Akaitsuki
 (Chroniques de Yakuza)





Titre :  Akaitsuki
Auteur : Val-rafale et Tenshi
Chapitre : 13
Genre : Yaoï. Policier / Intrigue / Action.
Couple :  Toujours mystérieux
Disclamer :  Ils leurs appartiennent toujours
- ~ Pensée ~


Les liens…


La porte de l’appartement du groupe Mayoi s’ouvrit rageusement avant d’être claqué avec tout autant de force. Il était possible de détecter comme de la colère dans ce geste plus que violent et terriblement bruyant. L’origine de ce vacarme n’était autre que Ryo, le tireur d’élite du groupe. Son regard d’habitude serein avec une pointe de froideur à l’intérieur, semblait rempli d’une rage incommensurable. Il enleva sa veste qu’il jeta sur le canapé avant de se diriger vers la terrasse tout en prenant son paquet de cigarettes. Il en alluma une, les mains tremblantes, chose impensable pour un homme de son métier. D’ailleurs le fait qu’il soit aussi nerveux n’était pas normal. La cigarette allumée, le brun s’appuya sur la rambarde du balcon, lâchant au passage un soupir agacé. Il porta son regard sur ses mains. Il serra les poings avant de son donner un violent coup dans la barre de métal devant lui. Deux de ses doigts furent entaillés au niveau de la première phalange. Cependant, Ryo n’en ressentit pas la douleur, sa fureur l’empêchant de l’envahir. Il fixa simplement le sang qui perlait au niveau des blessures. Sans plus se soucier de cela, il redonna un autre coup tout aussi violent que le premier puis un troisième avec la même force.

- Qu’est-ce que cette pauvre rambarde a encore fait ? » Demanda brusquement une voix derrière le brun alors qu’il s’apprêtait à donner un quatrième coup.

Ryu, appuyé contre l’encadrement de la porte fenêtre, le fixait, les lèvres étirées en cet éternel sourire mi-amusé, mi-séducteur. Il avait été alerté par le grand bruit de la porte se fracassant presque. Il s’était douté qu’il ne pouvait s’agir que d’un des membres du groupe. Cependant, il avait jugé bon d’aller voir de lui-même ce qui se passait. Il sentait que son choix avait été excellent. Ryo qui lui avait fait face en l’entendant, semblait dans un état de nervosité particulièrement important. Les yeux du maître des armes blanches se posèrent sur sa main. Un soupir s’échappa alors de ses lèvres en remarquant les quelques blessures. Il s’approcha de son ami, prenant ses doigts pour les observer plus attentivement. Il souffla avec légèreté dessus avant de secouer la tête de gauche à droite, quelque peu contrarié. Il sentait la main trembler, démontrant une fois de plus l’énervement du brun. Il était rare de voir ce dernier ainsi. Depuis qu’il le connaissait, Ryu n’avait assisté qu’une ou deux fois à une de ses crises de colère. Si ses souvenirs étaient exacts, Bara avait été à l’origine d’un tel état. Mais vu que celui-ci était mort depuis maintenant quatre ans, il ne pouvait être responsable de ce qui arrivait au tireur d’élite. Néanmoins le maître des armes blanches avait une vague idée de celui ayant autant contrarié Ryo.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? » Interrogea-t-il sans pour autant se défaire de son sourire malgré une certaine inquiétude. « Que t’a-t-il fait ? »
- Rien… » Répondit le sniper en reprenant sa main. « Ne t’inquiète pas. »
- Junior… Ne me mens pas. » Gronda Ryu en lui prenant sa cigarette. « Je sais très bien que ta colère est la conséquence d’une chose qu’il t’a faite. Alors parle… Ou je t’oblige à tout me raconter de force. »

Le tireur d’élite poussa un long soupir devant la légère insistance. Il savait que son ami ne le lâcherait pas tant qu’il ne lui aurait pas raconté toute l’histoire. Pourtant, il devait certainement avoir une idée de ce qui avait pu se produire. Alors à quoi bon lui demander de lui expliquer. Cela ne ferait que remuer le couteau dans la plaie et donc l’agacer.

Lâchant un soupir, Ryu prit le poignet de son ami pour l’entrainer à l’intérieur de l’appartement. Il le tira jusqu’à sa chambre puis l’obligea à s’asseoir sur le lit avant de lui caler la cigarette entre les lèvres. Le spécialiste des armes blanche se dirigea ensuite vers la salle de bain afin d’aller chercher la trousse de soin. Lorsqu’il revint dans la chambre de son ami, il s’installa à ses côtés et prit sa main pour la soigner.

