Akaitsuki
(Chroniques
de Yakuza)
Titre :
Akaitsuki
Auteur : Val-rafale et Tenshi
Chapitre : 03
Genre : Yaoï. Policier / Intrigue / Action.
Couple : Toujours mystérieux
Disclamer : Ils leurs appartiennent toujours - ~
Pensée ~
Akaitsuki
- Omocha-kun ? Hm… Voyez-vous ça ! Vous pensez réellement que ce genre de surnom
puisse fonctionner ? » Il se recula à distance sécuritaire, toujours pas
suicidaire pour le moment, avant de s’allumer une nouvelle cigarette, bien
décidé à la terminer celle-là. « Je suis Ryo et non Omocha-kun ou un quelconque
jouet. Retenez cette information petit coq roi d’une fausse basse cour ! »
Akiharu eut un sourire amusé, voir fou à cette réponse, avant de simplement
retiré cette cigarette qui venait d’être allumée à son propriétaire et
l’écraser. Il s’approcha de Ryo et sourit de plus belle, avant de tout bonnement
reculer et de lui tourner le dos, intentionnellement, puis s’éloigner vers son
bureau… Et ce, avec des gestes parfaitement calculés, mesurant chacune de ses
actions, avec un sérieux que seul un professionnel pouvait repérer. Pour tous
les autres, ce genre de gestes passait pour une faute de débutant ou un suicide
ouvert… Mais ce n’était pas le cas. Loin de là…
- Mais qui a dit que tu avais un quelconque choix ? » Signala t’il avec une voix
qui démontrait le contraire. Il n’y avait aucun choix possible…
Ryo le regarda s’éloigner en souriant toujours, cependant, il ne répondit pas,
préférant le silence. Il ne voyait pas l’intérêt d’aller envenimer les choses
avec ce gamin, particulier, il fallait l’avouer. Le brun fit alors demi tour
pour retourner dans la salle principal et ensuite quitter ce lieu dans lequel il
ne reviendrait peut être jamais, à moins de n’avoir un contrat à exécuter. Mais
alors qu’il se dirigeait vers la sortie du bâtiment, le tueur s’arrêta puis
pivota sur lui-même, son regard scrutant le moindre recoin du casino. Il y avait
quelque chose d’anormal qu’il avait cru apercevoir l’espace d’un instant. Il ne
saurait dire ce que cela pouvait être, néanmoins il était certain que c’était
là. Sans vraiment savoir pourquoi, le brun commença à parcourir les lieux en
cherchant ce détail qui avait attiré son attention. Alors qu’il parcourait les
allées, son regard se posa en hauteur sur une grande baie vitrée à travers
laquelle il put voir la silhouette du propriétaire des lieux. De toute évidence,
cette glace était à l’épreuve des balles, ce qui semblait logique si cet homme
avait des ennemis. Cela devait être le cas vu le système de sécurité, inutile,
qu’il avait tenté de déployer…
Ryo observa encore le maître des lieux puis soupira avant de faire demi tour
pour rejoindre la sortie. N’ayant pas trouvé ce qu’il pensait avoir aperçut, il
était inutile de rester. Le tueur devait avoir rêver, son imagination lui jouait
des tours. Mais alors qu’il se retournait, ses yeux se posèrent sur un objet
qu’il connaît trop bien, caché entre deux machines à sous, le canon d’une arme à
feu, certainement de gros calibre vu la taille. Le brun calcula rapidement la
direction vers laquelle il était pointé puis réagit au quart de tour son
instinct prenant le dessus. Il se mit à courir vers ce tireur embusqué,
bousculant les clients. Il arriva devant les machines derrière lesquels il était
caché puis bondit en prenant appuis en premier sur un siège puis sur l’avant des
engins avant de passer par-dessus. Il atterrit souplement de l’autre côté et
pivota sur lui-même tout en donnant un puissant un coup de pied circulaire dans
la mâchoire du tireur. Ce dernier surpris s’écroula au sol alors qu’un coup de
feu s’échappait de son fusil. Des cris s’élevèrent parmi les clients que la
panique gagnait. Ryo se redressa immédiatement pour observer les agents de
sécurité qui visiblement ne savait pas comment agir pour calmer les personnes.
