Un employé pas comme les autres
( La vie d’un ange de la mort )
Titre :
Un employé pas comme les autres
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 12
Genre :
Yaoï / Policier
/ Intrigue
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer :
Histoire originale qui j'espère vous plaira...
Petit détail à régler
Une
magnifique limousine parcourait les rues de Tokyo à une vitesse modérée. De
nombreuses personnes, encore présentes dans les rues malgré l’heure tardive, se
retournaient pour observer le magnifique véhicule que beaucoup d’entre eux
aimeraient posséder. A l’intérieur de la voiture, totalement isolés du reste du
monde, deux hommes discutaient calmement. L’un d’eux tenait entre ses doigts un
gros cigare certainement en provenance de Cuba tandis que celui qui lui faisait
face, avait une cigarette entre les lèvres.
Kouji Shinohara et Haruki Hashimoto venaient de sortir du restaurant où ils
avaient fêté leur premier accord sur l’un des contrats concernant une importante
vente de pièces électroniques destinées à fabriquer des armes par la suite. Le
plus âgé avait estimé nécessaire de se déplacer afin de lui présenter cinq
dossiers qu’il jugeait trop important pour être envoyé par courrier normal ou
électronique. De plus, il préférait se retrouver face aux personnes avec qui il
faisait affaire, surtout lorsque celle-ci était un jeune homme comme Kouji, même
si ce dernier était plus que dur dans ce domaine.
Les discussions allaient bon train dans la grande limousine. Kouji avait eut le
loisir durant le repas et maintenant durant le trajet de constater que Hashimoto
n’avait pas perdu son éternelle habitude de parler sans arrêt. Cet homme devait
être né en parlant et mourrait certainement en discutant. Il ne savait pas se
taire. Cependant, cela ne dérangeait pas plus que ça le brun qui trouvait ses
sujets de conversations particulièrement intéressants, du moins lorsque cela ne
le touchait pas lui personnellement. Hélas, il ne passait pas une journée où
Haruki ne parlait pas de Ken Shinohara, le père de Kouji. Pour le moment, le
plus âgé ne l’avait pas encore fait. Le brun espérait pour qu’il ne le fasse
pas. Mais cela le surprendrait certainement.
- Shinohara-san, décidément, plus je vous regarde plus je trouve que vous
ressemblez à votre père en vieillissant. » déclara Hashimoto en tirant sur son
cigare.
Kouji ne put retenir un soupir en entendant la remarque de son vis-à-vis. A
chaque fois qu’il le voyait il la lui faisait, cela devenait une habitude, une
coutume presque. C’était une chose qui aurait fait plaisir au brun si la mention
de cet être qui lui avait donné la vie n’était pas aussi douloureuse. Mentionner
le nom de Ken Shinohara devant son fils était devenu chose interdite, tabou. Les
seules personnes à lui parler de cet homme étaient Gen et Haruki.
- Veuillez m’excuser Shinohara-san. » fit doucement l’aîné avec un sourire
peiné. « Je sais combien cela vous fait mal de parler de lui-même après huit
ans. Vous n’avez pas encore fait son deuil. »
- J’ai fait son deuil. » répondit froidement Kouji. « Je n’aime pas en parler
c’est tout. »
Un silence pesant s’installa dans la voiture les emmenant dans l’un des hôtels
les plus huppés de Tokyo. Comme toujours, le brun s’était montré froid et
intransigeant, coupant court à une conversation trop gênante et surtout
douloureuse. Cependant, ce dernier détail, il ne le montrait pas, l’enfouissant
au plus profond de lui, faisant taire la souffrance de ce passé lointain mais si
proche à la fois.
Kouji posa son regard glacial sur le paysage urbain qui défilait, sa cigarette
coincée entre ses lèvres. Il s’était fermé, coupé du reste du monde afin de
cacher cette faiblesse que représentait encore la mort de son père. C’est sa
seule façon de fuir cet évènement qu’il n’arriverait jamais exorciser.