- Tetsu ne va pas être content que tu ais quitté ton post… » Fit-il en souriant doucement tout en désinfectant les doigts.
- Hm… »
- Heureusement que Aku est toujours là. »
- Il a été appelé par Tetsu pour faire un petit travail rapide… » Lui apprit le brun en le regardant faire. « Il n’y a plus personne du groupe là-bas. »

Ryu fronça légèrement les sourcils sans répondre, jugeant inutile de le faire. Tout comme son ami, il savait que leur leader n’apprécierait pas de savoir le casino sans la surveillance d’au moins un membre de l’équipe. Heureusement, Akiharu Tsubasa avait aussi d’autres hommes en qui il avait confiance pour les remplacer en cas de problèmes. Ce qui était le cas actuellement… Entre la souris malade, Ryo fuyant leur nouveau patron, Tetsu leur donnant du travail en plus à côté de la surveillance du casino, il valait mieux pour Akiharu avoir d’autres personnes sous ses ordres. Cependant, malgré tous ces petits détails plus ou moins importants, leur chef ne serait pas content d’apprendre l’abandon du casino par le groupe. Selon leurs règles, aucuns évènements d’aucunes sortes ne devaient entraver leur travail. Ils avaient normalement pour obligation de prendre sur eux, de continuer leur surveillance ou autre boulot. Il ne faisait aucun doute que Ryo allait se faire réprimander par Tetsu, chose extrêmement rare.

Le tireur d’élite, toujours silencieux, regardait son ami le soigner, avec une certaine douceur. Il appréciait l’attitude de Ryu qui ne pouvait s’empêcher de le protéger, du moins bien plus qu’un autre membre du groupe. Les deux hommes entretenaient cette complicité depuis la mort de Bara, l’ancien amant du sniper. Le cadet se sentait coupable de l’avoir tué quelques années auparavant. Il ne parvenait pas à se pardonner ce geste, ce crime pourtant nécessaire. Mais dans un sens il n’aurait jamais voulu voir un autre mettre fin aux jours de cet homme dont il était très proche. De plus il n’avait fait que suivre le code régissant le groupe Mayoi, et plus particulièrement l’une des règles, celle qui obligeait l’un des membres à tuer un partenaire, si celui venait à abattre l’un des leurs. Donc, le brun n’avait fait que son devoir. Ryo n’avait jamais ressenti de la haine, de la colère ou autre sentiments menant à la vengeance envers Ryu. Il savait qu’il avait accompli son devoir jusqu’au bout.

- Il a encore joué avec toi… » Affirma brusquement la voix de son ami, le faisant sortir de ses pensées. « Il a tenté de te mettre dans son lit. »
- Hm… Pas vraiment dans son lit… » Répondit le tireur d’élite en observant sa cigarette.
- Je me comprends quand je dis ça. » Répliqua l’aîné dans un grognant. « Tu dois rester loin de lui, même s’il te fait penser à Bara. Ils sont totalement différents. »
- Je ne trouve pas. Bara était comme lui au départ… »
- Non. Il jouait de la même façon mais la différence était les sentiments éprouvés. Bara était dès le départ tombé sous ton charme. » Déclara le cadet en souriant toujours malgré une certaine colère l’envahissant vis-à-vis de leur nouveau patron. « Cet homme ne fait que cela pour le jeu. Dès qu’il t’aura eu, il te jettera. »

Ryu le fixa puis porta son attention sur l’extérieur tout en soupirant. Il savait que son ami avait raison sur toute la ligne. Mais il ne parvenait pas à imaginer Aki autrement que comme Bara. Au final deux sortes de sentiments s’affrontaient en lui. La haine née de sa méfiance ainsi que de sa colère, et une puissante attirance, elle, issue de la ressemblance entre les deux hommes. Alors qu’il venait de se laisser envahir par ses pensées et souvenirs, une main vint se poser sur sa joue, l’obligeant à détourner son regard de la fenêtre. Ryo fixa son ami qui approcha lentement son visage du sien. Avec une certaine douceur, les lèvres du spécialiste des armes blanches vinrent frôler les siennes. Le tireur d’élite ferma les yeux, profitant de ce contact tant apprécié. Il diminua un peu plus la distance entre eux pour rendre ce baiser plus profond. Il glissa ses mains sur le torse de son compagnon tandis que ce dernier posait les sienne sur sa taille, le faisant lentement s’allonger sur le lit sans laisser leur bouche se séparer. Ryu fit doucement glisser ses doigts sur le pantalon de son ami, appuyant avec douceur au niveau de l’entrejambe. Il saisit la fermeture éclair pour tenter de la descendre mais une main le stoppa. Ryo le repoussa tout en se redressant.