- Quelle bande d’amateurs… » Grogna-t-il en saisissant la lanière d’un sac pour
l’utiliser comme lien afin d’attacher sa prise.
Ceci fait, il se redressa puis se mit un peu en hauteur en montant sur un siège
avant de mettre ses mains en porte voix, fixant la clientèle importante de ce
casino. Lui qui ne supportait pas se faire remarquer, il n’allait pas avoir le
choix, il se devait intervenir avant qu’il n’y ait véritablement un accident.
- Que tout le monde se calme ! » Fit-il d’une voix forte. « Ceci n’était qu’un
exercice pour juger la sécurité du casino. Vous avez tous agis comme il le
fallait. Vous pouvez reprendre le jeu. Amusez vous, la maison offre une
consommation gratuite à tous pour se faire pardonner de ce désagrément. »
Cette annonce passée, Ryo descendit de son piédestal et s’étira doucement tout
en se baissant pour ramasser son paquet cadeau. Alors qu’il le relevait, il se
retrouver nez à nez avec le maître des lieux. Ce dernier ne semblait pas
vraiment content de sa petite prestation devant les clients. D’un certain côté,
le brun n’était guère surpris, à sa place, il aurait été furieux lui aussi qu’un
homme totalement inconnu, un tueur de surcroîts, offre ainsi une consommation
gratuite à chaque personne présente dans le casino, surtout sans son
autorisation. Cependant, le tueur ne fut guère impressionné par le regard noir
que lui lançait Akiharu. Il poussa sa prise sur son vis-à-vis en souriant.
- Cadeau. » Fit-il en lui tournant le dos prêt à partir. « A l’avenir prenez des
pro comme vigils… Parce que si moi je ne vous veux aucun mal, lui… Il a été
envoyé par un de vos ennemis… »
Akiharu attrapa le colis sans broncher, tout en fixant le dos du personnage
qu’il avait décidé de nommer Omocha-kun. Ce type n’était pas n’importe qui. Il
l’avait déjà compris à son attitude, sa façon de l’analyser. Cependant, cela ne
lui disait pas qui il était réellement. Il avait son nom : Ryo. Mais rien de
plus. Bien sûr, il pouvait enquêter, en réunissant les données recueillies.
Agilité, rapidité, sens de l’observation aiguë. Un tueur, sans aucun doute.
Peut-être un ancien militaire, rien qu’il pourrait affirmer. Mais c’était moins
amusant que de chercher à la source elle-même. Une denrée rare qu’il ferait bien
de capturer pour ne pas la perdre. Néanmoins, le faire maintenant, devant ces
regards espions seraient montrer qu’il n’était pas si insecte que cela. Et pour
le moment, le temps n’était pas venu de le mettre en avant. Il allait donc faire
autrement. Et le résultat resterait le même. Il s’approprierait cet homme, comme
homme de main et plus. Jouet étant une donnée qui l’amusait déjà à l’avance.
- Trop aimable, mais des cadeaux de ce genre, je m’en passerais bien. Comme ceux
d’offrir à des clients des tournées générales. Enfin bon, on n’a pas toujours ce
qu’on souhaite. » Il eut un sourire amusé. « Je suis certain que vous savez de
quoi je parle. Enfin, pour le moment, je dois m’occuper de mon nouveau cadeau.
Vous… Je vous dis à demain, midi, à la terrasse du café en face du casino ! »
Il le laissa partir, faisant demi-tour lui-même, entraînant le tueur avec la
ferme intention de l’interroger. A sa manière… Et surtout seul. Cependant, il
lança une dernière réplique à l’intention de Ryo. Une petite mise au point qui
laissait entendre certaines choses, pour quiconque savait lire entre les lignes.
Un autre jeu, mais celui-là, destiné à le cacher de regards indiscrets.