- Décidément, je suis doué pour faire ressortir les mauvais souvenirs… » murmura
avec douceur Haruki en le fixant. « Excusez-moi… »
- Ce n’est pas de votre faute. » répondit Kouji en écrasant sa cigarette dans
son cendrier. « Tout ça, est le passé. »
Le brun voulait faire croire que tout allait bien, cependant Hashimoto n’était
pas dupe de l’état dans lequel il venait de le mettre en lui parlant de son
père. Comme à chaque fois, il s’en voulait de ne pouvoir s’empêcher de faire
référence à cet homme qu’il admirait. Il avait conscience qu’il remuait le
couteau dans la plaie non cicatrisé de Kouji, mais c’était plus fort que lui.
Tout ce qu’il pouvait faire maintenant pour l’aider à passer ce mauvais moment,
c’était de changer de sujet, passer à une conversation plus gaie, si il en
trouvait une.
- Dites moi Shinohara-san…. » se lança-t-il en souriant. « Ce jeune homme
Inazuma-san… cela ne fait pas longtemps qu’il travaille pour vous... N’est-ce
pas ? »
- Effectivement… » répondit le cadet en observant son invité. « Cela fait tout
juste quelques mois. »
- Quelques mois… » répéta Hashimoto pensif. « Cela ne vous ressemble pas
d’accorder votre confiance aussi facilement. »
C’était une remarque pertinente à laquelle Kouji ne savait pas vraiment quoi
répondre. Il était vrai qu’il n’était pas du genre à accorder sa confiance avec
autant de facilités. Mais ce gamin ne s’était jamais caché, il avait fait preuve
de franchise dès le départ. C’était ce qui avait plu au brun. Ce dernier tira
une dernière fois sur sa cigarette avant de l’écraser puis de reporter son
regard sur son vis-à-vis.
- Ce garçon est un excellent élément. » déclara-t-il d’une voix neutre. « Les
hommes de sa trempes se font rares de nos jours. Il n’a pas froid aux yeux et
tous les moyens sont bons pour accomplir une mission, même difficile. »
- Effectivement… C’est une perle rare. » confirma l’homme au cigare. « Vous
savez choisir les meilleurs. Cela confirme une chose… Il vaut mieux faire parti
de vos amis que de vos ennemis. »
Kouji ne répondit pas à cette constatation, pour la simple et bonne raison qu’il
n’avait rien d’autres à ajouter sur ce point. Il alluma une nouvelle cigarette
avant de la fixer avec calme et froideur. Si Gen avait été là, il lui aurait
très certainement fait le reproche qu’il fumait trop. Ce qui n’était pas
totalement faux, le brun en avait parfaitement conscience. Il connaissait aussi
les conséquences que cela pouvait entraîner sur son organisme. Hélas, il
n’arrivait pas à ralentir. C’était presque devenu un réflexe chez lui d’avoir
une cigarette à la main ou coincer entre les lèvres.
Le patron de la société Shinohara souffla un nuage de fumé puis porta son
attention sur l’extérieur. Il sentit la limousine ralentir lentement jusqu’à
s’arrêter complètement devant l’entrer d’un magnifique hôtel de luxe. Le
chauffeur ouvrit alors la porte du véhicule avant de s’incliner avec respect
devant les deux hommes. Kouji observa Haruki avec calme et froideur.
- Vous voici arrivé à votre hôtel. » fit-il d’un ton neutre.
Hashimoto sortit de la voiture en souriant et en remerciant son hôte ainsi que
le chauffeur de la tête. Il se retourna ensuite et posa son regard sur son cadet
avant de s’incliner.
- Je vous remercie pour cette soirée. » fit-il poliment.
- Hm… Je vous souhaite une bonne nuit, Hashimoto-sama. » répondit le brun
toujours aussi froid.
- Vous de même, Shinohara-san. » souhaita l’aîné avec amabilité.
Sans un mot de plus, Haruki s’éloigna de la limousine pour rejoindre l’hôtel et
ensuite sa chambre. Kouji l’observa un instant à travers la fenêtre fumée puis
il donna l’ordre à son chauffeur de reprendre la route. Alors que le véhicule se
mettait en marche, il sortit de son téléphone portable afin d’appeler le poste
de garde de sa société. Après deux sonneries, la voix du gardien de service
retentie dans le combiné.
- Poste de garde de la société Shinohara, Masae Tanaka, bonsoir. » fit-il
aimablement.
