Un employé pas comme les autres
( La Vie d'un ange de la mort  )





Titre :  Un employé pas comme les autres
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 15
Genre :
Yaoï / Policier / Intrigue
Couple :  Euh ... SURPRISE !!
Disclamer :  
Histoire originale qui j'espère vous plaira...


Règlement de compte


Le soleil commençait à se coucher sur Tokyo, donnant au ciel un dégradé rouge orangé. Les ombres s’étendaient doucement dans les rues de la ville, laissant l’obscurité reprendre ses droits. Dans quelques heures, la nuit allait s’installer. Une magnifique limousine noire évoluait entre ces ténèbres naissantes, roulant à une vitesse raisonnable, respectant les limitations de vitesse. A l’intérieur, deux hommes observaient le paysage défiler, dans le plus grand silence. Pour Kouji Shinohara et Haruki Hashimoto, c’était une journée assez longue et difficile qui se terminait. Ils avaient une fois de plus eut un peu de mal à trouver un terrain d’entente sur une affaire. Il fallait dire que le patron de la société Shinohara s’était montré bien plus difficile en affaire que la normale. Le manque de sommeil cumulé à son agacement, dû à sa dispute avec son amant Seishi, était la cause de tout cela. Par chance, Haruki était un homme patient et calme qui avait réussi malgré tout à trouver un accord avec le jeune homme. Après cela et après avoir dîné assez rapidement dans un petit restaurant, le cadet avait ramené son aîné à l’hôtel pour la nuit. L’ayant déposé et salué avec respect, le brun se laissa reconduire en direction de sa société. Cependant, durant le trajet, il ordonna à son chauffeur de changer de destination, décidant, au dernier moment, de rendre une petite visite à son amant. Il était temps pour eux de régler définitivement cette histoire. Cela ne devait pas traîner sinon, le travail du tueur mais aussi celui du directeur de la société Shinohara s’en ressentirait. De plus, il se devait de lui donner une leçon pour le comportement plus qu’irrespectueux qu’il avait eu envers lui dans la journée. Ne pas sévir serait une preuve de faiblesse que le brun ne pouvait accepter.

Il fallut un plus d’une heure à la limousine pour arriver dans le quartier où vivait le châtain. Le véhicule se gara devant le bâtiment. Le conducteur ainsi qu’un garde du corps descendirent puis allèrent ouvrir la porte à Kouji qui sortit doucement. Il alluma alors une cigarette tout en fixant les étages de l’immeuble. D’un pas calme et rempli d’assurance, il entra dans le hall, montant ensuite les escaliers avant d’arriver au quatrième étage. Il s’approcha alors de la porte de l’appartement de Seishi puis sonna doucement. Hélas personne ne répondit, ce qui ne surprit guère le brun. Pourtant, il insista en appuyant une seconde fois sur la sonnette.



- Seishi, c’est moi Kouji ! Ouvre ! » appela-t-il d’une voix forte aux intonations froides.



Il était certain que son amant était là et il savait très bien aussi qu’il ne désirait pas le voir. Cependant, le brun était plus qu’entêté. Il voulait régler le problème de suite, il ne lâcherait donc pas le morceau sans avoir obtenu ce qu’il désirait. Il était exceptionnel de le voir agir ainsi avec quelqu’un. Mais, ce jeune homme lui plaisait trop pour qu’il le laisse lui glisser entre les doigts à cause d’une simple cicatrice. De plus, Kouji pensait aussi au travail. Le châtain était un homme de main hors norme, l’un des meilleurs qu’il ait en sa possession avec Eike, Gen et deux ou trois de ses tueurs. Il ne pouvait pas perdre quelqu’un comme lui.

Constatant que la sonnette n’avait aucun effet, Kouji frappa du poing contre la porte. De l’autre côté de cet obstacle, il parvint à capter un son, révélant vraisemblablement une présence. Il avait donc raison, Seishi était bel et bien là. Fronçant un peu plus les sourcils, le directeur de la société Shinohara cogna à nouveau sur le bois qui lui barrait la route.



