Un employé pas comme les autres
( La vie d’un ange de la mort )
Titre :
Un employé pas comme les autres
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 08
Genre :
Yaoï / Policier
/ Intrigue
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer : Histoire originale qui j'espère vous plaira...
Une soirée mouvementée
La nuit
était tombée depuis de nombreuses heures sur la ville, laissant une fois de plus
la vie nocturne reprendre ses droits. Cependant ce soir là, contrairement aux
autres, peu de personnes se promenaient dans les rues, même dans les quartiers
les plus vivants. La raison en était qu’en début d’après midi un violent orage
avait éclaté et la pluie n’avait cessé de tomber depuis cet instant, faisant
fuir presque tout le monde. En effet, il restait toujours des courageux n’ayant
pas peur d’être mouillé ou d’attraper un bon coup de froid. Seishi Inazuma
faisait parti de ce dernier groupe. Il marchait d’un pas calme le long d’une rue
peu fréquentée la nuit comme le jour, dans un quartier assez éloigné du centre
ville. Il était vêtu d’un costume sombre et d’une chemise grise sur lesquels il
avait passé un long manteau noir. Il tenait dans sa main gauche une petite
mallette dont il connaissait parfaitement le contenu. Homme de main pour Kouji
Shinohara, il avait, ce soir là, pour mission d’échanger cette mallette, remplie
de billets, contre une disquette qu’un informateur de son patron avait réussi à
récupérer en s’infiltrant dans une famille rivale. C’était un travail des plus
simples et classiques. Le châtain ne devrait donc rencontrer aucun problème, du
moins c’était ce que le brun lui avait dit.
Le jeune tueur arriva sur les lieux du rendez-vous avec un peu d’avance sur
l’heure prévue. Il s’agissait d’une ruelle sombre et sale dans laquelle
s’entassaient de nombreuses poubelles. Une horrible odeur d’égout mêlée à celle
de la pourriture parvenait aux narines de Seishi qui ne put retenir une mimique
de dégoût. La pluie, ne cessant de tomber, n’aidait pas à évacuer ces relents
écoeurants. Le châtain en vint à se demander pourquoi les rendez vous, de ce
type, n’avaient jamais lieux dans des endroits agréables à vivre, genre bars ou
parcs. Des lieux calmes où il ne serait pas dérangé par des fragrances de
nourritures moisies. Mais le jeune homme connaissait très bien la réponse à
cette interrogation, ce genre de lieux était trop fréquenté pour faire ce genre
de transaction. Un informateur ne devait surtout pas se faire remarquer, si il
ne voulait pas disparaître définitivement de la circulation.
Seishi s’enfonça doucement dans la ruelle avant de s’arrêter à peut près en son
milieu. Il sortit son téléphone portable pour regarder l’heure et constater
qu’il avait une dizaine de minutes d’avance. Il avait donc encore un peu de
temps de lui, avant que son contact d’arrive. Il posa la mallette au sol puis
s’étira un peu, faisant craquer certaines de ses articulations. Il enfouit
ensuite ses mains dans son long manteau noir, cherchant un peu de chaleur. Il
leva les yeux au ciel pour observer le ciel sombre chargé de nuage tout en
laissant son esprit vagabonder.
Cela faisait à peu près trois mois maintenant que le châtain avait été engagé
par Kouji Shinohara, pour faire parti de ses hommes de main. Durant ce temps, de
nombreux évènements avaient eut lieux, dont son embauche définitive, six
semaines plus tôt après que son patron ait découvert l’existence de son pouvoir.
Contrairement à ce que Seishi pensait, le fait qu’il possède un don, avait été
plutôt bien accepté. Il aurait donc presque put se vanter de dire que tout se
passait bien à la société, du moins si certains évènements ne l’avaient pas mis
dans le collimateur de Gen Kawamura, l’adjoint et amant de Kouji. Enfin ex-amant
était le terme le plus approprié, puisque les deux hommes s’étaient séparés
après la scène à laquelle le blond avait assisté dans le bureau. C’était cela,
d’ailleurs, qui était à l’origine des soucis du jeune tueur. Le blond ne le
rendait responsable du comportement de son patron alors qu’il n’y était pour
rien. Ce n’était pas lui qui s’était mis à tenter de séduire le brun mais bien
le contraire… D’ailleurs, Seishi n’avait toujours pas trouvé de raisons valables
expliquant cette attitude de la part du brun. Il semblait lui faire du charme de
part ses gestes et ses mimiques cependant son regard, sa voix et ses paroles
restaient froids. Le châtain en avait déduit qu’il cherchait à lui montrer qui
était le patron, donc à le dominer d’une certaine manière, et il le pensait
toujours. Cependant, il y avait ces gestes doux presque tendre, ces caresses qui
le déstabilisaient de plus en plus. Le tueur commençait à se sentir attirer par
le brun. De nombreuses fois, il s’était retenu pour ne pas lui céder, il n’en
avait pas le droit. Le faire signifierait qu’il acceptait tout de lui, et par
conséquent qu’il lui était soumis. Enfin, c’était ainsi que Seishi voyait les
choses.
