Un employé pas comme les autres
( La vie d’un ange de la mort )
Titre :
Un employé pas comme les autres
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 13
Genre :
Yaoï / Policier
/ Intrigue
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer :
Histoire originale qui j'espère vous plaira...
Découverte
Dans la
soirée, Seishi se rendit à nouveau dans le bâtiment dont il avait visité le hall
d’entrée dans l’après midi. Comme un peu plus tôt dans la journée, il s’était
garé non loin de lui dans une petite rue adjacente. Il l’avait ensuite rejoint à
pied, marchant calmement, sans précipitation. Il arriva à quelque pas de
l’entrée puis les yeux vers les étages, apercevant plusieurs lumières allumées.
L’un de ces bureaux éclairés était celui de sa cible. Il ne lui serait pas
difficile de la supprimer sans se faire remarquer. Le châtain mit donc ses gants
puis entra dans l’immeuble, évitant soigneusement d’être filmé par les caméras
de surveillance. Une fois à l’intérieur, il se dirigea vers le bureau d’accueil
qu’il contourna afin de s’approcher des ordinateurs. Il les observa un instant
puis suivit du regard les fils électriques, à la recherche de la prise elle
même. Celle-ci trouvé, le jeune homme posa un genou au sol avant de débrancher
les outils de travail. Il enleva un gant et glissa doucement sa main sur la
prise, comme une douce caresse. Il laissa alors son pouvoir se déployer. L’effet
fut quasiment immédiat. Les ampoules mais aussi toutes les caméras de
surveillance grillèrent avant d’exploser tandis que l’immeuble entier se
retrouvait plongé dans le noir.
Après avoir remit son gant ainsi que nettoyé l’endroit où il avait dû laissé des
empruntes, Seishi profita du chaos pour se diriger vers les escaliers. Il monta
jusqu’au dixième étage où il savait que sa cible à supprimer, se trouvait.
Celle-ci travaillait tous les jours très tard, donnant un réel avantage au
tueur. Arrivé à l’étage désiré, ce dernier vissa tranquillement un silencieux
sur son arme puis s’avança dans le couloir sombre. Il s’arrêta devant une porte
et entra dans le bureau de sa future victime. La pièce était sombre, seule un
faible éclairage provenait des lampadaires de l’extérieur.
- Qui est là ? » demanda la voix inquiète du propriétaire du bureau.
Seishi ne répondit pas, faisant quelques pas en avant. Il repéra très facilement
sa cible qui se trouvait dans le peu de lumière provenant de l’extérieur. Le
jeune homme s’approcha de sa proie aussi silencieusement qu’un félin pour voir
son visage. Il lui fallait vérifier l’identité de cette personne, être certain
qu’il s’agissait de celui qu’il devait tuer, afin de ne commettre aucune erreur.
La victime entraperçut elle aussi le visage de Seishi et ouvrit de grands yeux
remplis de terreur en croisant son regard. Ce dernier était froid, insensible,
comme vidé de toute vie. Sa cible verrouillée, le tueur pointa son arme sur la
tête de celle-ci, le canon de son pistolet touchant le front de l’homme qui se
mit aussi à trembler
- Pitié, je vous en prie, ne me tuez pas. Pitié… » implora-t-il complètement
terrorisé.
- Pitié ? Ce mot ne fait pas parti de mon vocabulaire. » répondit froidement
Seishi.
Sans perdre une seule seconde de plus, le châtain tira. Il observa sa victime
s’écrouler à ses pieds, sans vie. Le jeune homme saisit le corps puis le souleva
doucement non sans difficulté avant de le faire basculer sur son dos. Il se
dirigea avec son fardeau vers l’extérieur. La descente fut plus lente que la
montée, vu le poids en plus que le jeune homme devait transporter, heureusement
qu’il avait reçu un bon entraînement. Arrivé en bas de l’immeuble, Seishi
s’assura que les deux vigils, surveillant normalement les lieux, ne soient pas
là avant de se diriger vers la sortie de secours. Il put ainsi emprunter une
ruelle qui le conduisit non de l’endroit où il avait laissé sa voiture. Cette
dernière rejointe, le tueur ouvrit le coffre dans lequel il déposa la victime.
Il quitta ensuite les lieux afin de faire disparaître le corps comme on le lui
avait enseigné.
Comme toujours lorsqu’il rentrait à son appartement, Seishi gara sa voiture dans
le parking souterrain à la place qui lui était réservé. Après être descendu du
véhicule, il prit les escaliers pour monter au quatrième étage, là où se
trouvait son logement. Le châtain ne mit guère beaucoup de temps pour arriver
devant la porte de chez lui. Il entra donc et resta sans bouger à l’entrée en
voyant la lumière allumée. Il était pourtant certain de l’avoir éteinte. Prudent
et silencieux, le tueur enleva ses chaussures puis s’avança dans la salle
principale, arme au poing. Il aperçut alors sur la table basse, un plateau avec
diverses pâtisseries européennes. Seishi s’avança avec précaution, guettant le
moindre mouvement suspect mais surtout qui pourrait passer pour un geste
agressif.