- Seishi, je sais que tu es là ! Ouvre ! » ordonna-t-il une nouvelle fois assez durement. « Il faut qu’on parle ! »



Une fois de plus, son appel resta sans réponse. Cependant, à en juger par le bruit qu’il avait entendu, il était certain que Seishi se trouvait adossé à la porte. Il devait attendre son départ avec patience, sachant parfaitement que son patron était du genre à insister jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il désire. Néanmoins, le châtain non plus n’était pas de ces personnes qui abandonnent facilement. Ce serait donc à celui qui cèderait le premier. Cela risquait de durer longtemps si aucun des deux hommes ne se décidaient à mettre un terme à ce petit manège. Se rendant compte de ce fait, Kouji cessa de frapper à la porte et la fixa sans bouger.



- Tu ne veux pas ouvrir… Très bien. » fit-il avec calme et froideur. « Ce n’est pas cela qui va m’empêcher de te poser quelques questions. Pourquoi possèdes-tu la signature d’un tueur professionnel sur l’omoplate ? »



De l’autre côté de la porte, Seishi eut un léger sursaut, quelque peu surpris par la brusque question. Il s’attendait à beaucoup de choses de la part du brun mais certainement pas à cette interrogation. Il se doutait que cette marque l’intriguait. Cependant il n’aurait jamais pensé qu’il irait jusqu’à enquêter dessus. Ce détail démontrait à quel point Kouji était déterminé lorsqu’il désirait connaître quelque chose. Il semblait d’ailleurs très peu se soucier de ses sentiments concernant cette histoire. Histoire que le tueur voulait oublier, sans jamais y parvenir…

Serrant les poings, Seishi ferma les yeux. Il se mordit la lèvre inférieure de colère, à laquelle, il était possible de détecter de la peur. Le léger tremblement qui avait parcouru son corps, témoignait de cela. Une fois de plus, sans qu’il puisse contrôler quoi que ce soit, il s’était revu, quelques années auparavant. En quelques secondes, il venait de revivre ce cauchemar qui le pourchassait sans relâche…

Secouant doucement la tête de gauche à droite, le châtain se redressa un peu avant de se tourner vers la porte. Il posa la main sur le verrou qu’il fit tourner. Il actionna ensuite la poignée puis ouvrit la porte doucement pour se retrouver face à Kouji qui allumait lentement une cigarette. Les deux hommes se fixèrent avec une froideur extrême.



- Cette histoire ne te concerne en rien. » déclara le cadet d’une voix glaciale. « Alors va t’en avant que je ne perde vraiment patience. »

- Non. » répondit le brun avec calme tout en soufflant un nuage de fumée. « J’ai posé une question, je veux une réponse, sur le champ. »



Agacé par tant d’insistance, les yeux de Seishi s’illuminèrent, alors que de petits éclairs les parcouraient. Il leva très légèrement la main, pointant un doigt en direction des pieds de son patron. Sans la moindre hésitation, il laissa son pouvoir frapper le sol devant lui. Il pointa ensuite son index directement sur Kouji qui n’avait pas bougé d’un millimètre, loin d’être impressionné par cette prestation.



- Le prochain, il est pour toi. » menaça-t-il quelque peu agressif. « Alors dégage avant que je ne perde vraiment patience. »



Le regard du directeur de la société Shinohara se fit bien plus dur qu’il ne l’était en temps normal. Si son vis-à-vis commençait à se laisser prendre par la colère, pour le brun il en était de même. Il ne pouvait plus tolérer ce manque de respect dont faisait preuve Seishi depuis le début de la journée. Jusqu’à preuve du contraire, il était encore son employé. Et le fait qu’il soit devenu son amant, ne lui permettait en rien de se comporter de la sorte. Le brun allait devoir lui rappeler tout cela en lui donnant une petite leçon.