- Ici, Kouji Shinohara. » se présenta le brun d’un ton froid. « Je voudrai
savoir si Inazuma san est encore dans l’immeuble. »
- Non, Shinohara-sama. Il est parti, il y a environ deux heures. » répondit le
jeune homme toujours aussi courtois.
- Je vous remercie. » fit Kouji d’un ton froid. « Je vous signale que je ne
rentrerai pas ce soir alors ne vous faites pas de soucis si vous ne me voyez pas
arriver. »
- Très bien Shinohara-sama. Au revoir et bonne soirée.
Kouji ne répondit pas et raccrocha son téléphone. Il prit ensuite le combiné de
la limousine et ordonna au chauffeur de prendre la direction de l’appartement de
Seishi. Puisque ce dernier n’avait pas daigné l’attendre à la société Shinohara,
alors il irait le retrouver chez lui.
L’appartement de cet immeuble situé dans un quartier calme à l’extérieur du
centre ville était plongé dans la pénombre. Seuls de temps à autre des sortes de
flash lumineux provenant de la télévision éclairaient l’endroit de façon intense
avant de laisser l’obscurité reprendre ses droits après quelques secondes. Il
était possible de distinguer dans la salle, la silhouette d’un jeune homme
installé sur le canapé. Seishi avait posé sur la table basse face à lui un grand
plateau contenant toute sorte de sucrerie allant de la pâtisserie au paquet de
bonbons. Dans sa main, il tenait une part de gâteau au chocolat qu’il mangeait
doucement en regardant un film d’action qui passait à la télé. Tout était
vraiment très calme pour le jeune homme ce soir là. Il n’avait pas eut de
missions et s’était donc autorisé un peu de repos, ce qui ne lui faisait guère
de mal. Sa vie étant plutôt mouvementée, les moments où il pouvait s’accorder
une pause, se faisaient rares.
Le châtain termina son morceau de gâteau. Il allait se resservir lorsque la
sonnerie de la porte retentie. Il haussa un sourcil en se demandant qui pouvait
bien venir le voir à cette heure avancée. Lentement, le jeune homme se leva et
alla ouvrir à son visiteur imprévu. Il se retrouva nez à nez avec son patron et
amant.
- Kouji ?! » s’étonna-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté. « Que
fais tu là ? »
- As-tu l’intention de me laisser dehors ? » demanda le brun froidement.
Seishi le fixa un instant puis s’écarta de l’entrée en ouvrant la porte en
grand, l’invitant à pénétrer dans son logement. Il referma ensuite derrière lui
avant de l’observer avec calme. Kouji défit ses chaussures et les rangea
soigneusement dans un coin puis fit face à son amant.
- Que fais-tu ici ? » demanda ce dernier en se dirigeant vers la salle
principale, précédant son invité non prévu. « Ne devais tu pas passer la soirée
avec Hashimoto-sama à travailler ? »
- Nous avons terminé un premier dossier, nous ferons le reste plus tard. »
répondit Kouji en regardant autour de lui. « Hashimoto Haruki est là pour
quelques temps. »
Seishi ne répondit pas, son sourire fut largement suffisant comme réponse. Il
fixa un instant son amant avant de l’inviter à s’asseoir sur un fauteuil. Le
brun remonta ses lunettes et s’exécuta tout en allumant une cigarette. Son
regard se posa alors sur la table basse sur laquelle était posé le plateau
contenant les sucreries puis sur son amant qui s’était installé sur le canapé.
- Tu n’as pas terminé ton repas. » constata-t-il en soupirant et en écrasant sa
cigarette sur son paquet avant de la ranger.
- Pas tout à fait, mais ce n’est pas grave. » répondit le châtain en souriant
toujours. « Bien alors que me vaut l’honneur de cette visite ? »
Kouji ne répondit pas à la question, observant son hôte avec attention. Il
remarqua que le bandage à sa main et au niveau de son cou était avait été
changé. Cela lui fit penser que ses affaires lui avaient fait oublier sa
discussion avec Gen. C’était une chose qu’il réglerait le lendemain, ce genre
d’incidents ne devait plus se reproduire. Le brun se leva doucement du fauteuil
puis prit place aux côtés de son amant avant de caresser le bandage au niveau de
son cou.