- Où étais-tu ? » demanda brusquement une voix froide derrière lui.
Le châtain se retourna brusquement en pointant son arme vers l’homme qui s’était
introduit chez lui, et se retrouva face à face avec Kouji. Ce dernier lui
lançait un regard dur, glacial. Certes, il était toujours ainsi, cependant, là,
le brun semblait plus furieux que d’habitude. Le jeune homme baissa son arme
avant de la ranger, tandis qu’un soupir s’échappait de ses lèvres.
- Je suis aller rendre visite à l’homme avec qui je te trompe. » déclara-t-il
alors qu’un étrange sourire naissait sur ses lèvres.
Ces mots, lui attirèrent un regard bien plus dur encore de la part de son patron
qui ne semblait guère aimer ce genre de plaisanterie. Seishi n’était pas
stupide, il se doutait que Kouji était le genre de personne jalouse et ultra
possessive. Cela n’était pas pour déplaire au tueur. Selon, lui c’était une
façon de montrer son attachement. Certes, il avait une vision quelque peu
particulière de la jalousie, mais il appréciait sincèrement ce trait de
caractère. C’était l’une des choses qui l’attirait.
Décidant de mettre un terme à cette petite plaisanterie, le châtain s’approcha
de son amant. Il leva une main qu’il posa sur la joue de celui-ci, la caressant
doucement avant d’enrouler ses bras autour de son cou. Ses lèvres frôlèrent
doucement celle du brun puis glissèrent sur son menton pour ensuite rejoindre sa
gorge. Le cadet déposa un délicat baiser sur cette dernière et releva la tête,
fixant son compagnon tandis qu’un sourire étirait ses lèvres.
- Je plaisantais… » murmura-t-il doucement en caressant du bout des doigts la
joue de son compagnon. « Je suis allé en mission… »
- Je ne me souviens pas t’avoir confié un travail. » répliqua Kouji d’un ton
glacial.
- Pas toi… Gen… » avoua Seishi en souriant toujours. « Il avait une affaire
urgente à régler. Il m’a demandé de faire ce boulot à sa place. J’ai accepté. »
Kouji resta silencieux, ne jugeant pas valable de répondre à cette nouvelle. Il
savait pertinemment que le tueur n’avait pas vu de raison de refuser cette
offre. Là où certaines personnes auraient pu voir un piège leur être tendu,
Seishi ne devait avoir vu qu’une mission de plus à accomplir pour servir les
intérêts de son patron. De plus, le brun était persuadé que le fait de tomber
dans une embuscade visant, était loin d’être quelque chose d’effrayant à ses
yeux. Il fallait ajouter à cela que Gen n’aurait pas agit de façon si stupide.
Il était parfaitement conscient que le châtain faisait parti de ces éléments
dont on ne doit se séparer sous aucuns prétextes.
Toujours sans un mot, le brun s’écarta de son amant, le contournant afin de
s’approcher de la table basse. Il se pencha doucement pour saisir un petit
biscuit au chocolat qu’il porta à ses lèvres. Il ne fut pas surpris de voir le
châtain s’approcher et saisir son poignet avant qu’il n’ait pu terminer son
geste. Il observa le jeune homme lui voler le gâteau sans hésiter à lui prendre
l’index, le nettoyant du bout de la langue de façon sensuelle. Le patron de la
société Shinohara dut reconnaître que ce petit geste, aussi simple soit-il, fit
monter en lui une légère envie d’ordre physique mais parfaitement contrôlable.
Il fixa simplement son compagnon dont les yeux étaient bien plus brillants qu’à
l’accoutumer.
- Merci pour ce délicieux repas que tu m’as amené… » fit ce dernier d’une voix
voluptueuse.
- De rien. » répondit le brun avec calme, faisant comme s’il n’avait rien
remarqué.
Seishi posa alors une main sur son torse qu’il fit lentement glisser puis
remonter dans une douce caresse. Ses doigts taquinèrent, à travers la chemise,
un petit grain de chair qui avait eut le malheur ou la chance de croiser leur
passage. Jugeant que le tissu était de trop, il se mit à le déboutonner le plus
lentement possible, n’hésitant pas à frôler sa peau. Kouji, maître de ses
émotions, ne montra à aucun moment l’effet qu’avait cette main sur lui. Cette
chaleur l’envahissant, était plaisante cependant, pas suffisamment importante
pour le faire perdre pied. En fait, il était rare que le brun ne parvienne plus
à se contrôler lors de ses ébats. Alors ce n’était pas une simple caresse ou un
comportement aguicheur qui allait lui faire perdre la tête. Néanmoins, un détail
intriguait l’aîné, il s’agissait du comportement de Seishi. Il le trouvait
anormal, trop provoquant, chose inhabituelle chez lui. Même son regard lui
paraissait étrange. Cette lueur qui l’animait, jamais Kouji ne l’avait vu.
Certes, cela faisait peu de temps qu’ils étaient amant, le jeune homme devait
avoir quelques secrets, mais il avait vraiment cette impression d’anormalité
dans son attitude. C’était à un point qu’il prit doucement la main de son
compagnon afin de l’arrêter dans son travail de déshabillage.
