Akaitsuki
 (Chroniques de Yakuza)





Titre :  Akaitsuki
Auteur : Val-rafale et Tenshi
Chapitre : 02
Genre : Yaoï. Policier / Intrigue / Action.
Couple :  Toujours mystérieux
Disclamer :  Ils leurs appartiennent toujours
- ~ Pensée ~


Akaitsuki


HistFlash Back – 10 ans plutôt

- Tu iras à Boston pour terminer tes études. Tu ne reviendras pas avant d’avoir eut tout tes diplômes et du plomb dans la tête. Mais saches que tu n’es plus mon enfant. Un simple homme de main de la famille qui ne peut plus prétendre à rien, sinon le fait qu’il ne m’apporte que de la pitié et c’est pour cela que je te laisse la vie sauve. Akiharu ! Aujourd’hui je te renie ! »
- Père… non…

Le garçon, âgé d’à peine dix-sept ans, venait de voir tout son monde s’écrouler. L’homme qu’il aimait venait de révéler son vrai visage en affaiblissant sa famille. Et cette dite famille le reniait pour l’exiler dans un autre pays. Il ne savait plus où était sa place et les larmes qui ne cessaient de couler ne l’aidaient pas à lutter et se battre pour regagner cette vie qu’on venait de cruellement lui ôter. A cet instant, un garçon innocent mourut à jamais. A sa place un vide s’installa. Vide qui se changea en haine alors qu’aux Etats-Unis, un jeune japonais menait des études pleines d’avenir de droit et de commerce.

Fin du Flash back

L’homme au long manteau avançait avec calme. Le vent ne cessait pas de jouer avec lui, glacial pourtant moins froid que l’aura qui tournait autour de l’inconnu. Cherchant dans sa poche quelque chose, il s’avança avec calme vers un lieu précis qu’il avait bien en tête. Et il trouva ce qu’il cherchait, un étrange boîtier, qu’il actionna avec un sourire ampli de malice. Le jeu venait à peine commencer. Le maître de ce jeu était un pion qu’on qualifiait d’insignifiant, qu’on observait mais laissait évoluer, ne représentant aucunes menaces pour aucunes des organisations. Cependant, certains devraient se souvenirs qu’il valait mieux se méfier de l’eau qui dort. Les apparences sont des choses trompeuses qui peuvent mener à la perte de n’importe qui. Le brun savait de quoi il parlait pour avoir testé personnellement cette pratique.

Un fin sourire se dessina de nouveau sur son visage alors que le port se montrait à son regard. Il se dirigea directement vers les docks, plus précisément le bloc B. Il avait son destin qui l’y attendait. Un destin dont il avait marqué chacun des rouages, sans oublier le moindre détail. Il n’avait pas besoin de protection. Pour le moment, aucunes craintes d’assassina. Il n’était qu’un insecte rampant à leurs yeux. Une chose insignifiante qui voulait se refaire une place dans le milieu. Qu’il pense cela, c’était sans importance. Au contraire, cela arrangeait ses affaires. Cette idée raviva encore plus son sourire avant qu’un masque de froideur ne re-possède tout son visage. Il venait d’arriver au point de rendez-vous et ne pouvait donc plus se montrer plein de machiavélisme. Juste un jeune homme déterminé à vouloir se faire une nouvelle vie dans le milieu de ses aïeuls. Le brun était prêt à tout pour mener à bien son jeu sous les couleurs de la vengeance.

Ce fut dans cette idée qu’il arriva devant les deux hommes visibles et les quatre autres très mal camouflés selon l’idée du brun et bien cachés pour les autres. Il trouva cela d’un pathétisme sans égal, mais ne montra rien, ce n’était ni le temps ni le moment. Sans compter que cela donnait de bonnes informations quand aux capacités de ses vis-à-vis pour ne pas dire ennemis.

- Tsubasa-sama, vous êtes pile poils à l’heure. Ce qui est un bon point pour vous. Le patron aime la ponctualité.

