Un employé pas comme les autres
( La Vie d'un ange
de la mort )
Titre : Un employé pas comme les autres
Auteur : Val_rafale
Chapitre : 25
Genre : Yaoï / Policier / Intrigue
Couple : Euh ... SURPRISE !!
Disclamer :
Histoire originale qui j'espère vous plaira...
Confrontation
Après le
coup de téléphone de Seishi, Gen avait réfléchi un instant en cherchant un moyen
d’aborder l’homme qu’il devait normalement tuer. Il s’était garé dans le parking
souterrain de l’immeuble où il vivait, empruntant une place de parking libre. Il
avait cherché le meilleur moyen de lui dire qui il était sans vraiment trouver.
Et donc, il avait fini par opter pour la meilleure solution selon, la franchise.
Etre directe, dans ses paroles, était une chose pour laquelle il se révélait
doué. Il devait aussi faire en sorte de le rassurer, de lui faire comprendre
qu’il n’accomplirait pas son contrat. D’ailleurs en y réfléchissant, il ne
pensait pas Seishi capable de prendre en pitié quelqu’un. Il lui semblait au
contraire que ce mot était banni de son vocabulaire. Mais peut être avait-il de
bonnes raisons pour agir de la sorte… Gen les respecterait en accédant à sa
requête malgré le fait que cela mette en péril leur mission.
Gen se dirigeait donc vers l’ascenseur. Il l’appela puis monta à l’intérieur et
appuya sur le rez-de-chaussée. Il lui fallait maintenant trouver à quel étage et
dans quel appartement vivait cet homme. Il regarda donc sur la boite aux lettres
puis reprit l’ascenseur pour monter au troisième étage. Arrivé là, le tueur
chercha la porte correspondant au logement de sa cible et une fois devant,
frappa doucement. Il attendit quelques instants avant que la porte ne s’ouvre
sur un jeune homme d’une trentaine d’années, aux cheveux châtains foncés
soigneusement coiffés. Quelque peu surpris de voir un inconnu devant sa porte,
l’homme le fixa de haut en bas en se demandant ce qu’il pouvait bien lui
vouloir.
- Que puis-je pour vous ?
- Etes-vous bien Kenji Odake ?
- Qui êtes-vous ?
- Je me nomme Gen Kawamura. J’ai été envoyé par Mitsuo Hosono dans le but de
vous tuer » déclara franchement le tueur. « Cependant, une jeune femme à
laquelle vous tenez plus que tout, désire vous voir vivre. Et j’ai décidé de
réaliser son souhait. »
- Pardon ?
Le professeur resta bouche bée devant ce que venait de lui dire Gen. Dans un
sens, ce n’était pas le fait d’avoir affaire à un tueur qui le surprenait, vu ce
que lui avait dit Mitsuo la dernière fois qu’il l’avait croisé, mais plus son
désir de l’épargner. Il avait toujours pensé les hommes de main de la famille
Hosono, fidèles, respectueux et obéissant aux moindres ordres donnés. Pourtant
cet homme face à lui refusait de le tuer juste parce que Akiko le lui avait
demandé, et ce au risque de s’attirer les foudres de son patron. Cet homme
n’avait pas froid aux yeux ou bien il n’avait pas conscience du danger encouru.
Pourtant, selon Kenji, quelque chose clochait dans ce qu’il venait de lui dire.
Il avait l’impression que tout cela sonnait faux, comme une promesse faite en
l’air pour mieux l’amadouer afin de le tuer. Peut être cet homme projetait-il de
l’abattre en faisant croire à un vulgaire accident ? Comment pouvait-il être
certain que tout cela n’était pas mensonge ? Manipulation du clan dans le but de
l’effrayer plutôt que de le tuer ? Qu’allait lui demander ce tueur après ça ? De
laisser Akiko vivre sa vie avec cet homme qu’elle n’aimait pas ? Cela, il ne
pourrait pas l’accepter. Il ne laisserait personne blesser sa chère fiancée.
