de cet état de fait.
Relevant le visage, toujours aussi amusé, de Kent, il le fixa droit dans les
yeux.
- Ca fait mal n’est-ce pas. Il est vrai qu’un bras brisé en cet endroit n’est
pas une partie de plaisir. Si tu veux, je peux soulager ta douleur. Il me faut
juste une… »
- Une quoi ? Une réponse ? Et bien je n’en ai pas ! » Grogna sous la douleur
l’égyptologue.
- Tu n’en as pas ? Vraiment ? » S’amusa l’inconnu avec un fin sourire.
- Oui, vraiment ! » Coupa sèchement Kent en ramenant son bras contre lui.
La douleur était intense, mais au moins, elle lui rappelait qu’il était vivant.
Ne quittant toujours pas du regard son « ennemi », il jugeait la situation dans
l’espoir de trouver cette étincelle qui lui donnerait la solution. Il n’avait
pas besoin d’elle quand au sujet de la stèle et son propriétaire. En réalité, il
venait de comprendre que son ami avait raison depuis le tout début. Cela ne
pouvait être que pour ça que des innocents meurent juste pour un morceau de
granite. Mais celle de trouver un moyen d’envoyer sa trouvaille à la personne la
plus méritante selon lui. Et ce n’était pas une mince à faire… Au contraire… Car
pour cela, il devait échapper à ce monstre et réussir à atteindre l’objet pour
enfin l’envoyer. Autant dire que la tâche était très loin d’être facile…
Grimaçant en sentant son os craquer à nouveau, il se redressa avant de reculer
doucement. Il avait chuté quand l’homme l’avait repoussé sans douceur. Il devait
donc se mettre en bonne position, pour ne plus se faire avoir par derrière. Et
cette position pour lui était de se coller à un mur. Tout du moins, pour le
moment, cette solution semblait la meilleure…
- Alalalala… Pourquoi chercher la souffrance, quand une simple phrase pourrait
te sauver… »
Les mots furent à peine prononcé que le kidnappeur fonça sur sa proie afin
d’obtenir à sa façon les informations désirées…
*****
Entre un jour et deux avant, Milieu de la nuit, Le Caire, Egypte.
Kent ne savait plus quelle heure il était. Jamais une journée ne lui avait parue
si longue. L’homme responsable de son enlèvement n’avait cessé de l’interroger.
La douleur qu’il ressentait dans chacun de ses membres était insupportable.
Pourtant, paradoxalement, cela lui donnait de l’énergie. Il devait sortir.
C’était le moment. Il avait vu assez de chose chez ce type pour se dire qu’il ne
supporterait pas une autre séance d’interrogatoire. Cherchant à tâtons le mur de
soutien, il finit par le trouver. Il avait dans sa main encore valide une grosse
pierre qu’il avait senti durant l’une de ses nombreuses chutes. Là commença le
travail de démolition. Il fut surpris de voir à quel point le mur s’effritait
facilement. Kent se demanda même si tout cela n’était pas fait exprès pour
faciliter sa fuite. Mais il repoussa cette idée d’un coup de pierres. Si c’était
vraiment cela, pourquoi se fatiguer à le torturer de la sorte ? Non, ce n’était
pas cela. Continuant tout en réfléchissant à se creuser une sortie, il dut
s’arrêter à plusieurs reprise. Le temps était pourtant frais, mais son corps le
brûlait. Son sang bouillonnait en lui. Il devait avoir de la fièvre. Mais tout
cela était sans importance. Il devait sortir… Sortir et surtout faire en sorte
de faire quitter le pays à cette stèle…Ce fut seulement au bout de longues
heures, alors que le jour se levait, qu’il réussit à se créer une sortie
suffisamment grande pour s’échapper. Ce qu’il fit sans demander son reste. Il ne
savait pas au départ où il se trouvait. Néanmoins, quand son regard tomba sur la
petite fontaine de carrelage, il sut immédiatement où il se trouvait.
Je dois me dépêcher…
Oui, il devait se dépêcher. Il se dirigea droit vers le centre de la place pour
rejoindre son hôtel. C’était dur de marcher. Creuser le mur ne l’avait pas aidé
à se reposer. Son corps était de plus en plus lourd. Il avait chaud, de plus en
plus chaud… Mais il ne devait pas perdre de temps. Il était certain que s’il
perdait son peu d’avance qu’il avait, tous ses efforts seraient vains. Pourtant
son corps semblait lentement abandonner. C’était comme si tout en lui disait : «
Halte, ça suffit ! ». Chose qui était compréhensible quand on voyait l’état de
son corps. Son ravisseur s’était bien amusé avec lui. Kent en était conscient.