- Que t’arrive-t-il ? » demanda-t-il d’une voix neutre.
- Mais rien… » répondit le jeune homme en approchant son visage du sien. « Je
veux juste te remercier pour ce que tu m’as apporté… »
Sans attendre de réponse, il glissa son visage dans son cou afin de le mordiller
tandis que ses mains repartaient à la conquête de ce torse tant désiré. Il
termina de le mettre à nu avant de commencer à le dévorer de baiser. Ses mains
descendirent sur son ventre ferme et délicieusement musclé, le caressant
inlassablement. Ses doigts évoluèrent petit à petit un peu plus bas, au niveau
du pantalon qu’ils déboutonnèrent tout en frôlant l’entrejambe durcissant de
Kouji. Ce dernier laissa échapper un léger râle de satisfaction avant de glisser
ses mains sur les hanches de son compagnon. Il devait bien avouer que Seishi
était doué pour faire naître le désir en lui. Il était encore capable de se
contrôler, cependant à ce rythme, il risquait de perdre pieds rapidement. Chose
qu’il se refusait. Le brun attira donc son amant contre lui, l’obligeant à
arrêter son exploration. Il glissa son visage de sorte que ses lèvres soient
proches de son oreille.
- Je te trouve vraiment très entreprenant ce soir… » déclara-t-il d’une voix aux
intonations douces malgré une certaine froide.
- C’est parce que j’ai envie de toi. » répondit Seishi en soupirant au contact
de ce corps tant désiré.
Il glissa à nouveau sa main au niveau de l’entre jambe de Kouji qui lui saisit
alors le bras pour stopper son mouvement. Il le repoussa et le plaqua ensuite
contre un mur, se collant contre lui. L’aîné fit remonta les bras de son cadet
au dessus de sa tête de sorte qu’il ne puisse plus le toucher. Le patron de la
société Shinohara était encore quelque peu étonné par l’attitude du jeune homme,
même s’il n’en montrait rien. Il était certain que cet état n’avait rien de
normal. C’était comme si Seishi se trouvait sous l’emprise d’une drogue, enfin
plus un aphrodisiaque à ce niveau.
- Tu n’es pas dans ton état normal… » fit-il remarquer avec calme en plongeant
son regard dans le sien.
- Je ne pensais pas que cela te dérangerait autant de me voir te faire des
avances » répliqua le châtain d’une voix sensuelle en tentant de lui voler un
baiser.
- Vois tu, je reste une personne assez vieux jeu » répondit Kouji sans le
quitter des yeux. « Etant le dominant du couple, j’aime être celui qui fait des
avances. »
Il lâcha les bras de son amant afin de glisser ses mains sur son corps. Le tueur
avait pas mal attisé son désir, ne serait-ce qu’avec ses regards, mais ses
caresses et baisers avaient aussi contribué à cela. Le résultat était évident,
même s’il se maîtrisait encore, le brun ne pouvait nier qu’il avait très envie
de posséder le jeune homme et ce le plus rapidement possible. Il lui retira donc
son tee-shirt avec pour but de redécouvrir ce corps tellement attirant.
Cependant, Seishi profita de cette occasion pour le repousser et tenter une
fuite qui échoua. En effet, son compagnon le saisit aussitôt par le bras et le
plaqua à nouveau contre le mur, avec néanmoins une différence. Cette fois ci, le
châtain lui tournait le dos. Sans perdre de temps, Kouji se colla à lui afin de
l’empêcher de bouger et sans attendre, il commença à embrasser sa nuque,
mordillant de temps à autre la peau, laissant de petites marques rouges sur son
passage. Le corps de Seishi se tendait petit à petit alors que des gémissements
commençaient à s’échapper de ses lèvres. Encouragé par ces derniers, le patron
de la société Shinohara glissa sur son épaule droite, lui faisant subir le même
sort avant de rejoindre l’omoplate. Ce fut à ce moment qu’il arrêta tout. Ses
yeux se posèrent sur un point à l’arrière de l’épaule droite de son amant où se
trouvait une étrange cicatrice, un mot…
Prey…
- Kouji ?! Kouji, que se passe-t-il ? » Demanda le jeune homme intrigué par ce
brusque arrêt.
L’interpellé ne répondit pas, passant ses doigts sur le marque, retraçant les
lettres. Le châtain frissonna à ce contact alors que ses yeux se fermaient et
qu’il serrait les dents. Le brun remarqua aussitôt ce léger tremblement,
comprenant qu’il ne s’agissait en rien d’un frisson de plaisir. Bien au
contraire, la tension de son corps démontrait parfaitement qu’il s’agissait de
la peur à l’état brut, sentiment qu’il n’aurait jamais cru possible chez ce
tueur si sûr de lui d’habitude. Pourtant, malgré cela, il continua à caresser la
cicatrice puis approcha ses lèvres de l’oreille de Seishi.
- D’où te viens cette cicatrice ? » interrogea-t-il en la retraçant à nouveau.