L’interpellé manqua de couper court à ces futiles formalités avant de se souvenir que pour le moment, il devait faire profile bas. Il avait tout le temps pour faire ravaler ces paroles à ce type aux allures supérieures qui ne s’élevaient qu’à peine au dessus d’un pissenlit. D’ailleurs, bientôt, très bientôt, il allait les manger par la racine. Cette idée le réconforta dans son rôle, lui permettant de prendre sur lui sans rien montrer sa rage et sa volonté de l’écrabouiller comme l’ordure qu’il était.

- Je ne me pouvais me permettre un retard. Vous le savez tout autant que moi. Maintenant, si nous allions directement au but. Le temps est une denrée précieuse que ni vous ni moi aimons perdre en discussions inutiles.

Bon, d’accord, cette petite remarque était peut-être de trop. Mais se montrer trop ‘gentil’ et asservit n’aidait pas non plus pour se faire une place. Même pour une insecte insignifiant et non effrayant. D’ailleurs, cela sembla plaire puisque pas de remarques désobligeantes destinées à le remettre à sa place, mais plutôt un compliment. Franchement, à qui il avait à faire ? Le brun manqua de lâcher un soupire mais ne fit rien, laissant le contact dire ce qu’il avait à dire.

- Je vois que l’enfant grandit, c’est bien, ça évitera de traiter avec un pleurnichard idéaliste. Alors allons droit au but. Si tu es capable de réunir les fonds nécessaires dans les vingt-quatre heures à venir, tu auras la marchandise avec le bonus nouveau client en prime !

Alors que les deux hommes riaient aux éclats, Akiharu, lui, prenait sur lui, maugréant intérieurement, mais s’amusant également de l’avenir qu’il leur réservait. Comme dirait un vieux dicton, on verra bien qui rira le dernier. Les fixant avec une haine pleine d’amertume, il préféra leur tourner le dos, tout en s’éloignant avec calme. Calme qui souffla les deux imbéciles s’attendant à une réaction en chaîne. Un enfant aurait bien dit : bien fait pour vous, mais le brun se contenta de leur répondre avec une malice qui passa pour de la politesse.

- Bien, donc rendez-vous, ici, dans vingt-quatre heures. Et avec l’argent. N’oubliez pas la marchandise sinon, le bouffon ne sera plus celui qu’on rit.

Il s’éloigna avec un sourire de nouveau machiavélique. Mains dans les poches, il éteignit le petit boîtier, satisfait. L’étape numéro un était un franc succès. Il laissa cependant deux hommes avec un certain agacement vis-à-vis de sa personne, mais cela n’était qu’un détail qui ne serait plus dans vingt-quatre heures. La famille Kudo allait perdre mystérieusement des hommes et toute une cargaison de marchandises qui n’atteindra jamais le bloc B. Cette idée reluisante en tête, il marcha en direction du casino, ayant encore des choses à régler avant de songer à se reposer…

*****

Ryo avait gagné le centre ville, après avoir quitté l’appartement, que deux de ses amis avaient décidé de retourner afin de trouver une arme qui était parfaitement bien rangé. Il souhaitait trouver un peu de calme, cependant les rues d’une capitale sont loin d’être un endroit de tout repos. Pourtant, selon le brun, il ne pouvait pas trouver de lieux plus bruyants que l’appartement qu’il partageait avec ses compagnons. Du moins, c’était le cas lorsqu’il y en avait certains qui décidaient de s’amuser avec ses nerfs. Heureusement, ce n’était pas tous les jours ainsi. La majeur partie du temps, les membres de son équipe travaillaient avec sérieux.

Le jeune homme avançait donc dans les rues de la ville sans avoir de but précis. Il se détendait juste les nerfs de cette façon. Il passa machinalement devant le grand casino de la ville et s’arrêta pour observer l’enseigne parée de milles couleurs. Il n’avait jamais aimé ce genre d’endroit, trop bruyant à son goût cependant, il devait avouer une chose, cela offrait toujours un moyen de se protéger de ses ennemis. Combien de fois s’était-il caché parmi la foule de joueurs, le temps que ses poursuivants l’oublient ? Cela avait dû lui arriver au moins une dizaine de fois, voir une quinzaine. Sans qu’il ne sache pourquoi, le brun se tourna vers cet antre et y pénétra. Il observa tout autour de lui, les machines à sous, les tables de jeux où s’afféraient les clients pour la plupart habitués. Ryo commença à évoluer au milieu de cette fourmilière puis s’arrêta devant le coin bar. Là, il prit place devant le comptoir et se commanda un whiskey, sa boisson alcoolisée favorite.
Tandis que le barman lui préparait sa commande, le brun se tourna vers les machines à sous. Il entendit une sirène et aperçut un gyrophare s’allumer. Un cri de joie retentit alors que de nombreuses pièces tombaient dans un bac.