- Tu as mal ? » demanda-t-il en le fixant.
- Non. » répondit Seishi en souriant et en posant sa main sur celle de son
amant. « Ce ne sont que de petites égratignures. »
- Hm… je réglerai ça avec Gen demain. » lui apprit le brun d’une voix neutre.
- Ce n’est pas nécessaire. Son attitude est compréhensible. » déclara le châtain
en se penchant pour prendre un quartier de pommes. « Il était ton amant avant
moi et votre séparation n’a pas été facile pour lui. A sa place j’aurai peut
être agi de la même manière… Voir pire… J’aurai très certainement tué ton nouvel
amant. »
Kouji le fixa avec calme et froideur. Son amant avait une façon de dire les
choses plutôt directe et limite effrayante, du moins pour une personne normale,
cela serait impressionnant. Cependant, le patron de la société Shinohara était
un homme qui en avait tellement vu dans sa vie que ce genre de comportement ne
le troublait plus. Au contraire, plus les personnes avaient de l’assurance, plus
cela l’attirait. Ce n’était pas pour rien qu’il s’était autant intéressé à son
hôte.
L’aîné posa doucement une main sur la joue de son compagnon puis se pencha,
approchant son visage du sien. Leurs lèvres se frôlèrent en une douce caresse.
Du bout de la langue, le brun redessina celles de son amant avant de les joindre
et partager avec cet homme un baiser passionné au goût sucré. Lentement il le
repoussa sur le canapé tout en faisant glisser ses mains sur sa taille,
soupirant dans sa bouche. D’une main, le châtain commença à tapoter sur la table
et saisit la télécommande de la télévision pour l’éteindre, se retrouvant
totalement dans le noir avec son amant.
Il était assez tôt ce matin là lorsque Kouji arriva à son bureau après avoir
passé la nuit chez son amant Seishi. La limousine du brun avait conduit ce
dernier à la société tandis que le châtain avait emprunté sa voiture ayant une
personne à aller chercher à l’hôtel. Le patron de l’entreprise profitait de
cette attente pour faire un peu de rangement dans ses papiers lorsqu’il tomba
sur une photo de son père qu’il gardait caché dans un tiroir. Doucement, il la
saisit puis la regarda tout en passant un doigt sur l’image, un fin sourire
triste se dessinant sur ses lèvres. Huit ans s’étaient écoulés depuis sa mort.
Après tout ce temps, Kouji aurait dû faire son deuil mais il n’y était jamais
parvenu. Le fait qu’il soit responsable de ce qui s’était passé à l’époque,
l’empêchait de le faire. Il s’en voulait toujours autant malgré les années. Ce
n’était pas sans raison s’il était devenu ce qu’il était aujourd’hui, un homme
froid, ne dévoilant pas ses sentiments.
Le brun poussa un léger soupir puis rangea soigneusement la photo dans un
tiroir. Ceci fait, il prit son paquet de cigarettes et allait en allumer une
lorsque des coups furent frappés à la porte. Kouji reprit son expression
habituelle tout en activant son briquet.
- Entrez ! » fit-il d’une voix forte.
La porte s’ouvrit doucement et Seishi apparut accompagné de Haruki Hashimoto.
Tous les deux entrèrent dans le bureau puis s’approchèrent du brun. Ce dernier
fixa son amant avant de lui faire un signe de tête, lui ordonnant
silencieusement de les laisser. Le châtain s’inclina avec respect puis quitta la
pièce pour les laisser travailler. Après son départ, Hashimoto observa Kouji en
souriant.
- Ce petit est décidément très agréable à vivre. » fit remarquer le plus âgé en
s’asseyant. « Comment allez-vous ce matin Shinohara-san ? »
- Je vais bien. » répondit froidement le brun.
- Vous semblez un peu plus fatigué qu’hier. » constata l’investisseur en
l’observant. « Auriez vous eut une nuit agitée avec votre amant Kawamura-san ? »
- Je ne suis plus avec Gen. » répondit franchement Kouji en posant sa cigarette
dans le cendrier. « Maintenant mettons nous au travail. »
Haruki ne put retenir un rire à la façon, fort peu discrète, qu’il avait de
vouloir changer de sujet. Ce dernier devait être particulièrement agaçant ou
gênant. En repensant aux évènements survenus depuis la veille, quelque chose lui
disait que cela avait un rapport avec ce jeune tueur, Seishi Inazuma. Cela ne le
surprendrait pas d’apprendre que le brun ait porté son dévolu sur cet homme.