- Nezumi… » Fit-il en se passant une main sur le visage.
- Ne t’en fais pas… Je lui ai promis un chocolat chaud s’il parvient à rester sage. » L’informa Ryu en souriant, glissant malicieusement une main dans son pantalon. « Les portes sont grandes ouvertes. Il sait que nous sommes là, donc il n’aura pas peur. »
- Mais il va nous entendre. » Répliqua l’aîné lâchant un grognement en sentant la main.
- Comme s’il n’avait pas l’habitude de cela. » Répondit doucement le brun en lui mordillant le cou. « Il est loin d’être innocent… Laisses-toi aller… »

Ryo n’eut pas le temps de répondre que les lèvres de Ryu venaient de sceller les siennes. Il le fit à nouveau basculer sur le lit, l’embrassant avec une passion hors du commun. Ses mains s’aventurèrent sous la chemise du sniper, lui caressant doucement le ventre du bout des doigts. Ces derniers remontèrent alors que le brun séparait leur bouche. Il sourit doucement tout en plongeant son visage dans le cou de son compagnon afin de lui mordiller la peau avec une tendresse extrême, laissant de petites marques. Il commença à dégrafer sa chemise, lentement, faisant sauter bouton après bouton. Le haut totalement ouvert, il écarta les pans tout en glissant ses lèvres sur son torse finement musclé. Il l’embrassa, caressa du bout de la langue sa peau avant d’atteindre ainsi un petit grain de chair qu’il taquina. Le tueur d’élite retint un léger grognement sous les sensations naissantes en lui. Sa peau frissonnait à chaque contact, à chaque caresse. Il sentait une douce chaleur monter en lui au fur et à mesure que les mains de Ryu évoluaient sur son corps. Il sentit lune d’elle glisser à nouveau sur son ventre sans s’y attarder, descendant lentement sur son pantalon. L’aîné tressaillit à ce contact et ouvrit les yeux pour regarder les doigts venir doucement lui caresser la virilité à travers le tissu. Il posa une main sur celle de son ami afin d’accentuer ce toucher puis ouvrit lui-même les deux premiers boutons afin de se sentir un peu moins serré. Le cadet releva le visage toujours en souriant, amusé par le comportement de Ryo. Il massa un peu plus fortement l’entrejambe de ce dernier avant de glisser à l’intérieur du jean noir. Ses doigts saisirent franchement son membre à travers le boxer et firent quelques allés et venus. Un soupir s’éleva dans la pièce, démontrant le plaisir qu’éprouvait le sniper. Souriant encore, le brun descendit le long de son corps, tout en dévorant, de baisers, chaque parcelle de peau. Il atteignit ainsi le haut du pantalon puis enleva sa main de l’intérieur, laissant un Ryo empreint de frustration. Le grognement qui s’était élevé et les doigts du brun qui avaient remplacé les siens sur sa virilité, témoignaient de ce sentiment d’insatisfaction. Ryu lâcha un petit rire à cette réaction et stoppa son compagnon dans ses mouvements.

- Tsss… Junior… Laisses-moi faire… Ce sera bien meilleur. » Déclara-t-il en dégageant la main avant de lui ouvrir complètement son pantalon.

Il le fit glisser le long de ses cuisses musclées puis s’attaqua au boxer. Il le lui enleva avec une extrême lenteur, s’amusant à frôler et à appuyer de temps à autres sur sa virilité. Le tissu enlevé, il rejoignit le sol avec le jean, laissa un Ryo avec pour seul vêtement sa chemise grand ouverte. Le cadet se redressa un instant pour observer ce corps rempli de tentation. Il glissa ses mains sur lui, caressant doucement sa peau plus pâle qu’il n’y paraissait. Elles frôlèrent chaque point sensible, faisant un peu plus frissonner le sniper. Le brun se pencha pour venir capter ses lèvres. Echangeant un baiser rempli de passion, l’aîné ouvrit à son tour la chemise de Ryu avec une certaine impatience. Lorsque ce haut gênant eut rejoint le sol, il fit à son tour glisser ses mains sur ce torse musclé qu’il connaissait déjà par cœur mais qu’il aimait tant toucher. Hélas il ne put profiter bien longtemps de ce contact. Son cadet s’écarta, glissant à nouveau le long de son corps, mais cette fois-ci sans vraiment s’attarder sur son torse ou ses abdominaux. Il arriva ainsi au niveau de sa virilité qu’il reprit en main, la massant lentement. Il approcha ensuite ses lèvres déposant un léger baiser à la base de son membre avant de remonter lentement sur toute sa longueur, glissant le bout de sa langue dessus. Ryo ne put retenir un gémissement sous le plaisir qui l’envahissait petit à petit. Son amant savait comment s’y prendre pour lui faire perdre la tête.