- Ah, un jackpot… » Fit le barman en souriant. « Cela fait toujours plaisir à voir. »

Ryo se retourna vers son interlocuteur et le fixa froidement avant de prendre son verre pour en avaler une gorgée. Il observa à nouveau la machine qui venait de faire gagner quelqu’un. Ce n’était pas le genre de chose qui arrivait souvent dans un casino. Une fois par jour à peu prêt il y avait un grand gagnant. Mais lorsqu’on voyait les sommes que mettaient les joueurs dans ces engins pour gagner, on ne se demandait plus qui était le vrai gagnant de l’histoire. Le brun soupira puis tourna le dos au reste du casino pour fixer le barman.

- Hm… Ce qui me ferait moins plaisir c’est de savoir combien cette personne a misé dans la machine avant qu’elle ne donne… » Répondit-il d’une voix froide. « Cet homme a-t-il vraiment gagné toute sa mise ? J’en doute fort… »
- Vous n’êtes guère positif… » Fit remarquer son vis-à-vis en nettoyant un verre.
- Non… Juste réaliste… » Répliqua Ryo avec calme en vidant son verre. « Un autre… »

Il regarda la boisson que le barman venait de lui verser puis sortit son paquet de cigarette afin d’en allumer une. Il se tourna à nouveau vers le casino, observant chaque personne présente. Il put dénombrer un bon nombre de vigils, plus que la normale. Mais étrangement, cela ne surpris pas le brun qui comprit immédiatement que pour avoir un système de sécurité comme celui-ci, c’est qu’il devait y avoir autre chose à protéger que de l’argent. Néanmoins il y avait quelques failles dans tout cela, d’ailleurs un peu trop évidente pour Ryo. Il fallait avouer aussi que son équipe possédait un petit génie en la matière. Nezumi s’amuserait d’ailleurs énormément à trouver tout ce qu’y n’allait pas ici. Cela lui donnait une idée de future occupation pour lui.

Ryo souffla un nuage de fumée alors qu’un fin sourire étirait ses lèvres. Il se retourna pour terminer rapidement son verre et payer les consommations. Ceci fait, il se leva puis se dirigea d’un pas calme vers l’entrée, mettant derrière lui ce casino et tous ses strass et faux-semblants, prêt à se replonger dans les mouvements de la rue, appréciant ce brouhaha anonyme, rassurant dans un sens, dynamisant dans l’autre. Il se heurta alors à une ombre qui avait surgit devant lui avec l’agilité du chat sans qu’il n’eue le temps de sentir sa présence. Il grogna en la sentant le bousculer avant de détailler des pieds à la tête cet homme qui dégageait quelque chose qui n’avait rien d’habituel avec les gens dit normaux. Ryo aurait mit sa main à couper que l’homme qui venait d’entrer n’était pas étranger à ce nombre de vigils, conséquent, dans les lieux et cette sécurité démesurée mais loin d’être efficace. Mais cela n’étant pas son affaire, il garda pour lui sa façon de penser du comportement de l’étranger, et quitta le casino revenant à son projet initial.

Enfin, ça, c’était son idée, et non celle de l’ombre qui se tourna sur elle-même et le fixa avec une froideur évidente, prêt à lui dire sa façon de penser. Mais rien ne vint, l’ombre fixa un autre point sur son vis à vis et comprenant comme Ryo de quoi il s’agissait, il l’attrapa et l’entraîna dans un mouvement de nouveaux clients s’en servant de couverture sans la moindre hésitation. Akiharu, notre ombre, loin d’être ravi de ce qui venait de se passer, grogna en lâchant l’homme qui s’était laissé entraîné certainement par instinct ou alors volonté de voir ce qui allait se passer. Dans les deux cas, il s’en moquait pas mal. L’important était que l’homme était armé et ce de façon professionnel. Donc, hasard ou pas, il n’allait pas laisser passer ce genre de type qui pouvait se fondre dans le décor et surtout savoir quand il faut agir ou pas. Cela pouvait être utile quand on songeait que cette pseudo équipe de sécurité n’avait pas réussit à intercepter un tueur embusqué.