Il se demandait même comment il avait réussi à creuser ce trou et fuir sans
tomber une seule fois… Pour lui, cela tenait réellement du miracle. Continuant
donc à progresser, ignorant les plaintes de son corps, il se concentrait sur son
objectif. Il ne savait vraiment pas pourquoi il s’en était sorti, mais il était
certain que c’était pour lui la chance d’envoyer sa découverte à son ami…
Relevant, à cette pensée, le regard vers l’hôtel, un frisson de mal-être le
parcouru de part en part. Quelque chose en lui, une sorte d’alarme, résonna si
fort qu’il manqua de perdre l’équilibre et chuter. Cela ressemblait à une peur
étouffante qui l’enveloppait totalement. Il serra son bras brisé fortement
contre son buste, figé devant le grand édifice qu’il connaissait pourtant depuis
de nombreuses années. Cette frayeur insoutenable qui lui vrillait les intestins
ne lui était pas familière. C’était une inconnue qu’il préféra finalement
contourner. Respirant un bon coup, tentant ainsi de raisonner logiquement, il
recula d’un pas en arrière, avant de finalement faire rapidement demi-tour et
partir à l’opposer…
Tout va bien… Pas de panique… Tu as eu une longue journée et une longue nuit…
Ton esprit te joue des tours… Calme… Calme…
Kent tentait de se rassurer. Cependant, plus il se disait de se calmer, plus sa
course se faisait rapide. Jamais en le voyant ainsi fuir, on aurait pu croire
que ses jambes étaient couvertures de coupures et de brûlures… Mais l’évidence
était là, il devait se réfugier pour pouvoir mieux réfléchir et surtout se
calmer. Il opta donc pour aller chez un ami à lui. Lui, au moins, il pourrait
l’aider. Il n’avait pas d’autres choix. L’entraîner dans ses problèmes ne lui
plaisait pas vraiment, mais c’était sa seule solution. Continuant de courir avec
cette idée en tête, il passait par les petites ruelles. Il ne prenait les grands
axes que lorsqu’il n’avait pas d’autres possibilités. Si bien qu’au lieu de se
rendre en trente minutes chez son ami, il arriva en plus d’une heure. Il ne
perdit pas de temps pour reprendre son souffle. Il avait l’impression que s’il
perdait, ne serait-ce une minute de son temps, il se retrouvait de nouveau
prisonnier… voir pire. Cependant son corps souffrait. Chaque mouvement devenait
une véritable torture. Il ne connaissait pas ses limites jusqu’à présent, mais
maintenant, il réalisait que son corps n’était pas si faible qu’il l’avait
toujours cru. Relevant difficilement le bras, il s’aventura à frapper trois
coups sur la porte close devant lui. Il priait pour que son unique issue soit
là… Il était tellement concentré sur ce souhait, qu’il ne remarqua même pas
qu’il vacillait alors que la porte s’ouvrit devant lui et que deux bras virils
le réceptionnaient…
- Kent ? Que… »
Réalisant que son vis-à-vis ne l’entendait pas, cependant très inquiet, l’homme
ramena le corps inconscient à l’intérieur. Sans trop savoir pourquoi, il regarda
à l’extérieur pour savoir si personne n’avait assisté à cette scène, avant de
fermer la porte derrière lui. Puis, avec rapidité, il revint au blessé. Il avait
prit un récipient de terre cuite qu’il avait rempli d’eau froide. Il avait
également récupérer un gant de toilette et de quoi soigner les blessures un peu
trop voyantes à son goût pour être catholique… Là, il entreprit de le soigner
soigneusement. Jamais de sa vie d’homme il n’avait vu de telles blessures.
Comment un humain pouvait faire cela à un autre humain ? Et surtout, comment un
humain pouvait-il survivre et marcher après de telles meurtrissures ? Les
questions restaient entières. Il fallut prêt d’une heure pour réussir à venir à
bout du corps abîmé de son ami… Ce fut également le temps qu’il fallut à ce
dernier pour reprendre connaissance. Cela se manifesta par des gémissements,
puis des mouvements arrêtés par la douleur, et enfin, un regard qui se fait
entrevoir alors que la lutte acharnée entre la réalité et les cauchemars
semblaient s’achever…
- Aïssa… Nicholas… » Tenta de parler Kent encore l’esprit embrumé.