Kouji ferma un instant les yeux tout en calant sa cigarette entre ses lèvres. Lorsqu’il les rouvrit ce fut pour lancer un regard glacial à son amant avant de bondir en avant comme un félin. Il décocha un puissant coup de poing à la mâchoire de son employé. Ce dernier, surpris par la brusque attaque, ne put esquiver à temps, encaissant le choc qui lui fit perdre l’équilibre. Il tomba sur le ventre, amortissant au mieux sa chute à l’aide de ses mains. Tout en secouant la tête, Seishi tenta de se relever. Mais à se moment précis, un genoux vint se poser assez durement entre ses reins, sur la colonne vertébrale, le bloquant. Presque immédiatement après, ce fut une main qui le saisit à la nuque, les doigts se serrant avec force, lui comprimant le cou. Le canon d’une arme vint ensuite entrer en contact avec l’arrière de son crâne. Grimaçant et n’ayant pas eut le loisir de se défendre, le jeune homme lâcha un grognement tandis qu’un petit courant électrique parcourait ses mains. Dans l’état actuel des choses, il n’avait pas d’autres solutions que celle-ci pour se défendre contre son patron. Mais alors que le châtain s’apprêtait à utiliser son don, Kouji appuya un peu plus son pistolet contre sa tête.



- Tente de m’électrocuter et je te descends. » avertit-il d’une voix glaciale. « Je ne plaisante pas. Maintenant, explique-moi comment tu as eu cette cicatrice. »

- Je te le répète, je refuse ! » répondit le châtain en serrant les dents à la fois de colère mais aussi de douleur. « Cette histoire ne te regarde pas ! »



Commençant à perdre patience, le brun appuya un peu plus son arme sur la tête de son amant tout en serrant ses doigts sur sa nuque. Seishi ne put retenir une nouvelle grimace de douleur. Il ne pouvait pas s’agiter pour se débarrasser de Kouji. La position, dans laquelle il se trouvait, ne lui permettait pas tellement de manœuvre. A cela s’ajoutait la différence de physique et de force entre les deux hommes. Le châtain était réaliste, il se savait moins puissant que son compagnon. Ce dernier le lui prouvait avec cette poigne qui le tenait fermement au niveau du cou. Le tueur n’avait donc guère beaucoup de choix se présentant à lui.

Seishi ferma les yeux, réfléchissant à ce qu’il devait faire. Il sentait une boule se former dans sa gorge alors qu’il pensait encore aux évènements survenus à l’époque. Il réprima un nouveau frisson. C’était incroyable, malgré les années, il n’arrivait toujours pas à oublier tout cela. Il pensait que le temps finirait par guérir ses blessures, hélas, ce n’était pas le cas. Ce n’était pas en discutant que tout s’arrangerait, il en était certain. Cependant, Kouji était bien trop insistant, trop déterminé à tout savoir, sans se soucier de la douleur que pouvait ressentir le tueur. Dans un sens ce fait ne surprenait pas le châtain. Il avait pu remarquer à de nombreuses reprises que son amant obtenait toujours ce qu’il voulait, peu importait les moyens employés.



- Très bien. Je vais t’expliquer. » céda-t-il finalement en serrant les dents.



Kouji le fixa un instant avant de le relâcher lentement, satisfait de sa décision. Il s’écarta un peu sans le quitter des yeux. Seishi se redressa tout en se massant la nuque. Il n’aurait jamais pensé que la poigne de son amant puisse être aussi dure. Il était à peu près certain d’avoir un magnifique bleu à l’endroit où les doigts l’avaient serré. Sa peau étant pâle, il marquait avec une facilité déconcertante.



- Je t’écoute. » fit le brun en se dirigeant vers la salle principale pour s’installer sur le canapé, allumant une cigarette.



Le châtain se dirigea vers la porte d’entrée qu’il ferma soigneusement à clé. Il prit ensuite la direction de la salle principale où son amant l’attendait. Lentement, toujours en se massant la nuque, il prit place à ses côtés, non sans lâcher un léger soupir. Il regarda un instant son compagnon puis baissa les yeux sur ses mains. Ces dernières tremblaient un peu. Cela faisait des années que ce genre de chose ne lui était pas arrivé. Il connaissait très bien la cause de ceci.