Le châtain ne répondit pas à cette question. Cependant, ses tremblements
s’amplifièrent, permettant à Kouji de se rendre compte combien les évènements
ayant été à l’origine de cette marque, avaient dus être traumatisants.
Néanmoins, il ne s’arrêta pas, continuant toujours de dessiner chaque lettre de
ce mot. Elles semblaient avoir été faites au couteau, vu la profondeur et la
régularité des traits. Mais cela pouvait être une autre arme blanche aussi, quoi
qu’il en soit, elle devait être très coupante. Le patron continua à caresser
l’arrière de son épaule tout en le fixant.
- Comment as-tu eu ça ? » répéta-t-il froidement alors qu’il appuyait un peu sur
la marque.
Le châtain commença alors à s’agiter, cherchant à se défaire de son emprise, à
mettre de la distance entre eux. Hélas, le brun se serra un peu plus contre lui
afin de le bloquer et de l’empêcher de s’enfuir. Il lui maintint fermement les
mains, bien décidé à avoir une réponse. Il ne le laisserait partir que lorsqu’il
aurait obtenu ce qu’il désirait.
- Arrête, Kouji ! Lâche-moi ! » lui cria Seishi, la mâchoire crispée.
- Seulement lorsque tu m’auras répondu. » répondit le brun d’une voix neutre.
- Non ! » s’entêta le jeune homme tremblant de plus en plus.
- Alors, c’est non. » déclara le directeur de la société Shinohara en serrant
ses doigts autour de ses poignets.
Le châtain commença à mettre un peu plus de force afin de s’écarter. Il devait
se défaire de cette emprise, s’éloigner de la cause de ses tourments, de tous
ces souvenirs qui affluaient en lui. Il ne voulait pas repenser à ce passé si
douloureux mais aussi tellement angoissant. Il refusait d’en parler, ou ne
serait-ce que laisser ces images reprendre le dessus. Il avait mit du temps pour
réussir à vaincre tout cela, pour avoir à nouveau une certaine maîtrise de ses
émotions. Néanmoins, il subsistait toujours en lui quelques peurs
incontrôlables. C’était normal dans un sens vu ce qu’il avait vécu. Résultat,
ces craintes ressurgissant, le jeune homme se retrouvait doté d’une force que le
commun des mortels ne possédait pas en temps normal. L’adrénaline y était pour
beaucoup. Afin de le calmer, Kouji lui tordit un bras dans le dos, sans la
moindre douceur, sans se soucier de la douleur que cette clé pourrait infliger
au tueur.
La peur de Seishi se transformant affolement, il ne vit qu’une seule façon
d’éloigner le brun de lui, de retrouver enfin sa liberté. De toutes petites
étincelles apparurent alors autour de lui, entourant lentement son corps. Le
patron de la société Shinohara, les remarquant, ne perdit pas de temps et le
lâcha avant de s’écarter de lui, évitant ainsi l’électrocution. Il fixa son
amant, le regard dur et froid. Celui-ci se laissa glisser jusqu’à se retrouver à
genoux, au sol. Il appuya son front contre le mur, tremblant comme une feuille.
L’une de ses mains était posée sur l’arrière de son épaule un peu comme s’il
cherchait à cacher cette cicatrice.
Kouji qui l’observait toujours, sentit une certaine inquiétude l’envahir. Il se
rendait compte qu’il avait été trop loin, blessant son amant. Mais son désir
d’en savoir plus sur cette marque, avait prit le dessus sur la raison. La
réaction que le châtain avait eut ne faisait qu’accentuer cette curiosité certes
malsaine. En effet, il semblait évident, aux vues de cette attitude de défense
et de peur, que les circonstances qui avaient conduit à cela, étaient plus que
traumatisantes. Le brun s’en voulait pour son attitude. Si bien qu’il décida de
s’approcher de lui avant de tenter de poser une main sur son dos. Mais le jeune
homme en sentant le frôlement, se retourna tout en la chassant. Il mit ensuite
un peu de distance entre eux.
- Ne me touche pas ! » fit-il, les dents serrées par la peur.
- Seishi… » murmura le patron de la société Shinohara en se redressant, sans
montrer l’inquiétude qui pesait en lui.
- Pars ! » ordonna le tueur en tremblant toujours. « Pars… Je ne veux plus te
voir… »
Kouji se rajusta, remettant ses vêtements en place dans le plus grand silence.
Il prit le temps d’allumer une cigarette avant de sortir de l’appartement sans
dire un mot. Il savait qu’il ne devait pas insister. Le laisser seul était la
meilleure chose à faire, Seishi ayant besoin de se calmer, de se remettre de
toute cela. Le brun avait prit conscience qu’en insistant comme il l’avait fait,
tout ce qu’il avait gagner, c’était de braquer son amant, de le terroriser.
Maintenant, il n’était pas certain de savoir un jour l’identité de celui qui lui
avait fait cette cicatrice, et encore moins les évènements ayant conduit à cela.