- K’so… Les imbéciles ! » S’agaça t’il maugréant plus contre lui-même que contre ces hommes qu’il savait déjà pas de qualité.

Remettant ses vêtements en place, il fixa le brun à la cigarette, jaugeant la dite cigarette avec mépris, avant de revenir à l’individu lui-même. Il l’avait conduit dans un couloir privé du casino, un lieu sécurisé au minimum, ce qui n’était pas du luxe quand on songeait qu’un tueur traînait librement entre les murs du casino. Il fallait vraiment qu’il fasse du ménage dans tout cela. Punaise ou pas, aux yeux des concurrents et des autres familles, il devait rester nuisible, donc à éradiquer. Mais comme tout bon cafard, il sait s’accrocher à la vie et causer quelques désagréments qui allait faire certains trous dans certaines vies, foi de Akiharu Tsubasa. Mais le moment n’était pas à cette vengeance, mais à cet étranger qu’il avait conduit à sa suite par instinct de conservation et surtout une idée derrière la tête. Même si son visage froid et dur ne démontrait qu’une volonté de régler quelques choses.

- Hm… Ton nom ? » Fit-il sans le moindre détour. « Et que fais-tu en ce lieu qui ne doit pas être une tasse de thé pour ton genre de personne ? »

Il n’avait prit aucun détour et cela tira un sourire de son vis-à-vis. En effet, Ryo trouva l’attitude du gamin assez amusante, car pour lui, ce n’était qu’un gamin qui jouait au grand et ce malgré ce regard mort. Il se prenait pour qui ? Il devait être le propriétaire des lieux. Mais pas très doué si on considérait son équipe. Cependant, il devait avouer qu’il avait de bons instincts et réflexes, pour avoir repéré très rapidement le tueur, mais il restait novice pour le reste. Emmener un étranger dans un endroit privé du casino et lui parler sans se mettre en sécurité était soit très optimiste en vue de ses capacités, soit digne d’un gamin qui ne pensait pas à toutes les éventualités. Ryo opta plus pour la seconde supposition, mais il décida d’entrer dans le jeu histoire de voir jusqu’où allait le mener cette histoire. Une chose était certaine, ça resterait plus reposant qu’un Ryu et Nezumi ensemble dans une pièce à jouer.

- Et toi ?… Pour te permettre d’emmener client contre sa volonté dans ce couloir ? » Répliqua t’il avec un amusement dissimulé alors qu’il rejetait avec simplicité sa fumée en direction du jeune énervé.
- Moi ? » Il attrapa avec un agacement loin d’être dissimulé lui, la cigarette et l’écrasa. « Quelqu’un qui n’aime pas qu’on fume en sa présence et qui aime qu’on lui réponde !
- Oh… je vois ! » Il se mit à sourire ouvertement. « Monsieur n’est pas vraiment ravi qu’on attente à sa vie alors qu’il emploie une tripotée d’homme pour empêcher cela. » Il sortie une autre cigarette et se l’alluma. « Alors si monsieur me disait ce qu’il voulait avant de trop me faire perdre mon temps ! »

Inutile de préciser que cela ne plut guère à Akiharu qui détestait particulièrement être rabaissé de la sorte. De mauvais souvenir et un rappel un peu trop brusque de vengeance. Cependant, il ne montra pas les crocs ou ne tira pas sur l’inconnu qui avait la langue trop pendue à son goût. Il se modéra pour le moment, montrer une quelconque réaction ne ferait qu’affirmer des dires qui étaient très loin d’être réaliste. Il savait parfaitement les capacités de son équipe de sécurité. Mais c’était tout ce qu’il pouvait se permettre pour ne pas montrer qu’il n’est pas si puceron que ça. Il se contenta de le fixer avec froideur et reprendre cette cigarette. On ne fumait pas en sa présence.