- Tu as l’intention de me faire attendre longtemps ? » demanda l’aîné, ne se souciant pas du trouble de son amant.

- Ca va… Je t’ai dit que j’allais parler… » répondit le tueur en serrant les dents et les poings, prenant aussi une légère inspiration. « Je connaissais le tueur qui laissait ce genre de marque sur ses victimes. Il m’a séquestré pendant une quinzaine de jours durant lesquels il m’a torturé. Son but n’était pas de me tuer cependant, cela ne l’a pas empêché de me laisser cette cicatrice avant de m’abandonner dans un parking… C’était il y a cinq ans… Voilà tu sais tout ce qu’il y a à savoir. »



Le jeune homme releva les yeux de la table basse pour fixer son patron et ainsi voir quelles seraient ses réactions. Ce qu’il vit ne le surprit guère. Le brun était resté de marbre, fumant calmement sa cigarette. Rien sur son visage ne laissait apparaître un quelconque sentiment de compassion ou toute autre réaction, pas même un petit haussement de sourcil. Comme le pensait Seishi, rien ne semblait pouvoir le toucher. Du moins en apparence, tel était le cas. Cependant, intérieurement qu’en était-il ? Cela restait un véritable mystère que le châtain n’avait pas forcément envie de découvrir. C’était cette froideur, cette détermination qui l’avait attiré et l’avait fait céder à ses avances. Le charisme, émanant de lui, n’était pas non plus innocent dans tout cela. Il préférait donc le voir ainsi, sans réaction, sans pitié. Cette dernière chose, le jeune homme n’en voulait pas. Il n’avait pas besoin d’être plaint ou ménagé. Certes, le traumatisme était toujours bien présent, mais il désirait le surmonter seul.



- Où l’as-tu connu ? » interrogea brusquement Kouji, le faisant sortir de ses pensées. « Pourquoi t’a-t-il fait ça ? »

- Je ne répondrai pas à ces questions. » déclara le cadet en se levant, se dirigeant vers la cuisine. « Tu as ce que tu voulais savoir. Le reste n’a aucune espèce d’importance. »



Kouji se leva à son tour pour le suivre dans la pièce. Il s’appuya contre l’encadrement de la porte tout en le fixant, cigarette coincée entre ses lèvres. Il avait envie de connaître toute l’histoire de ce jeune homme bien plus mystérieux qu’il ne voulait le laisser paraître. Il éveillait de plus en plus sa curiosité. C’était une chose qui lui plaisait, d’autant plus que Seishi ne semblait pas disposé à tout lui révéler. Ce qui signifiait que le brun allait encore devoir se montrer dur avec lui pour obtenir ce qu’il désirait. Néanmoins, cela ne le troublait absolument pas. Comme toujours, il ne faisait pas cas des émotions des autres.

Quittant son emplacement à l’entrée de la cuisine, le patron de la société Shinohara s’approcha de l’évier. Il fit couler un peu d’eau sous laquelle il passa son mégot afin de totalement l’éteindre. Il le jeta ensuite dans la poubelle puis se tourna à nouveau vers son amant. Ce dernier faisait couler un bon café bien fort à en juger au parfum qui se dégageait de la cafetière.



- Pourquoi ne veux-tu rien me dire de plus ? » insista-t-il d’un ton neutre.

- Parce que cela n’a aucune importance. » répondit le jeune homme en sortant deux tasses avant de le fixer avec froideur. « C’est du passé. J’aimerai faire un trait dessus si ce n’est pas trop demander. »

- Je te trouve bien insolant aujourd’hui. » remarqua Kouji en allumant une nouvelle cigarette.

- Et moi je te trouve trop curieux. » répliqua immédiatement Seishi en portant son attention sur lui.