Ce dernier sortit à nouveau son portable pour regarder l’heure avant de froncer
un peu les sourcils. Cette affaire commençait très mal. Son contact avait déjà
quinze minutes de retard. Cela n’était pas énorme vu ainsi. Mais quand il
s’agissait d’un rendez-vous important comme celui-ci, ce n’était pas normal. Il
était possible que l’informateur ait eut un contretemps. Cependant il aurait
certainement prévenu Kouji, à moins de ne pouvoir le faire pour une quelconque
raison. De toute façon pour Seishi, cela ne changeait rien. Il allait attendre
patiemment sous la pluie que cet homme arrive. Encore une chance qu’il ne
craigne pas l’eau…
Au bout d’un quart d’heure, le châtain vit un homme entrer dans la ruelle mais
contrairement à ses attentes, il n’était pas seul. Trois autres personnes le
suivaient, tous vêtus de costumes noirs. Le châtain les fixa, en restant de
marbre, visiblement pas le moins du monde surpris de constater qu’aucun de ces
types n’étaient celui qu’il attendait. En voyant le retard de l’informateur, il
se doutait bien qu’il lui était arrivé quelque chose. Cependant, il avait
préféré rester dans l’espoir de s’être trompé. Ce qui n’était pas le cas. Seishi
fit donc face à ces hommes, dont il avait déjà une idée du but de leur présence
en ces lieux.
- A qui ai-je l’honneur ? » demanda-t-il quand même d’une voix calme et neutre.
- Je ne pense pas que savoir qui nous sommes vous avancera à grand-chose là où
vous aller vous rendre. » répondit celui qui était un peu plus en avant par
rapport aux autres.
Seishi ne cilla pas à ces paroles. Il savait très bien que ces hommes ne
s’étaient pas déplacés pour discuter de la pluie et du beau temps avec lui. Ils
devaient très certainement avoir pour mission de donner un avertissement à Kouji
et ainsi lui faire savoir que la famille, pour laquelle ils travaillaient, ne se
ferait pas piéger aussi facilement.
- Je vois… » fit Seishi en observant tour à tour les hommes face à lui. « Je ne
vous demande pas ce que vous avez fait de l’informateur, j’en ai une vague idée.
Néanmoins, j’aimerai savoir où vous avez mis la disquette. »
- Je ne vois pas en quoi cela vous avance. » déclara le même homme qui semblait
être le chef. « Mais je vous l’accorde comme dernière volonté. La disquette est
en ma possession, bien rangé contre mon cœur. »
- Merci pour ce renseignement. » répondit le jeune homme en fixant son
vis-à-vis, un très léger sourire étirant ses lèvres.
Seishi sortit alors rapidement son revolver et le pointa sur ce blond qui lui
faisait face. Ce dernier eut un sourire narquois, visiblement amusé par la
réaction du jeune tueur.
- Allons, soyez raisonnable et rangez ce jouet. » fit-il très calmement. « Vous
pensez que nous sommes venus uniquement à quatre ? Regardez derrière vous. »
Le châtain se tourna doucement et aperçut trois autres hommes derrière lui, lui
bloquant la seule issue qui lui restait pour s’échapper. Ces tueurs étaient donc
sept au total, ça s’annonçait mal pour Seishi. Cependant, ce dernier ne semblait
pas le moins du monde effrayé ou impressionné par tout cela. Il avait observé
chaque type se trouvant derrière lui, avant de regarder à nouveau leur chef,
tout en rangeant son arme.
- Comment avez-vous su ? » demanda-t-il curieux.
- Votre informateur s’est fait grillé en relevant des données. Je vous laisse
imaginer la suite. » expliqua son vis-à-vis avec un sourire rempli d’assurance.
- Je comprends… » murmura le jeune homme en fermant les yeux. « Bon si nous en
venions au fait. Vous devez me tuer, non ? Enfin si vous y parvenez… »
Seishi rouvrit les yeux pour fixer tour à tour chacun des hommes qui lui
faisaient face. Son regard bleu gris semblait s’être vidé de toute émotion tant
il était glacial et impénétrable. Il leva doucement le visage vers le ciel,
laissant la pluie lui caresser le visage tandis qu’un très fin sourire, presque
imperceptible, étirait ses lèvres.
- Vous savez quel effet cela fait de sentir de sentir un puissant courant
électrique parcourir votre corps ? » questionna-t-il d’une voix douce mais
tellement angoissante.
Les hommes s’entreregardèrent aux paroles plus qu’étranges du jeune homme. Ce
dernier les observa à nouveau, sans se départir de son petit sourire. Le chef
des tueurs ne put réprimer un frisson devant l’expression qui se dessinait sur
le visage du châtain. Il avait face à lui un jeune homme à l’apparence angélique
et inoffensive. Cependant ces yeux étaient froids comme la mort. Ses lèvres
entrouvertes et s’étirant en un petit rictus ne laissait présager rien de bon.
Cependant, malgré un certain trouble qui les envahissait, aucun des hommes de
main de la famille rivale de celle de Kouji ne bougea. Aucun n’eut le temps de
comprendre ce qui se passa quelques instants plus tard. Tout ce qu’ils virent,
fut de nombreux éclairs jaillissant du corps de Seishi.
Kouji était encore installé dans son bureau à travailler, malgré l’heure tardive
que son ordinateur lui indiquait. Il avait encore pas mal de dossiers en
attentes à finir rapidement avant la fin du mois. Cela signifiait donc qu’il
allait devoir agir comme il le faisait actuellement, durant pas mal de temps.
Cependant, cela ne le gênait pas, loin de là. Il était le genre d’homme à aimer
travailler dur et à se reposer seulement lorsqu’il avait atteint ses objectifs
qui, il fallait bien l’avouer, étaient toujours très élevés. Enfin ce dernier
point n’était qu’un détail sans importance aux yeux du patron de la société
Shinohara. Ce dernier avait aussi une raison de veiller aussi tard dans son
bureau. Il attendait des nouvelles de Seishi pour savoir s’il avait bien rempli
sa mission en récupérant ce qu’il lui avait demandé. Cela faisait maintenant une
heure que le jeune homme aurait dû appeler, avoir du retard n’était pas vraiment
dans ses habitudes. Le brun commençait à se faire du souci pour lui. C’est à ce
moment précis qu’un petit coup contre la porte du bureau se fit entendre. Kouji
haussa un sourcil en se demandant qui pouvait bien venir lui rendre visite à une
heure aussi tardive. Cela ne pouvait pas être Gen qui était déjà rentré chez lui
depuis pas mal de temps, ni l’un des gardiens surveillant le bâtiment. Ces
derniers n’avaient aucune raison de venir le voir, s’ils avaient besoin de
l’avertir de quelque chose, il y avait le téléphone. Un autre coup, un peu plus
fort, fit sortir le directeur de ses pensées.