- Ryu… » Grogna-t-il en serrant les couvertures dans ses mains.
- Hm ? » Demanda le cadet en relevant la tête pour le fixer. « N’as-tu pas aimé ? »

Le tueur d’élite lui jeta un regard noir tout en poussant un grognement de mécontentement. Comprenant parfaitement le message, et lâchant un petit ricanement amusé, le maître des armes blanches approcha à nouveau ses lèvres de la virilité de son amant. Il les entrouvrit pour prendre uniquement le bout en bouche, faisant jouer sa langue dessus avec un savoir hors du commun. Ryu glissa le long de son membre puis remonta, entamant ainsi un lent mouvement de va et viens. Ryo glissa ses mains dans les cheveux de son amant, gémissant sous le plaisir. Il l’encouragea ainsi à accélérer le mouvement, ce que fit son cadet sans se faire prier. Tout en allant et venant sur sa virilité, le brun glissa ses doigts au niveau de son intimité, la caressant avant d’engager avec douceur son index en lui. Il laissa son compagnon s’habituer à cette présence puis le mit en mouvement. Après quelques instants, il insinua un second doigt. Il sentit son compagnon se tendre à cette nouvelle intrusion. Le cadet leva les yeux pour le fixer sans pour autant lâcher sa virilité. Il attendit patiemment que son compagnon se détende avant de bouger à nouveau son index et son majeur en lui. Il lâcha alors son membre puis remonta le long de son corps. Il s’empara de ses lèvres, partageant un baiser rempli de passion, leurs langues entamant un ballet à la fois sensuel et enivrant. Ryu enleva sa main de l’intérieur de ses cuisses puis ouvrit son propre pantalon, faisant sortir sa virilité. Il se glissa ensuite entre les jambes de Ryo, positionnant sa virilité au niveau de son intimité.

- Ryu… » Fit brusquement l’aîné en séparant leurs lèvres, l’empêchant par la même occasion d’aller plus loin.
- Qu’est-ce qu’il y a ? » Interrogea avec tendresse l’interpellé tout en reprenant le membre de son amant en main pour le masser.
- Rien… » Répondit Ryo en fermant les yeux, se détendant sous les caresses.

Le spécialiste des armes blanches déposa un baiser à la commissure de ses lèvres puis plongea son visage dans son cou tout en s’insinuant en lui. Afin de retenir un gémissement de plaisir, il mordit le creux de l’épaule du sniper, laissant une jolie marque rouge. Une fois totalement en lui, il resta sans bouger, attendant que son compagnon s’habitue à sa présence. Certain qu’il ne blesserait pas son ami, Ryu commença à se mouvoir, allant et venant lentement. Il sentait Ryo frissonner sous lui, à chaque coup de reins qu’il donnait. Des soupirs de plaisir commençaient à s’élever dans la chambre. Les corps des hommes se caressaient, se mouvaient sur le lit avec lenteur ou parfois avec un peu plus de brusquerie pour ensuite retrouver de la douceur. Au bout de longues minutes, la tension arriva à son paroxysme. Ryo et Ryu se tendirent presqu’en même temps tandis qu’une vague de plaisir déferlait en eux, leur arrachant un gémissement plus fort que les précédents. Se relâchant finalement, le cadet se laissa doucement tomber sur son compagnon, un sourire étirant les lèvres. Il resta ainsi quelques instants, sentant la main du sniper dans ses cheveux. Finalement, il se redressa, se retirant avec délicatesse de son amant avant de s’asseoir à ses côtés, sans pour autant le quitter des yeux.

- Cela faisait longtemps… » Déclara-t-il en allumant une cigarette qu’il glissa entre les lèvres de son partenaire. « Est-ce que ça va mieux au moins ? »
- Hm… » Répondit l’aîné en le fixant aussi. « Je te remercie… Tu es décidément celui qui me connaît le mieux. »

Ryu ne put retenir un petit rire à cette remarque. Il savait très bien que son ami disait cela dans le sens qu’il était plus que son équipier dans le groupe, il était son duo et son amant de temps à autre pour se remonter le moral ou se calmer. Effectivement, ils étaient très proches. Mais tous les membres de l’équipe le connaissaient sur le bout des doigts comme lui savait tout d’eux. C’était encore un de leur principe assez difficile à suivre au départ. En effet, dire tous ces secrets, même les plus intimes, pouvaient parfois être terriblement embarrassant, pénible, voir traumatisant. Cependant, certaines petites méthodes de leur ancien leader, les avaient contraints à tous se confier. C’était cela qui avait permis au groupe d’obtenir une efficacité, lors des missions, hors du commun. Ils avaient toujours été une équipe soudée, du moins jusqu'à ce fâcheux accident.