Suite à ces paroles, les amants se défièrent du regard. Ils restaient immobiles comme des statues, attendant que l’un d’eux détourne ou baisse les yeux. Chacun semblait décidé à ne pas laisser l’autre gagner ce petit duel. Ce fut le bruit de la cafetière, signalant la fin de la préparation de la boisson, qui mit un terme à ce spectacle. Tous les deux portèrent leur attention sur la machine qui, si elle avait été vivante, aurait eut un mouvement de recul, tant leurs prunelles étaient rempli de froideur.

Seishi saisit la carafe puis versa le café dans les tasses. Il en posa une à proximité de son patron puis mit deux sucre dans la sienne avant de la goûter. Il fixa à nouveau le brun qui n’avait pas bougé, toujours cigarette en bouche. Restant un instant à l’observer, le châtain, finalement, s’approcha. Il arracha doucement la clope qu’il cala entre ses lèvres tout en mettant la tasse entre les mains de son compagnon.



- Goûte ça. » fit-il d’une voix neutre.



Kouji resta de marbre à ce qu’il prit comme un ordre. Cependant, chose quelque peu inhabituelle, il obéit, prenant une gorgée de la boisson avant de fixer son amant qui ne l’avait pas quitté des yeux. Le café était particulièrement fort, comme il l’aimait. Etrangement, le brun eut la sensation que faire ce qu’il venait d’accomplir, était une façon d’enterrer la hache de guerre. Il fixa donc son vis-à-vis, l’air toujours aussi froid mais pourtant quelque peu intrigué par cela.



- Il est fort. » déclara-t-il d’une voix neutre tout en reprenant sa cigarette. « Au risque d’avoir l’air idiot, cela me fait penser au calumet de la paix des indiens d’Amérique. »

- Hm… Je suis un grand passionné de western. » révéla Seishi avec calme, tout en prenant ses distances avec son amant.



Le patron de la société Shinohara ne le quittait pas des yeux en réfléchissant à ces paroles. Il n’était pas certain de comprendre ce que sous entendait son amant. Cependant, son instinct lui disait qu’il avait la réelle envie de tirer un trait sur cette histoire, que ce soit son passé ou cette dispute. Dans un sens Kouji le comprenait. Lui aussi avait le désir de tout oublier, tout ce qui s’était déroulé huit ans plus tôt. Hélas, ce n’était pas aussi simple que cela en avait l’air. Il n’arrivait pas à tracer un trait dessus. La preuve était ces cauchemars qu’il faisait la nuit. Ce qu’il avait vécu, n’était pas le genre de chose qui s’effaçait ainsi, avec le temps. Tout comme pour lui, les tortures subites par Seishi ne pouvaient pas disparaître. Son corps devait les lui rappeler chaque jour qui s’écoulait. Cependant, l’aîné ne regrettait pas pour autant son attitude vis-à-vis de lui. Cela lui avait permis d’en apprendre un peu plus, de connaître une infime partie de sa vie. Néanmoins, il n’insisterait plus, du moins pour le moment. Il en plus eut une idée qui devrait satisfaire le jeune homme. Posant donc sa tasse sur le bord de la table, il le fixa encore tout en remontant ses lunettes.



- Je vais te proposer un marché. » commença-t-il tout en allant jeter sa cigarette. « Lorsque tu me révéleras un détail de ta vie, j’en ferai autant de mon côté. »



Seishi sursauta de façon imperceptible tout en observant son patron quelque peu surpris par cette offre. Il n’était pas certain d’avoir bien entendu tant cette proposition était inattendue de la part de son amant. Apparemment il avait décidé de faire taire sa curiosité, d’arranger les choses. Le châtain devait bien avouer que lui aussi éprouvait ce désir. Cet homme, malgré son côté froid, dur et insensible, ne le rendait pas indifférent, loin de là. Le jeune homme ne pouvait nier une certaine attirance mélangée à une envie de rester avec lui. C’était un désir qu’il n’avait pas eut depuis si longtemps. Néanmoins, il ne devait pas non plus aller trop vite, n’étant son amant que depuis quelques jours. Cela n’était pas suffisant pour construire quelque chose de durable. De plus, il y avait un autre détail important qui le retenait… Quoi qu’il en soit, rien ne l’empêchait d’accepter cette offre.