- Kent… Chut ! Tu dois te reposer… » Murmura l’égyptien en caressant le front de
son ami.
L’homme n’eut pas le temps d’insister bien longtemps, le brun replongeant dans
son inconscience presque aussitôt. Cependant, elle ne dura pas. Le scientifique
recommença à s’agiter. Et là, malgré toute la patience employé, Aïssa ne put le
calmer. Kent qui estimait qu’il avait perdu assez de temps comme cela s’était
redressé contre l’avis de son ami. Il avait même posé pieds à terre, même si la
douleur qui lui brûlait son corps était à la limite du supportable. Il tourna
péniblement la tête vers son ami avant de laisser passer un gémissement sourd.
Il inspira fortement, réalisant à quel point les tortures de son assaillant
avaient été horribles et douloureuses. Tant qu’il était encore à chaud, ce
n’était que des picotements devant parfois des gênes. Mais à présent… tout avait
changé…
- Aïssa… Je dois prévenir Nicholas… » Finit-il par dire au bout d’un moment,
ayant enfin rassemblé ses idées.
- Nicholas ? Il est en Egypte ? » Interrogea surpris le jeune homme malgré sa
voix douce et bienveillante à l’accent typique du pays.
- Non… » Coupa le scientifique en tentant de se mettre sur ses pieds. En vain,
puisqu’il bascula à nouveau sur le lit. « Il est à Londres… Il faut que je
l’appelle, c’est important… »
Ne comprenant pas grand-chose, Aïssa secoua doucement la tête avant de la fixer
avec une certaine compassion. Il lâcha un léger soupire avant de se diriger vers
la porte de la chambre dans laquelle il avait installé son invité blessé. Il se
doutait, connaissant trop bien Kent, que tant qu’il n’aurait pas ce qu’il
désirait, il ferait tout pour l’avoir. Ne voulant surtout pas qu’il aggrave ses
blessures, il consentît à exaucer son souhait. Même si au fond de lui, quelque
chose lui disait de ne rien faire et surtout pas en être complice. Il n’était
pas idiot. Il savait parfaitement que ce qui avait mis Kent dans cet état là
reviendrait finir sa tâche. C’était aussi évident que le fait que Nicholas
devait être mêlé à l’affaire… Ou en tout cas, y être bientôt mêlé… L’égyptien
revint quelques minutes plus tard avec un téléphone qu’il tendit à son ami. Ce
dernier s’était levé et allait à sa rencontre quand Aïssa pénétra à nouveau dans
la pièce. Après un bref soupire, il secoua d’un geste assez dépité la tête.
- Tu aurais du rester assis Kent. Enfin bon, voilà ce que tu veux. Fais vite…
Une communication en Angleterre n’est pas donnée comme tu le sais. »
Sans attendre la moindre réponse, d’un pas rapide, il revint dans la pièce
principale. Il ne voulait pas savoir ce qu’il se passait. Bien entendu, il était
curieux de connaître toute l’histoire. Tout ceci l’intriguait fortement. Mais il
voulait que ce soit Kent qui lui dise et non un geste indiscret. C’était ainsi
qu’on donnait mauvaise réputation à son peuple. Il fallait dire qu’avait sa
typologie arabe, il n’attirait pas fortement la sympathie. Pourtant, de
nombreuses fois on lui avait dire que ses yeux étrangement verts et sa peau
brunâtre lui donnait un air de Don Juan des temps moderne. Lui répliquait avec
une certaine modestie, que Don Juan n’aurait pas ses cheveux noirs coupés
n’importe comment à des longueurs diverses et à la texture de paille. Plutôt
satisfait de sa décision, il s’installa dans son canapé et préféra attendre que
ce coup de téléphone soit terminé.
Kent était resté sans voix en voyant Aïssa revenir avec le téléphone, traînant
derrière lui un long fils. De toute évidence, il avait compris l’importance des
faits et il avait décidé de ne pas se mêler de la chose, lui offrant l’intimité
nécessaire pour son coup de téléphone. Il remercia intérieurement le destin de
lui avoir offert un ami pareil tout en se félicitant d’avoir penser à lui avant
de perdre connaissance. Secouant soudainement la tête, réalisant qu’il perdrait
du temps, il ramena ses cheveux maculés de sang mais toujours autant en bataille
en arrière. Il regarda sa peau qui s’apparentait plus au bleu qu’à sa pâleur
habituelle avant de soupirer à nouveau. Ne sachant pas vraiment l’heure qu’il
était, il composa ce numéro qu’il connaissait par cœur et attendit…
Première sonnerie…
Je dois me dépêcher… Trouver une solution… Surtout me cacher…
Deuxième sonnerie…
Bon sang, mais où cet idiot ? …
Troisième sonnerie…
C’n’est pas vrai ! Pile poils quand je dois lui parler, monsieur sort de son
appartement…
Quatrième sonnerie…
Mais où il est ?