- Mes amis sont bien connus, je ne me perds pas en route. Mais je pense que ce
cadeau retournera à son propriétaire avec des ornements en plus. Je ne peux
accepter un tel cadeau. Pas pour le moment ! »
Son sourire disparut le temps d’un instant pour se changer en quelque chose de
plus malsain, pour finalement faire place à un sérieux de nouveau. A ce moment
précis, il quittait la salle principale pour s’engager dans un long couloir,
sombre et surtout, étrangement, dénoué de caméra ou de sécurité.
Ryo ne se tourna pas aux mots du jeune propriétaire, amusé mais surtout loin
d’être surpris par l’annonce. Il savait ce qui allait se passer, d’où peut-être
sa provocation. Ou peut-être voulait-il vérifier quelque chose, en mettant dans
l’arène ce jeune prétentieux qui semblait vivre dangereusement dans un plan
qu’il avait l’air d’avoir bien ficelé. Pourtant, dans ce plan, du peu qu’il
avait put voir, il voyait plein de faille. Un cadavre… voilà à quoi lui faisait
penser Akiharu. Un cadavre qui marche encore, mais qui sera mort s’il continue
dans le but qu’il semble s’être fixé, sans avoir d’aide pour couvrir ses
arrières. A cette pensée, il s’alluma une nouvelle fois une cigarette, ravie de
savoir qu’enfin, il la terminerait. Quelle étrange rencontre tout de même. Il
souffla sa fumée avec une certaine nonchalance, retournant vers un QG qui était
aussi sa maisonnée.
*****
Le corps fut lancé avec force sur une chaise, puis attachée de manière
significative. Menotté aux accoudoirs, les jambes aussi immobilisées. Akiharu ne
lassait rien passer au hasard. Sans compter, qu’il était hors de lui. On avait…
non, ils avaient osés l’attaquer. Il ne s’y était pas attendu si tôt. Où alors
n’était-ce qu’un jeu. Dans ces cas, le jeu allait être très vite à double
tranchant. Le propriétaire des lieux aimait jouer, mais il devait à présent être
le maître du jeu. Plus jamais il serait le jouet de qui que ce soit. Ce fut son
serment qu’il se fit il y a quelques années de ça. Il se pencha pour voir si le
cadeau dormait toujours, avant de le gifler violemment pour l’éveiller. Un
revers de main, puis un autre, avant de continuer jusqu’à que le subordonné
n’ouvre les yeux.
- Debout ! La sieste est terminée ! » Grogna t’il hors de lui, mais étrangement
calme.
Le tueur lui lança un regard mauvais à son réveil, chose qui n’impressionna pas
Akiharu, furieux de l’incompétence de ses hommes de main. Heureusement que cela
allait changer quand il aurait mis son plan à exécution. Mais avant tout, il
devait s’occuper de cet homme et savoir qui l’avait envoyé. Il allait parler. Le
brun s’assit calmement face à lui, le fixant froidement, les coudes posés sur la
table.
- Bien… Je ne vais pas y aller par quatre chemins. » Fit-il d’une voix neutre. «
Qui ? »
- Pardon ? » Demanda le prisonnier en le fixant
- Qui t’envoie ? » Interrogea Akiharu sans le quitter des yeux.
L’homme ne répondit pas, préférant se murer dans le silence plutôt que de trahir
son patron. Il savait que cela lui coûterait la mort si jamais il venait à lui
donner le nom du commanditaire. Cependant, s’il se taisait, il aurait la vie
sauve. Il fixa donc son vis-à-vis, les lèvres scellées.
- Tu ne veux pas parler… Soit… » Murmura le brun en se levant calmement.
Ce que ce tueur ignorait, c’était qu’il avait face à lui quelqu’un qui était
bien décidé et prêt à tout pour obtenir ce qu’il voulait, peu importait les
moyens employés. Ce type allait vite se rendre compte que la mort serait presque
préférable à ce qu’il allait subir.
Akiharu se dirigea avec calme vers un coin de la pièce et prit une mallette
posée dans un coin. Il l’amena jusqu’à la table puis l’ouvrit, découvrant une
impressionnante collection d’objet en tout genre, allant du simple couteau à la
pince, en passant par le fil à couture. L’homme observa le contenu et vit le
brun saisir la pince. L’inquiétude commença à se peindre sur son visage.