Néanmoins, Hashimoto était bien trop poli pour demander ce genre de chose à une
personne comme Kouji. De plus, l’heure n’était plus aux questions d’ordre
personnelles. Ce fut donc avec cette incertitude quand à la relation du patron
de la société Shinohara avec son employé que l’aîné accepta de se remettre au
travail.
Après avoir laissé Hashimoto et son amant travailler, Seishi était retourné
directement à son bureau. Ayant un peu d’avance dans son boulot, il décida de
prendre une petite heure pour nettoyer son arme. C’était une tache régulière
qu’il accomplissait avec le plus grand sérieux deux à trois fois par semaine. Il
fallait dire qu’il était particulièrement attaché à ce pistolet, cadeau d’un
homme très cher à son cœur. D’ailleurs la crosse portait ses initiales,
soigneusement gravées. C’était le seul souvenir matériel qu’il avait de cette
personne, n’ayant aucune photo de lui. Le châtain devait avouer qu’il regrettait
de n’avoir rien d’autre. Nettoyer cette arme lui faisait toujours le même effet,
il avait la sensation d’être envahi par le vide, comme si une partie de sa
personne lui avait été arraché. Mais, il ne pouvait pas la laisser dans un coin
à rouiller, son ami ne le lui aurait jamais pardonné cela.
Le jeune tueur était donc au calme dans son bureau avec son arme entre les mains
lorsque brusquement Gen fit irruption dans la pièce sans avoir frappé au
préalable. Seishi ne sursauta pas, contrôlant parfaitement ses émotions, et le
fixa avec calme et froideur tout en posant son pistolet sur son bureau, le canon
dirigé vers le blond, signe évident qu’il était prêt à tout pour se défendre en
cas d’attaque.
- Sauf votre respect, Kawamura-san, ne vous a-t-on jamais appris à frapper avant
d’entrer ? » fit-il remarquer d’une voix neutre.
Sans un mot, l’aîné s’avança puis jeta un dossier sur son bureau, devant le
châtain avant de faire demi-tour en direction de la sortie. Le cadet l’observa
en hausa un sourcil, quelque peu surpris par cette attitude. Il se leva de son
fauteuil et le suivit. Seishi saisit son supérieur par le bras afin qu’il se
tourne vers lui.
- Kawamura-san ! » appela-t-il passablement énervé par son comportement.
- Quoi ? » demanda Gen en se défaisant de son emprise, le regard rempli de
colère.
- Je peux savoir ce que c’est ? » demanda Seishi sans se laisser déstabiliser
par son regard.
- Tu sais lire ? Alors regarde le dossier et tu sauras. » répondit le blond
froidement.
Ceci dit, Gen se détourna et ouvrit la porte du bureau et le quitta, sans que le
tueur n’ait le temps de l’arrêter. Il devait maintenant aller voir une autre
personne qui lui avait ordonné de laisser de côté ses dossiers afin de venir le
voir rapidement. Le châtain, quant à lui, l’observa, quelque peu interloqué,
jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour d’un couloir. Il soupira ensuite
longuement avant de retourner s’asseoir à sa place. Il ouvrit le dossier pour
voir la mauvaise surprise qu’il devait contenir, sans se poser plus de questions
sur l’attitude de son supérieur.
Après avoir laissé Seishi avec son dossier, le blond avait repris l’ascenseur
pour rejoindre Kouji comme convenu. Il arriva rapidement au dernier étage puis
se dirigea vers son bureau. Il frappa à la porte avant d’entrer sans attendre
d’avoir reçu l’autorisation de le faire. Il s’avança d’un pas franc vers son
patron puis s’arrêta aux côtés de Hashimoto qu’il salua poliment. Son regard se
posa ensuite sur Kouji qui ne semblait guère ravi de cette intrusion.