- Hm… C’est une proposition intéressante. » déclara-t-il en terminant sa tasse. « Je ne peux que l’accepter. »

- Excellent choix. » répondit Kouji tout en remontant ses lunettes une nouvelle fois.



Il s’approcha de son compagnon puis se pencha sur lui en lui prenant le menton d’une main. Ses lèvres vinrent alors frôler celle de son compagnon avec une légèreté étonnante. Cette douceur dont il faisait preuve, laissait toujours le châtain perplexe. Il avait peine à croire qu’un homme comme le brun puisse être capable de tendresse. Pourtant à de nombreuses reprises, il le lui avait prouvé durant leurs ébats. Néanmoins Seishi ne pouvait nier être complètement déstabilisé par tout ça, surtout après ce qu’il lui avait fait quelques minutes plus tôt. Toujours avec la même douceur, le patron de la société Shinohara le poussa contre un mur tandis que l’une de ses mains se glissait sous son tee-shirt pour caresser son ventre. Ses lèvres descendirent lentement sur son menton puis son cou avant de remonter jusqu’à son oreille. Seishi ne put retenir un frisson de plaisir à ces petits attouchements. C’était tellement enivrant. Il devait reconnaître que son amant savait comment le rendre vulnérable. Un petit soupir franchit ses lèvres alors qu’il le sentait lui mordiller le lobe de son oreille. Là, Kouji, fit remonter sa main jusqu’à le saisir à la gorge qu’il serra lentement.



- Je te donne un avertissement, Seishi… » commença-t-il de façon froide. « N’essaye plus jamais de m’électrocuter. Sinon, je te descends. »



Seishi se raidit en entendant ces paroles. Un léger trouble naquit en lui. Ce mélange de douceur et de force dont faisait usage son amant était plus que perturbant. Et ces mots qui résonnaient dans son esprit accentuaient d’autant plus cette sensation. Il était évident que le brun souhait obtenir un tel effet chez lui. Le châtain inspira profondément alors que son compagnon pressait un peu plus son corps contre le sien.



- As-tu compris ? » demanda-t-il en lui mordillant le cou.

- Oui. » répondit le cadet en fermant les yeux, se mordant en même la lèvre inférieure

- Parfait… » murmura le brun en déposa un doux baiser sur sa gorge.



Il s’écarta de lui tout en remontant calmement ses lunettes. Il alluma une cigarette puis se dirigea vers la sortie sans le moindre pour son amant qui le suivait. Le brun ouvrit la porte mais s’arrêta avant de la franchir. Il se tourna vers Seishi pour l’observer, le visage ne démontrant, comme toujours, aucune émotion.



- Au fait, ta demande de vacances est refusée. Soit demain à huit heures précise dans mon bureau. » ordonna-t-il d’un air détaché.



Il allait passer la porte mais le châtain, avec une rapidité impressionnante, enroula ses bras autour de sa taille pour le tirer en arrière. L’élan leur fit perdre l’équilibre. Ils se retrouvèrent étendus au sol, le tueur sur son patron. D’un coup de pied donné en ruade, le cadet frappa la porte qui claqua. Kouji, surpris sur le coup, tenta de se relever mais son amant le plaqua au sol, s’allongeant sur lui, un sourire étirant ses lèvres. Il fixa son aîné dont les expressions ne démontraient en rien son étonnement. Seishi approcha ses lèvres de son oreille dont il mordilla le lobe doucement.



- Tu ne partiras pas avant d’avoir terminé ce que tu as commencé… » susurra-t-il d’une voix remplie de désir.