*****
Ryo, après son entrevue avec ce gamin, avait repris la direction de
l’appartement qu’il partageait avec ses amis. Il était arrivé une demi heure
plus tard et s’était arrêté devant la porte. Il regarda cette dernière durant un
instant, priant intérieurement un Dieu auquel il ne croyait pas que le ménage
serait fait dans sa chambre. Sinon il jurait qu’une souris et un brun finiraient
en pâté pour les chiens du quartier. Il appuya sur la poignet puis entra dans
l’appartement. Là, il enleva ses chaussures pour ensuite s’avancer dans le
salon. Il observa le petit monde installé là, dans son fauteuil, Tetsu avec le
même bouquin qu’il lisait depuis des années, Aku devant la télévision et, dans
un coin de la pièce, les larmes aux yeux, l’air abattu, Ryu et Nezumi. Le brun
haussa un sourcil en s’approchant de Aku.
- Je suis là… Que s’est-il passé ? » Demanda-t-il avec calme.
Aku leva les yeux pour observer son ami avec un grand sourire aux lèvres, l’air
pleinement satisfait, chose qui inquiéta Ryo. Généralement, lorsqu’il souriait
de la sorte, ce n’était jamais très bon. Vu que deux de ses compagnons
semblaient faire la tête, le blond avait très certainement dû perdre sa patience
naturelle, à moins que ce ne soit Tetsu…
- Je t’écoute Aku… » Insista-t-il d’une voix neutre.
- Ta chambre est en parfait état. » Répondit son ami en souriant toujours, son
regard se posant sur Nezumi et Ryu.
Ryo les fixa à son tour, comprenant alors le sous-entendu de ces paroles. Il n’y
avait aucuns doutes à cela. Ils avaient perdus tous deux à ce jeu qu’on
qualifierait d’idiot et que le gagnant était ce blond au grand sourire. Il n’y
avait pas d’autres solutions à cela. A moins que Tetsu ait réellement perdu
patience et qu’il se soit levé, abandonnant son livre. Ce qui, au passage,
n’était pas une bonne chose. Au résultat, une souris et un brun auraient pu
avoir très mal. Cependant, en jetant un coup d’œil au lecteur, il put comprendre
que c’était la première solution la meilleure. Aku les avait coiffé au poteau.
Ce qui signifiait qu’une seule chose : son arme n’était plus à sa place. Il en
était persuadé connaissant la calamité qui siégeait devant lui.
- Il est où ? » Interrogea t’il sans détour.
- Où quoi ? » Répondit aussi innocemment que possible Aku, gardant son grand
sourire ravi.
- Dois-je vraiment le dire ou préfères-tu peut-être subir quelques conséquences
pour la disparition d’un objet que j’avais interdit de toucher ? » Signala t’il
avec une nonchalance et neutralité effarante et effrayante.
- Euh… Sous mon lit ! » Répondit avec précipitation le blond.
- Bien… » Il s’éloigna vers la chambre du dit blond avant de se retourner et
fixer son collègue et ami. « Oh juste ! Qu’as-tu gagné ? »
- Ce que j’ai gagné ? » Interrogea t’il un peu perdu sur le coup, encore sous
l’effet de la déception du jeu manqué. « Oh… deux semaines complètes de vacances
niveau corvée. Une semaine complète de servitude totale. Et eux… bah ils ont
perdus le droit de jouer pendant une période de soixante-douze heures à partir
du moment où tu es arrivé ! »
Aku avait énuméré cela avec un triomphe évident alors que derrière deux
gémissements se faisaient entendre. Ryo préféra ne pas relever et se dirigea
vers la chambre du blond pour aller chercher sa propriété cachée sous le fameux
lit. Refusant ainsi de donner quelques réflexions bien senties à certaines
personnes. Cependant, en entrant dans la chambre de Aku, il prit la parole,
levant un peu le ton pour se faire entendre.
- Oh fait Aku… Tu feras tes corvées et tu ne joueras pas durant les mêmes
soixante-douze heures. C’est ta punition pour avoir toucher mon arme et l’avoir
déplacé ! »
Inutile de préciser que la nouvelle dépita une certaine personne qui fondit en
larme et ravie deux autres personnes.