Fronçant donc les sourcils, il croisa les bras devant le tueur alors que son
regard se faisait plus dur.
- Je vous prierai de quitter cet immeuble avant que je ne décide d’appeler la
police.
- Pardon ?! Je viens de vous dire que je désire vous aider, et vous me demandez
de partir ?
- Je ne suis pas dupe des manipulations de Mitsuo. Vous irez lui dire de ma part
que je ne suis pas hommes dont on se joue de la sorte.
Cette fois ci, ce fut Gen qui reste bête devant les paroles de son vis-à-vis.
Visiblement, il ne lui faisait pas confiance. Mais était-ce si surprenant ? Cet
homme avait dû recevoir bon nombre de menace de la part du clan Hosono. Mitsuo
avait certainement fait pression sur lui pour qu’il quitte sa sœur. Mais sans
grand résultat… Ce professeur semblait plus qu’entêté et prêt à ne pas abandonné
de si tôt la partie. Il était admirable d’avoir une telle combativité. Mais
celle-ci pouvait vite se retourner contre lui… Il oubliait qui il avait face à
lui…. Mitsuo Hosono n’était pas une petite pointure.
Voyant que son vis-à-vis s’apprêtait à lui fermer la porter au nez, Gen glissa
subtilement son pied entre le mur et le battant, l’empêchant ainsi de se
refermer. Il repoussa violemment l’homme dans son appartement avant d’entrer et
fermer derrière lui. S’il fallait employer la manière forte pour lui faire
entendre raison, il n’allait pas hésiter une seule seconde. Le tueur s’avança
donc dans l’appartement, suivant le professeur qui semblait vouloir le fuir,
comme s’il allait se faire tuer. Sa réaction était plus que normale vu ce que
venait de faire Gen. Cependant, si celui-ci avait voulut le descendre, ce serait
fait depuis longtemps. Néanmoins le professeur ne pouvait pas le savoir. Il se
méfiait de lui, le pensait envoyé par Mitsuo. Ce qui n’était pas faux…
Saisissant sa pseudo proie par le col, le bras droit de Kouji le plaqua contre
un mur. Il le tint fermement tout en plongeant son regard glacial dans le sien.
- Vous allez m’écouter maintenant ! Si j’avais voulu vous tuer, cela serait fait
depuis longtemps déjà pas mal de temps. Mais voilà, il y a une demi-heure, mon
partenaire m’a appelé pour me dire que vous n’étiez qu’un innocent dans toute
cette histoire. Mitsuo veut vous descendre uniquement parce que vous empêchez sa
sœur d’épouser un autre homme. C’est un principe que j’ai beaucoup de mal à
accepter. Voyez-vous… Je me mets en péril en tentant de vous sauver, ainsi que
mon partenaire. Alors vous pourriez faire un effort et au moins accepter que
tous les tueurs ne soient pas des brutes sans cœur, tirant sur tout ce qui bouge
sans réfléchir.
L’homme ne répondit pas, fixant simplement Gen, tentant d’enregistrer ses
paroles. Il avait encore du mal à croire tout cela. Il n’arrivait pas à se faire
à l’idée qu’un tueur soit prêt à défier l’autorité de Mitsuo pour le sauver. Il
fallait vraiment être suicidaire ou tout simplement ne pas accepter les
principes de cet homme… Comme venait de le dire son vis-à-vis. Finalement… Peut
être devait-il lui faire confiance… Il ne savait comment agir pur le bienêtre de
tout le monde, pour le bonheur de sa chère Akiko. Qu’est-ce que ça lui coûtait
de le suivre ? De toute façon quoi qu’il puisse arriver, il était à sa merci. Et
effectivement, si cet homme avait voulut le supprimer, cela serait déjà fait…
Se détendant, Kenji baissa les bras en soupirant. Gen le relâcha lui permettant
de s’écarter de lui. Le professeur se passa une main dans les cheveux tout en
repensant à tout cela. Il s’assit sur le sofa et se passa une main devant les
yeux, tout en se demandant comment il en était arrivé là. Puis il reporta son
attention sur le tueur.