- Je pense déjà l’avoir dit ! Présente toi et surtout je veux les raisons de ta présence dans ce casino. Je pensais ces thermes compréhensibles. Mais j’ai du me tromper ! » Siffla t’il avec un rancœur visible mais un contrôle certain…
- C’était parfaitement clair, mais je ne présente pas à un jeune prétentieux qui ne daigne même pas se présenter lui-même. » Il fit un sourire tout ce qu’il y a d’amusé tout en se penchant vers le jeune étranger. « Votre maman ne vous a t’elle pas dit qu’il était impoli de demander le nom à quelqu’un sans se présenter soi-même ? »

Ryo s’écarta avec amusement, tout en étudiant son vis-à-vis. Quelle sera sa réaction ? Le brun était curieux de le savoir, alors qu’il s’alluma une troisième cigarette. Ce gamin semblait déterminé, même si de gamin, il ne devait avoir que le comportement. Il ne lui donnait pas plus de vingt-huit ans. Célibataire qui ne laisse personne l’approcher. Méfiant et habitué à avoir ce qu’il veut. Mais pas un gosse de riche ou plus. Ryo le trouvait … Comment dire !?… Intéressant, bien que dangereux par son comportement. Il lui rappelait quelqu’un, c’est pour cela qu’il restait sûrement ici à chercher et à découvrir ce qu’il lui voulait, le provoquant pour voir ses limites et surtout ses capacités. Un fin sourire se dessina à cette pensée, mêlé à un regard plein de souvenirs… Bons et mauvais…

Akiharu arracha cette maudite cigarette que venait d’allumer le tueur, le faisant sursauter et sortir de ses pensées. Les deux hommes se fixèrent avec intensité, l’un d’eux l’air amusé et l’autre plus qu’agacé. Cependant, celui qui était proche de l’explosion de colère, sembla se calmer brusquement. En effet, le jeune homme propriétaire des lieux n’était pas dupe du but que désirait atteindre le brun. Il voyait clair dans son jeu mais ne se laisserait pas ainsi manipuler. Il n’était plus un enfant qui se laissait guider par ses émotions.

- La politesse avec un homme de ton espèce n’est pas de rigueur. » Répondit-il d’une voix glaciale. « De plus vous êtes chez moi ici. Donc répondez avant que je ne perde vraiment patience. »
- Alors il vous faudra perdre patience. » Répliqua Ryo en souriant toujours. « Je ne suis guère décidé à vous répondre. En tout cas j’espère que vous avez les moyens de me faire parler, parce que cela ne sera pas simple. »
- Ne me sous-estime pas, mon beau. » Fit le cadet tandis que ses yeux s’illuminait d’une lueur étrange, froide, vide de tout sentiment.

Ryo perdit son sourire en le remarquant. Il connaissait ce genre de regard pour l’avoir déjà rencontré chez d’autres personnes dont ses amis. Généralement, cela n’était jamais bon, peut être n’aurait-il pas dû insister de la sorte avec lui. Il ignorait ce dont ce jeune homme était capable. Il devait certainement caché son talent, lui et ses compagnons le faisaient bien, chose normale pour des assassins. Le tueur mit une distance raisonnable entre lui et son vis-à-vis, mais sans pour autant être trop éloigné afin qu’il ne s’imagine pas qu’il fuit devant l’adversité.

- Je te fais donc peur ? » Demanda alors Akiharu en souriant encore. « Je t’ai peut être surestimé… Tu ne dois pas être aussi doué que cela… »

Ryo le fixa avec calme et froideur. Il ne s’était donc pas trompé sur son compte, cet homme cachait bien son jeu. Derrière son comportement de gamin pourri gâté, se cachait autre chose qu’il ne pouvait encore déterminé, ne le connaissant pas suffisamment pour cela. Néanmoins, cela éveillait non seulement sa méfiance mais aussi sa curiosité. Il avait envie de savoir jusqu’où il était capable d’aller pour le faire parler. Le brun sourit doucement sans le quitter des yeux.