- Cependant, Nezumi, Ryu, vous restez sous la coupelle de l’asservissement et
des restes des gages. Sauf que ce sera les tâches de Tetsu et moi-même que vous
ferez. Aidé de Aku, bien entendu ! »
Là, il n’y a plus eut qu’un pleureur mais trois ! Ce qui n’avait rien
d’étonnant. Ravi de son petit succès, il fit ce qu’il avait à faire, avant de
ranger tout à sa place. Il revint ensuite vers Tetsu et le fixa avec sérieux. Il
devait lui signaler ce qui c’était déroulé dans ce casino. Et surtout fournir
quelques impressions. Le lecteur froid était le chef. Du moins, le reste de
l’équipe lui avait donné ce rôle. Si bien qu’on lui demandait toujours un
référencement quand il se passait un événement peu habituel. De plus, Ryo se
sentait inquiet. Il avait comme une sorte de malaise qu’il ne pouvait effacer
sans avoir une discussion sérieuse.
- Tetsu, nous devons parler ! »
Le brun fixa son cadet, délaissant son livre le temps d’un instant, interpellé
par le ton employé. Quand Ryo prenait ce genre d’attitude. Soit un contrat
n’était pas loin, sinon de sérieux ennuis. Dans les deux cas, leurs capacités
seront mises à rude épreuve.
- Je t’écoute ! » Rétorqua avec calme Tetsu qui pour l’occasion avait même
déposé son livre.
Ryo le fixa et commença à lui faire un rapport très détaillé de sa mésaventure
ou aventure. Tout dépendait du point de vue. Au casino. Tetsu n’avait pas changé
à un seul moment d’attitude. Ecoutant en détail ce qu’avait à dire son
compagnon. Il eut par moment des « hm… », mais rien de plus. A la fin du
discours, il se leva et se dirigea vers la fenêtre fixant un point invisible
avant de prendre finalement la parole et donner son avis sur cette affaire qui
n’avait vraiment rien de banale. Enfin, moins banale tout du moins que ce qu’ils
affrontaient habituellement.
- Hm… Il ne s’est passé rien de plus ? »
- Non… mais j’imagine que le petit cadeau doit regretter de s’être fait attrapé
par sa cible. »
Tetsu ne répondit pas à cela. Mais ce n’était pas pour autant qu’il n’approuvait
pas. Au lieu de cela, il retourna à sa chaise, reprit son livre, mais avant de
se plonger dedans, il donna son avis. Et ce, avec calme comme toujours.
- Tu peux enquêter… voir si cela peut mener quelque part. Mais tu connais la
règle ! Alors ne l’oublie pas ! »
- Oui, oui ! Je sais ! Et je ne suis pas non plus un débutant … »
Tetsu n’écoutait déjà plus, connaissant parfaitement la réaction de son
vis-à-vis. Il se contenta de reprendre sa lecture, laissant Ryo à ses réflexions
et les autres à leurs larmes. Bien qu’à ce rythme, il allait très vite perdre
patience. Mais rien ne le démontrait pour le moment, si ce n’était peut-être ce
début de veine pulsante. Veine qui avertit assez vite Ryo qui préféra aller dans
sa chambre pour voir s’il y était. Mais aussi pour réfléchir à tout cela. Il
avait une décision à prendre, il le savait.
*****
Un homme venait d’entrer en trombe dans le bureau d’un autre homme qui était
affairé à un dossier. Ce dernier d’ailleurs regarda d’un œil mauvais la personne
qui venait d’arriver, aussi essoufflée soit-elle. D’ailleurs, l’homme qui venait
d’entrer se figea aussitôt, réalisant la bourde qu’il venait de commettre. Il se
mit alors à faire des courbettes en tout genre, basculant vers l’avant dans des
saluts respectueux, tout en prenant la parole. Le brun occupé à son bureau, ne
quittait pas des yeux son vis-à-vis, veine pulsante à la tempe droite, prenant
sur lui pour ne pas faire un meurtre.