- Que faisons-nous maintenant ?
- Je ne sais pas… Je n’ai pas encore eu le temps de réfléchir à ce que j’allais
faire après vous avoir fait entendre raison. » répondit Gen en cherchant une
solution. « La meilleure chose pour vous serait de quitter cette ville… »
- Pas sans Akiko. Il est hors de question que je la laisse entre les mains de
son futur époux.
- C’est ce que j’avais compris…
Le bras droit de Kouji s’approcha de la fenêtre pour observer la ville en
réfléchissant toujours. Il ne voyait guère de solutions à ce problème. Son
protégé ne partirait pas sans la jeune femme, c’était évident. Il ne pouvait
l’obliger à le faire. Les faire disparaître tous les deux, était une très bonne
solution. Kouji pouvait même leur donner une nouvelle identité et les placer
dans une autre ville tout en assurant leur protection. Mais Akiko Hosono
accepterait-elle de quitter sa famille ? Malgré tout ce que son frère lui
faisait vivre, elle devait tenir à lui. C’était normal… Il lui faudrait pourtant
faire un choix. Gen ne voyait pas d’autres issues à son problème.
S’asseyant face à Kenji, il décida de lui exposer son plan.
Pendant ce temps, la sœur de Mitsuo conduisait le plus rapidement possible afin
d’arriver à temps chez son cher compagnon. Seishi, à ses côtés, avait
définitivement abandonné de joindre son partenaire. Il était totalement inutile
d’insister vu qu’il tombait toujours sur le répondeur. Jetant un rapide coup
d’œil à la jeune femme, il vit quelques larmes perler à ses yeux. Il sortit un
mouchoir de sa poche et le lui tendit. Akiko l’observa un instant avant de le
prendre, le remerciant d’un signe de tête.
Le trajet se déroula dans le plus grand silence et à une vitesse qui leur permis
d’arriver rapidement dans l’immeuble où vivait l’amant de la jeune femme. Cette
dernière s’engouffra de suite dans le parking souterrain, connaissant
parfaitement les lieux. Seishi observa les environs ainsi que toutes les
voitures avant d’en repérer une. Il obligea Akiko à s’arrêter avant de descendre
rapidement pour s’approcher du véhicule.
- C’est ma voiture ! Gen est donc bien ici !
- Alors il doit être chez Kenji.
- Allons les rejoindre. Il faut les avertir pour Mitsuo.
Sans attendre, ils se dirigèrent vers l’ascenseur et l’appela. Voyant que la
machine descendait déjà, le jeune homme se plaça devant Akiko afin de la
protéger puis sortit son arme qu’il pointa en direction des portes. Il
s’attendait à voir surgir n’importe qui… Mais plus précisément Mitsuo. Il
craignait être arrivé en retard…
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent lentement et un coup de feu fut tiré.
Seishi eut juste le temps de plaquer la jeune femme au sol, évitant de la balle
de peu. Il se redressa brusquement dans le but de répondre mais stoppa son geste
en voyant qui venait de faire feu sur eux. Il resta un instant interloqué devant
celui qui le menaçait toujours de son arme.
- Gen…
- Seishi ? Mais qu’est-ce que tu fous ici ?
Le jeune homme se redressa doucement et aida Akiko à en faire de même,
s’assurant qu’elle ne soit pas blessée. A peine fut-elle sur ses jambes qu’elle
sauta dans les bras de son compagnon qui la serra tendrement. Gen et Seishi ne
purent retenir un sourire devant cette scène plus que touchante pour les deux
amants.
- Akiko… Je suis si content de te voir… J’ai eu peur que ton frère arrive à ses
fins.
- Moi aussi, Kenji… Moi aussi, j’ai eut très peur de te perdre…
La jeune femme laissa son front reposer contre le torse de son professeur alors
quelques larmes coulaient le long de ses joues. Les remarquant, Kenji les essuya
doucement en souriant avec tendresse. Il se voulait rassurant et la douceur de
ses gestes et de ses baisers l’aidait à apaiser le cœur de sa compagne.