Ryu fut ramené assez brusquement à la réalité par un doux baiser sur ses lèvres. Celles-ci furent ensuite ornées d’une cigarette que Ryo venait de lui donner. L’aîné se leva doucement du lit puis fixa son compagnon en souriant doucement.

- Je vais prendre une douche ! » Fit-il en faisant craquer sa nuque. « Je pense que cela ne me fera pas de mal. Repose-toi Ryu. Après ce sera à ton tour d’y aller. »

Le brun répondit par un petit ricanement et un signe de la tête. Il observa Ryo quitter la pièce, nu comme un vers. Il ne se gêna pour fixer ses fesses fermes. Il ne pouvait que reconnaître la beauté du corps de son ami. Il comprenait pourquoi certains hommes étaient attirés par lui…

*****

Aku venait d’être appelé par Tetsu. Il venait juste de finir sa ronde et ses vérifications matinales quand l’ordre fut donné. Il devait se rendre dans le centre ville pour aller « discuter » avec un certain détective privé et surtout régler un certain litige concernant un certain Mickaël Carter. L’ordre avait été perçu étrangement. Le tueur aux poisons savait comment était leur leader. C’était un homme droit, borné qui ne se déroutait jamais d’une mission. Bon, là Tetsu était en congé. Mais le résultat restait le même. Normalement, jamais il n’aurait dit à un de ses hommes de quitter son poste pour aller jouer les redresseurs de tord avec un enquêteur peu scrupuleux. Le blond eut un étrange sourire quand il repensait à tout cela. Il se demandait vraiment qui se cachait derrière tout cela. Car pour lui, c’était certain, une âme perdue avait captée l’attention d’un certain tueur aux fils. Bon, d’accord l’indication du litige concernant un certain Mickaël Carter était un indice sans faille. Mais que voulez-vous, Aku adorait ce genre de déduction. Cela l’amusait vraiment.

Réjoui par cette idée, il se rendit dans le centre de surveillance du casino. Il avait besoin de l’ordinateur de Nezumi. Il aurait préféré d’ailleurs que ce dernier fasse les recherches pour lui. Mais le pauvre – enfin pauvre, il se comprenait – était cloué au lit avec une forte fièvre et une toux à réveiller un mort. Le tueur devait donc se résoudre à faire ses recherches, seul. Ce qui n’était franchement pas sorcier sachant que Nezumi avait créé un programme spécialement pour cela, lors d’une journée d’ennuie. Il eut juste à entrer le nom et le prénom de la cible pour voir une dizaine de petites fenêtres s’ouvrir. Le sourire toujours présent sur son visage, le blond cliqua sur le premier qui s’imposait à lui et commença à le lire. Il renouvela l’opération pour chacune des fenêtres présentes et en sut bientôt bien plus sur la cible que la propre mère de Saeki Dai. Fermant ensuite l’application, il eut un fin sourire alors qu’il se tournait vers un plan de travail.

- Je sens que tout cela va être divertissant… » Murmura à voix mi-haute pour lui-même Aku.

Il attrapa sa veste et son arme. Et, après vérification de son état, il se dirigea vers la sortie du casino. Même si avant, il s’était dirigé vers un casier fermé à double tour et qu’il en avait pris une petite trousse qu’il avait glissé dans la poche intérieure de sa veste. Il avait agi par automatisme. Une routine qui plus d’une fois lui avait sauvé la vie. Et, comme à chaque fois qu’un membre de l’équipe quittait son poste, Aku prévint son collègue et ami encore sur place, qu’il avait quitté les lieux pour rejoindre sa Peugeot 207 CC à la couleur bleue métallisée. Il était très loin de penser que Ryo, homme qui normalement, qu’importe la situation, ne quittait son lieu de mission, déserterait son poste pour aller se faire réconforter. Sa conduite après démarrage fut quelque peu sportive. Il brava sans vergogne les feux qui osaient passer du vert au rouge devant son passage. Si bien qu’en très peu de temps il arriva au lieu désiré. Le quartier avait un ‘je ne sais quoi’ de pittoresque. Un premier détail qui démontrait parfaitement la nature de l’homme sur lequel il avait enquêté il y a peu. Il se gara et descendit avec agilité de son véhicule avant de se diriger d’un pas assuré et fortement amusé vers le bureau du détective.