Le châtain se redressa un peu avant de s’empara des lèvres de son patron, l’embrassant avec passion. A ce moment précis, le brun donna un coup de hanche, le faisant basculer sous lui. Il tenta à nouveau de s’écarter du jeune homme. Cependant, celui-ci l’en empêcha, retournant la situation. Il passa sa main sous la chemise de son amant puis glissa l’autre au niveau de son pantalon qu’il défit sans la moindre douceur. Il jeta la ceinture au loin et détacha rapidement les boutons, ouvrant les pants du vêtement. Il plongea alors sa main à l’intérieur pour sentir un début de réaction chez son compagnon, malgré ses avances quelque peu brutales. Kouji ne put retenir un grognement de satisfaction lorsque les doigts se serrèrent autour de sa virilité. Il ferma un instant les yeux, savourant les sensations qui naissaient en lui. Mais très rapidement, il se ressaisit et inversa une fois de plus leur position. Petite différence, cette fois-ci, il empêcha Seishi de renverser leur situation en lui saisissant les poignets et en remontant ses bras au-dessus de sa tête. Il le fixa alors, visage toujours fermé, ne démontrant rien du désir naissant en lui.



- Et bien, je ne m’attendais pas à ça de ta part. Aucun de mes précédents amants n’a jamais osé agir de la sorte avec moi. » déclara-t-il en fixant son amant intensément.

- Il y a un début à tout. » répondit le châtain, un fin sourire étirant ses lèvres.

- Hm… Ce n’est pas déplaisant… » avoua le brun en l’embrassant à nouveau afin de l’empêcher de parler.



Les deux hommes échangèrent un baiser passionné, impatient, dans lequel le désir était roi. Kouji lâcha ses poignets du tueur et entreprit de le déshabiller lentement, très lentement.

La nuit était déjà bien avancée mais Kouji était toujours éveillé, regardant son amant se reposer, tout en lui caressant doucement les cheveux. Le jeune homme était allongé sur le ventre, les couvertures le recouvrant jusqu’au niveau de la taille. Il dormait profondément, complètement épuisé par l’activité qu’il avait eut avec son patron. La main du brun commença alors à descendre lentement sur sa nuque, le faisant frissonner. Elle glissa vers la cicatrice qu’il portait derrière l’épaule avant de la retracer du bout des doigts. Le patron de la société Shinohara se pencha pour venir poser ses lèvres sur la marque, y déposant un délicat baiser. Ceci fait, il se redressa puis observa le visage angélique de Seishi. Un très fin sourire étira alors ses lèvres.



- Et dire que je ne l’avais même pas remarqué, moi qui suis si observateur d’habitude… » murmura-t-il en soupirant, tout en continuant à caresser l’ancienne blessure. « Personne ne te fera de mal tant que je serai là. Le premier qui ose te toucher, même d’un doigt, je le descends. Je t’en fais la promesse. »



Kouji le fixa encore puis s’allongea, se collant contre son compagnon. Il enfouit ensuite son visage dans son cou, y déposant un doux baiser avant de glisser un bras autour de sa taille. Inspirant profondément, l’aîné ferma les yeux, laissant Morphée l’emmener dans un monde rempli de rêves.

Ce n’est que très tôt le matin que Seishi s’éveilla. Les rayons du soleil, filtrant à travers la fenêtre, caressaient doucement son visage. Le jeune homme se frotta les yeux puis tenta de se redresser mais un poids, à moitié allongé sur lui, l’en empêcha. Il tourna alors la tête pour voir Kouji encore endormi, tout contre lui, le maintenant fermement comme s’il craignait de le voir disparaître. Un sourire étirant ses lèvres à cette pensée, le tueur enleva avec une grande délicatesse le bras le bloquant avant de se lever en silence. Une fois debout, il recouvrit le corps du brun avec la couette et quitta la chambre, gagnant la cuisine. Là, il se prépara un bon café qu’il sucra au maximum. Il fit ensuite cuire des crêpes, griller quelques toasts pour finir par sortir des pâtisseries. Seishi se saisit d’un plateau sur lequel il posa le tout, ainsi que deux tasses de café. Le prenant avec délicatesse, il retourna vers la chambre. Il s’approcha du lit et plaça le petit déjeuné sur la table de nuit. Il porta ensuite son attention sur son amant toujours endormi. Tout doucement, il se pencha en le secouant afin de le réveiller. Un grognement significatif l’informa que Kouji commençait à quitter les bras de Morphée.