- Tu voulais me voir. » fit durement le blond. « Me voilà donc. »
Le brun fixa un instant son directeur adjoint puis porta son attention sur son
invité. Il sortit son paquet de cigarette pour en allumer une avec calme avant
de souffler un nuage de fumée dans les airs.
- Hashimoto-sama… Pourriez vous nous laisser seul deux petites minutes je vous
prie. » demanda-t-il avec politesse. « Je dois m’entretenir d’une chose
importante avec Gen. »
- D’accord. » répondit Haruki en souriant toujours et en se levant.
Il avait une vague idée de la discussion que Kouji voulait avoir avec Gen. Cela
avait très certainement un rapport avec les blessures du jeune Seishi. Cette
histoire ne le regardant pas, il valait mieux, effectivement, qu’il sorte pour
les laisser s’expliquer. L’aîné quitta donc les lieux avec calme en priant
intérieurement un Dieu auquel il ne croyait pas que tout se passe bien entre les
deux hommes. Après le départ d’Hashimoto, le patron de la société Shinohara
tandis une main en direction d’un fauteuil, invitant son adjoint à s’installer.
Gen ne discuta pas et prit place avant de le fixer froidement.
- Bon je suppose que tu m’as convoqué pour parler de Seishi. » fit-il avec
franchise.
- C’est effectivement le cas. » répondit le brun en posant sa cigarette dans son
cendrier. « Je voudrais que tu m’expliques les raisons pour lesquels tu l’as
blessé. »
- Il n’y a rien à expliquer. » déclara Gen d’une voix froide. « Tu m’as quitté
pour ce gamin, alors ne me demande pas de me montrer correct avec lui. »
- Je ne te le demande pas, je te l’ordonne. » répliqua immédiatement l’aîné avec
froideur. « Seishi est un élément dont il est hors de question que je me sépare.
Alors tu es prié de mettre ta vie personnelle de côté dès que tu es au travail.
»
Le blond le fixa froidement. Il se doutait que Kouji allait lui dire cela, lui
rappeler qu’il ne devait pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Les
deux n’avaient jamais été compatibles de toute façon. Le brun le savait, c’était
pour cela qu’en dehors du travail il était toujours différent, c’était une chose
qu’avait remarqué Gen. Il l’avait d’ailleurs imité, du moins jusqu’à l’arrivée
de Seishi. Tout ce qui s’était passé depuis, l’avait fait entrer dans une colère
qu’il ne se pensait pas ressentir un jour. Mais, c’était légitime dans un sens,
ce gamin lui avait pris son amant, même si il n’était pas vraiment responsable
de cela.
- Tu as l’intention de réfléchir pendant combien de temps ? » demanda
brusquement la voix de Kouji, le faisant sortir de ses pensées. « Je t’ai dit
que ce n’était pas une demande mais un ordre, alors tu n’as pas à réfléchir si
oui ou non tu vas le faire. »
- Je sais. » répondit durement le blond, son regard devenant glacial. « Je me
conduirais avec lui comme un supérieur avec son employé et cela n’ira pas plus
loin. »
- Parfait, je ne t’en demande pas plus. » répliqua aussitôt le brun en reprenant
sa cigarette.
- Bien. » termina Gen en se levant.
Il tourna le dos à son patron et ex-amant pour se diriger vers la sortie,
quelque peu furieux et agacé par tout cela. Il ouvrit la porte, prêt à sortir
mais la referma en entendant un raclement de gorge dans son dos. Il se tourna
une dernière fois vers le brun pour le fixer avec une certaine froideur. Il fit
un pas en sa direction puis s’arrêta.
- Quoi ? » demanda-t-il durement.
- Premièrement tu me parles autrement, je reste encore ton patron. » commença le
directeur de la société en portant sa cigarette à ses lèvres. « Deuxièmement, je
veux que tu consacre tout ton temps sur les renseignements que contient cette
disquette que Seishi a ramené. Tu confies donc tous tes dossiers à d’autres
personnes. »
- Je n’ai pas attendu que tu me le dises pour le faire. » déclara Gen sans le
quitter des yeux. « J’ai déjà réparti mon travail. »
- Bien. Ce sera donc tout. » finit l’aîné en ouvrant un dossier posé devant lui.