- Entrez ! » ordonna-t-il d’une voix forte et froide en fixant l’entrée.
La porte s’ouvrit doucement sur Seishi qui entra dans le bureau et s’avança vers
son patron. Ce dernier ne s’attendait pas vraiment à le voir en pleine nuit,
cependant, il masqua sa surprise, restant l’homme froid que tous connaissaient.
Kouji sortit son paquet de cigarette tout en observant le jeune homme de haut en
bas, avec attention. Le châtain était trempé, ses cheveux gouttaient doucement
sur son manteau lui aussi complètement mouillé. Ses yeux étaient à moitié
ouverts comparés à d’habitude. Le brun pouvait clairement voir que la
respiration de son employé était plus rapide aussi, s’échappant de ses lèvres
entrouvertes. Son visage semblait bien plus pâle qu’à l’accoutumer, dénotant une
grande fatigue. Il n’était pas dans cet état en quittant la société afin de se
rendre sur les lieux de sa mission. Kouji en déduit donc qu’il s’était passé
quelque chose sur place. Il sentit une profonde inquiétude l’envahir, cependant,
parvint à se maîtriser pour ne rien montrer à Seishi. Il le détailla un peu plus
pour voir si il avait été blessé, ce qui expliquerait son état général. Mais le
brun ne vit rien d’anormal. D’où provenait cette faiblesse ? C’était un point
qu’il allait éclairer rapidement.
Le patron de la société Shinohara posa sa cigarette dans le cendrier puis se
leva de son fauteuil afin de passer de l’autre côté du bureau. Il s’assit sur ce
dernier en fixant encore son employé qui s’avança vers lui en tendant une
disquette.
- Mission accomplie, Shinohara-sama. » fit-il d’un ton ne trahissant pas sa
fatigue, comme si il voulait la masquer.
- Parfait, Inazuma-san. Comme d’habitude. » répondit Kouji en prenant la
disquette pour la poser sur son bureau sans quitter son employé des yeux.
- Merci. Je vous laisse maintenant. » décida le jeune homme en s’inclinant. « Je
vous souhaite une bonne nuit. »
Seishi se redressa puis fit demi tour pour s’en aller, n’ayant qu’une hâte,
rentrer chez lui pour reprendre des forces. Il souhaitait du fond du cœur que
son patron le laisse partir sans tenter quoi que ce soit, comme il en avait
l’habitude dès qu’ils se retrouvaient seuls. Le châtain commença donc à se
diriger vers la porte lorsqu’il sentit une main sur son épaule, le stoppant.
- Une petite minute. » fit fermement le brun.
- S’il vous plait Shinohara-sama, pas ce soir. » déclara Seishi en soupirant,
l’air complètement épuisé. « Je ne suis pas en état de supporter ce que vous me
faites subir les autres jours. Alors s’il vous plait… Laissez moi partir… »
Kouji fut quelque peu surpris par les paroles de son employé même s’il n’en
montra rien. Il ne s’attendait pas à ce qu’il lui parle de ça, d’autant plus
qu’il n’avait aucunement l’intention de tenter quoique ce soit ce soir. L’état
du jeune homme l’en empêchait. Le brun enleva donc sa main de son épaule,
s’écartant un peu comme pour lui faire comprendre qu’il n’essaierait rien, ce
qui surpris Seishi.
- Qu’est qui ne va pas ? » demanda le patron en cachant son inquiétude.
- Ce qui ne va pas ? Je suis juste un peu fatigué. » répondit le châtain encore
surpris de voir son vis-à-vis garder ses distances.
- Il n’y a pas que cela. Vous êtes bien plus pâle que d’habitude. Vous
sentez-vous mal ? » interrogea Kouji sans rien laisser paraître de son anxiété.
Le jeune tueur resta un instant interdit devant les mots de son patron, ayant un
peu de mal à croire ce qu’il venait d’entendre. Comment avait-il fait pour
remarquer la différence ? Une seule personne, jusque là, y était parvenu, mais
c’était normal puisqu’il avait intimement connu Seishi. Ce n’était pas le cas de
Kouji. Mais peut être était-ce un hasard, peut être était-il vraiment plus pâle
que ce qu’il ne pensait. Dans ce cas, il devait plus ressembler à un mort qu’à
un vivant. Le châtain se ressaisit, décidant de jouer les ignorant.
- Je vous assure que tout va bien, c’est juste de la fatigue. » expliqua-t-il en
espérant qu’il le croirait.
- En êtes-vous certain ? » insista Kouji le regard glacial.
- Oui. » répondit le jeune homme en souriant doucement, histoire d’avoir l’air
plus crédible. « Une bonne nuit de sommeil et tout ira pour le mieux. »
- Dans ce cas, rentrez chez vous. Nous nous reverrons Lundi. » termina le brun
pourtant peu convaincu par les paroles de son employé.
Le châtain garda le sourire alors qu’il sentait un grand soulagement l’envahir.