- Pardon Tsubasa-sama ! Mais ce que j’avais à vous dire était important ! »
L’interpellé arqua un sourcil songeant qu’aussi important que la nouvelle soit,
il n’avait pas à entrer ainsi dans son bureau. Il était certain que le porteur
de nouvelles allait très vite regretter sa précipitation. Enfin tout du moins,
après qu’il ait finit d’exposer ce qu’il avait à dire. Ce fut pour cela que
l’homme d’affaire ne dit rien, et laisser son employé. Car il s’agissait bien
d’un de ses hommes. S’exprimer. Pour le moment librement… sans intervenir.
- Nous avons reçu la confirmation. Votre jeune frère est bien revenu en ville.
Il a ouvert un casino qui semble bien marché. D’après nos renseignements, il a
prit contact pour des armes avec des sous-fournisseurs des Kudo. Mais ne semble
pas le savoir.... Il a aussi essuyé quelques tentatives d’assassina mais rien
qui ne l’atteignit. Un de mes hommes continue la surveillance et attend vos
ordres Tsubasa-sama ! »
Le chef de famille tiqua sur la nouvelle, mais n’en fut pas étonné. Il savait
que Akiharu reviendrait au Japon après ses études. Par contre, il ne pensait pas
qu’il aurait le culot de s’installer à Kyoto même et monter son affaire après
les mots de leur père. Il n’était plus le bienvenue. Un traitre fragile et
nuisible qui avait faillit causer la perte de la famille. Kensaku sentit la
colère l’envahir et elle n’était plus causée par un suborné trop impulsif. Il en
brisa le stylo qui était encore dans sa main avant de se calmer d’un coup,
laissant une atmosphère en rien apaisante autour de lui. L’homme de main se
surprit à trembler alors qu’il avait affronté mainte et mainte situations
pleines de danger.
- Continuez l’observation ! » Ordonna l’homme qui n’avait pas bougé de son
siège. « Mais à la moindre tentative d’opposition ou de contact abattez le ! »
L’ordre était clair comme de l’eau de roche. « Faites également en sorte
qu’Andrew ne rencontre pas cet homme. Si jamais cela devait se produire, tu en
seras personnellement responsable et ta vie ne suffira pas à te racheter ! »
L’homme de main n’attendit pas d’autres menaces et prit la poudre d’escampette
après le salut de vigueur et la confirmation des ordres. Il ne chercha pas à
aller plus loin et donna les consignes à ses propres hommes, les menaçant de
même avec peut-être moins d’imposante que chef Yakuza.
Kensaku, cependant, s’était levé. Il s’était dirigé vers la fenêtre et fixé un
petit jardin ou un jeune homme parlait avec un autre homme. Il les fixa un long
moment, avant de prendre une cigarette, l’allumer et la fumer... Il resta encore
un moment comme cela, avant d’avoir un sourire étrange… Il était certain qu’une
idée venait d’être trouvée. Et qu’elle concernait un des deux protagonistes du
jardin et l’arrivée inopportune de ce frère qui n’était plus considéré comme tel
depuis dix ans déjà…
*****
Une voiture s’arrêta devant la grille d’une grande résidence. Sur le mur d’un
des piliers maintenant le grand portail en métal, une inscription indiquait le
nom de la personne à qui appartenait la propriété, la famille Kudo. Deux hommes
descendirent de la limousine puis s’approchèrent du coffre qu’ils ouvrirent. Ils
saisirent chacun une grosse valise qu’ils déposèrent devant le poste de sécurité
situé prêt de la grille. L’un des deux types observa les vigils qui venaient de
sortir.
- C’est un cadeau pour mon Hitoshi Kudo. » Fit-il froidement. « De la part de
Akiharu Tsubasa. »
Sans attendre de réponses, les deux hommes retournèrent à leur voiture puis
montèrent à l’intérieur pour repartir sous le regard méfiant des vigils. L’un
d’eux s’approcha des deux valises puis l’observa attentivement, écoutant le
moindre bruit suspect. Il était hors de question que leur patron ne tombe dans
le piège de la valise explosive, coup vieux comme le monde mais pourtant
toujours d’actualité. Lentement il posa ses mains sur les côtés puis activa en
même temps les deux boutons sur l’avant de la grande mallette. Avec une prudence
plus que nécessaire, il l’ouvrit avant de faire un bon en arrière en voyant le
contenu. Le plus rapidement possible, il saisit le téléphone afin de contacter
son patron.