Répondeur… « Vous êtes bien sur le répondeur de Nicholas Willys… »
Non mais qu’il idiot…
Grognant plus contre lui-même que contre son ami, il raccrocha sans attendre la
fin du message sur le répondeur. Il se mit alors réfléchir, faisant les cent pas
dans la chambre, oubliant sur le coup qu’à ce rythme ses blessures allaient se
faire bourreau de son impatience. Puis soudain ce fut une évidence… Où passait
la plus part de son temps Nicholas ? A l’université bien entendu ! Satisfait de
lui-même, il s’empressa de faire le numéro du bureau qu’avait son ami à
l’université avant de se souvenir brusquement… A Londres, c’était les vacances
scolaires. Grommelant contre cette maudite période et le créateur des vacances,
il alla s’asseoir sur le lit, ses blessures se rappelant un peu trop fortement à
lui. Et il se replongea dans sa réflexion. Mais où était cet idiot ? Il avait
beau réfléchir, il n’arrivait pas à le situer. Et comme pour l’université, il se
souvint. Pourquoi il n’y avait pas pensé avant ? S’il n’était ni chez lui, ni à
l’université, il ne pouvait qu’être qu’à un seul endroit possible. L’unique lui
qui pourrait lui fournir des informations sur ce qui en ce moment même le
mettait en grand danger. Se frappant mentalement la tête, il reprit le téléphone
en main pour composer le service des renseignements. Car s’il connaissait le
numéro de téléphone de chez lui et de l’université, la bibliothèque, elle, pas…
- Service des renseignements du Caire j’écoute… » Annonça une voix féminine au
bout de deux sonneries.
- Euh… Bonjour… Je voudrais un numéro à Londres, celui de la British Library. »
- La British Library ? »
Après cette question, il eut un moment de silence puis la voix repris avec la
même douceur employée depuis le début. Ca avait quelque chose de rassurant…
Enfin c’était ce que pensait Kent à ce moment précis qui n’avait pas connu de
moment de paix depuis qu’il avait rencontré ce fou…
- Vous désirez le numéro ou je vous transferts la communication ? » Demanda
t’elle avec simplicité.
- Transférez… Merci… »
Là de longues secondes s’écoulèrent. Les plus longues que Kent n’eut jamais
connu de sa vie. Tout du moins c’était l’impression qu’il avait en cet instant.
Puis, enfin, une voix décrocha. C’était encore une femme…
- British Library, j’écoute… »
- Bonjour, est-ce que le Docteur Willys est ici s’il vous plait ? » Répondit
avec enthousiasme Kent qui était plus que ravi d’avoir bien été transféré.
- Nous ne sommes pas une agence de renseignements monsieur… » Siffla la jeune
femme qui n’appréciait pas vraiment ce genre de question. Mais après un temps de
réflexion et surtout un coup d’œil dans la salle principale, elle reprit la
parole. « Mais le Docteur Willys est en effet ici. Je peux prendre un… »
- Pourriez-vous l’appeler je vous prie ? » Coupa brusquement le scientifique
avant de s’excuser. « Je suis désolé, mais c’est vraiment important… »
- Bon… Bon… Les hommes… Tout est toujours important pour eux ! » Soupira la
jeune femme avant de poser le combiner.
Elle se leva ensuite de son siège pour se diriger tout droit vers la table où
travailler Nicholas. Elle remarqua bien qu’à cet instant précis ce dernier fut
agacé par sa présence. Mais la gentillesse qu’elle lui connaissait réapparut
aussi vite qu’à son habitude, ce qui rassura la jeune femme qui n’était pour
rien dans cette affaire. Elle informa le scientifique qu’une personne voulait
lui parler au téléphone avant de le guider au combiné. Kent, pendant ce temps
là, patientait plus où moins bien. Le temps pressait. Il était certain que cette
journée allait encore être longue. Il devait aussi vite partir de chez Aïssa
pour ne pas plus l’impliquer qu’il ne l’était déjà. Trépignant d’impatience,
tapant du pied sans même s’en rendre compte, il ne réalisa même pas que son
geste rouvrait des légères blessures. Et enfin la voix qu’il désirait se fit
entendre…
- Willys, j’écoute… » S’annonça Nicholas incapable de savoir qui pouvait bien
l’appeler ici, tout en priant qu’il ne s’agissait pas encore de sa sœur et une
de ses éternelles crises.