« Tu peux disposer. »
Le blond fit demi-tour puis quitta une bonne fois pour toute les lieux. Il se
dirigea vers la salle d’attente où se trouvait Haruki Hashimoto afin de
l’avertir qu’il pouvait retourner dans le bureau de Kouji. Ceci fait, le
directeur adjoint disparut dans l’ascenseur.
Pendant ce temps, assis dans son fauteuil, Seishi étudiait en détail les
documents que lui avait amené son supérieur. Ce dossier concernait un homme
d’affaire qu’il devait tuer rapidement d’après les quelques lignes lues sur la
première page et écrite de la main de Kouji. Les motifs de cet assassinat n’y
étaient, bien entendu, pas mentionnés, c’était un simple ordre de mission. Mais
selon le châtain, ce type devait être gênant pour qu’il soit donné l’ordre de le
supprimer. Le jeune tueur saisit les clichés présents dans la pochette afin de
les observer un à un. La majorité était des photos de la future victime, prise
dans divers endroit de la ville. Cependant, le lieu qui ressortait le plus sur
les images, était un grand immeuble se trouvant dans le centre ville et que
Seishi connaissait un peu pour être passé de nombreuses fois devant. Il savait
que la sécurité de ce bâtiment était assez bonne mais sans pour autant être au
top du top pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait rien d’important à
l’intérieur. Néanmoins, le tueur sut immédiatement que c’était à cet endroit là
qu’il devrait intervenir pour accomplir sa mission.
Une fois le dossier passé en revu, Seishi le referma puis se leva en prenant son
manteau. Il quitta la pièce d’un pas calme pour rejoindre l’ascenseur et ensuite
le parking où l’attendait sa voiture. Assis derrière le volant, le châtain mit
le contact avant de prendre la direction du centre ville et plus précisément un
grand bâtiment s’y trouvant. Arrivé sur place, il gara son véhicule sur un
emplacement dans une rue adjacente puis en descendit. Il s’approcha de
l’immeuble et y entra, observant tout ce qu’il y avait autour de lui de façon
discrète. Le châtain n’eut aucun mal à repérer les caméras de surveillance qu’il
neutraliserait sans la moindre difficulté. Il regarda ensuite discrètement à
quel étage se trouvait sa cible puis, se dirigea vers l’accueil où une jeune
femme travaillait. Cette dernière lui dédia un sourire en le voyant s’approcher.
- En quoi puis-je vous être utile ? » demanda-t-elle aimablement.
- Excusez-moi, je ne suis pas d’ici et je me suis perdu. Pourriez-vous me dire
où se trouve la gare ? S’il vous plaît. » interrogea poliment Seishi en
souriant. « Un personne m’a indiqué un lieu sur une carte mais… J’ai bien peur
de n’être pas doué pour les lire… »
La jeune femme eut un petit rire, amusée par le comportement de ce jeune homme
particulièrement mignon. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille,
l’un des nombreux signes cachés de séduction puis sortit un plan du centre
ville. Elle prit ensuite un stylo feutre avant de se lever et de légèrement se
pencher en avant, permettant à son vis-à-vis d’avoir une jolie vue sur son
décolleté. La secrétaire de l’accueil expliqua en détail le parcours, prenant
tout son temps comme si elle désirait le retenir, ce qui dans un sens arrangeait
bien Seishi qui en profitait pour observer discrètement les lieux. Une fois
terminé, elle se redressa en lui tendant le plan.
- Tenez. » fit-elle d’une voix cristalline.
- Je vous remercie. » répondit le châtain avec un doux sourire charmeur.
- Je vous en prie. » minauda la secrétaire en se penchant à nouveau légèrement
en avant. « Si vous êtes libre un soir, nous pourrions peut être dîner ensemble.
»
- Pourquoi pas… Je saurai vous trouver dès que j’aurai une soirée de disponible.
» termina Seishi en lui prenant la main pour doucement l’embrasser. « Au revoir
et à bientôt… »
Le jeune homme fit demi-tour puis se dirigea vers la sortie. Mais avant de
franchir la porte, il se retourna une dernière fois et dédia un petit clin d’œil
à la jeune femme qui lui répondit d’un signe de la main. Le châtain reprit sa
voiture et rentra à la société Shinohara, satisfait.
A suivre …