Néanmoins, il ne rentra pas immédiatement. Il vérifia d’abord la sécurité des lieux. Il se voyait mal jouer les redresseurs de tord sans avoir fait au moins ça. Il était pressé, certes, mais prudent. Après tout, la prudence était une chose primordiale dans son métier. Mais le point sécurité vérifié, il ne perdit pas une minute et entra dans les lieux avec un empressement qu’il dût modéré quand il remarqua la secrétaire qui était derrière son bureau. Heureusement que le long couloir qui menait à ce bureau avait permis d’exprimer son empressement. Fixant la jeune femme avec un air charmeur, prenant la présence d’une tierce personne comme un défi, il s’approcha de cette dernière avec calme. Il détailla la jeune femme d’un regard professionnel sans que ce regard ne soit insistant ou repérable. Il nota rapidement qu’il s’agissait vraiment d’une secrétaire. Simple, mais discrète, elle était assez grande et élancée, son tailleur blanc et noir ne cachait aucune de ses formes. Les longs cheveux bruns de cette dernière dessinaient avec insistance le regard noir qu’elle portait.

- Monsieur ? Que puis-je faire pour vous ? » Demanda la jeune femme en se relevant, signe de respect.
- Je viens voir Saeki-san. » Répondit simplement Aku pas du tout surpris par la requête.

Bien au contraire, il avait compté sur cette réplique pour mettre son plan en route. Après tout, un client qui veut voir son patron ne doit rien avoir de surprenant pour la jeune femme. Si bien, que parti dans la lancée, le tueur aux poisons continua…

- Est-il là ? C’est vraiment important… »
- Euh… Oui ! Veuillez patienter s’il vous plait. Je vais voir si Saeki-san peut vous recevoir… »
- D’accord ! » Accepta Aku avec le sourire. « Mais dites lui que son prix sera le mien ! »

La secrétaire acquiesça d’un signe de tête avant de se diriger vers le bureau au fond de la pièce. Trois coups résonnèrent sur la porte avant qu’une voix bourrue et agressive ne réponde un « Entrez ! ». Chose que fit la jeune femme, fermant la porte derrière elle, disparaissant ainsi de la vue du tueur. Ce dernier se contenta d’ailleurs d’aller s’asseoir, remettant en place les plis de son pantalon de tissu noir et sa chemise blanche qui n’avaient pas vraiment appréciés sa conduite sportive. Il referma ensuite son manteau marron clair pour revenir à la porte qui s’ouvrait à nouveau.

- Monsieur ? Saeki-san vous attend. Si vous voulez bien me suivre. » Informa la jeune femme, indiquant de son bras la direction à prendre.
- Bien. Merci mademoiselle. »

Aku, toujours aussi charmeur, s’était levé et dirigé vers la porte indiquée. Même si l’indication était inutile. Dans la pièce il n’y avait pas d’autres portes que celle où le nom du détective était inscrit. Il remercia une dernière fois la secrétaire, la faisant rougir sur le coup, avant de disparaître à son tour derrière la porte du bureau de Saeki. Un bref coup d’œil démontra le manque de professionnaliste de l’homme. Comment ce Mickaël Carter avait pu passer à côté de ça. Le blond se frappa mentalement quand il réalisa qu’il aurait pu profiter d’enquêter sur l’âme perdue de son leader pendant qu’il était sur l’ordinateur de Nezumi. Déprimant à cette pensée, il se remonta très vite le moral quand son regard bleuâtre tomba sur celui de sa cible. Ce dernier était doté d’un regard noir et fétide comme celui d’un rat. Il n’y avait pas de doute à avoir, c’était un regard à abattre ou tout du moins transformer. Et Aku se faisait une joie à mettre les choses au clair et à leur place.

Avançant d’un pas modéré, prenant une attitude neutre, il se dirigea vers le siège et s’y installa sans même y être invité. Saeki ne releva pas ce fait, voyant en Aku, une autre source d’argent. En son fort intérieur, il se disait que ce dernier mois était un mois de chance. Remettant donc en place sa chemise plus vraiment blanche, tellement elle était crasseuse et graisseuse, puis plaquant ses cheveux sales, espérant ainsi se donner une meilleure forme, il se leva et alla saluer d’une poignée de main son futur client. Aku eut un geste de dégoût en voyant cela, qu’il refoula pour accepter la poignée de main, fixant le pantalon de tissu brun foncé et troué à quelques endroits de son vis-à-vis. C’était à se demander où passait l’argent qu’il volait à ses clients. Il avait l’air d’un clochard. Repoussant cette idée, songeant que ce serait une bonne leçon de joindre la vie de ce dernier à son habillement, il revint à la cible en elle-même.