Son patron l’avait cru et il le laissait partir tranquillement. Il allait enfin
pouvoir se reposer. Le tueur s’inclina avec respect devant Kouji avant de se
retourner afin de se diriger vers la porte. C’est à ce moment qu’une sensation
de vertige le saisit, l’obligeant à s’arrêter. Tout autour de lui se mit à
tourner très rapidement. Seishi posa une main sur son visage pour se frotter les
yeux. Il se sentait mal, très mal. Sans qu’il s’en rendre compte, il bascula en
arrière. Kouji, derrière lui, le rattrapa avant qu’il ne s’écroule au sol.
- Inazuma-san ! » s’écria-t-il inquiet.
Il le fixa, constatant que son employé était toujours conscient. Cependant, il
semblait de plus en plus à bout de force et il était évident qu’il ne pourrait
jamais rentrer chez lui, pas dans cet état en tout cas. Le brun serra les dents
pour contrôler la nervosité qui le prenait aux entrailles de voir le jeune homme
ainsi. Que s’était-il passé pour qu’il soit aussi mal ? Il l’ignorait…
- Seishi… » appela-t-il soucieux.
- C’est… C’est la première fois… Que vous utilisez mon prénom. » fit remarquer
le jeune homme complètement épuisé.
- Je vous emmène à l’hôpital. » déclara Kouji en le prenant doucement dans ses
bras.
- Non… Pas d’hôpital… Ca va passer. J’ai juste… Besoin de dormir. » murmura le
châtain en fermant les yeux avant de perdre connaissance.
Kouji sursauta imperceptiblement en le voyant s’évanouir. Il l’observa avant de
s’autoriser à soupirer. Il l’aurait bien conduit à l’hôpital mais Seishi ne
voulait pas alors il se devait de respecter son choix. Le brun l’emmena donc
dans sa chambre pour qu’il se repose.
Un temps indéfini s’écoula avant que Seishi ne rouvre les yeux. Il gémit un peu
tout en se frottant les yeux, se sentant encore un peu faible. Il se redressa
doucement, remarquant au passage qu’il se trouvait sur un futon très
confortable. Le châtain l’observa un instant avant de regarder autour de lui, à
moitié endormit. Il se trouvait dans une grande chambre, meublé de façon sobre
presque froide. Il y avait à sa gauche, près d’une baie vitrée, une grande
armoire en bois aux portes coulissantes. Face au futon, se trouvait une porte
entrouverte et juste à côté de cette dernière, une belle commode. Sur la droite
du jeune homme, il y avait une autre porte, celle-ci fermée. Bon une chose était
certaine pour Seishi, ce n’était pas sa chambre et cela ne ressemblait pas à
celle d’un hôpital. Le tueur se demandait vraiment où il se trouvait, ne se
souvenant pas des évènements qui l’avait conduit ici. Il se frotta un peu les
yeux puis tout lui revint en mémoire. Il s’était évanouit dans le bureau de son
patron après être revenu de mission. Il devait être complètement épuisé pour que
cela lui arrive, bien plus qu’il ne l’avait imaginé.
Le châtain se leva lentement pour ne pas être pris d’un nouveau malaise et
entendit alors du bruit dans la pièce voisine. Une fois debout, il se dirigea
vers une porte qui se trouvait face au futon et qui était entrouverte. Mais, il
s’arrêta avant de la franchir, remarquant la tenue légère qui était la sienne.
En effet, il était juste vêtu de son boxer. Le tueur regarda autour de lui puis
aperçut son pantalon ainsi que sa chemise sur une chaise et les enfila en
vitesse. Ceci fait, il sortit de la chambre pour se trouver dans un couloir,
qu’il longea, écoutant le bruit et se dirigeant vers son origine. Il franchit
une nouvelle porte qui le mena cette fois-ci dans une grande pièce, immense
même, mais une fois de plus meublée sobrement. Seishi s’avança un peu tout en
l’observant. Il y avait juste à la droite du couloir d’où il venait, un grand
meuble tout équipé en matériel vidéo. Juste en face de celui-ci avait été
disposé un magnifique canapé d’angle ainsi que deux fauteuils et une table basse
en verre. Hélas, Seishi n’eut pas le temps de plus détailler les lieux qu’une
main se posait sur son épaule, le faisant imperceptiblement sursauter. Il se
tourna pour faire face à son patron.
- Vous sentez-vous mieux ? » demanda ce dernier d’un ton neutre.
- Shinohara-sama… » murmura Seishi quelque peu surpris et surtout encore à
moitié endormi.
- Je vous ai posé une question. » coupa le brun durement.
- Oui, merci. Ca va beaucoup mieux. » répondit le jeune homme en se
ressaisissant.
- Asseyez-vous, je vous prépare quelque chose à manger. » ordonna l’aîné en
montrant le canapé d’une main.
Seishi regarda dans la direction indiqué puis prit place en silence. Il savait
qu’il ne valait mieux pas discuter les ordres de son patron, même si il ne
travaillait pas. Il avait déjà put constater que cet homme aimait énormément que
son entourage proche ou non se plie à ses volontés. C’était une chose que le
châtain n’appréciait guère en temps normal, surtout si cela ne concernait pas le
boulot. Cependant, il devait reconnaître que dans le cas présent, il n’avait pas
tellement la force de tenir tête à qui que ce soit, il était trop épuisé.
D’ailleurs, le tueur ne devait pas avoir dormi très longtemps vu qu’il faisait
encore nuit dehors. Il tourna la tête vers la cuisine pour observer Kouji.
- Combien de temps ai-je dormi ? » demanda-t-il curieux.
- Presque vingt quatre heures. » répondit le brun d’une voix neutre en préparant
quelque chose de rapide à manger.