Se détournant du petit couple, Gen refit face à Seishi, les sourcils froncés. Il
s’assura à son tour qu’il n’ait aucune blessure puis le fixa
- Alors ? Que faites-vous tous les deux ici ?
- Nous sommes venir te prévenir que Mi…
- Que je vous avais suivi afin de vous éliminer… Junji Kanahama ou devrais-je
dire Gen Kawamura.
Un sursaut saisit l’assemblée, les faisant se retourner vers l’origine de la
voix. Leur regard s’assombrit en reconnaissant l’homme qui venait de faire son
apparition. A quelques pas d’eux, entouré de six hommes, Mitsuo Hosono leur
faisait face. Un fin sourire satisfait étirait ses lèvres, devant la somptueuse
prise qu’il venait de faire. Il ne pouvait rêver mieux… Sa sœur et son amant,
ainsi que deux hommes travaillant pour son pire ennemi, dont l’un se trouvait
être son bras droit. A l’origine, il ne devait pas tous les avoir en même temps.
Il pensait se charger d’Akiko et Seishi à la résidence. Mais puisqu’ils étaient
venus aussi, tout serait tellement plus simple pour lui. Lentement, Mitsuo
alluma une cigarette sans les quitter des yeux. Il fit un pas en direction du
petit groupe.
- Je dois reconnaître que je ne m’attendais pas à ce que vous vous fassiez avoir
aussi facilement. Je vous pensais plus prudent Kawamura-san. Mais à aucun
moment, vous nous avez vus vous suivre. Mais ce n’est qu’un détail sans
importance. Passons aux choses sérieuses. Akiko, viens ici.
L’interpellée ne s’écarta pas de son amant. Cependant, elle se plaça entre lui
et son frère, faisant barrage au moindre problème. Elle défia Mitsuo du regard,
bien décidé à ne pas lui céder. Tout dans son attitude signifiait qu’elle
resterait là où elle était. Pour elle, il était hors de question d’abandonner
l’homme qu’elle aimait et avec qui elle désirait faire sa vie. Son frère
pourrait tenter ce qu’il voudrait, rien ne fonctionnerait. Comme tout membre de
la famille Hosono, elle avait hérité du côté entêté.
- Je vois que tu refuses de m’obéir… » constata son aîné, l’air visiblement
amusé par l’attitude de sa sœur.
Akiko resta de marbre devant son frère. Elle avait parfaitement conscience de ce
qu’elle faisait, elle savait que son choix était le bon. Elle était prête à tout
pour obtenir ce qu’elle désirait, une petite vie tranquille avec son fiancé,
loin de la mafia, loin des crimes et tout ce qui s’y apparentait.
Plongée dans ses pensées, elle ne fut ramenée à la réalité que par le petit
déclic familier d’une arme. Son regard se porta sur cette dernière que Mitsuo
n’hésitait à pointer sur elle. Akiko ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de
recul. Mais ce n’était pas l’arme dirigée vers elle qui l’inquiéta ainsi… Ce fut
le regard de son frère qui semblait décidé à la supprimer puisqu’elle refusait
de se plier à sa volonté.
Sans la moindre hésitation, le fils Hosono pressa la détente. Une détonation
retentit dans le parking souterrain alors qu’un corps s’écroulait au sol,
quelques gouttes de sang commençant à perler sur le sol gris.
- Gen ! » s’écria Seishi en s’approchant de son partenaire allongé devant le
couple qu’il venait de protéger.
Il le retourna doucement et lui retira la veste pour regarder la blessure. Le
jeune homme avait été touché au niveau du bas ventre. En soit la blessure ne
semblait pas tellement grave, du moins si aucun organe vitale n’avait été
touché. Ce qui inquiétait plus le châtain était la perte de sang. Il enleva donc
sa propre veste et appuya sur la blessure pour tenter d’arrêter le flot carmin.