Après avoir quitté l’appartement du châtain, le patron de la société Shinohara
quitta l’immeuble. Il rejoignit sa voiture mais prit le temps d’allumer une
cigarette tout en observant l’étage où son amant vivant. Il resta un instant
ainsi avant de monter dans sa voiture afin de rentrer chez lui.
Une fois seul dans son appartement, Seishi se redressa doucement, restant
cependant appuyé contre le mur, tremblant toujours. Il se passa une main sur le
visage avant de sentir un peu d’humidité sur ses joues. Il observa ses doigts
couverts de larmes. Il ne s’était rendu compte de rien…
Depuis combien de temps n’en avait-il pas versé ?
Pas assez longtemps à son goût…
Cependant, les derniers évènements qui l’avaient conduit à pleurer à l’époque,
étaient du genre difficile à effacer. Enfin pour le moment, il préférait ne pas
penser à cela, n’ayant aucune envie de laisser ses angoisses et ses peines
reprendre le dessus. Cela risquait de le refaire plonger dans un passé qu’il
préférait oublier. Une partie avait suffisamment ressurgi pour la soirée. Il
devait donc en priorité se calmer, essayer d’oublier ce qui venait d’arriver
avec Kouji. Chose qui ne serait guère facile, le jeune homme en avant
parfaitement conscience.
Le châtain posa à nouveau sa main au niveau de son épaule droite avant de
soupirer doucement. Avec lenteur, il se dirigea vers la salle de bain. Une fois
dans la pièce, il se regarda dans la glace. Il avait une tête à faire peur. Sa
peau était bien plus pâle qu’à l’accoutumé, dû à la peur et ses yeux étaient
légèrement rouges. Seishi se passa une main sur la nuque afin de la masser. Il
avait la sensation d’avoir fait une séance intensive de sport. En chauffant un
peu ses muscles, il frôla la marque avant qu’un frisson ne parcours son corps.
Cela faisait un peu plus de quatre ans que cette blessure était guérie, mais
elle le faisait toujours autant souffrir, comme si elle venait d’être faite.
D’autres blessures invisibles pour le commun du mortel se réveillèrent aussi
alors que son corps tremblait à nouveau.
Seishi ferma les yeux pour tenter de se calmer. Lorsqu’il les rouvrit, ce fut
pour voir, dans le reflet de la glace, une ombre derrière lui. Le jeune homme
demeura pétrifié, la fixant, n’osant se retourner pour faire face à cette
silhouette qu’il connaissait que trop bien, celle d’un homme au cheveux châtain
foncés, au sourire cruel. Le corps du tueur trembla un peu plus alors qu’il
commençait à sentir un poids lui compressant la poitrine. Il avala difficilement
sa salive puis prit une profonde inspiration tout en refermant les yeux. Il
resta un instant ainsi avant de les rouvrir et de regarder le miroir. Lorsqu’il
le fit, l’ombre avait disparu.
Une illusion crée par son esprit…
Seishi soupira en se passant une nouvelle fois la main sur le visage. Il se
tourna ensuite vers la douche et fit couler l’eau chaude. Lentement, il se
déshabilla avant de se glisser sous le jet. Il régla la température puis leva le
visage, profitant pour se détendre un peu. Il en avait grand besoin, tout son
corps était tendu, rendant ses muscles douloureux. Le châtain se massa un peu la
nuque et les épaules puis coupa totalement l’eau. Il sortit ensuite de la
douche, prit un boxer neuf qu’il passa rapidement. Ceci fait, il sortit de la
salle de bain afin de rejoindre sa chambre. Là, il déprogramma son réveil avant
de s’allonger sur son lit, regardant le plafond. Il n’irait pas travailler le
lendemain, ni les autres jours. Le jeune homme se doutait que la curiosité de
Kouji ne s’arrêterait pas là, il n’avait aucune envie de parler de son passé
qu’il n’avait pas toujours exorcisé.
Après avoir quitté l’immeuble où vivait son amant, le patron de la société
Shinohara était retourné chez lui particulièrement agacé par tout ce qui s’était
passé. Ce n’était pas le comportement du jeune tueur qui le mettait dans cet
état mais son propre caractère. Il savait qu’il avait été un peu trop loin ce
soir avec lui, son côté « monsieur, je veux tout savoir sur tout » l’avait une
fois de plus emporté. Comme toujours, il avait relégué au second plan tout ce
qui était émotion, souffrance ainsi que la peine. Il avait encore un peu de mal
à imaginer qu’un grand drame puisse être survenu dans la vie de son amant. Il
semblait être un homme fort, peu enclin à laisser d’autres personnes le
torturer. Pourtant cette cicatrice sur son omoplate laissait penser le
contraire. Tout cela intriguait de plus en plus le brun qui ressentait une
profonde insatisfaction en ce moment. Il voulait des réponses à ses questions,
il les aurait. Peu importaient les moyens employés ou le résultat de tout cela,
tant qu’il avait ce qu’il voulait.