Seishi ne put retenir un sifflement à cette nouvelle. Il n’avait pas
l’impression de s’être autant reposé, vu son état d’épuisement. Il devait avoir
utilisé un peu trop son pouvoir sans s’en rendre compte, certainement à cause de
la pluie. Étant un très bon conducteur d’électricité, l’eau avait dû lui pomper
un maximum d’énergie sans qu’il ne parvienne à se contrôler. Il fallait avouer
que ce n’était pas une petite averse qui était tombée.
Un mouvement à ses côtés, fit sortir le châtain de ses pensées. Il tourna
doucement la tête vers Kouji qui venait de déposer un plateau sur la table
basse. Dessus avait été posé une tasse de café bien chaud ainsi que des toasts
beurrés. Le tueur observa son patron et fit un signe de tête en guise de
remerciement, avant de commencer à manger, sous le regard glacial habituel du
brun.
- Si vous me racontiez ce qui s’est passé, hier. » fit ce dernier en allumant
une cigarette.
- C’était une embuscade. » expliqua Seishi en mettant du sucre dans son café. «
Ils étaient au courant de l’affaire et ils ont tué l’informateur. Ils avaient
pour but de m’éliminer aussi, pour vous donner une espèce d’avertissement, mais
ils ne savaient pas vraiment à qui ils avaient à faire. »
- Vous avez réussi à vous en sortir grâce à vos pouvoirs. » supposa le brun en
s’installant confortablement dans le canapé.
- C’est tout à fait ça. » répondit le châtain en portant la tasse de café à ses
lèvres. « Seul souci, c’est que je n’avais pas prévu que la pluie me prendrait
autant d’énergie. »
- C’est pour ça que vous étiez si épuisé et donc si pâle en rentrant. » déclara
l’aîné en tirant sur sa cigarette.
Seishi fixa encore son patron en haussant un sourcil. Il se demandait une fois
de plus, comment il avait put faire la différence. C’était exceptionnel, mais
aussi très déstabilisant. Le jeune homme avait l’étrange impression que son
patron pouvait lire en lui, et ainsi savoir ce qu’il ressentait. Il n’aimait pas
cette sensation de paraître nu aux yeux de quelqu’un. Mais peut être se
trompait-il aussi. Comment son patron pourrait-il être capable de lire en lui
comme dans un livre ouvert alors qu’il le connaissait à peine ? Ce n’était pas
possible. Donc le châtain devait vraiment avoir l’air mal la veille au soir.
C’était la seule explication logique qu’il trouvait à toute cette histoire.
Plongé dans ses pensées, Seishi ne s’était pas rendu du silence qui s’était
installé dans la pièce. Il termina rapidement son repas, qui, il devait bien
l’avouer, lui avait fait un bien fou. Après avoir terminé de manger, le châtain
se tourna vers le brun toujours silencieux.
- Shinohara-sama, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je
ne vais pas plus abuser de votre hospitalité. » déclara-t-il en souriant
doucement.
- Vous allez rester pour cette nuit. » décida Kouji en tirant sur sa cigarette.
« Je ne pense pas que vous ayez récupéré totalement de votre malaise d’hier. Et
il serait dommage qu’il vous arrive quelque chose. D’autant plus que vous êtes
certainement mon meilleur homme de main. »
- Mais… » commença le jeune homme, ne voulant pas rester toute une nuit avec
lui.
Un regard glacial le stoppa dans ses protestations. Il était vraiment inutile de
discuter avec son patron sur ce point là, il ne voudrait rien entendre. Il ne
lui restait donc que le choix d’accepter cette invitation, à contre cœur, il
fallait le reconnaître. Seishi craignait que Kouji recommence à se comporter
comme il le faisait dès qu’ils se retrouvaient seul. Pour le moment il avait
réussi à se tenir parce qu’il savait que son employé était mal. Mais combien de
temps cela allait-il durer ? Le tueur soupira longuement avant de faire un signe
positif de la tête montrant qu’il acceptait l’offre. Il se leva ensuite en
s’étirant doucement puis fixa à nouveau Kouji.
- Puis je prendre une douche ? » demanda-t-il poliment.
- Première porte à gauche. » répondit le brun froidement en montrant le couloir
par lequel le jeune homme était arrivé.
Seishi lui dédia un sourire puis s’y dirigea. Il prit soin de s’enfermer dans la
salle de bain, ne voulant pas recevoir de visite non désiré. Le châtain se
déshabilla avant d’allumer la douche et de se glisser dessous. Sentir l’eau sur
son corps lui fit un bien fou. Il se lava soigneusement puis se rinça avant de
sortir. Il remit ses vêtements de la veille, regrettant de n’avoir aucun change.
Une fois vêtu, il rejoignit son hôte dans la grande salle. Kouji avait allumé la
télé pour regarder les informations, en attendant le retour de son invité.
Lorsqu’il entendit ce dernier arriver, il le fixa froidement comme toujours.
- Vous sentez vous mieux ? » demanda-t-il d’une voix neutre.
- Oui. » répondit Seishi en souriant. « Je vous remercie. »
Kouji ne répondit pas et se leva doucement du canapé, s’approchant de la
télévision pour l’éteindre. Il écrasa soigneusement sa cigarette dans le
cendrier avant de faire face au châtain qui l’avait suivit du regard.
- Il est temps d’aller se coucher. » décida-t-il en s’approchant de la porte
menant au couloir. « Vous en avez besoin et moi aussi. »
Le jeune homme répondit d’un simple signe de la tête. Il savait que le brun
avait raison, ils devaient tous les deux se reposer. Il le suivit donc sans
discuter avant de s’arrêter devant la porte de la chambre où il s’était
réveillé, réalisant une chose à laquelle il n’avait pas encore pensée. Il
n’allait tout de même pas dormir avec Kouji, dans le même lit ? Seishi observa
son hôte avec calme, masquant une certaine inquiétude quant à ce qui pourrait se
passer si cela venait à arriver.