Il savait que ce ne serait guère utile mais cela permettrait de ralentir un peu
la perte de sang. Il se tourna ensuite vers Kenji et le fixa froidement.
- Remplacez-moi ! » ordonna-t-il durement.
Le professeur, tout aussi inquiet, ne se le fit pas dire deux fois. Il prit la
place du tueur et pressa la plaie. Il releva les yeux vers Seishi avant de
rester un instant sans voix devant un phénomène étrange. L’espace d’un instant,
il eut l’impression de voir de véritables petits éclairs couleur bleuté dans son
regard. Seishi commença à s’avancer avec calme et assurance en direction de son
ennemi. Les lèvres de ce dernier s’étirèrent en un nouveau sourire amusé. Il
tendit la main en direction de l’un de ses hommes, ordonnant de façon muette à
celui-ci, d’abattre leur vis-à-vis. Le garde du corps sortit son arme sans
discuter puis menaça le châtain. Il eut juste le temps de faire feu une fois
avant de tomber au sol, foudroyé. Les yeux révulsés, un filet de sang s’écoulant
de sa bouche ainsi que les convulsions de son corps, démontraient bien qu’il
allait mourir sous peu.
Sous ce spectacle, Mitsuo eut un nouveau sourire plus intéressé. Il fixa Seishi,
chez qui, il n’avait jamais suspecté une telle capacité. Le jeune homme s’était
bien gardé de le lui en parler. Ce qui n’était guère surprenant… Avant, le fils
Hosono le désirait, voulait le plier à sa volonté. Maintenant qu’il savait pour
son pouvoir, il avait d’autant plus envie de le posséder, de l’avoir à sa merci.
Le brun commença alors à s’avancer vers le jeune homme qui avait été touché au
bras, lorsque le garde du corps lui avait tiré dessus. Seishi eut un léger
mouvement de recul en le voyant s’approcher et déploya un courant électrique
tout autour de lui afin de l’empêcher de l’atteindre. Mitsuo, loin d’être
suicidaire en se jetant sur la foudre, s’arrêta sans pour autant le quitter des
yeux.
- Cessez cela jeune homme et acceptez de devenir mon homme de main personnel. Si
vous le faites, je vous promets de laisser les trois autres partir.
- Sans façon…
- Hm… Vous êtes entêté… J’aime ça. Mais sachez que si je ne peux vous posséder,
personne ne vous aura.
Seishi fronça les sourcils à ces paroles. Il regarda autour de lui, cherchant un
moyen de se sortir de là. S’il avait été seul, les choses auraient été beaucoup
plus simples pour lui. Cependant, il devait compter aussi sur Akiko, Kenji et
Gen. Ce dernier ne pouvait rien faire, vu sa blessure. Quant aux deux autres,
ils étaient des civils… Au final, il était seul contre Mitsuo et ses cinq
hommes. Tous les tuer d’un coup, grâce à l’électricité, aurait été possible, si
seulement il avait eut assez d’énergie en lui. Hélas, ce n’était pas le cas… Et
il n’y avait rien autour de lui qui lui permettaient d’augmenter la puissance de
ses attaques. Il ne voyait aucune issue à sa situation… Il ne pouvait pas fuir
et protéger ses amis en même temps.
Fermant les yeux, le tueur se sentait impuissant… Cela le rendait furieux…
Brusquement, un nouveau coup de feu retentit et une violente douleur, dans le
même bras déjà blessé, le fit gémir. Il ne put s’empêcher de poser un genou au
sol en se tenant l’épaule. Le sang s’écoulait doucement le long de son membre,
gouttant au sol. L’espace d’un instant, les éclairs, autour de lui, diminuèrent
d’intensité mais Seishi se ressaisit, recréant sa barrière autour de lui.
- Vous êtes tenace jeune homme… Mais vous finirez bien par céder.
