Le troubadour de la Mort
Titre :
Le troubadour de la Mort.
Auteur : ryuji_takana@yahoo.fr
Chapitre : 09
Genre : Yaoï. Fantastique / Intrigue / Action.
Résumé : Londres, de nos jours. Les jours où Jack the Ripper (Jack
l’éventreur) sont révolus depuis longtemps. Le calme règne en ville. Pas de gros
crime pour la police. Mais la paix est de courte de durée. Le 21ième siècle
commence et l’atrocité avec. A peine plus d’un siècle nous sépare des meurtres
en série de Jack. Et pourtant, la ville se retrouve à nouveau plongé dans la
peur. Des crimes étranges sont produits. Chaque nuit, un corps est retrouvé. La
gorge tranchée, le sang vidé. On parle d’un nouveau Jack. Mais de l’éventreur,
on le nomme l’égorgeur. Ainsi depuis trois semaines, en titre du Times, nous
lisons : Nouveau meurtre de Jack the Bloodsucker.
Disclamer : Warning,
présence de scènes de violence, de meurtres et autres dans certains chapitres…
Pensées
Hommage
La colère
de Joshua n’avait pas dés-amplifiée depuis la découverte du corps d’Antony.
Comment avait-il pu baisser autant sa garde ? Comment n’avait-il pas vu venir le
coup de Menset ? Comment avait-il été aussi stupide ? Rageant, il frappa à
plusieurs reprises le mur de son appartement. Cet appartement qui avait vécu de
nouvelles choses récemment. Cet appartement qui avait réussi, le temps d’un
instant, à lui faire oublier le pourquoi de son existence. Joshua ne l’avouerait
pas de vive voix, mais cette invasion qu’avait représenté Antony dans sa vie
était un bon souvenir. Quelque chose d’agaçant dans un sens, mais un bonheur
qu’il regrettait à présent qu’il l’avait perdu. Oscillant entre la colère et la
vengeance, il tournait comme un lion en cage.
Il avait pourtant un indice. Il y avait même un témoin. S’il pouvait
l’approcher. Il l’interrogerait. Ô bien sûr, il savait qui était Menset, mais il
ignorait qui ETAIT Menset à Londres. Alors le témoignage de ce type était une
aubaine. Il pourrait le tuer et venger ce compagnon qu’il avait eu la faiblesse
d’accepter. Mais tout cela était impossible. La Police avait conduit le témoin
en sécurité. Il n’avait même pas pu relever son identité. Ce qu’il possédait de
lui, c’était son odeur. Ce qui n’était pas une piste assez grande quand on sait
que Londres n’est pas forcément une ville bien odorante.
Passant la main sur sa cicatrice, il redessina du bout des doigts cette longue
ligne qui traversait son œil pour devenir un croisement au niveau de sa
pommette. Cette cicatrice était le serment qu’il s’était fait pour réduire à
néant ce démon qui un jour avait été son ami mais qui était devenu son ennemi le
jour où il l’avait marqué de la sorte. Grommelant d’agacement, il perdit sa
concentration et se cogna à la petite table basse devant son vieux canapé. Chose
qui le replongea dans une scène avec son amant. Il grogna de nouveau, repoussant
la table avec violence.
- Bon sang, combien de fois je lui ai dit de ne pas bouger ces fichus meubles !
»
Il grogna ainsi encore un long moment avant d’être déranger par un coup de
téléphone. Objet qu’il n’avait que depuis qu’un certain squatteur avait décrété
qu’il était plus facile pour lui de savoir où il était quand il disparaît d’un
coup. Joshua avait évidemment des raisons de le faire, mais ne pouvant
l’expliquer, il avait consentit à en avoir un. Si bien que très rapidement, tout
le personnel du club, ou presque, avait eu son numéro de téléphone. Et c’était
justement Monsieur Jon Bramfield, patron du Blue Moon, qui appelait à cet
instant, forçant Joshua à sortir le temps d’un instant de sa colère. Ce rouquin
avait l’art et la manière de faire tourner en bourrique Joshua. Si bien, sans
trop savoir pourquoi ou comment d’ailleurs, il se retrouva dans sa loge, habillé
en tenu de scène – c’est-à-dire une chemise blanche qui dessine un peu trop bien
son corps et un pantalon noir tout aussi révélateur qui avait la chance d’être
dans un tissus élastique. – prêt à chanter une chanson qu’on lui avait demandé
d’écrire à la dernière minute. L’humeur du chanteur n’étant pas à son beau fixe,
il se contenta d’étaler son cœur sur papier, espérant, si l’espoir peut encore
exister, que cela suffirait à le calmer et à exorciser ses démons. Cela lui
avait pris quand même presque deux heures, sans oublier la partition qui allait
accompagner ces paroles. Si bien qu’une après-midi ne fut pas de trop pour tout
ça. Après midi qui empêcha Joshua de détruire ses murs, mais qui n’aida pas
vraiment son cœur à se sentir mieux… bien au contraire.