- Kudo-sama ! » Fit-il vivement. « Il faut que vous veniez le plus rapidement
possible à l’entrée. Deux hommes envoyés par Akiharu Tsubasa viennent de nous
laisser quelque chose à l’entrée. »
Le vigil entendit son patron raccrocher après l’avoir averti qu’il arrivait de
suite. Quelques minutes plus tard un bel homme brun arriva à l’entrée, cigarette
coincée entre ses lèvres. Il jeta un coup à ses gardes puis s’approcha des
valises dans le plus grand silence afin de regarder son contenu. Il posa un
genou au sol tout en saisissant un sac se trouvant dans la mallette. Il le
souleva pour observer son contenu. L’intérieur avait une coloration rouge, ce
qui semblait normal vu ce qui se trouvait à l’intérieur. Il s’agissait
visiblement de deux mains qui avaient, semble-t-il, était soigneusement coupé au
niveau de l’articulation du poignet. Hitoshi reposa le sac tout en se relevant.
Il enleva sa cigarette d’entre ses lèvres puis souffla un nuage de fumée avant
de se diriger vers l’intérieur de la résidence.
- Mettez moi ça aux ordures… » Ordonna-t-il à ses vigils comme si de rien
n’était.
Il disparut ensuite dans l’allée menant à la maison. Une fois à l’intérieur de
celle-ci, le brun retourna dans son bureau. Il s’installa tranquillement dans
son fauteuil puis écrasa sa cigarette. Il fit alors pivoter son siège sur
lui-même afin de pouvoir observer l’extérieur de la maison, les jardins.
- Akiharu… Tu ne devrais pas tenter de jouer à des jeux d’adulte… » Murmura-t-il
pour lui-même en souriant. « Tu vas te briser les ailes… Mais ne t’en fais pas…
Je me chargerai de toi en temps et en heure… Tu n’es pas une menace… Juste un
insecte sans intérêt… »
Le regard sombre de frère Kudo se fit machiavélique alors que son sourire se
faisait plus carnassier. Il reprit une nouvelle cigarette en imaginant déjà un
plan de vengeance qu’il utiliserait le jour il en aurait assez des jeux de ce
gamin.
*****
Akiharu était retourné dans son bureau après avoir passé son petit
interrogatoire et obtenu ce qu’il désirait. Il avait passé la nuit à essayer
d’avoir cette info. Mais ce qui s’en était suivi, avait été des plus
divertissants. Lorsqu’il avait apprit que le commanditaire de cette tentative
d’assassinat était un certain homme qu’il désirait plus que tout tuer, il
n’avait pas hésité un seul instant à lui envoyer un petit cadeau. Ce dernier
n’était autre que le tueur qu’il avait un peu plus tôt maltraité pour avoir ses
réponses. Il le lui avait envoyé, soigneusement emballé dans des valises après
l’avoir découpé en morceau, chaque organe rangé dans un sachet plastique. De
part ce geste, le brun avertissait son ennemi qu’il n’était pas un petit
plaisantin. Cependant, il savait aussi que cela n’aurait pas l’impact escompté.
Mais cela importait peu… Au moins Akiharu pouvait garder ses cartes maîtresses
en réserve et ne les sortir qu’au bon moment, celui où Hitoshi Kudo serait
affaibli.
Le propriétaire du casino se leva doucement de son fauteuil puis observa à
travers la baie vitrée les clients qui jouaient sur les machines à sous. Il posa
ensuite son regard sur sa montre et sourit doucement. L’heure d’un certain
rendez vous donné la veille à un homme des plus intéressant, approchait… Il
était tant qu’il se rende sur place… Le brun saisit son long manteau puis se
dirigea vers la sortie de son bureau et finalement du casino afin de rejoindre
le lieu où il avait demandé à ce Ryo de venir le retrouver.
A suivre …