Seishi en avait parfaitement conscience. Il ne pourrait pas tenir à ce rythme
sans s’écrouler. Il savait qu’avec une blessure, cela arriverait plus rapidement
qu’il ne le pensait. Mais il devait pour le moment tenir, le temps de trouver
une solution pour au moins sauver ses amis. Lui ferait en sorte de s’en sortir
autrement… Il avait connu des situations bien plus compliqué que celle-ci.
Soudain, un nouveau coup de feu retentit dans le parking. Le châtain se regarda
pour voir où il avait été touché mais il ne trouva rien sur son corps. Il vit
alors l’un des hommes de main de Mitsuo s’écrouler aux pieds de son patron. Le
tueur tourna la tête vers l’origine de ce tir et aperçut Gen, arme à la main,
toujours allongé au sol, le visage marqué par la douleur.
- Seishi… » grogna-t-il avant de lâcher un gémissement de douleur.
L’interpellé fronça les sourcils puis se redressa avant de commencer à reculer,
sans pour autant stopper son électricité. Il s’arrêta à distance raisonnable de
ses compagnons, afin qu’ils ne soient pas touchés par la foudre puis jeta un
rapide coup d’œil à Akiko. Il avait une idée en tête mais elle était risquée.
Cependant, elle leur assurerait leur survie. Tout du moins, si son plan
réussissait.
- Akiko !
- Oui ? » répondit la jeune femme avec sérieux.
- Dans la poche de Gen, il y a les clés de ma voiture. C’est la plus proche.
Allez la chercher. Je vais vous couvrir avec mon électricité.
- Vous êtes certain que ça va aller ?
- Faites ce que je vous dis !
La jeune femme fit un signe de la tête et chercha les clés de la voiture du Gen.
Elle se redressa et fit un signe de tête à Seishi, lui signifiant qu’elle était
prête à courir jusqu’au véhicule. Au signal du tueur, elle commença à courir
aussi vite que lui permettait sa tenue et surtout ses chaussures. Etrangement,
elle n’entendit aucune balle être tirée sur elle. Ne se souciant pas plus de ce
fait, elle s’engouffra dans le véhicule puis démarra en trombe en direction de
ses amis. Elle s’arrêta à quelque pas d’eux, entre Seishi et les deux autres
hommes. Elle descendit ensuite rapidement du véhicule pour aider Kenji à mettre
Gen sur le siège arrière. Ceci fait, elle remonta derrière le volant, son amant
se plaçant côté passager, puis fixa Seishi qui n’avait toujours pas bougé d’un
millimètre, fixant ses adversaires.
- Inazuma-san ! » appela-t-elle vivement, se demandant ce qu’il attendait.
Le jeune homme sembla ne pas l’entendre. Il observait Mitsuo et ses quatre
hommes encore en vie, quelques peu surpris qu’ils n’aient pas cherché à empêcher
Akiko d’aller chercher la voiture. Un détail devait lui échapper. Leur attitude
était vraiment anormale.
Toujours en cherchant ce qui avait pu se produire, un coup de klaxon le ramena à
la réalité. Il se tourna et vit la portière arrière grande ouverte. Sans
demander son reste, il s’engouffra dans la voiture qui démarra aussitôt. Tout en
s’éloignant, Seishi se retourna et vit, à travers la vitre arrière, Mitsuo et
ses hommes, rester sur place, comme paralysés par quelque chose d’invisible.
Après leur départ, Mitsuo tenta une nouvelle fois de bouger, de faire un
mouvement, sans succès. Lorsqu’il avait compris le plan de Seishi, il avait
tenté de tirer sur sa sœur mais sa main avait refusée de bouger. Tout comme ses
hommes, il était bloqué. Une force les maintenait ainsi, les empêchant d’agir à
leur guise. Le brun ignorait d’où cela pouvait provenir, cela l’intriguait. Etre
ainsi sans défense, impuissant, l’agaçait mais le mettait aussi mal à l’aise.
Beaucoup de ses ennemis aimeraient le voir ainsi, livré. Ils se feraient tous
une joie de lui faire payer bon nombre de ses mauvais coups.