- Nicholas, enfin ! Je t’ai cherché partout ! » Dit une voix familière à l’autre
bout du fil.
- Kent ? » Fit de surprise l’archéologue. « Tu me cherchais ? Comment ça ? »
- Nico ! Ne me coupe pas ! J’ai peu de temps. » Informa l’homme avant de
continuer. « Nous avons fait une découverte. Une autre tombe comme celle du
livre… Enfin tu sais quoi ! Il y a des inscriptions que toi seul peux
déchiffrer. J’en suis certain. Moi je n’ai pas réussi. Je t’ai envoyé un
courrier avec les carbones de l’écriture. Mais aussi un autre objet. Enfin Tu
verras. » Termina Kent sur un ton vraiment sérieux.
- Oui… Mais pourquoi tu m’envoies ça à moi ? » Demanda perplexe le scientifique
qui ne voyait pas l’intérêt étant donné la situation actuelle.
- Parce que je suis certain que cela t’aidera à te refaire un nom. Et surtout,
tu pourras peut-être le retrouver. »
- Je ne désire pas me… » Commença Nicholas avant d’être coupé.
- Ne dis plus rien… Ah et ne dis surtout pas comment tu as eu tout ça ! Tu sais,
il se passe de drôle de chose en ce moment au Caire. Des morts douteuses… »
Expliqua sans vraiment le faire Kent avant de changer de ton et de sujet. «
Alors ? Comment vont les enfants, grande sœur ? Ils étudient bien ? Ah ?
Vraiment ? Bon je te dis au revoir, je dois y retourner. Passe le bonjour à la
famille ! »
- Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Kent !? ... »
Kent n’eut le temps de répondre à son ami, car la porte de la chambre s’ouvrit
avec grand fracas. Il avait désiré écourter la conversation au téléphone car
déjà il avait entendu des bruits suspects. Ayant tout juste le temps de
raccrocher, il dévisagea avec horreur la tête qui se trouvait à moins d’un mètre
de son nez. La nausée s’empara de lui alors qu’une ombre menaçante s’avançait
vers lui, un fin sourire aux lèvres. Kent jura même l’avoir vu se lécher les
lèvres d’un air satisfait. Tentant de se lever, il ouvrit la bouche pour parler,
lâchant brusquement le téléphone qui fit un bruit retentissant en arrivant au
sol. Ce fut le seul bruit qui se produisit à cet instant, sa voix restant muette
devant le spectacle qui s’offrait à lui. Paniquant sans pourtant être capable de
bouger, il resta spectateur d’une scène qui faisait pourtant de lui l’acteur
principal.
- Je t’ai trouvé… » Murmura la voix avec une sincère satisfaction. « Ce n’est
pas gentil de t’être enfuit comme ça. » Continua l’homme qui devant le silence
de son vis-à-vis avait décidé de combler les blancs. « Regardes ce que tu m’as
fait faire. Un si bel homme… Il ne sera plus jamais totalement lui. Heureusement
qu’il lui reste sa tête… »
Le rire qui commença à se faire entendre glaça le sang de Kent alors que son
regard, bien malgré lui, retomba sur la tête qui lui inspirait toujours autant
de nausée. Il déglutit avant de pâlir et vomir. Il était conscient qu’il était
trop tard pour partir. Qu’il était trop tard pour ne plus impliquer Aïssa…
C’était plus qu’évident sachant que la tête de son ami se balançait entre les
mains de ce monstre qui semblait s’amuser de la situation. Bouillonnant de
colère, il chercha encore à prendre la parole. Mais sa voix resta coincé dans sa
gorge, le faisant jouer sur le coup le rôle du poisson…
- Oh ? Tu restes sans voix devant mon humour sans faille. Comme c’est gentil
d’avoir autant de délicatesse. Mais tu peux parler vas-y… Parles et dit à tonton
où est la jolie boite qu’il cherche. Et je te promets que tonton te tuera avec
douceur… Comme avec cet bellâtre. » Termina t’il en embrassant les lèvres
ensanglanté de Aïssa… enfin ce qu’il en restait tout du moins…
A ce geste, Kent vida à nouveau son estomac… Mais quel être ignoble ! Retrouvant
son courage et sa voix sur le coup, il chercha à se diriger vers la fenêtre. Il
était trop tard pour Aïssa, mais pour lui, il était encore temps. Enfin
l’espérait-il…
- Je n’ai rien pour vous… »
Ce fut les seuls mots qu’il put dire avant de tomber violemment au sol. Si sa
volonté était de bouger, ses jambes avaient estimés que rester immobiles était
une meilleure idée. Grognant cet état de fait et surtout devant l’éclat de rire
qui retentissait derrière lui, il chercha à se relever. Mais il n’en eut guère
le temps. Il sentit sa gorge être serrée alors que son regard était attiré par
la tête qui roulait au sol. Réprimant un nouveau haut le cœur, il chercha à
défaire, en vain, la poigne qui l’empêchait de respirer correctement. Fixant
avec horreur le visage qui s’imposait à lui, il remarqua pour le première fois
que ce qui le menaça actuellement n’était en rien humain… Luttant contre une
douleur qui lui vrillait la tête et qui voulait le plonger dans l’obscurité, il
cherchait toujours à se défaire de l’emprise de son vis-à-vis.