- Hmm…

- Bonjour. » fit le châtain en souriant sans le quitter des yeux. « Bien dormi ? »

- Hm… Oui. » répondit l’aîné en se redressant.



Il tourna la tête vers la table de nuit après avoir sentit le parfum particulier du café. Il vit Seishi reprendre le plateau pour le poser sur le lit avant de lui tendre une tasse. Le brun la saisit et la porta directement à ses lèvres, goûtant la boisson. Cette dernière était assez forte comme il l’aimait. Cela lui permettait de complètement émerger, d’être en forme pour la journée. Reposant sa tasse devant lui, Kouji prit son paquet de cigarette se trouvant sur la table de nuit pour en allumer une. Il souffla un nuage de fumée tout en observant son amant manger. Il leva alors une main qu’il posa sur la joue de Seishi avant de la faire glisser sur sa nuque. Il le tira ensuite à lui, capturant ses lèvres pour partager un baiser passionné. Lorsqu’il le lâcha ce fut pour reprendre une bouffée de sa cigarette.



- Merci pour le petit déjeuner. » déclara-t-il tout en prenant une crêpe qu’il mangea lentement.



Seishi ne vit pas la nécessité de répondre. Il esquissa un simple sourire avant de terminer sa pâtisserie et d’en reprendre une autre qu’il mangea rapidement. Il saisit ensuite sa tasse afin de la vider d’un trait. Ceci fait, il se leva, s’étirant soigneusement. Il reporta son attention sur son compagnon.



- Je vais prendre une douche et me préparer pour aller bosser. » fit-il en s’étirant.



Sans attendre de réponse, le jeune homme se dirigea vers la salle de bain dans laquelle il s’enferma. Kouji entendit l’eau de la douche se mettre en marche. Il poussa doucement le plateau pour se lever puis le saisit. Il se rendit dans la cuisine où il rangea le reste de pâtisserie avant de commencer à faire la petite vaisselle. Ceci fait, il retourna dans la chambre, ouvrit la fenêtre et s’occupa de refaire correctement le lit de son amant. Une fois tout cela terminé, le patron de la société Shinohara regagna la salle principale de l’appartement, calant sa cigarette entre ses lèvres. Il se plaça devant la fenêtre pour regarder l’extérieur, les voitures circulant dans la rue, les quelques piétons marchant. Le brun entendit alors la porte de la salle de bain s’ouvrir. Il se tourna pour voir son amant arriver dans la pièce en s’essuyant les cheveux.



- A ton tour. » déclara-t-il avec un fin sourire.



Kouji fit un signe de la tête puis écrasa sa cigarette avant de quitter la pièce en silence. Une fois déshabillé, il se glissa sous la douche et se permit quelques instants de détente en laissant l’eau caresser sa peau. Réalisant qu’il devait quand même se dépêcher pour aller travailler, il se décida à prendre le gel douche pour se savonner. Il se lava soigneusement. Ceci terminé, il sortit de la cabine afin de se sécher. Il enfila un peignoir qu’il ferma correctement puis sortit de la pièce. Il rejoignit son amant qui s’était déjà habillé prêt à partir. Le brun attrapa son paquet de cigarette pour en allumer une. Il porta alors son attention sur son amant.



- Fais-moi un café pendant que je m’habille. » ordonna-t-il d’une voix neutre.



Seishi ne répondit pas, exécutant simplement l’ordre sans discuter pendant que son compagnon allait s’habiller. Il prépara la tasse qu’il apporta dans la chambre. Le brun la saisit et la vida d’une traite avant de la rendre à son amant. Ce dernier, en silence, alla la laver puis la rangea. Ceci fait, il attendit patiemment que son patron eut terminé de se vêtir. Ce fut sans le moindre mot que les deux hommes quittèrent l’appartement du châtain pour regagner la société Shinohara.

 


A suivre …