- Monsieur ? … »
- Stevens… Stevens Clark ! » Répondit Aku à la question invisible du détective, le coupant ainsi dans sa lancée.
- Bien… Donc Stevens-san, Ema m’a informé que vous avez besoin de mes services. Et que le prix importait peu ? »
- Oui, c’est cela. » Confirma le blond lisant dans le jeu de Saeki comme dans un livre ouvert.
- Bien… Bien… Alors, si vous m’expliquiez l’objet exact de votre visite. »

A la requête, Aku se releva et s’avança vers l’homme pour le contourner et se diriger droit vers la fenêtre. Il observa la vue, comme s’il hésitait à raconter son problème. Ce qui n’était absolument pas le cas. Mais cette hésitation provoqua l’effet voulu sur sa cible. Oh, il ne la voyait pas, mais il le sentait le regarder. Il devait bien se frotter les mains. Le tueur eut un sourire, invisible pour ce genre d’homme mais que ses collègues connaissaient parfaitement, à cette pensée. Il le laissa mijoter un instant puis l’air de rien, il lâcha un soupire, signe du début de sa mise en scène.

- Et bien… » Commença toujours face à la fenêtre Aku, avec un air quelque peu incertain. « Voyez-vous, je suis un peu ennuyé. Mon patron m’a appelé tout à l’heure pour me dire que son petit chiot avait quelques problèmes. Il me demande donc de régler ce problème. »
- Ah ? Je vois… Votre patron doit aimer son chien. » Coupa Saeki, s’allumant une pipe nauséabonde. « Et quel est ce problème ? »

Aku se tourna brusquement à cette question et s’approcha du bureau pour s’y asseoir, comme s’il était chez lui. Il s’alluma une cigarette qu’il sortit d’un paquet d’importation américaine. L’allumant avec calme, il ignora pour le moment tout bonnement le détective qui le regardait avec le regard d’un père qui voulait l’aider. Le tueur aux poisons commençait à comprendre quel genre de jeune homme était ce Mickaël Carter. Si ce détective avait joué ainsi avec lui, il n’y avait pas de doute à avoir. Tetsu avait trouvé un innocent sur sa route. Aku se surprit à penser qu’il voudrait bien être souris pour voir ce que faisait son leader actuellement. Il le voyait bien chevalier blanc protégeant la jeune princesse, enfin le jeune prince en l’occurrence, veillant sur lui comme sur un trésor. Il adorait cette vision romanesque. Songeant qu’il avait hâte de raconter tout cela à Ryo qu’il pensait encore au casino, il revint très rapidement à sa cible pour tout simplement continuer ce qu’il avait commencé.

- Le problème ? Et bien… Le chiot a été trompé par un homme peu scrupuleux qui lui vole son argent sans donner la contrepartie pour lequel il est payé. Ce qui ne plait vraiment pas à mon patron. Il veut… comment dire… ah oui ! »

A ces mots, il se leva brusquement et jeta la fumée de sa cigarette au visage de Saeki. Il eut un sourire étrange. Alors qu’il poussait doucement le corps tendu qui se trouvait devant lui, vers la chaise du bureau.

- Que les informations demandées par le chiot lui soient remises ainsi que l’argent extorqué ! »
- Qu… Quoi ? » Balbutia le détective privé qui n’arrivait plus à bouger ses bras et ses jambes. « Que… qui êtes-vous ? Que… que… m’avez-vous fait ? »
- Moi ? » Répondit d’un air innocent Aku qui rangea soigneusement la cigarette dans un étui isolant, prenant garde de ne pas respirer la fumée de cette dernière. « Mais rien… Je ne vous ai même pas touché monsieur. »
- Ne… Mentez pas… je… bouger… »

Le visage de Saeki se paralysait également peu à peu. Parler devenait, pour lui, de plus en plus difficile. Blêmissant, non, paniquant, le brun chercha à se lever. Mais ce fut en vain… Il ne pouvait pas bouger le moindre muscle. Fixant Aku avec rage, comprenant enfin de quoi il s’agissait, il grogna intérieurement de sa stupidité. C’était bien trop beau pour être vrai, il aurait du le voir venir. Aku vit bien cette pensée dans le regard de sa cible. Cette rage mélangée à cette incompréhension le réjouissait plus qu’il ne devrait. Mais que voulez-vous, il adorait voir la réaction que causait sa cigarette magique. Un léger poison paralysant était caché dans les feuilles de tabacs. A peine était-il inhalé qu’il agissait immédiatement. Une arme redoutable qu’il usait que très rarement. Il fallait dire que normalement il devait tuer, pas remettre à sa place une cible.

- Oh ! Vous parlez de ça ! » S’exclama toujours innocemment Aku. « Une petite merveille n’est-ce pas ? Elle vous empêche de fuir, de crier ou de parler pour rien dire. Je dois dire que je suis assez fière de ma création ! »

Saeki lui jeta un regard noir qui fit presque éclater de rire le blond. Mais il ne le fit pas. Après tout, il y avait une demoiselle de l’autre côté de la porte. Il ne fallait pas qu’elle ramène son joli nez ici.