Après avoir laissé sa voiture sur le parking de la société, Kouji se dirigea
vers l’ascenseur afin de regagner son appartement. Durant l’ascension, il ne put
s’empêcher encore de penser à tout cela. Cependant, l’ouverture prématurée des
portes, quelques étages en dessous de celui où il désirait se rendre, le fit
sortir de ses pensées. Il se retrouva face à face avec Gen qui visiblement avait
décidé de faire des heures supplémentaires. Le blond, malgré une certaine
surprise, entra néanmoins dans la cabine, se plaçant aux côtés de son patron.
Les portes se refermèrent alors qu’un grand silence s’installait dans
l’ascenseur. Cependant, celui-ci ne dura pas longtemps…
- Tu ne devais pas être chez Seishi ce soir ? » demanda le cadet d’un air
détaché.
- En quoi cela t’intéresse ? » lui rétorqua Kouji encore sous le coup de la
colère.
- Vu ton agressivité, j’en déduis que vous vous êtes disputés. Cela aura été
plus rapide qu’avec moi. » constata Gen en souriant.
- Tais toi. Je ne suis pas d’humeur à supporter tes sarcasmes. » répondit le
brun, le regard glacial.
- Mais tu sembles vraiment de mauvaise humeur. T’aurait-il mis à la porte ? »
demanda le blond quelque peu amusé par cette situation et en profitant pour se
venger aussi.
Les yeux du patron de la société Shinohara se firent plus durs encore alors
qu’une certaine colère l’envahissait. Cependant, il se retenait de faire une
nouvelle erreur. Celle avec Seishi suffisait et il ne savait pas encore comment
il allait rattraper tout cela. Néanmoins, le brun était à deux doigts d’effacer
ce sourire, mi amusé, mi moqueur de Gen.
- Je dois rêver. » fit ce dernier l’ai ravi. « C’est sûrement la première fois
que cela doit t’arriver. J’aurais bien aim… »
Le blond n’eut pas le temps de terminer sa phrase que son patron le saisissait à
là gorge, le plaquant contre la paroi de l’ascenseur. Kouji serra lentement ses
doigts autour de son cou avant prendre possession de ses lèvres avec une
certaine brutalité. D’abord surpris, Gen tenta ensuite de s’écarter tout en le
repoussant. Hélas, le brun l’en empêcha, bloquant son corps avec le sien, le
forçant à partager ce baiser féroce mais pourtant tellement enivrant. Ce n’était
pas la première fois que le bras droit du patron de la société Shinohara voyait
ce dernier ainsi. Il devait avouer qu’au départ, cela pouvait être désagréable
de se retrouver en position de faiblesse comme ça. Cependant, pour le cadet qui
avait déjà connu cela, cette situation était assez enivrante pour ne pas dire
excitante. De plus, la proximité du corps de Kouji, cette cuisse qu’il avait
glissée entre ses jambes, cette main qui le massait avec une certaine ardeur,
tout cela ne faisait qu’augmenter son désir et donc détruisait le reste de
volonté encore présent en lui. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et l’aîné
entraîna Gen dans son appartement.
Un peu plus tard dans la nuit, Kouji s’était installé dans le salon, fumant une
cigarette, les yeux rivés sur la ville, ses pensées allant vers Seishi. Il se
posait encore de nombreuses questions sur ce qui avait pu arriver au jeune
homme. Il ne parvenait pas à se défaire de ces interrogations. Plus il
réfléchissait à cela, plus il mourrait envie de connaître les évènements l’ayant
conduit à se retrouver avec une telle cicatrice. Il avait besoin de satisfaire
cette curiosité certes malsaine, mais il éprouvait aussi le désir d’essayer
d’aider le châtain à vaincre la peur que cette marque engendrait en lui. La
seule ombre au tableau pour le patron de la société Shinohara, était qu’il
serait surprenant que Seishi accepte de se confier ou, ne serait ce que lui
pardonner ses actes. Il avait été clair, il ne voulait pas en parler. Néanmoins,
il était évident aussi que Kouji insisterait encore jusqu’à tout savoir.
- Si tu me racontais ce qui s’est passé avec Seishi. » demanda à ce moment là,
une voix derrière le brun.
Le brun se tourna et porta son attention sur Gen, l’épaule appuyée contre
l’encadrement d’une porte. Il fixait son patron, son sourire étirant toujours
ses lèvres, pour ne pas changer. Le blond s’avança doucement dans le salon avant
de s’asseoir sur le canapé tout en allumant une cigarette. Il fumait rarement,
uniquement lorsqu’il venait de faire l’amour. Il ne saurait dire pourquoi il
agissait ainsi. Il avait du mal à expliquer l’effet que cela lui faisait, cela
le détendait un peu plus, c’est tout. Sa clope entre les lèvres, il fixait
toujours son ex amant
- Je t’écoute. » insista-t-il d’une voix neutre.
- Je croyais que tu voulais me récupérer. Tu devrais en profiter. » répondit
froidement Kouji en regardant à nouveau dehors.
- C’est vrai mais pas de cette façon là. » déclara calmement le cadet en tirant
sur sa cigarette. « Ce soir, tu as passé ta colère sur moi. Tu t’es montré
brutal, presque violent. Généralement tu agis ainsi lorsque tu as été contrarié.