- Rassurez moi Shinohara-sama, je ne vais pas dormir avec vous ? » demanda-t-il
d’une voix calme.
Kouji le fixa avant de lui montrer une porte juste en face de celle de sa
chambre avant de s’en approcher et de l’ouvrir. Il observa à nouveau son
employé, de façon froide pour ne pas changer. Il avait très bien remarqué sa
crainte et se doutait parfaitement de son origine. Cependant, le brun ne voulait
rien tenter pour le moment tant que le jeune homme serait épuisé. Il refusait de
profiter de sa faiblesse.
- C’est la chambre d’ami. » déclara-t-il d’une voix neutre en s’écartant. « Je
vous souhaite une bonne nuit. »
- Merci. Vous aussi. » répondit le châtain en entrant dans la pièce.
Il observa un instant le brun qui se rendait dans sa chambre. Il le vit se
déshabiller et se coucher sans fermer sa porte. Seishi en déduit qu’il devait
désirer le surveiller, il laissa donc lui aussi sa porte ouverte avant de
s’allonger à son tour sur le lit. Très rapidement les bras de Morphée
l’entraînèrent dans un autre monde plus doux et chaud.
En plein milieu de la nuit, d’étranges gémissements parvinrent aux oreilles de
Seishi qui dormait pourtant profondément. Il émit une petite plainte, avant
d’ouvrir un œil et de se redresser brusquement, attentif aux bruits, sur ses
gardes. Lentement le châtain se leva puis quitta la chambre d’ami pour essayer
de voir d’où provenait ces sons. Il remarqua qu’il venait de la chambre de son
patron. Silencieusement, le tueur se dirigea vers la pièce où dormait Kouji afin
d’y entrer. Il constata que ces gémissements étaient émis par le brun lui-même.
Intrigué, le jeune homme s’approcha du futon et observa Kouji, qui dormait
encore visiblement. Cependant, les traits de son visage étaient tirés dans une
expression de douleur intense. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front et
sa mâchoire était crispée. Ses poings serraient la couette avec force tandis que
son corps tremblait. Il semblait faire un terrible cauchemar. Seishi posa alors
ses mains sur ses épaules pour le secouer doucement afin de le réveiller.
- Shinohara-sama… Shinohara-sama, réveillez-vous. » appela-t-il doucement.
L’interpellé eut un sursaut en se réveillant et saisit Seishi à la gorge en le
fixant durement. Le tueur fut plus que surpris par cette réaction mais il ne
tenta pas de se débattre, sachant que cela ne servirait à rien. Il fixa juste
son patron avec calme. Celui-ci, en voyant ce qu’il faisait, le lâcha aussitôt
en soupirant légèrement avant de se fermer à toute émotion comme toujours.
- Comment vous sentez-vous, Shinohara-sama ? » demanda le châtain inquiet.
- Ca va aller. » répondit Kouji froidement. « Désolé de vous avoir réveillé. »
- Ne vous en faites pas. » le rassura Seishi en souriant doucement. « Cela
arrive à tout le monde de faire des cauchemars, surtout lorsque l’on a un passé
qui s’y prête. »
Kouji le fixa avec froideur avant de tendre la main vers la table de nuit pour
prendre une cigarette. C’était l’une des seule chose qui l’aidait à se détendre,
après avoir fait un de ces rêves, où il revivait une certaine période de l’année
de ses vingt ans. Le brun ferma les yeux tout en soufflant un nuage de fumée,
cherchant ainsi à occulter les souvenirs qui refaisaient surfaces.
- Vous ne vous sentez pas bien ? » demanda le châtain en le fixant.
- Si ça va aller. » répondit le brun en rouvrant les yeux. « J’ai l’habitude.
Mais je vous remercie de vous en inquiéter. »
- Je vous en prie, c’est normal. » déclara Seishi en souriant. « Je serai un
bien piètre garde du corps si je ne me faisais pas du souci pour mon patron. »
Kouji le fixa sans répondre. Son employé cherchait à changer de sujet pour lui
faire oublier son passé. Bien qu’inutile, c’était gentil de sa part. Le patron
de la société Shinohara tira à nouveau sur sa cigarette avant de la poser dans
le cendrier pour l’écraser. Ceci fait, il se rallongea sous la couette,
observant le plafond. Seishi l’observa silencieusement durant quelques instants
puis se redressa.
- Bon, je retourne me coucher. » décida-t-il en commençant à se lever.
Mais une main le saisit au poignet, l’empêchant de s’en aller. Le châtain tourna
la tête vers son patron pour l’observer avec calme, en se demandant ce qu’il lui
voulait. Il espérait qu’il n’allait pas encore tenter quelque chose comme il le
faisait tous les jours durant le travail. Avec cet homme, il valait mieux se
méfier, il avait des réactions imprévisibles.
- Shinohara-sama… » fit-il en le fixant, sur ses gardes.
- Restez un peu avec moi à mes côtés. » demanda Kouji avec sérieux. « Juste le
temps que je m’endorme. »
Seishi planta son regard dans le sien, méfiant et se demandant ce que son patron
avait derrière la tête. Cette proposition était loin d’être innocente, il en
était certain. Après tous les évènements qui étaient survenus ces derniers mois,
il y avait de quoi douter sur la sincérité des paroles de Kouji. Le châtain
n’allait pas se gêner pour le lui faire remarquer.
- Je me demande si je dois vous croire lorsqu’il vous me dites que c’est le
temps de vous endormir. » répondit-il d’une voix calme.