Alors qu’il tentait vainement de se libérer de ces chaines invisibles, un petit
rire se fit entendre dans le parking. Ecoutant attentivement, Mitsuo vit
apparaître dans l’ombre un jeune homme, aux cheveux long attachés en natte. Il
s’approcha du fils Hosono, un sourire étirant ses lèvres, avant de plonger son
regard améthyste dans celui de son vis-à-vis.
- Inutile d’essayer de vous libérer. Vous n’y arriverez pas. » déclara-t-il en
croisant les mains derrière son dos.
- Qui êtes-vous ?
- Hm… Un fidèle homme de main à Kouji-sama, ayant pour mission de protéger Gen
et Seishi. Accessoirement, je me nomme Eike.
Mitsuo fixa froidement le jeune homme face à lui. Au premier abord, il ne
semblait guère impressionnant. Plutôt fin… Sans grande force physique… Un
sourire qui lui faisait plus penser à celui d’un enfant… Cependant, le brun
avait apprit à ne pas se fier aux apparences. Ces dernières étaient souvent
trompeuses. Cet homme, justement, faisait parti de ceux qui dupaient leur
entourage, en se faisant passer pour quelqu’un de normal. Néanmoins, le regard
pouvait révéler tellement de chose sur la personnalité des gens. La froideur
qu’il lisait dans celui de Gen, lui affirmait qu’il avait affaire à un véritable
tueur… Certainement de la trempe de Seishi…
Mais ce n’était qu’un détail sans grande importance. Ce qui intriguait plus
Mitsuo, c’était la façon dont il était parvenu à les immobiliser de la sorte. Il
ne comprenait pas vraiment comment un tel acte pouvait être possible.
Le fils Hosono le fixa encore avec une certaine froideur.
- Que comptez-vous faire de nous ? Nous tuer ?
- Bah non ! » répondit le tueur en riant doucement. « Kouji-sama ne m’a pas dit
de le faire ! »
- Hm… Comment faites vous pour nous empêcher de bouger ?
- Si je vous le dis, vous promettez de garder le secret ?
Mitsuo se serait bien passé une main sur le visage en signe de dépit, s’il avait
pu le faire. Soit ce jeune homme se moquait de lui et jouait avec ses nerfs,
soit il était vraiment stupide. Cette dernière solution était peu envisageable.
Kouji ne s’entourait que de professionnels pas d’innocents risquant de se faire
dévorer par le premier venu.
- Ne soyez pas ridicule. Vous savez très bien qui je suis et de quoi je suis
capable.
- C’est bien pour cela que je vous averti… Si vous parlez de cela à qui que ce
soit, je vous le ferais payer à ma façon… » menaça Eike, le regard devenu
étrangement glacial.
- Je vois… » répondit Mitsuo pas plus impressionné que cela. « Vous commencez à
me plaire. Vous ne voulez pas quitter Kouji pour venir travailler avec moi ? »
- Non merci ! Même si je vous trouve plaisant, je préfère Kouji-sama.
Sans attendre de réponse, Eike s’écarta de Mitsuo. Il lui dédia un sourire avant
de commencer à s’éloigner vers la sortie du parking. Il s’arrêta au bout de
quelques mètres puis se retourna à nouveau vers les hommes. Il pencha la tête
sur le côté.
- Vous serez libre dès que je serai sorti d’ici.
Ceci dit, il reprit sa marche en direction de la sortie du parking.
Dès qu’il fut parti, Mitsuo se sentit à nouveau libre. Il se massa les épaules
et les avant-bras, devenu douloureux à cause de l’immobilisation. Il se
retourner ensuite vers ses hommes et regarda ses pertes tout en allumant une
cigarette avec calme. Ses employés prirent les corps pour les transporter dans
leurs voitures, afin de les ramener à la résidence et leur donner une sépulture
décente. Pendant que deux travaillaient à cette tâche, Ooku s’approcha de son
patron et s’inclina avec respect devant lui.
- Devons nous les poursuivre, Hosono-sama ?