Je l’ai accepté parce que je me suis laissé entraîner par l’excitation mais ça
ne se reproduira plus. Maintenant, il te faudra passer ta colère autrement. En
attendant, nous pouvons toujours discuter. »
Kouji soupira longuement, exaspéré par tant de vérité. Gen le connaissait trop
bien à son goût. Il savait voir lorsque quelque chose n’allait pas, lorsqu’il
était stressé, furieux ou peiné. Aucune de ses émotions ne lui échappaient.
C’était normal dans un sens vu qu’il était un ami d’enfance avant de devenir son
amant. Néanmoins, le brun ne se confiait pas toujours à lui, c’était même très
rare. Le blond était souvent obligé de jouer aux devinettes avec lui. Pourtant,
ce soir et certainement pour la première fois de sa vie, il semblait décidé à
révéler ce qui le tracassait. Il s’assit donc sur le canapé se trouvant face à
celui où Gen était installé.
- Vas-y, je t’écoute. Dis-moi ce qui s’est passé. Mais soit bref, je n’ai aucune
envie de connaître tous les détails de tes ébats nocturne avec monsieur «
électricité ». » ironisa ce dernier en souriant. « Allez, je suis tout ouïe. »
- J’ai remarqué une étrange cicatrice sur l’omoplate de Seishi et j’ai voulu
savoir comment il s’était fait ça. » expliqua Kouji, direct.
- Je présume qu’il n’a pas voulu te répondre. » continua le cadet comprenant de
suite ce qui avait pu se produire. « Alors tu as insisté, comme d’habitude et
notre petit générateur ambulant l’a très mal pris. »
- On peut dire ça. J’ajouterai qu’il était terrifié à l’idée de m’en parler. »
révéla l’aîné en fronçant les sourcils.
- Terrifié ?! » s’étonna le blond en haussant un sourcil. « J’ai un peu de mal à
te croire. Même toi, tu n’arrives pas à le faire trembler. »
Kouji savait que son ami avait entièrement raison sur ce point. Lui-même avait
un peu de mal à accepter cela puisque rien ne semblait impressionner le châtain
en temps normal. Il comprenait son l’étonnement et surtout son incrédulité. Les
deux hommes avaient tous les deux été confrontés au caractère limite insolent et
provoquant du tueur que rien ne semblait pouvoir briser. Alors qu’une simple
question au sujet d’une cicatrice y parvienne, les troublait vraiment.
- Tu as dis que cette cicatrice était étrange… En quoi ? » questionna le blond
avec grand sérieux.
- C’était un mot… Prey » répondit le brun en remontant ses lunettes et en
écrasant sa cigarette.
- Prey… » répéta Gen en réfléchissant. « Cela signifie proie en anglais. »
- Oui. » fit Kouji en soupirant une nouvelle fois. « Je pense qu’elle a été
faite au couteau ou une autre arme blanche. »
Gen fronça un peu plus les sourcils alors qu’il portait sa cigarette à ses
lèvres. Cette marque que venait de lui décrire son ami, l’intriguait beaucoup
aussi, autant que Kouji. Il avait l’impression d’avoir déjà entendu parler de
quelque chose dans ce genre. Cependant, il n’était certain de rien. Il préférait
ne pas y faire allusion pour le moment. Néanmoins, le blond était bien décidé à
mener sa petite enquête afin de savoir où il avait put voir une telle marque. Il
reporta son attention sur son ex amant, son sourire totalement effacé de ses
lèvres.
- Je sais que tu as l’intention de lui redemander comment il l’a eu. »
déclara-t-il avec sérieux. « Je te le déconseille. Je pense que si tu essayes
encore de le forcer à te parler, il va se bloquer encore plus. Et cette fois-ci,
tu risques de le perdre… Définitivement »
Kouji haussa un sourcil en entendant ces mots. Il ne s’attendait pas à recevoir
un tel conseil de son ami d’enfance, et encore moins par rapport à Seishi dont
il était terriblement jaloux. Gen désirait le récupérer mais il cherchait à
arranger les choses en même temps, c’était à la fois déstabilisant pour ne pas
dire inquiétant. Le brun en venait à se demander s’il ne préparait un mauvais
coup. Le blond était un homme qui pouvait se montrer très manipulateur et
calculateur sous ses airs de gentils garçons souriant. La méfiance était parfois
de mise avec lui. Néanmoins, le brun, le connaissant sur le bout des doigts,
saurait facilement ce qu’il pouvait bien manigancer. Il remonta donc ses
lunettes lentement sans le quitter des yeux.
- Pourquoi un tel conseil ? Alors que tu es prêt à utiliser n’importe quel moyen
pour me récupérer ? » demanda-t-il d’une voix neutre.
- Ce n’est pas sans intérêts. » déclara le blond en retrouvant son sourire. « En
tant que membre important de ta… »
- Membre important ? Tu te surestimes. » le coupa froidement l’aîné.