Kouji ne fit aucun commentaire à ces mots, fixant simplement son employé. Il
appréciait de plus en plus la sincérité de ce dernier, cela ne le rendait que
plus attirant encore. Le brun remarqua que son silence rendait le jeune homme
hésitant. Mais il ne pouvait lui promettre de ne rien lui faire, alors qu’il
n’était pas certain lui-même de résister à l’appel de son corps. Voyant qu’il
n’arrivait pas à prendre sa décision, le regard du brun se fit plus insistant.
Seishi soupira alors longuement.
- D’accord. » céda-t-il finalement, ne pouvant pas lui résister. « J’espère que
je ne regretterai pas ma décision… »
Kouji, satisfait, s’écarta alors pour laisser de la place à son employé puis
ouvrit la couette, l’invitant à venir s’allonger à ses côtés. Le châtain se
glissa sous les couvertures et observa son patron qui lui tourna aussitôt le
dos. Seishi l’imita, ramenant la couette jusqu’au niveau de son visage avant de
fermer les yeux. Hélas, il ne parvint pas à trouver le sommeil. Quelque chose
qu’il n’arrivait pas à définir, l’empêchait de se détendre et donc de
s’endormir. Mais il resta immobile, sans bouger, afin de ne pas déranger son
hôte.
De longues minutes s’écoulèrent ainsi, le tueur, ne parvenant toujours pas à se
détendre, sentit Kouji bouger derrière lui. Vu le mouvement, il venait de se
retourner. Cependant, le jeune homme resta immobile telle une statue, du moins
jusqu’à ce qu’il sente une main se poser sur sa hanche. Il sursauta
imperceptiblement avant de frissonner, demeurant néanmoins à sa place. Il tenta
de maîtriser sa respiration qui commençait à se faire oppressante, afin de ne
rien laisser paraître du trouble qu’il ressentait. C’est à ce moment qu’il
sentit le brun se rapprocher de lui, son torse venant toucher son dos.
Lentement, Kouji avança son visage pour l’enfouir dans le cou de son compagnon,
soufflant sur sa peau pour le faire frissonner. Une douce chaleur envahit le
corps de Seishi dont le cœur s’accélérait. L’aîné commença doucement à déposer
de tendres baisers dans le creux de son cou tandis que sa main remontait sous le
tee-shirt du jeune homme. Il caressa du bout des doigts les muscles qui
saillaient sous la douce peau de son ventre, remontant avec lenteur jusqu’au
torse où il s’attarda sur un petit grain de chair qui venait de croiser la route
de sa main. Les lèvres du brun glissèrent alors vers le lobe de l’oreille du
châtain qui n’avait toujours pas bougé, se laissant envahir et posséder par les
douces sensations naissant en lui. Il le happa doucement avant de le sucer et de
le mordiller, faisant soupirer le jeune homme. Ce dernier avait l’impression que
son cœur allait exploser tant il battait vite. Sa peau avait atteint un degré de
sensibilité tel qu’à chaque geste, un frisson la parcourait. Ravi de l’effet
qu’il avait sur Seishi, Kouji se redressa un peu pour l’obliger à se tourner ver
lui. Le châtain se laissa guider et s’allongea sur le dos, son regard
accueillant celui de son patron, brillant d’une lueur de désir. Lentement, le
brun approcha ses lèvres de celles de son cadet, les frôlant, les caressant avec
une délicatesse surprenante pour un homme comme lui. Ce contact fut tout d’abord
très léger, puis leurs lèvres se joignirent pour le transformer en un doux
baiser, qui s’approfondit en même temps que d’agréables sensations de plaisir
envahissaient leurs corps. Le châtain glissa une main dans les cheveux sombres
de son patron, jouant avec ses mèches, alors que l’autre venait caresser son
torse délicieusement musclé. Le jeune homme fit descendre ses doigts, frôlant
cette peau si douce, atteignant ainsi le ventre mais ne s’y attardant pas, ayant
pour but d’aller plus bas. Mais, Kouji lui saisit le poignet afin de le remonter
jusqu’au dessus de sa tête, séparant en même temps leurs lèvres.
- Sois patient… » fit-il d’une voix grave mais douce. « Je veux profiter au
maximum de ce corps que je désire tant… »
Tout en lui murmurant ces paroles, le brun fit remonter le tee-shirt de son
compagnon et le retira avant de s’allonger sur lui. Les deux hommes
frissonnèrent de plaisir en sentant leurs peaux nues ainsi se toucher et se
frotter doucement l’une contre l’autre, faisant monter un peu plus la tension en
eux. L’aîné fixa Seishi avant de poser ses doigts sur sa joue pour les faire
glisser le long de celle-ci en un léger frôlement, atteignant ainsi ses lèvres.
Le cadet les entrouvrit et attrapa l’un d’eux au passage pour le sucer
amoureusement. Mais le brun le retira aussitôt de sa bouche pour le remplacer
par ses lèvres. Sa main continua sa lente descente, passant sur le menton,
glissant sur son cou, atteignant ainsi le torse sans pour autant s’y arrêter
pour finir sur le ventre du châtain. Kouji se redressa un peu afin de plonger
son regard dans celui de son amant un court instant avant de plonger le visage
dans son cou, le mordillant avec tendresse. Seishi bascula la tête en arrière,
se laissant totalement envahir par le plaisir que lui faisait éprouver ses
caresses et ses baisers. Il sentit la main de son amant glisser un peu plus bas,
arrivant à la limite de son boxer déjà trop étroit pour lui. L’élastique du
vêtement fut doucement relevé pour laisser passer les doigts taquin du directeur
de la société Shinohara. Ce dernier caressa la virilité du jeune homme sur toute
sa longueur, le frôlant par moment afin d’attiser son désir. Ce contact ainsi
que les sensations qu’il produisit chez le tueur le fit se cambrer en gémissant.