- Inutile. Ils ont en leur possession les documents que nous voulions qu’ils
aient. Tout se passe donc comme prévu.
- Mais… Et pour votre sœur ?
- Ne vous en faites pas. Je trouverai une solution pour l’homme qu’elle devait
épouser. Il est bien inutile de s’inquiéter pour une personne qui ne nous
apportera que des ennuis. De toute façon, son destin la rattrapera tôt ou tard.
Qu’elle profite bien de sa petite vie tranquille… Maintenant rentrons…
- Bien, Hosono-sama…
Ooku prit on téléphone portable et fit appeler la limousine de son patron.
Celle-ci arriva quelques instants plus tard. L’homme de main ouvrit la portière
à Mitsuo qui monta avec calme à l’intérieur, toujours cigarette coincée entre
les lèvres. Dès que tout le monde fut prêt à partir, ils quittèrent les lieux,
reprenant la direction de la résidence Hosono.
Dans l’ombre, Eike les observa s’éloigner en souriant toujours. C’était une
rencontre qui avait été des plus amusantes pour lui. Il avait aussi apprécié de
voir Seishi à l’œuvre, utiliser ses pouvoirs. Il devait reconnaître qu’il était
puissant, qu’il se débrouillait comme un pro. Son maître l’avait très bien
formé. Cependant, son pouvoir était limité, c’était une évidence. Une mauvaise
utilisation pouvait lui coûter la vie, tout comme en faire usage alors que son
corps était physiquement fatigué. Cependant, le châtain semblait en avoir
conscience et tentait de faire attention à ne pas aller trop loin. Mais, Eike
savait que parfois, certaines situations contraignaient à utiliser les dons
au-delà des limites fixées au risque d’y laisser la vie. Lui-même avait bien
failli y rester en sauvant un certain patron d’entreprise, quelques années
auparavant. Mais celui-ci ne s’en était jamais rendu compte ou bien il avait
feint de ne rien voir. Le jeune homme ne pouvait affirmer si oui ou non, Kouji
savait pour lui. Et ce n’était guère important de toute façon… Tant qu’il était
auprès de lui… C’était tout ce qui comptait.
Revenant au moment présent, Eike sortit son téléphone portable afin de contacter
son patron, pour le tenir informé de ce qui venait de se produire. Il n’eut pas
attendre longtemps avant d’entendre la voix grave de Kouji à l’autre bout de la
ligne.
- Kouji-sama ! Eike au rapport !!
- Hm… Je t’écoute Eike-kun. Que se passe-t-il ?
Le tueur raconta en détail tout ce qui s’était passé dans le parking sous
terrain, sauf la partie concernant son intervention et l’utilisation de son don.
Sinon, il ne lui cacha aucun détail pas même les blessures de ses employés.
D’ailleurs, ce dernier point fit grogner son patron. Il l’entendit, d’ailleurs,
allumer une cigarette, signe de nervosité.
- Où sont-ils ? A l’hôpital ?
- Non. Lorsqu’il s’est coupé la main après le test de la famille Hosono, il est
allé directement dans le quartier Koshikawa où vit un médecin français. Je pense
que cet homme doit souvent s’occuper de tueurs et doit connaître le secret de
Seishi. C’est pour cela qu’il s’y rend.
- Donne-moi l’adresse exacte et le nom de cet homme.
Eike obéit sans discuter, indiquant l’endroit où habitait le médecin. Il
l’avertit aussi qu’il le rejoindrait là-bas histoire d’assurer leur arrière. Il
n’était pas certain que Mitsuo baisse les bras aussi facilement. Cet homme avait
sa fierté et surtout il était déterminé. Comme tout le monde le savait, il était
prêt à tout pour obtenir ce qu’il désirait. Donc la prudence restait de mise…
Tous les renseignements fournis, Eike raccrocha, laissant son patron prendre la
direction de la maison du professeur Leblanc. Quant à lui, il en fit de même…
Bien décidé à protéger tout ce petit monde d’une éventuelle attaque de la
famille Hosono
A suivre …