- Ah ! Rappelle-moi… A qui as-tu décidé de confier la direction de la société
juste au cas où il t’arriverait quelque chose ? » questionna Gen en se penchant
légèrement en avant, sans le quitter des yeux.
Comme il s’y attendait, le bras droit du patron de la société Shinohara ne reçut
aucune réponse. Kouji n’était pas stupide, il savait que son ami avait raison.
Il était un homme important pour la société et surtout d’une fidélité sans
égale. Il était évident qu’il ne ferait jamais rien pouvant lui nuire
personnellement, à la famille ou à l’entreprise. Le brun devait bien avouer
qu’il avait une totale confiance en lui, même si parfois leurs relations étaient
tendues.
- Bref, ce n’est pas là notre sujet de conversation. Je disais donc avant que tu
me coupes, que mon devoir en tant que membre de ta société est de veiller à ce
que tout fonctionne correctement. Donc, de faire attention à nos employés, et
surtout aux meilleurs. » reprit calmement le blond. « Cela me coûte beaucoup de
le reconnaître, mais Seishi fait parti des meilleurs, à moins qu’il ne soit le
meilleur. Il est très utile. Pas conséquent, il faut veiller sur lui. Mais sache
que cela ne m’empêchera pas d’essayer de te reprendre par n’importe quel moyen.
»
- Juste en faisant attention à ne pas toucher à Seishi parce qu’il est utile. »
rétorqua l’aîné avec acidité.
- Exact, mais aussi parce que je n’ai pas envie de mourir. » avoua Gen en
écrasant sa cigarette.
- Tu n’es qu’un sale manipulateur. » constata Kouji en soupirant.
- Tu es pire que moi. » lui répondit son ancien amant tout sourire.
Une fois de plus, Kouji s’abstint de répondre, remontant simplement ses
lunettes. Il prit le temps d’allumer une cigarette avant de fixer à nouveau son
vis-à-vis. Il devait bien reconnaître qu’il était manipulateur lui aussi,
certainement plus que le blond. Mais ce n’était pas le genre de chose que l’on
criait sur les toits. De plus, il n’usait de cela que lorsque cela était
nécessaire, en règle général dans les affaires, qu’elles soient mafieuses ou
non. Néanmoins, il lui arrivait parfois de l’utiliser dans d’autres
circonstances dès qu’il avait envie d’obtenir quelque chose.
- Bon, je ne vais pas m’attarder ici. Il faut que je dorme, j’ai beaucoup de
boulot demain. » déclara brusquement le blond, faisant sortir Kouji de ses
pensées.
Il se leva puis remit ses vêtements en place, se redonnant une allure d’homme
d’affaire. Il se passa une main dans les cheveux, se recoiffant avec soin. Gen
se dirigea ensuite vers la sortie de l’appartement. Il était vraiment temps
qu’il rentre chez lui pour se reposer, vu tout le boulot qu’il avait à faire
pour le lendemain. Mais alors qu’il allait franchir la porte, une main se posa
sur cette dernière pour la refermer. Le cadet se tourna et fixa le brun, ne
pouvant retenir un léger soupir.
- Non, je ne passerai pas le reste de la nuit avec toi, n’y compte pas. »
déclara-t-il ironiquement.
- Ce n’est pas non plus ce que j’allais te demander. » répliqua froidement le
brun. « Je veux que tu demandes à Eike d’enquêter sur cette marque. »
- C’est ce que je comptais faire. » répondit le blond en souriant. « Tu as
éveillé ma curiosité en me parlant de cette cicatrice, j’ai l’impression d’avoir
déjà entendu parler de quelque chose dans ce genre. Mais vu que j’ai trop de
travail pour le faire moi-même, je pensais le donner à quelqu’un de confiance. »
Kouji ne répondit pas, s’écartant simplement avant d’ouvrir la porte. Cependant,
il fixait toujours son ami d’enfance tout en masquant une certaine surprise qui
l’avait envahi. En effet, il ne s’attendait pas à voir Gen prendre la décision
d’enquêter sur cette marque. Vu la haine qu’il éprouvait pour le jeune homme,
c’était plus que surprenant. Néanmoins, en y réfléchissant bien, le blond
faisait toujours passer les intérêts du brun avant ses sentiments personnels
même si cela devait lui coûter beaucoup de le faire. C’était une qualité qui lui
était propre. Le patron de la société Shinohara alluma une nouvelle cigarette
avant de souffler un nuage de fumé en l’air.
- Bonne nuit, Gen. » fit-il avant de retourner vers le salon.
- Bonne nuit toi aussi. » répondit le blond en quittant l’appartement.
Après son départ, Kouji retourna à la fenêtre afin d’observer à nouveau la
ville, ses pensées allant une fois de plus vers Seishi qu’il avait blessé. Il
avait hâte d’en savoir plus sur cette marque, du moins s’il était possible
d’avoir des explications. Il n’était pas encore certain de cela. Pourtant, comme
Gen, il avait aussi l’impression d’en avoir déjà entendu parler. Hélas, seul
l’enquête de Eike pourrait répondre à ses attentes.
A suivre …