- Bref… » Temporisa Aku en s’asseyant de nouveau sur le bureau, face à sa cible. « Maintenant que j’ai votre attention monsieur le détective de troisième zone, je vais vous dire ce que mon patron attend de vous. Premièrement, me donner votre dossier sur l’enquête en cours au sujet de Carter-san. Je sais que vous pouvez pas parler, alors indiquez-moi juste où il se trouve avec vos yeux. » Aku n’attendit pas l’indication, il préféra continuer dans les exigences. « Deuxièmement, vous allez appeler ce jeune homme et lui dire tout ce que vous savez. Evidemment, vous le rembourserez de tout l’argent que vous l’avez extorqué. »

Saeki fulminait intérieurement. Il n’avait nullement l’intention de répondre aux exigences de ce type. Il avait même dans l’idée de se jouer encore plus de ce gamin. Pure vengeance d’un homme qui se sentait plus qu’humilier par tout cela. Aku le nota sans problème. Mais faisant fit de ne rien voir, il continua sa prise de parole. Cependant, il joignit les mots à des gestes. Ainsi il sortit de la poche de sa veste une petite trousse dont il sortit une seringue. Il prit également une petite fiole dont il remplit le liquide carmin qui s’y trouvait dedans la seringue. Il vérifia que le liquide s’échappait bien de l’aiguille avant de la diriger vers le bras de l’homme toujours paralysé.

- Et troisièmement, sachez que si vous parlez de moi, de cette affaire ou si vous ne respectez pas les points que je viens d’énumérer, ce que je vous administre actuellement ne sera qu’une caresse comparé à ce qui vous attend ensuite. »

L’aiguille pénétra la chair du détective. L’effet du liquide carmin se fit ressentir presque aussitôt. Une douleur insidieuse qui s’infiltrait dans le tout le corps. Une impression qu’un milliard de piques le traversait de part en part. Et le tout avec l’impossibilité de crier ou d’exprimer la douleur qui lui mangeait ses entrailles. Le maître des poisons n’aimait pas torturer physiquement comparé à Tetsu ou Ryu. Il préférait des méthodes perfides, bien plus douloureuses pour la plus part du temps. Saeki venait de le comprendre à ses dépends. Très loin de cela, Aku nettoyait sa seringue et la rangea ainsi que le produit dans la petite trousse qui regagna très vite sa poche intérieure. Il revint ensuite à sa cible, et le sourire toujours vivace sur son visage, il se pencha vers lui.

- Alors ? Ce dossier… où est-il ? »

Fixant son tortionnaire, le détective, souffrant un martyr sans fin, enfin selon lui, finit par montrer du regard un tiroir. Aku suivit le regard et ouvrit le tiroir pour prendre le dossier, il nota toutes les informations qui se trouvaient dedans, dans le carnet qu’il sortit d’une poche opposée à la précédente, laissant sa cible à sa douleur. Il ne manqua aucun détail. Il releva tout et replaça le dossier à sa place, ainsi que son carnet. Il ne se tourna qu’à cet instant vers le brun et sourit, tout en s’approchant de lui. Il tapota sa joue, provocateur comme toujours.

- Bien ! Merci pour tout ! Vous êtes vraiment doué quand vous voulez ! » Aku se redressa et se dirigea vers la sortie. « Ah et pas de panique. Dans une demie heure la douleur devrait cesser et vous pourrez bouger à nouveau. Mais n’oubliez pas. Trahissez une des conditions et le retour de flamme sera désastreux pour votre santé. »

Sans plus dire un seul mot, laissant Saeki à sa torture, Aku ouvrit la porte et sortit, sourire aux lèvres. Il se dirigea vers la jeune secrétaire. Il la fixant un instant puis inclina la tête doucement la tête. Jouant de son charme comme il jouait de ses poisons. Il glissa ensuite ses mains dans ses poches.

- Saeki-san vous fait dire qu’il veut du calme pendant trente minutes. Il vous appellera quand il voudra vous voir. Il me fait vous dire qu’en attendant qu’il veut la paix. » Mentit habillement Aku, sourire toujours charmeur aux lèvres.
- Bien Monsieur… Merci ! »

Sans rien dire de plus, la jeune femme se remit au travail alors qu’Aku se dirigeait vers la sortie, assez satisfait de lui. Il retourna vers sa voiture. Il y arriva d’ailleurs assez rapidement. S’y installant, il sortit également son portable, appela Tetsu pour lui dire que la mission avait été effectuée. Après une brève discussion avec son leader, il mit le contact avec l’intention de retourner au casino et reprendre son poste. Il comptait également faire une petite enquête sur le chiot de Tetsu. Mais évidement, il ne s’en vantait pas. Souriant comme toujours, il démarra rapidement, et toujours de sa conduite sportive, il se dirigea vers le son lieu premier de contrat.
 


A suivre …