Et enfin le moment de chanter arriva. Il hésita un instant. Il ne tenait pas
vraiment à exposer à ses groupies en chaleur et autre débris qui se trouvaient
devant la scène ces sentiments qu’il estimait personnels et intimes. Mais là
encore Jon Bramfield s’imposa et là encore, il poussa Joshua sur scène. Ne
pouvant pas reculer, néanmoins plutôt ravi de ne voir aucune expression, il
inspira fortement puis ferma les yeux. Cinq secondes s’écoulèrent. Cinq secondes
qui parurent des minutes aux yeux du chanteur alors que d’un mouvement de main,
il fit démarrer le groupe de musicien, avant de s’élancer lui-même dans la
partition. Sa voix s’éleva brisant la drôle d’atmosphère qui s’était installée.
Elle était comme à son habitude, suave et douce, même enivrante. Cependant, elle
avait quelque chose de plus. On pouvait sentir un cœur et du chagrin, de la
mélancolie qui saisissait au cœur.
Doucement, la voix de Joshua envahissait les lieux, offrant à son public la
mélodie la plus intime que son cœur n’avait jamais écrit.
Pas à pas, il s’est approché,
Pas à pas, il m’a touché,
Alors que je ne voyais rien,
Occupé à combattre mon destin.
Lentement, il est arrivé à moi.
Je suis resté longtemps sans foi,
Avancent sans conscience,
Oubliant mon existence,
Progressant seul dans le noir,
Rêvant… à oublier la mémoire.
Je n’aurais jamais dû le laisser entrer.
Il n’aurait dû jamais passer cette limite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rayonnant comme le premier jour.
Je n’aurais jamais dû espérer l’aimer.
Il n’aurait jamais dû devenir un rite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rigolant, plein de vie, comme toujours.
Il n’aurait jamais dû me rencontrer…
Pas à pas, j’ai appris,
Pas à pas, j’ai souris,
Tout semblait tellement simple,
Que j’étais Dieu de l’Olympe.
Calmement, je me suis senti à lui.
Il est resté chaque nuit,
S’ouvrant sans regretter,
Laissant loin le passé,
Repoussant du sourire le soir,
Rêvant de demain avec espoir.
Je n’aurais jamais dû le laisser entrer.
Il n’aurait dû jamais passer cette limite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rayonnant comme le premier jour.
Je n’aurais jamais dû espérer l’aimer.
Il n’aurait jamais dû devenir un rite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rigolant, plein de vie, comme toujours.
Je n’aurais jamais dû le laisser entrer.
Il n’aurait dû jamais passer cette limite…
Un intermède musical s’imposa puis de la même façon, la voix de Joshua s’élança
à nouveau, reprenant ce terrible refrain. Alors que la salle ne bougeait plus,
écoutant, sombrant dans ces mots en même temps que cette mélancolie grandissait.
Je n’aurais jamais dû le laisser entrer.
Il n’aurait dû jamais passer cette limite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rayonnant comme le premier jour.
Je n’aurais jamais dû espérer l’aimer.
Il n’aurait jamais dû devenir un rite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rigolant, plein de vie, comme toujours.
Il ne me sourira plus…
Pas à pas, on s’est aimé,
Pas à pas, on a avancé,
Se faisant toujours confiance,
Comme dans les souvenirs d’enfance,
Oubliant mon autre chemin.
Mais s’est imposé le chagrin,
Au tournant d’une route,
Ravivant tous mes doutes,
Ma mémoire se réveillant,
La Mort… sera toujours un maudit revenant.
Je n’aurais jamais dû le laisser entrer.
Il n’aurait dû jamais passer cette limite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rayonnant comme le premier jour.
Je n’aurais jamais dû espérer l’aimer.
Il n’aurait jamais dû devenir un rite.
Il serait encore là,
Toujours devant moi.
Rigolant, plein de vie, comme toujours.
Il ne sera plus jamais là…
La musique cessa sur ces derniers mots. Le silence s’imposa. Le chanteur quitta
la pièce sans rien ajouté. Tout avait été dit. La chanson qui résonnait dans les
têtes se nommait Hommage. Un Hommage à une vie qui, pour Joshua, n’aurait jamais
dû s’éteindre… Pas ainsi. Quand certain essuyait leurs larmes, lui se sentait
plus que motiver pour faire payer cette pertes à cet ennemi millénaire.
A suivre …