- Vous vous trompez. » Répondit-il avec calme. « Vous ne me faites guère peur, je mets juste une distance de sécurité entre nous. »
- Une distance de sécurité ? » Demanda Akiharu en haussant un sourcil. « Pourquoi si tu ne me crains pas ? »
- Oh mais tout simplement parce que les gamins de votre genre sont souvent imprévisibles et ont tendance à se jeter à la gorge des gens pour un rien. » Déclara Ryo sans se laisser démonter par cette remarque.
- Les gamins de mon genre !? » Siffla Akiharu avec un éclair de froideur et de haine dans le regard. « Ne parle pas de choses que tu ignores ! Tu risquerais de regretter de ne pas tourner sept fois ta langue dans ta bouche. »

Akiharu connaissait parfaitement bien le facteur réflexion. Il était son arme depuis son retour au Japon. Depuis son acquisition du casino, depuis le début de l’élaboration de son plan. Il était donc hors de question qu’un inconnu, aussi professionnel qu’il soit, ne s’émisse dans sa vie. Pourtant, il garda son calme, son sang-froid. Il aurait bien mit certains points sur certains ‘i’, mais cela n’aurait conduit à rien. Le brun le savait. Il n’avait pas de temps à perdre avec ce genre d’enfantillage. Voilà pourquoi il préférait aller droit au but. Se modérant, jouant avec un caractère qu’il avait appris à modeler en fonction de la situation.

- Maintenant, ton nom. Le gamin que je suis est las d’attendre la vieille personne que tu es. » Souligna t’il simplement mais à sa façon. « Au risque de me répéter, mon temps est précieux. Alors aussi reconnaissant que je sois pour ton aide que tu as apporter dans cette tentative plus que miséreuse de me tuer, je ne resterais pas longtemps patient dans l’attente de ma réponse ! »
- Oh ? Vraiment ? » Fit assez amusé Ryo avant de reprendre son sérieux.

Il savait, non, avait parfaitement compris que le jeune propriétaire face à lui savait ce qu’il voulait et il voulait aller. Ce n’était pas un simple caprice enfantin, mais un véritable désir. Ce regard, le regard du jeune homme en était la parfaite preuve en ce moment précis. Il ne devait pas le sous-estimer. En aucun cas. Ce serait jouer avec le feu.

- Je suis quelqu’un qui peu te dire que le jeu auquel vous jouez est dangereux. Surtout si vous continuez à laisser entrer l’ennemi chez vous !
- Bonne analyse, à une erreur prête. L’ennemi est là pour juger de mon incompétence. Le moment venu, il disparaîtra aussi mystérieusement que subitement. » Rétorqua l’homme d’affaire. « Mais cela n’a pas répondu à ma question. Ton nom ! »
- Il n’y a pas à dire, vous êtes quelqu’un de déterminé. Cela me plait, mais hélas, ne force nullement à vous répondre. Cependant, je vais vous répondre. Je suis…
- Omocha-kun ! » Coupa Akiharu avec un éclair de malice dans son regard. « Tu es Omocha-kun à partir de maintenant à mes yeux. Tu as mit trop de temps à répondre, et j’ai décidé de trancher ! Tu es et restera Omocha-kun. »

Akiharu avait fait son choix. Un choix bien étrange. Il avait désigné Ryo comme jouet. Pourquoi faire, cela, lui seul le savait. Bien que le nom donnait ne donnait pas l’occasion à la confusion. ‘Monsieur jouet’ ! Ca avait vraiment le mérite d’être clair. Ryo, après une surprise compréhensible, eut un sourire amusé, avant de reprendre un sérieux inquiétant et s’approcher du jeune prétentieux pour lui relever le visage et le fixer de regard à regard.