Il se mordit la lèvre inférieure tout en fermant les yeux, appréciant cette
nouvelle chaleur qui l’envahissait. Kouji, satisfait de son effet, se laissa
glisser le long du corps de Seishi, embrassant, caressant du bout de la langue
chaque parcelle de peau de son torse puis de son ventre. Il releva légèrement la
tête pour observer son amant tout en enlevant le boxer de ce dernier, libérant
ainsi sa virilité. Le brun observa cette dernière puis en approcha ses lèvres
pour l’embrasser. Le châtain eut un sursaut et ne put retenir un gémissement en
sentant cela. Il ouvrit les yeux et observa son patron. Il vit celui-ci
entrouvrir les lèvres afin de le prendre en bouche. Le tueur se cambra une
nouvelle fois sous le plaisir qui déferlait en lui. Il posa ses mains sur la
chevelure de son amant, l’accompagnant dans ses mouvements. Tout en s’occupant
de sa virilité, le patron de la société Shinohara glissa l’une de ses mains
entre les cuisses de son invité. Il caressa du bout des doigts son intimité
avant d’appuyer son index pour l’insinuer en lui. Le jeune homme se crispa à
cette intrusion et serra les dents avant de se rappeler que se détendre
l’aiderait à faire passer la douleur. La présence en lui se mit en mouvement,
lui facilitant les choses. Le sentant plus détendu, Kouji se redressa, lâchant
sa virilité puis remonta le long de son corps tout en enlevant ses doigts de son
intimité. Il reprit possession de ses lèvres avec une extrême tendresse tandis
qu’il enlevait son propre boxer pour ensuite se glisser entre ses cuisses. Il se
plaça devant son intimité et s’insinua en lui, soupirant de plaisir en sentant
sa chaleur et sa douceur. Seishi se cambra et gémit une nouvelle fois sous cette
intrusion plus qu’impressionnante mais il eut à peine le temps de s’habituer à
lui que son amant commençait déjà à se mouvoir. Ses coups de reins étaient
profonds et lents au départ puis Kouji accéléra doucement le rythme, désirant
ressentir plus de sensation. Ses gémissements se mêlaient à ceux de son
compagnon qui enroula ses cuisses autour de sa taille. Leurs deux corps étaient
brûlants et de fines gouttes de sueurs perlaient sur leurs peaux. Plus les
minutes passaient, plus leur relation s’intensifiait, les coups de reins se
faisant un peu plus brusque mais aussi plus profond. C’est après un temps
indéfini que le plus jeune des deux hommes se libéra en gémissant, le corps
légèrement cambré. L’aîné le rejoignit presque aussitôt en le sentant se
resserrer autour de lui. Le brun se laissa tomber sur le corps de Seishi pour
reprendre un instant sa respiration puis se retira et s’allongea à ses côtés. Le
châtain se redressa pour l’observer avant de tourner la tête vers la table de
nuit. Il prit le paquet de cigarette posé dessus, et en prit une, qu’il alluma
sous le regard quelque peu étonné de Kouji.
- J’ignorais que tu fumais. » fit-il remarquer d’une voix neutre.
- Parce que ce n’est pas le cas. » répondit le châtain en soufflant un nuage de
fumé et en glissant la cigarette entre les lèvres de son hôte. « C’était pour
vous. Je suppose que vous aimer en prendre une après avoir fait l’amour. »
Kouji ne répondit pas, tirant simplement sur sa clope. Il la regarda en glissant
l’un de ses bras derrière sa tête. Il était vrai qu’il aimait fumer après être
passé à l’acte, c’était une habitude qu’il avait depuis bien longtemps
maintenant. Il posa sa cigarette dans un cendrier puis reporta son attention sur
son compagnon qui commençait à se lever. Le brun le saisit par le poignet.
- Où vas-tu ainsi ? » interrogea-t-il le regard dur comme toujours.
- Vous avez eu ce que vous vouliez, non ? » déclara Seishi en souriant.
Kouji fronça les sourcils puis, à la grande surprise du châtain, tira
brusquement sur son bras pour l’attirer contre lui. Il lui enserra les épaules
afin de le garder tout contre son torse. Il plongea son regard dans le sien,
dur, froid mais dans lequel une étrange et mystérieuse lueur brillait. Le jeune
homme le fixa en se posant de nombreuses questions. La première concernait les
véritables intentions de son patron. Il ne savait pas ce qu’il attendait de lui
en réalité. Il croyait de moins en moins au fait que ce soit pour le dominer
qu’il faisait tout ça, mais cet homme était si froid avec lui. Comment savoir ce
qui se passait vraiment dans sa tête. Seishi regrettait de plus en plus de ne
pas être télépathe. Cela lui aurait facilité les choses et surtout cela lui
aurait évité de lui demander.
- Qu’attendez vous vraiment de moi ? » demanda-t-il en soupirant. « Je n’arrive
pas à vous cerner. Expliquez moi ce que vous voulez vraiment. Est-ce m’avoir
sous votre domination parce que vous craignez mes pouvoirs ? Ou autre chose ? »
- Tu penses trop. » répliqua l’aîné froidement en inversant leur position, se
retrouvant au dessus. « Oublie tes questions et vit l’instant présent. »
Sans attendre de réponse, Kouji embrassa passionnément, mais avec douceur, le
jeune homme. Ses mains glissèrent sur son corps fin mais tellement musclé,
caressant doucement sa peau délicate. Seishi soupira dans la bouche de son amant
et succomba à ses attentions pour la seconde fois. Le jeune homme avait craint
de ne pouvoir lui résister, ses inquiétudes s’étaient avérées justes. Il ne
pouvait plus opposer résistance au brun. Ce dernier le possédait totalement ou
presque…
A suivre …