- Rien pour moi ? Comme c’est dommage… Enfin je veux bien te croire. Si j’en
crois ce que tu as dit au téléphone, c’est donc le petit voleur qui le possède.
Je suis certain que mon maître sera ravi de le savoir. Enfin moi qui voulait
m’amuser encore un peu… Comme par exemple découvrir où est la tombe… Tant pis…
L’important est trouvé. Dit au revoir à la vie et bonjour à la mort… »
Un nouveau rire éclata alors que Kent sentit quelque chose pénétrer dans sa
poitrine et s’enfoncer en lui. Il ne sut pas ce que c’était… Mais la douleur fut
vive avant que lentement l’obscurité ne l’entoure et qu’il sente la froideur du
sol sur sa peau. Il entendait toujours le rire effrayant de son assassin… Ce fut
la dernière chose qu’il entendit alors que le noir se fit complet…
*****
Aujourd’hui, Londres, Angleterre.
- Et remercie ton cher ami de m’avoir guidé jusqu’à toi… » Continua l’assaillant
un morceau de la porte en main.
Nicholas, toujours sous le choc de ce qu’il voyait, recula avant de se retrouver
dos au mur.
- Mon ami… » Tenta t’il de demander dans un espoir de gain de temps.
- Oui. Il était fort délicieux d’ailleurs… » Se mit à rire l’homme alors qu’il
pénétrait dans la pièce, l’attrapant par le vêtement.
Il fit un pas, puis un second, tirant Nicholas à lui, quand à l’entrée le crie
affolé d’une femme que Nicholas connaissait trop bien se fit entendre…
- Oh mon Dieu… NICHOLAS ? Tu es là ? LAWRENCE… fait quelque chose voyons ! »
S'écria la jeune femme au bord de la panique.
Soulagé, le brun souffla sur une des ses mèches violacées, alors que l’inconnu,
à l’entente des voix, disparut sans qu’il ne comprenne comment. Il avait
détourné les yeux un instant. Un tout petit instant avant de revenir à son
assaillant, sentant qu’il était lâché. Plutôt soulagé, il se rappela que sa sœur
l’avait appelé. Il rangea, se remettant de ses émotions, son livre dans un tas
de vêtements sales, avant de sortir de sa pièce plus vraiment secrète et
rejoindre la salle principale…
- Je suis là… » Murmura le brun avant de voir fondre son aînée sur lui avec une
vitesse qui le fit presque tomber.
- Oh… Tu es vivant… Combien de fois t’ai-je dit de ne pas… »
Et les réprimandes recommencèrent alors que Lawrence pénétrait dans la pièce «
secrète » de son beau-frère, laissant sa femme la tâche de surveiller que
Nicholas n’est rien de casser. Nicholas, lui, essayait d’analyser ce qui venait
de se passer. Il essayait de comprendre qui était cette chose, qu’il était
certain lui aurait fait du mal. Tout en se demandant qui était l’ami, sûrement
mort, qui avait conduit cette créature jusqu’à lui. Les questions se faisaient
de plus en plus pesantes qu’alors, il lui semblait, son haut lui était retiré et
qu’une voix lui disait qu’il devait faire plus attention…
A suivre …