- Omocha-kun ? Hm… Voyez-vous ça ! Vous pensez réellement que ce genre de surnom puisse fonctionner ? » Il se recula à distance sécuritaire, toujours pas suicidaire pour le moment, avant de s’allumer une nouvelle cigarette, bien décidé à la terminer celle-là. « Je suis Ryo et non Omocha-kun ou un quelconque jouet. Retenez cette information petit coq roi d’une fausse basse cour ! »

Akiharu eut un sourire amusé, voir fou à cette réponse, avant de simplement retiré cette cigarette qui venait d’être allumée à son propriétaire et l’écraser. Il s’approcha de Ryo et sourit de plus belle, avant de tout bonnement reculé, avant de lui tourner le dos, intentionnellement, et s’éloigner vers son bureau… Et ce, avec des gestes parfaitement calculés, mesurant chacunes de ses actions, avec un sérieux que seul un professionnel pouvait repérer. Pour tous les autres, ce genre de gestes passaient pour une faute de débutant ou un suicide ouvert… Mais ce n’était pas le cas. Loin de là…

- Mais qui a dit que tu avais un quelconque choix ? » Signala t’il avec une voix qui démontrait le contraire. Il n’y avait aucun choix possible…

*****

- Ne ! Tu crois que Ryo était en colère ?
- Je ne pense pas… Le connaissant, il a du profité de votre jeu pour aller prendre l’air et fumer en paix. Nous laissant le rangement ! » Répond Aku, les larmes aux yeux, dépité par le fouillis qu’avaient réussit à faire ses deux amis en si peu de temps.
- Allons, allons ! » Tapota Ryu sur l’épaule de Aku. « Nous allons t’aider, ne t’en fait pas… » Il eut un sourire plein de malice. « Quand nous aurons trouvé le fusil de Ryo ! »

Les mots furent à peine prononcés que deux éclairs se mirent en action, rajoutant du désordre dans ce désordre déjà trop conséquent. Dépité, Aku abandonna son rangement, regardant avec supplication Tetsu pour qu’il agisse, mais faisant choux blanc. Le glaçon vivant semblait penser que pendant qu’ils étaient occupés à chercher le fusil, ils ne faisaient pas de grosses bêtises en attendant. Soupirant, Aku s’installa sur le canapé, alluma la télévision, priant intérieurement qu’ils trouvent vite ce dit fusil, tout en souhaitant l’inverse, ne tenant pas à réparer d’autres bêtises… Y’a pas à dire, il préférait ses amis sérieux et concentrés, que lâché dans un jeu assez idiot…

*****

Les deux hommes et leur équipe avaient fait demi-tour après le rendez-vous avec le jeune blanc-bec, ravi et surtout satisfait. Tout avait marché comme leur patron l’avait dit. Ils avaient roulé le jeune Tsubasa avec facilité. C’était en rire qu’ils avaient quittés les docks, se moquant allègrement de Akiharu, pour rejoindre la propriété de leur patron. Ils arrivèrent très vite chez les Kudo. Un des hommes de mains, alors, s’entretint avec un des frères Kudo : Hitoshi.

- Kudo-sama ! » S’inclina respectueusement le dit homme de main.
- Oui, oui ! Droit au but ! Je n’ai pas que ça à faire !
- Bien Kudo-sama ! » L’homme prit une profonde inspiration et se lança. « Tout se passa comme vous l’avez indiqué. Il n’y a vu que du feu. Il est vraiment simplet et crois sincèrement entrer en affaire avec vous ! » Se moqua t’il ouvertement.
- Assez idiot ! Je ne te paie pas pour ce genre de réflexion. A t’il posé des conditions ? Demandé certaines informations ? Ou simplement donné un autre rendez-vous ? Alors parle !!
- Euh… non ! Pas vraiment de questions, juste des mises au point et bien un rendez-vous pour dans vingt-trois heures maintenant, au même endroit qu’aujourd’hui !
- Bien… Parfait ! Tu peux te retirer !
- D’accord Kudo-sama !

Il jeta un dernier coup d’œil à son patron avant de faire demi-tour et quitter la pièce. Au même moment, Hitoshi s’installa sur son fauteuil, s’alluma une cigarette et eut un sourire amusé.

- Tu as grandi Aki mais tu n’as toujours pas prit de plomb dans ta jolie petite tête ! Je me demande si tu supporte toujours autant la cigarette !

Un rire s’échappa alors qu’il passa un coup de fil avec un amusement plus que visible…

- Faites lui peur !

La voix à l’autre bout acquiesça alors qu’un bruit de machine à sous signalait un gagnant. Gagnant qui faisait connaître sa victoire…



 


A suivre …